Ptot Tah…Cité légendaire pour certain…Pour d’autres, Cité d’Esclavagiste, de Marchant engraissé et avide d’Or…Pour le Capitaine de la Garde, il n’y avait qu’Arrogance et Marchant aussi Gras qu’Idiot. Si cela n’avait tenu qu’a lui, il aurait déjà incendié cette ville et planté la tête du Py’ra sur une pique…Ou il aurait planté la pique ailleurs…Mais bon, il se devait d’être tolérant..La compassion toussa bla bla…

L’elfe soupira…Techniquement, ce n’était pas comme s’il était vraiment là. Car c’est sous la forme d’un chat qu’il c’était introduit dans la ville et plus particulièrement dans le Palais. Le temps passait et il se devait de vérifier que tout allait bien…Et de toute façon il devait faire un rapport. Cependant, depuis sa mésaventure avec Ayaween, Feanaro avait décidé d’être beaucoup plus prudent. Il aurait pu tout aussi bien contacter directement la Prêtresse par le monde des rêves…Mais il avait décidé d’utiliser un chat comme intermédiaire. Transportant son esprit, il n’avait plus qu’à se rapprocher discrètement de Nalween. De cette façon, il était certain de ne pas mettre la puce à l’oreille à des Ritualistes de Ptot Tah…Mais surtout, se cachait de l’Ombre. Pas mécontent de son stratagème, déambuler dans les couloirs étaient beaucoup plus simple.

Après tout, n’importe qui ne voyait qu’un chat noir aux yeux d’or fondu…Il pouvait flâner librement pour rechercher sa reine ainsi que repérer les lieux. Même s’il était venu qu’une seule fois a Ptot Tah en se cachant derrière un masque…Il devait avouer que c’était la première fois qu’il visitait ce palais. Tout n’y était qu’or et faste…On était presque a la limite du mauvais goût…S’il n’avait pas été sous la forme d’un chat, Feanaro en aurait presque vomi. Enfin…Il avait d’autres choses à faire que de discuter décoration intérieur. Du bout du museau, il poussa difficilement une porte pour s’infiltrer à l’intérieur d’une pièce. Quel ne fut pas sa surprise quand il tomba sur une jeune femme…Dans d’autres circonstances, l’elfe aurait été aux anges de rencontrer une jolie jeune femme…Mais quand il s’agissait de Talia, il était prendre ses pieds…Enfin ces pattes à son cou et filer ventre a terre sans demander son reste.

Quand sa main lui attrapa la peau du cou, Feanaro se dit que sa dernière heure était venue...Talia le regardait avec cet air suspicieux sur le visage. Ca sentait le sapin…S’il avait pu transpirer, l’elfe l’aurait fait à grosse goutte. Talia regarda soudainement à gauche, puis à droite pour vérifier que personne ne la voyait…

Salut toi ! Ca te dirait pas de rester un moment avec moi ?
Meow ?

Sous l’air effaré du capitaine, Talia avait collé le chat contre sa poitrine et le caressait en souriant. Il eut du mal à déterminer s’il était choqué, mortifié…Ou s’il aimait carrément ça ! Intérieurement, l’elfe jubilait, éclatant de rire tout en appréciant la douceur de la poitrine

*Mouhahahahahahahah les chats sont les meilleurs !*

Talia le ramena jusque dans sa chambre où il eut droit à une coupelle de lait, un coussin moelleux et des caresses sans fin. Fea devait avouer que si le paradis existait, il devait ressembler à peu de chose prêt à cela. Sans y prêter attention, il commença même a ronronner ! S’il devait choisir sa prochaine vie, le capitaine choisirait de se réincarner en chat. A part manger, dormir, faire ce qu’ils veulent et quémander des caresses…Y avait pas à dire. Ca changeait de vouloir se lancer dans des combats impossible a mener. Il continua de ronronner jusqu’à ce que le bras droit du Py’ra ne se lève subitement pour chercher un ruban rose.

Je crois que ça t’irais bien…Attend ne bouge pas !

Fea regarda le ruban…Sentit son poil se hérisser en voyant l’horreur qu’on voulait lui faire passer…Et se cassa en courant poursuivit par une furie et son ruban ! Il du mettre au moins dix bonnes minutes avant de la perdre, le souffle court, planqué derrière une teinture à regarder frénétiquement si l’autre folle était dans le coin ! Il tenta de se calmer avant de se remettre en route. Cette fois ci en faisant beaucoup plus attention.

Au détour d’un couloir, il eut le bonheur de tomber sur un tableau de Tutnesi…L’œil du capitaine brûla d’une leur malsaine…De celle qui pousse à faire une connerie. Il ricana en sortant les griffes de l’une de ses papattes, regardant le visage du Py’ra…Ce serait dommage de ne pas laisser un petit souvenir de son passage…

Meooooooooooooooow

Spoiler:

Il exulta alors qu’il grimpait sur la toile, ruinant cette dernière jusqu’à arriver jusqu’au visage qu’il griffa à foison en y prenant un plaisir malsain avant de sauter à terre, l’air passablement satisfait de sa bêtise. Il allait y avoir des serviteurs qui allaient paniquer…. L’elfe éclata de rire

Meow meow moew…MAAAAOOOOOWWWW

Spoiler:

En tout cas, cela faisait du bien. Bon…Nalween…Le chat se pressa dans les couloirs, fouillant les chambres une à une lorsqu’il tomba enfin sur la bonne. Enfin aidé de son odorat beaucoup plus fin sous cette forme. C’était l’une des rares fois qu’il possédait un animal. En temps normal, il préférait éviter…Son corps restant ouvert à tout les esprits, il ne fallait pas qu’il reste trop longtemps dans un autre corps. Mais il était vrai que c’était une sensation plutôt agréable.

En passant une porte, il fini par tomber sur la grande prêtresse. Là allongée dans son lit…Avec tous ces coussins…Son instinct de chat le fit immédiatement sauter sur le lit. Il allait entrer dans le rêve de sa prêtresse quand son œil perçant repéra la poitrine de la jeune elfe…Dilemme…Important Dilemme…Non, il n’avait vraiment pas le temps. Surtout avec une Eléa qui pouvait faire n’importe quoi avec son corps.

Son esprit quitta le petit animal pour pénétrer le rêve de la prêtresse. Pour lui, ce n’était qu’une formalité pour une personne ne disposant de protection lié aux rituels. Quand il atteint enfin les tréfonds de l’esprit de la jeune elfe, il ne rencontra qu’une terre de désolation. Là où la lumière devait étendre son royaume, il n’existait plus qu’Ombre et Cadavres. D’où qu’il puisse poser ses yeux, il ne voyait qu’un champs de bataille infernal sous un ciel écarlate. Les armées sans nombre des Erathiens encerclaient la dernière lueur d’espoir dans un monde de ténèbre…Et cette lueur, c’était Nalween…L’arme au poing, défendant ses derniers amis…Templiers et Elfes…Elle était épuisée alors qu’Azael lui prenait enfin forme sous les trains d’un homme.

A mesure qu’il avançait vers la jeune femme, la lumière continuait à dépérir…Jusqu’à disparaitre quand il leva sa lame pour achever la grande prêtresse, marquant ainsi la fin d’un âge…Et le début d’une renaissance…

Ainsi échouèrent des générations de Prêtresse…

Il y eu un vague sourire…Mais quand l’instant de la mort devait venir…La lame aussi sombre que l’ébène rencontra une lame. La lumière ne revint pas…Mais à la place brûlait une flamme qui gagna en ampleur avant d’enflammer les cieux laissant entrevoir le Capitaine de la Garde.

Quoi ?!? Mais qui es…
Tu es simplement né mille ans trop tôt pour me défier dans un simple cauchemar
C’est ce qu’on va voir petit elfe…Prépare toi à rencontrer ton créateur…

Pour toute réponse…L’elfe leva un doigt pour désigner quelque chose au dessus de lui…Les Erathiens levèrent la tête pour entrevoir une pupille reptilienne qui les regardaient d’un air…mauvais. Et avant qu’ils ne puissent comprendre quoique ce soit, ce fut un gigantesque Dragon venu des temps immémoriaux qui déversa un torrent de flamme argentée sur les troupes du seigneur de la mort qui rompirent les rangs alors que le dragon faisait un véritable massacre. Le Dieu de la mort adressa un poing vengeur au Capitaine

Lâche ! Vient te battre si tu es un elfe !
Euh pfff…Non…Trop la flemme

L’elfe frappa dans ses mains et une maison sortit de nulle part s’abattit sur la divinité. Il n’en resta plus que les pieds qui se rétractèrent sous la structure. L’elfe éclata de rire

Ha bien tiens ! C’t’une belle chu…Euh…Non, elle était nulle celle là…

Il soupira et se retourna vers Nalween. Dans son sillage, le champs de bataille redevint la chambre de Ptot Tah. Le jeune capitaine de la garde s’assit dans un fauteuil, un chat noir sur les genoux
Je suis désolé de m’être introduit dans vos rêves Grande Prêtresse…Mais je ne pouvais me déplacer jusqu’à Ptot Tah pour faire mon rapport. J’ai quelques nouvelles qui méritent votre attention…Et pour lesquels je dois intervenir rapidement

Il passa sa main sous le menton du chat, ce dernier ronronnant de plaisir

Mais comment se passe votre voyage ? Tout va-t-il comme vous le souhaitez ?

Mmmh, de toute évidence, les mots même prononcés avec précaution et douceur par la Dame Elfe peinait à faire leur chemin dans la résignation de Feanaro. Avec un sourire printanier, elle se dit que pourtant il devrait se réjouir que ce soit le P’yra qui hérite d’une femme avec un caractère aussi impulsif et téméraire que le sien mais non, le Capitaine la tient en trop haute estime. Alors silencieusement les yeux cristallins dotés d’une douce chaleur, la Prêtresse écoutera la tirade de Fëanaro. Ses rancœurs, ses reproches et ses doutes, elle peine à les entendre pour les avoir ressenti il y a peu mais à toutes ses interrogations, elle connaît déjà sa réponse et la décision est prise. Sans doute si le Capitaine avait levé les yeux vers elle, il l’aurait ressenti mais il n’en fait rien tergiversant, argumentant dans qu’il le peut pour l’épargner. Des brides de phrases pourtant font frémirent les oreilles de l’Elfe. Un livre en Almer ancien ? Mais déjà il passe à autre chose trouvant visiblement ses quêtes bien peu intéressantes en comparaison au drame qui se déroule sous ses yeux. A l’entendre, la Reine Elfe semble être une martyr. Mais bientôt la frêle sylphide fronce les sourcils, effarouchés. Alors c’est là tous ce qu’il pense de ce qu’elle a réussit à négocier ? Il avait tort, et sa haine envers les Almers le faisait commettre des erreurs qui aurait dû être celle d’un apprenti.

D’ailleurs, la puissance armée des Almers n’était pas la seconde force après la grande Storghein ? Il serait stupide à Tutnesi de raisonner en ses termes en voyant les forces des elfes qui bien que redoutable était aussi mince. Le P’yra était tout ce qu’il était, mais la bêtise n’était pas l’une de ses tares et elle le savait adroit stratège. Non, ce qui inquiétait plus l’elfe aux yeux de glace était la peur qu’il la contraigne à se protéger au sein de Marjath, ce qui serait pour elle un supplice auquel elle doutait de résister. Il ne pourrait éternellement se cacher au sein d’une Cité aussi sainte soit-elle, il faudrait un jour où l’autre combattre les forces Erathiennes. Sans doute le P’yra ne se rendait pas compte quel sacrifice pour les Elfes étaient l’abandon de leur forêt.

C’est pour cette raison qu’elle tomba à moitié d’accord avec le Capitaine Elfe. Tout son amour, toute sa dévotion envers Silmaria ne pourra suffir à épargner son peuple, elle le sait. Nalween est la plus jeune prêtresse de Silmaria et son inexpérience l’inquiète. Ainsi, aussi égoïste que cela paraisse elle préfère savoir son peuple en sécurité même loin de ses contrées pour pouvoir combattre de toutes ses forces le Dieu des Morts.

- Peu m’importe ce qui motive le P’yra, Fëanaro, elle soupira doucement avant de reprendre, mais j’ai fait ce qu’il m’a paru le plus juste.

Elle prend une pause, relève Fëanaro de son siége et le conduit jusqu’à la terrasse, là ou sous leur pied s’étendre Ptot Tàh.

- Ses hommes, ses femmes et ses enfants devraient-ils être condamnés pour épargner des noces à une Grande Prêtresse ? Le P’yra ne veut que la sauvegarde de son peuple. Et je ne veux que la sauvegarde du mien. Cette protection, s’il peut nous l’offrir en échange d’un mariage alors je pense que ce n’est pas cher payé.

La Grande Prêtresse a dit ce qu’elle avait à dire, la discussion s’arrêtera ici. Néanmoins, ce point n’avait pas grand-chose à voir avec la bataille qu’ils allaient menés contre le Dieu des Morts. Et dans ses pensées, la prêtresse n’avait pas usité le pluriel pour rien car il était hors de question de rester cacher pendant que son fier Capitaine s’en irait.
Ainsi elle ramena toute son attention vers Feanaro, se préparant à réceptionner ses nouvelles de mauvais augures. Forcement, tout ne peut pas bien se dérouler sur tout le continent.

- Qu’avez-vous appris quant au retour d’Erathia Capitaine ?

Elle s’adossera contre un pilier pensive, tentant vainement de faire fuit l’anxiété de son cœur mais on ne peut pas dire que le Capitaine Elfe ai daigné la ménager. Si pour lui un mariage est un sacrifice, elle n’ose imaginer de que peut-être une mauvaise nouvelle pour l’Elfe devant elle.

Etrangement…L’elfe se demanda pourquoi à chaque fois qu’il parlait à une grande prêtresse il avait l’impression de s’en prendre plein la tête pour pas un talent ? En gros elle était entrain de lui dire qu’il était limite un incapable impuissant et que les Almers serait indispensable à la victoire et qu’il n’existait qu’eux…Ce n’était pas comme si on disposait déjà de la première armée d’Azthia grâce à l’alliance renforcée avec Muria…Il essaya de prendre une grande inspiration…

Mais rien que de savoir que le Py’ra mettrait ces sales pattes sur Nalween, l’envie lui prenait de faire un véritable massacre. Après tout, il fallait bien tester ses pouvoirs un jour ou l’autre et les gardes de Ptot Tah ferraient une très bonne cible d’entrainement. Ptet qu’en replaçant les Almers derrière les armées elfiques, la Prêtresse reprendrait ces esprits.

Néanmoins il avait beau se dire cela, il ne pouvait s’empêcher de penser qu’il s’agirait d’un beau gâchis de mort…Qui pourrait largement servir de chair à canon devant les troupes Erathiennes au lieu des siennes…Voir même des amazones…Tout ce qui en ressortait pour le moment c’était de la frustration. Il pouvait s’en prendre aux Almers…Mais ce n’était pas opportun de le faire maintenant…Quand à son devoir de protéger le Cœur de Silmarie…Devait il prendre la décision de la protéger contre elle-même ?

Le pire, c’était de ce dire que tout ces morts quelques années plus tôt n’avait plus de sens…Qu’est ce qu’on allait dire aux familles ? Désolé ? Finalement on avait tord ? Pourquoi fallait-il que ce genre de question soit soulevé maintenant ? Le réveil d’Erathia ne suffisait pas ? Il fallait en plus supporter ce mariage…Ah oui…Il y avait aussi la question de son propre mariage…

Fallait vraiment que tout tombe en même temps…S’il survivait à cette guerre…Quelque chose lui disait que la vie serait vraiment monotone comparé à tout ce qu’il avait du subir en quelques mois. Il dut reprendre une grande inspiration pour faire le vide dans son esprit et tenter de passer outre l’envie de vomir qui le tenaillait.

Bon…Si vous pensez que le Py’ra est la personne la plus qualifiée pour protéger Silmarie et votre personne…Alors soit. Votre volonté sera faite…

Dire que la fierté de Féanaro était blessé ? Son orgueil piétiné ? Qu’il se comportait comme un sale gosse ? Effectivement…Il le savait parfaitement…Mais il ne pouvait pas accepter de soutenir un homme dont l’arrogance était plus vaste que le ciel. Il devait avouer qu’en matière de fierté, le capitaine de la garde lui arrivait à peine à la cheville. Il reprit son sérieux dardant de l’œil la jeune elfe

Cependant, en temps que conseiller…Je crois qu’il est de mon devoir de vous recommander de consulter la sagesse des anciens de Silmarie avant d’entériner ce ma…Mar…

L’elfe se massa la gorge…Décidément, ce mot avait du mal à passer depuis sa rencontre avec Eléa.

Enfin bref. Il serait de bon ton de consulter les anciens…Certaines cicatrices pouvant être vivace, les anciens sont la voie du peuple. Les ignorer pourraient être dangereux en ces temps où l'unité doit être reine. Et si votre volonté de vous unir au…a…

A nouveau son estomac manqua de se retourner rien qu’à penser à ce fils de chacal qu’était le Py’ra

…Machin…Vous pourrez toujours le faire mais en repoussant l’échéance…Après tout, je trouve cela normal qu’un mariage soit célébré un jour faste…Et non sous l’influence d’une guerre.

Chapitre clos…Encore qu’elle aurait beau se marier, il ne reconnaitrait jamais cette union…Qu’il ose simplement approcher de lui et il y aurait un accident stupide…Bref…Passons sur le sujet. Le Py’ra ne lui bousillerait pas sa journée…Enfin sa nuit…Enfin son rêve.

Pour ce qui est de mes avancées…J’ai du faire des recherches dans le monde astral. Ayaween est venue à moi…Elle est en grave danger. Le monde astral lui-même est dominé par l’Ombre. Il a tenté de me tuer et de la tuer Elle…Mais j’ai pu fuir avec des informations.

Bon…Il avait du avouer cette chose…Mais c’était pas si exceptionnel de tomber sur des morts dans le monde astral après tout. Et puis de toute façon, il était certain qu’Ayaween lui en parlait à un moment où à un autre. Autant lui dire qu’il l’avait vu en omettant quelques détails…Comme le fait qu’il était la voir parce qu’il n’avait pas des masses confiances ou qu’il était à l’origine de la défaite dans un futur désormais révolu…Il fit une prière muette en espérant que l’ancienne prêtresse ne parle pas de ce petit pacte qu’il avait passé avec elle. Si Nalween apprenait qu’il avait vendu une partie de son âme pour protéger Silmarie…

On m’a demandé de retrouvé deux personnes Sora et un certain Auh’biwan…J’ai déjà rencontré Sora et j’ai pu récupérer un livre écrit en Almer Ancien…Quand à Auh’biwan, la jeune femme pense qu’il est lié a Tamawa. Je vais me rendre sur place pour en apprendre plus. Il y aurait des informations importantes là bas.

Ca…C’était les bonnes nouvelles

Maintenant…Je dois vous annoncer les mauvaises nouvelles…Il s’agit en fait du retour du Dieu de la Mort…C'est grâce à lui que les Erathiens reviennent…Mais pas seulement. Il aurait envoyé une avant-garde pour saper nos défenses…Ce sont les cavaliers de l’apocalypse. Ils serraient immortels, sans âme et surtout porteur d’une maladie. Une épidémie qui condamnerait les âmes à errer entre la vie et la mort. Les malades condamnés à souffrir sans pouvoir mourir.

Fea adorait être porteur d’aussi bonne nouvelle. Mais il était un serviteur loyal et ce n’était pas le genre de chose qu’il se devait de cacher.

Pour contrer cette menace…J’ai fondé une société secrète. La Kabbale. Elle réunit des hommes…Enfin surtout des femmes courageuses et désireuses de protéger Azthia. Nous nous mettons en route pour retrouver Auh’biwaan en espérant trouver une arme contre les Erathiens et contre les cavaliers. Peut être même de quoi affronter Azael lui-même s’il le faut ou tout du moins le renvoyer dans les limbes.

Et ca…C’était pas le Py’ra qui pouvait faire ce genre de truc. Noooon, monsieur restait bien a l’abris dans son palais, encaissait l’argent de ces marchants, s’en remettait aux prêtres et transformait en esclave tout ce qu’il touchait…Qu’est ce que ca faisait du bien de dire ça…Ca mettait du baume au cœur…

Cependant, il fallait annoncer l’autre mauvaise nouvelle…Il prit une grande inspiration…Puis regarda ailleurs, l’air vraiment géné…

Par contre…Enfin…Muria…Bon…Pas exactement Muria mais…Il est question d’un mariage entre le Capitaine de la Garde de Silmarie et la Princesse Amazone Eléa…Dans l’optique de renforcer les alliances politique si une guerre venait vraiment à ce déclarer. Cela nous permettrait de vraiment compter sur les Amazones et sur leurs Alliés Astorg…En échange de cela…Il m’incombe de protéger Muria et la Princesse Eléa…Pour éviter que je sois considéré comme un soumis et que je doive quitter Silmarie…Il est question que je sois nommé consort…Ce qui serait plus simple sous un commandement unifié…

Annoncer la fin du monde avant son mariage…Normalement, n’importe qui aurait annoncé la mauvaise nouvelle à la fin…Mais étrangement, Feanaro avait fait le contraire…A croire que l’apocalypse n’était pas grand-chose comparé à ce qu’il venait d’annoncer.

Vous devriez recevoir une missive sous peu demandant votre accord et parlant des détails de la cérémonie…

Soupire déprimé…Fin du rapport…

Une nouvelle parole, une nouvelle épine qui s’enfonce dans le cœur de la Belle. Il ne l’avait pas écouté du moins pas comme il l’aurait du ou alors était-ce de sa faute ? Ne lui en avait-elle pas trop demandé ? Chacune de leur rencontre était ponctué d’un nouvel obstacle qui se dresser entre eux et leur dessein, que ce soit le P’yra ou Erathia et à chacun de ses obstacles il semblait à la prêtresse que le Capitaine s’éloignait un peu plus d’elle, pas à pas. Cruel était le destin d’une Reine. Elle tendit la main à moitié vers le Capitaine, cherchant désespérément à combler le gouffre qui se creuse mais elle se retire refermant les doigts alors que son bras retourne le long de son corps élancé. Ainsi encaissa t-elle sans broncher les salves que lui envoya le Capitaine que ce soit concernant le P’yra ou que ce soit concernant les Anciens. Les Anciens, une assemblée de druides qui ne pensent que par les livres, qui ne connaissent que la nature et ces plus beaux atours, enfermés dans leur rêve éphémère. La voix du peuple, la voix des Elfes. La Prêtresse sait à chaque fois qu’elle réunit le conseil que son seul allié et Erendar, les autres ne voient en elle que l’incarnation de leur volonté, eux qui en savent tant.

Non. Elle ne serait pas l’esclave de leur volonté. Qu’ils le veuillent ou non, il leur faudrait accepter ses noces, non pas par caprice mais car là était l’avenir de leur peuple et le Capitaine devait se faire à cette idée. Sans doute Marjath aurait ses limites, peut-être que les Almers et les Elfes ne cohabiteront qu’avec difficulté mais elle devait essayer, le temps n’était plus celui des remords. Elle grimaça presque à l’évocation du "machin" pensant vaguement que Talia devait être à peu prés au même niveau que Fëanaro dans l’échelle de la haine mais à son sujet. Voilà qui compliquerait encore un peu plus les choses.

Puis il y eut la suite et le sourcil de Nalween s’arqua à l’extrême. Ayaween l’avait … contacté ? Alors elle, on venait la voir en lui disant « Il n’y a plus d’espoir, terre toi dans tes collines alors ton peuple lors du retour d’Erathia » et après elle allait prendre le thé avec son Capitaine de la Garde ? La suite fit taire ses pensées muettes, puisqu’elle avait eut la même impression de danger concernant l’âme d’Aya. La Prêtresse écouta attentivement la suite notant au passage le nom d’Auh’Biwaan qui lui était totalement étranger, se promettant d’y revenir par la suite afin de combler ses défaillances historiques. L’évocation d’Azaël fit frissonner Nalween qui croisa les bras pour dissimuler son trouble. Le Dieu des morts, son Némésis. La découverte de ses Cavaliers de l’Apocalypse porteurs d’une grande maladie la réconforta dans le choix qu’elle avait fait.

L’organisation que Fëanaro avait construite suite aux événements récents rassura un peu la Prêtresse et cette dernière espérait de tout son cœur que l’entreprise du Capitaine soit couronnée de succès et surtout que cet Auh’Biwaan puisse les aider.

- Fëanaro, si épidémie il y a Marjath pourrait être en mesure de sauvegarder notre peuple le temps que nous trouvions comment parer les forces des Erathiens. D’après le P’yra, elle est cachée aux yeux même des Dieux, nous ne pouvons négliger pareil refuge.

En espérant que la réflexion lui fasse accepter les noces. Bon par contre le mariage par contre, la Prêtresse mit environ deux secondes à s’en remettre, papillonnant des yeux et penchant légèrement la tête. Le Capitaine de la Garde et … la Princesse Eléa ? Retenant un fou rire qui fit perler des larmes aux yeux de la prêtresse, elle se détourna et s’appuya sur le balcon, prenant une grande inspiration avant de se mordre la lèvre avant de refaire face au Capitaine. Mais Ciel, qu’est-ce qu’il lui avait pris ? Le prétexte des alliances était alambiqué, sachant pertinemment que Nalween pouvait compter sur les Astorgs et surtout sur Kriisten avec qui elle était en très bon terme. Celui des Amazones tenait plus, néanmoins elle doutait que ce peuple dans les liens était sans faille soit capable de rompre une alliance sous prétexte qu’elle ne leur soit plus utile, Nalween ne voyait pas Philéa en ces termes.

Décidément, les elfes devaient avoir une tendance masochiste pour vouloir s’unir avec les deux seuls peuples esclavagistes d’Azthia. Avec un demi-sourire la prêtresse s’appuya à la rambarde contemplant le Capitaine dans toute sa gêne malgré la puissance et l’assurance qu’il dégageait d’habitude. Moqueur ? Presque mais pas tout à fait, c’était plus lié à l’affection qu’elle éprouvait envers Fëanaro très loin de la méchanceté dont était capable les humains.

- Je ne vois pas pour quelles raisons je m’opposerais à cette union. Elle ajouta, vengeresse, Si tel est votre désir ?

L’interrogation dans la voix de la prêtresse amenait Fëanaro à éclaircir les détails quand à cette union précipité et le coup d’œil qu’elle lança à la rambarde l’invitait à s’asseoir à ces côtés. Peut-être que leur conflits réguliers venaient de cela, leur manque de savoir envers l’autre et quitte à s’occuper de la fin du monde autant qu’ils soient en bons termes. Après tout, n’avaient-ils pas la nuit devant eux ?

L’elfe manqua de serrer les dents jusqu’à éclater l’une d’entre elle sous la pression exercée par le mot « Marjath »…ou plutôt à tout ce qu’il renvoyait. Il n’y eut que les images de Tutnesi empalé sur des dizaines de lance et celle de Ptot Tah en flamme qui n’eurent le don de le calmer. Il dut prendre une immense inspiration pour ne pas céder à la rage…Et la laisser refluer de ses veines. En sentant la pique de la Grande Prêtresse et l’invitation à parler…Il soupira. Il n’était pas opposé a Nalween en tout état de cause…Non…Elle ne prenait pas non plus de mauvaise décision…Peut être somme toute hâtive à son sens…Mais pas dénué d’intérêt.

Non, le soucis venait vraiment de lui. De ce qu’il ressentait à propos de toute cette affaire. De son propre passé…Elle ne pouvait comprendre tout cela. Du moins tant qu’il ne lui expliquerait pas en détail les raisons d’un refus aussi catégorique de sa part. Elle pourrait certainement comprendre mais il doutait raisonnablement que cela fasse pencher la balance d’un côté ou d’un autre. Mais bon, elle voulait en savoir plus et il était serviteur…Cela devait s’arrêter là. A lui de s’exécuter. Le cœur lourd, il se leva et marcha jusqu’à l’embrasure de la porte.

Je suppose que vous voulez me l’entendre dire…Alors oui…Oui je suis totalement opposé à ce mariage. Autant pour des raisons politiques que personnelles. Par quoi désirez vous commencer ? Probablement par mes raisons…Très bien…

Il prit une grande inspiration pour se donner du courage

Il n’y a pas eu que mon père à être célèbre. En fait, mon père pourrait presque faire office de mouton noir dans la famille. Tous à notre manière nous avons servit d’une manière ou d’une autre Silmarie…Ou du moins la cause des elfes. Cela va à des guerriers, des mages, des généraux…Certains se sont même fait conseiller des Erathiens pour tenter de conserver notre semblant de neutralité. Mais ça vous devez déjà le savoir ou du moins, j’ai du vous le raconter…

Le capitaine se gratta l’arrière du crâne…Assez gêné de parler de lui. Il n’en n’avait pas l’habitude et pire que cela…Il s’en gardait. Il avait fait des choses inimaginable pour en arriver là…Et ce qu’il était prêt à faire pour Silmarie pouvait glacer le sang. Il l’avait déjà prouvé en vendant une partie de son âme

J’étais jeune à l’époque. Je ne croyais en rien...Les histoires sur mon clan, sur mes ancêtres et surtout sur mon grand père qui m’ont inculqués mes propres valeurs : Protège Silmarie. Bienveillant envers les faibles. Marcher dans l’honneur. Accepter la peur et la mort. Accepter de n’être qu’un homme. Maintenant…Si vous me demandez honnêtement pourquoi je suis contre toute cette affaire…

Il avança jusqu’à la rambarde, la saisissant à deux mains dans une tension palpable, les yeux presqu’aux larmes…

Je repense a…Ce que les historiens n’appellent qu’une escarmouche…A tous ces morts qui ont donné leurs vie pour protéger Ayaween des Almers. Je repense à mon grand père mort ce jour là…Ils sont mort pour tout ce en quoi je crois…Ils sont mort pour c’être opposé au Py’ra…Ils sont mort pour…Pour toutes ces valeurs que je chérie…Et…Et d’un coup d’un seul…Vous…Je sais que c’est injuste de vous en tenir pour responsable mais vous bafouez la mémoire de tout ces hommes. Vous bafouez tout ce en quoi je crois…Comment je suis censé faire ? Qu’est ce que Silmarie ? Qu’est ce que je suis censé défendre ???

Le capitaine parlait avec son cœur…Vidant tout ce qu’il avait à dire même s’il tentait de garder une part de lucidité…Déchiré entre ses derniers sentiments et son devoir…Il se mordait la lèvre pour ne pas laisser les larmes couler. La jointure de ses mains blanchissaient sur la rambarde

Oh je connais déjà votre réponse…Oui, ils sont mort. Mais pas en vain. La haine n’a qu’un temps, les gens changent, les époques aussi…C’était nécessaire mais aujourd’hui la nécessité fait loi, des sacrifices sont nécessaire. Les sacrifices, j’en connais un rayon…Et je peux vous dire que le jour où l’ont n’a plus rien a sacrifié…On regarde autour de soit en se demandant si le prix qu’on a payé en valait vraiment la peine. Je vous entends déjà me dire : Est-ce que vous voulez sacrifier tout les habitants de Silmarie pour une idée comme l’honneur ? C’est pas la question…Ce que je veux pas vendre…C’est notre identité…Notre fierté…Parce que c’est la seule chose qui risque de nous rester dans les ruines d’Azthia…Tout ce a quoi nous pourrons nous accrocher quand il faudra tout reconstruire non le dos ployé sous notre victoire amer…Mais bien le sourire d’une nouvelle aube pleine de promesse.

Maigre sourire…Le capitaine se retourna prestement. Se sentant légèrement mal à l’aise…Le cœur amer.

Vous voulez aussi me l’entendre dire je suppose…Oui…Je hais Tutnesi…Pas parce qu’il est Almer…Mais qu’il me ressemble trop. Je sais qu’il ne désire sincèrement la sauvegarde de son peuple. Qu’il est…Admirable…Intelligent…Un fin stratège…J’en viendrais presque a le considérer comme un rival. Mais…Je n’y arrive pas. Quand je vois que son arrogance…Le pousse a l’esclavagisme…A perdre pied avec la réalité pensant que son peuple est supérieur aux autres…Ca me donne envie de vomir. Et vous voir entre les bras de ce porc…Me donne la furieuse envie de lui redonner le sens des réalités. Comment ne pas avoir l’impression de lui concéder une victoire ? De lui vendre tout ce qui m’est le plus cher…Demandez moi de vous arracher les étoiles et je le ferrais. Demandez-moi de vous trouver un meilleur mari et je vous trouverais l’homme le plus charmant qui soit. Demandez moi…Je sais pas…De me trancher la gorge sur l’heure et je le ferrais avec le sourire. Mais pas ça…Je ne pourrais pas accepter cette…défaite. Comment pourrais-je faire face à mes ancêtres dans la mort en voyant que j’ai accepté de laisser faire cette mascarade. Si vous l’aimiez…Ce serait une autre histoire. Mais vous ne me ferrait jamais avaler ça maintenant.

Il en avait fini…Il aurait pu mieux s’exprimer…Mieux expliquer…Mais l’essentiel était là. Du moins, il le pensait. Ses mains tremblaient sous l’émotion suscité par ses mots. Se calmer…Il se devait de se calmer.

Dois je aussi parler que j’ai le sentiment que vous avez plus confiance en Tutnesi et Marjath qu’en moi ? Dois je parler de la profonde émotion que cela suscite en mon cœur ? J’ai peur…J’ai vraiment peur de Tutnesi…Peur qu’il vous…Vole…A moi…Peur qu’avec le temps…Je ne devienne comme lui. Je n’ai pas peur de la mort tant que j’ai la certitude que je reste un homme de bien…Et bienveillant…D’avoir agit selon mes valeurs et de pouvoir faire la fierté des miens. Vous qui m’êtes si cher…Je ne veux pas que vous vous vendiez…Ma volonté aurait été que vous trouviez l’amour. Qu’importe le prix a payer. Je le payerais. Et il n’y a pas que moi…Nous sommes nombreux à vouloir le faire. Parce que vous êtes la Grande Prêtresse…Vous êtes le cœur de Silmarie…Celui de Silmaria…Celle qui nous soutient. Si une personne a Silmarie doit être heureuse, c’est vous…Car si vous ne souriez plus comment feront nous pour trouver le courage de nous ruer dans des batailles ? L’immondice du sang sur le visage, la peur déformant notre visage et les larmes aux yeux…Dans cette folie, nous n’aurons que vous a quoi nous rattacher…

Le Capitaine se retourna prestement…Ecrasant une larme naissante.

Et puis…Il n’y a pas que cela. Je sais que vous désirez simplement protéger la population pendant les combats. Mais…Je suis dubitatif devant le choix de Marjath. D’une, si la maladie se propage, elle ne s’arrêtera pas aux murs de Marjath…Il suffit d’un infecté. De deux, d’un point de vue stratégique, rassembler deux populations au même endroit…Imaginez que les Erathiens trouvent cet endroit ne serait ce que par hasard. Un véritable massacre en perspective. Et puis…Il y a le soucis de la logistique. Combien de nourriture peut contenir la ville ? Pour combien de temps ? Je veux dire, s’ils sont obligés de ravitailler, l’ennemi tombera forcement sur les caravanes ou la maladie s’en chargera. Il faut aussi penser que le transport de la population ne va pas se faire sans mal. Plusieurs convois, repérable de loin, sans compter que l’armée devra être présente pour la sécurité…Et que les elfes ne supportant pas la chaleur, les enfants et les vieillards risquent beaucoup…

Parler de manière plus succincte de stratégie lui permettait de reprendre le contrôle de lui-même

Je ne dis pas que c’est une mauvaise idée…Mais je pense que c’est prématuré de parler de déménager la population. Le seul atout de Marjath est son secret…Mais Azael vivant depuis des siècles, qu’est ce qui l’empêche d’interroger les morts ? Avec toutes ces années de travaux dans le désert, il y a forcement des nuas qui sont mort là bas…Et puis qui nous dis que les erathiens n’étaient pas au courant eux ? Avec ces déplacements, nous allons forcement attirer l’attention…Et Silmarie vide ou presque, on se posera des questions. Tant que nous n’en savons pas plus sur cette invasion et la manière dont ils s’y prennent…Je ne pense pas qu’il s’agisse d’une bonne idée. Une fois que nous comprendront comment ils fonctionnent…Là nous pourrons protéger quelqu’un…Mais je vous le concède, ce jour viendra peut être jamais.

Feanaro se sentit vraiment idiot en cet instant…D’avoir autant parlé…Jamais il n’aurait du le faire. Ce n’était pas là son devoir…Mais il se demandait de plus en plus ce qui allait se produire en Silmarie…Et s’il allait tenir le choc.

La Reine Elfe sentit plus qu’elle ne vit le bras du Capitaine l’étreindre. Tout d’abord étonnée, la jeune femme scrutera le visage de l’elfe aux cheveux blancs avant de se laisser aller dans ses bras, agrippant de ses doigts fins l’étoffe de la chemise de Fëanaro. Avec un sourire qui peine à se tracer sur ses lèvres, elle découvre en l’elfe à ses côtés un ami. Elle avait tellement eut peur, que son mariage, que ses décisions détournent l’elfe d’elle que cette fois, rien qu’une fois elle se laissa allez se promettant de tout faire pour ne pas décevoir les siens, d’être à la hauteur de leur espoir. La voix du Capitaine se fit entendre et derrière ses paroles hésitantes elle put percevoir sa gêne. Avec un demi-sourire, elle imagina les rapports entre le damoiseau et sa future épouse, la belle Eléa partagés entre cette même gêne et la difficulté des rapports entre une femme avec un caractère aussi fort. Apaisée par les bras protecteurs de l’elfe, les paroles ne manqueront pas de la faire revenir à la réalité et avec elle le calme naturelle de la jeune elfe, si impétueuse, si inquiète pour son peuple que facilement il est troublé.

Oui la guerre contre Erathia sera dure, d‘autant plus difficile que si les troupes du Dieu des Morts se moqueront bien de périr, la Reine Elfe aura pour seul dessein d’épargner les guerriers qui se rendront au champ de bataille. Le Capitaine parlait de rester en retrait, avec amertume elle songe que souvent elle devra faire ainsi car elle représente l’espoir d’une nation, d’une contrée qui aura plus que jamais besoin d’être éclairée par la lumière de Silmaria mais comment pourraient-ils garder leur confiance en elle si leur Reine se terre dans les collines où même à Marjath ? Elle aurait aimé avoir la sagesse des Grandes Prêtresses d’antan, leur carrure et leur confiance. Les guerriers devaient voir en elle cette figure de bonté et d’amour, ressourçant leur courage auprès de ces dames, se rattachant à la lumière et aux valeurs qu’elles incarnaient auprès des leurs mais Nalween craignait par-dessus tout de ne pas être à la hauteur de ses femmes.

A ces pensées, une larme cristalline coula le long de la joue de l’elfe et elle sentit les lèvres du Capitaine sur sa peau, effaçant le souvenir douloureux des pensées qu’elle avait eut. Les vœux qu’il renouvela à son égard calmèrent les battements du cœur de Nalween. Distraitement, elle perçut ceux du Capitaine, un peu plus rapide que ceux des Elfes au repos mais sans doute avait-il craint de l’avoir blessée. C’était stupide, jamais elle ne lui en voudrait pour la contredire, désirant plus que tout une oreille attentive, un proche à qui elle pourrait non seulement se confier mais discuter des choix à faire. Elle avait craint en épousant Tutnési de perdre un ami. Un instant elle fit durer le silence qui tomba sur les deux elfes comme un voile protecteur, profitant du refuge qu’il lui offrait puis elle recula légèrement, pas assez pour défaire leur étreinte mais la Reine Elfe en levant la tête put plonger ses yeux dans ceux du Capitaine.

- Merci d’être là, Capitaine. Promettez-moi seulement de ne pas vous sacrifier en souhaitant m’épargner.

Le voyant déjà lever les yeux au ciel ou protester, elle passa ses doigts fins derrière la nuque de Fëanaro pour le ramener à elle, ne lui laissant aucune chance de fuite. La Prêtresse rajouta en dégageant le visage du Capitaine d’une mèche rebelle.

- Eléa a de la chance de vous prendre pour époux, elle rajouta avec un sourire, vous serez à n’en pas douter digne de votre titre de Consort.

Et puis cette demande en mariage ne devait pas être tomber du Ciel, aussi difficile que soit au début les relations entre les deux jeunes gens –à en juger l’enthousiasme qui habitait le Capitaine-, elle ne doutait pas qu’ils partageraient plus que de simples titres. Chassant ses pensées avant de se remettre à sourire à cette annonce heureuse au milieu des atrocités qu’allaient être cette guerre, Fëanaro, comme à son habitude inquiet dés qu’il s’agissait du P’yra Almer, convainc la prêtresse de se faire suivre par une âme ce qu’il lui permettrait de la protéger en cas de problème. D’un commun accord leur choix se porta sur un aigle, ce qui leur permettrait de couvrir une grande distance sans être repéré. De plus cela rejoignait une ancienne croyance des elfes sylvains, race dont la Reine Elfe avait beaucoup appris grâce à Nara. Nalween enlaça une dernière fois le Capitaine mais un bruit leur parvint comme si une personne toquait à une porte. Sauf qu’ici il n’y avait pas de porte puisqu’ils étaient entourés par la végétation de Silmarie. Réagissant tous deux, ils brisèrent leur étreinte dans un geste défensif avant de comprendre qu’il s’agissait en fait de la réalité. Levant les yeux au ciel, la prêtresse eut le temps de lancer un dernier sourire à Fëanaro avant de se réveiller.

Eblouie par le soleil sur Ptot Tàh, elle protégea ses yeux d’un mouvement rapide de la main avant de découvrir deux yeux mordorés où brillait une émotion étrangement expressive pour un félin blotti dans les draps contre son buste. Avec un sourire au coin, elle rejeta le tissu sur le corps du chat qui fila au quart de tout sur le fauteuil sur lequel il s’allongea, la regardant l’air courroucé. Se mordant la lèvre pour ne pas rire, la Reine Elfe s’enroula dans ses draps avant d’aller s’habiller dans la salle de bain. Ouvrant enfin la porte, elle découvrit une servante du P’yra qui lui indiqua que ce dernier la rejoindrait en chemin, elle devait alors se rendre dans le hall afin d’être guider par les gardes jusqu’à sa voiture. Acquiesçant, la Dame Elfe salua la servante qui s’inclina respectueusement avant de se retirer. Retournant dans sa chambre, elle vit en croisant le regard du félin que Fëanaro avait quitté le corps de ce dernier. Avec souplesse, elle se pencha vers l’animal avant de lui caresser la tête, arrachant un ronronnement au chat qui ferma les yeux de plaisir. Se relevant, elle s’étira avant de rejoindre le balcon scrutant le ciel.

[Desengagés]