Azthia

Ô, petite flamme qui guide chaque cité d'Azthia, surtout ne vacille pas. Car les temps sont bien embrumés et un vent d'inquiétude souffle... Laissez vous tenter par un univers poétique et fantastique, créez un personnage haut en couleurs...
 
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 [flashback 145]Le chant du renouveau (pv Meian)

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Kaoru
Kaoru
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[flashback 145]Le chant du renouveau (pv Meian)
   [flashback 145]Le chant du renouveau (pv Meian) EmptyMar 22 Jan - 13:24

Kaoru avançait sur la route maussade. Il détestait marcher. Ou plutôt utiliser ses jambes pour se rendre d'une ville à une autre, combien de fois n'avait-il pas envié les riches et les nobles qui voyageaient en palanquin ? Un jour, oui un jour, lui aussi il en aurait un. Plus question de marcher sur de longues distances. Plus question de suer sang et eau pour rien quand d'autres allaient sans efforts, qu'importe si ça lui musclait les jambes il avait d'autres moyens de s'entrainer. Comble du désagrément il devait tirer une charrette pleine des fleurs qu'il devait livrer à Xiang-Li-sensei, un riche commerçant qui aimait les fleurs de Kitajima-san dans la petite ville de Dobueï à treize kilomètres d'Arano. Loin, très loin pour le jeune fleuriste qui haïssait les chevaux.

Une douce brise fit voleter ses mèches contre son visage lui portant les odeurs des fleurs des champs. Le printemps était sans nul doute la saison préférée de Kaoru. Le soleil refaisait son apparition après de nombreux jours de pluie battante et le vent chassait les derniers nuages dans le ciel. Les oiseaux chantaient en cœur achevant de balayer le mécontentement du jeune homme qui se mit à chantonner à son tour. Il se lança dans une chanson d'une pièce Nô sur l'amour et les fleurs que chantaient régulièrement les geishas de sa mère. Le beau temps lui faisait oublier le désagrément de devoir marcher encore une heure. Un cavalier le dépassa au galop provoquant le sursaut de Kaoru. Il ne savait pas d'où lui venait sa crainte irrépressible de ces animaux qui paraissaient pourtant utiles.

Le cheval partant au loin il se força à reprendre son chant pour reprendre sa bonne humeur. Le temps passa ainsi assez rapidement. Il lui semblait que les oiseaux répondaient à ses mélodies, comme à chaque fois qu'il chantait. Le jeune fleuriste reprit courage en voyant la silhouette de la ville se dessiner devant lui. Son chemin côtoya celui d'autres marchands et voyageurs qui se rendaient comme lui à Dobueï. Heureusement le paysan qui voyageait à côté de lui faisait tirer son chariot par des bœufs. Kaoru se moquait de ces bêtes placides et lentes, bizarrement ils ne l'impressionnaient pas.

Le jeune fleuriste trouva rapidement la maison de Xiang-Li-sensei, dans le quartier riche aux toits en ardoises rouges bien propres. L'homme s'extasia devant la beauté et la fraîcheur des fleurs de Kitajima-san et en incorrigible bavard déblatéra sur tout et rien, sautant sans cesse du coq à l'âne et Kaoru en bon fils de geisha et élevé par ses paires lui tint la conversation sans se laisser lasser. Les bavards aimaient qu'on les écoute parler et encore plus qu'on les y encourage, flatter ce genre de personne était toujours gratifiant pour un homme qui étudiait la pensée des autres et manœuvrer le commerçant n'était pas très compliqué et il obtint qu'un des domestiques de Xiang-Li-sensei lui ramène sa charrette à Arano, tandis qu'il se promènerait dans la petite ville.

L'argent pour les fleurs soigneusement rangé dans sa bourse, brodée d'un trois pièces trouées sur fond vert par Jâdh, sa sœur de cœur, Kaoru quitta la demeure et prit la route vers le centre ville. Il espérait bien y trouver une maison de thé ou une auberge où s'offrir une boisson réconfortante après sa marche forcée. Le jeune fleuriste aimait le côté herboriste de son emploi, mais pas les tâches physiques, cependant Kitajima-san ne voulait pas embaucher car ils n'avaient pas besoin d'une troisième personne pour entretenir les serres et gérer la boutique.

Kaoru avisa une auberge qui avait l'air avenante et y entra décidé à s'offrir une bonne rasade de saké et un plat de ramen pour se donner du courage.
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Meian
Meian
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Re: [flashback 145]Le chant du renouveau (pv Meian)
   [flashback 145]Le chant du renouveau (pv Meian) EmptyMar 22 Jan - 15:19

«  Nous y sommes... »

Elle avait prononcé ces mots d'avantage pour elle que pour la gamine qui somnolait sur le cheval, uniquement retenue de la chute par la main ferme de la samuraï. Difficile de lui en vouloir, Meïan était elle-même épuisée par la longue chevauchée qu'elles venaient d'accomplir. Prendre une monture n'était peut-être pas une si bonne idée en définitive. Certes, cela lui avait permit de mettre une plus grande distance entre elles et Hoshizora mais les suivre était chose aisée pour les assassins de l'empereur. Elle avait tenté de créer des fausses pistes en rebroussant chemin à deux reprises, en effaçant ses traces et en quittant la grand route sur une longue distance. Mais soit les poursuivants n'étaient pas tombés dans le panneau, soit ils s'étaient divisés en plusieurs groupes. Quoiqu'il en soit ils allaient les rattraper dans peu de temps.

Alors que sa monture passait le pont marquant l'entrée de la ville, elle croisa deux hommes en armes, des gardes. Elle dût faire appel à tout le contrôle d'elle-même qu'elle avait acquis durant ces années d'entraînement pour ne laisser transparaître aucune émotion sur son visage tandis qu'elle les dépassait. Ils ne firent pas mine de l'arrêter. La nouvelle de sa fuite n'était pas parvenue ici ou bien elle n'était pas recherchée de manière officielle. Comme les guerriers disparaissaient dans l'obscurité naissante, elle poussa un soupir imperceptible.
L'hongre ruisselait de sueur, il était à bout, pourtant elle le poussa au petit trot dans les allées de la ville, il n'y avait pas de temps à perdre. La jinmen avait réfléchi longuement à la meilleure marche à suivre et avait finalement opté pour une solution basique: elle allait leur faire face avant qu'ils ne leur tombe dessus par surprise. Mais avant ça, mettre Aiko en lieu sûr. Un passant leur indiqua la direction de l'auberge la plus proche et elles en prirent la direction sans ralentir l'allure.

La petite avait prit la nouvelle de la mort de son père comme tout enfant de son âge devait prendre ce genre de chose, elle avait pleuré. Assez bruyamment au début, puis ses sanglots étaient devenue paisibles avant qu'elle ne finisse par s'endormir. Meïan n'avait pas du tout réfléchi sur la façon de lui annoncer, ni sur le moment opportun de le faire. Elle lui avait juste signalé alors que celle-ci lui demandait si elles étaient en route pour le retrouver. Il faut dire qu'elle n'avait pas parlé beaucoup à sa protégée depuis qu'elle l'avait arrachée de sa paisible retraite. La guerrière n'était pas encore à l'aise avec elle, peut-être était-ce parce qu'elle était le symbole vivant de son déshonneur. Pourtant au fond d'elle-même, la jinmen savait qu'il aurait été injuste que cette fillette innocente meurt pour qu'elle ait les mains propres.

Elle descendit prestement de cheval à la vue de l'auberge et le laissa en plan sans prendre la peine de le desseller, elle attacha d'un geste sûr la bride à une rambarde et prit la petite fille endormie dans ses bras, il n'y avait pas une minute à perdre, tant que la gamine était avec elle, elle était vulnérable. Elle entra en toute hâte et bouscula la jeune femme qui se trouvait sur le pallier. Leur regard se croisèrent et elle se rendit compte qu'il s'agissait d'un homme, il ne devait pas être beaucoup plus vieux qu'elle et avait des traits extrêmement fins et harmonieux. Estimant rapidement qu'il ne représentait pas une menace, elle l'interrompit alors qu'il allait protester et lâcha un simple:

«  Le temps presse»

Puis, d'une manière éhontée, alors que l'aubergiste s'approchaient d'eux, elle le doubla sans ménagement pour demander une chambre, elle le paya sans prendre le temps de vérifier si elle donnait trop et se précipita dans les escaliers qu'il lui avait demandé. Quelques instant plus tard, elle redescendait seule, mais malgré sa hâte, elle prit le temps de se présenter devant Kaoru et de s'incliner prestement mais avec une certaine élégance martiale. Son armure trempée répondit bruyamment à ses mouvements comme pour lui rappeler son allure. Ses chausses étaient couvertes de boues et elle ne devait pas être des plus séduisante après deux jours de marche forcée et une nuit blanche à guetter les moindres bruits autour d'elle, dégoulinante de pluie. Mais elle n'avait pas le temps de se préoccuper de son apparence. D'une voix simple mais pas dénuée de charme elle lui dit:
«  Pardonnez ma conduite déplacée de tout à l'heure. Si vous estimez que j'ai porté atteinte à votre honneur, je ferais de mon mieux pour réparer l'insulte comme il vous sciera si d'aventure je reviens. »

D'ordinaire, un samuraï ne faisait pas cas de quelqu'un du peuple, mais les préceptes de Jiguro étaient ancrées en elle, tout personne méritait le respect dû à un être humain, traiter son pareil comme un chien revenait à traiter sa propre espèce comme un chien et donc à se considérer comme tel. D'autres écoles prônaient que celui qui n'est pas assez fort pour défendre son honneur ne mérite pas que l'on lui accorde, elle n'avait que peu de respect pour ces individus abjects. Elle sortit sans prendre le temps de regarder derrière elle. Elle mit rapidement le cheval dans l'écurie et le dessella rapidement, puis elle s'en fut. Il serait toujours temps de s'occuper de lui plus tard.

La lune brillait fortement ce soir là et la pluie commençait à faiblir, elle marcha tout droit vers l'endroit qui serait sans doute sa tombe. Ce qu'elle ressentait en cet instant était difficile à décrire. D'un côté elle aurait pu souhaiter que ses assaillants la terrasse, ainsi c'en serait fini de cette disgrâce qui lui collait à la peau comme un vêtement trop serré. D'un autre, elle avait une promesse à tenir, son honneur était en jeu, du moins ce qu'il en restait. Ce soir, sa lame déciderait pour elle si elle était digne de survivre.

Lorsqu'elle arriva sur le pont il ne pleuvait plus, le ciel s'était progressivement dégagé et l'on pouvait apercevoir une multitude d'étoile. De là où elle se trouvait elle avait une vue imprenable sur l’orée de la forêt, elle ne pourrait manquer ses adversaires quand il sortirait de l'ombre. La structure en bois était suffisamment étroite pour les empêcher de la submerger, l'avantage du nombre y serait considérablement réduit.
Calmement elle attendit debout, d'une immobilité à toute épreuve. Mais la solennité de son geste fut entaché par les vives protestations de son estomac. Mourir le ventre vide devrait être interdit...
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Kaoru
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Re: [flashback 145]Le chant du renouveau (pv Meian)
   [flashback 145]Le chant du renouveau (pv Meian) EmptyJeu 31 Jan - 10:32

Kaoru était à peine entré dans l'auberge qu'il fut bousculé par quelqu'un venant de l'extérieur, il se retourna mécontent pour voir une femme samouraï aux traits tirés par la fatigue et probablement de l'inquiétude, elle échangea un regard avec lui et il sentit une profonde langueur le prendre en voyant ses yeux noirs. Il tenta de reprendre consistance et ouvrit la bouche pour adresser une reproche à l'importune, cependant elle parla avant lui : «  Le temps presse»

Et sans plus d'excuses elle alla demander une chambre à l'aubergiste. Un peu déboussolé par les sentiments qui l'envahissaient sans les comprendre il ne réagit pas et s'avisa en voyant la femme monter à l'étage qu'elle portait un enfant dans ses bras. Comment avait-il pu ne pas la voir avant ? L'aubergiste se retourna vers lui un peu mal-à-l'aise car il avait remarqué que la samouraï lui avait grillé la politesse. Kaoru reprit ses esprits tant bien que mal et allait demander un saké quand la femme redescendit en vitesse et vint s'incliner devant lui. Ses habits étaient couverts d'eau et de boue confirmant qu'elle avait voyagé plusieurs jours sans repos dignes de ce nom.

«  Pardonnez ma conduite déplacée de tout à l'heure. Si vous estimez que j'ai porté atteinte à votre honneur, je ferais de mon mieux pour réparer l'insulte comme il vous sciera si d'aventure je reviens. »

C'était bien des propos de samouraï à cheval sur l'honneur, ils prenaient pour une insulte ce que le fleuriste prenait pour un désagrément qui pouvait se régler par de simples excuses. De fait celle de la femme lui suffisait et cette fois encore elle s'en fut avant qu'il ne puisse répondre. Intrigué il n'avait pas manqué cette fois de remarquer que l'enfant n'était plus avec elle. Pensif il leva les yeux vers l'escalier, la samouraï devait l'avoir laissé dans la chambre. Sa curiosité piquée au vif il hésita : aller voir l'enfant à l'étage ou suivre la femme dehors.

« Monsieur, vous vouliez quelque chose ? »

Demanda l'aubergiste tendu, espérant que la situation ne dégénèrerait pas. Kaoru ne lui accorda même pas un regard tout emplit des pensées de la femme. Mû par un sentiment inconnu et impérieux il quitta l'auberge à grandes enjambées. Le soir était tombé entre temps et la lune éclairait la ville de sa douce lueur nacrée. Kaoru regarda autour de lui en quête de la samouraï et la vit quitter l'écurie hâtive. Sans hésiter il la suivit, cependant et sans trop savoir pourquoi il fit en sorte de la suivre à distante pour ne pas être vu, il ne se savait pas une telle timidité. En marchant sous le clair de lune il s'interrogeait sur la femme. Qui était-elle ? À quel clan appartenait-elle ? C'était d'autant plus intriguant que les samouraï faisaient rarement office de nourrice à des enfants. Ceci dit ce qui travaillait le plus le fleuriste était les sentiments qui l'avaient envahi quand leurs regards s'étaient croisés, qui lui étaient aussi étrangers que familiers et l'amenaient à perdre son sang-froid coutumier.

Il vit la samouraï s'arrêter sur un pont à l'extérieur de la ville et attendre là. Kaoru s'arrêta à son tour indécis. La silhouette de la femme sous la lueur lunaire le fit frissonner, le souffle momentanément coupé. Pourquoi ? Fils de geisha il avait son compte de beauté et savait résister aux charmes des femmes pour se laisser séduire sans perdre la raison, alors comment une samouraï au physique sali par le voyage pouvait lui faire autant d'effet ? Il allait quitter l'ombre de l'arbre sous lequel il s'était arrêté pour la rejoindre quand il perçut un galop approcher. Répondant à ses réflexes un peu phobiques il se raidit et vit arriver un groupe de cavaliers à toute vitesse droit sur le pont et la samouraï. Interdit il resta à se demander ce qui allait se passer : de toute évidence elle n'envisageait pas de bouger de sa position.
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Meian
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Re: [flashback 145]Le chant du renouveau (pv Meian)
   [flashback 145]Le chant du renouveau (pv Meian) EmptySam 2 Fév - 4:23

Les chevaux arrivaient au galop, mais la jinmen ne fit pas mine de se ranger. Ce sont finalement les cavaliers qui firent stopper leurs montures juste avant que celles-ci n'arrivent sur le pont. L'un d'eux fit se cabrer son alezan de manière théâtral. Meïan les reconnut immédiatement, comme ils mettaient pied à terre, ils étaient comme elle des gardes impériaux, pas de vulgaires assassins. Le plus jeune, Eiko avait dix-huit ans, avec son frère Shirudo, ils étaient les plus jeunes gardes du palais, le second Itashi était de grande taille pour un jinmen, il avait la trentaine et arborait une courte barbe. Deux de ses frères d'armes, avec qui elle avait partagé le souper et les aventures tant de fois, des hommes qui ne faisaient qu'obéir aux ordres et ce soir elle devait les abattre... Eiko la regardait d'un air suspicieux, il semblait ne pas aimer du tout l'idée de croiser le fer, mais c'est d'une voix coléreuse qu'il demanda:
«  Pourquoi as-tu tué le capitaine? »

Alors ils n'étaient pas au courant de la vérité... Cela semblait logique, après tout une fois qu'elle et Rin seraient mortes, il n'y aurait plus personne qui soit en mesure de faire éclater le scandale. L'honneur de l'impératrice et de Jiguro serait sauf aux yeux de tous, seul demeurerait la disgrâce de la mauvais graine du clan de l'Hydre qu'elle représenterait. Jamais dans sa vie, elle n'avait été préparée à pareille situation, on l'avait éduquée dans un modèle où vertu et honneur étaient les trésors les plus précieux, où la ruse du serpent est toujours vaincu par un esprit droit et fidèle à ses principes. Et voilà qu'elle était trahi par tout ceux en qui elle avait fait confiance aveuglement. Son monde s'écroulait et seul demeurait cette promesse qui avait scellé son destin. Elle répondit d'une voix navrée à Eiko, puisque son sort était décidé, ce n'est pas elle qui salirait la mémoire de leur maître, cela était mieux ainsi et dans tout les cas il y a peu de chances pour que ses anciens collègues la croit:
«  Il ne m'appartient pas de répondre à cette question, Eiko. Mais je suis en paix avec moi-même quant à cela.
- Comment oses-tu dire une chose pareille? »

Et sur ces entrefaites, les deux samuraï dégainèrent leurs sabres et se jetèrent sur Meïan. A bien y réfléchir, cette dernière se demandait si elle était réellement en paix avec la mort de son maître. Elle avait suivi les ordres et l'avait battu de manière loyale en duel, cependant elle ne pouvait s'empêcher de se dire que sa victoire avait été trop facile... Et s'il l'avait laissé gagner? Cette idée l'avait travaillé alors qu'elle chevauchait et lui tenaillait le ventre aussi vivement que la faim.
L'hydre ne réagit qu'une fois ses ennemis presque sur elle, elle dégaina son sabre et para le coup d'Eiko , tout en opérant une rotation sur elle-même qui la déporta sur le côté et lui permit d'esquiver la lame d'Itashi qui vint se perdre dans le vide. Son geste se termina par une vive taillade que le jeune samuraï para in extremis, au prix d'une défense bancale. Il n'en fallut pas plus à la jinmen pour lui porter un coup de pied dans le côté du genoux, qui le déséquilibra, sa lame jaillit à nouveau mais Itashi sauva son collègue d'une décapitation certaine en interposant sa lame.
S'en suivit un échange rapide entre les deux guerriers, tandis que Eiko tentait de se replacer. Le cliquetis des lames retentissait dans la nuit, chacun tentant de trouver la faille dans la défense de l'autre, Les choses se corsèrent pour Meïan quand le jeune homme put enfin venir en aide à son collègue, contrainte à présent de défendre sans pouvoir attaquer, elle recula lentement vers la rembarre du pont afin d'éviter d'être encerclée.
Cependant elle parvint au bout d'un moment à détourner une attaque d'Itashi plus violente que les autres de sorte que son sabre vienne se ficher contre la rembarre, elle profita de la situation pour lancer un assaut puissant contre Eiko, leur deux lames se croisèrent et glissèrent l'une contre l'autre jusqu'à presque toucher la garde. Meïan imprima un vif mouvement des poignets et le bout de sa lame vint se poser lentement contre le bras du jeune homme, la lutte était musclée mais de cette lame, glissée entre les plaques de l'armure, commençait à perler du sang. C'est alors qu'Itashi tenta de l'embrocher dans le dos avec un coup d'estoc, elle esquiva la lame en opérant un demi-tour sur elle-même et en lâchant son propre katana et celle-ci vint se planter dans le ventre d'Eiko qui regarda son frère d'arme d'un regard incrédule, le souffle court.
Profitant du trouble d'Itashi, elle poussa violemment Eiko afin qu'il tombe sur lui, mais Itashi parvint à s'extraire sans perdre sa lame. Ils étaient à cinq pas de distance et le katana de la guerrière était entre les deux. Leurs regards se croisèrent durant un long moment d'immobilité et ils se mirent en mouvement en même temps, elle récupéra la lame d'une roulade et ils se transpercèrent mutuellement. Il finit par s'effondrer, tandis qu'elle demeurait immobile un genou à terre. Il l'avait touché au flanc, rien de mortel mais il allait falloir qu'elle se soigne rapidement sous peine de se vider de son sang ou que la plaie s'infecte et sa quête risquait d'en prendre un coup.

La nuit reprit ses droits, le silence uniquement rompu par le bruit de la rivière en bas, les étoiles et la lune éclairant la silhouette fantomatique de Meïan. Elle se releva, rengaina son katana après l'avoir essuyé et posa le regard sur ses deux victimes. Une détresse indicible vint s'emparer d'elle et lui broyer le coeur. Ceux qu'elle venait de tuer, ne méritaient pas leur mort, c'est elle qui aurait dû perdre ce combat. Et tandis qu'une larme venait couler sur son visage, elle se rendit compte qu'elle avait espéré périr dans cette affrontement. Elle avait juré de protéger l'empereur et à présent elle était en train d'éliminer ses hommes tout cela n'avait aucun sens. Quoiqu'elle fasse, il n'y avait pas « bonne » décision, quoiqu'elle fasse, elle romprait l'un de ses voeux.

Il existait pourtant un moyen de laver son honneur et remettre les compteurs à zéro, elle avait préféré ne pas y penser, mais puisqu'aujourd'hui l'empereur voulait sa mort, en tant que fidèle serviteur, elle pouvait lui offrir sa vie. Lentement, contrainte de s'appuyer sur un bras comme ses forces l'abandonnaient peu à peu, elle se mit à genoux et dégaina son wakizashi, elle n'aurait personne pour la décapiter comme le voulait la tradition du seppuku, mais il fallait qu'elle se contente de ce qu'elle avait à sa disposition. Sa main tremblait légèrement, hors il lui fallait un geste sûr qui prouverait sa détermination. Aussi prit-elle le temps de retrouver son calme, fermant les yeux, respirant lentement pendant de longues secondes, faire le vide dans son esprit, chasser cette voix qui lui disait qu'une petite fille innocente avait besoin d'elle et serait vouée à une mort certaine sans son intervention. Lorsqu'elle avait vu Rin pour la première fois, cette même voix lui avait dit qu'elle aurait été de toutes façons incapable de faire du mal à une si jolie enfant, tôt ou tard, elle aurait rompu ses voeux...
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Kaoru
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Re: [flashback 145]Le chant du renouveau (pv Meian)
   [flashback 145]Le chant du renouveau (pv Meian) EmptyLun 4 Fév - 12:08

Confirmant l'intuition du jeune fleuriste la femme samouraï ne se déplaça pas quand les deux cavaliers s'arrêtèrent devant elle. Visiblement elle les attendait, intrigué Kaoru décida cette fois de ne pas bouger de son point de mire afin de voir ce qui allait se passer. De sa position il était trop loin pour entendre les paroles échangées et il ne souhaitait pas s'avancer peu désireux de risquer d'être vu et d'être pris pour cible, s'il s'était déjà mesuré à des samouraï, ce n'était que des jeunes qui n'étaient pas équipés de tout l'attirail et avaient encore des choses à apprendre. S'il n'entendait pas les mots, il percevait la colère : ces hommes cherchaient la femme. Le jeune homme ressentit un frémissement quand il perçut la voix de la samouraï répondre et abaissa sa main prestement sur sa sacoche en quête d'un éventail en bois solide qui lui servait d'arme quand elle vit les samouraïs tirer leurs sabres. Il se tendit prêt à s'élancer puis vit que la femme se défendait bien.

Kaoru regarda la samouraï inconnue se virevolter contre les deux hommes, captivé. Une part de lui criait d'aller la protéger, de l'aider, toutefois son corps refusa de bouger obéissant à l'injonction de son cerveau qui admirait ses mouvements d'une grâce mortelle. Les combats de samouraïs étaient comme une danse où chaque coup était précis et définitif et dans lequel l'agilité et la vitesse avaient toutes leur place. Le fils de geisha était sensible à toute forme d'art et ne parvenait à se détacher de celui qui se déroulait sous ses yeux. Enfin la femme tua le dernier des deux hommes et se mit à genou.

La danse était finie, le silence fit office d'ovation, que pouvait-on espérer de mieux suite à un combat à mort ?

Comme libéré de l'enchantement Kaoru reprit sa conscience et avisa que la femme était blessée. Prit d'une sourde inquiétude – pourquoi donc puisqu'il ne la connaissait pas ? – il se précipita vers le pont. L'urgence atteint son paroxysme quand il l'a vit sortir son wakizashi et s'agenouiller, il comprenait ce qu'elle voulait faire et se refusait de toute son énergie de la laisser faire. Il bondit en avant et saisit les poignets de la femme. Il glissa son éventail sur la partie non tranchante de la lame du petit sabre pointé vers son abdomen et d'une rotation de la main la dévia pour forcer la samouraï à lâcher prise.


« Que faites-vous ?! »

Kaoru retint l'ode à la vie qu'il s'apprêtait à lui sortir, cette femme était une samouraï au code d'honneur strict dans lequel la mort pouvait répondre à une honte quand vivre apportait un déshonneur irréparable. Que pouvait-il lui dire qui lui donne une raison de vivre ? Qu'est-ce qui pourrait être digne de l'honneur pour elle ? Il eut une idée.

« N'y a-t-il pas un enfant qui vous attend ? »

Qui abandonnerait un enfant dans une auberge loin de tous ceux qu'il connaît ? Si l'enfant avait de la chance il serait adopté par une famille qui lui ferait faire les tâches ingrates. Et encore, la connaissance de l'artisan des bas-fonds sordides de la société humaine lui soufflait d'autres possibilités de vie de l'enfant bien moins désirables…
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Meian
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Re: [flashback 145]Le chant du renouveau (pv Meian)
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Dans le calme de la nuit, elle attendait l'instant parfait, la paix, la sérénité, une osmose avec la nature et le monde qui l'entourait... Mais rien de tout cela ne vint. Déçue, elle décida tout de même qu'il n'était plus le moment de renoncer. Elle expira doucement, prête à mobiliser son corps tout entier pour l'exécution du geste final. Mais un étranger surgit de nul part, lui saisit les avant-bras et dévia sa lame de sorte qu'elle ne pointe plus vers son ventre. Non pas un étranger, son visage lui était familier, c'était l'homme qu'elle avait bousculé plus tôt dans l'auberge. La pureté de son visage visage était saisissante en cet instant et son regard plein d'emphase aurait très bien pu appartenir à celui d'un ange alors qu'il lui demandait d'une voix haletante ce qu'elle faisait.

La question était purement rhétorique, puisque son emprise démontrait qu'il avait parfaitement compris le but de son geste. Non, il se demandait plus sûrement pourquoi, elle en était venu à cette extrémité. Et c'est une bouffée de colère qui s'empara subitement de la guerrière. Son geste était un acte de miséricorde, de pitié. S'il y a bien une chose qu'elle ne voulait pas c'était bien celle-ci. Pour qui ce civil se prenait-il? Il fallait être sacrément idiot ou courageux pour se mêler des affaires d'un samuraï et encore d'avantage pour oser poser la main sur son wakizashi. Et bien qu'il ne le touche pas directement elle le considéra ainsi. Le regard de Meïan qui dans un premier temps était en proie à une vive mélancolie alors qu'il l'avait surprise, se durcit et les traits de son visage annoncèrent une future tempête:

«  Vous allez me lâcher immédiatement ou je me verrais dans l'obligation de vous ôter la vie sur le champ! »

Elle n'avait pas spécialement envie de lui faire du mal mais il arrivait à un moment tout à fait inopportun et se mêlait de choses qui ne le regardait pas, se dresser entre un guerrier et son honneur était extrêmement stupide de sa part et il risquait de payer cet affront de sa vie, quant à l'idée qu'il se soucie de son sort, elle n'effleura pas la jinmen, il ne la connaissait pas, ne lui devait rien et n'avait pas le droit d'avoir pitié d'elle. Elle banda ses muscles pour échapper à son étreinte, le sang à son flanc coula plus abondamment, mais elle ne le remarquait pas. Une lutte silencieuse commença. Il était en train de gâcher sa dernière chance en n'obéissant pas à son injonction, mais alors qu'elle allait le faire lâcher prise, il fit allusion à la petite qu'elle avait laissé dans l'auberge. Blessée elle le foudroya derechef du regard et commença:
«  Je... »

Mais la voix lui manqua. Le visage de la petite lui revenait à l'esprit, elle deviendrait une très jolie femme si le destin lui permettait de grandir. Or, sans Meïan, elle n'avait aucune chance de salut, c'était une certitude. Le samuraï eut beau se dire que la seule vie qu'elle lui offrirait serait une vie de fugitive, traquée et privée des siens, obligée de compter sur la meurtrière de son père, elle n'arriva pas à se convaincre que cette vie ne valait pas la peine d'être vécue. Jusqu'ici elle n'avait considéré la gamine que comme le symbole d'une promesse qu'elle avait faite. Mais elle était une vie à devenir, une innocente dont le seul crime avait été de naître. Meïan n'avait jamais songé à la maternité, cela ne l'intéressait pas, mais elle se rendit compte que bien plus qu'un simple travail de garde du corps, ce à quoi elle s'était engagé était d'élever cet enfant comme une mère le ferait. Et la seule vision de sa protégée égorgée dans son sommeil firent rouler deux larmes le long de ses joues:
«  Je ne peux pas l'abandonner ».

C'est d'une voix calme qu'elle avait prononcé comme si elle énonçait une vérité établie. Elle laissa tomber le wakizashi, qui émit un bruit sourd en heurtant le sol, et demeura immobile, les mains tremblantes. Consciente qu'elle venait de laisser échapper à tout jamais l'occasion de regagner son honneur de la sorte. Son sort et celui de Aiko étaient liés, par un lien invisible, se tuer signifiait tuer la petite.
Elle sembla soudain reprendre conscience de la présence de Kaoru, celui-ci semblait suspendu à ce qu'elle allait dire et soulagé de l'avoir fait lâcher prise. Pourquoi avait-il agit ainsi? Pourquoi l'avait-il sauvé? Son comportement était des plus étrange, peut-être voulait-il la rançonner dans l'espoir de toucher un pécule en la livrant aux autorités, auquel cas, elle avait plus de valeur vive que trépassée. Sa méfiance naturelle reprit le dessus et profitant qu'il relâche la pression qu'il exerçait sur ses mains elle entreprit de se relever. Elle le toisa tandis qu'il se relevait à son tour:

«  Qui êtes-vous? Qu'est-ce que vous me...»

Elle allait porter la main à son katana quand, elle chancela subitement. Soudain sa tête se mit à tourner, elle porta sa main à son flanc et comprit instantanément qu'elle avait perdu plus de sang qu'elle ne le croyait. Elle tituba comme un ivrogne, son autre main cherchant la rambarde mais alors qu'elle allait s'appuyer dessus elle s'effondra et se retrouva en position assise, dos contre cette dernière. Les étoiles se mirent à laisser de longues trainées dans son champ de vision et elle ne distinguait plus les traits du visage du jeune homme qui s'était approché du sien.
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Kaoru
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Re: [flashback 145]Le chant du renouveau (pv Meian)
   [flashback 145]Le chant du renouveau (pv Meian) EmptyMer 13 Fév - 13:56

Les larmes qui coulèrent sur le visage de la samouraï lui apportèrent un sentiment d'apaisement, confirmé quand elle abaissa son wakizashi en disant : « Je ne peux pas l'abandonner ».

Elle releva ses yeux noirs vers Kaoru et un flots de pensées traversèrent son regard avant de se durcir. Elle se releva et le fleuriste se releva à son tour, désirant conserver le lien entre leurs yeux. Elle reprit d'un ton méfiant.

«  Qui êtes-vous? Qu'est-ce que vous me...»

Mais elle n'eut pas le temps d'achever sa phrase et porta sa main au côté, Kaoru baissa les yeux et vit avec effroi le sang qui s'écoulait d'une blessure. Il la regarda tituber et s'effondrer contre la barrière et il s'accroupit pour la prendre dans ses bras et l'aider à s'allonger. La samouraï s'était évanouie. Sans plus attendre, Kaoru lui écarta sa cuirasse et avisa la profondeur de la plaie. Il avait sur lui quelques herbes qui lui permettraient d'aider à la cicatrisation et à l'arrêt de l'hémorragie, il en prit trois, les écrasa un peu des doigts pour favoriser l'effet bénéfique et les appliqua contre la plaie à l'aide d'un mouchoir qui s'imbiba rapidement de sang et tenta de le fixer à l'aide d'une ceinture récupérée sur le cadavre d'un des autres samouraïs. Ses mains étaient pleines de sang. Le sang de la femme. Il ne pouvait lambiner s'il voulait la sauver.

Respirant profondément pour reprendre son calme habituel, le fleuriste se demanda ce qu'il devait faire des cadavres. S'ils avaient été ceux de bandits ou simple communs des mortels il les aurait jetés dans l'eau pour ne pas attirer l'attention et laisser du temps à la samouraï de guérir avant de partir. Mais elle semblait connaître ces hommes et se soucier suffisamment d'eux pour vouloir se faire seppuku après les avoir tué. Kaoru ne voulait pas aller contre la mentalité de la femme. Il décida donc de traîner les cadavres à l'écart sous des buissons, de manière à permettre qu'ils soient découverts rapidement, mais pas dès le matin. Dans une inspiration subite il leur plaça leurs sabres sur eux et leurs deux mains sur la garde. Il y avait quelque chose de magnifique dans le code d'honneur des samouraïs. On assimilait parfois leurs vies aux pétales de cerisiers, belles et éphémères.

Il alla se laver les mains au cours d'eau et alla vers la femme pour la hisser dans son dos avec milles précautions. Kaoru reprit la route vers l'auberge d'un pas rapide, mais mesuré afin de ne pas faire subir trop de secousses à la femme. Le cheval de la samouraï le suivit après un court hennissement. Le fleuriste frissonna en sentant la promiscuité de la bête mais il supporta pour le bien de sa protégée. Malgré son corps d'apparence fragile et efféminée le jeune homme était costaud grâce à un passé entre son travail de domestique dans l'okiya de sa mère, son entraînement au combat et son travail de fleuriste dans lequel il devait régulièrement arpenter la ville en portant divers poids.

L'auberge était calme quand il y arriva, ce n'était qu'un petit village et les quelques habitants qui y buvaient encore étaient déjà trop saouls pour se méfier de quoi que ce soit. L'aubergiste regarda arriver le jeune homme avec surprise.

« S'il-vous-plaît menez moi à la chambre de cette dame,[i] lui dit-il sans préambule.
Elle a été attaquée et a besoin d'un médecin et il faut également qu'on s'occupe de son cheval dehors. »

Un peu interdit l'aubergiste s'exécuta et Kaoru posa précautionneusement la samouraï sur son lit à côté de celui de l'enfant qui dormait toujours à poings fermés. D'une regard autoritaire il convainquit l'aubergiste d'aller mander un médecin en vitesse et de chercher quelqu'un pour s'occuper du cheval, hors de question qu'il s'en occupe lui-même. En attendant l'arrivée du médecin le jeune homme resserra le bandage de fortune et s'assit sur le bord du lit. Le visage fatigué de la samouraï était pâle, lui instillant un sentiment qui lui étreignait le cœur. Le temps passait et son sangs s'écoulait. Les plantes faisaient toutefois leur effet et la tache de cramoisie cessa de s'étendre.

Le médecin arriva de longues minutes plus tard en faisant la moue, mécontent d'être réveillé à une heure aussi tardive. Le fleuriste resta derrière lui le temps qu'il l'examine en expliquant succinctement les raisons d'une telle blessure. Evidemment il passa sous silence certains faits, entre autres qu'elle avait été attaquée par des samouraïs dont les cadavres gisaient dans les fourrés. Quand le médecin déclara que la blessure n'était pas profonde Kaoru retint un soupire de soulagement, l'hémorragie s'était arrêtée et le médecin n'eut qu'à recoudre la plaie pour s'assurer qu'elle cicatrise bien.

Kaoru offrit un verre de saké au médecin, en plus de son salaire, pour le remercier de son intervention et l'encourager à garder le silence. Il commanda ensuite de l'eau chaude à l'aubergiste qui ne râlait plus depuis que le fleuriste l'avait généreusement payé de son dérangement, et retourna dans la chambre dont les deux occupantes dormaient encore. Le jeune homme fit infuser des herbes pour la femme afin de l'aider à récupérer quand elle se réveillerait, ce qui, selon le médecin, ne saurait tarder.

Fatigué Kaoru s'assit sur le bord du lit de l'enfant et regardant de plus près, s'avisa que c'était une petite fille. D'un sourire doux il lui caressa les cheveux. La fillette semblait aussi avoir vécu des temps durs. Doucement il se mit à fredonner une douce berceuse d'enfant que les geishas lui chantaient souvent quand il était enfant.
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Meian
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Re: [flashback 145]Le chant du renouveau (pv Meian)
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Une clairière entourée de cerisiers, un vent léger faisant danser les fleurs dans un sens puis dans l’autre. Pourtant elle ne sentait pas cette fraicheur sur sa peau. Elle tenait dans sa main son wakisashi, l'acier était ébréché, une blessure bien trop grave pour que la lame fut récupérée. Honteuse, elle contempla cette dernière avec effroi, s’apprêtant à la cacher de peur que tous ne la voie. Mais la voix de son frère articula une phrase pleine de mépris à son égard. Meïan se retourna et le vit debout à côté de leurs parents et de leur plus grand frère. Elle tenta bien de leur expliquer que ce n’était pas de sa faute, que ce n’est pas elle qui était la cause de cette destruction mais aucun son ne voulut sortir de sa bouche, elle eut beau essayer de crier, nul ne l’entendait et leurs propos se firent de plus en plus virulents. Elle finit par se recroqueviller sur elle-même, accablée par les insultes qu’ils lui proféraient, l’encerclant pour mieux l’humilier. Elle ferma les yeux et hurla en silence quand soudain le bruit cessa.
Quand la samürai releva la tête, elle se trouvait dans la ruelle où elle avait combattu son maître quelques jours plus tôt. Il pleuvait comme ce jour- là, et Jiguro se tenait immobile à la regarder. Elle se rendit compte alors qu’elle était redevenue l’enfant qu’il avait connu, il la toisait comme il le faisait souvent avant de la réprimander:
« Ne laisse jamais tes émotions guider ta lame ! C’est ton esprit qui en est le maître !
- Et si mon cœur et mon esprit sont en désaccord ?
- Alors tu mourras.
- Comme vous ?
- Comme moi. »


C’est alors qu’il se retrouva à genoux, le katana de Meïan en travers du corps, cette dernière vit ses mains recouvertes recouvertes de sang, elle eut beau frotter contre ses vêtements, il ne voulait pas partir. Elle allait fondre en larmes quand elle entendit une voix dans le lointain entamer une chanson, une jolie ritournelle qu’elle n’avait pas entendue depuis qu’elle était enfant et certainement jamais aussi bien chantée. Elle tenta de se rapprocher de la source de la voix, quand elle le vit, un grand lézard qui la contemplait de ses yeux calmes, il chantait avec beaucoup de douceur et relativement bas comme s’il ne voulait pas déranger les gens alentours. La créature pale se laissa approchée par Meïan, celle-ci se rendit alros compte qu'il ne s'agissait pas d'un lézard, mais d'une salamandre, une aura verte claire extrêmement apaisante se dégageait d’elle et alors qu’elle allait lui toucher le museau, la réalité bascula.

La voix était toujours là, mais la pièce où elle se trouvait était beaucoup plus sombre, elle-même était allongée, Aiko à ses côtés ainsi que cet étrange jeune homme. Cette très jolie voix était la sienne et l’air solennel avec lequel il la chantait en renforçait la beauté. Cependant, la réalité lui revint à l’esprit et elle entreprit de se relever rapidement. Mais ses forces la quittèrent pendant qu’une forte douleur se faisait sentir dans son flanc. Le garçon tenta de l’apaiser et de l’empêcher de se redresser à nouveau. Elle s’aperçut alors qu’elle avait été soignée, son sabre était dans son fourreau non loin et elle se trouvait dans l’auberge où elle avait déposé sa protégée. Qui que soit cet homme, s’il lui avait voulu du mal, il aurait déjà profité de son état de faiblesse. Etait-il inconscient, complètement idiot ou était-ce autre chose?Lorsqu’elle s’adressa à lui, sa voix sonna plus rauque qu’elle ne le voulut, elle avait la gorge sèche:

« Pourquoi… Pourquoi faites-vous cela ? »

Quelle ingrate elle faisait. Il venait de lui sauver la vie et c’était la seule chose qu’elle pensait à lui demander. Il faut dire qu’il était très intriguant, il devait savoir qu’en se mêlant de cette affaire il se mettait à courir un grand danger, il n’avait pas l’air d’un guerrier, mais il n’avait pas l’air si effrayé qu’aurait dû l’être une personne du commun dans ce genre de circonstance. Vu le culot qu’il avait déployé en retenant sa lame, elle devait soit le tuer, soit le remercier. Un regard à la petite endormie et à son air paisible lui fit trancher la question. Elle se redressa sur un coude et adressa un signe de tête solennel à son bienfaiteur:
« Merci. »

Inutile d’espérer lui arracher mieux, Meïan n’était pas du genre à s’étendre sur ses états d’âme, néanmoins il ne fallait pas être un génie pour deviner qu’elle ne lui disait pas seulement cela pour l’avoir soigné, mais également pour l’avoir empêché de terminer son geste en se donnant la mort.

Spoiler:
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Kaoru
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Re: [flashback 145]Le chant du renouveau (pv Meian)
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Kaoru était perdu dans sa chanson plein de nostalgie, sa fatigue et le calme après la hâte l'avaient rendus somnolent bien qu'éveillé, chanter le plongeait dans un univers d'émotion comme dans une transe méditative et ton son art consistait en projetant l'émotion qu'il faisait naître en lui vers ceux qui l'écoutaient. Il s'interrompit en apercevant la samouraï se redresser subitement, le peu de couleurs qui étaient revenues sur son visage le quittèrent immédiatement alors que ses traits se tendirent de douleur ce qui fit naître un touche d'angoisse dans le ventre du fleuriste. Il lui posa les mains sur les épaules pour la forcer doucement mais fermement à se rallonger.

« Restez allongée, vous avez perdu beaucoup de sang. Vous êtes en sécurité. »

La faiblesse donnait à la samouraï une beauté fragile qui ému Kaoru. Un désir le prit de caresser la joue à la peau velouté de la femme qu'il réfréna en estimant avec justesse que la samouraï n'apprécierait pas son geste. Bien qu'habitué aux visage bien pomponnés et maquillés des geishas celui tiré de la femme faisait ressortir la force de son regard. Ses lèvres asséchées s'entrouvrirent pour dire dans un souffle :

« Pourquoi… Pourquoi faites-vous cela ? »

Dans ses yeux passèrent tout un flot d'émotions avant de se relever sur son coude et de hocher sa tête à son intention.

« Merci. »

Ce mot plus que tout emplit Kaoru de chaleur, comme s'il avait avalé un mélange de saké et de miel et il afficha un sourire très doux de joie. Puisque la samouraï était rebutée par le fait de rester allongée il l'aida à s'asseoir en remontant le coussin dans son dos et prit l'infusion qu'il avait préparé à son intention qu'il plaça dans ses mains et l'invita à boire sans attendre. Chacun de ses gestes étaient précautionneux à l'instar des lents mouvements de danses parfaitement maîtrisés des geishas. Soupçonneuse, la samouraï affaiblie se laissa faire et le fleuriste eut l'impression d'être une mère chatte prenant soin de son petit et fut pris d'un gloussement muet par sa comparaison. La femme le regarda perplexe.

« Vous vouliez savoir mes raisons. Vous aviez piqué ma curiosité, j'ignorais encore ce que je pourrais obtenir en vous suivant et vous m'avez offert bien plus que je n'en espérais par votre remerciement. »

Kaoru savait que sa façon ambigüe de s'exprimer agaçait et pouvait être mal interprétée mais elle était autant incrustée dans son être que son attitude maniérée et égocentrique. D'un geste fluide il passa une mèche de cheveu qui tombait sur le visage de la femme derrière son oreille. Elle se raidit à son toucher, peut-être par surprise, et il retira sa main rêveur ce bref contact avait suffit à lui donner un frisson.

« J'ai un talent particulier pour garder les secrets, ceux que vous voudrez me confier demeureront celés. Votre nom en fera-t-il partie ? »

Il reprit délicatement des mains de la samouraï la tasse qu'il reposa sur la table de chevet. Ils devaient former tous trois un tableau étrange dans cette petite auberge sans prétention, lui fleuriste aux allures légères et raffinées de courtisan, elle ne samouraï au code d'honneur droit et rigide et la petite fille profondément endormie dont les soupirs qu'elle poussait dans son sommeil formait un doux arrière-fond sonore. Chacun paraissait sortir d'une autre estampe distincte les unes des autres et il serait impossible de les prendre pour une famille à moins d'être insensible aux auras.
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Meian
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L'ambiance feutrée de la pièce, la chaleur ambiante et ce calme serein, avaient quelque chose d'irréaliste. Comme si ils étaient sortis de la réalité et se trouvait dans un lieu hors du temps. Le faible éclairage jetait des ombres sur le visage de son sauveur, renforçant la pureté de ses traits. La guerrière se laissa faire alors qu'il l'aidait à se redresser. Elle but une gorgée de son thé et failli s'étouffer. Elle aimait boire son breuvage très chaud, soufflant et buvant en même temps, parvenant par cette gymnastique à ne pas se bruler. Cependant, elle n'était pas vraiment en forme et prendre son temps pour boire se révéla plus salutaire. Elle constata qu'elle ne portait plus son armure mais préféra ne pas songer au fait qu'il l'avait dévêtit, un peu gênée par l'image.

Lorsque le jeune homme lui expliqua le motif de son intervention, le brouillard se fit encore plus intense. Une femme séduisante comme elle aurait dû se douter de la nature de ces mots, mais pas Meïan. Elle n'avait jamais prit le temps de vivre sa féminité ou d'en goutter les effets. S'imposer dans un milieu d'homme lui avait demandé de traiter avec une dureté particulière toute tentative de drague ou toute remarque sexiste qu'on pouvait lui adresser. Et il y en eu. Mais jamais elle n'avait été confronté à une approche subtile et galante, jamais elle n'avait pensé pouvoir plaire à une personne raffiné. Aussi ne comprit-elle pas le sous-entendu de sa phrase et ainsi ne comprit-elle pas pourquoi cet homme ce souciait tant de sa gratitude.

C'est alors qu'il porta la main à son visage. La samuraï voulut le repousser, s'écarter de ce contact, lui envoyer sa main dans la gorge, lui dire de cesser, mais elle n'en fit rien. C'était comme si elle était tétanisée, elle se laissa faire tandis qu'il plaçait sa mèche derrière son oreille avec une extrême délicatesse. Et le souvenir de ce contact demeura encore un instant alors qu'il avait retiré sa main. Que venait-il de se passer? L'avait-il droguée? Pourquoi ne l'avait-elle pas tout simplement repoussé pour faire preuve d'une telle hardiesse? La chaleur lui monta au visage tandis qu'elle se rendait compte que le jeune homme n'était pas indifférent à ses charmes. Et pour un instant elle se prit à espérer qu'il porte à nouveau sa main à son visage.

Cependant alors qu'il lui reprenait sa tasse, il lui demanda son identité. Il ne devait pas se douter que cette question était plus délicate qu'il n'y paraissait et elle faillit l'envoyer paître en lui disant que la moindre des choses lorsque l'on veut connaître l'identité de quelqu'un est de s'identifier soit-même, mais elle avait une dette envers ce garçon, aussi garda t-elle sa pique pour elle. Puis elle décida que dans tout les cas, il en savait déjà assez pour la mettre dans l'embarras et que son nom ne changerait pas grand chose. Elle planta son regard dans le sien et dit avec fierté:

«  Je me nomme Meïan Toyama, du clan de l'Hydre, fille de Itaki Toyama et je suis... j'étais un samuraï de la garde personnelle l'empereur.»

Nul doute que cela évoquerait quelque chose pour lui, les Toyama étaient une famille fort connue et respectée, et pour qu'un membre de cet éminent clan soit en cavale c'était qu'il devait avoir accomplis quelque chose de grave. D'évoquer ainsi son nom et son statut lui donnèrent l'impression qu'elle venait d'invoquer la foudre et que ses ennemis l'avaient entendu. L'angoisse de la traque lui revint subitement et cette pièce si paisible auparavant, lui sembla soudain oppressante, comme si mille dangers pouvaient se cachaient derrière les cloisons coulissantes. Une chose était certaine, elles avaient déjà passé trop de temps ici, il fallait qu'elles partent au plus vite, cependant sa blessure représentait un sérieux handicap. Soit elle partait en ne la ménageant pas et risquait de la réouvrir et l'infection lui serait fatale faute de repos, soit elle attendait de guérir et se ferait débusquer comme une bête. Il restait une dernière option, mais pour cela elle devrait se remettre encore plus avant entre les mains de son bienfaiteurs, mettant sa vie encore d'avantage en danger. Ce dernier devait ignorer qu'il s'était mis dans une situation si périlleuse, si les autorités apprenaient qu'il l'avait aidé à s'échapper, s'en serait fait de lui. Dans tous les cas, il était trop tard pour avoir des états d'âme, on devait avoir trouvé depuis un moment les samuraïs morts sur le pont et dans pas longtemps l'endroit grouillerait de soldats ou d'assassins.

Le jeune homme paraissait s'être aperçu de son trouble et la dévisageait d'un air soucieux. Elle s'adressa à lui d'une voix plus pressante, portant la main à sa blessure pour la soutenir tandis qu'elle essayait à nouveau de se redresser:

«  Nous ne pouvons pas rester ici, nous courrons un grand danger! Il n'y a pas que ces hommes qui me recherchent, d'autres vont arriver, s'ils vous trouvent avec moi, vous serez tués sans ménagement! »
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Kaoru
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Re: [flashback 145]Le chant du renouveau (pv Meian)
   [flashback 145]Le chant du renouveau (pv Meian) EmptyMar 2 Avr - 4:10

Attentif, Kaoru demeurait pour l'instant insensible à la fatigue qui menaçait de poindre. La jeune femme le regardait avec incompréhension, sa réponse était-elle trop sous-entendue pour la samouraï ? Un flot d'émotions passèrent dans son regard quand il lui demanda son nom et c'est avec détermination qu'elle planta son regard dans celui du fleuriste et répondit.

«  Je me nomme Meïan Toyama, du clan de l'Hydre, fille de Itaki Toyama et je suis... j'étais un samuraï de la garde personnelle l'empereur.»

Meïan, ce nom sonnait comme une mélodie aux oreilles de Kaoru et le fit rêver quelques secondes avant que la réalité ne le rappelle. N'avait-elle pas ajouté Toyama comme nom de famille ? Lui qui écumait les arbres généalogiques des nobles à la fois par envie et par désir de retrouver son père ne pouvait ignorer ce nom. Une interrogation vint poindre le bout de son nez : l'enfant n'était pas sa fille, il en avait le pressentiment, mais qui était-elle pou raccompagner une samouraï de l'empereur déchue ? Quoiqu'il en soit, et quoi qu'ait fait Meïan le jeune homme était sûr que ce n'était pas par malignité. Dans le monde fier et droit des samouraïs le moindre faux pas pouvait mener à la pire des disgrâces et souvent les fidèles serviteurs se voyaient assumer les fautes de leurs maîtres. La femme avait un sens de l'honneur fort pour se donner la mort alors qu'une fillette dépendait d'elle et qu'elle venait de tuer deux hommes. Pour avoir grandit dans l'envers du décor de la société Kaoru avait un sens de l'honneur entaché par la désillusion de la toute puissance des nobles, autant il n'hésiterais pas à baisser la tête devant une personne issue d'une strate supérieure à la sienne – soit la grande partie de la population – autant il n'hésiterait pas à les manipuler pour atteindre son objectif : un titre de noblesse.

Dans le regard de Meïan, la détermination vacilla et elle paru soudainement prise d'inquiétudes. Son état eut l'effet d'une tenaille sur le cœur du jeune homme et il se demanda si c'était dû à ses blessures. De nouveau Meïan tenta de se relever en portant la main à son côté et parla d'une voix pressante.


«  Nous ne pouvons pas rester ici, nous courrons un grand danger! Il n'y a pas que ces hommes qui me recherchent, d'autres vont arriver, s'ils vous trouvent avec moi, vous serez tués sans ménagement! »

Effectivement cela pouvait devenir dangereux si d'autres soldats rappliquaient. Kaoru repensa aux cadavres, il les avait bien dissimulé, cependant si d'autres hommes arrivaient en suivant leurs traces, ils pourraient s'étonner de ne plus en trouver, étudier le terrain, découvrir la lutte puis les corps. Le pister jusqu'à l'auberge serait un jeu d'enfant à ce niveau. Étrangement il s'inquiétait davantage des chances de survies de la jeune femme que des siennes. De son côté seuls l'aubergiste et le médecin pouvaient le dénoncer, restait à savoir si l'argent versé pour les acheter suffirait...

« En effet, rester ici trop longtemps serait périlleux. Néanmoins vous ne pouvez faire trop d'effort par crainte que votre blessure ne se rouvre, cela me déplaît mais il faudra prendre votre cheval, si vous parvenez à monter dessus je vous mènerais hors de la ville en portant la demoiselle. »

Il réprima un frisson d'horreur à l'idée de devoir mener un cheval et se concentra sur l'idée de protéger Meïan. Elle lui adressa un regard teinté de doute. Kaoru lui sourit pour la rassurer.

« Je suis plus fort que j'en ai l'air, ne vous ai-je pas porté jusqu'à l'auberge avec votre armure et vos sabres ? Je me propose de vous mener dans un endroit où des samouraïs auront bien du mal à vous retrouver le temps que vous guérissiez. Je vais préparer votre cheval, restez encore allongée. »

Il posa ses doigts sur le front de Meïan et la repoussa doucement contre l'oreiller, il constata au passage qu'elle était encore très chaude. La fièvre l'inquiétait, elle était aussi dangereuse que la blessure et ne s'arrangerait pas avec le voyage. Le fleuriste se dirigea vers la porte et se rappela avant de la franchir qu'il ne s'était pas présenté. Comment avait-il pu commettre l'affront d'oublier de donner son nom ?!

« Veuillez me pardonner, j'ai omis de me présenter, je m'appelle Kaoru Kitajima je suis fleuriste. »

Il accompagna sa présentation d'une courte révérence et sortit pour rejoindre les écuries.
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