Azthia

Ô, petite flamme qui guide chaque cité d'Azthia, surtout ne vacille pas. Car les temps sont bien embrumés et un vent d'inquiétude souffle... Laissez vous tenter par un univers poétique et fantastique, créez un personnage haut en couleurs...
 
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 [Terminé][DA] Renouveau là où tout à commencé (Solo)

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Jaered
Jaered
Nombre de messages : 75
Race et âge : Nua, 32 ans
Cité : Erathia
Métier : Templier du Crépuscule

Feuille de personnage
Compétences: Manipulation de l'Esprit - Combat à mains nues - Spécialisation en sabre
Compétences bonus: Invocation - Faveur divine [Wanyä]
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[Terminé][DA] Renouveau là où tout à commencé (Solo)
   [Terminé][DA] Renouveau là où tout à commencé (Solo) EmptySam 6 Oct - 7:16

"Réveilles-toi l'ami! C'est pas encore ton heure!"

~~ Quelque part, sur une île du Sud ~~

Un matin comme un autre, le soleil se lève sur l'une des mystérieuses îles du sud. Lentement, il offre ses doux rayons à l'île, et éclaire peu à peu la montagne qui sort des flots. Lîle se réveille, avec sa flore et sa faune si particulière. Elle détient tant de mystères encore inconnus, tant de diversités réunis en un seul et même endroit. Sa jungle dense cache une flore qui n'existe qu'ici, et une faune toute aussi unique. Sur ses montagnes escarpées se trouvent les nids d'oiseaux endémiques, qui volent déjà en cercle haut dans le ciel. Ici où là, des villages ont été construits par le peule de cette île, peuple qui s'est installé en majeure partie sur les côtes nord, non loin des plages de sable fin et d'eau claires. Des plages paradisiaques qui font rêver beaucoup d'Azthiens, mais le sont-elles toutes?

Sur une plage du sud, en ce début d'automne, la mer apporte plus que des algues et des coquillages. Elle apporte du large du bois qui, il n'y a pas si longtemps, faisait encore partie d'un bateau, et elle apporte aussi des corps. Des corps inertes guidés par les vaques, qui s'échouent finalement sur la plage jusqu'à ne plus bouger. Les mouettes sont déjà là, attirées par la nourriture qu'ils peuvent trouver dans ces cas-là. Mais ces marins-là, ils elles ne les mangeront pas. Quelques-uns se mettent à bouger, effrayant les oiseaux qui pensaient en faire leur repas. Ils respirent encore, mais pour combien de temps. Qui sait ce qui s'est passé? Qui sait ce qui a coulé leur navire? Et qui sait comment ils se sont retrouvés là?


~~°~~

Les premiers à s'être réveillés ont fini par reprendre leurs esprits, et se sont levés tant bien que mal. Ils parcourent maintenant la plage, cherchant les survivants afin de les ranimer.
{En nùa} "Allez l'ami, me fais pas ça. On est chez nous ici, c'est pas le moment de nous lâcher."
Parmi les survivants, il y a deux nùas. L'un deux est inconscient, et l'autre tente de le réveiller à coups de claques au visage. L'éveillé est un homme d'un âge certain à en croire sa barbe blanche et son crâne en partie dégarni. D'une carrure impressionnante, son visage reflète de nombreuses années de dur labeur. L'autre, plus jeune malgré sa trentaine d'années, a le teint de peau moins foncé, mais tout de même cuivré. Il a la même barbe que son compagnon, la couleur en plus. Une barbe brune, comme la couleur de ses longs cheveux étendus sur le sable.
{En nùa} "Allez, allez! Réveilles-toi l'ami! C'est pas encore ton heure! Tu vas quand même pas nous lâcher alors qu'on est revenu chez nous?"

{En nùa} "…renna! Ocarenna!" Marmonne le brun, s'asseyant soudainement.
Il tousse, crache un mélange de sable et d'eau salée, puis tousse encore.

{En nùa} "Désolé de te décevoir, mais ce n'est que moi." dit le plus ancien.
L'ex-noyé revient lentement à lui, esquissant presque un sourire.

{En nùa} "J'ai un sacré mal de crâne, tu peux pas savoir!"
{En nùa} "Ouai et t'as une sacré bosse aussi! T'as dû te cogner quelque part. Mais à part ça t'as pas l'air d'être blessé. Tu vas pouvoir te relever?"
{En nùa} "Oui…"
L'homme se retourne pour prendre appui sur son genou et tente une première fois de se relever. Il s'arrête, pris d'un vertige, et ne retente de se lever qu'une fois le vertige disparu. Après quelques tentatives ratées pour cause de déséquilibre et avec l'aide de son ami, le nùa fini par se remettre sur ses jambes, en équilibre reste précaire.
{En nùa} "Tiens, je l'ai trouvé dans les décombres." dit le plus ancien en lui tendant un bâton enveloppé dans une toile tâchée.
L'autre prend l'objet et s'en sert comme une canne pour tenir sur ses jambes.

{En nùa} "Suis-moi, on va rejoindre les autres."
{En nùa} "Les autres?"
Et comme si cette phrase a réveillé son cerveau, le trentenaire réalise sa situation. Alors il regarde tout autour de lui, et remarque l'épave d'un bateau que la marée laisse entrevoir au loin.
{En nùa} "Ca me revient maintenant… Les vagues, l'orage, les éclairs, la tempête…"
{En nùa} "Le plus gros grain que j'ai jamais vue!"

~~ Quelques heures plus tard ~~

Les naufragés sont réunis autour d'un feu que quelques planches de bois alimentent. Ils sont une vingtaine tout au plus, vingt marins usés par les récents évènements. Parmi eux se trouvent notamment les deux nùas, un astorg septuagénaire encore bien en forme pour son âge, un almer auquel il manque une oreille depuis déjà quelques années et plusieurs blessés. Les naufragés ont monté un camp de fortune à la jointure entre la forêt et la plage, là où la marée ne risque pas de les déloger. Ils ont récupéré le peu de vivres qu'ils ont pu avant que l'eau ne recouvre entièrement l'épave de leur navire. Les blessés ont été soignés, et les cadavres enterrés.
"Ecoutez-moi bien, camarades!" Baragouine l'astorg septuagénère. "Je suis sur qu'y a deux-trois d'entre vous qu'on pu trop l'moral, et j'comprend. On a perdu la moitié d'l'équipage, on a plus d'bateau, et on est perdu sur une foutue île sans nourriture..."
"Et sans rhum!" Précise l'un des naufragés, un fier astorg à la barbe tressée.
"Oui, et sans rhum. On sait pas où on est, mais faut pas perdre espoir camarades! On va s'en sortir, c'est qui vous l'dit. Dès demain on va commencer à chercher d'quoi remplir nos ventre, ensuite nous allons explorer l'île."
"S'enfoncer dans cette jungle? Mais z'êtes pas sérieux, capitaine!" s'exclame un autre naufragé, un jeune cydien d'une douzaine d'années.
"T'as peur d'la verdure maint'nant, matelot?"
"La verdure non, pas quand c'est celle que j'connais. Mais sauf vot' respect, capitaine… C'est sur une île du sud qu'on s'est échoué, et il parait qu'y a des trucs pas très normal dans ces îles-là…"
"Ouai, on dit qu'y a tout plein d'monshtres qui rôdent dans les jungles… Des monstre qui vous bouffe tout entier!" Ajoute un marin auquel il ne reste plus beaucoup de dents.
"Et ça, c'est si on tombe pas sur une bande de sauvages! Parait que si ils vous trouvent, ils vous font rôtir encore vivant après vous avoir planté un bâton dans le derrière, ahahah!" Renchérit un cydien au crâne fortement dégarnit.
"C'pouw ça qu'pewsonne a pu explower l'awchipel!" Assure l'almer qui n'a plus qu'une oreille.
"Allons, bande de marins d'eau douce! Vous n'allez tout de même pas croire à ces balivernes? Et de toute façon, nous n'avons pas vraiment le choix. Il nous faudra explorer l'île pour trouver un moyen de rejoindre Nùa-Ty, où nous trouverons un moyen de rentrer chez nous. Mais ceux qui veulent rester ici et attendre de crever comme des morues hors de l'eau, je ne les forcerait pas à nous suivre."
Les naufragés se regardent les uns les autres, se demandant s'il est mieux de mourir de faim pour dévoré par des indigènes. Puis leurs regards s'arrêtent sur les deux nùas qui semblent confiants, et leur décision devient presque évidente: rester avec les nùas. "Ils connaissent certainement mieux que personne comment survivre dans cette île" pensent-ils, peut-être à tort.

~~ Une semaine plus tard ~~

"Par la furie de Krom! C'que c'est verteux ici!"
"T'as bien raijon l'jeune! Foutu jungle! Qu'on m'y reprenne à crapaüter sur ces foutu îles!"
"Et y'a tout plein d'bestioles qui piquent avec ça! J'ai la peau qui gwatte comme un cabot plein d'puces!"
Une île, une jungle, des naufragés. La combinaison parfaite d'une aventure hors du commun, une aventure dont ces hommes se seraient bien passés. Après deux jours passés sur la plage et après avoir récupéré ce qui pouvait l'être de l'épave, ils ont entrepris d'explorer l'île dans l'espoir de trouver un moyen de retrouver la civilisation. Alors les voilà, marchant en ligne dans une jungle qui leur est inconnue, les valides portant tour à tour les blessés et l'équipement sélectionné. Seulement le nécessaire afin de ne pas être trop surchargés: Des vivres, quelques herbes médicinales, des bandages et des armes pour chasser et se protéger. En tête de file nous retrouvons les deux nùas, le capitaine et le médecin. Suivent le reste des naufragés encore en vie.

"Par la barbe de mon aïeul! Du nerf, bandes de moules! Même ma grand-mère avance plus vite que vous!" Hurle le capitaine, en avant de la file.
"Des jours qu'on marche dans cette foutu jungle, capitaine! Et pas une issue en vue."
"C'est vwai quoi, on pouwai se repowser un peu au moins…"
"Les blessés, capitaine. S'ils forcent trop, ils vont finir par lâcher." Prévient le médecin de bord.
"Bon, ça va… On va essayer de trouver un coin. Maef?"
"Oui capitaine." Répond le vieux nùa en tête de file. "J'entends de l'eau, il doit y avoir une cascade pas loin."
"Z'avez entendu, camarades? On va se reposer au bord de l'eau. Alors un peu d'nerf, et que j'entende plus personne se plaindre!"
Quelques "pas trop tôt" s'entendent ici et là, mais dans l'ensemble les naufragés se taisent.

~~ Le lendemain ~~

Les naufragés ont monté le camp pour passer la nuit aux abords d'un petit lac alimenté par une cascade. Au levé du soleil ils ont mangé, se sont reposés, et sont à nouveau prêt à repartir. Il n'y a qu'un seul hic: les trois sentinelles ont mystérieusement et soudainement disparus, sans un cri, sans une trace. Quant aux deux hommes envoyés à leur recherche, le groupe n'en a pas plus de nouvelle.
"Qu'est-ce qu'on fait capitaine? On les attends encowe?" Demande l'amer, un peu inquiet.
"Les sauvages, j'suis sure qu'c'est eux! On d'vrai partir vite avant qu'ils reviennent nous chercher, j'vous dis!"
"Cesses de nous effrayer avec tes histoires idiotes, bougre d'imbécile! Ils ont dû se perdre, ou quelque chose comme"
"Ecoutez!" Coupe le dénommé Maef, inspectant les fourrés du regard. "J'ai entendu un bruit."
"J'ai l'impression qu'on nous observe depuis un moment." [i]Confirme le second nùa.

"Sortez vos armes en douceur camarades, et soyez sur vos gardes." Chuchotte le capitaine en sortant son sabre, rapidement suivi par son équipage.
"Matelots, c'est vous?"
Durant quelques secondes le temps semble s'arrêter. L'équipage de naufragés, tendu, observe avec attention les fourrés, sans que rien ne se passe. Le silence se fait pesant, pas même un animal ne fait signe de présence. Et ce j ce que soudain les feuilles se mettent à bouger.

Le capitaine et ses hommes se préparent au combat face à ceux qui se montrent devant eux, car ce ne sont pas leurs compagnons qui apparaissent. A dire vrai ils se montrent après quelques secondes, ligotés et bâillonnés, victimes des guerriers nùas qui s'étaient astucieusement cachés parmi la végétation. Armés d'arcs et de lances taillés dans le bois, ils ont encerclé le groupe de naufragés.

{En nùa} "Lâchez vos armes !" Ordonne celui qui semble commander, un guerrier coiffé d'une couronne ornée de plumes de paon.
Les naufragés s'observent, indécis, et leurs regards se tournent naturellement vers le capitaine. Ce dernier quant à lui lance un regard interrogateur aux deux nùas du groupe, les seuls à avoir compris ce qu'a dit l'homme à l'étrange coiffe.

"Il nous dis de lâcher nos armes, et au vue de la situation je pense que ce serait juditieux." dit Jaered.
Et en effet, le désavantage est assurément aux naufragés. Même sans compter les otages, les marins ne sont plus que quinze, dont des blessés, et armés de sabres. Les armes des indigènes sont sans doute plus primaires, mais ils sont supérieurs en nombre et une flèche même rudimentaire reste mortelle à une telle distance. D'autant que si les indigènes avaient voulu les tuer, ils n'auraient pas pris la peine de se montrer.


Dernière édition par Jaered le Lun 17 Déc - 8:40, édité 1 fois
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Jaered
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   [Terminé][DA] Renouveau là où tout à commencé (Solo) EmptyLun 17 Déc - 8:42

Alors les naufragés font ce qu'il y a de plus prudent pour le moment et laissent tomber leurs armes au sol.
{En nùa} "Bonjour. Nous nous ne sommes pas des ennemis, nous ne vous voulons aucun mal." Tente le vieux nùa de l'équipage, pour calmer les autochtones.
{En nùa} "Qui êtes-vous?" Demande le chef guerrier sur un ton autoritaire.
{En nùa} "Nous sommes des marins, des marchands. Il y a eu une tempête, notre bateau a coulé, et nous sommes perdu."
{En nùa} "La tempêté, oui. Alors c'est la colère des dieux qui vous a emmené ici."
Le guerrier regarde tour à tour les naufragés, puis dévisage ses deux congénères.
{En nùa} "Eux ils sont étrangers, il ressemblent aux voyageurs de l'océan. Mais vous deux, vous nous ressemblez, et vous parlez notre langue. Pourquoi?"
{En nùa} "Nous sommes nés ici, sur ces îles. Mais nous avons été enlevés il y a longtemps par les voyageurs de l'océan."
Le chef guerrier fronce les sourcils et pointe sa lance vers l'almer.
{En nùa} "Alors la tempête était un acte des dieux pour vous ramener sur la terre de vos ancêtres. Vous êtes libres, les étrangers preneurs de nùas vont payer pour leur crimes."
{En nùa} "Non non! Ce ne sont pas eux!" S'écrie Maef.
{En nùa} "Eux ce sont des amis. Comme je l'ai dit, nous nous sommes échoués ici et maintenant nous cherchons un moyen de repartir sur la grande-terre."
{En nùa} "Des amis?" Répète l'indigène d'un air soupçonneux.

Durant un instant, l'indigène semble réfléchir. Un instant qui semble durer des heures pour les naufragés, encore menacés par les armes des autochtones. Et finalement, après un geste du meneur des guerriers nùas, toutes les armes se baissent.

{En nùa} "Mon nom est Hemcato, chef de la tribu Tacoa. Ce soir est le soir de la lune blanche. Vous et vos amis serez mes invités, nous fêteront tous Wanyä. Et demain un chasseur vous guidera jusqu'à la tribu Takapolo, à deux jours de marche. Eux pourront peut-être aider vos amis à rentrer chez eux."
{En nùa} "Jaered de la tribu lac-aux-serpents, merci de nous accueillir en ce jour précieux."
{En nùa} "Maefnhür de la tribu ronce-d'hiver, c'est un honneur d'être des votre ce soir."
Voyant les matelots prisonniers être libérés par les guerriers, le capitaine lance un regard interrogateur aux nùas.
"Tout va bien, ces gens vont nous aider. Ce soir est un soir spécial les gars, vous verrez comment on fête la fin de l'été chez les 'sauvages' ! "
Soulagés, les naufragés suivent les guerriers nùas à travers la jungle, restant tout de même sur leurs gardes.


~~ Au soir venu ~~

Les festivités ont commencées, les tensions entre les deux groupes – nùas et naufragés – se sont calmées. Les nùas, visiblement moins méfiants, ont soigné les plaies des blessés à l'aide de mixtures composés de plantes et autres ingrédients dont il vaut mieux ne pas connaitre la provenance. La nuit tombée, un grand feu est allumé autour duquel sont placés, sans distinction, les villageois et les naufragés. Alcool et nourriture abondent en ce soir de fête chez les nùas, et les danses tribales semblent intéresser les différents membres d'équipage (à moins qu'il ne s'agisse des femmes de la tribu).

Assis près du chef de tribu, le vieux capitaine et Maef discutent de choses et d'autres, en particulier des évènements à venir. Un peu en retrait, Jaered observe d'un œil maussade les festivités, noyant ses pensées dans l'alcool local. Une nùa au charme sauvage et au physique non moins attirant s'approche alors et danse devant lui, tentant par l'occasion de l'attirer à elle. Le templier la regarde brièvement, soupire, reporte les yeux à sa cruche d'alcool, et en boit une pleine gorgée. La séduisante nùa a beau tenter d'attirer son attention par une danse de plus en plus osée, mais rien n'y fait. La cruche d'alcool semble être le seul intérêt du naufragé nùa maussade.

Abandonnant finalement d'attirer son attention de cette manière, la danseuse finit par s'assoir à coté de lui, sans qu'il ne réagisse le moins du monde.

Danseuse : " Ma danse ne te plait pas, beau guerrier ? "
L'homme ne répond pas, buvant une autre gorgée.
Danseuse : " Je m'appelle Tehara, je suis la fille de la chamane. Et toi, quel est ton nom ? Tu étais sur le bateau avec les autres, c'est ça ? "
L'homme tourne la tête vers elle, reporte son regard vers la cruche, et boit à nouveau une gorgée avant de répondre enfin.
"Jaered. J'ai échoué avec les hommes de la Grande-terre, oui, mais je ne suis pas né là-bas."
Le nùa marque une pause, porte le regard vers la femme. Voyant qu'elle l'écoute et qu'elle semble vouloir en savoir plus, il continue.
" Je suis né ici, sur ces isles. Un village de pécheurs au bord d'un lac. La vie était paisible, j'étais heureux. Et puis ils sont arrivés. Les almers, les démons-de-nuit. Ceux qui, comme moi, ont été capturés, ont eu le plus de chance. J'étais encore si jeune…"
La tristesse se lit dans son récit, et dans ses yeux. Il boit une gorgée du contenant de la cruche, et reprend.
"Ensuite, ils nous ont emmené chez eux, sur la Grande-terre. Ils ont fait de nous des esclaves et nous ont vendus à des hommes encore plus cruels. Un jour je me suis enfuit, préférant mourir de faim et de soif plutôt que de vivre en esclave. Un homme m'a trouvé, et m'a sauvé. Il m'a appris à me battre, à parler leur langue, et m'a enseigné les coutumes de là-bas. Voilà comment je suis devenu un homme de la Grande-terre."
Ayant terminé son discourt l'homme se remet à boire avec plus goulument, mais son interlocutrice ne semble pas vouloir en rester là.
" Mais maintenant, tu es revenu sur les terres de tes ancêtres. " Dit-elle en souriant.
" Ce n'est qu'un hasard. Je n'aurais pas dû me trouver ici. Je n'était même pas sensé me retrouver dans ce bateau." Rétorque-t-il.
" Pourquoi?
L'homme la regarde à nouveau, prend une gorgée d'alcool, et lui répond.
" J'ai rencontré une femme, là-bas. J'étais endormi, et elle m'avait réveillé. Il y avait quelque chose… J'ignore pourquoi, mais je me suis senti bien en sa compagnie. Et puis elle a disparu. Elle est partie, sans raison, dans des circonstances… Perturbantes. Je l'ai cherché, et sans trop savoir comment je me suis retrouvé dans un port où j'ai rencontré Maef. Il m'a proposé de m'aider à la retrouver, mais il devait finir son contrat. Un mois sur le bateau, ce n'était rien. Alors je l'ai accompagné. Mais il y a eu la tempête, les récifs, et puis…"
D'un geste de la main, l'homme montre la place centrale où l'animation baissait peu à peu. Les nùas, repus, rentrent dans leurs huttes pour se coucher. Les naufragés, ivres morts, se sont pour la plupart endormis.

Tandis que le templier reprend sa tâche, à savoir vider à lui seul la cruche d'alcool, la danseuse lève les yeux vers les étoiles, l'air pensive.
"Mère dit que les choses n'arrivent jamais par hasard, que les esprits veillent sur nous et nous guident. "
" Ta mère, la chamane ? Elle a peut-être raison… "
" Non, j'en suis sure! Wanyä t'as mené jusqu'ici pour que tu retrouves ta terre d'origine. Et elle t'a mené jusqu'à nous parce que … "
Elle le regarde, lui sourit, se lève et lui tend la main.
" Tu es chez toi maintenant. Alors viens, je te ferai oublier cette femme qui t'as abandonné. "
Hésitant, le naufragé la regarde. Est-ce l'alcool qui altère son jugement, le trouble qui s'est emparé de son esprit depuis plusieurs semaines, ou la vision d'une belle femme avec pour fond un ciel étoilé? Peut-être un peu de tout cela en même temps. Terminant la cruche d'une traite, l'homme attrape la main de la jeune femme pour mieux se relever et la suivre.


~~ Quatre jours plus tard ~~

Comme convenu, le lendemain de la fête de la lune blanche, un chasseur a fait route avec les naufragés pour les guider jusqu'à la tribu Takapolo. Là, le chef de tribu leur a appris que même si lui ne pouvait les aider directement à retourner chez eux, il savait où ils pourraient trouver une embarcation assez grande pour traverser la mer. En effet, dans une crique située quelque part sur la côte est de l'île une bande de pirates avait mouillé leur navire quelques jours plus tôt. Ces pirates-là ne traitant ni avec les autochtones ni avec les étrangers (ils attaquent à vue toute créature qui s'approche de leur repère) les naufragés ont dû trouver une autre solution. Avec l'aide des Takapolo et d'une autre tribu ils vont tenter de capturer les pirates, sinon les tuer, afin de s'emparer de leur navire.
Jaered, quant à lui, n'a pas voulu participer à cette attaque. Au lieu de cela, il a décidé de se rendre aux ruines de son village afin de se recueillir, et peut-être de comprendre ce qui le tourmente depuis qu'il est de retour sur les îles de son enfance. Ainsi le voilà à quelques pas de son village, sur les terres de son enfance.

A mesure qu'il avance sur le chemin de terre autrefois battue, ses souvenirs remontent. Il revoit les grands champs là où les herbes et quelques arbustes ont poussés, il reforme dans son esprit les chaumières détruites. L'un des champs a laissé place à un cimetière, quelqu'un est sans doute venu après le massacre pour enterrer les corps. Jaered s'arrête aux portes, une larme au coin de l'œil, puis se dirige vers la place centrale. Seul parmi les ruines, le nùa s'imagine la présence des gens qu'il a connu dans son enfance, et dont le temps à effacé les visages. Subitement, il se met à courir vers la chaumière qui l'a vu naitre, laissant là son bâton et son sac de provisions. Il s'arrête devant ce qui n'est plus que ruine. Le toit n'est plus là, la plupart des meubles sont partis en cendre. Seuls ont survécu quelques murs, délimitant encore les salles d'autrefois.

Les sentiments deviennent trop forts, le nùa tombe à genou. Depuis qu'il avait été fait esclave, jamais il ne s'était donné le droit de pleurer ses parents, ses amis. Jamais il ne s'était réellement avoué qu'ils avaient péris, pas même le jour où il s'était vengé, bien qu'au fond il le savait. Mais le fait d'être revenu, le fait de voir son village en ruine, les sentiments refoulés et noyés dans l'alcool remontèrent en un flot brutal. Et durant quelques minutes il s'effondre. Le guerrier, le templier, le soldat, l'homme d'arme, sanglote. Il sanglote face aux ruines de son enfance.

Quand il peut enfin se reprendre, Jaered se relève. *Quelle honte si l'on t'avait vu ainsi.* se dit-il en séchant ses larmes. Après quoi, il se met à fouiller les décombres. Il fouille, et fouille encore, jusqu'à trouver ce qu'il cherche: Une trappe. Sous la trappe, il sort un coffre de la taille d'une petite commode. Dans le coffre qui ne contient principalement que des breloques, il ne récupère qu'un collier artisanal maintenant un pendentif orné d'une petite pierre colorée. Il la range sous sa tunique, avec sa bourse, et ressort des décombres.

Alors que le soleil décline peu à peu, le nùa se rend dans ce qui était la demeure du bûcheron. Il y récupère deux haches, une petite et une grande. Il les aiguise à l'aide d'une vieille pierre à aiguiser, puis se rend dans les décombres de la maison du chef, le bâtiment le moins détruit grâce à sa taille. Comme devenu fou, le "survivant du village" - comme il commence à se considérer – coupe le poteau qui autrefois soutenait les poutres du toit. Il fait rouler l'énorme pièce jusqu'au centre du village, puis emmène d'autres morceaux de bois d'ont il ses sert pour allumer un feu. Alors que la nuit est tombée, le nùa commence à tailler le poteau en se servant de la petite hache aiguisée plus tôt.



~~°~~

Le soleil se lève, Jaered n'a toujours pas dormi. Animé par une sorte de transe mystique, il a passé la nuit à tailler son morceau de bois. Quand, quelques heures après le début du jour, il a terminé, l'ancien poteau a pris la forme d'un totem. Au bas l'on reconnait un loup, surmonté d'une loutre, et terminé par un aigle ailes ouvertes. Son œuvre terminé, le nùa l'installe solidement au centre du village, puis s'assied en face. Un vent léger se lève, mais il n'en fait cas. Assis en tailleur, il observe le totem un moment avant de fermer les yeux. Le nùa reste ainsi immobile tout le jour, et ne bouge pas plus durant la nuit. L'on pourrait croire qu'il cherche à devenir une statue, pris d'une folie étrange. Un observateur, s'il y en avait un, aurait pu se dire qu'il s'est endormi, mais c'est impossible de le savoir.


~~¤ Wanyä ¤~~

"Te voilà enfin, Jaered!"
Jaered ouvre les yeux, mais ne voit rien. Ou plutôt si, une lumière intense, éblouissante, aveuglante. Puis ses yeux s'habituent, et il commence à distinguer. De l'herbe, une grande étendue d'herbe, à perte de vue. Au-dessus, un ciel bleu et sans nuage, sans même l'astre solaire bien qu'il fasse aussi clair que le jour. Le nùa tourne sur lui-même, ne voyant qu'une immense plaine verdoyante, et s'arrête. Face à lui est couchée le seul être autre que lui dans cette étendue déserte: Une louve blanche aussi grande qu'une maison. D'abord surpris, le nùa commence à comprendre.
" Wanyä ? "
La grande louve hoche légèrement de la tête, lentement.
" Est-ce que c'est un rêve? "
" Oui, et non. Ce monde n'est pas ta réalité, mais ce qu'il se passe en ce moment est bien réel. "
Les deux créatures s'observent l'un l'autre un moment, en silence. La louve offre un regard fier, tendre et serein, comme une mère observant son enfant paisiblement endormi. L'homme porte un regard intrigué, curieux, et un peu effrayé. Seul le vent caressant l'herbe de la grande plaine rompt le silence, jusqu'à ce que l'homme pose une question.
[color=darkslateblue]" Qu'est-ce que je fais ici ? "
" Tu es là parce que je t'ai appelé. Tu es enfin prêt, Jaered. "
" Prêt ? Prêt pour quoi ? "
" Prêt à devenir l'un de mes fils, à devenir enfant-loup. "
" Et qu'est-ce que cela signifie? "
" Ton monde est vaste, plus vaste encore que tu ne l'imagines. Je t'offre une partie de mon pouvoir. Va, observe le monde, et découvre ses secrets. Protège-le des maux qui le rongent, telle est ta tâche en mon nom. "
Terminant sa phrase, la louve approche sa tête géante de l'humain et pose le bout de son museau sur son torse, au niveau du cœur. Après quoi, la lumière s'intensifie, les sensations s'effacent, le rêve disparait progressivement.
" Attends ! Qu'est-ce que… "
Trop tard, le nùa se sent comme aspiré vers un autre monde: La réalité.


~~ ¤ ~~


Le soleil est haut dans le ciel quand Jaered recommence enfin à bouger. Il a des cernes autour des yeux, les cheveux emmêlés entre eux à cause du vent, sa barbe n'a pas été taillée depuis plusieurs jours, et il sourit.
" J'irai où tu me guidera, ô Wanyä, mère louve. "
A le voir ainsi parler à une statue qu'il a lui-même taillée, sourire béat, l'on croirait voir un fou. La faim n'y est peut-être pas pour rien, lui qui n'a pas mangé depuis trois jours. C'est cette raison et ses muscles endormis par l'immobilisme qui rendent ses mouvements difficiles, mais il parvient tout de même à se relever. Après avoir puisé dans ses rations le repas de trois jours d'abstinence, le templier récupère ses affaires et quitte le village. Etrangement, il se sent plus léger, plus libre. Il ressent une nouvelle force en lui, il se sent renaître.


~~ Deux jours plus tard ~~

Le plan commun des naufragés et des deux clans nùa a fonctionné, ils ont réussi à s'emparer du vaisseau pirate en les prenant par surprise. L'ancien capitaine, comme son équipage, ont été mis au fer. C'est l'heure des adieux, et les nùas sont sur la rive. La dernière chaloupe attend le dernier passager, qui salue une dernière fois son ami. Tous deux ont été enlevés il y a longtemps, tous deux se sont échoués plusieurs jours plus tôt, et maintenant ils se séparent. L'un reste, l'autre part.
" Est-tu sur de ta décision, mon ami ? " Demande Maef, se tenant face à Jaered.
" Oui, j'en suis sûr. J'ai encore à faire sur le grand continent. "
" Bien. Alors n'oublie jamais la terre de tes ancêtres. Et si tu reviens, passes nous voir. "
" C'est une promesse. "
Sans un mot de plus, le templier monte sur la chaloupe qui le mène jusqu'au navire. Quand tout est enfin prêt le bateau lève l'ancre et prend la mer, c'est la fin de l'aventure des naufragés sur les îles Nùa-Ty.

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