Azthia

Ô, petite flamme qui guide chaque cité d'Azthia, surtout ne vacille pas. Car les temps sont bien embrumés et un vent d'inquiétude souffle... Laissez vous tenter par un univers poétique et fantastique, créez un personnage haut en couleurs...
 
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 [DA - 155]Retrouvailles et séparations [Solo - Terminé]

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[DA - 155]Retrouvailles et séparations [Solo - Terminé]
   [DA - 155]Retrouvailles et séparations [Solo - Terminé] EmptyMar 6 Nov - 6:22

Enfin de retour chez soi ! Cela faisait un petit moment que je n’avais pas remis les pieds à Arano, trop occupée à parfaire mes connaissances au temple d’Hoshizora. Beaucoup de travail et peu de temps libre, cela me suffisait et pourtant je souffrais un peu de cette séparation avec ma famille. Le travail m’aidait à apaiser cette peine et ma patience avait porté ses fruits, j’étais déjà sur le chemin du retour. Je n’allais cependant pas y rester longtemps, je le savais déjà. J’avais été demandée par le grand shugenja du temple dés mon retour pour une raison qui m’était encore inconnue, je ne pensais pas le faire attendre trop longtemps, même si j’avais eu deux semaines de temps libre pour récompenser mon travail acharné. Si on me demandait c’est que cela devait être important après tout ! Je comptais tout de même passer un peu de temps avec mes parents, j’avais appris que Katsuya était parti en mission dans ce territoire qu’on appelle Azthia. J’aimerais beaucoup y aller moi aussi, mais pour le moment j’avais d’aitre devoirs à remplir avant de penser voyages. J’avais pris le soin d’envoyer plusieurs lettres à mes parents et la dernière stipulant que j’allais rentrer les voir. J’étais heureuse et en même temps un peu déçue de ne pas revoir mon frère adoré. D’ailleurs, j’attendais avec impatience cette lettre qu’il m’avait promis d’envoyer ! J’espère qu’il y avait pensé, je lui tirerais volontiers les oreilles quand il rentrerait sinon !

Arrivée aux portes de la ville, je me rendais compte que cette dernière n’avait pas changé d’un pouce. Toujours pleine de vie, Arano était une ville que j’affectionnais beaucoup. Je redécouvrais le berceau du clan de la Salamandre, après toutes ces années, je connaissais plus Hoshizora que la ville qui m’avait vue naître…
Il m’était néanmoins très facile de retrouver le chemin de la maison, d’un pas pressé par cette envie insatiable d’embrasser mes parents. D’ailleurs, je venais d’arriver en face de la maisonnée et j’apercevais au loin ma mère. Contrairement à mes habitudes, cette fois ci je n’avais plus aucune patience et c’est à ce moment que je lâchais littéralement des mots que je n’aurais jamais cru redire un jour :


« Oka-sama ! »

Je me surprenais moi-même, depuis tout ce temps je n’avais pas perdu cette vieille habitude d’interpeller ma mère avec une formule très respectueuse. Son regard se braqua sur moi et son visage s’illumina après quelques instants, probablement le temps de réalisé que toutes ces années m’avaient changée et que j’avais vieillit. Laissant sa tâche en cours pour venir vers moi, je remarquais à mon tour que ces années passées loin de ma famille avaient quelque peu altéré les souvenirs que j’avais d’eux. Le temps avait passé et ma mère avait pris quelques rides, mine de rien ! Point de politesses supplémentaires, elle me prit immédiatement dans ses bras, geste affectueux que je lui rendis aussi sec. Les quatre jours de voyage qui m’avaient menée d’Hoshizora à Arano n’avaient été ponctués que de pensées sur l’intensité de nos retrouvailles, j’étais heureuse au plus haut point de pouvoir enfin retrouver ma mère. Père devait être encore au travail, aussi acharné et solide que le métal qu’il travaillait depuis des années avec un grand talent. La discussion s’amorça entre ma mère et moi, un dialogue chargé de sentiments, surtout de joie et de soulagement.

« - Akemi, ça faisait si longtemps que tu n’étais pas revenue !
- Je sais Mère, veuillez m’en excuser, j’avais beaucoup à faire à Hoshizora…
- Tu es toujours aussi appliquée mon enfant, tu as bien grandi et tu es si belle, si rayonnante ! Quelles nouvelles apportes-tu avec toi ? Ta formation de Shugenja avance t’elle bien ?
- Je ne l’ai pas précisé car je voulais vous l’annoncer de vive voix, Oka-sama, j’ai terminé ma formation et je suis Shugenja accomplie depuis plusieurs mois déjà. J’aurai voulu que Katsuya soit ici pour l’apprendre également… Père est dans son atelier ?
- Katsuya sera ravi de l’apprendre, j’en suis certaine, comme tu le sais, il a été envoyé en mission par Doji-sama en personne… Une lettre est d’ailleurs arrivée ce matin même pour toi. En ce qui concerne ton père, il est alité à cause d’un vilain rhume, il s’est un peu surmené ses derniers temps. »


Que de nouvelles qui se chamboulaient les unes après les autres, la dite lettre devait être celle que Katsuya m’avais promise ! Cependant ma concentration était captée par ce petit rhume que Mère avant énoncé. Tout naturellement ma première réaction fut de la suivre dans le séjour avant de finalement lui dire calmement :

« - Je vais tout de même aller voir Père, si cela ne vous dérange pas, cela fait longtemps que je ne l’ai pas vu lui aussi…
- Fais donc Akemi, je doute qu’il dorme en ce moment, tu le connais après tout, il est tellement énergique… Oh, veux-tu lui apporter ceci par la même occasion ? »


Mère me montrait une petite bassine d’eau chaude et un linge, le basique du basique pour lutter contre le refroidissement du corps et la base du traitement contre tout vilain rhume. D’un geste approbateur je saisis la bassine en question, affichant un sourire à ma mère et de prendre la direction de la chambrée parentale. Arrivant non loin de l’encadrement de la porte j’entendais une petite toux qui retentissait. Effectivement, le même vilain rhume qu’a l’accoutumée, je me souvenais avoir déjà vu ce cas quand j’étais enfant, avant mon départ pour le temple. Approchant doucement de la porte, la pièce plongée dans la lumière tamisée était emplie de nombreux souvenirs et de nostalgie qui ne manquaient pas de me chambouler également. Tout doucement je prononçai à voix basse mais suffisamment audible :

« - Oto-sama ? »

Aucune réponse sur le coup, peut être était il assoupi et que la toux l’avait prise dans son sommeil… En réalité non, je le voyais, il me fixait également, visiblement surpris de me voir ici, ou peut être choqué aussi par mon brutal changement lié à l’âge. Une nouvelle quinte de toux plus courte avant que finalement il ne m’adresse ses premiers mots :

« - Akemi ? Quelle surprise de te voir ici, approche ma fille, approche donc !
- Doucement Père, vous devez vous reposer !
- Ce n’est rien, je suis heureux que tu sois rentrée plus tôt que ne le disait ta dernière lettre. »


Ne lui répondant pas tout de suite, je déposais la bassine sur le côté de sa couche, remontant les manches de ma robe avant de saisir le linge et de l’imbiber du liquide encore tiède et de l’appliquer sur son front doucement. Un geste simple et efficace que j’avais pratiqué à de nombreuses reprises lors des longues séances ou j’assistais mes collègues Shugenja à attribuer des soins aux malades. Finalement je posais la main sur le linge mouillé et me concentrait un instant pour diffuser une énergie réparatrice à mon patriarche, faisant aisément tomber sa fièvre et calmant ses maux premiers. Peut être avais-je chassé la maladie de son corps, et ce n’était pas sans ressentir habituellement ce petit bourdonnement à l’intérieur de mon corps, mais mon père avait encore besoin de repos. Comme à son habitude, se sentant d’un coup mieux, sa première réaction fut d’essayer de se redresser. Katsuya avait de qui tenir cette hâte de se remettre à la tâche, je le freinais cependant, l’obligeant à rester alité encore un instant.

« - Vous avez encore besoin de repos Oto-sama !
- Je constate que ta formation au Temple est couronnée de succès Akemi, par quelle magie as-tu fait disparaitre la maladie ?
- Et bien je ne vous ai pas notifié cela à l’écrit mais j’ai été élevée au rang de Shugenja il y a peu et ma « spécialité » si on peut l’appeler ainsi, est la guérison. Chasser un vilain rhume est un jeu d’enfant vous savez !
- Ahhhh, je reconnais bien là ma petite Akemi, si talentueuse et altruiste. Katsuya et toi êtes tout deux devenus de jeunes adultes très compétents, je suis très fier de vous deux.
- Vous m’en voyez Honorée, Oto-sama… Reposez vous encore un peu, la maladie est peut être passée mais la fatigue subsiste et aucune magie n’est plus efficace que le sommeil ! Mais peut être souhaitez vous que je vous apporte quelque chose avant cela ? »


Il ne répondit pas, visiblement perdu dans ses pensées tandis qu’il me regardait avec cet habituel sourire chaleureux. J’étais des plus heureuses d’être revenue, vraiment. A présent, l’idée de devoir repartir me chagrinais presque, mais le devoir n’attendait pas ! En plus de ça, il y avait toujours beaucoup de choses à faire au Temple et ne pas pouvoir aider m’enquiquinais un peu, mine de rien. J’avais pris le rythme du Temple depuis toutes ces années, toujours à galoper à droite, à gauche pour trouver tel ou tel document, apporter ce document à tel personne afin qu’elle puisse réaliser tel document que j’apportais ensuite à tel personne…
Ou encore les quelques fois ou j’étais envoyée pour assister les guérisseurs à l’hôpital, aider tous ces gens souffrants était ce que je préférais, voir leur forces et leur sourire revenir, supprimer leurs maux… Rendre service, au final, était quelque chose que j’appréciais.

Malheureusement mes recommandations étaient un peu vaines face à mon père, aussi têtu que mon frère, insistant pour se lever, ce qu’il fit d’ailleurs, avec beaucoup plus d’aisance que ce que j’aurais imaginé. Enfin, je disais têtu, mais à ma façon, j’en tenais une couche aussi…
Surement une caractéristique héréditaire de la famille Soma, qui, à mon sens n’était pas nécessairement un défaut d’ailleurs. Tout dépend de la manière dont on expose cette caractéristique, dans mon cas c’était pour étudier tout ce qui trainait, absolument tout. Aussi connaissais-je sur le bout des doigts toute l’histoire d’Oyashima, les langues d’Azthia et depuis peu, j’avais attaqué un ouvrage sur l’histoire de ce mystérieux continent. Attaqué était un bien faible mot, je l’avais littéralement dévoré tant il était passionnant. L’instruction était un atout très prisé au sein de la culture Jinmen après tout, cela permettait d’ouvrir de nombreuses portes et d’accéder à des tâches de plus en plus nobles et honorables.

Suivant alors mon père jusqu’au séjour ou ma mère, le gratifiant d’un regard surpris, pour ne pas dire estomaquée, était en train de ranger quelques bricoles et d’installer le couvert. D’ailleurs, il ne devait pas être loin de midi maintenant…
Je ne prononçais pas le moindre mot pendant que mon père expliquait à ma mère que j’étais un genre de super prêtresse guérisseuse -Sans exagérer ses propos… - et qu’il allait mieux. Après avoir expliqué en détail toutes les subtilités de l’art du soin à mes parents, visiblement curieux au sujet de cette compétence, nous prenions le temps de nous restaurer puis de discuter du temps qui était passé, j’en profitais pour prendre des nouvelles sur le devenir de Katsuya, ce qu’il avait vu et appris depuis que j’étais partie au temple et lui en apprentissage de samouraï. Je n’aimais pas vraiment la voie qu’il avait prise, l’exposant au combat et aux dangers, il était mon grand frère et j’avais peur qu’un jour, il me soit enlevé définitivement lors d’une mission. De plus je n’aimais pas le combat et les samouraïs par définition étaient des soldats…
Enfin, Katsuya était différent, je le savais. Il était plus réfléchi et diplomate que bien des gens aussi je pensais qu’il ne foncerait pas tête baissée dans un combat sauf si vraiment, son honneur était en jeu. Enfin, m’étant recluse un instant dans un coin, je me décidais enfin à ouvrir cette lettre qui m’était adressée. L’écriture manuscrite légèrement tremblante démontrait que mon cher frère avait pris bien du temps pour s’appliquer et l’écrire avec soin tel que j’avais tenté de le lui inculquer il y a déjà longtemps.


Citation :
Ma chère petite sœur,

Je t'écris pour t'annoncer que je suis enfin arrivé à destination. Sur ma route, j'ai rencontré des personnes fortes de caractère ! Une astorg en piteux état mais aussi une jinmen courageuse. Toutes les deux étaient fort séduisantes et j'ai pu visiter les cités où elles se trouvaient avant de reprendre le trajet. Traversant un désert, je me suis perdu et j'ai revu cette Samouraï énoncée plus haut... je suis sûr que tu t'entendrais bien avec elle, c'est une femme exceptionnelle. Je suis donc arrivé à Tamawa et je suis en compagnie d'un jeune homme mystérieux mais bien aimable... je me demande ce que me réservent mes prochaines rencontres.

Tu me manques, Akemi. Comment se passe la vie au Temple ? N'es-tu pas trop sollicitée par tes responsabilités ? J'aimerais te revoir tout bientôt...

Affectueusement,

Ton onii-chan adoré.

Ces mots me troublèrent autant qu’ils me réconfortaient de savoir que Katsuya était en bonne santé. Troublée, par ces fameuses rencontres qu’il citait. Une astorg et une jinmen ? Il énonçait ensuite avoir revu cette Samouraï plus tard… Je connaissais assez mon frère pour connaitre ses goûts en matière de femme, j’imagine que cette dernière devait vraiment être spéciale pour qu’il me le souligne. Certes, il n’est pas impossible que je m’entende avec, si seulement il avait pris la peine de préciser son nom, qui sait, peut être l’avais-je déjà croisée avant cela ?
Il faudrait que je pense à lui redemander, je comptais d’ailleurs le faire en lui répondant. Prenant à mon tour une feuille et de quoi écrire. Pensive un instant sur tout ce que j’allais pouvoir lui dire, après tout de ce temps, je m’appliquais à utiliser la plus belle calligraphie dont j’étais capable.


Citation :
Mon frère adoré,

Je suis rentrée il y a peu à Arano et c’est avec joie que j’ai appris que tu m’avais envoyé cette lettre que tu m’avais promise ! Je suis heureuse de savoir que tu vas bien et je prie régulièrement les kamis pour que ton chemin soit le plus paisible possible.
J’avais dans l’espoir de te retrouver à Arano lorsque je reviendrais mais nos devoirs respectifs en ont décidé autrement cette fois ci. De mon côté tout va bien au temple, j’ai été nommé Shugenja il y a peu !
La vie au Temple est agitée, Hoshizora est une ville très active et nous avons généralement beaucoup de travail. J’ai profité d’une permission pour rendre visite à Père et Mère et pourtant, je vais déjà bientôt repartir. Normalement je disposais d’une douzaine de jours durant lesquels je pouvais me reposer mais j’ai également appris qu’à mon retour, j’allais être convoquée par le Grand Shugenja du temple en personne ! Je ne sais pas encore de quoi il retourne et je t’avoue que j’ai un peu peur de ce qui m’attend.

Du coup, tu peux me faire parvenir le courrier directement au Temple d’Hoshizora à présent car c’est là bas que je réside la plupart du temps depuis que je suis devenue Shugenja.

Tu me manques énormément Katsuya, j’ai hâte de te revoir !

Affectueusement

Ta petite sœur qui t’aime.

PS : Peut être ai-je déjà croisé cette fameuse samouraï, comment se prénomme t’elle ? Dans tous les cas, j’aimerai beaucoup que tu me la présente !

Sitôt le lettre écrite et l’encre sèche, je la glissai dans une enveloppe pliée avec soin, il fallait à présent que je la poste, je le ferai en repartant.



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A peine étais-je repartie d’Arano après avoir revu mes parents que j’avais déjà repris la route d’Hoshizora, les quatre jours de voyages s’étant bien passés comme à l’accoutumée, j’étais déjà arrivée à la capitale. Le changement entre les deux villes était radical et vraiment surprenant.
Hoshizora concentrait en son sein une quantité pharamineuse de personnes de tous horizons. Tout récemment, de nombreux voyageurs venus d’Azthia étaient en quête de richesses ou de savoir. Je ne m’en occupais pas, j’avais complètement la tête ailleurs avec cette fameuse convocation. Arrivée au Temple je retrouvais déjà le train-train habituel que ma vie avait pris ces dernières années. Je m’y sentais comme chez moi.

Prenant le chemin conduisant au bureau du Grand Shugenja, je croisais non loin de l’entrée un homme vêtu de vert et d’or, un membre du clan impérial. A en juger par son attirail, cet homme devait être un samouraï et si j’en jugeais son âge, il devait avoir au moins l’âge d’être mon père voir mon grand-père. Un illustre samouraï envoyé directement ici ? Dans quel objectif ?
Qu’importe, il devait avoir ses raisons, peut être amenait il des nouvelles d’un proche ou peut être venait il quérir l’aide de quelqu’un. A peine l’avais-je salué comme il se devait que la porte s’ouvrit laissant découvrir la personne qui m’avait fait venir ici. Il ne semblait pas si surpris de me voir de retour en avance pour une raison que je ne m’explique pas. Nous entrâmes tous deux dans la pièce, à ma grande surprise, ce fameux samouraï allait donc avoir un lien avec moi.
La discussion fut courte et précise, je ne revenais pas de la raison de ma convocation au Temple. J’avais été officiellement demandée pour être la préceptrice des deux princes héritiers du clan de la Salamandre, rien que ça !
Une tâche d’une grande importance que l’on me confiait, c’était un honneur pour moi que de remplir ce rôle.

C’est alors qu’avant même de m’en rendre compte, j’étais déjà arrivée au palais impérial, suivant l’homme qui me servait à la fois de laissez-passer et de guide. Le bâtiment était d’une taille telle qu’il était aisé de s’y perdre, mais il était aussi une merveille architecturale. Il en profitait d’ailleurs pour me briefer rapidement afin que je puisse aisément circuler au sein de l’édifice, visiblement j’allais devoir retenir pas mal de choses. Je me demandais d’ailleurs par quel miracle avais-je pu hériter d’un devoir aussi important que de parfaire l’éducation des deux princes de la Salamandre. Serait-ce le grand Shugenja, Doji-sama, l’empereur en personne qui aurait eu vent de mon travail ? Je ne savais pas, peut être avais-je aussi été choisie en fonction de mon âge, il était effectivement plus simple de tisser des liens avec un adolescent et un jeune enfant si j’étais moi-même assez jeune. Mais l’âge ne faisait pas tout, après tout il était mieux pour la réputation de l’Empire si ses héritiers étaient bien éduqués, ce qui d’un sens flattait un peu mon égo. J’aimais enseigner, c’était indéniable, j’avais acquis le savoir et la patience pour le faire qui plus est.

J’espérais simplement que les deux princes n’avaient pas des comportements trop extrêmes, l’adolescence nous fait parfois faire des choses bien étranges. Quelle ne fut pas ma surprise en découvrant les deux jeunes hommes qu’ils étaient. Les présentations n’eurent pas forcément la tournure habituelle, dans mon cas il m’était facile de savoir qui ils étaient. En revanche dans leurs cas c’était probablement moins évident. Seul le plus vieux des deux, Isami Kakita Doji-sama connaissait vaguement la réputation de la famille Soma. Son petit frère avait eu des bases d’éducation mais à seulement dix ans, la priorité n’était pas d’apprendre les noms de familles qui composent les clans.
Mes craintes étaient dissipées, tout deux étaient des personnages très sympathiques, si tenté que ce terme puisse coller à la personnalité assez distante du prince Isami. En revanche il montrait beaucoup d’intérêt aux études, ce qui n’allait pas me déplaire le moins du monde. Son petit frère était déjà beaucoup plus chaleureux et l’un comme l’autre s’appliquaient à devenir de parfaits princes. Je crois que j’allais passer bien du temps à Hoshizora, beaucoup plus que je ne l’imaginais, finalement. D’ailleurs, je crois qu’il va me falloir écrire une deuxième lettre à Katsuya, si celui-ci ne rentre pas avant un petit moment pour passer prendre de mes nouvelles en personne. Fort heureusement, j’avais pensé à prévenir le Temple que du courrier pourrait éventuellement arriver à mon nom et je pense que le faire acheminer ici ne serait pas franchement un problème, en fin de compte.

Je n’en revenais toujours pas, j’avais à peine terminé ma formation que mon dévouement à la tâche était déjà remarqué et apprécié, il n’y avait rien de plus appréciable et honorant que cela.



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