Azthia

Ô, petite flamme qui guide chaque cité d'Azthia, surtout ne vacille pas. Car les temps sont bien embrumés et un vent d'inquiétude souffle... Laissez vous tenter par un univers poétique et fantastique, créez un personnage haut en couleurs...
 
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 [DA] Retour aux sources (pv Ashelia)

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Fille Clari, Prof
Thémis
Thémis
Nombre de messages : 212
Âge : 29
Race et âge : Cydienne (Astorg), 35 ans
Cité : Cydonia
Métier : élémentaire, médecin

Feuille de personnage
Compétences: Manipulation de l'eau, soin, transformation animalière (loup, souris, aigle royal, tigre, jument)
Compétences bonus: faveur divine de Callista, charisme
Réputation :
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[DA] Retour aux sources (pv Ashelia)
   [DA] Retour aux sources (pv Ashelia) EmptySam 10 Nov - 6:36

Il y avait certaines choses que la jeune femme ne regretterait jamais et d'autres, qu'elle aurait toujours tendance à vouloir changer. Les regrets étaient le comble de l'âme humaine lui avait un jour susurré son père dans sa tendre enfance. Parlait-il de son ascension spectaculaire qui le privait outre mesure de sa propre famille ? L'enfant n'avait pas cherché à comprendre ce jour-là, prenant ces paroles trop adultes pour des reproches à demi-déguisés. Aujourd'hui qu'elle était à son tour entrée dans l'âge mur, la demoiselle commençait à appréhender le concept qu'avait voulu lui transmettre son cher père. Sa notoriété nouvelle faisait partie des éléments de sa vie dont elle pouvait se montrer fière, accordée à la sueur de son front et en récompense de ses nombreux efforts et non à la faveur de son ascendance, Thémis se sentait accomplie d'avoir obtenu une si belle réussite. Plus que tout, elle se trouvait des plus chanceuses et jouissait à ses yeux d'une vie relativement douce vis à vis du commun des mortels. Ce dont la jeune Clari était la plus heureuse était sans doutes sa propre famille. Elle voyait brillait dans les yeux du Consul une fierté qu'elle avait toujours cherché autrefois, elle sentait dans le comportement de son époux l'amour qu'il ne savait pas exprimer de part les mots et surtout, elle éprouvait une admiration sans fin pour le fruit de leur union. De jour en jour, le petit garçon se montrait digne d'être l'héritier Henrick quant à la petite Erys, elle était aussi belle et intelligente que ses aïeux. En les voyant évoluer chaque jour durant, la demoiselle se revoyait enfant auprès de sa sœur. Héloïse ressemblait certainement à sa propre fille tandis que Elios était plus calme, plus souple, et lui ressemblait en ce sens. La jeune élémentaire regardait sa progéniture évoluer dans le jardin, emmitouflée dans d'épais manteaux à cause du froid ambiant en ce début d'automne. La cascade de flammes qui tombait dans le dos de sa petite fille la rendait fière, si Soren s'en inquiétait, sa femme quant à elle trouvait ce signe distinctif tout à fait en accord avec le caractère pétillant et déjà bien marqué de la petite fille. Son frère était beaucoup plus Cydien, brun aux yeux noisettes, il ressemblait selon les dires de certains à Anatoli Clari en personne dans sa jeunesse. Quoi qu'il en fut, Thémis était tellement fière de ses enfants qu'elle n'avait aucun regret en ce sens.
Son seul regret résidait pourtant dans les yeux de ces mêmes enfants. De nombreuses questions pullulaient dans son esprit chaque fois qu'elle les observait. Etait-ele une bonne mère capable d'assurer un avenir sur et certain à ses petits protégés ? S'occupait-elle bien d'eux ? Par le passé, beaucoup d'événements avaient eu tendance à lui démontrer le contraire et aujourd'hui encore, la jeune Astorg se posait des questions, ne cessait de se tourmenter à ce sujet. L'ancien Princeps avait toujours tendance à la rassurer, à sa manière, mais parfois, cela ne suffisait plus. En l'absence de modèle, la jeune femme se tournait très souvent vers la femme de son père qui fut jadis sa propre mère jusqu'à ce que la vérité, cruelle et froide, ne soit révélée. Jamais leurs relations n'avaient changées certes, mais la métisse savait que sa vraie mère existait et elle serait toujours un frein entre elles. Si sa « mère » la rassurant à son tour, son plus grand regret était que celle qui aurait du se tenir à sa place ne pouvait pas le faire. Soren comme le Consul n'auraient sans doutes pas pu comprendre ce sentiment de solitude et de perdition aussi la belle le taisait-il de son mieux mais le Zélote n'était pas aussi dupe qu'elle l'aurait cru de prime abord. Sans un mot, il lui fit entendre qu'il la comprenait et qu'il était conscient de son mal-être, ce qui bien entendu, rassura Thémis. Durant quelques temps, elle oublia ses peurs et fit taire de son mieux ses doutes mais Erys n'était pas sans lui rappeler ses propres erreurs et sa propre ascendance.


« Je souhaiterais retourner à Storghein me recueillir » déclara-t-elle un soir tandis que les petits chérubins étaient chez leur grands-parents.

Son époux avait manqué s'étouffer et une violente dispute avait éclaté. Soren ne supportait pas l'idée qu'elle retourne dans sa cité maternelle de peur qu'elle ne soit prise à partie et retenue contre son gré. Si Thémis avait tendance à vouloir s’émanciper du nom des « Clari » pour faire ses propres preuves, sans doutes les Astorgs ne le verraient-ils pas de cet œil et profiteraient de sa présence pour tirer profit de la situation et atteindre Anatoli Clari en personne. D'autant plus si la jeune femme emmenait leurs enfants. A bien entendre ses arguments, la Cydienne comprit qu'il n'avait pas tord toutefois, elle ressentait le besoin de revoir sa mère et de se recueillir sur sa tombe tout comme elle croyait comprendre que sa fille souhaitait en savoir plus sur cette cité dont tous l'affublaient à tord. Rousse aux yeux bleus, il était évident que Erys souffrirait de ses origines comme elle avait pu en souffrir enfant si on ne lui expliquait pas tout.


« Erys a besoin de savoir qui elle est, je laisserais Elios ici. Nous ne sommes que deux femmes, en somme, nullement héritières de nos familles. Mon nom m'a protégée une fois, je suis certaine qu'il le fera une fois encore, jamais l'Oblat ne souhaitera déclarer une guerre ouverte pour ma personne car je ne suis rien de plus qu'une femme. » elle marqua une pause, cherchant les mots qui toucheraient son mari, « Je ne veux pas qu'elle ai de regrets ou qu'elle subisse ce que nous avons vécu. »

L'homme s'était montré borné mais avait fini par céder devant les arguments quasi-censés de son épouse. Tentant de le rassurer, elle lui affirma qu'elle ne révélerait pas son nom et qu'elle parlerait à l'enfant pour qu'elle garde le silence. Parlant l'Astorg sans problème et au vue de leurs physiques, il était fort probable que les femmes n'aient aucun problème dans la belle cité du Nord. Le voyage fut long à préparer, une semaine environ, mais lorsqu'elles furent sur le point de partir, Soren se montra plus « doux » à sa mesure, et alla même lui offrir un magnifique étalon. Le sien avait disparu durant la grande bataille devant les portes de la Lumineuse et depuis, la médecin qu'elle était n'avait jamais trouvé la force d'en racheter un. La robe chocolat du jeune cheval ressortait magnifiquement sous sa crinière crème et ses prunelles dorées recelaient une intelligence rare. Hésitante, la jeune femme posa sa main sur le museau de l'animal qui henni doucement à son contact. Le cœur battant, Thémis tomba aussitôt sous le charme de l'animal et accepta le cadeau qu'elle aurait refusé quelques années encore auparavant. Son deuil venait de prendre fin et un dernier regret s'envolait avec la présence de cet équidé. La Cydienne remercia d'un large sourire son cher soldat et déposa un baiser passionné sur ses lèvres tandis que son esprit voguait pour trouver un joli prénom à son nouveau protégé.

« Je pense l'appeler Requiem, ça le protégera. » annonça-t-elle dans une moue boudeuse.

La jeune femme se souvenait avec horreur comment son époux avait décapité Lune sur le champs de bataille. Si elle lui en avait voulu durant de longs mois, force était de constater au final qu'il n'avait pas eu tord et qu'il l'avait sauvée tandis qu'elle tentait désespérément et futilement de lui insuffler la vie. Thémis lui en voulait cependant d'avoir pris cette décision et de l'avoir privée à jamais de son plus fidèle ami mais elle ne pouvait que lui pardonner d'avoir voulu sauver son existence, elle qui était devenue une cible facile sur un champs de bataille hostile … Avec un pâle sourire, elle lui signifia qu'elle lui avait pardonné et qu'elle l'aimait, c'était en somme tout ce qui comptait à présent. L'homme saisit sous les aisselles la petite Erys et la déposa sur la scelle du cheval. Ses longues boucles de feu cascadaient malgré la capuche de son manteau sombre, fourrée en poils d'hermine immaculée tacheté de gris. Thémis quant à elle portait une robe simple mais élégante de couleur émeraude et son ventre était ceinturé par un élégant morceau de soie brodée de filins d'or. Soren lui tandis son épée et non sans un sourire, elle l'accepta et la noua à sa taille. Il était vrai qu'en cas de problème, il lui faudrait user de tous ses atouts pour sauver la vie de sa fille et si elle n'était guère une spécialiste de l'épée, elle savait néanmoins la manier et tuer avec. Son manteau sur les épaules, en peau également et tout aussi doublé de fourrure d'hermine que celui de sa fille, elle offrit un dernier baiser au capitaine et monta sur Requiem.


« Tout ira bien » murmura-t-elle à celui qui faisait vibrer chaque port de son corps.

Un dernier regard vers cette cité qu'elle aimait tant, vers ce mari qu'elle chérissait et leur fils qu'elle adorait, puis la mère et la fille partirent au trot léger. Une fois les portes du Joyau franchies, elles se dirigèrent en silence vers la froide cité où dormaient en paix ses origines métissées. Le voyage fut long mais extrêmement court tout à la fois. La jeune Henrick n'avait jamais fait de différences entre son fils ou sa fille mais elle chérissait les moments passés en leur compagnie comme le plus précieux des présents aussi était-elle tout simplement heureuse d'être avec elle et la petite Erys était visiblement comblée de toute l'attention qu'elle pouvait lui porter. Taquine, vive d'esprit, l'enfant d'à peine quatre ans se révélait pleine de vie et prête à tout pour profiter de ces précieux instants où sa mère n'avait d'yeux que pour elle. Elles passèrent une première nuit à l'auberge et ne furent en rien embêtées, la nuit suivante en revanche, quelques hommes avinés tentèrent de s'attirer les bonnes grâces de la jeune femme et cette dernière n'hésita pas une seule seconde à user de son pouvoir pour les calmer. La belle ne supportait pas que l'on puisse se montrer si grossier en présence de ses enfants.
Le lendemain, elles arrivèrent dans la cité sous une neige permanente. Thémis proposa aussitôt une écharpe chaude et un peu trop longue pour la petite qui s'emmitoufla dedans tandis que sa mère cherchait, perplexe, le chemin du cimetière. Elle se ravisa vu le regard affamé de la petite fille et se décida à rejoindre l'auberge la plus proche avant toute chose. Une fois un établissement convenable à ses yeux trouvé, l'Astorg se décida y laisser Requiem en précisant à l'écuyer qu'il fallait en prendre particulièrement soin. L'animal souffrait du froid aussi avait-elle donné suffisamment d'argent pour qu'il soit mis à l'intérieur, au chaud, bien nourri et particulièrement bichonné. Certes Lune lui manquait mais elle aimait déjà Requiem comme son prédécesseur et s'était toujours montrée attentionnée à leur égard, sans doutes influencée par Flynn et son amour éternel pour les équidés. Une fois certaine que l'animal ne souffrirait pas du froid, elle rentra dans l'auberge et offrit un copieux repas à la petite fille qui ne cessa de poser des questions. Avec calme, la jeune femme répondit, expliquant alors à son enfant qu'elle n'avait pas que du sang de Cydien dans ses veines. Il fallut environs deux heures, peut-être trois, à la mère pour parvenir à tout lui raconter et la petite fille se montra calme, attentive et compréhensive. Il était pourtant tellement difficile à sa mère de tout lui avouer, craignant son regard et ses regrets mais Erys se montra tellement mature qu'elle en fut surprise. Sans doutes n'avait-elle pas tout compris …


« Je viens d'ici aussi alors ? » demanda-t-elle de sa voix fluette, « Comme papa et toi ? »
« Papa et moi n'avons jamais vécu à Storghein ma chérie, mais les ancêtres de papa vivaient ici et ma maman vivait dans cette cité. »
« Alors, on est pas comme les autres ? »
« Tu es comme chaque personne, un être humain, mais en effet, tu n'es pas comme tes petits camarades, tu as du sang Astorg toi aussi et cela explique pourquoi certains ne veulent pas te parler. Je voulais que tu comprennes et que tu vois de tes yeux toutes ces choses. »

A nouveau, la jeune femme reprit la parole, racontant à l'enfant sa propre expérience, sa propre enfance où, parce que son père refusait de lui dire la vérité de peur de la faire souffrir, elle avait vécu dans la solitude et l'incompréhension. Lorsque la vérité avait éclaté, elle s'était sentie blessée et totalement perdue et c'était la raison pour laquelle elle avait souhaité qu'Erys comprenne tout cela à présent qu'elle était capable d'entendre ce genre de choses …

« C'est triste maman ce que tu dis »
« Non, je n'ai plus de regrets maintenant ma puce car j'ai rencontré ton papa grâce à tout cela »
« Des regrets ? »
« C'est quand tu es triste de ne pas avoir fait ou appris quelque chose, tu comprends ? »
« Voui ! Ben moi, je suis contente parce que sinon, j'aurais pas eu mon papa ! »

La demoiselle ne put s'empêcher de sourire.

« Je vais te présenter quelqu'un si tu veux, c'est pour ça que je t'ai emmenée ici, tu es d'accord ? »
« Voui ! C'est qui ? »

La mère et la fille, main dans la main, étaient sorties de l'auberge avec calme et tandis que la plus petite posait des questions, la plus grande répondait, prenant le bout de chou dans ses bras tendrement. Elles arrivèrent au cimetière et Thémis ne put s'empêcher de marquer une pause. Son cœur battait à tout rompre à l'idée de ce qu'elle allait faire mais à présent, elle se sentait plus courageuse que jamais. La présence de sa fille l'aidait à surmonter l'épreuve et peut-être était-ce par pur égoïsme au fond qu'elle l'avait emmenée. Nullement gênée ou blessée par les révélations de sa maman, la petite fille attendait, impatiente, qu'elle lui présente sa grand-mère. Il ne fut pas difficile de trouver la tombe de l'Astorg et une fois devant, l'élémentaire posa au sol la petite.

« Voici ma maman, Kristina Clari »

Il lui était étrange de prononcer ces termes, tout comme de la considérer comme sa mère. Au final, leur rencontre n'avait que peu duré mais elle avait marqué la jeune femme à jamais. Si elle considérait la femme du Consul comme sa mère pour l'avoir élevée , défendue et toujours aimée, Kristina n'en demeurait pas moins celle qui lui avait donné la vie et qui, dans ses derniers instants, avait cherché son pardon et son amour. La petite fille posa une main timide sur la tombe avant de lire à voix haute le nom qui y était gravé d'une voix enjouée.

« C'est joli ! »
« Pas autant que le tien ma puce, c'est ton papa qui l'a choisi »

Ce n'était pas tout à fait vrai, en réalité, Soren avait émis une vague protestation quant elle avait proposé de lui donner un prénom Astorg et plus particulièrement, lorsqu'elle avait voulu l'appeler « Krisina » en hommage à sa défunte mère. Il y avait vu un affront particulier à Anatoli et c'était à juste titre qu'il avait refusé. Vexée, la jeune femme lui avait demandé de trouver un prénom et il avait sorti une liste tellement formelle qu'elle lui en avait voulu d'être aussi bourru. Quoi qu'il en soit, lorsqu'elle avait reprit conscience, « Erys » était le seul nom qu'elle avait su prononcer et dont elle s'était souvenue dans la liste. Elle avait appris plus tard la signification de ce prénom pour le Capitaine. Ses pensées furent interrompues par des pas dans la fine couche de neige.

[ Je suis désolée, je ne savais pas comment introduire ton personnage, j'espère que ça ira et que tu pardonneras ma longue absence rédactionnelle Embarassed ]
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Conseillère
Ashelia
Ashelia
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Cité : Stroghein
Métier : Politicienne

Feuille de personnage
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Re: [DA] Retour aux sources (pv Ashelia)
   [DA] Retour aux sources (pv Ashelia) EmptySam 5 Jan - 15:33

Le froid du Nord envahissait les chaumières astorgs en cet automne bien rude, les plus pauvres se réunissait autour d'un bon feu de camps et les plus aisés profitaient de leur cheminée confortablement installés dans un fauteuil. Ashelia appartenait à cette seconde catégorie bien qu'il fut un temps où la comtesse cherchait à devenir quelqu'un d'autre mais son passé l'avait rattrapé malgré elle après ces quelques mois passés à être ce qu'elle avait toujours rêvé, une femme libre et indépendante. La jeune femme n'allait pas cracher sur sa situation, elle avait tout pour être heureuse : de l'argent, des relations, une réputation et un fils adoptif mais elle souhaitait une chose qui ne s'achetait pas ni même que l'on pouvait obtenir, elle désirait avoir une enfance entourée de parents aimant et avec qui elle aurait pu partager tout un tas de souvenirs mais elle avait désormais une vingtaine d'années et l'on ne pouvait pas revenir en arrière. Elle ne se faisait pas d'illusion, le temps perdu ne se rattrapait jamais mais elle était au fin fond de son cœur encore une petite fille quelque peu capricieuse et rêveuse bien qu'au jour d'aujourd'hui elle avait un rôle de mère et de conseillère à tenir pour sa fierté personnelle.

Ce jour-ci était un peu spécial, le vent soufflait et le froid devenait de plus en plus rude, la jeune femme n'appréciait pas beaucoup cet événement mais une part d'elle même ne pouvait s'empêcher d'éprouver un tant soit peu de tristesse. En effet, c'était l'anniversaire du défunt comte Armstrong, Ashelia ne s'était jamais entendu avec son père et elle en était même arrivée à s'enfuir du cocon familial afin de vivre librement sa vie de jeune femme mais le vieil homme avait tenté une ultime tentative pour marier sa fille à un notable de la région, tentative qui marqua son décès et l’avènement de la conseillère au sein de la maison Armstrong. Assise sur son fauteuil, elle ne put empêcher ces quelques gouttes d'eau salée de caresser son visage, ces larmes qu'une enfant peut avoir pour un père qu'elle ne verra plus jamais.


"Margaerys, apprête mon carrosse s'il te plaît. J'aimerai sortir quelques instants, j'ai des affaires urgentes à régler. Amène moi aussi Louca, cela le concerne également."

C'était dans une robe soigneusement tissée d'une soie bleue qui mettait en valeur la taille de la jeune femme que cette dernière se rendit dans le parc du manoir afin de prendre place dans son véhicule. Elle avait enfilé une cape de cuir sombre assortie d'une fourrure grisonnante provenant sûrement d'une hermine, une cascade de boucles blondes s'échappant de l'extrémité de la capuche avec laquelle l'astorg comptait probablement se protéger des intempéries. Son fils la suivait vêtu d'un manteau de cuir noir et d'une tenue bleue tissée en fil d'or qui lui donnait un air majestueux à ce petit bout d'homme, il était beau avec son petit teint halé, sa chevelure dorée et ses pupilles marines. Il représentait à lui seul sa plus grande fierté, en effet elle n'avait jamais été aussi fière d'elle durant sa pathétique existence et permettre à un enfant de vivre convenablement lui redonnait un peu de baume au cœur et puis elle s'était familiarisée avec son rôle de mère depuis sa rencontre avec le jeune astorg.

"Maman ! Où allons nous ? Tu m'as l'air triste, tout va bien ?"

Le petit garçon âgé d'à peine une dizaine année était si mignon lorsqu'il s'inquiétait pour les autres, c'était l'une de ses qualités que de partager la peine et la douleur d'autrui si l'on pouvait appeler ça une qualité. Bien qu'il ne soit pas de sang Armstrong, elle l'avait adopté et il portait donc par conséquence le nom de la maison ce qui expliquait le désir de la conseillère à lui en apprendre davantage sur ses origines afin de pouvoir affirmer son appartenance à cette famille adoptive ou plutôt ce qu'il en restait.

"C'est un jour important pour toi et pour moi, nous allons voir grand-père. Nous allons sur sa tombe pour être exacte, il est mort et c'est en ce jour son anniversaire. Allez viens, montons en voiture !"

Ashelia n'avait jamais porté son père sur le cœur, elle le détestait depuis sa plus tendre enfance et elle ne pouvait s'empêcher de le haïr depuis le jour où il avait décidé de l'abandonner au bras d'un énigmatique inconnu mais elle ne partageait sa vie avec personne pour le moment et il lui fallait une image paternel à offrir à son fils si elle voulait parfaire son éducation. Le véhicule n'avait pas mis beaucoup de temps pour se rendre au cimetière de Storghein, le grand portail en fer forgé qui marquait l'entrée s'épaississait au fil de l'avancée et ils ne durent pas attendre longuement avant de pouvoir descendre et continuer la route à pied.

"Tiens moi la main Louca s'il te plait."

"Maman.. Tu trembles ?"


La jeune comtesse avait tenté de garder son calme et sa confiance en soi mais la situation lui échappait lentement mais sûrement d'entre les doigts, elle ne s'était rendue qu'une seule et unique fois sur la tombe de son père lors de son enterrement et elle avait essayé par la suite de l'oublier mais son souvenir la hantait sans cesse. Ashelia avait toujours eu peur du comte et elle le fuyait autant de fois que possible, sa mère étant absente constamment préférant sûrement fuir cet homme aigri et calculateur plutôt que de subir ces crises de nerfs et ces stratégies douteuses. En outre, la jeune femme n'avait jamais vécu dans une vrai famille telle que le désirait ce qui avait tendance à l'attrister mais qui lui permettait de faire son possible pour ne pas commettre les même erreurs avec son fils. La tombe ne se trouvait non loin, quelques pas à faire et ils se retrouveraient au pied de la sculpture de pierre, quel ironie pour un homme qui voulait s'élever plus haut que les dieux eux mêmes que de finir au fin fond de la terre.

"Voici la tombe d'Archibald Armstrong, comte et maître de la maison Armstrong mais également conseiller de l'Oblat durant quelques années. C'était un grand homme, lui et ses ancêtres ont permis à notre famille de devenir l'une des plus riches de cette nation."

"Il était comme toi alors grand-père ? Il était comte et conseiller de l'Oblat comme toi ? Vous vous ressemblez beaucoup j'ai l'impression !"

Cette remarque ne manquait pas de jugeote à vrai dire, la fille ressemblait bel et bien au père comme le disait si bien le dicton : Tel père, telle fille. Cette ressemblance la jeune femme s'en serait fort bien passée, elle avait beau travailler dans les mêmes secteurs que son défunt père, elle ne comptait pas reproduire ses erreurs. Le vent soufflait de plus en plus fort et Ashelia n'avait jamais apprécié les cimetières, il était temps pour les deux jeunes gens de rentrer au manoir familial mais la comtesse n'en avait pas terminé avec Archibald.

"Pars devant Louca, je dois m'entretenir un instant avec le comte. Seule à seul si tu veux bien m'excuser."

Pendant que le garçon retournait auprès du véhicule, l'astorg regardait fixement la tombe de son père comme si elle ne savait plus quoi dire. Elle avait énormément de chose sur le cœur à lui dire mais elle n'avait jamais eu l'audace ni l'envie de le faire et à quoi bon le faire maintenant, il était mort et n'entendrait sûrement pas ce qu'elle avait à dire mais elle éprouvait le besoin de le faire.

"Père, c'est moi Ashelia . Je ne vous l'ai peut être jamais dit mais vous m'avez toujours fait peur, encore maintenant. J'aurai aimé vous aimer comme une petite fille aime son papa mais je crains que nous n'étions pas fait pour nous aimer ou tout du moins que vous n'aviez pas été éduquer pour aimer. Mère était partie depuis longtemps, j'ai souffert de son absence et de votre tyrannie mais je n'en ai jamais rien dit jusqu'à ce que vous me forçâtes à épouser un homme qui m'était totalement inconnu..."

Les larmes coulaient à flot le long de ses joues, l'émotion était telle qu'elle ne pouvait plus retenir sa détresse. Elle avait besoin de pleurer, de déverser ce qui la hantait une bonne fois pour toute et ne plus jamais souffrir de ce passé afin d'ouvrir les portes à un avenir radieux. D'un revers de main des plus gracieux elle sécha ces larmes qui n'avaient pas lieu d'être pour une femme de son rang et elle s'empressa de terminer son discours mortem.

"Je vous en ai toujours voulu depuis ce jour et c'est sûrement la raison pour laquelle je me suis enfuie de la maison. Vous avez toujours cherché à me retrouver afin de mettre vos projets à bien mais mon bonheur aurait dû vous préoccuper, tout comme celui de Mère ! Louca a besoin d'une image paternel, ce n'est pas par piété de cœur que j'ai choisi de faire de son grand-père un héros mais parce qu'il a besoin de devenir un homme et excusez moi par avance de faire de vous un homme de bien, pour le bien de mon héritier. Reposez vous bien de là d'où vous êtes, adieu."

Ashelia en avait désormais terminé avec son passé, elle n'avait plus qu'à rejoindre son fils et rentrer chez elle afin de profiter de l'avenir qui lui ouvrait les bras. Elle était jeune, belle, fortunée, puissante dans une moindre mesure et importante au sein de sa cité, il ne lui manquait plus qu'un amoureux pour satisfaire tous ces besoins. La jeune femme avait selon les dires était une petite fille beaucoup trop bavarde, son fils devait détenir le même défaut au vu de ce qui allait suivre, il se trouvait en compagnie de deux jeunes femmes et plus particulièrement d'une petite fille à qui il avait l'air d'expliquer tout un tas de chose. L'astorg n'avait pas pu s'empêcher de sourire, un rien de compagnie en cette fin de journée n'était pas désagréable et puis Louca avait l'air de s'être entichée de cette petite rousse qui soit dit en passant était plutôt mignonne.

"Bonjours mesdames, je me présente Ashelia Armstrong. J'ose imaginer que mon fils s'est déjà présenté à vous, n'est ce pas Louca ? Je vous prie d'ailleurs d'accepter mes excuses s'il vous a importuné durant votre recueillement !"

La politicienne observait de long en large la plupart de ses interlocuteurs afin de se faire une idée sur le genre de position à prendre mais également sur le genre de personne à qui elle avait à faire. Ces deux femmes étaient bien trop richement habillées pour n'être que deux vulgaires voyageuses, c'était en tout cas l'avis de la jeune femme qui ne les avait jamais vu auparavant et qui ne pouvait donc pas par conséquent mettre un nom à leur visage.

"Vous n'êtes pas de Storghein, me trompais-je ? Vous semblez appartenir à un milieu quelque peu aisé et je connais une bonne partie de l'aristocratie vivant ici, je ne crois pas vous avoir déjà rencontré. Si tel est le cas je suis la comtesse Armstrong, conseillère de sa majesté l'Oblat, pour vous servir."
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Re: [DA] Retour aux sources (pv Ashelia)
   [DA] Retour aux sources (pv Ashelia) EmptyLun 14 Jan - 4:49

De vieilles légendes racontaient que choisir un prénom pouvait influencer la vie de l'enfant à venir. Si Soren ni croyait absolument pas et si sa femme partageait ce sentiment, à voir leur petite fille grandir et s'épanouir sous leurs yeux, force était de constater qu'il y avait peut-être quelque chose de vrai dans ces légendes. Que serait devenue sa précieuse petite enfant si elle avait pris la décision de tenir tête à son époux et de la nommer « Kristina » ? Serait-elle devenue à son tour une traîtresse prête à sacrifier mari et enfant pour accomplir sa funeste tâche ? Sa mère avait fui Cydonia lorsque la vérité avait éclaté et en ce sens, elle était devenue une traîtresse aux yeux de toute une nation. Sans un mot, elle avait accepté le poids de ses responsabilités, regrettant tout le reste de sa vie d'avoir abandonné l'homme qu'elle aimait et sa petite princesse dans une cité qui ne la tolérerait plus jamais. Kristina était morte l'âme en paix, apaisée par les douces paroles qu'étaient venues lui rapporter Thémis. En réalité ce jour-là, la jeune femme cherchait plutôt des réponses, elle était même prête à la blâmer mais lorsqu'elle était entrée dans la chambre et qu'elle avait vu le sourire sincère, baigné de larmes de celle qui lui avait donné la vie, la jeune femme n'avait pas pu lui en vouloir outre mesure. C'était même pour apaiser son dernier souffle qu'elle avait « menti » à l'Astorg, lui assurant qu'Anatoli Clari en personne l'avait envoyée pour lui donner son pardon. Si l'héritière de la famille n'avait pas pensé mentir sur le coup, elle se demandait encore aujourd'hui si son père aurait été capable d'un tel acte. Lorsqu'enfant, elle avait tenté d'obtenir des informations sur Kristina Clari, son père s'était renfermé et l'avait giflé. La seule et unique fois de sa vie malgré ses innombrables bêtises. Depuis lors, il n'avait plus jamais permis qu'elle évoque son prénom mais si cela l'avait choquée enfant, elle se demandait aujourd'hui si ce n'était pas une réaction défensive du vieux Consul, en proie avec sa conscience.

« Erys », ce prénom lui était revenu en mémoire alors qu'elle reprenait connaissance. L'accouchement avait manqué de lui prendre sa propre vie et cela l'avait terrifié. Plus encore que Soren certainement. L'idée même de devoir laisser le métisse avec une petite vie aussi fragile à protéger angoissait la jeune Astorg. Non qu'elle n'eut pas confiance en son époux, loin de là cette idée, mais la jeune Clari sentait que les vieux démons du Capitaine ne tarderaient pas à reprendre le dessus s'il devait protéger une si petite enfant. Dans les tréfonds de son esprit brûlait encore le feu de la vengeance de la petite Lizzie. A l'évocation du prénom, l'homme bourru avait semblé perplexe mais il était difficile de deviner quoi que ce soit sur le visage du Zélote tant il pouvait se montrer distant avec ses propres sentiments. Il avait fallu du temps à sa femme pour apprendre à le connaître et à déchiffrer chacune de ses expressions, chacun de ses mouvements. Avec calme, elle lui avait alors demandé, quelque peu intimidée, la signification de ce prénom. Le visage de son amant s'était aussitôt fermé, à l'image de celui de son père lorsqu'elle avait évoqué le prénom de « Kristina » pour la première et dernière fois. Il consenti cependant à lui répondre après avoir fait sortir les médecins de la pièce. La jeune mère craignait le pire mais elle se tut, pressentant que ce n'était pas le moment d'émettre un son. Sur son ventre, la petite fille tétait paisiblement, ne se souciant pas du reste du monde. Ce fut alors le temps des révélations, Soren Henrick expliquant à son épouse les origines du prénom de leur petite protégée. Il fut un temps où sa famille déjà nombreuses, espérait un dernier enfant, et les dieux décidèrent de leur offrir ce cadeau en les dotant d'une petite fille rousse aux yeux émeraudes. Cette description n'était pas sans rappeler le petit être qui crapahutait le long de sa peau blanchâtre mais là encore, l'élémentaire se tut. Cette petite fille était le joyau de toute la famille et si Soren ne semblait pas s'y intéresser, il en parlait d'une voix presque trop tremblante pour dire qu'il y était insensible nota sa femme. La petite fille grandit et, à l'âge de treize mois, quand elle tenta de se mettre sur ses pieds pour arpenter le monde, ce dernier se referma sur elle. La petite « Erys » était morte. A ces mots, le cœur de la jeune médecin se ferma, comme brisé par quelque chose d'étranger à son corps pourtant, elle trouva la force de plonger son regard dans celui du soldat et de lui répondre le plus calmement du monde :


« Ce prénom sera une force pour notre fille car Erys veillera sur elle. Tu verras, elle sera le joyau de notre famille ! »

Thémis sourit en repensant à ces souvenirs. Erys avait bien grandi depuis et arborait bientôt quatre belles années. Sans oser dire qu'elle était la fierté de son père, la jeune épouse voyait poindre des lueurs de ce genre dans le regard de l'ancien Princeps. La petite fille attira son attention et le flot de souvenirs se fit plus lointain. L'enfant avait toujours été des plus vivantes, comme pour conjurer le sort de son funeste prénom, mais elle avait toujours fait en sorte également de se montrer des plus curieuses, quitte à ce que cela en devienne parfois gênant.

« Maman, pourquoi Aerin il est pas avec nous ? »

Les enfants avaient le don de passer d'une idée à l'autre sans se préoccuper de savoir ce que cela éveillerait comme sentiments chez leurs parents. La petite avait grandi avec ce grand frère improvisé et si Thémis avait tenté de lui expliquer les raisons de son absence, il était difficile pour une enfant de son âge de concevoir le départ de son « grand frère » adoré. De son côté, la jeune mère avait du mal à ne pas penser au petit métisse qui avait été pendant plus de trois ans son apprenti et son « fils ». Lorsqu'il était arrivé à Cydonia, le petit garçon avait encore le cœur lourd de rancœur, ne comprenant pas le départ de sa mère et le choix de son père. Il avait fallu du temps pour qu'il accepte Thémis dans son cœur et plus encore, pour qu'une relation sincère s'installe entre eux. Le choix le plus difficile de sa vie avait été de le ramener à son père … Elle avait senti le cœur du petit garçon se briser une nouvelle fois et s'était révélée incapable de le réparer.

« Il est avec son papa tu sais, c'est important pour lui »
« Il était pas bien avec nous ? »

A nouveau le cœur de la jeune Cydienne se disloqua bien qu'elle garde contenance devant sa petite fille. Aerin avait été plus que bien avec eux, même si Soren n'était pas ce qu'on pouvait appeler l'image paternelle la plus douce. Il s'était épanoui et avait enfin trouvé le chemin de la vie là où tout espoir semblait perdu à son arrivée dans le Joyau pourtant, la jeune professeur ne pouvait pas s'empêcher de repenser au long regard chargé de reproches qu'il lui avait lancé lorsqu'elle avait pris la décision de le ramener au Temple.


« Ma puce, il ne pouvait pas rester avec nous, ce n'était pas possible, il avait besoin de son vrai papa. »
« Alors il ne nous aime plus ? »
« Bien sur que si ma chérie et si tu veux, nous passerons le voir au Temple avant de rentrer. »

Le sourire doux de sa mère comme la promesse de revoir son « grand frère » rassurèrent l'enfant qui s'exclama de joie. Elle posa par la suite de nombreuses questions puis, sans savoir pourquoi, se tut pour, comme elle le disait si bien, « parler à grand mère ». Ces mots d'enfant firent sourire Thémis, ne pouvant s'empêcher de penser qu'ils étaient l'innocence même. Tandis que son esprit voguait à nouveau entre la tombe de sa mère et les prénoms qu'elle aurait pu donner à sa fille, des bruits de pas dans la neige se firent entendre. La demoiselle tourna la tête dans la direction du bruit et elle remarqua un petit garçon qui approchait. Ce dernier n'étant pas encore à portée de voix, elle attendit qu'il s'approche d'avantage pour enfin lui dire gentiment :

« Tu as perdu ta maman mon petit ? »

Le petit garçon répondit d'un signe de tête que non et si Thémis était inquiète de le voir seul dans un tel endroit, elle prit le parti de le croire. Sa mère était peut-être en train de se recueillir … D'autant plus qu'il n'avait pas l'air d'un petit garçon des rues mais plutôt d'un riche héritier. Erys demanda si elle pouvait jouer avec lui et si l'idée pouvait paraître étrange en de telles circonstances, sa mère le lui accorda après avoir rajusté sa capuche. Tandis que les deux enfants commençaient à faire connaissance, la métisse en profita pour se recueillir en silence. Une dizaine de minutes s'étaient écoulées lorsque de nouveaux pas se firent entendre, la neige crissant sous leur poids. La fille du Consul se retourna dans la direction des pas, espérant qu'il s'agisse de la mère du petit garçon. La jeune femme qui approchait était plutôt grande, blonde à l'image de la plupart des Astorgs et richement vêtue. Thémis douta un instant qu'elle fusse la mère du petit car cette dernière lui semblait bien trop jeune pour que ce soit le cas mais lorsqu'elle se présenta, toute ambiguïté fut levée.

« N'ayez crainte, votre fils jouait simplement avec ma fille, il ne nous a en rien dérangé. » répondit avec le sourire la jeune femme, « Enchantée de faire votre connaissance Dame Ashelia, Louca. » ajouta-t-elle avec un petit signe de tête respectueux tandis que les deux enfants se demandaient ce qu'ils devaient faire.

L'élémentaire sourit tendrement à sa petite fille et cette dernière éprouva le besoin de se rapprocher d'elle. Intriguée par ce comportement, la jeune mère ne comprit pas pourquoi l'enfant agissait de la sorte avant de se souvenir du regard étrange que les gens portaient sur elle dans sa cité natale, sans oser rien lui dire lorsqu'ils reconnaissaient sa mère ou son père. Elios avait eu beaucoup plus de chance de ce point de vue là, ayant hérité des yeux de grand père maternel et de la chevelure originelle de sa mère tandis que sa grande sœur avait les yeux vert et la chevelure rousse de son père et de ses grands parents. Elle devait ignorer que dans cette cité, une petite rousse aux yeux verts était de coutume. La petite fille entoura les jambes de sa mère dans ses bras et cette dernière posa sur sa tête sa main droite, ayant remarqué le regard insistant de son interlocutrice, elle se décida à répondre calmement, sans se départir de son sourire :


« Je me nomme Kriista Ehrensvärd, et voici ma fille, Erys. Nous vivons dans le quartier nord du palais dans la demeure de ma mère. Peut-être la connaissiez-vous, elle se nommait Kristina Ehrensvärd. »

La jeune femme avait choisi de prendre le nom de sa mère pour éviter d'éveiller les soupçons. Erys quant à elle n'avait pas protesté, habituée à ce nom d'emprunt pour des raisons de sécurité évidente. Si l'enfant était jeune, elle comprenait facilement que leurs vies n’étaient pas assurées dans cette cité. Il y avait peu de chance qu'elle connaisse Kristina et quand bien même, cela ne changeait rien.

« Je me montre curieuse mais auriez-vous par rendu visite à un défunt ? »

[ Désolée, je n'ai pas fait de RP depuis longtemps, je n'ai pas réussi à créer une ouverture suffisante Embarassed ]
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Ashelia
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Re: [DA] Retour aux sources (pv Ashelia)
   [DA] Retour aux sources (pv Ashelia) EmptyMer 13 Fév - 10:27

La solitude était un sentiment destructeur, surtout quand celle ci s'avérait mentale et ne pouvait trouver de compagnie suffisante, l'astorg en subissait dès lors la souffrance quand à l'identité de la famille Ehrensvärd. Elle était consciente de ne pas pouvoir connaître la totalité des habitants de Storghein mais elle ne se doutait pas être à ce point défaillante à ce sujet, elle allait devoir se mettre à la page et en apprendre davantage sur cette famille inconnue à son répertoire de connaissance en tout genre, elle pourrait s'avérer utile. Dans un sourire presque angélique et une intonation fluide comme l'air, la jeune comtesse répondit à son interlocutrice avec décontraction mais délicatesse, de telle manière à s'attirer ses louanges.

"Il semblerait que ma mémoire défaille ou que je ne connaisse en aucun cas votre famille, cela ne me dit strictement rien ! Mais nous pourrions combler cette inculture autour d'une bonne tasse de chocolat ? Je serai ravie de faire votre connaissance, ma demeure se trouve non loin de là, nous pourrions discuter au chaud. Qu'en dites vous ?"

Ashelia était une fine politicienne, quand elle réfléchissait avant d'agir bien évidemment, elle avait le don pour obtenir ce qu'elle désirait mais ce n'était pas anodin, une Armstrong obtenait toujours ce qu'elle souhaitait et les femmes de cette noble maison n'avait pas manqué de souligner ce dicton passant de génération en génération au sein de la famille. Le vent soufflait d'une froideur de plus en plus violente, la conseillère d'un naturel habitué à ce genre de température en était même arrivé à craindre ce froid pourtant si régulier dans les montagnes nordiques.

"Nous devons nous trouver sur l'une des régions les plus froides de la cité, les cimetières attisent la glace et l'effroi sans doute. Je n'ai jamais aimé me rendre ici, c'est triste de ne serait-ce s'imaginer passer tout le restant de notre mort dans un lieux si lugubre. J'en ai des frissons."

La désillusion d'un temps passé remémorait à la jeune femme ce qui l'avait poussé à se rendre dans ces lieux, ce qui l'avait amené à donner ces quelques larmes aux plus ignobles des défunts et elle se tût afin de réfléchir à la réponse qu'elle pouvait offrir à Kriista. Ce n'était pas une vérité dure à avouer, c'était un seulement un souvenir qu'elle désirait oublier mais qui ne cesserait de la hanter jusqu'à la fin de ces jours. Tandis qu'elle se tourna en direction de la tombe paternel, elle s'exclama avec lassitude et amertume envers cette inconnue qui s'interrogeait sur sa présence en ce lieu.

"Mon père. J'ai été voir mon père, défunt comte Armstrong et illustre conseiller auprès de notre Oblat avant moi. C'est une sombre page qui se tourne mais je m'efforce d'aller vers l'avant et de ne jamais me retourner, le passé s'inscrit dans le sang et on ne peut pas retourner en arrière."

L'astorg se montrait nostalgique ou à plus proprement parler, philosophe car en effet elle n'avait jamais apprécié son père à son plus grand malheur. Elle tentait tant bien que mal de refléter une image positive de cet homme ignoble envers les siens mais c'était dur de trouver les arguments justes à ce mensonge. Dans une tentative désespérée de détourner la pensée de son interlocutrice, elle l'interrogea du pareil au même sur sa présence en ces lieux, se doutant qu'elle rendait tout simplement visite à une personne chère à son coeur.

"Et vous, à qui rendiez vous visite ?"

Ces mots sortirent avec un naturel surprenant, elle se fichait du pourquoi du comment et pourtant, elle arrivait à faire résonner comme un semblant de compassion dans ses brèves paroles. Elle observait la jeune femme qui se trouvait en face d'elle avec un regard emplie de piété, la raison ne désirait se retrouver au près d'un feu de cheminée mais le coeur et la cupidité l'avait poussé à ne pas abandonner cette connaissance. Comme si elle désirait amadouer la mère par le biais de la fillette, elle interpella cette dernière en l'invitant à jouer avec Louca au manoir Armstrong, ils avaient l'air de plutôt bien s'entendre, autant en profiter.

"Comment vas-tu Erys ? Cela te plairait-il de venir jouer avec Louca ? Si ta mère est d'accord, ce serait un plaisir pour moi de te laisser jouer paisiblement avec mon petit chéri."

Elle possédait ce sourire qui d'un simple coup d'oeil rendait irrésistible la moindre de ses demandes, la petite fille n'avait pas besoin de ça pour accepter mais la mère semblait plus prudente et moins enclin à se rendre chez une vague connaissance qui plus est rencontrée au cimetière mais après tout, qui ne tentait rien à rien : Ashelia aimait connaître ses compatriotes, notamment quand ils avaient l'air nobles et riches, et elle désirait connaître cette Kriista.
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Re: [DA] Retour aux sources (pv Ashelia)
   [DA] Retour aux sources (pv Ashelia) EmptyDim 17 Fév - 8:31

En venant dans la cité de ses ancêtres maternels, la jeune femme avait pleinement conscience de ce qu'elle entreprenait et des risques qu'elle consentait à prendre. Il avait d'ailleurs était particulièrement difficile de convaincre son époux de la laisser entreprendre un tel périple, d'autant plus en compagnie de leur fille aînée pourtant, Thémis Clari ne manquait pas d’arguments pour convaincre l'homme bourru qu'elle avait épousé, bien au contraire, elle savait se montrer persuasive et, plus encore, avait su trouver les mots nécessaires. Si Soren n'avait pas été totalement convaincu, il avait compris qu'elle réaliserait le voyage, avec ou sans sa bénédiction. Aussi le Capitaine avait-il pris soin de veiller aux détails de l'expédition, lui offrant une monture fraîche et pimpante alors que son cœur saignait encore de la perte de Lune durant la dernière grande bataille. Il avait fait vérifier son arme avant le départ et n'avait pas manqué de lui rappeler les recommandations d'usage ce qui, bien entendu, n'avait pas manqué non plus de faire sourire tant la mère que l'enfant. Pourtant, face à l'inconnue qui la suspectait de mentir, l'élémentaire se sentait comme une enfant prise au piège. Seule son éducation poussée parmi les plus hautes sphères de la société lui permettait de rester de marbre et de ne rien laisser échapper de son sourire. Il était évident qu'elle risquait de s'attirer des ennuis si son nom transparaissait ou encore, si quelqu'un venait à douter de ses origines. Fort heureusement pour elle, l'histoire de sa mère n'était connue que de quelques Compagnons, Joris, Annabeth à qui elle avait du se confier malgré elle et pour finir, l'Oblat en personne. Sans doutes l'ancien Consort de cette dernière était-il au courant mais quoi qu'il en soit, cela ne changeait rien. Sa mère était connue pour avoir été une remarquable Compagnon jusqu'à l'apparition de la maladie qui l'avait emportée, des années plus tard.

Tandis que la jeune femme qui lui faisait face semblait réfléchir à ce qu'elle venait d'annoncer, sa petite fille pressa sa main dans la sienne et la professeure reporta son attention bien malgré elle sur l'enfant qu'elle gratifia d'un sourire d'une profonde douceur. La petite fille semblait vouloir quelque chose sans oser le formuler aussi sa mère la prit-elle dans ses bras pour la rassurer. Une fois hors de portée des deux autres, Erys approcha ses lèvres de l'oreille gauche de sa mère pour y murmurer un secret. Elle s'ennuyait, la situation aurait fait rire n'importe quelle maman du monde et un sourire complice s'esquissa sur le visage de la jeune Henrick. Elle reposa l'enfant et lui intima d'aller jouer si elle le souhaitait. La petite fille hésita mais ne se fit pas prier plus que cela et Thémis pu reporter son attention sur son interlocutrice. La proposition de la comtesse était un piège, c'était tellement évident que cela en devenait grotesque pourtant, la jeune Cydienne savait qu'elle ne pouvait pas refuser l'offre sans paraître à tout le moins grossière et dans la pire des éventualités, suspecte, ce que bien entendu, elle ne pouvait pas se permettre.


« Je serais ravie de partie une tasse de chocolat en votre compagnie » répondit-elle avec calme, un sourire paisible sur ses traits, « Je vous suis fort aise d'une telle proposition et vous en remercie même si, je dois vous l'avouer, je ne suis guère étonnée que vous ne connaissiez point ma famille. »

La métisse savait qu'elle se devait d'être prudente et jouer avec les mots était un art qu'elle pratique à merveille depuis sa plus tendre enfance. L'ironie était une arme redoutable entre les mains habiles d'une femme, dans une cité où elle n'avait aucun pouvoir politique, Thémis avait cependant su tirer ses épingles du jeu et devenir une redoutable adversaire pour les hommes mal avisés du Sénat. Son cousin était sans doutes le seul sur lequel elle ne pouvait pas avoir d'emprise mais peu lui importait car elle ne se servait jamais de ce charisme naturel ou de son talent d'élocution que pour préserver les intérêts de son père. En soit, il fallait avouer que le Consul n'avait souvent pas besoin d'elle pour se sortir de mauvaises passes, il était aguerri et suffisamment sage pour anticiper toutes inconvenances et la régler au mieux. La remarque suivante de son interlocutrice la tira de ses pensées. Amusée par la réflexion, elle s'abstint de commentaires. A son sens, seul le corps mourait et la médecin espérait bien que l'âme perdurait pour ne jamais mourir et ne jamais être séparée des siens.

La jeune femme comprit au changement de ton que sa question avait dérangé la jeune inconnue qui lui faisait face pourtant, sa curiosité l'empêcha de se montrer touchée. Elle avait dévoilé son identité et la raison de sa venue, il ne lui apparaissait pas inconvenant que d'en demander de même à son interlocutrice. Elle apprit ainsi qu'elle rendait visite à son père, ancien conseiller de l'Oblat dont elle ne connaissait rien. A vrai dire, Thémis ne s'était jamais intéressée à la politique Astorg si ce n'était pour tenter d'y mettre la pagaille quand le temps et l'énergie ne lui faisaient pas défaut durant son adolescence tumultueuse. Cependant, elle comprit rapidement qu'elle avait tout intérêt à faire semblant d'en avoir entendu parler si elle tenait à sa couverture.


« Je vous présente mes sincères condoléances, il est difficile de perdre un proche. » répondit-elle avec simplicité mais avec chaleur, « Je pense cependant que le passé ne doit pas être oublié, il faut savoir être fière de ses origines et apprendre à ne pas répéter les erreurs d'antan. Et puis, il serait sans doutes peu opportun de grandir en oubliant les bons souvenirs ... »

De sa mère, Thémis n'avait que peu de souvenirs en dehors de cette journée sur son lit de mort mais elle gardait de cette femme un sentiment d'amour et de tendresse si longtemps retenu et surtout, cette demande de pardon qui expliquait tant de choses. Kristina n'avait pas choisi son destin mais toute sa vie durant, elle l'avait maudit et avait regretté ses mensonges. Si dans un premier temps elle avait souhaité attenter à la vie de son époux, cette envie s'était envolée bien vite, au fil des sentiments qui s'étaient noués entre eux. Elle avait sûrement espéré que jamais la vérité n'éclaterait et jusqu'au jour de sa mort, elle avait aimé éperdument son cher mari et sa précieuse petite princesse aux yeux de glace.

« Comme vous pouvez le constater, je rendais visite à ma défunte mère » répondit-elle avec douceur en désignant d'un geste léger la pierre tombale derrière elle, « Il fallait qu'Erys la rencontre. »

Car telle était l'origine de sa venue dans les terres du nord. Jamais elle n'aurait eu l'idée de remettre les pieds sur ces terres sans la demande pressante de l'enfant de connaître ses origines. La petite rousse aux yeux verts se devaient de comprendre sa différence et pour l'accepter, elle devait apprendre à accepter ses origines. La jeune femme interpella l'enfant et Thémis se rassura d'avoir tant insister auprès de son père pour lui apprendre les balbutiements de la langue Astorg. Fort heureusement pour la petite fille, entendre parler cette langue à la maison lui en avait donné les bases. L'enfant cependant était beaucoup plus timide qu'elle en avait l'air, habituée aux brimades dans sa cité natale, elle se tourna vers sa mère et alla se blottir dans les bras de cette dernière, ne prenant pas la peine de répondre à l'invitation de la comtesse.

« Veuillez l'excuser, elle est particulièrement timide. » expliqua sa mère, « Nous acceptons avec plaisir votre invitation, je suis certaine que les enfants s'amuseront beaucoup plus à l'abri du vent. »
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Re: [DA] Retour aux sources (pv Ashelia)
   [DA] Retour aux sources (pv Ashelia) EmptyJeu 7 Mar - 10:01

Les Hommes avaient leur destin tracé depuis leur naissance, cette voilure que l'on nommait la vie ne cessait de se coudre des innombrables vies qui naquirent les unes après les autres au fil du temps et dont le destin s'inscrivait jour après jour par la simple volonté des dieux. Les êtres humains n'étaient que de simple outils au service de puissantes divinités, confortablement installées sur leur trône à passer le temps en secouant la vie des Hommes d'un ou deux caprices. Ashelia n'avait jamais désiré être un outil, son cerveau lui permettait de réfléchir et donc d'agir à sa guise; la dévotion n'était pas une chose qui lui tenait à coeur et puis elle n'avait jamais apprécié le fait qu'on lui dicte sa conduite. La comtesse n'était pas n'importe qui et elle se plaisait à le croire, sa noblesse et le prestige de sa maison lui apportaient tout ce dont on pouvait rêver mais elle n'en avait jamais assez, elle désirait la puissance ou plutôt être importante dans la blanche cité de Storghein. Pour se faire, l'astorg n'avait d'autres choix que de plaire aux sujets de l'Oblat et de lutter dans la jungle qu'était le monde politique, c'était une profession qu'elle avait choisi d'assumer mais il était plutôt difficile de s'en sortir dans ce monde de requins prêt à tout pour obtenir ce qu'ils souhaitent. La conseillère avait donc préparé ses propres défenses tout en aiguisant ses attaques, elle devait se montrer infaillible et ne jamais laisser la moindre opportunité à ses potentiels détracteurs afin de préserver ses acquis et le développement de son importance dans la forteresse des neiges.

La belle blonde avait réussi à convaincre son interlocutrice de se rendre à son manoir afin de discuter dans de meilleures conditions, le vent glacial du Nord frappait de plein fouet le petit groupe et l'astorg pouvait se montrer frileuse quand la fatigue s'invitait à la météo désastreuse. La voiture de la comtesse vint à l'encontre de celle-ci et de son amie d'un jour, ils montèrent un par un à l'intérieur et ils purent enfin prendre direction vers le non moins réputé manoir Armstrong. C'était un plaisir pour Ashelia que d'inviter une notable chez elle, un moyen d'étaler sa puissance et d'étendre son réseau de connaissance, ce qui n'était pas à négliger dans le monde de la politique.


"Le voyage ne devrait pas être trop long. J'espère que vous n'êtes pas malade en voiture, je me verrai mal à l'aise de vous désappointer mesdemoiselles. J'ai hâte de me retrouver devant un bon feu de cheminée, loin de cette froideur annuelle."

L'astorg n'avait pas un tempérament facile à dompter, elle était plutôt tenace quand on ne cédait pas à ses caprices et elle était en quelques sorte une lionne, elle n'abandonnait jamais et détruisait jusqu'au bout ceux qui se mettait en travers de sa route. Elle n'était certes pas une guerrière de renomme mais elle avait le don d'atteindre le coeur des gens et de savoir leur parler, ce qui n'était pas une qualité à négliger. Ses parents l'avaient éduquer de telle sorte à ce qu'elle ne cesse d'éprouver le désir de réussir, c'était un but qui n'avait pas de finalité mais qui lui permettait de donner le meilleur de soi même et d'avoir ce que l'on appelle de l'ambition. Son destin était peut être déjà tout tracé mais les dieux eux mêmes devaient être impuissants face à la volonté des Hommes, c'était en tout cas ce que la conseillère pensait. Les portails de la somptueuse demeure se dessinait au loin, l'élégant jardin de la maison également et le manoir tout entier par la suite : ils étaient arrivés à destination.

"Nous voilà arrivés, que disais je à l'instant, nous n'avons pas mis beaucoup de temps. J'espère que ma demeure sera à votre goût, ma très chère Kriista."

Ashelia regardait son hôte avec ce sourire charmant qui charmerait même un moine, elle n'avait pas la langue dans sa poche mais elle n'avait pas non plus son charme si charismatique sous une cape, c'était ce qui définissait en quelques sortes les atouts de la politicienne. Le manoir se composait d'une imposante bâtisse entouré d'un jardin enneigé, débordant de vitalité durant la fraîche saison printanière, qui lui même était délimité par une barrière de pierre où seul un portail de fer forgé donnait l’accès à la propriété. C'était là tout le faste d'une des plus riches familles de Storghein, la maison possédait deux petites ailes sur le côté et la partie principale du manoir n'en restait pas moins imposant. Margaerys, la dame de compagnie d'Ashelia, vint à la rencontre du véhicule afin d'accueillir comme il se devait la maîtresse de maison et ses invités, c'était encore là une pleine démonstration de noblesse.

"Enchantée d'accueillir les hôtes de notre lady. Je me nomme Margaerys, pour vous servir mesdames."

"Margerys, veuillez prendre soin de préparer une salle afin que moi et mon invitée puissions bavarder autour d'un goûter. Et dépêchons, ce froid m'agace au plus haut point !"

Les employés de la demeure Armstrong avait été dressé à l'emploi, rien ne débordait et tout était calculé au centimètre prés. La comtesse paraissait capricieuse mais il était tout naturel pour elle d'agir ainsi, elle avait été élevée de cette manière et puis tout le monde s'y était habitué, elle exigeait simplement le meilleur d'elle même comme de son entourage. Les enfants partirent en direction de la salle de jeu, c'était une salle emplie de souvenirs pour l'astorg mais elle préférait s'abstenir de ce moment de nostalgie, elle avait bien trop souffert aujourd'hui. Les deux blondes se rendirent par la suite dans le salon comtale, un petit salon réservé aux rendez vous d'importance qui était orienté vers les magnifiques jardins de la propriété et qui telle une véranda permet d'observer le paysage.

"Ne trouvez-vous pas la vue tout simplement excellente ? Mon père et mon grand-père, et leurs pères avant eux j'imagine, aimaient accueillir nos hôtes de marque ici. Je perpétue cette tradition mais j'y amène également mes amies, c'est une façon de jouir du potentiel de cette pièce un peu plus souvent que de coutume. Me permettriez-vous une question quelque peu indiscrète ? Étiez vous proche de votre mère ? La mienne était encore plus froide que nos murailles et un peu trop distante à mon goût pour tout vous avouer et j'ose penser que cela n'a pas changé avec le temps, je ne sais pas si il en est ainsi pour la plupart des mères."

Leur discussion du cimetière avait amené dans l'esprit de la politicienne une foule de questions, certaines n'avaient aucun sens mais d'autres mettaient la jeune femme plutôt mal à l'aise. Elle n'était pas comme le commun des mortels, c'était un fait hérité de par sa noble naissance mais il lui restait à savoir si c'était dans le bon sens du terme, ou si ce n'était plutôt pas dans le mauvais. C'était peut être bête de s'interroger sur ce genre de chose, mais ce l'était encore plus que de ne pas avoir de réponse face à une question aussi ridicule.
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Thémis
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Nombre de messages : 212
Âge : 29
Race et âge : Cydienne (Astorg), 35 ans
Cité : Cydonia
Métier : élémentaire, médecin

Feuille de personnage
Compétences: Manipulation de l'eau, soin, transformation animalière (loup, souris, aigle royal, tigre, jument)
Compétences bonus: faveur divine de Callista, charisme
Réputation :
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   [DA] Retour aux sources (pv Ashelia) EmptySam 4 Mai - 13:10

Voilà fort longtemps que la jeune femme n'étais pas venue dans sa cité natale. Il était vrai qu'elle n'avait jamais vécu à Storghein cependant, elle se sentait irrémédiablement attirée par cette cité qu'elle n'avait pas eut l'occasion de connaître. Sa mère y avait vécu, seule et honteusement nommée « traîtresse » par celui qu'elle avait aimé jusqu'à son dernier souffle. Thémis aurait tout donné pour quelques heures volées en compagnie de sa défunte génitrice. Les quelques heures que les dieux lui avaient accordées semblaient tellement misérables au regard d'une vie … Pour autant, elles avaient été riches d'émotions et c'était sans doutes cela qu'elle avait eu envie de transmettre à son tour à son aînée. Erys était désormais en âge de comprendre, elle serait bientôt une jeune fille qui entrerait à son tour dans la valse du monde et c'était important qu'elle y soit préparée. Pour cela, l'enfant devait appréhender les tenants et les aboutissants de son existence et pour se faire, en tant que mère, l'élémentaire se devait de lui présenter sa grand-mère, cette cité qu'elle avait fui et son histoire. Etre métisse devait être une force pour l'enfant et non un fardeau, tel était le message que la jeune femme espérait lui faire passer.

Thémis Clari avait beaucoup souffert de son ignorance petite fille. Elle voyait le monde à travers les yeux d'une Cydienne quant tous la savaient métissée et plus encore, avec l'engeance interdite. Lorsque la vérité avait éclaté, son propre univers s'était effondré. La jeune enfant qu'elle était à l'époque avait très mal vécu cette différence et le fossé qui s'était dressé entre le monde et sa personne s'était fait de plus en plus profond, de plus en plus marqué si bien qu'elle s'était enfermée dans un mutisme et une effronterie permanente. Flynn avait été un élément salvateur de son existence ainsi que le Directeur du Monastère. Les deux hommes avaient su dompter la bête qu'elle était devenue et plus encore, ils avaient su calmer son âme et apaiser son cœur. Petit à petit, ils avaient comblé les failles, si bien qu'elle s'était ouverte au monde. Plutôt que de le craindre, Thémis s'était mis à l'affronter, à le dompter à son tour et elle ne regrettait en rien d'avoir repris les rênes de sa vie. Craignant que son enfant ne subisse bien pire que ce qu'elle même avait vécu par le passé, elle avait préféré prendre les devants et, contre l'avis de son père et celui de son époux, lui révéler la vérité sur ses différences. Rousse, elle dénotait quelque peu parmi ses camarades et cela ne s'arrangerait malheureusement pas avec l'âge.

Le chemin avait été particulièrement long jusqu'à la cité des neiges éternelles. L'héritière des Clari appréciait chaque pas, chaque parcelle de paysage mais l'enfant s'ennuyait si bien qu'elle avait du accélérer le pas. Peu importait au fond car cela faisait bien longtemps qu'elle rêvait de retourner à Storghein dans d'autres circonstances que celles qui l'avaient poussé à s'y rendre de prime abord par le passé. Être une informatrice pour enquiquiner son père avait été un jeu durant un temps mais aujourd'hui, ce passé était oublié. Loin derrière elle, si loin qu'elle avait même du mal à se rappeler avoir jouer un jour ce rôle. La visite au cimetière lui avait plus de bien que de mal même si elle l'appréhendait énormément. La petite fille s'était montrée attentive, avait posé de nombreuses questions et s'était révélée bien plus éclairée qu'elle ne le montrait de bonne grâce durant ses heures de leçons. Cela avait réchauffé le cœur de sa mère au point d'avoir apprécié sincèrement ce précieux moment avec elle. Apaisée par le fait que sa fille se sentait mieux dans sa peau, la jeune femme était prête à repartir. Le destin en avait visiblement décidé autrement mais au fond, cela ne la dérangeait pas.

Cette jeune Astorg, nommée Ashelia Armstrong, semblait sincère et gentille. Il y avait bien longtemps que la jeune Henrick ne s'était pas permis quelques plaisirs simples comme une discussion avec une « amie ». Le Joyau n'offrait pas de nombreuses amies à la jeune héritière de la plus puissante famille de cette dernière. La plupart des femmes qui la côtoyait étaient des nobles en quête de pouvoir et de puissance ou prêtes à tout pour placer leurs fils, frères et maris bien qu'elle n'en eut aucun pouvoir. Cette petite parenthèse était donc bienvenue et ce, même si elle se devait de rester prudente car si son interlocutrice découvrait son identité, elle risquait d'avoir de gros ennuis. Rester anonyme était réellement important.

Les deux métisses suivirent la jeune femme dans le froid mordant de la cité nordique. Plutôt réticente à l'idée de ne pas s'y rendre à pied, Thémis n'en monta pas moins pour autant dans le véhicule de son hôtesse. La prudence aurait du lui souffler de se montrer plus prudente certes, mais elle ne souhaitait pas éveiller les soupçons chez la comtesse et encore moins se montrer impolie ou irrespectueuse. La petite fille en revanche paraissait enchantée à l'idée d'emprunter la voiture de la noble dame, un sourire dans un premier temps timide se fit beaucoup plus rayonnant lorsqu'elle pénétra dans cette dernière.


« Votre hâte est partagée, le froid se fait particulièrement mordant en ces périodes. » répondit calmement Thémis, « Je pense que le sourire de ma fille en dit long, m'est avis qu'elle ne sera pas malade si ce n'est de jalousie. »

Un sourire complice et taquin naquit sur les lèvres de la demoiselle. La petite Erys, en était-elle certaine, ne tarderait pas à lui dire à quel point elle souhaitait avoir pareil voiture chez elle. Bien entendu, elle bouderait en apprenant que ce n'était pas possible car si ses parents cultivaient une chose c'était bel et bien la simplicité et la discrétion, mais l'enfant n'en démordrait pas moins. Cela promettait de longues heures de discussions en perspective mais pour autant, la jeune Astorg n'en était qu'amusée. Sa fille était encore à un âge où ce genre de comportements demeuraient plus amusants que gênants.

« Vous semblez être une femme demandée et importante, oserais-je vous demander votre domaine de compétences auprès de notre chère Oblat ? J'avoue être très curieuse et si ma question vous offusque, j'en suis sincèrement désolée. »

Elle arbora un sourire doux mais également quelque peu timide. La discussion lui semblait laborieuse mais en même temps fort agréable. La médecin avait grandement besoin de parler, de partager avec quelqu'un de désintéressé un morceau de vie mais en parallèle, cela faisait tellement longtemps qu'elle n'avait pas entrepris une relation de la sorte qu'elle se sentait quelque peu pataude et hésitante, sans doutes son interlocutrice trouverait-elle cela étrange mais elle plaiderait bien volontiers les derniers rudes mois qui l'avaient quelque peu coupée du monde.

La demeure de son hôtesse était magnifique. Le détail de l'architecture laissa la fille du Consul sans voix et elle s'abîma à regarder le manoir tant elle le trouvait beau. N'ayant jamais été sensible à l'art nordique, la jeune Henrick avait toujours trouvé le palais de l'Oblat des plus raffiné mais elle devait bien avouer que cette maisonnée-ci était également parmi les plus belles de la cité. Ce n'était pas pour lui déplaire elle qui appréciait grandement ce genre de bâtisses.


« Votre demeure est magnifique » souffla-t-elle pour toute réponse.

La Cydienne observa plus encore la demeure. Le manoir possédait un bâtiment principal entouré d'un charmant jardin pour l'heure enneigé. Ce dernier avait pour bornage une barrière de pierres où trônait un portail de fer forgé. Le tout formait un ensemble cohérent et prestigieux à en couper le souffle. Une femme vint à la rencontre du véhicule et se présenta. Thémis lui sourit avec douceur mais préféra laisser à son interlocutrice le soin de les présenter. Erys quant à elle observait la demeure d'un air ébahi. Elle suivit la comtesse sans oser dire mot jusqu'à un petit salon privé dont la véranda donnait sur le jardin.


« Je crains ne pas avoir la qualité d'hôte de marque mais je suis charmée par l'endroit. » avoua-t-elle, les joues quelques peu rosies.

Il n'était là qu'un petit mensonge et fort heureusement, sa petite fille était trop loin pour l'entendre. Si elle acceptait de jouer le jeu, sans doutes cette remarque aurait-elle pu la vexer. Fière de ses origines, elle appliquait à la lettre les directives de son grand père à ce sujet et se montrait des plus fières de sa lignée. La petite demoiselle était occupée par la salle de jeux et en semblait même avoir oublié sa timidité maladive.


« J'aurais souhaité qu'elle le fusse plus mais cela n'était guère possible. J'ai passé mon enfance séparée d'elle, je n'ai que peu de souvenirs en commun mais les rares moments que nous avons passé ensemble restent néanmoins gravés dans ma mémoire … Je suis désolée pour vous, je suppose qu'il n'a pas du être facile de grandir sans elle mais si je puis me permettre, vous me semblez tellement aimante avec votre fils que vous n'avez pas de soucis à vous faire. Le rôle de mère est difficile, peut-être avait-elle des obligations qui l'empêchaient de se trouver auprès de vous ? »

La discussion s'engageait sur un chemin houleux. Par trop consciente que sa réponse susciterait de nouvelles interrogations chez son interlocutrice, la jeune femme se dit qu'elle devait faire en sorte de détourner cette dernière. Cependant, elle ignorait de quoi parler et si de nombreuses questions demeuraient dans son esprit, la plupart étaient exclues. Elle ne pouvait pas se permettre de mettre mal à l'aise son hôtesse. Pour autant, cette dernière semblait si affectée qu'elle se sentit quelque peu obligée de poursuivre :

« Vous ne semblez pas avoir eu des relations particulièrement heureuses avec vos parents, me tromperais-je ? Vous parlez de votre père et de votre mère avec une certaine froideur. »

Le sourire se fit plus compatissant, plus doux. Pour autant, la jeune femme savait qu'il était dangereux de poser de telles questions, dangereux également de les imposer à la personne. Elle était cependant attristée par la jeune femme et plus encore, elle avait envie de partager quelque chose avec elle. Son empathie naturelle jouait certainement en sa défaveur mais en ce moment même, cela lui importait peu. Elle avait sincèrement envie d'écouter la jeune femme et d'en apprendre plus sur elle car c'était la première fois qu'on se confiait à elle d'un air totalement désintéressé.

« Si vous me le permettez, je vais à mon tour vous poser une question indiscrète. Vous me semblez bien jeune pour avoir un fils aussi âgé, se pourrait-il que votre colère envers vos parents soit due à un mariage arrangé et forcé durant votre jeune adolescence ? Je me vois désolée de vous poser la question mais je vous trouve fort courageuse d'élever un enfant malgré votre jeunesse. Si je me suis fourvoyée, veuillez m'en excuser ... »

[ Je suis sincèrement désolée, je suis tombée malade et je ne parvenais pas à te répondre, j'espère que tu ne m'en voudras pas et que cette réponse te conviendra ! Embarassed ]
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