[FA] Les bienfaits des flammes [PV: Lunielle] [termine]

Bruyante et sale...
C'est ainsi qu'elle qualifiait cette cité. On était bien loin de l'ordre et l'harmonie qui régnait à Hoshizora ou Amamizu. Trois ans qu'elles vivaient là et pourtant la jinmen ne s'était jamais acclimatée à ces gens, ni à leurs coutumes ou leur mode de vie, encore moins à leur cuisine! Elle avait passé la moitié de la matinée à rechercher un forgeron digne de ce nom. Elle était déjà tellement honteuse de devoir faire appel au service d'un maître de l'acier alors au moins que se soit un des meilleur. Mais dans cette cité immense, ce genre de chose n'était pas aisé à trouver, chacun se targuait d'être le plus compétent et ses contacts dans le milieu du mercenariat lui donnèrent des avis divergents.

Cependant, un nom revint deux fois à ses oreilles... Lunielle. Déjà en soit une femme forgeron dans une cité machiste comme celle-là était assez inhabituel, mais de plus, il s'agissait ici d'une elfe! Et cela séduit immédiatement la jinmen. Elle avait certes put se rendre compte que les elfes de ce côté-ci des montagnes étaient moins sacrés que ceux qui vivaient dans ses terres natales. Cependant ils demeuraient des êtres pour qui elle avait un profond respect. Il était pour elle inconcevable qu'un des leur se prétende forgeron sans être une personne capable!
De plus les échos qu'elle avait eu était plus que positifs, aussi se décida t-elle à trouver son échoppe et à lui faire part de son « problème ». Les rues de l'agora étaient noires de monde et la pluie fine qui tombait par intermittence ne parvenait pas à réduire le nombre de badauds. En y repensant elle devrait se dire qu'il était stupide de s'en vouloir ainsi, d'autant qu'elle avait une nouvelle fois sauvé sa vie et celle de sa protégée pour sacrifier celle de loyaux sujets de l'empereur. Mais c'était plus fort qu'elle, son sabre avait plus de valeur que sa vie à ses yeux et le maltraiter ainsi n'était pas digne de son entraînement!

Elle devait se douter que leur tranquillité ne durerait pas éternellement et aurait même dû louer les esprits d'avoir eu un tel répis. Depuis qu'elle et Rin avait quitté Oyashima, elles n'avaient plus eu à essuyer une seule tentative. Aussi son attention s'était progressivement relâchée au fil des années, mais que se soit à ce point là était criminel. C'est Rin qui avait repérée les assassins au dernier moment et elle qui avait cru bon de croiser le fer avec l'un d'eux. A cet instant Meïan avait cru que son coeur allait cesser de battre. L'hôtel dans lequel elles avait loué une chambre s'était retrouvé assailli et de la fenêtre surgissait déjà un second agresseur tandis que sa protégée affrontait son premier vrai ennemi dans l'entrebâillement de la porte.

Un parfum de fleur la tira de ses pensées, voilà un parfum agréable et l'harmonie aurait pu être sans tout ce monde et les coups de marteaux répétés provenant de la forge attenante. Quelle idée de juxtaposer des commerces aussi différents! Quoiqu'il en soit en voyant l'enseigne, elle sut qu'elle était arrivé à bon port. Elle regarda à deux fois avant de pénétrer prudemment dans l'édifice, ses sens étaient de nouveaux aiguisés, l'attaque de la veille avait réveillé son instinct.

Il faisait assez sombre dans la boutique qui n'était éclairée que par l'immense fourneau qui occupait une bonne partie de l'espace, des armes étaient suspendu ça et là, certaines posées sur des étagères, d'autres sur des présentoirs réservés à cet effet. La chaleur était suffocante et la jeune femme, de sa taille, qui lui tournait le dos, occupée à marteler ce qui ressemblait à la lame d'une dague, était entièrement en sueur. Ses long cheveux ondoyaient au rythme des coups de marteaux qu'elle assenait et elle mit un moment avant de remarquer sa présence. Elle finit par cesser son vacarme et se tourner dans la direction du samuraï. De son visage perlait de grosses gouttes mais cela n'enlevait rien à sa beauté, ni à la pureté de ses traits. Son regard n'avait rien d'amicale et le gris qu'il arborait était aussi froid que l'acier. Aussi froid que le regard de l'homme qu'elle avait tranché la veille.

Pressée de venir en aide à sa compatriote, elle lui avait jeté une couverture au visage, et lui avait administré un enchainement de coup aussi rapide que dévastateur, puis l'avait balayé. Elle l'avait ensuite abandonné pour se précipiter vers l'entrée où l'adversaire de Rin l'avait fait reculer, laissant l'espace à un de ses complices d'entrer et de la prendre en tenaille. Meïan d'un geste sûr dégaina sa lame et lui trancha le dos dans le même mouvement, le dernier assassin resté dans le couloir lui envoya un couteau de lancer mais elle para le trait avec son arme avant de se jeter sur lui. Cette fois-ci l'échange dura plus longtemps, l'espace confiné, l'empêchait de pleinement déployer ses capacités, elle regretta presque de n'avoir pas dégainé son wakizashi, beaucoup plus court, mais elle répugnait à l'utiliser en combat. Leur duel se déroula tantôt à main nue, tantôt à l'arme blanche, mais il finit par commettre une erreur et la payer de sa vie.
Elle se retourna et comprit aussitôt qu'elle avait été négligente en laissant le premier assaillant en vie, celui-ci abaissait sa lame sur Rin, quand elle s'interposa. Seulement sous l'effet de la panique, sa parade fut très vilaine, plutôt que d'accompagner le geste, elle prit le choc brutalement, sur la partie déjà fragilisée qui se trouvait prêt la garde. L'autre avait frappé comme une brute et leur deux lames souffrirent instantanément de la rencontre.

Meïan serra la main gauche comme le souvenir de cet homme et de son erreur lui revenait à l'esprit. Elle l'avait envoyé rejoindre ses ancêtres tandis que Rin tuait son premier ennemi. Elle prit d'ailleurs bravement la chose, pourtant Meïan se souvenait très bien que la première vie que l'on arrache est une épreuve très douloureuse. Enfin, son mutisme cachait peut-être quelque chose...
Comme elle avait l'intention de Lunielle, elle sortit sa lame d'un geste cérémonial et la présenta à l'horizontal à la forgeronne, la lame posée sur la manche gauche de son kimono pour ne pas l'oxyder avec ses doigts. Avec un accent assez fort, mais sans hésitation elle demanda:
« Pouvez-vous me réparer ceci? »

Elle n'était pas du genre à se perdre en grands discours, d'autant que malgré le fait qu'elle soit ici depuis un moment, elle n'avait jamais vraiment pris la peine de maîtriser les subtilités du cydien. Mais la forgeronne ne devait pas spécialement se préoccuper de cela, ce qu'elle avait sous les yeux était une lame jinmen tel qu'il n'en existait pas par ici, une véritable pièce de collection d'autant qu'il était évident que celui qui l'avait forgé était un grand maître en la matière.

Le temps était à la pluie comme beaucoup de jour ces derniers temps, l’humeur maussade, elle se concentra sur son travail. Elle venait tout juste de rentrer de chez ses parents. Le séjour s’était sacrément bien passé et elle avait pu rencontrer une personne qui lui ressemblait, non pas physiquement mais lui aussi avait perdu sa mémoire. La rencontre avait été sympa et comme il n’avait pas beaucoup de moyen, il était resté quelques temps avec eux. Ils avaient apprit à se connaitre et elle l’appréciait beaucoup, un peu comme un frère. Elle adorerait avoir des frères et des sœurs, cependant elle n’en avait pas eu pour le moment et son père et sa mère n’avait pas jugé bon d’en faire un et maintenant qu’ils étaient un peu trop vieux selon leur dire, elle n’aurait jamais la change d’en avoir. Elle secoua la tête et se concentra sur son travail.

Elle avait commencé tôt ce matin, une commande un peu particulière. Une lame qui devait se tenir entre la dague et l’épée courte. Il était rare d’avoir ce genre de demande, mais la personne qui était venue n’était pas très grande et avait pourtant d’assez grande main. Un pommeau sur mesure attendait déjà dans le coin de la pièce et elle s’était mise à créer la lame, un mélange de fer et de cuivre rendant la lame plus légère et plus lumineuse. Il fallait cependant éviter de se battre avec ce genre de lame car elle n’était pas très, très solide. La personne lui avait finalement dit que c’était une arme de parade et Lunielle avait donc décidé d’y mettre tout son cœur. Elle était donc en ce moment en mode sueur intensive, bossant depuis des heures pour maintenir la lame dans la bonne flamme et ainsi éviter qu’elle ne fige trop vite. Heureusement lorsque la jeune femme passa la porte, elle avait finit de forger la lame et il fallait maintenant la refroidir.

Elle posa donc la lame dans le baquet d’eau juste à côté de l’enclume et détaille sa cliente. Elle eut un haussement de sourcil lorsqu’elle remarqua la race de la jeune femme. Une Jinmen, il était réellement rare d’en voir, il restait le plus souvent chez eux. Cependant elle était contente, son métier lui permettait de voir nombre de personne de nationalité différente et de pouvoir échanger des idées et des connaissances qu’elle n’aurait jamais pu acquérir autrement. Elle cessa un instant de dévisageait la jeune femme lorsque celle ci lui présenta son arme. Une arme de toute beauté elle devait se l’avouer. Les Jinmens étaient doués pour créer des armes concernant leur peuple et dont ils étaient les seuls à pouvoir manier. Elle était réellement impressionné d’avoir une tel arme entre ses mains. Elle la regarda un instant et remarqua ce qui n’allait pas. Une partie de la lame avait été ébréché par une autre lame semblait-il. La réparation était un peu scabreuse mais pas infaisable.

« Je vous en prie, installer vous. Il va me falloir une petite demi-heure, puis je vous proposer une boisson et des gâteaux en attendant ? »

Elle avait parlé doucement pour que celle-ci la comprenne et prenant la lame par le pommeau, elle la déposa délicatement sur l’enclume. Elle avait entendu dire par son père que les lames des samouraïs Jinmens étaient une extension de leur âme. Elle se promettait de tout faire pour en prendre le plus grand soin.

La jinmen crut avoir mal comprit lorsque Lunielle lui annonça en avoir pour une demi-heure, elle pensait que cela prendrait beaucoup plus longtemps. Aussi elle la força à répéter pour être sûre:
« Vous être sûre? Trente minutes? »

La jeune femme confirma qu'elle avait bien compris sa phrase. La guerrière ne masqua pas son étonnement mais se dit qu'elle connaissait mieux son métier qu'elle. Lorsque Meïan était petite, elle avait plusieurs fois été aimantée avec son frère Shirudo par les flammes de la forge du grand maître du clan de l'Hydre. Cependant le vieil homme les chassait immanquablement, il ne laissait personne le voir travailler et ces délais étaient assez importants. Le fait d'être privé ainsi du spectacle avait évidemment eu pour effet de renforcer la curiosité des deux garnements et ils eurent vite fait d'inventer tout un tas de mythes concernant la fabrication de ses fameux créations, que des gens venaient faire fabriquer depuis l'autre bout de l'empire.

La guerrière était donc finalement assez enthousiaste à l'idée de pouvoir assister directement à la réparation de son arme. Ce sujet la préoccupait et elle avait l'impression de jouer un rôle en observant ce qu'il allait advenir de sa lame. La façon révérencieuse dont l'elfe s'était emparé de son arme l'avait partiellement rassurée, peut-être comprendrait-elle l'importance que cette lame revêtait à ses yeux. Elle avait été étonnée de voir les gens faire si peu cas de leurs armes à Erathia, pour la plupart des habitants de ce côté de la montagne, il ne s'agissait que d'instrument au même titre qu'un marteau ou d'une fourche. Et si les soldats les entretenaient avec soin c'était uniquement dans un but pratique.
Meïan ne répondit pas à sa proposition de prendre à boire ou à manger, elle n'avait pas compris ce qu'elle lui disait, toute concentrée qu'elle était sur cette histoire des trente minutes. Elle avait tout de même comprit par le geste accompagnant la parole qu'elle était la bienvenue et pouvait rester, aussi s'avança t-elle dans la forge pour aller se placer à un endroit où elle pourrait tout voir sans toutefois gêner la forgeronne dans son travail. L'immobilité complète qu'elle adopta était le fruit de sa formation, peu de gens sont capables de tenir figé tout le corps, Meïan n'y faisait plus attention pour sa part. En revanche la chaleur qui régnait à l'intérieur et d’aération eurent tôt fait de colorer ses traits. Son kimono n'était pas le vêtement le plus chaud qu'elle possédait et elle portait ses tongs le plus clair du temps, cela ne l'empêcha pas de se retrouver en nage assez rapidement. Cela suscita également en elle une vague de respect pour Lunielle qui passait le plus clair de son temps en cet endroit.

La jinmen conservait le silence, étant déjà quelqu'un de relativement taciturne en temps normal, le fait de ne pas maîtriser la langue n'aidait pas beaucoup. Elle espérait que la forgeronne n'en viendrait pas à lui poser trop de questions indiscrètes. Elles avait quitté la pension qui avait été témoin de son affrontement avec les assassins et s'en était trouvé une autre, seulement les autorités ne mettraient pas beaucoup de temps à leur mettre la main dessus, bien que la mort d'une poignée de jinmens devaient les indifférer complètement. Le fait que ces hommes ne recevraient pas des funérailles en accord avec les rites jinmens la peinait, mais elle ne pouvait rien faire, tout ce qu'elle pouvait faire, c'est prier pour que leurs âmes rejoignent leur patrie.
Meïan pensait après cela se mettre en route pour Muria, cela semblait un choix plus que censé, les femmes y étaient les bienvenues et leurs poursuivants auraient du mal à s'en approcher sans se faire capturer. Elle pourrait s'engager dans l'armée là-bas. Il ne restait plus qu'à convaincre Rin. Cette dernière commençait de plus en plus souvent à remettre en question ses décisions, elle n'aimait pas cela, en même temps, elle était fille d'impératrice, elle devait avoir ça dans le sang.

Le fait que la cydienne ne lui ait pas parlé d'argent immédiatement tendait à lui faire penser qu'elle était tombée sur quelqu'un de passionné par son travail. Cela plus le regard qu'elle avait porté sur son katana. De ce fait elle était à présent convaincue d'avoir choisi la bonne personne. Cependant Meïan était très chauvine et elle demeurait persuadée que les gens de son peuple faisaient du travail de meilleure qualité et étaient plus sérieux que les autres. Aussi elle ne savait pas exactement à quoi s'en tenir. Ce qu'elle savait de source sûre en revanche, c'est qu'elle n'avait pas le choix, il lui fallait une arme pour défendre Rin et pour gagner sa vie. Et garder sa lame en mauvais état était indigne d'un samuraï.

Lunielle regarda la jeune femme lorsque celle-ci tiqua sur les trente minutes. Les gens avaient tendance à oublié une chose. Forger une arme à partir de rien demandait énormément de temps et de talent. Reforger une arme demandait moins de temps que d’en forger une et réparé une arme demandait encore moins de temps que la reforger. Il fallait seulement suivre le fil de la lame. Le travail qu’elle avait devant ses yeux était extraordinaire et même si elle ne connaissait pas la manière dont il avait été forgé, chaque maître laissait une empreinte qui permettait à un autre maître forgeron de pouvoir réparé en cas de besoin. Certes, elle n’avait surement pas le talent qu’avait ce maître qui avait forgé cette arme, mais elle en avait largement assez pour pouvoir la réparé. De plus elle avait largement assez de talent pour créer d’autre arme et armure.

Voyant que la jeune femme s’était posé et ne bougeait plus, la forgeronne commença son travail. Pour ce genre de lame, inutile de se servir de la fournaise, elle ne ferait que ramollir la lame déjà existante. Elle allait rajouter des morceaux d’acier là ou la lame avait été ébréchée. Elle posa donc les différents petits morceaux de l’acier le plus pur qu’elle avait, elle en prit un dans sa main et le ramollir doucement. Lorsqu’il atteignit la température idéal pour le façonné rapidement, elle le plaça sur le l’ébréchure et martela la lame doucement avec des coups rapide. Cette méthode était extrêmement fastidieuse, mais cela permettait de restaurer l’authenticité de la lame comme s’il ne s’était rien passé. Elle continua ainsi jusqu'à ce qu’il n’y ait plus rien a réparé. Elle passa ensuite sa main sur l’ancienne ébréchure et mit un peu de chaleur dedans et refaçonna le tranchant d’origine. Elle n’eut plus qu’a plongé la lame dans le baquet.

Cinq minutes venaient de s’écouler lorsqu’elle ressortit la lame et qu’elle commence à polir l’endroit réparé. Une fois la lame polis, on ne voyait plus du tout qu’elle avait été ébréchée. Elle aurait tout aussi bien pu sortir de chez le maître qui l’avait forgé. Elle ne pouvait pas créer de telles armes car elle nécessitait un savoir particulier, mais elle pouvait largement réparer les petites blessures qu’elles pouvaient rencontrer. Elle prit larme par le manche, posa son doigt sur le bout de la lame et l’exposa au soleil. Elle reflétait la lumière parfaitement, l’âme de l’arme était restaurée. Elle ouvrit grand les fenêtres et s’avança doucement vers le comptoir. Elle posa un tissu immaculé et propre sur le comptoir et posa la lame sur le dit tissu. Elle se tourna vers la jeune femme et avec un sourire lui parla.

« Voilà, c’est terminé. »

Elle avait bien compris que la jeune femme ne maitrisait que très peu le Cydien. Elle-même ne maitrisait que très peu le Jinmen vu qu’il s’agissait d’une langue qui n’était pas très connu. Peut être devrait elle faire un séjour pour parfaire ses connaissances que ce soit dans la langue que dans la technique de forge. Elle attendit donc patiemment que la jeune femme récupère son bien et regarde si cela lui allait.

En voyant la brillance maculée du fil du katana, la jinmen incrédule ne put s'empêcher de prendre la poignée de son arme et de la porter à son tour à la lumière de la fenêtre. Elle avait beau l'examiner de près, rien ne laissait paraître que la lame eu souffert d'un quelconque assaut. Nul doute qu'elle trancherait sans accroc un bloc de glace comme s'il eu s'agit d'une plaque de beurre. Cette jeune elfe venait littéralement de soigner l'âme de son épée et la sienne par la même occasion!
« Magnifique... »

Meïan avait eu l'occasion à maintes reprises de voir des gens doués d'un talent magique quelconque, elle n'était donc pas tombée des nues en la voyant manipuler, faire fondre et ramollir l'acier. Cependant, cela lui avait permit de se rendre compte de l'efficacité du procédé et du gain de temps que cela représentait. Mais ce qui l'avait le plus emballée, c'est la minutie avec laquelle celle-ci s'était acquitté de la tâche. Un travail méticuleux et soigné, la jinmen ne pouvait rêver mieux. Cette bonne nouvelle chassait presque les récents évènements, après tout, cela faisait bientôt dix ans que des assassins lui couraient après, elle avait prit l'habitude de ce mode de vie qui apprenait à savourer les choses simples. Ainsi prendre le temps d'observer le coucher du soleil, de sentir les effets d'une brise légère par une lourde journée d'été, d'écouter le doux roulements des vagues sur la jetée mêlé aux rires des enfants tentant de débusquer des crabes, ou encore goûter avec nostalgie une spécialité jinmen si dur à trouver à Cydonia, tout ces petits plaisirs prenaient d'avantage de valeur dans sa situation.

La restauration complète de son bien le plus précieux prenait donc une proportion démesurée, aussi se tourna t-elle vers la forgeronne, une fois son arme remise soigneusement dans son fourreau, et se courba-t-elle pour lui témoigner sa gratittude:
« Je ne sais comment remercier vous... Acceptez ceci... pas beaucoup pour service! Très beau travail!»

La jinmen ne savait trop comment exprimer sa gratitude avec des mots cydiens aussi déposa t-elle une somme qui dépassait largement ce qu'aurait dû coûter une réparation de genre. Et elle refusa catégoriquement de reprendre l'excèdent, elle n'avait rien d'autre à lui offrir que de l'argent et de la gratitude. De plus, la jeune femme n'était pas matérialiste, ses préceptes ne portait pas les possessions terrestres aux nues, aussi tant qu'elle avait de quoi subvenir à ses besoins et ceux de Rin, le reste était superflu.

Elle s'inclina une nouvelle fois pour saluer l'elfe et prendre congé, puis sortit dans la rue, l'air frais et la pluie étaient une caresse après la chaleur étouffante de la forge, avant de se mettre elle prit le temps de savourer cette sensation, en se promettant de prendre d'avantage soin de sa précieuse lame. De son tranchant dépendait deux vies, de sa pointe serait tracé leur destin...

[désangagés, rp terminé!]

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