[DA] Une nuit dans la cité lumineuse (pv Julian HM)

Lilith maintenait Jâani à un galop soutenu. Elle voulait profiter de n'être plus suivie pour s'éloigner le plus possible de Cydonia. Il valait mieux qu'elle évite la cité portuaire pendant quelques temps et elle avait une envie forte de retourner à Muria, néanmoins elle ne souhaitait pas y retourner directement par mesure de sécurité. Masqué par les nuages gris les rayons du soleil peinaient à éclairer correctement la nature. Il ne pleuvait pas mais cela ne saurait tarder et Lilith ne voulait pas voyager dans l'obscurité, les derniers événements avaient été épuisants et il ne fallait pas de la jument se blesse par faute d'inattention. Heureusement elles approchaient d'Erathia.

La cité de l'ancien empire l'invitait à venir s'y reposer. Lilith ralentit Jâani pour les derniers kilomètres à parcourir. Elle mit pied à terre en arrivant aux portes de la cité et se céda de bonne grâce, quoiqu'un peu mécontente tout de même, de son arc et de ses flèches. Elle suivit de son regard perçant le soldat qui allait les ranger soigneusement étiquetés sur une étagère. L'Amazone n'aimait se séparer de son arc, d'abord parce qu'elle se sentait nue sans ensuite parce qu'il était son plus précieux trésor.

Tenant les rênes de Jâani, Lilith avança dans la cité lumineuse, en quête d'une auberge où loger qui lui offrirait aussi un bon repas et des écuries confortables pour sa monture. Pour être déjà venue une fois à Erathia, elle savait qu'ici aussi, malgré les efforts des tribuns, certaines rues et échoppes n'étaient pas sûres. Cependant elle ne pensait bien trouver un lieu respectable en suivant la voie principale de la ville.

Lilith aimait bien Erathia, bien qu'il faille qu'elle y laisse son arc à l'entrée, parce que le brassage des ethnies qui y vivaient lui rappelait Muria… en plus tendu puisqu'ici les anciennes rancœurs hérités des cités mères demeuraient. Tels ces Astorgs qui la regardèrent passer d'un œil mauvais. L'Amazone n'avait rien contre eux, elle savait même parler leur langue, mais eux ne voyaient en elle qu'une Cydienne. Et il était hors de question de leur dire qu'elle venait de Muria !

Au bout d'un moment, Lilith estima avoir trouvé ce qu'elle cherchait. Une auberge soignée, sinon charmante. Le garçon d'écurie qui s'occupa de Jâani lui paru compétent et l'ambiance dans l'auberge ne semblait pas malsaine. Ceux-ci mangeaient, ceux-là jouaient ou bavassaient allègrement et ceux-là encore écoutaient les ménestrels qui contaient des chants de voyage.

Lilith s'assit à une table lasse et se laissa distraire par les chants des ménestrels en attendant que le plat qu'elle avait commandé arrive.

Julian grogna. Il était là, coincé dans le coin le plus discret d'un bar miteux de la prétendue ville lumineuse, et n'avait qu'une envie: partir d'ici et dormir. Il l'aurait fait depuis longtemps si ses maux crâniens ne l'empêchaient de trouver le sommeil. Il était donc descendu de la chambre qu'il avait loué dans l'espoir de noyer sa souffrance dans des plats au poisson et des verres d'alcool... En vain, jusque-là.

Tout autour de lui, les gens s'affairaient, dans une bonne humeur générale qui rayonnaient, même si à l'extérieur, les quelques fraîcheurs de l'automne commençaient à se faire sentir. Au milieu de cette sorte de joie éméchée qui remplissait l'auberge, Julian grommelait en mâchonnant les morceaux de viande maritime. Ses sens d'empathie s'étaient éparpillés dans toute la pièce, si bien qu'il ressentait une grande joie, en partageant celle de tous ces gens qui s'amusaient, mais elle était loin d'être à la hauteur de la crispation de son encéphale. De plus, il devait se forcer de ne penser à rien, sous peine de répandre dans tous les sens ses pensées à cause de sa télépathie.

Il se sentait profondément ridicule. Pas par rapport aux autres, qui n'avaient que faire de lui, mais par rapport à lui-même. Voilà un homme qui refaisait une crise qu'il avait fait à son adolescence, et qui était incapable de contrôler ses propres pouvoirs, alors qu'il venait à priori d'être désigné comme Champion divin. On avait vu meilleure situation. En plus de cela, son Dieu lui refusait tout signe, toute entrevue et même tout repos, semblait-il...

En pleine réflexion, Julian ressentit comme un violent coup de barre de métal en pleine tempe, et enroula ses bras autour de sa tête, en s'allongeant le visage sur la table. Il avait pris soin de ne pas atterrir dans son assiette, bien entendu, mais se mit à grogner sous l'effet de la douleur. Les sensations de joie des gens autour semblaient s'être transformés en sentiment d'orgie et de bonheur intense, tellement la sensation en était devenue forte. C'était comme si tous les sens magiques de Julian venait de se renforcer, et les douleurs qu'ils lui infligeait plus encore.

Sans vraiment s'en rendre compte, ce dernier hurla intérieurement:

"MAIS VOUS ALLEZ LA FERMER, BANDE DE POIVROTS !?"

En un instant à peine, la clameur et la bonne humeur s'effacèrent, les gens se lançant des regards choqués et perdus. Les éclats de rire furent remplacés par des questions non-finies, comme si les gens n'osaient pas les terminer par peur de paraître fous. "Mais, toi aussi, tu as... ?" "Est-ce que je suis le seul à... ?" "Je crois avoir entendu, euh... " Les expressions surprises et choquées s’entremêlèrent, pendant que Julian, tétanisé, n'osait plus bouger un cil, effrayé à l'idée d'être démasqué.

Il n'avait même pas fait exprès d'envoyer ce son, mais une fois de plus, ses propres pouvoirs se jouaient de lui. Pire encore, il lui semblait remarquable qu'il ait été capable de faire réagir autant de monde, aussi vite, et surtout, aussi fort. Il n'en aurait pas été capable en temps normal, si bien qu'il était maintenant absolument certain que ses pouvoirs venaient d'être renforcés.

La taverne se vida très rapidement, peut-être à cause des superstitions et des voix dans la tête, et bientôt, il ne restait que peu de gens, dont une vieille dame, quelques ménestrels dont la chanson avait perdu de son enthousiasme, quelques ivrognes, et une jeune cydienne. C'est cette dernière qui attira tout particulièrement l'attention de Julian. Elle dégageait comme une aura, quelque chose qui semblait faire converger la douleur crânienne du Chaman vers elle. Comme si elle l'amplifiait. Un peu comme un mégaphone pour la Magie. C'était à la fois fascinant et extrêmement désagréable.

Ni une, ni deux, Julian se leva de sa chaise, tira celle en face de la jeune femme et s'assit dessus, pour planter son regard dans les yeux de cette dernière. Ses cheveux longs et gras, ses cernes et son air renfrogné ne devaient pas jouer en sa faveur sur le plan du charisme, mais il préféra ne pas y faire attention et lâcha un:

"C'est vous qui faites ça."

Et, sans vraiment laisser le temps à la pauvre inconnue de répondre, il enchaîna:

"Comment vous avez fait pour renforcer mes pouvoirs ?"

Lilith laissait son esprit voleter tout en écoutant une chanson d'amour interprétée par les ménestrels. Ah, l'amour, celui qui fait briller les yeux, embellir les amoureux, chanter le bonheur… et qui peut être si destructeur et passionné. Lilith en avait vu tomber amoureuses des femmes chez les Amazones, d'autres femmes ou de soumis et elle ne s'était pas privée d'écouter et de lire toutes sortes d'histoires à son sujet allant des récits à l'eau de rose où s'en devenait mièvre aux grands drames des pièces de théâtre. Quand elle écoutait des chansons d'amours elle ne pouvait s'empêcher de se demander si cela pouvait lui arriver un jour.

Une voix forte résonna dans sa tête la tirant brutalement de ses pensées.

"MAIS VOUS ALLEZ LA FERMER, BANDE DE POIVROTS !?"

Lilith se raidit sous le coup de la surprise. Autour d'elle les rires se turent et les clients de l'auberge se regardèrent éperdus et incompréhensifs. Ci et là se posaient toujours la même question inachevée : “ai-je bien entendu ce que je crois avoir entendu, suis-je fou ?”. La sentinelle était certaine d'avoir bien entendu et au moins aussi sure de ne pas être folle au point d'avoir des hallucinations auditives. D'ailleurs une hallucination auditive n'était jamais collective.

Le patron qui lui apporta son plat paraissait tout aussi ébranlé et faisait de gros efforts pour ne rien laisser transparaître. Lilith eut un sourire en coin en pensant que ce n'était pas du courage de sa part mais bien un désir de faire comme si rien ne s'était passé d'étrange dans son établissement, ce qui nuirait à ses affaires. L'Amazone s'attaqua à son assiette trop occupée à déterminer l'origine de cette voix désincarnée pour apprécier le goût des aliments, assez quelconque en soit. Cela ressemblait à une interjection que n'importe lequel des soulards buvants seuls dans leurs coins aurait pu gueuler si elle n'avait pas été prononcée à l'intérieur même des têtes.

Contrairement aux clients de l'auberge mal-à-l'aise qui se hâtaient d'achever leurs plats ou leurs pintes, Lilith n'était pas effrayée. Elle en avait entendu conter des histoires déstabilisantes ou curieuses voire affreuses par ses sœurs sentinelles et savait que l'être humain possédait des dons parfois surprenants. Elle doutait que ce fut l'intervention d'un dieu particulièrement de mauvais poil et furieux contre les ivrognes d'Azthia. Il y avait là un homme, la voix était masculine, qui en était responsable.

La salle se vidait rapidement. * Les hommes forts en gueule sont souvent les plus couards. * Pensa Lilith en les regardant plaisanter fort pour masquer la crainte qui leur tordait le ventre en fuyant d'un pas voulu assuré mais indubitablement fébrile. Les ménestrels avaient repris leurs chansons avec moins d'enthousiasme comme s'ils auraient aimer s'éclipser sans l'oser.

Dans l'esprit de Lilith une explication à la voix voletait sans qu'elle ne puisse la saisir. Plongée dans ses réflexions elle ne vit l'homme qui s'approcha vivement d'elle qu'au moment où il tira la chaise en face d'elle et s'assit.

"C'est vous qui faites ça."

Lilith le regarda surprise, l'homme, un géant !, ressemblait à n'importe quel ivrogne aux longs cheveux gras et au regard alourdit par l'alcool.

"Comment vous avez fait pour renforcer mes pouvoirs ?"

Ses pouvoirs… L'illumination se fit dans l'esprit de la sentinelle, elle avait entendu parler d'un pouvoir appelé l'Esprit qui permettait entre autres de parler dans l'esprit des gens. Voilà l'explication !

L'homme, sans doute victime d'un terrible mal de crâne, avait l'Esprit.

« C'est donc vous la voix tout à l'heure. Qu'est-ce qui vous fais penser que… Oh ! »

Lilith s'arrêta embarrassée, c'était effectivement elle qui avait renforcé ses pouvoirs ! Décidément il faudrait qu'elle apprenne à compter avec son don. Quant à l'homme… Devait-elle lui dire ? Il ne semblait pas connaître les catalyseur puisqu'il lui demandait comment elle avait fait. À l'instar de Lunielle, il avait sentit l'effet de l'Amazone sur ses pouvoirs et l'avait repérée comme la source.

Lilith avait bien envie d'être franche, l'homme paraissait plus de mauvaise humeur qu'agressif, cependant elle avait déjà eut sa dose d'ennuis à cause de son don pour se montrer un tantinet méfiante. Elle analysa rapidement la situation, pouvait-elle faire confiance à l'homme ? Non. Sobre ou ivre elle ne le connaissait pas et ne pouvait s'appuyer sur rien pour fonder sa confiance. Maintenant qu'elle avait mis le doigt sur le talent de l'homme elle se souvint de ce qu'elle en avait entendu. Ceux avec l'Esprit étaient aussi recherchés que les catalyseur.

Soit, elle lui devait bien ça, après tout il n'avait pas l'air d'avoir apprécié cette augmentation subite de son pouvoir. Elle lui ferait confiance et verrait bien. Lilith jeta un rapide coup d'œil aux alentours pour s'assurer qu'elle était loin des oreilles trop indiscrètes et parla à voix basse.

« Tout comme vous j'ai un don reçu à la naissance. Toute personne qui se tient près de moi voit sa puissance augmentée. Et avant que vous ne me le reprochiez, c'est incontrôlable. »

Lilith planta son regard dans les yeux pâles, légèrement teints de rouge, de l'homme. À bien y regarder il pourrait paraître beau en meilleure forme.

Les yeux de Julian, aux sourcils toujours froncés, restèrent un moment coincés dans la pupille de son interlocutrice. Il essayait de réaliser l'existence d'un pouvoir capable de décupler les autres, et il n'était pas en position de se plonger dans ce genre de réflexions métaphysiques. L'alcool qui était monté à sa tête lui avait subitement bouché jusqu'à la plus petite synapse, si bien qu'il lui était difficile de faire deux pas dans son raisonnement sans tomber dans une incrédulité teintée d'incompréhension.

Dans un élan de concentration, il rassembla les quelques forces vives qui subsistaient encore dans son esprit et parvint difficilement à refermer sa bouche, qu'il avait laissé pendante.

" Quoi? " laissa-t-il échapper, le même air contrarié sur le visage.

" Vous êtes une sorte de... "

Il resta un instant la bouche de nouveau entrouverte, le regard dans le vide, cette fois en direction du plat que s'était fait servir l'inconnue... Tout à coup, le concept s'éclaira et il put entrevoir les possibilités qu'une telle compétence apporterait.

" ... une corne de brume. " dit-il, avec un air effaré... "Mais... Pourquoi, par tous les saints, il faut que je tombe sur vous maintenant !?" demanda-t-il sans vraiment s'adresser à la jeune femme en face de lui...

Voilà donc qu'alors même que ses pouvoirs se réveillaient, que son Dieu lui refusait toute prière, que son crâne avait décidé de lui faire subir les mille tourments, et que décidément, l'Automne n'était pas sa saison, Julian se retrouvait face à une personne qui avait la capacité de rendre tout cela pire encore. Il retint un soupir d'exaspération et se contenta de fermer forts les yeux en appuyant dessus avec les doigts...

"Bon !" lança-t-il en redressant le regard, un ton légèrement agressif dans la voix "Vu que j'ai déjà payé ma chambre ici et que je suis trop poli pour vous virer, je suis condamné à subir votre pouvoir pendant au minimum votre repas..."

En s'entendant parler, le chaman réalisait que décidément, la douleur n'avait pas la faculté de le rendre aimable. il n'avait pas pour habitude d'être aussi désagréable avec des inconnus, mais il fallait bien faire de temps en temps des petits tours de chauffe sans quoi on perdait la main. Et la méchanceté n'échappait pas à la règle. Si on ne rallume pas régulièrement la machine, le tout rouille et peut dérailler à tout moment. C'est donc avec cette réflexion que Julian justifia son amertume passagère.

En même temps, il se rendit compte que sa curiosité venait d'être piquée au plus vif et il lui coûtait d'avoir à laisser là une si belle découverte... En même temps, il y avait là peu de chances qu'elle accepte un quelconque dialogue avec la vacherie qu'il venait de jeter au visage... Bon, de toutes façons, je peux bien dire ce que je veux, ce poivrot est tellement imbibé que la conscience, le Surmoi, tout ça, ça lui parle plus tant que ça...

"Ça vous ennuie si je reste manger à votre table ?" lâcha-t-il de but en blanc, comme une conclusion logique à ce qu'il venait de dire.

L'homme la regarda mi-furieux, mi-effaré, la gueule de bois semblait lui compliquer la compréhension du concept de catalyseur. Il la regardait la bouche grande ouverte puis la ferma avant de baragouiner éperdu.

« Quoi ? Vous êtes une sorte de… »

De nouveau il resta la bouche ouverte le regard vitreux, il dévisagea cette fois le plat de Lilith. L'Amazone d'abord embarrassée de la situation commença à s'agacer un peu, qu'allait-elle faire de lui ? Sans prévenir il acheva sa phrase comme touché d'une étincelle de lucidité.

« ... une corne de brume. » dit-il, avec un air effaré... « Mais... Pourquoi, par tous les saints, il faut que je tombe sur vous maintenant !? »

Une corne de brume ? Voilà un synonyme qu'elle n'avait jamais entendu, une invention subite de l'homme ? En tous les cas il ne paraissait pas ravi, ce qui pouvait se comprendre puisque à cause d'elle son pouvoir était renforcé et menaçait d'être dévoilé s'il ne parvenait pas à contrôler la puissance soudainement acquise.

L'inconnu se ferma les yeux et se les pressa, sans doute pour atténuer son mal de crâne. Lilith allait parler, ne sachant trop que dire d'ailleurs quand il reprit la parole d'un ton abrupte.

« Bon ! Vu que j'ai déjà payé ma chambre ici et que je suis trop poli pour vous virer, je suis condamné à subir votre pouvoir pendant au minimum votre repas... »

Lilith fronça les sourcils, il ne fallait pas pousser le bouchon non plus, elle n'y était pour rien et n'appréciait pas le ton qu'il employait ni le sous-entendu. Peut-être que s'il avait moins bu il aurait eu un meilleur contrôle de son pouvoir.

« Poli ? » Grogna-t-elle en répétant ses mots, mais il ne paru pas l'entendre. S'en était trop, les hommes étaient-ils tous dénués de qualités humaines ? Si c'était le cas elle comprenait l'amertume de certaines de ses sœurs. Sa dernière phrase la cloua de surprise :

« Ça vous ennuie si je reste manger à votre table ? »

Ce n'était pas possible, elle avait dû mal entendre. Venait-il vraiment de lui demander de joindre sa table alors qu'il s'était plaint quelques secondes plus tôt de devoir la supporter le temps de sa présence ? Lilith ne connaissait pas les détails du fonctionnement de son pouvoir mais elle devinait instinctivement qu'il croissait avec la promiscuité.

Elle lui renvoya un regard froid et se pencha légèrement en avant et lâcha :

« A votre avis ? »

En soi elle n'en voulait pas vraiment à l'homme mais bien à son comportement, même si elle ne devait pas dévoiler son identité d'Amazone elle se refusait de se laisser marcher sur les pieds par qui que ce soit. Le respect de l'autre devrait être une valeur commune à tous les peuples.

« Tout à l'heure vous vous plaigniez de ma présence et à ce que j'en sais, plus vous serez proches de moi et plus votre pouvoir sera amplifié, donc vous pourriez très bien aller cuver ne paix dans votre chambre où vous serez moins affecté. Si vous tenez à venir à ma table malgré tout il faudrait commencer par m'expliquer ce que vous voulez et peut-être revoir votre ton. »

Bien sûr elle aurait tout aussi bien pu le renvoyer séance tenante, mais l'un dans l'autre elle avait besoin d'en savoir plus afin de savoir ce qu'elle devait penser de lui et de sa réaction. Elle n'envisageait pas de vivre en fuyant les hommes, même si elle comptait retourner à Muria. L'Amazone n'aimait pas vivre dans la haine de ce qu'elle ne connaissait pas.

« Avant tout, ne pensez vous pas qu'il faudrait vous présenter ? Je vous montre l'exemple : je suis Lilith. »

Une fois encore elle omettait son nom de famille. Elle avait semé ses poursuivants quelques jours plus tôt dans la forêt, néanmoins elle préférait être prudente, surtout face à un inconnu. Même celui-là.

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