[DA] Mange-cœur, mythe ou réalité ? (pv Kaenie) [fini]

« C'est comme j'vous dit, ma p'tite dame. Un Mange-cœur, une sacré bestiole r'semble à un loup avec une gueule d'oiseau. Un bec pointu avec des crocs longs comme ça. Et des griffes acérées comme des épées. La bestiole a déjà eut une bonne dizaine de personnes depuis qu'elle est arrivée. »

***

Lilith chevauchait paisiblement en direction de Silmarie. Le long de ses pérégrinations la Sentinelle décida de se rendre la cité des elfes, cité qu'elle n'avait encore jamais visitée. En approchant d'un champ en bordure d'un bois elle vit un paysan allongé sur le sol dans une position peu naturelle. En s'approchant elle constata que la poitrine du défunt béait, littéralement déchiquetée les côtes saillants hors des lèvres ensanglantées. Elle mit pied à terre et tâta doucement le bras du défunt pour constater que le corps se rigidifiait déjà. Lilith étudia la forme de la plaie sans tressaillir, habituée au sang par son poste, et dut se rendre à l'évidence : elle était bien incapable de déterminer l'animal ou l'arme ayant fait cette blessure. Elle ne pouvait pas même affirmer que de la chair avait été prélevée ou mastiquée au vu de la bouillie apparente dans la béance d'un rouge noircissant.

La Sentinelle contemplait le cadavre interdite, comment et par quoi ou qui, cet homme était-il mort ? D'abord il fallait aller chercher de l'aide pour ramener le défunt au village afin que sa dépouille soit décemment inhumée. Lilith enfourcha Jâani et galopa jusqu'aux premières bâtisses qu'elle croisa. La réaction fut rapide et elle put comprendre aux cris et aux plaintes des indigènes que ce malheur n'était pas le premier. Celui-ci n'était qu'une victime de plus d'une série d'une dizaine de personnes. Décidée à avoir le fin mot de l'histoire, la Sentinelle se chargea d'enquêter. Elle interrogea d'abord des demoiselles plus curieuses qu'effondrées de l'événement.

« Comment, vous n'avez jamais entendu parler du Mange-cœur ?! C't'une créature horrible qui tue tous ceux qui s'approchent de la forêt. On dit qu'c'est un démon qu'le dieu des morts, Azael a envoyé pour que personne vienne embêter sa femme à Silmarie. D'après c'qu'on a entendu il aurait déjà tué au moins cent personnes. »

*Allons bon*, se dit Lilith, *Voilà que nous sommes déjà passé d'une dizaine à une centaine de victimes. Cela ressemble à une légende pour effrayer les petits enfants comme les loup-garous.* La Sentinelle en serait restée là si les plaies du pauvre hères n'étaient pas si étranges. *A défaut de Mange-cœur, il faut bien que quelqu'un ou quelque chose les ait tué !* Lilith interrogea plusieurs autres personnes à divers endroits autour du champ où le malheureux avait cessé de vivre.

« C'est comme j'vous dit, ma p'tite dame. Un Mange-cœur, une sacré bestiole r'semble à un loup avec une gueule d'oiseau. Un bec pointu avec des crocs longs comme ça. Et des griffes acérées comme des épées. La bestiole a déjà eut une bonne dizaine de personnes depuis qu'elle est arrivée. »

Elle s'arrêta avec cette homme et fit le compte de ce qu'elle avait appris.

Si les estimations du nombre de victimes, la description de la bête et ses raisons de tuer variaient certaines données se recoupaient suffisamment pour que la Sentinelle puisse établir un profil de la créature fantasque.

Créature mi-lynx, mi-oiseau au bec garnit de crocs et aux griffes proches des serres. Il porterait des ailes et l'avant de son corps serait un aigle tandis que l'arrière, poilu, serait celui d'un lynx. Le Mange-cœur serait envoyé par Azael pour protéger Silmaria et dévorerait le cœur de ses victimes en leur perforant la poitrine, symbole de l'amour que le dieu porte à la déesse. Enfin la créature ne s'attaquant qu'aux humains qui s'approchent trop prêt de la forêt environnant Silmarie aurait fait une dizaine de victime.

« Hé bien, puisque la bête ne s'en prend qu'à ceux qui s'approchent de la forêt, j'irais là-bas, voir si l'on m'y attaque. Même les animaux ne parviennent pas toujours à surprendre une Sentinelle attentive dans la forêt. » Décida Lilith.

Aussitôt dit, aussitôt fait. La Sentinelle se dirigeait vers Silmarie et sa forêt bien gardée. Après mûre réflexion elle se dit qu'elle ne voulait pas risquer d'attirer Jâani dans un danger que la jument ne pourrait fuir, après tout Mange-cœur ou non une bête féroce pouvait bien habiter cette forêt, et la laissa chez un bucheron non loin.

« Attendez d'avoir cinq jours sans mes nouvelles avant de me décréter morte. » [i]Dut-elle asséner à l'homme et sa femme dubitatif quant à ses chances de survie. Ils tentèrent bien de la retenir, prétextant que c'était folie pour une frêle jeune femme comme elle de vouloir provoquer le courroux d'un démon. Lilith, agacée, se retint de leur rétorquer qu'en tant que Sentinelle elle était plus apte que lui à faire face à ce type de danger.

À l'orée du bois, Lilith tendit son arc et prit une flèche en main, l'encocha et pénétra la forêt prête à décocher sur toute créature menaçante.

Elle marchait depuis une bonne demi-heure et s'enfonçait toujours plus dans la forêt dense, son œil perçant la chape de brume sans rien rencontrer d'autre que des animaux habituels qui fuyaient en l'entendant. Tout à coup elle distingua un mouvement devant elle. Elle lave son arc bandé, pointe vers la forme et attendit patiemment de voir si elle allait s'approcher ou s'éloigner.

La lumière de l’aube pointait le bout de son nez et le soleil venait darder sur les paupières de la jeune femme ses quelques petits rayons qui avaient réussit à passer à travers les branchages. Comme chaque matin, le réveil était doux, doux et terriblement silencieux en vérité. Elle se demandait bien si un jour elle s’y habituerait. Elle attendait toujours patiemment que son frère déboule dans sa chambre en la secouant et en lui proposant une quelconque activité après un sévère petit déjeuner. Kae sourit à cette pensée, elle se rappelait parfaitement ces tendres moments de complicité. Seulement, plus personne ne passerait la porte pour faire de tel chose. Son frère était partit et ses petites attention avec lui.

Elle se leva tranquillement et entendit siffler non loin de là. Akaï venait de rentrer de sa partie de chasse avec un mulot surement, il semblait repu. La druidesse s’installa à la table et commença son petit déjeuner. Elle avait envie de s’entrainer et pour cela elle allait devoir aller jusqu'à la clairière. Une fois son petit déjeuner avalé, elle alla se laver et s’habiller, attachant ses cheveux en une grande queue de cheval. Elle récupéra son arme démontée et prit sa veste. Un petit sifflement survint juste à côté de son oreille et elle sourit.

« Ne t’inquiète pas je n’allais pas t’oublier enfin. »

Akaï prit la place qui lui revenait, sa queue sur la nuque de Kae et son corps posé sur son épaule. Elle tendit la main pour lui gratter doucement la tête. C’était le seul souvenir de son frère, le bâton était un souvenir de son père et le pendentif en forme de fiole qu’elle portait toujours avec elle était un souvenir de sa mère. C’était tout ce qui lui restait de son ancienne vie. Ça et sa vengeance qu’elle était entrain d’établir. Elle avait découvert quelque jour auparavant qu’une autre personne s’était chargé de faire en sorte que ses parents soit victime de faillite. Une seule et même personne surement. Maintenant, il faudrait qu’elle découvre qui et pourquoi. Ensuite elle s’occuperait de ceux qui avaient exécuté la sentence et enfin ce serait le tour de l’exécutant. Elle revint dans le présent et sortit.

« Allons-y Akaï »

Le petit serpent siffla son approbation. Il ne lui fallut que quelques minutes pour atteindre la clairière. Elle commença donc par enlever son manteau et à monter son arme, puis elle commença son entrainement. Mouvement léger et brutaux, passe, défense. Elle se remémorer parfaitement tous ces mouvements qu’elle effectuait chaque jour, matin et soir. Les différents sauts, la manière d’emboiter le bâton rapidement. Après une bonne heure de pratique, elle se posa et se consacra à la glace. Faire et défaire. Se concentrer pour sentir son élément. Tout ça, elle le devait à ses parents. Akaï siffla de nouveau, sentant quelque chose. Elle se releva précipitamment, remit son manteau et récupéra les parties de son bâtons qu’elle cacha derrière son dos.

Ils prirent la route, Akaï en éclaireur, il avait un meilleur odorat qu’elle. Ils avancèrent encore quelques minutes et virent une forme non loin de là. Elle était parfaitement habituer à toute la brume qui environnait, aussi se repérait t’elle facilement. Elle s’approcha et voyant une forme humaine, elle emboita le bâton, le dirigeant devant elle. Son autre main était déjà à bonne température. Elle s’avança, sa capuche rabattue sur ses yeux. Elle perça la brume et se retrouva devant une jeune femme, cydienne de toute évidence qui pointait un arc sur elle. Elle ne pouvait pas lui en vouloir, elle-même pointait un bâton sur la jeune femme.

« Que faites vous ici ? Et qui êtes vous ? »

La méfiance, encore et toujours. Si la jeune femme était la pour la tuer, elle n’hésiterait surement pas. Si c’était encore un exécutant, elle allait lui faire payer le meurtre de ses parents qu’elle n’avait pas encore pu venger. Elle attendit patiemment la réponse de la jeune femme.

[HRP] Elle n’a rien contre toi, mais comme elle est poursuivit, elle se méfie de tout et tout le monde, surtout ceux qui s’aventure dans la forêt ^^[/HRP]

La forme s'approchant elle se précisa pour ressembler à une silhouette humaine. Une femme aux cheveux rouges apparut pointant un bâton vers la Sentinelle.

« Que faites vous ici ? Et qui êtes vous ? »

La femme ne faisant pas mine de vouloir attaquer, Lilith lui sourit pour manifester son absence d'animosité et baissa son arc de manière à ce que la pointe vise le sol, mais prête à la relever si jamais.

« Bonjour. Je m'appelle Lilith Grandvin, j'enquête sur les meurtres qui ont eut lieu dans la campagne environnante. D'ailleurs c'est par pure précaution que j'ai pointé ma flèche vers vous, ne sachant à qui ou quoi correspondait la forme que je voyais dans le brouillard. Quel est votre nom ? »

Lilith la détailla. La femme avait relevé ses cheveux d'un rouge vif peu naturel en queue de cheval et ses yeux d'un vert vif étaient entourés d'un trait noir. Un serpent avait élu domicile sur son épaule et l'expression de la femme était des plus déterminé. Sa tenue paraissait adaptée à la vie en forêt.

« Vous en aurez peut-être déjà entendu parler, depuis deux semaines des paysans de tout âge et tout sexe sont tués sans que l'on sache par qui ou quoi. Est-ce que cela vous dit quelque chose ? Ou bien auriez-vous aperçu dans cette forêt quelque chose qu'y n'y était pas avant ? »

La femme l'écoutait attentivement. Elle ne semblait pas être hostile, aussi Lilith ôta sa flèche de son arc et la rangea dans son carquois. Afin de convaincre la femme de ses intentions neutres Lilith ajouta.

« Vous n'avez rien à craindre de moi, peut-être recherchiez-vous l'isolement dans les bois et je le comprendrais. Sachez seulement que ce que je recherche, quelque soit sa nature, est dangereux eta déjà fait une dizaine de victimes. »

La jeune femme regarda celle qui pointait un arc vers elle. Elle ne semblait vouloir lui faire de mal, mais la prudence équivalait par ici. Lorsque celle-ci baissa son arc et qu’elle se présenta, Kae fit de même. Elle baissa son bâton et se présenta.

« Je me nomme Kaenie, mon nom de famille n’a que peu d’importance. Et si j’ai moi-même pointé mon arme vers vous ce n’était que par précaution aussi. Parfois il ne fait pas bon se voyager dans ses bois. »

La druidesse démonta son bâton et le rangea dans les poches de sa ceinture derrière son dos. Elle avait fait ce ceinturon exprès, cela lui permettait d’avoir son arme en toute circonstance non loin d’elle. Elle attendit un instant, elle ne savait pas quoi dire. Elle n’avait pas été très aimable, mais elle ne pouvait s’empêcher de se méfier. Après tout, cela ne faisait que quelques jours qu’elle était rentré de Cydonia, quelqu’un avait peut être pu la suivre durant tout ce temps. Elle secoua la tête, il fallait qu’elle arrête d’être parano de la sorte ou alors elle n’allait plus pouvoir vivre en paix. D’un autre côté, comment vivre en paix alors que vous vous apprêtiez à tout faire pour venger votre famille.

Elle se concentra sur les paroles que prononça la jeune femme. Des meurtres, ah bon ? Cela faisait bien deux semaines qu’elle n’était pas sortit de la forêt, d’ailleurs elle allait devoir y aller, ses réserves commençait à s’épuiser et si elle voulait rester en forme, il fallait qu’elle mange un minimum. Elle se décida finalement à répondre à la jeune femme.

« Excusez moi, mais cela fait trois semaines que je ne suis pas retournée en ville, j’ignore donc totalement ce qu’il s’y passe. Je vis au fond de la forêt, non loin d’une clairière. Ici on est au courant de rien, le seul moyen de savoir c’est d’aller voir par soit même, hors je n’y suis pas retournée depuis longtemps. »

Elle avait l’impression de se répété, elle ne savait rien sur ses meurtres, cependant cela ne semblait guère naturelle et ça ne lui inspirait pas du tout confiance. Aussi décida-t-elle d’aider la jeune femme, Lilith. Elle allait lui dire lorsqu’elle la vit enlever la flèche de son arc et reprendre la parole. Dangereux, tout dans cette forêt l’était. Les animaux, la nature, pourtant elle sentait un certains changement ces derniers temps, comme si la nature était perturbé par quelque chose.

« Je ne sais pas grand-chose. J’ai pur remarqué différente chose ces derniers temps, des changements chez les animaux, des bruits étranges et parfois même des traces de pas qui n’avait pas l’air catholique, cependant je n’ai pas réussit à trouver de quel bête il pouvait s’agir. Cette forêt regorge de mystère et chaque jour, je m’évertue à en trouver quelques uns même si ce n’est pas la seule chose que je fais de mes journées. »

Elle s’arrêta un instant. Le vent forcissait à vue d’œil et le brume allait bientôt ressembler à une purée de pois cassé, il fallait mieux rentrer, même elle qui vivait ici savait que lorsque la brume prenait de l’ampleur il ne fallait pas rester dehors.

« Si ça vous dit, je vous conduis chez moi, on pourra plus en discuter. On dit que la brume attire les mauvais esprits, autant être à l’abri. De plus si on reste dehors, on ne distinguera bientôt plus rien. Suivez-moi. »

Kae prit le chemin de sa maison. Heureusement il n’y en avait que pour quelques minutes pas plus. Elle ouvrit la porte, attendant que son invité entre. Elle posa son manteau sur une chaise, rare était les fois ou elle se découvrait en présence d’un étranger, mais elle était chez elle. Ne pas se découvrir serait un manque de respect. Elle passa par la cuisine et prépara quelques boissons et gâteaux qu’elle porta dans le salon. Attendant que son hôte daigne se montrer.

[HRP] la couleur que j'utilise c'est du lightseagreen si tu veux ^^[/HRP]

La Sentinelle regarda avec curiosité Kaenie démonter son bâton pour le ranger dans son dos. Voilà une arme ingénieuse. La femme semblait lui faire confiance. La femme lui dit n'être au courant de rien n'étant pas descendue en ville depuis trois semaines.

« Je ne sais pas grand-chose. J'ai put remarquer différentes choses ces derniers temps, des changements chez les animaux, des bruits étranges et parfois même des traces de pas qui n'avaient pas l'air catholique, cependant je n'ai pas réussit à trouver de quel bête il pouvait s'agir. Cette forêt regorge de mystère et chaque jour, je m'évertue à en trouver quelques uns même si ce n'est pas la seule chose que je fais de mes journées. »

Ainsi donc Kaenie avait remarqué la présence effective d'une créature inhabituelle dans la forêt. Ce n'était donc pas le fait unique d'un humain. Ce n'était pas rassurant, cependant Lilith ne croyait toujours pas au fait que la créature agisse selon un dieu ou elle ne savait quoi d'autre. Alors qu'elle repensait aux formes des blessures le vent faisait voleter de plus en plus fort ses mèches.

« Si ça vous dit, je vous conduis chez moi, on pourra plus en discuter. On dit que la brume attire les mauvais esprits, autant être à l'abri. De plus si on reste dehors, on ne distinguera bientôt plus rien. Suivez-moi. »

« J'accepte avec joie votre invitation » Répondit Lilith ravie.

Lilith n'aurait pas sut comment passer autrement la nuit, sinon en revenant sur ses pas se trouver un logement auprès des paysans. Passer la nuit dans la forêt brumeuse ne l'enchantait pas et la remarque de Kaenie sur les esprits ne la rassura pas malgré son côté terre à terre. Qui pouvait affirmer que les esprits n'existaient pas ? Elle se fit la remarque qu'elle avait de la chance dans ses rencontres. Sans plus hésiter la Sentinelle suivit Kaenie.

« mon nom de famille n’a que peu d’importance. »

Lilith repensait à ces mots. Elle en avait prononcé des semblables peu de temps auparavant et en ressentait la signification, l'exil familial, volontaire ou non. Elle se demanda si son hôte en souffrait ou non. Qu'avait-elle vécu pour vivre recluse dans ce lieu mystérieux ? Qu'y cherchait-elle ?

La demeure de Kaenie était proche et Lilith la vit rentrer en lui laissant la porte ouverte. Une pointe de méfiance lui vint, et si la femme mystérieuse était la responsable même des meurtres ? Lilith se jetterait dans son piège… Elle décida de lui faire confiance, l'attitude de la femme ne sonnait pas comme celle de ceux qui veulent tromper. Lilith rentra à son tour. Kaenie n'était pas dans la pièce, mais son manteau était posé sur une chaise. La Sentinelle ferma la porte derrière elle et tourna la tête vers une autre porte d'où provenait des bruits.

Lilith retira sa cape et la posa sur la chaise au côté de son arc et son carquois. Elle avait choisit de faire confiance à Kaenie et voulait le lui montrer. La femme rentra dans la pièce portant un plateau rempli de boissons et de gâteaux. Son serpent dressé trônait toujours sur son épaule.

« Je vous remercie encore de votre invitation. Est-ce que vous vivez seule ici ? Enfin avec votre ami, comment s'appelle-t-il ? »

Lilith s'assit à la table et se saisit de la boisson que lui tendait Kaenie, elle se servit également d'un gâteau. Lilith entreprit de raconter le résumé de ses investigations.

« Avec les empreintes étranges que vous avez vu je pense que nous avons bien affaire à une créature inhabituelle de ces régions, en revanche je ne peux pas imaginer qu'un animal tue de cette manière, enfin les animaux tuent pour se nourrir ou défendre leur territoire. Dans les deux cas on retrouve des signes distinctifs sur la victime qui n'apparaissent pas dans ce cas, c'est pourquoi je pensais d'abord à l'action d'un homme. »

[merci ^^]

« Je vous remercie encore de votre invitation. Est-ce que vous vivez seule ici ? Enfin avec votre ami, comment s'appelle-t-il ? »

Cette jeune femme était pour le moins étrange. Elle-même n’aurait pas idée de se promener ainsi sans personne dans un endroit qu’elle ne connaissait pas du tout. La forêt était quand même un endroit dangereux, surtout ici. On ne savait jamais sur quoi ou qui on allait tomber. De plus il était rare de trouver quelqu’un s’aventurant dans la forêt de Silmarie, elle regorgeait de mystère et de différentes histoires qui faisaient s’hérisser les poils des bras. Elle secoua doucement la tête ; il n’était pas temps de se rappeler les histoires qu’elle avait pu entendre sur la forêt de Silmarie et cette mystérieuse brume.

« Oui, je vis seule ici et ce petit gringalet là se nomme Akaï, va dire bonjour toi malpolis. »

Le petit serpent s’avança vers la jeune femme et siffla doucement près de sa main. C’était quelque chose d’atypique pour quelqu’un qui n’avait pas l’habitude d’être avec lui, mais pas once de méchanceté n’habitait de petit serpent bleu, souvenir de son frère et son unique famille à ce jour. Elle entendit ensuite les paroles de Lilith. Elle avait raison sur un point, aucun animal ne s’en prendrais singulièrement à un genre de la population à moins d’y avoir été entrainé. Par contre en ce qui concernait les empreintes, elle avait peut être une piste. Elle dessina mentalement l’empreinte et la posa sur la table.

« Je pense que vous avez raison. Aucun animal ne s’attaquerait singulièrement à une classe spécial de la société sauf s’il a été éduqué pour cela. Je ne pense pas qu’il soit seul car j’ai aussi relevé des empreintes de pas non animal. »

Elle tapota la feuille ou elle avait dessiné l’empreinte de l’animal en question et puis elle se leva et alla jusqu'à une bibliothèque qui se trouvait dans la salle d’à côté. Elle chercha un instant puis elle revint avec un livre, pas énorme mais assez grand pour prendre de la place.

« Depuis que je suis ici et grâce à une amie, j’ai compilé toutes les traces des différents animaux. J’allais justement faire des recherches pour savoir de quoi il s’agissait. Je ne peux décemment laisser un animal agir de la sorte dans cette forêt, surtout si en plus il est manipuler. »

Elle posa le livre sur la table, prit une grande tasse de chocolat et tourna la tête vers Lilith.

« N’hésiter pas à vous servir en ce qui concerne boisson et autre, je ferais le repas assez tard je pense. Il faut que je trouve l’empreinte qui correspond le mieux à ce dessin. »

Elle commença alors à feuilleté le livre. Akaï était revenu près d’elle et attendait patiemment. Kae se demandait ce qui pouvait pousser quelqu’un à entrainé une bête pour tuer. Surtout pour tuer des paysans. Pourquoi eux et pas des nobles, il devait avoir une raison. Un règlement de compte, une histoire amoureuse qui à mal terminé ? Pourquoi les gens pensaient que les problèmes pouvaient se régler par une mort certaine. Elle ne comprenait pas ce genre de chose et c’était d’autant plus douloureux qu’elle-même en avait fait l’amère expérience.

« Une fois qu’on aura trouvé la bête, il faudra chercher l’endroit ou il peut se cacher et aussi connaitre ses motivations, ça pourra nous être plutôt utile pour l’arrêter. »

Elle s’arrêta un instant, levant la tête de son livre.

« Enfin si vous acceptez mon aide bien sur, je ne voudrais pas m’imposer. »

Lilith caressa la tête d'Akaï, si elle avait déjà vu des serpents non belliqueux c'était le premier amical et peu craintif qu'elle rencontrait.

Kaenie confirma ses suppositions sur le comportement normal d'un animal et dessina l'empreinte qu'elle avait relevé. La Sentinelle étudia la forme tandis que la femme allait consulter un des ses ouvrages. Lilith l'écouta d'une oreille distraite, intriguée par la forme étrange. La patte possédait quatre doigts qui s'achevaient chacun par une griffe de taille honorable. La disposition des doigts lui disait vaguement quelque chose, tout en étant sûre de n'avoir jamais rencontré une telle empreinte.

« Enfin si vous acceptez mon aide bien sur, je ne voudrais pas m’imposer. »

Lilith releva la tête vers son interlocutrice.

« J'accepte votre aide avec joie, je ne connais rien de cette forêt et au vu de ce que je vois votre aide me serait plus que souhaitable. Je n'aimerais pas rencontrer la créature à laquelle appartient cette patte toute seule. »

Lilith sirota sa boisson pensivement et jeta un coup d'œil sur le livre de Kaenie. Elle espérait qu'elle y trouverait la correspondance de l'empreinte, savoir ce qu'elles devraient traquer leur faciliterait les choses.

« Puis-je vous demander ce que vous faîtes ici dans un endroit si isolé ? En toute curiosité »

Oui Lilith était curieuse de savoir ce qui amenait certaines personnes à vivre éloignées de toute compagnie humaine. Elle-même appréciait de voyager seule par moment et de rencontrer ainsi plein de personnes, mais la présence des ses sœurs Amazones lui manquait déjà un peu. Elle ne s'imaginait pas choisir de son plein gré de vivre seule.

Kae cherchait dans le livre les empreintes, seulement elle avait beau tourné les pages, elle ne trouvait rien et elle était presque à la moitié du livre. Certes, certaines espèces n’étaient pas répertorier, mais elle doutait qu’il s’agisse d’un dragon ou autre créature dont on ne savait s’il existait ou non. De plus ce genre de créature était bien trop intelligente pour laisser un humain lui faire du mal de la sorte. Elle s’arrêta un instant, étudiant l’empreinte qu’elle venait de trouver, non, cela ne pouvait être ça. Elle avait reprit son boulot avant de connaitre la réponse de la jeune femme, aussi quand celle-ci lui répondit, un leva un autre instant la tête de son livre.

« J'accepte votre aide avec joie, je ne connais rien de cette forêt et au vu de ce que je vois votre aide me serait plus que souhaitable. Je n'aimerais pas rencontrer la créature à laquelle appartient cette patte toute seule. »

Pour sur qu’elle allait avoir besoin d’aide. Cette forêt était un vrai labyrinthe lorsqu’on ne la connaissait pas et elle ressemblait à toutes les autres forêts lorsqu’on ne le connaissait que trop. Cependant, à bien y regarder, elle n’avait rien en commun avec la plupart des forêts que connaissait la druidesse. Elle n’en avait certes pas visité beaucoup, mais le peu qu’elle avait visité lui avait permit de voir que la forêt de Silmarie était quand même hors du commun. Oui, véritablement hors du commun pour abriter une personne capable de tel atrocité. Sa main s’arrêta sur une page d’empreinte qui ressemblait en tout point à celle qu’elle avait dessiné, mais avant qu’elle ne puisse dire quoi que ce soit, Lilith lui posa la question dont tout le monde se demandait la réponse sans jamais l’avoir.

« Puis-je vous demander ce que vous faîtes ici dans un endroit si isolé ? En toute curiosité »

En toute curiosité, oui, elle comprenait la curiosité, elle-même en faisait preuve un peu trop souvent lorsqu’elle rencontrait différente personne, enfin cela c’était quand elle n’était pas encore reclus dans cette forêt. Elle se demanda d’ailleurs si la vie de noble lui manquait. Non, ça ne lui manquait pas le moins du monde en réalité ce qui lui manquait c’était surtout de ne pas pouvoir serré ses parents et son frère dans ses bras. De ne pas les entendre l’appeler ou autres. C’était sa famille qui lui manquait le plus, le reste n’avait que peu d’importance finalement.

« C’est une question que se pose pas mal de personne en vérité. Il est vrai que c’est étrange pour une jeune femme comme moi de s’exiler dans une forêt avec pour seule compagnie un serpent ailé qui ne peut vous répondre. Cependant c’est une histoire compliqué et les détails vous ennuierez surement. »

Elle s’arrêta un instant et regarda par la fenêtre, la brume se levait enfin, par contre la nuit commençait fortement à tomber. Elle tourna ensuite son visage vers la jeune fille qui ne devait être guère plus âgé qu’elle enfaite.

« Pour faire court, je vous direz que je me cache de ceux qui ont assassiné ma famille et qui me recherche. »

Elle n’avait pas tout dit cependant. Si elle était venue ici c’était aussi et surtout pour pouvoir s’entrainer et ainsi venger sa famille. Elle ne put se résoudre à le dire, c’était une partie de l’histoire qui ne la concernait qu’elle après tout, elle en avait déjà parlé à Arsher, il était inutile de rajouter d’autre personne dans la confidence. Si c’était pour risquer leur vie, ce n’était vraiment pas la peine. Elle sortit de se réflexions et tourna le livre vers Lilith tout en tapotant la page. Elle se leva doucement pour aller se servir un autre chocolat et finalement se remit à parler.

« On a pas de chance, voici la créature qu’on cherche. Il s’agit d’un griffon. Et nous avons un autre problème ne vérité. »

Son ton était grave, elle détestait cela.

« Les griffons sont les créatures les plus difficile à amadouer, notre client doit avoir passé énormément de temps pour l’obliger à se comporter de la sorte. Je ne sais pas si je serais en mesure de le dresser une nouvelle fois pour qu’il arrête. Il faudra se préparer à l’abattre à tout moment en cas de besoin et abattre une créature de cette taille ça ne me plait pas vraiment, surtout qu’il n’y ai pour rien dans cette histoire. »

Une rage sourde s’empara d’elle. Comment pouvait-on aller si loin pour se venger. Elle-même voulait se venger, mais elle utiliserait sa propre force et non celle des autres. Celui qui faisait ça, elle le détestait déjà et il lui tardait de le trouver pour lui rendre la monnaie de sa pièce.

Kaenie paraissait peu encline à dévoiler ses secrets ce qui n'était pas l'intention de Lilith. Finalement elle répondit :

« C’est une question que se pose pas mal de personne en vérité. Il est vrai que c’est étrange pour une jeune femme comme moi de s’exiler dans une forêt avec pour seule compagnie un serpent ailé qui ne peut vous répondre. Cependant c’est une histoire compliqué et les détails vous ennuierez surement. »

Elle s'arrêta un instant et reprit :

« Pour faire court, je vous direz que je me cache de ceux qui ont assassiné ma famille et qui me recherche. »

Sa famille a été assassinée, voilà qui expliquait qu'elle ne veuille pas dire son nom de famille, c'était un souvenir encore trop lourd. Pour l'Amazone cela ne justifiait pas de vivre seule loin de tout et surtout dans une forêt mystérieuse, elle-même étant désormais recherchée. Néanmoins elle respecta la volonté de la jeune femme de ne rien dire de plus, après tout chacun agissait selon ses convictions et Kaenie avait encore bien des secrets qui justifiaient peut-être son choix.

« On a pas de chance, voici la créature qu’on cherche. Il s’agit d’un griffon. Et nous avons un autre problème ne vérité. Les griffons sont les créatures les plus difficile à amadouer, notre client doit avoir passé énormément de temps pour l’obliger à se comporter de la sorte. Je ne sais pas si je serais en mesure de le dresser une nouvelle fois pour qu’il arrête. Il faudra se préparer à l’abattre à tout moment en cas de besoin et abattre une créature de cette taille ça ne me plait pas vraiment, surtout qu'il n'y est pour rien dans cette histoire. »

Lilith regarda l'empreinte dessinée un peu interdite. Un griffon ? Elle avait entendu parler de cette créature assez rare et effectivement elle correspondait à la description du “Mange-cœur” des villageois. L'inquiétude qui transparaissait dans le ton de la voix de Kaenie traduisait la gravité de la chose. Lilith ne put que dire :

« C'est cohérent avec les témoignages des paysans, hélas. J'espère que votre entraînement au bâton a porté ses fruits car mes compétences d'archer sont un peu amoindries par la pleine brume. »

Lilith se dit que pour une fois elle s'était lancé dans une entreprise qui dépassait peut-être ses seules compétences. Ses sœurs Amazones lui manquèrent plus que jamais, heureusement son hôte paraissait fiable et courageuse.

« Une bête de cette taille doit laisser des traces de passage dans la forêt, si celui qui la contrôle se terre dans la forêt, et cela permettrait de viser tous ceux qui s'en approche, il doit se cacher non loin d'une clairière afin de ne pas attirer l'attention par des branches cassées. Je suis rentrée dans la forêt au niveau du cadavre que j'ai trouvé sans trop savoir où aller, je n'ai donc pas d'autres pistes précises à suivre. Je m'en remets à vous qui connaissez cette forêt pour y vivre. »

Ce disant Lilith se servit d'un gâteau qu'elle mordit à pleine dent. Il lui faudrait des forces pour la chasse qui allait suivre. La forêt était grande et dans ce brouillard, l'acuité accrue de la Sentinelle ne lui permettait que d'avoir une vue correcte et encore, les deux femmes pouvaient y passer des jours avant de trouver une piste viable.

« Le plus étrange dans le cadavre que j'ai observé est que les chaires paraissaient à peine dévorées, ce qui implique que le griffon doit se nourrir autrement. Nous pourrions l'appâter avec de la viande afin de l'immobiliser et attendre que son maître vienne le chercher, ce qu'il fera immanquablement en voyant son aide manquer à l'appel. La question étant : avez-vous de la viande fraîche restante ? JE pourrais en chasser, mais il me faudra le reste de la journée en espérant que la chance ne joue pas contre moi. Qu'en pensez-vous ? »

Les descriptions des paysans. Elle semblait complètement absorbée par cela. Ils avaient vu des corps, donc cet homme tuait par vengeance et il voulait qu’on voit ses actes ce qui était réellement pénible. Faire revenir une tel personne à la raison était réellement impossible, il n’aurait de cesse de tuer les gens qu’il considère comme ses ennemis pour mener sa propre guerre. Il pense ainsi pouvoir faire peur à la partie adverse tout ne renforçant son impression de pouvoir et de supériorité. Elles n’allaient réellement pas avoir le choix. Pour récupéré l’animal et arrêter les crimes, elle allait devoir tuer l’homme ou la femme en question s’il ou elle ne voulait pas coopérer. Elle détestait cela. Si Imeane était là, elle aurait pu carrément le raisonner, elle arrivait à faire des choses que nul autre ne pouvait. Elle secoua la tête, il n’était pas temps de penser à cela, elle allait devoir échafauder un plan.

Elle releva la tête lorsqu’elle entendit les explications de Lilith. Mais bien sur, un endroit où il pouvait s’isoler et être tranquille, elle en connaissait un. Après tout ne s’isolait t’elle pas pour son entrainement quotidien. La clairière était l’endroit idéal, de plus, une petite maison en bois était aménager pour ceux qui venait chasser pour réguler la population des animaux. Même si Kae n’aimait pas ce genre de chasse, elle devait avouer que cela paraissait nécessaire. Si la forêt était peuplé de plein de bête, elles n’auraient pas assez à manger pour survivre, il devenait donc impératif de réguler la population. Elle regarda un instant par la fenêtre. Il était vrai que la brume était épaisse et si elle maitrisait l’eau, elle aurait pu la faire s’évaporer, cependant elle ne maitrisait pas cet élément, mais elle avait un ami qui pouvait les conduire facilement, ne se servant pas souvent de sa vue, mais surtout de son odorat. De plus, la druidesse s’était entrainé pendant longtemps les yeux bandé, sa vue n’était pas la seule chose qui lui permettait de se déplacer et de répliquer.

« Ne vous en faites pas, je suis habituer à cette brume, de plus je suis capable de combattre les yeux fermé, entrainement drastique oblige. »

Elle ne disait pas pourquoi elle devait s’entrainé, cela ne regardait personne à part elle enfaite. Elle ne voulait pas mentir non plus, donc autant ne rien dire, si jamais elle venait à se recroiser ou alors autre, peut être se pencherait-elle plus sur son passé, mais pour le moment, l’heure n’était pas aux confidences. Son regard se porta sur l’empreinte. Non seulement il allait falloir gérer la personne, mais il allait falloir faire quelque chose avec le griffon. Elle soupira un instant. Les histoires de ce genre n’était jamais facile et si dressé une bête curieuse était assez simple, dressé une bête qui avait été entrainé pour tuer n’était pas une mince affaire, il fallait bien souvent changer les habitudes de l’animal, et le ré entrainer pour autre chose. Ce qu’elle aurait aimé qu’Ike soit, là. Lui il aurait su quoi faire de suite, elle n’était qu’une pale copie de son frère qui était si doué avec les animaux. Elle prit Akaï dans ses bras et le serra doucement. Elle y arriverait, pour son frère, elle le devait.

Elle écouta ensuite ce que lui disait Lilith. Moui, de la chair fraîche. Elle regarda Akaï un moment, ses sens étaient tellement aiguisés que lui pouvait chasser bien plus facilement, même s’il ne prenait que des petites proies d’habitude, il savait chasser du gros gibier, de plus Kae connaissait un coin ou il y avait de la viande en abondance. Elle était certaine que maitre devait s’approvisionner par là. Elle mit sa cape tranquillement et regarda la jeune femme en face d’elle.

« Si vous êtes prête, nous y allons. La brume baisse d’intensité et Akaï nous guidera, je sais ou il faut aller pour trouver ce que vous demandait. Ce ne sera pas dur, ensuite nous nous dirigerons vers une clairière non loin de là qui peut servir de base à notre homme. Si jamais on le rencontre, il faudra de suite le bâillonner, ne pas le tuer, j’aurais besoin de lui pour m’occuper du griffon. Je vais devoir briser le lien entre le griffon et son maître avant de pouvoir lui inculquer ma vision des choses et si cela ne tourne pas dans le bon sens, Eh bien nous verrons bien… »

Elle restait évasive, mais elle ne voulait pas dire qu’elle allait devoir tuer une si magnifique bête. Si jamais elle le dressait, elle aurait un autre compagnon et ce ne serait pas si mal en réalité. Une compagnie en plus était toujours apprécier. Elle attendit par la suite que la jeune femme esquisse un mouvement, elle-même avait déjà revêtu sa cape, son compagnon sur son épaule et sa capuche à sa place. Elle était fin prête.

Lilith attendit patiemment la réponse de Kaenie en mangeant son gâteau. Elle lui répondit qu'elle s'était entraînée dans la forêt et ne craignait plus la brume. L'Amazone ne chercha pas à savoir en quoi il était si primordial pour la jeune femme de s'améliorer, car c'étai bien ce qui ressortait de son expression, d'abord parce que cela ne la regardait pas et ensuite parce qu'elle sentait bien que Kaenie ne voulait pas en dire plus. Et Lilith n'avait aucune raison d'insister, elle-même ne lui dirait pas qu'elle était une Amazone ni d'ailleurs qu'elle était un catalyseur et appréhendait un peu que leur homme soit un manipulateur d'un élément qui se verrait renforcé par la simple présence de la femme.

Kaenie était vraiment courageuse, elle paraissait prête à affronter une bête dangereuse, ce qui lui valu l'appréciation de la Sentinelle. Kaenie alla mettre sa cape, prête au départ.

« Si vous êtes prête, nous y allons. La brume baisse d’intensité et Akaï nous guidera, je sais ou il faut aller pour trouver ce que vous demandait. Ce ne sera pas dur, ensuite nous nous dirigerons vers une clairière non loin de là qui peut servir de base à notre homme. Si jamais on le rencontre, il faudra de suite le bâillonner, ne pas le tuer, j’aurais besoin de lui pour m’occuper du griffon. Je vais devoir briser le lien entre le griffon et son maître avant de pouvoir lui inculquer ma vision des choses et si cela ne tourne pas dans le bon sens, Eh bien nous verrons bien… »

La femme était d'accord pour appâter le griffon et avec la sensibilité du serpent, la chasse devrait aller plus vite. D'ailleurs la clairière qu'elle connaissait serait peut-être la bonne, ainsi le mystère trouverait enfin sa solution.

« Je suis prête et je vous suis. »

Lilith alla prendre sa cape et se saisit de son arc.

« Vous savez, je n'ai pas l'intention de tuer cet homme, du moins pas dans la limite du possible. D'autant que j'envisage, si la chose est possible de le ramener à la justice du bailli le plus proche. Quand au griffon… Hé bien je dirais que c'est de votre domaine, mais je comprends votre souhait d'éviter de le tuer autant que possible. Toutefois ce ne sera pas une mince affaire. »

L'Amazone suivit Kaenie hors de la cabane et saisit une flèche qu'elle plaça sur son arc. Elle ne voulait pas être surprise désarmée. Les deux femmes et le serpent allaient silencieusement dans les bois en quête de proies assez appétissantes pour un griffon. La sensibilité de l'animal fit des merveilles et leur permit de repérer une biche. Lilith banda son arc et visa lentement l'acceptable sauvage qui paissait afin de ne pas trahir leur présence. Quand sa cible fut ciblée elle lâcha la corde et atteint la biche qui s'affaissa sous le coup.

Lilith alla récupérer sa cible et sa flèche au passage. Elle caressa le corps du bel animal. C'était somme toute dommage de se servir d'elle pour appâter une autre créature, mais Kaenie n'avait pas de viande chez elle et la vie des villageois l'emportait sur celle d'animaux. Elle tâta le ventre de la biche pour s'assurer qu'elle n'avait pas les mamelles gonflées, ainsi elles ne condamneraient pas un faon à la mort.

« Je pense que cette biche suffira. Transportons-là à votre clairière. Là je pense qu'il faudra peut-être la dépouiller pour que l'odeur du sang attire le griffon. »

Elle vit Kaenie se raidir. Lilith se demandait si la femme n'était pas druide. Elle avait entendu dire que les druides ne mangeaient pas de viande pour ne pas blesser d'animaux.

« Je m'en occuperais seule si vous le désirez. Vous savez, maintenant qu'elle est morte, le meilleur moyen de lui rendre hommage est de ne pas gâcher ce qui reste de son corps en le laissant pourrir là. Ces os feront de très bons outils et sa fourrure pourra être revendue si vous ne souhaitez pas en avoir l'usage. »

Lilith lui sourit doucement. Elle comprenait les choix de ceux qui ne voulaient pas manger de viande et considéraient les animaux comme des humains, après tout certains allaient jusqu'à les dresser. La jeune femme quant à elle considérait que manger d'autres créature était dans l'ordre des choses et que cela n'avait rien d'immonde pour peu qu'on respecte l'animal, qu'on ne le tue pas sans sans bonne raison et qu'on ne gaspille pas son corps.

Elles s’enfoncèrent dans la forêt, suivant Akaï qui venait d’ailleurs de trouver une proie. Une belle biche qui trônait là, elle ne savait pas ce qui l’attendait et d’ailleurs Kae ne voulait pas y penser. En tant que druide, elle ne voulait pas qu’on touche aux animaux, surtout que ceux-ci était en réalité sa famille, mais elle savait que parfois pour le bien de tous tuer des bêtes était obligatoire. De plus, elle était certaine qu’elle ne souffrirait pas et si pour sauver une population elle devait en passer par là, alors soit qu’il en soit ainsi.

Elle regarda sa partenaire et après quelques instants de calme, elle entendit distinctement le son de la flèche qu’on décocha. Elles s’avancèrent alors vers la bête. Lilith récupéra sa flèche tandis que Kae se mit à prier pour l’âme de la bête. Même si tuer n’était pas un souci car elle le devait, son instinct de druide l’obligeait à respecter certaines choses, certaines coutume pour l’âme de tous les être vivants mort. Elle vit ensuite la jeune femme s’accroupir et tâter les mamelles de la biche pour s’assurer qu’aucun faon ne serait abandonné. Puis lorsqu’elle entendit Lilith dire qu’il allait falloir dépecer la bête, l’estomac de Kae se révolta et elle faillit vomir ce qu’elle venait de manger.

Les paroles de la jeune femme qui suivirent lui firent le plus grand bien, cependant ce n’était pas tant l’idée de dépecer la bête qui la dérangeais enfaite ou qui lui soulevait le cœur, c’était surtout qu’elle se rappelait l’odeur que cela dégageait et rien qu’a ce souvenir, son estomac ne pouvait que se soulever.

« Excusez-moi pour l’attitude. Je comprends que tuer la bête était nécessaire, je suis certes druide mais pas stupide. Je me souvenais surtout de l’odeur que cela produisait et cela m’a soulevé le cœur. Je ne supporte pas vraiment les odeurs fortes comme celle là, c’est à cause de l’assassinat de mes parents. Lorsque je suis rentré, je les ai trouvé égorgé, depuis j’ai du mal avec cette odeur. »

Elle s’arrêta un instant, les images défilaient devant ses yeux. Elle ne voulait pas voir ça, surtout pas maintenant. Il ne fallait pas qu’elle se laisse envahir par les souvenirs ainsi, une seconde d’inattention en face du griffon et ce serait la mort assuré pour toutes deux. Elle sentit une pression familière sur son épaule et cela la calma instantanément. Elle avança la main vers le petit serpent et lui gratta les écailles. Oui, tout irait bien.

Elle se dirigea vers la bête et traça un signe sur la tête de la biche pour achever sa prière et pour le rituel à venir. Elle prit les pattes arrière tandis que Lilith prenait les pattes avant. Elles avancèrent ainsi pendant une dizaine de minute, puis elles arrivèrent enfin à la clairière. Kae sentit une odeur forte venant de derrière certain buisson et lorsqu’elle alla voir, elle découvrit les restes de plusieurs animaux qui pourrissaient. Son cœur se souleva, elle retourna vers la jeune femme.

« C’est ici qu’il crèche, des cadavres pourrissent non loin de là. Bon sang l’odeur est horrible. J’ai bien fait de changer de coin pour m’entrainer, il s’est avéré après pas mal de fois qu’ici s’était bien trop voyant. Pour le moment je ne pense pas qu’il y ai quelqu’un, il va falloir mettre votre en plan en œuvre. »

Elle laissa la jeune femme faire, quand à elle, elle tâta les morceaux de bâton derrière son dos. Elle ne voulait pas l’assembler, on ne devait jamais dévoiler à son adversaire son savoir avant qu’il ne dévoile le sien. Elle attendait que Lilith fasse son office, une fois qu’elle aurait récupéré la bête et que l’homme serait hors de nuire, elle terminerait son rituel pour l’âme de la biche.

Kaenie ne semblait vraiment pas bien à l'idée de dépecer la biche, Lilith ne pouvait pas lui en vouloir, la vue du sang n'était pas facile.

« Excusez-moi pour l’attitude. Je comprends que tuer la bête était nécessaire, je suis certes druide mais pas stupide. Je me souvenais surtout de l’odeur que cela produisait et cela m’a soulevé le cœur. Je ne supporte pas vraiment les odeurs fortes comme celle là, c’est à cause de l’assassinat de mes parents. Lorsque je suis rentré, je les ai trouvé égorgé, depuis j’ai du mal avec cette odeur. »

Lilith lui sourit, compréhensive, d'un sourire triste toutefois parce que la mort d'un parent n'était jamais un souvenir agréable, elle-même pouvait encore se rappeler parfaitement la scène de la mort de sa mère tout en retrouvant cette tristesse intense de l'époque qui avait finit pas s'adoucir avec le temps. Cependant dans le cas de l'Amazone, elle n'avait pas été seule pour affronter cette douloureuse épreuve, ses sœurs l'avaient soutenues et lui avaient redonné goût à la vie. Qui l'avait fait pour Kaenie ?

La jeune femme était donc druide, elle avait effectivement entendu dire que les druides ne tuaient aucun animal. Lilith laissa le temps à Kaenie de se remettre de ses terribles souvenirs et les deux femmes portèrent à deux la biche. La druidesse les guida vers la clairière et elles y furent en un rien de temps. Ce fut l'occasion pour la Sentinelle d'apprécier la robustesse de sa compagne de fortune qui soutint le poids de la bête tout le long sans flancher. Arrivée à la clairière elles posèrent la biche et allèrent voir ce qui provoquait l'odeur rance derrière un buisson. Elles virent des restes d'animaux pourrissant à divers degré de décomposition. Kaenie se retourna vers Lilith, visiblement mal.

« C’est ici qu’il crèche, des cadavres pourrissent non loin de là. Bon sang l’odeur est horrible. J’ai bien fait de changer de coin pour m’entrainer, il s’est avéré après pas mal de fois qu’ici s’était bien trop voyant. Pour le moment je ne pense pas qu’il y ai quelqu’un, il va falloir mettre votre en plan en œuvre. »

Lilith hocha la tête pensive. Certains des restes dataient de la journée et si elle voulait appâter le griffon, elle ne voulait pas le laisser les prendre par surprise. Les vilaines marques qu'il avait laissé sur les cadavres l'encourageaient à vouloir éviter son bec. La brume étant moins dense elle leva la tête vers la frondaison et guetta la présence de petits animaux. Elle vit passer un écureuil curieux bondir d'arbre en arbre, s'arrêter un instant pour regarder ce qu'il se passait et repartir. Si un écureuil venait par ici, c'est qu'il n'y avait pas de prédateur dans les environs.

Rassurée elle tira son couteau, regrettant qu'il soit un peu petit pour dépecer proprement la biche, et allait entamer son travail quand une pensée lui vint.

« Kaenie, puisque vous n'aimez pas l'odeur du sang, avez-vous une pièce de tissus à vous nouer sur le nez ? Ça l'atténuera un peu. Et pour la prochaine fois que vous irez en ville, procurez vous donc un parfum solide, vous savez ? Ceux en crème ? J'en connais un à l'odeur de musc qui masque bien les mauvaises odeurs. Il vous suffirait d'en mettre un peu sous votre nez dès que vous rencontrerez une odeur… désagréable. »

C'était une technique que lui avait enseignée une sœur Sentinelle suite à sa première chasse et qui s'était avérée efficace. Si Lilith avait eut un de ces parfums sur elle, elle en aurait passé à Kaenie. Ceci dit elle s'attaqua au dépeçage de la biche. Tâche ardue avec un si petit couteau, mais elle s'appliqua à faire des coupes propres pour ne pas agresser davantage la vision de la druidesse. Elle n'avait pas le temps de dépouiller totalement la bête et elle le regretta un peu, si le griffon se nourrissait il risquait d'abîmer la peau qui aurait pu être une bonne rentrée d'argent pour Kaenie.

Elles s'éloignèrent ensuite de la biche. L'odeur de sang se répandait dans la clairière, Lilith en était navrée pour la druidesse, mais c'était la condition pour attirer le griffon rapidement et peut-être sans son maître.

« Allez vous cacher dans la cabane, mais laissez la porte entrouverte afin de pouvoir sortir rapidement. Moi j'irais m'installer dans ce buisson, elle désigna un gros buisson à l'opposé de la biche, j'y serais plus à l'aise pour tirer à l'arc. Savez-vous imiter le chant d'un oiseau ? Je vous propose de faire le pinson si vous voyez un intrus approcher et le coucou pour le griffon. Cela vous va ? »

Suite à sa réponse Lilith alla se poster dans le buisson et prépara son arc. Ensuite elle ne fit plus aucun bruit et attendit. Le vent soufflait dans les branches secouant les feuilles et faisant flotter l'odeur de sang dans la forêt. Elle regretta un instant de ne pas avoir eut de somnifère sur elle, elle aurait pu en mettre sur l'entaille de la biche pour endormir la créature. Et elle n'était d'ailleurs pas mieux équipée pour immobiliser le griffon sans le blesser, elle ne possédait que des bobines de fil peu épais.

Au bout d'un moment elle entendit des pas et un bruissement d'aile. Le griffon. La créature apparu entre les arbres et vint renifler, curieuse, la biche. Lilith en était tellement stupéfaite qu'elle ne pensa pas de suite à pousser le chant du coucou. C'est à peine si la créature mi aigle, mi lynx releva la tête de son festin. Lilith banda son arc et visa l'articulation de la patte arrière, mais avant de décocher elle entendit d'autres bruits de pas.

« Mais qu'est-ce que cette biche fiche là ? »

C'était la voix d'un homme, Lilith poussa rapidement le chant du pinson et attendit, elle ne pouvait viser les deux en même temps. L'homme, vêtu pour une existence dans les bois et armé d'une épée se gratta la tête méfiant et se dirigea vers la cabane en tirant lentement son arme. Il se doutait de quelque chose. La Sentinelle distingua le visage de Kaenie par la fenêtre que l'homme venait de dépasser, elle l'avait vu. Elle resta dans son buisson, gardant un œil sur le griffon qui se régalait toujours et prête à intervenir si Kaenie ne parvenait pas à l'assommer.

Kaenie détourna son regard lorsqu’elle entendit les bruits du couteau qui faisait non office. Elle ne voulait pas voir cela car chaque fois qu’elle entendait ce bruit, elle n’arrivait qu’à se rappeler ses parents égorgés. Elle secoua la tête pour chasser cette idée et entendit les paroles de Lilith. Aimez l’odeur du sang, là n’était pas réellement la question. Ce n’était pas tellement l’odeur qu’elle n’aimait pas c’était surtout les souvenirs que cela faisait remonter, par contre son idée de parfum n’était réellement pas trop mauvaise, ça lui permettrait surement de rester plus calme et moins rebuté surtout que le sang ne l’effrayait pas le moins du monde. Elle allait répondre lorsque Lilith reprit la parole.

« Allez vous cacher dans la cabane, mais laissez la porte entrouverte afin de pouvoir sortir rapidement. Moi j'irais m'installer dans ce buisson, j'y serais plus à l'aise pour tirer à l'arc. Savez-vous imiter le chant d'un oiseau ? Je vous propose de faire le pinson si vous voyez un intrus approcher et le coucou pour le griffon. Cela vous va ? »

Elle la regarda et sourit. Pour une fois, ce n’était pas elle qui menait les troupes à la bataille, mais bientôt ce serait à son tour de le faire. Elle se mènerait elle-même à la bataille, aujourd’hui serait un bon entrainement.

« Bien sur, le pinçon pour l’intrus et le coucou pour le griffon. Ça me va parfaitement. Et au faite, je vous remercie pour l’idée du parfum ça pourra m’être très utile pour éviter de ressasser le passé rien qu’a l’odeur du sang. »

Elle se mit en position dans la cabane. Elle sortit son arme et remarqua qu’en réalité elle ne pourrait pas manipuler son bâton, la cabane était bien trop petite et cela ne ferait que la ralentir d’essayer de le frapper avec son bâton en entier. Elle le rangea donc et se prépara à utiliser la glace à la place de la force. Après quelques instants de tranquillité, Akaï siffla à son oreille, il avait entendu quelque chose. La druidesse se dirigea doucement vers l’ouverture qui servait de fenêtre et le vit. Une bête immense muni d’aile puissante et d’un bec à l’arrête saillante. Il était magnifique et majestueux et en même temps tellement destructeur. Elle ne savait pas comment elle allait le dresser, mais elle n’allait pas avoir le choix. Il allait falloir appliquer les précieux conseils de son frère.

« Mais qu'est-ce que cette biche fiche là ? »

Elle sortit de ses pensées, juste au bon moment pour se rendre compte que l’homme venait d’arriver. Elle entendit le chant du pinçon et vit l’homme passer devant la cabane. Elle en avait de la veine dit donc. Elle se prépara au combat et puis subitement, elle décida de se poser juste à côté de l’entrée. L’homme dégaina son arme et la pointa alors devant lui avant de rentrer. La cydienne secoua la tête, grossière erreur. Une fois qu’elle aperçut la garde de l’épée, elle gela celle-ci qui tomba des mains de son agresseur. Il se jeta alors sur elle, grossière erreur numéro deux. Elle s’esquiva juste assez pour qu’il soit déséquilibrée et de sa main libre, elle attrapa l’une des moitiés du bâton qui était dans son dos et l’assena sur la tête du type. Il s’endormit aussitôt. Kae récupéra alors les pieds de l’homme et sans distinction aucune, le traina jusqu'à l’endroit ou le griffon mangeait encore goulument son repas.

Sous ses pas, on pouvait apercevoir qu’une plaque de glace se formait, ainsi l’homme glissait et cela était bien plus simple pour elle de le transporter. Elle arriva non loin de Lilith et regarda une nouvelle fois le griffon. La bête était immense et elle semblait encore dans l’adolescence, mais ce pourrait être un jeune adulte aussi. Elle se tourna vers Lilith avant de faire quoi que ce soit et se mit à lui parler.

« Voilà le crétin qui joue avec la vie des autres. Si tu as quelques cordes, je serais d’avis de le ligoter et de le laisser gisant là pour ne pas qu’il bouge. Ou je peux toujours lui geler les jambes histoire qu’il ne bouge pas. »

Elle avait dit cela sur le ton de la plaisanterie, mais elle n’en pensait pas moins. Si ça lui permettait de ne pas le voir bouger, elle était prête à tout. Elle se tourna ensuite vers le griffon, Akaï sur son épaule siffla doucement signe qu’il était temps d’y aller. Tant pis pour l’odeur, elle ferait avec, elle n’avait pas le choix.

« Je vais commencer avec le griffon. Je ne te garantis rien, reste sur le qui vive si tu vois que je suis en mauvaise posture. S’il attaque laisse le faire, j’arriverais à m’en débrouiller, mais je pense que je vais d’abord jouer sur sa curiosité. Evite de le blesser il se retournerait contre nous. Si nous n’avons pas le choix, je le tuerais moi-même s’il te plait. »

Elle avait dit cela avec un calme olympien. Elle n’aimait pas l’idée de le tuer, après tout ce n’était pas réellement son œuvre. Sans ce crétin arrogant, ce griffon serait tranquillement avec les siens. Elle s’approcha doucement et se posa devant lui. Il releva la tête et la regarda. Ne pas baisser les yeux, c’était la première étape. Ils se regardèrent ainsi pendant un moment, puis le griffon tourna légèrement la tête et s’approcha doucement. Il commença a flairé la druidesse et puis il recula et resta une nouvelle fois à la regarder. Bien, sa curiosité n’était pas satisfaite, mais elle était piquée au vif.

Kaenie s’avança alors à son tour et s’inclina profondément devant cette majestueuse créature. Après quelques minutes, elle se releva et attendit. Le griffon avait braqué toute son attention sur elle. Elle avança doucement sa main vers celui ci et à quelques centimètres de son bec, elle arrêta son geste laissant au griffon le soin d’en faire de même. Il s’avança d’abord tout doucement, poussa la main de la cydienne et recula un peu. Elle attendit, la main toujours tendu. Elle avait fait pareil pour montrer à Akaï que c’était lui qui décidait si elle pouvait commencer une relation avec lui ou non. Si ce n’était pas le cas alors cela ne servait à rien d’essayer de le dresser.

Le griffon décida finalement de s’avancer et passa sa tête sous la main de la jeune femme. Celle-ci esquissa un geste vers son cou et commença a gratter ses plumes. Il secoua la tête doucement et quémanda plus de caresse, ce qu’elle n’hésitait pas à lui donner. Elle soupira un peu, la première étape était terminé, il l’avait accepté, maintenant elle allait devoir faire en sorte qu’il la suive, pas à cause de bout de viande mais à cause du lien qui s’était tissé entre eux. S’il la suivait alors elle pourrait commencer à le dresser et lui donner quelques ordres. S’il ne la suivait pas, alors il devrait mourir.

Lilith regarda l'homme entrer dans la cabane, attentive.Elle eut un mouvement brusque de la rejoindre quand elle vit l'homme se jeter sur la druidesse, mais se rassura en entendant les gémissements masculins sortir. Et se retint de rire en voyant Kaenie, d'apparence peu musclée, traîner l'homme par les jambes. Jusque là le griffon avait continué à se repaître de sa “friandise” sans se soucier de ce qui se passait dans la cabane.

Le griffon étant paisible et l'homme assommé, Lilith sortit de sa cachette et casa sa flèche dans sa ceinture pour la saisir dès qu'il le faudra. Elle constata que le corps trainait sur une fine couche de glace. Ainsi Kaenie était une manipulatrice de la glace. La druidesse regarda le griffon avant de se tourner vers l'Amazone.

« Voilà le crétin qui joue avec la vie des autres. Si tu as quelques cordes, je serais d’avis de le ligoter et de le laisser gisant là pour ne pas qu’il bouge. Ou je peux toujours lui geler les jambes histoire qu’il ne bouge pas. »

Lilith esquissa un sourire froid mais son regard était dur. Ses cordelettes iraient bien, au pire elle n'aurait pas la pitié nécessaire pour empêcher Kaenie de le congeler entièrement. La femme se retourna vers le griffon.

« Je vais commencer avec le griffon. Je ne te garantis rien, reste sur le qui vive si tu vois que je suis en mauvaise posture. S’il attaque laisse le faire, j’arriverais à m’en débrouiller, mais je pense que je vais d’abord jouer sur sa curiosité. Evite de le blesser il se retournerait contre nous. Si nous n’avons pas le choix, je le tuerais moi-même s’il te plait. »

« Je me charge de lui, je ne peux rien faire pour le griffon mais je saurais bien “chouchouter” notre nouvel “ami” et lui faire la discussion quand il se réveillera. »

Elle laissa sa compagne dresseuse s'occuper du griffon et tira de son sac sa bobine de cordelette. Celle-ci devait lui servir à refaire des flèches ou autres bricolages. Bien que peu épaisse elle saurait servir à ficeler le vagabond comme un saucisson. Lilith commença à ramener les poignets de l'homme l'un contre l'autre dans son dos, d'ailleurs il fallu supporter son odeurs rance le temps de le retourner – les hommes pouvaient sentir vraiment mauvais – et les lia solidement. Elle jeta un rapide coup d'œil à Kaenie au cas où la créature se montrait menaçante, mais il n'en était rien et la Sentinelle scruta avec curiosité la druidesse qui s'inclinait vers le griffon. Etrange mais Lilith n'y connaissait rien au dressage.

L'Amazone entreprit d'immobiliser les pieds de l'homme toujours endormi en les croisant l'un sur l'autre et fit comme pour lier deux bout de bois. Elle secoua ensuite les jambes pour s'assurer que les liens tenaient. Enfin elle le traina vers un arbre au tronc fin et y attacha l'homme. Elle avait presque épuisé sa bobine, mais le risque en valait la peine. Elle le bâillonna au cas où. Puisqu'il ne faisait pas mine de se réveiller la Sentinelle reprit son arc et se plaça de manière de l'avoir dans son champ de vision tout en observant Kaenie qui caressait le griffon.

[j'attends que tu aies dressé ou non le griffon avant de questionner le monsieur ^^]

Kae jeta rapidement un coup d’œil vers Lilith qui s’était chargé élégamment de leur compagnon de fortune. Elle aurait bien aimé le geler sur place seulement pour lui faire comprendre ce qu’il en coutait de prendre la vie d’un animal pour servir ses propres intérêts. Elle reporta ensuite son attention sur le griffon qui la regardait toujours. Il fallait maintenant qu’elle force à l’écouter, elle n’avait pas réellement le choix. S’il avait été petit tout aurait été plus simple, mais ce n’était pas le cas. Elle commença donc à bouger doucement, le griffon la suivait du regard. Lorsqu’elle passa derrière lui, il détourna la tête un instant et elle pensa alors que c’était fichu. Elle soupira, elle ne voulait pas le tuer, mais si elle n’avait pas le choix alors elle le ferait. Au moment ou elle pensa cela, le griffon se tourna vers elle et descendit sa tête pour quémander d’autres caresses.

Parfait, il s’intéressait plus à elle qu’à autre chose. Elle commença alors à marcher, ne le tournant jamais le dos et celui-ci la suivit doucement. Elle fit cela durant plus d’une heure et au bout d’un moment, elle décida de passer à l’étape au dessus en lui donnant des ordres. Le premier ordre fut un échec total, le griffon la suivait et ne voulait aucunement s’arrêter lorsqu’elle lui hurla un stop à partir de la quatrième fois, il la regard méduser et s’arrêta net. Il s’assit même tranquillement. La druidesse vint alors le félicité, ainsi elle lui montrait qu’il avait parfaitement compris. S’ensuivit une série d’ordre que le griffon exécuta plus ou moins facilement. Lorsqu’elle eut finit de donner un dernier ordre, il s’était passé quatre bonne heure. Elle secoua la tête te se demanda comment elle allait faire avec une bête pareil. Elle lui ordonna de rester coucher et il ne bougea pas d’un pouce. La jeune cydienne s’avança alors vers Lilith.

« Bon voilà, il m’écoute un minimum, il suit mes instructions, mais j’ai demandé à Akaï d’aller chercher un professionnel. Il sera lui trouvé une famille, je ne peux pas le garder, pas encore. Si jamais il ne trouve pas quand je serais prête j’irais le rechercher mais là je n’ai pas le choix. »

A peine quelques minutes plus tard, un homme d’une stature impressionnante arriva, le serpent sur l’épaule et hocha la tête en direction de Kaenie.

« Salut ma grande, s'il est venu me chercher c’est que tu as besoin de quelque chose je suppose. Comment est-ce qu’un dresseur comme moi peut t’aider. »

Kae désigna l’homme toujours à terre et qui ne bronchait pas. Lilith avait fait un sacré boulot.

« Ce débile à dressé le griffon que tu vois là pour tuer des gens. Je suis arrivé à l’amadouer et lui donner quelques ordres qu’il suit, mais je ne peux le garder avec moi. Peux-tu t’en occuper s’il te plait ? Il sera très bien avec toi et je passerais le voir de temps en temps. »

« Okay, je vais l’emmener avec moi et le dresser correctement. Ainsi si jamais tu veux le récupéré, tu pourras venir le chercher, sinon tu es bien sur la bienvenue pour le voir. Ce sera quand tu veux. »

Il s’approcha alors du griffon et répéta les même gestes que Kae, le griffon s’inclina et lorsque la druidesse lui ordonna de suivre l’homme, celui-ci émit un plainte douce en direction de la jeune femme. Elle alla vers lui et lui caressa doucement les plumes du cou.

« Je viendrais te voir c’est promit allez file. »

Le dresseur tira alors doucement sur la laisse de fortune qu’il avait fabriquée et emmena le griffon. C’était mieux ainsi, bien mieux ainsi. Pour le moment elle ne pouvait se permettre de le prendre avec elle, cela lui demanderait trop de travail et elle avait un objectif à atteindre. Elle n’avait pas le temps. Elle passerait le voir et jouerait avec lui, et puis avec le dresseur, il aurait toute la place qu’il voudrait, il vivait dans un coin reculer de la forêt qui lui permettait de garder les gros animaux. Elle retourna alors vers Lilith, les larmes au coin des yeux. Même si cela n’avait pas été long, un petit lien s’était créer et c’était toujours triste de le voir s’en aller.

Elle se dirigea doucement vers sa compagne et lorsqu’elle arriva près d’elle, elle fila un coup de pied au type couché sur le sol. Celui-ci se réveilla et sursaut et commença a beugler. Une forte envie de le geler lui passa, mais elle se contenta de lui parler.

« Inutile d’hurler, ici personne ne peut t’entendre et tu ne peux plus atteindre le griffon que tu avais à peine dressé. »

Une voix cassante qui ne lui sied pas, un visage impassible qu’elle ne montrait que rarement. Elle n’avait qu’une envie lui taper dessus pour se venger de l’affront qu’il faisait envers les dresseurs et aussi pour la mauvaise image qu’il faisait ressortir des animaux. Elle avait aussi envie de le frapper pour les meurtres qu’il avait commis pour dieu savait qu’elle raison. Elle ne lui avait pas encore parlé, mais elle le détestait déjà. Elle se tourna vers Lilith et lui parla.

« Je te laisse faire, je me suis assez amuser aujourd’hui. »

Un sourire espiègle s’imprégna sur son visage. Elle espérait que la jeune femme lui foute la trouille de sa vie.

[HRP]Et vila tu peux questionner le monsieur, n'hésite pas à être très gentille avec lui mouhahaha ^^[/HRP]

Lilith regardait avec curiosité la druidesse attirer l'attention du griffon en lui tournant autour longuement. Cela ressemblait à un étrange ballet, quelque peu charmant et sauvage. La Sentinelle s'ébahissait devant la patience de Kaenie, elle appréciait la beauté fauve de la bête et sa puissance, l'ambivalence entre sa dangerosité et son côté câlin qui recherchait les caresses de la jeune femme qui paraissait fragile à ses côtés. Pendant de longues minutes elle les regarda, jetant des coups d'œil au passage à l'homme visiblement toujours assommé.

Lassée du jeu à double-tranchant, Lilith se releva et s'étira avant d'entreprendre un tour de la clairière sans perdre de vue son prisonnier. Elle se demandait un peu s'il était encore endormi ou s'il faisait semblant le temps d'évaluer la situation. Dans ce cas elle verrait bien son corps bouger, les gens ne se méfiaient jamais de l'acuité visuelle de la Sentinelle, enfin, quand ils ne sous-estimaient pas tout bonnement ses compétences : elle avait remarqué que les hommes ne parvenaient pas à la juger à même de se servir de son arc.

Lilith admirait Kaenie dans sa patience à dresser un animal, qu'elles auraient pu tuer à elles deux en profitant de sa distraction. Ceci dit elle se rappela sa propre patience inébranlable lorsqu'elle s'entrainait au tir-à-l'arc. Chacun avait ses intérêts et sa passion.

L'Amazone jeta un regard hautain et méprisant sur l'homme vagabond. Comment pouvait-on être assez lâche et mesquin pour se servir d'une créature afin tuer des gens de manière aussi laide et monstrueuse ? Bien que non sensible au sang du fait de sa formation elle n'était pas encline à la torture et n'y était pas douée, néanmoins il faudrait bien lui tirer les vers du nez car elle doutait qu'il réponde à ses questions de lui-même… ou alors il était soit meilleur, soit plus sot qu'elle ne le pensait. Cependant s'il était une chose qu'elle avait apprise grâce à ses aînée c'était bien que l'interrogation était un art en soi qui pouvait se passer de la torture s'il était bien maîtrisé. Elle ne le maîtrisait pas mais avait le temps de se préparer son rôle.

Au bout d'un moment, perdue dans ses pensées Lilith n'aurait su dire combien, Kaenie s'arrêta son ballet pour donner des ordres au griffon. Celui-ci paraissait peu enclin à obéir, amusé du jeu précédent. Pendant que la druidesse s'échinait à le diriger, l'Amazone tentait de se remémorer les propos de ses sœurs parmi les plus acides envers les hommes. Le point faible des hommes se trouvait entre leurs jambes, ce trouvait là toute leur vanité et leur fierté, bien que cela lui déplaisait Lilith était prête à se servir de cette arme.

Enfin Kaenie revint vers Lilith.

« Bon voilà, il m’écoute un minimum, il suit mes instructions, mais j’ai demandé à Akaï d’aller chercher un professionnel. Il sera lui trouvé une famille, je ne peux pas le garder, pas encore. Si jamais il ne trouve pas quand je serais prête j’irais le rechercher mais là je n’ai pas le choix. »

Lilith approuva en regardant le griffon allongé paisiblement. Quelques minutes plus tard un homme arriva. Laissant Kaenie diriger les opérations, Lilith se mit en retrait et croisa les bras. Elle écouta l'échange distraitement en gardant l'œil sur le captif toujours semblant assommé. Le nouveau était un dresseur à ce qu'elle comprit et peut-être plus expérimenté car il repartit avec le griffon pour poursuivre ce qu'avait débuté la druidesse. La jeune femme se retourna proche des larmes suite au départ de l'homme et de la bête.

Sans dire mot, Kaenie alla se défouler sur l'homme toujours inconscient d'un grand coup de pied qui l'éveilla. Lilith ne put qu'approuver mentalement le geste de la druidesse. Apparemment il ne simulait pas… par contre il se mit à beugler son désaccord avec l'organe d'un veau. Pathétique.

« Inutile d’hurler, ici personne ne peut t’entendre et tu ne peux plus atteindre le griffon que tu avais à peine dressé. »

Kaenie était furieuse, mais quoi de plus étrange pour une druidesse envers un homme qui se servait des animaux pour un acte vil ? De toute évidence elle rêvait de le frapper, malgré son approbation si elle ne se retenait pas la Sentinelle devrait l'arrêter par peu qu'elle ne le tue. Elle parvint à se retenir et se retourna vers Lilith.

« Je te laisse faire, je me suis assez amuser aujourd’hui. »

Lilith répondit à son sourire en tentant d'être plus assurée qu'elle ne l'était en vérité. Non pas qu'elle doutait, mais afin de paraître dans son élément et d'impressionner son captif. L'homme cessa de gueuler à cor et à cri et grinça des dents. Il les détaillait d'un regard mauvais et l'Amazone put remarquer sans plaisir que sa situation ne l'empêchait pas de reluquer les formes des deux femmes. Il afficha ensuite un rictus suffisant comme si l'idée de s'être fait attraper par des femmes était une bonne blague dont il pourrait se gausser auprès de ses compères plus tard quand elles l'auront relâcher. Malheureusement pour lui, Lilith n'avait aucunement l'intention de le relâcher.

« Bien, s'il te reste une once de cervelle tu vas comprendre que je ne plaisante pas. »

La Sentinelle avait planté son regard gris habituellement si doux dans celui brun de l'homme, son sourire coutumier avait laissé place à un mortel sérieux et son visage tendu n'attendait que la première occasion pour se tordre de fureur. Il ne sembla pas s'en soucier, peut-être avait-il un passé qui l'avait endurcit ou peut-être tout simplement avait oublié qu'une femme était parvenu à l'assommer un bon moment et ne pensait pas qu'une autre pouvait lui faire très mal. Bien que n'étant pas porté sur la violence gratuite Lilith crut bon de lui rappeler qui dominait. Elle lui décocha un violent coup de pied dans l'estomac, suffisamment fort pour retirer son rictus à l'impudent et le forcer à se plier en deux en poussant un gémissement de douleur.

« Maintenant que tu es attentif, je vais pouvoir t'expliquer comment les choses vont se passer. Je vais te poser des questions et tu vas y répondre, sans mentir, sans prendre du temps et sans crier. Je ne veux pas t'entendre dire autre chose que ce que je t'ai demandé ou qui puisse m'intéresser et je suis la seule à déterminer ce qui m'intéresse ou non. Ne cherche pas à savoir ce qu'il adviendra de toi ensuite car tout dépendra de ce que tu pourras me dire. Mon coup de pied était un exemple bien doux. Si tu ne fais pas ce que je te demande, je saurais bien me servir de mon couteau. »

Elle souleva un pan de sa cape pour lui montrer le couteau qui pendait dans sa gaine attaché à sa ceinture. Le ton de sa voix était autoritaire. L'homme lui jetait un regard mauvais, au moins il avait perdu son rictus.

« Je veux ton nom et la raison pour laquelle tu es dans cette clairière. Je veux également que tu me dise pour qu'elle raison tu as dressé ce griffon. »

Elle évitait sciemment de mentionner la raison pour laquelle les deux femmes lui étaient tombées dessus. D'abord pour le faire mijoter dans son jus et dire tout ce qui lui venait à l'esprit, ne sachant pas exactement ce qu'on lui voulait – une tactique apprise de ses camarades Sentinelles, ensuite Lilith prenait en compte la faible probabilité qu'elles aient fait une erreur et que le griffon ne soit pas le Mange-cœur qui effrayait les villageois. L'homme afficha de nouveau son assurance pleine de mépris.

« Tout doux ma belle... »

Lilith ne lui laissa pas le temps de finir et lui administra un revers du poing. Elle n'avait peut-être pas assez de force pour lui faire très mal, cependant elle avait obtenu ce qu'elle désirait : l'empêcher de dire ce qu'elle ne voulait pas entendre. La méthode était rude mais il ne fallait absolument pas le laisser mener la partie.

« Dernier avertissement, donne moi la réponse à ma question et rien d'autre. »

L'homme lui adressa à nouveau un regard mauvais et lâcha.

« Melvin Daurard. Je suis un honnête trappeur qui se fait aider de son fidèle griffon pour attraper ses proies, enfin se faisait aider avant que vous ne me tombiez dessus sans raisons. Que me voulez-vous ?! »

Lilith lui décocha un autre coup de poing pour le faire taire, il venait de lui donner la preuve qu'il mentait.

« Je suis celle qui pose les questions. Nous sommes au début de l'automne, à cette période de l'année tu devrais avoir entassé une belle collection de peaux. »

Elle regarda tout autour d'elle, détaillant bien la clairière en affichant sur son visage une expression qui signifiait qu'elle ne le croyait pas.

« Je ne vois aucune peau par ici. Mon amie était dans ta cabane, elle pourrait me dire si elle y en a vu. »

Puis se tourna vers Kaenie qui se tenait en retrait.

« Alors, mon amie, as-tu vu des peaux d'animaux entreposés dans la cabane ? »

Lilith évitait intentionnellement de donner leurs noms à Melvin, elle se doutait que si peau il y avait dans la cabane, il n'y en aurait pas suffisamment pour justifier de l'activité d'un trappeur. De plus Kaenie avait elle-même déclaré qu'elle utilisait la clairière il y a quelques temps, donc le faux trappeur n'y était pas rester tout l'été comme ses congénères faisaient. Bien qu'elle sache qu'il leur mentait elle voulait démonter son mensonge pour le forcer à dire la vérité.

[j'ai mis le temps à répondre, mais ça valait le coup, non ? Wink

comme l'interrogatoire peut encore prendre du temps, je te laisse rp un peu ^^]

[HRP]Yep ça valait le coup ^^[/HRP]

Kaenie regarda Lilith commencer l’interrogatoire de l’homme qui avait finit de beugler. Elle semblait bien maitriser la situation, ne lui laissant pas l’occasion de dire quoi que ce soit en dehors des réponses qu’elle attendait. La druidesse était tout de même consternée par le manque de jugeote de leur « hôte ». Il arrivait tout de même à lancé des inepties alors qu’il était attaché et devant deux personnes qui semblait vouloir le mettre en pièce. Lorsqu’elle sentit son regard sur elle, elle eut d’ailleurs envie de vomir. Un type comme lui enverrait rapidement les gens vers Muria au rythme ou sont regard semblait déshabiller les gens, c’était écœurant. Elle recula donc de quelque pas et lorsqu’il balança son histoire sans queue ni tête, elle faillit le congeler sur place. Heureusement pour lui, Lilith lui envoyé une belle droite et commença à lui exposer son point de vue. Elle se retourna ensuite vers Kae et lui posa une question, une simple question.

« Alors, mon amie, as-tu vu des peaux d'animaux entreposés dans la cabane ? »

Elle comprenait le choix de Lilith de ne pas divulguer leur prénom. Après tout on ne savait pas ce qu’il possédait comme compétence et une erreur était si vite arrivée. Elle se remémora son passage éclair dans la cabane, mais de toute façon cela ne servait à rien. Elle avait lâché cette clairière il n’y avait pas quelques semaines, il était impossible qu’il soit trappeur. De plus un réel trappeur n’a pas besoin d’animal pour attraper ses proies et encore moins un griffon. Elle avait envie de lui faire remarquer.

« Non, je n’ai rien vue dans la cabane. Aucune peau n’est présente dedans je suis formelle. »

Et ce n’était pas tout.

« En plus de cela en tant que dresseuse, je peux t’affirmer mon amie qu’il est impossible de dresser un griffon de tel sorte qu’il ne mange pas la proie qu’il a sous les yeux. Il s’agit d’une créature avide de chair et trop noble pour se laisser dominer lorsque son envie est de manger. Il est donc parfaitement impossible qu’il puisse être un trappeur. »

Elle s’arrêtait quelques secondes, sa main devint bleu et de la glace apparut sous ses pieds.

« Cela serait d’ailleurs fortement dommage pour vous cher Melvin, les druide dans mon genre déteste les chasseurs de votre genre. »

Glaciale, c’était l’ambiance dans laquelle il se trouvait. L’homme à ses pieds commençait à avoir froid, très froid. Ce qui était intéressant avec la glace c’est qu’au fil des années, elle avait remarqué qu’elle pouvait concentrer sa volonté sur une seule personne et ainsi le torturer. C’était plutôt intéressant surtout que si elle était immunisée contre le froid grâce à ce pouvoir, ce n’était surement pas son cas à lui. Elle regarda alors sa compagne, relâchant un peu son pouvoir pour éviter qu’il ne passe trop rapidement en hypothermie et la laissa reprendre l’interrogatoire.

Lilith écouta la réponse de Kænie en se retenant de sourire de satisfaction, la druidesse ne faillissait pas de son aplomb. Elle comprit rapidement l'idée de la Sentinelle et y ajouta une menace de son crû :

« En plus de cela en tant que dresseuse, je peux t’affirmer mon amie qu’il est impossible de dresser un griffon de tel sorte qu’il ne mange pas la proie qu’il a sous les yeux. Il s’agit d’une créature avide de chair et trop noble pour se laisser dominer lorsque son envie est de manger. Il est donc parfaitement impossible qu’il puisse être un trappeur. Cela serait d’ailleurs fortement dommage pour vous cher Melvin, les druide dans mon genre déteste les chasseurs de votre genre. »

Elle coupla sa remarque incendiaire – paradoxal pour une manipulatrice de la glace – d'une vague de glace sous les fesses de l'homme. Un instant Lilith craint que son amie se laisse emporter et le tue, heureusement elle rétracta sa magie en regarda l'Amazone et lui laissa reprendre la discussion. Elle acquiesça et se remit face à Melvin. Il arborait un air maussade et ne paraissait plus du tout enclin à considérer les deux femmes comme un désagrément passager. Il grogna quand Lilith posa son regard sur lui.

« Preuve est faite que tu m'as menti et cela me déplaît grandement. Je pourrais te donner un dernier avertissement mais je crains que mon amie ne se lasse et décide de te congeler pour de bon, à moins que tu ne sois subitement inspiré ? »

Elle en doutait et la grimace méprisante du prisonnier le lui confirma. Sans se donner la peine de rajouter quelques chose elle lui décocha un coup de pied dans la mâchoire. Elle espéra qu'il fusse suffisamment fort pour le décider à parler sans pour autant lui briser les os. Il cracha du sang dans un gémissement de douleur.

« Vous êtes complètement folles… »

Ah il avait fait un effort et la vouvoyait, c'était un progrès ce qui ne l'empêcha pas de lui filer une nouvelle gifle.

« Tu as la mémoire courte de toute évidence, je t'ai dit que je ne voulais entendre que la réponse à mes questions et maintenant que tu sais ce que tu risque si tu mens encore j'attends la vérité : que fais-tu ici ! »

Melvin grimaça de plus belle. Lilith leva la main et baissa un doigt. L'homme le regarda attentivement, elle en baissa un autre. La menace était explicite et sembla le motiver.

« C'est bon, voilà. Je suis là pour effectuer ma vengeance ! Vous êtes contente ? »

Lilith ignora sa question.

« Quelle vengeance, comment pourquoi et contre qui ? »

La Sentinelle lui jetait un regard froid, les poings sur les hanches. Elle aurait pu être comique si son attitude n'était pas si menaçant et dangereuse.

« Contre ses maudits péquenots, pardi ! Je suis le représentant sur cette terre du Dieu Hilivos, je prêchais la bonne parole aux habitants de ce village quand ils m'ont arrêté et m'ont roué de coups sans raisons en me traitant d'imposteur. Je suis parvenu à m'enfuir, meurtris dans ma chair et mon âme, mourant en plein hiver. Je dois d'avoir survécu grâce à mon Dieu. J'ai juré de faire payer à ses impudents leurs ignominie et ce griffon fut l'arme de ma vengeance. »

Melvin bomba le torse fier et parfaitement sincère. Lilith pour sa part n'avait jamais entendu parler d'un dieu du nom d'Hilivos, ce qui n'était pas peu dire de la part de la jeune femme qui connaissait la plupart des dieux, et doutait vraiment qu'on l'ait arrêté sans raisons… De toute manière cela ne justifiait pas un massacre si ignoble. Son captif quant à lui considérait qu'il était dans son bon droit et semblait persuadé que son dieu existait et justifiait ses actes. Il la toisa avec morgue et reprit.

« Maintenant je me moque de ce que vous pourrez me faire, je suis dans mon droit et mon dieu me soutient. J'ai eu ma vengeance et Hilivos me récompensera au-delà de mes espoirs ! »

La Sentinelle lui asséna un nouveau coup, elle ne sentait plus la moindre fureur comme si constater le déraisonnement de l'homme l'avait empli d'une froide analyse de la situation : à quoi cela servirait-il de s'énerver face à un homme qui était convaincu d'être dans le vrai ?

« J'en ai assez entendu. Tu es coupable de meurtre et qu'importe tes raisons les faits sont là : tu as tué des innocents qui ne voulaient que vivre leur vie, mais ce n'est pas à moi de te juger je vais donc te ramener au village où tu seras condamner pour tes crimes. »

Ceci étant dit elle se saisit de l'un des bouts de tissus de ses haillons d'habits pour le bâillonner. Puis elle retourna vers Kænie et l'attira à l'écart pour pouvoir parler en paix à la druidesse car elle se méfiait totalement de l'homme et de ce qu'il était capable de faire. Elle sentait la fureur de sa compagne et voulait l'apaiser afin qu'elle ne tue pas dans l'instant. Lilith considérait que c'était aux villageois de le juger et le condamner, d'autant plus qu'elle souhaitait savoir la raison réelle pour laquelle ils l'avaient arrêtés la première fois.

« Ecoutez, je vais le ramener vivant à la justice des villageois, n'essayez pas de le convaincre de sa folie, cet homme est irrémédiablement persuadé que son dieu existe et qu'il est dans le vrai. Je pense que c'est un de ces prédicateurs, dont le raisonnement est tortueux, ils peuvent justifier tout ce qu'ils font et auront des arguments à tous les nôtres. Je sais que l'envie de lui faire payer ce qu'il a fait vous démange à la fois pour les hommes qu'il a fait exécuter et pour le dressage du griffon, cependant cela ne ferait que répondre à la haine et la violence par la haine et la violence et cela nous ne pouvons l'accepter. La justice doit exister pour tous et nous ne pouvons faire une exception parce que nous avons décidé qu'il le mérite car ce sera la porte ouverte à la justice personnelle et au chaos. »

Le discours de Lilith lui vint naturellement, elle avait la certitude que Kænie voulait venger la mort de ses parents et ne voulait pas lui permettre d'utiliser la vengeance pour résoudre ses conflits. La vengeance était un dieu exigeant. Ce disant L'Amazone pensa à son père et sa colère quand il l'avait trahie, elle réalisa qu'au fond d'elle elle bouillait de lui faire payer pour elle et pour sa mère. Les propos qu'elle avait adressé à la druidesse pouvait également lui être confrontés : elle ne devait pas se permettre de laisser la vengeance prendre le pas sur sa raison et sa vie.

« Je vais l'emmener en ville. Que voulez-vous faire ?

La question était à double sens, voulait-elle l'accompagner ou voulait-elle le tuer ?

Kae regarda l’interrogatoire sans broncher, elle n’avait pas envie de faire quelque chose de préjudiciable avant qu’il ait terminé ce qu’il avait à dire. Lorsqu’elle entendit son histoire, une vague de colère l’envahit, l’air fraichit alors autour d’elle. Elle avait envie de massacrer ce type pour son ignorance et sa connerie. Elle avait envie de le glacé de la tête aux pieds et finalement le découpé en petit cube et le jeter un peu partout. Oui, elle avait drôlement envie d’en finir avec ce sale type qui finalement ne connaissait rien de la vie. Tout ça parce qu’il avait été roué de coup, c’était pitoyable. Elle recula un peu et tenta vainement de se calmer, il n’y avait rien à faire, elle n’y arrivait pas. Elle voulait juste le frapper jusqu'à ce qu’il comprenne que jouer avec la vie des autres était impardonnable, pourtant elle n’en fit rien. Elle laissa Lilith faire le reste, lorsque celle-ci lui donna un dernier coup de pieds, elle la vit venir vers elle et l’emmener à l’écart.

La suite fit bien rire la druidesse. Un beau discours qu’elle lui servait là, oui, un très beau discours, mais il n’avait pas sa place dans la vie réel. La vengeance était dans le cœur de tout homme et si parfois elle n’était pas justiciable, d’autre fois elle l’était largement. Personne ne savait ce qu’il s’était passé avec sa famille et d’ailleurs elle n’autorisait personne a jugé ce qu’elle allait faire. Elle savait qu’elle agissait tout autant dans son intérêt que dans celui des autres, oui elle savait ça.

« Si la vengeance parfois n’est pas préjudiciable, il y a des moments ou elle l’est. Se venger pour une humiliation est pitoyable il est vrai. Se venger pour un meurtre commis contre des innocents est à mon sens une justice, et si cela peut permettre d’éviter d’autre meurtre d’innocent dans le genre seriez vous prête à vous venger ? Ne pensez pas que les gens ne réfléchissent pas avant d’exercer leur vengeance. Tous ne sont pas des idiots qui ne se sont pas posé la question. De plus la justice n’appartient qu’au riche, les pauvres ne peuvent se la payer et ne peuvent en bénéficier. Ceux qui je traque efface leur trace grâce à la justice ? Ils tuent les gens, nombre de personne les connaissent, mais personne ne fait rien. Est-ce là votre justice ? »

Elle s’arrêta quelques instants. Si la jeune femme espérait la raisonner, elle aurait du venir des années auparavant. Kae avait fait son choix il y avait de cela des années. Lorsqu’elle avait remarqué que malgré les preuves qu’avait apportées un de ces amis, personne ne recherchait les meurtriers de ses parents. La justice n’était qu’un mot, les actions ne suivaient pas. Elle appliquerait sa propre justice, que cela plaise ou non. Elle reprit néanmoins.

« Lorsqu’on le ramènera aux villageois, pensez vous qu’ils le laisseront en vie pour toutes les morts qu’il a prit ? Leur justice est déjà toute trouvée. Il a tué et pour cela il doit mourir c’est ce que tout le monde dit, et si un jour je devais mourir pour avoir débarrassé les gens d’un groupe qui tuent des familles pour leur profit personnel alors je mourrais. »

C’était ainsi qu’elle avait toujours vu les choses, ainsi qu’elle avait envie de les voir. Oui, si elle devait mourir, alors elle mourrait, mais avant elle emmènerait ceux qui décimaient des familles pour leur profit personnel. Elle se tourna vers l’homme couché et bâillonné qui la regardait avec des yeux mi terrorisé, mi anxieux. Il préférait sans doute mourir ici de sa main, cela serait surement moins douloureux, cependant elle n’allait pas lui faire ce plaisir.

« C’est partit pour le village. »

Elle se retourna vers l’homme, créa un traineau de glace et le posa dedans. Elle ferait mieux de ne pas trainer, sinon il finirait son voyage trainer sur le sol.

Lilith écouta la réponse endiablée de la druidesse avec des réserves. Visiblement Kænie avait réfléchit à la question et sa conclusion était triste. Les gens réfléchissent avant de faire leur vengeance ? Sans doute, la question étant est-ce que la base de leur raisonnement est viable ou est-elle masquée par la haine ? La deuxième explication était la meilleure aux yeux de Lilith cependant dans cette optique c'était encore plus difficile de faire entendre raison à la druidesse. Non, pas faire entendre raison : lui faire voir les choses sous un autre angle et croire de nouveau en l'altruisme humain. Décidément la justice hors de Muria laissait à désirer et les premières victimes étaient les personnes esseulées par le drame et condamner à rendre justice eux-même, au prix même de leur propre vie.

Malgré ses propos et sa vision de l'équité de la justice humaine, Kænie se retourna vers leur captif maintenant pétrifié de peur et alla le mettre dans un traineau de glace qu'elle venait de concevoir à cet effet. Lilith jeta un regard en arrière vers la biche et constata que le griffon n'avait pas laissé beaucoup de peau réutilisable. Tant pis, cela fera plaisir aux charognards.Sur ce elle vérifia visuellement que les deux femmes n'avaient rien laisser tomber et suivit la druidesse.

« Je ne sais pas de quelle cité tu viens et ne te le demanderais pas car c'est ton souhait de ne rien en dire et je le respect tout comme je respecte ta décision. Sache tout de même que dans la cité où je vis, je suis de ceux qui s'assurent que la justice soit bien appliquée et respectée par et pour tous et surtout pour les moins puissants alors n'oublie jamais que la justice que tu as rencontré n'est pas la même partout. Cet homme doit être jugé par ceux qu'il a meurtri, je pourrais le tuer moi-même, mais ce n'est pas moi qu'il a blessé et j'aurais sur les mains son sang. Je ne le tuerais que pour défendre une personne quand je ne pourrais l'empêcher autrement ou parce que je ne serais pas parvenue à le mettre hors d'état de nuire encore d'une autre manière. »

Elle s'arrêta un instant pour soupirer.

« Je sais que cela ressemble à des belles paroles vides de toute expérience, mais ce n'est pas vrai. Je ne veux pas devenir comme ceux que je tue, à justifier mes actes après coup. J'aime la vie et je respecte celle des autres comme j'aimerais qu'on respecte la mienne et je l'ôte que quand je n'ai pas le choix. Lui si je le tuais moi-même maintenant ce serait un meurtre car il ne peut plus nuire et je sais qu'il paiera pour ses crimes au village. »

Elle s'arrêta là. Elle aurait voulu parler de son père qu'elle aurait aimé tuer après avoir quitté Cydonia et fuit ses sbires. Le tuer parce qu'il était responsable de la fuite de sa mère qui n'y avait pas survécu. Parce qu'il était prêt à emprisonner sa seule fille pour profiter de son don. Lors de sa chevauchée loin du Joyau elle avait eut le temps de remuer toutes ses rancœurs et en était venue à remettre en cause l'utilité de tuer son père : sa mère n'en serait pas moins morte. Ceci dit elle n'assimilait pas son histoire celle de Kænie car pour ce qu'elle en avait compris, ses parents avaient été assassinés et les coupables pouvaient très bien avoir des liens avec des personnes hauts placées. Si elle ne les tuait pas, il y avait peu de chance que justice soit faite. Vraiment ce mot était à double tranchant car pour ce que la Sentinelle en savait, les assassins de ses parents avaient peut-être agis sous leur propre justice… Quoiqu'il en soit il était une chose que la jeune femme ne pouvait laisser passer sans rien dire de plus.

Elle n'était pas encore au village, Lilith se baissa et enroula sur la tête de Melvin sa veste en serrant de manière à ce qu'il n'entende pas ou peu ce qu'elle pourrait dire.

« Tu as dit que tu étais prête à mourir une fois tes parents vengés. Je te conjure d'au moins réfléchir à cette éventualité. Ce qui me trouble est que tu en parle comme si tu étais prête à te donner toi-même la mort ensuite, mais après ? À mon sens la plus belle des vengeance serait ensuite de reprendre d'une manière ou d'une autre ta vie, certes elle ne sera plus jamais comme elle promettait de devenir avant, mais en vivant malgré tout tu peux vaincre l'ombre de mort qu'ils font planer sur toi et offrir quelque chose à ce monde loin d'être parfait mais dans lequel vivent tant de personnes désireuses de l'améliorer. Non ne répond pas ! Je te demande simplement le jour où tu seras confrontée à ce choix d'envisager sérieusement ce qu'apportera de bien ta mort par-rapport à tout ce que ta vie pourra apporter. Et si ce jour là tu choisis la vie quitte à devenir une fugitive, hé bien, il y a une cité sur cette terre où l'on sera ravies de t'accueillir et de t'offrir un refuge. Je ne peux t'en dire plus aujourd'hui, mais cherche la cité des Amazones où toutes les femmes peuvent se voir offrir une seconde vie. Ce que je viens de te dire doit rester entre nous. »

Lilith ponctua sa dernière phrase d'un regard sévère, c'était une confidence des plus précieuses qu'elle lui faisait et si Kænie ne retenait qu'une seule chose de ses propos elle espérait que ce serait cette dernière injonction. Cependant l'Amazone ne doutait pas du silence de la druidesse, elle-même avait assez de secrets pour ne pas avoir envie de dévoiler ceux des autres.

[Lilith va devenir miss Sermon je crois, ne m'en veux pas trop ^^]

Kaenie écouta ce qu’avait à dire la jeune femme, et même si elle comprenait ce qu’elle disait, elle n’adhérait pas forcément à son point de vue. Elle se doutait bien que la justice n’était pas partout la même. Elle s’en était rendu compte en vérité, cependant là ou elle devait impérativement être appliqué car cela règlerait nombre de problème, elle était délaissé et tout le monde appliquait sa propre justice. Kaenie ne ferait pas exception. Elle avait appris plein de chose sur ce qu’il s’était réellement passé et elle devait dire qu’en faite elle comprenait un peu mieux. Il y avait toujours une inconnu dans la tableau, bien qu’elle sache qui avait surement tué ses parents, ou alors qu’elle en avait une petite idée, la personne qui les avait restait encore un mystères. De plus elle avait aussi appris que sa famille n’avait pas été la seule à être exécuté. Par contre de tous ceux qui avaient trouvé la mort dans les mêmes circonstances, elle était la seule d’une des familles à être vivante. Elle se vengerait alors pour eux tous.

« Si je ne pensais pas cette vengeance nécessaire, je ne le ferais pas. Ma famille n’a pas été la seule à se faire assassiner. Il y en a eu d’autre avant, une dizaine et je suis certaine qu’il y en aura d’autre après. Pour s’enrichir, il n’hésite pas à détruire des familles, à les ruiner et une fois au fond du gouffre il les élimine. Qui aidera d’autre famille à ne pas tomber dans le panneau si je ne fais rien ? Vous avez raison, je n’aimerais pas qu’on me compare à une meurtrière et si depuis ce jour, j’ai tué, c’était seulement pour sauver ma vie contre ces même personnes qui m’ont envoyé des assassins pour finir leur travail. Je peux alors voir ça comme une finalité sur le faite que si je ne les tue pas, c’est moi qui mourrait. »

Elle s’arrêta un instant et pendant ce laps de temps, elle vit Lilith mettre sa veste autour de la tête de Melvin et elle commença à parler. Elle sentait bien que la jeune femme voulait faire passer un message important, aussi ne dit-elle rien de prime abord. La druidesse se rendit compte que la jeune femme avait mal interprété ses propos, mais il y avait des moments ou sa façon de parler laissait croire des choses qui n’étaient pas.

« Je te remercie de ta proposition et je compte pour sur garder le secret que tu m’as confié, mais tu n’as pas à t’en faire. J’ai promis qu’après cette vengeance je recommencerais à vivre. Ce que je voulais dire c’est que si pour sauver la vie d’autre personne je dois mettre la mienne en danger, alors je n’hésiterais pas une seule seconde. Ma famille avait ce code d’honneur, c’est en ce sens que mon père m’a apprit à me battre. Je ne pourrais pas vivre tant que je sais que d’autre personne risque de mourir à tout moment parce que des gens peu scrupuleux et qui ont la justice dans leur poche veulent s’enrichir. »

Elle s’arrêta, elle pensait avoir tout dit et sans se rendre compte, elle était déjà non loin du village. Le trajet avait semblé si peu long. Elle secoua la tête, maintenant allait s’exercer une justice, une justice propre à ceux qui ont été floué et blesser dans leur chairs. L’homme qu’elles ramenaient avait cru bon de détruire lui aussi des familles. Qu’allait-il lui arriver ? Kaenie s’en fichait éperdument. De toute manière, il n’aurait que ce qu’il méritait.

[HRP]Miss sermon mouhahaha ça lui irait bien. ça prouve au moins qu'elle fait attention aux autres ^^[/HRP]

Lilith fut rassurée d'entendre que la jeune femme n'envisageait pas de mettre fin à ses jours quand elle aurait vengé ses parents. Kænie lui promit de garder son secret et l'Amazone la croyait. Elle retira la veste de l'homme car elle avait dit ce qu'elle avait à dire de secret et ne voulait pas lui donner l'impression qu'elles manigançaient quelque chose. S'il s'avérait bon parleur il pourrait bien monter les villageois contre les deux femmes en plus de lui. Autant Lilith ne craignait pas grand chose, autant la druidesse vivait dans le coin et serait affectée par l'insurrection civile.

Tout au long de leur discussion elles avaient avancé d'un pas rapide et arrivaient au village. Lilith voulait passer récupérer sa jument avant d'amener Melvin au bailli du village ou de la commune. Elle se signala à sa compagne et les mena d'abord au villageois à qui elle avait confié Jâani. L'homme méfiant et apeuré lui demande ce qu'elle avait trouvé, étonné de la voir revenue vivante, mais il ne se souciait en fait pas tellement de la réponse, convaincu que les meurtres étaient le fait d'une créature malfaisante. De fait la jeune femme jugea bon de ne rien dévoilé sur Melvin voulant éviter les vengeances personnelles avant qu'il ne soit dûment jugé et que l'histoire de Mange-cœur envoyé par Azael soit officiellement démentie. Lilith lui demanda au passage où elle trouverait le bailli des lieux et quitta l'homme en menant sa jument ravie de la retrouver.

« Mon amie je te présente Jâani, ma jument. D'ailleurs nous allons peut-être transvaser notre ami ici présent sur son dos avant que ta glace ne fonde. »

Elle ne voulait toujours pas dévoiler leurs noms à l'homme. Elles se mirent à deux pour hisser le prédicateur sur le dos de la jument et Lilith le lia solidement. La journée tirait à sa fin lentement et les deux femmes hâtèrent le pas pour rejoindre la maison du bailli avant la tombée de la nuit. Au bout d'un temps de marche, l'Amazone se tourna vers Kænie.

« Au fait, tu n'as peut-être pas envie de m'accompagner jusque là-bas, sachant que tu devras encore retourner chez toi ensuite je pense que je n'aurais pas de soucis à l'y amener. Quoique tu décide je te remercie de ton aide aujourd'hui. »

Kae était concentré sur la route à suivre pour ne pas se perdre, cependant elle se rendait compte au fil du chemin qu’elle ne savait pas ou elles devaient aller. Elle regarda derrière elle et attendit finalement un instant. Elle tentait tant bien que mal de réguler la température autour du traineau pour que celui-ci ne fonde pas, cependant l’envie de congeler Melvin avec ne s’en faisait que plus présente, aussi lorsque Lilith alla récupérer sa jument, la jeune femme la remercia silencieusement. Elle n’aurait pas tenue une seconde plus, elle avait tellement envie de le mettre en pièce ce sale crétin. Elle sortit de ses pensées lorsque la sentinelle lui présenta son cheval. La druidesse s’avança doucement et posa sa main sur le museau de la jument. Son souffle chaud vint lécher doucement sa main. Elle sentait les poils soyeux du museau de l’animal chatouiller sa paume. Elle sourit et se calma instantanément. Akaï sur son épaule sortit et siffla doucement vers la jument. Celle-ci le regarda et le petit serpent se permit même de se poser entre les oreilles de la jument.

« Ravie de te connaître Jâani, tu es réellement magnifique. Je te présente Akaï, mon compagnon de route. »

Elle se tourna vers Lilith et finalement prit la parole.

« Je crois qu’il ne se délogera pas de cette endroit avant qu’on ne soit rendu à destination. J’espère que ça ne gênera pas ta jument. »

Elle attendit une réponse, mais finalement ce fut autre chose qui vint. Kae considéra la question. D’une part, elle n’avait pas envie d’y aller car elle ne savait pas comment elle réagirait par rapport à ce que les villageois allaient prévoir pour lui. Pourtant, elle ne voulait pas louper ça. Pour le griffon, elle devait y assister et ainsi savoir qu’elle justice allait être rendue. Elle voulait aussi connaitre ceux qui avait été floué et qui à ce jour avaient perdu nombre de compagnon sous prétexte d’une vengeance contre une humiliation. Personne ne devrait perdre des proches, tout cela parce qu’une personne s’était sentit floué. Elle comprenait bien le concept de vengeance, cependant si elle avait été dans ce cas, elle n’aurait surement pas opté pour une vengeance. Elle se serait au contraire sentit tellement mal qu’elle aurait décidé de s’exilé et d’avancer, de se dépasser pour leur montrer qu’elle n’avait pas mérité cette humiliation. Oui, elle aurait fait cela comme ça. Mais alors pourquoi avait-elle décidé de se venger à ce jour ?

Elle se rappela le jour de leur mort, elle avait réellement décidé d’en finir et puis elle avait trouvé le petit mot de son frère. Survivre, c’était le mot qui était gravé dans sa mémoire. Les premiers mois, elle s’était laissé aller et elle avait décidé de tout arrêter. Mais finalement le mot survivre était resté gravé dans sa mémoire et c’est ce qu’elle avait fait. Elle avait mit à profit l’enseignement de son père pour se perfectionner, elle avait mit à profit tout ce qu’elle savait pour améliorer sa condition physique, pour augmenter sa force, sa précision et aujourd’hui elle maitrisait un autre élément. Oui, elle allait pouvoir mener à bien sa vengeance, pour punir ceux qui avaient tués sa famille, mais aussi pour éviter que d’autre personne ne connaisse ce genre de chose. Dix familles. Tant de personne qui avaient perdu la vie tout cela pour que d’autre s’enrichisse. Personne ne devrait perdre la vie si c’est pour que d’autre en profite. Non, elle ne pouvait supporter cette idée. Elle revint finalement au présent et répondit à la question de Lilith.

« Je préfèrerais t’accompagner. J’aimerais connaitre le dénouement de cette histoire. Pour moi, pour le griffon et puis sait-on jamais, on peut toujours avoir besoin de mon aide. »

Elle sourit doucement à la jeune femme non loin d’elle. Elle ne ferait rien à l’homme présent et puis de toute façon Akaï ne semblait pas vouloir bouger pour le moment, cela voulait surement dire qu’elle devait aller jusqu’au bout. Ça allait réellement devenir son credo, aller jusqu’au bout des choses, pour n’être certains de n’avoir aucun regret.

Lilith regarda avec amusement Akaï, lové sur la tête de Jâani, celle-ci, qui habituellement n'aimait pas les serpents, l'avait laissé faire sans broncher et n'en paraissait pas mécontente. Décidément elle aurait tout vu. Elle alla gratter la jument derrière les oreilles et caresser la peau écailleuse du serpent au passage. Kænie répondit à sa question après un moment de réflexion.

« Je préfèrerais t’accompagner. J’aimerais connaitre le dénouement de cette histoire. Pour moi, pour le griffon et puis sait-on jamais, on peut toujours avoir besoin de mon aide. »

La Sentinelle hocha la tête approbatrice, elle s'était en effet bien assez impliquée pour avoir le droit de suivre cette affaire jusqu'au bout. Lilith répondit à son sourire.

]« Très bien, alors ne traînons pas, Jâani n'est pas un âne et je n'ai pas envie de lui imposer la charge de notre “ami” trop longtemps. D'après ce villageois le bailli de la commune se trouve à quelques kilomètres au sud-est. Nous devrions y être en un peu plus d'une heure. »

Elles reprirent la route et atteignirent sans difficulté la maison du bailli, enfin Melvin avait bien tenté de râler contre ses conditions de détention, mais Kænie s'était chargée de le calmer rapidement. Le soleil se couchait déjà du fait de la période de l'année quand elles rencontrèrent une patrouille de soldats qui les amenèrent jusqu'au bailli après qu'elles soient parvenues à leur expliquer pourquoi elles se baladaient avec un homme attaché sur le dos d'un cheval – sans parler du serpent sur la tête du dit cheval. Les soldats se chargèrent d'ôter le prédicateur du dos de Jâani et de l'amener jusqu'au bailli devant lequel on avait mené Lilith et Kænie. C'était un homme entre deux âges, bedonnant et grisonnant dans un costume doublé de fourrure de vers. Il les regarda arriver avec circonspection.

« Cet homme est le responsable des morts du soit-disant “Mange-cœur” qui a déjà tué au moins une dizaine des villageois de votre commune, déclara Lilith en réponse à la question muette du bailli. »

Le bailli la regarda interdit et perplexe aussi Lilith entreprit de lui exposer son enquête et ses déductions. Elle acheva en désignant Kænie comme témoin. Le magistrat opina le visage grave.

« Votre discours est crédible, je reconnais cet homme : il menaçait de jeter des malédictions sur nous si nous n'adhérions pas à son dieu complètement fou. Et quand je dis fou c'est un doux euphémisme pour éviter de dire, sanguinaire, omnipotent et rancunier, pour le meilleur, grogna-t-il. Je l'avais fait condamner à mort, mais il est parvenu à s'échapper je ne sais comment. JE vous remercie donc de nous l'avoir ramené. Cependant j'aimerais savoir ce qu'il est advenu du griffon ? Je n'aimerais pas savoir cette créature en liberté dans les environs. »

Lilith regarda la druidesse, elle préférait lui laisser les explications sur le dressage d'animaux.

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