[DA - 155] La froide étreinte de la nuit (Mission Narcquos)

Le vent glacé de Storghein soufflait grandement en cette saison automnale. Une autre journée froide dans cette cité de glace, un jour comme les autres, en apparence. Tu étais là, sur le bout du quai, perdu dans tes pensées. Le monde des ombres s’était agité, des rumeurs circulaient et c’était non pas une envie de vol, mais de tuer qui t’avais saisit. Cette fameuse rumeur qui courait que l’un des truands de Storghein était en possession d’un objet de valeur ainsi que d’un petit paquet d’informations en tout genre. Inutile d’en dire plus, ta lubie était déjà fixée : Tu voulais des informations. Accessoirement en parfait voleur que tu étais, tu pourrais également en profiter pour t’enrichir un peu, que demander de plus ?

Ah, tout compte fait il y avait bien quelque chose que tu voudrais en plus : La gloire de Mask. Bon, ça ne serait pas avec ce maigre larcin et quelques informations que tu pourrais rendre hommage à ton dieu comme tu le souhaiterais. Mais bon, le destin parfois est agréablement surprenant.
Difficile de passer à côté d’une occasion pareille et de laisser passer des informations potentiellement intéressante ou même d’une valeur inestimable. Seulement voilà, les rumeurs étaient ce qu’elles étaient : Imprécises et bancales. La seule à laquelle tu pouvais te raccrocher parlait d’un éventuel informateur caché au sein du port de Storghein. Le problème étant que les Compagnons et la milice donneraient beaucoup pour mettre le grappin sur ce type et ce dernier leur filait entre les doigts depuis des années. Et tout le monde savait que pour échapper à la garde ET aux compagnons, fallait quand même être sacrément coriace… Ou bien assisté. Peu importe la méthode utilisée, ce type était ta seule chance de pouvoir continuer. Tu avais probablement quelques contacts, connaissances ou même une idée du lieu le plus effectif pour se cacher aux yeux du monde dans un port, non ?

Tu allais devoir faire travailler tes talents d’enquêteur avant de passer à ta spécialité, le vol et le meurtre. Le port était un endroit assez vaste, de nombreux entrepôts, des bateaux amarrés depuis des lustres pour certains, des presque-épaves qui ne prenaient plus la mer depuis un moment…
Quelques personnes trainaient dans la zone, aussi la discrétion était tout de même nécessaire. De toute manière, la nuit était tellement mieux pour passer à l’action, la vraie.

Le froid automnal s’était bel et bien installé, mais peu m’importait, qu’importe la bise qui tente de percer ma peau, mon corps, lui est en ébullition, mon adrénaline me protège du froid mieux que n’importe quel vêtement et en ce moment même, elle est présente dans chacune de mes veines, et pour cause, un nouveau défi, lancé par le destin à mon attention, une nouvelle chasse allait enfin commencé et le gibier promettait d’être des plus intéressants. Certes, il ne s’agissait que de rumeurs, mais la plupart du temps, les rumeurs sont ce que l’on en fait et moi, j’en faisais une histoire.

Mais pour pouvoir écrire cette histoire, j’avais besoin d’informations, certes je n’en manquais pas et j’avais déjà pu récolter pas mal de chose depuis que j’avais entendues les premières rumeurs, mais il faut savoir faire la part des choses et bien des choses que j’avais pu entendre étaient parfaitement erronées, néanmoins, je savais que quelqu’un pourrait me renseigner, m’indiquer ce que je voulais savoir mais encore fallait-il déjà le trouver lui et là, ça commençait déjà à devenir intéressant car jusqu’à présent, très peu de gens avaient pu mettre la main sur lui, ou même avoir une idée de savoir où il était, et même après plusieurs recherches, je n’avais pu déterminer que la zone où il se trouvait et il s’agissait du port…Comme s’il n’y avait pire endroit ! Avec tout ces bateaux, quelle idée de venir se foutre dans un coin pareil. Mais soit, peu importe, personne ne pourrait se cacher de moi éternellement, surtout que la nuit n’allait plus tarder à arriver, je ne me sentais d’ailleurs plus affaibli par le soleil couchant, ce qui était déjà bon signe.

J’avais déjà passé la première partie de la soirée à arpenter quelques auberges du port, les faire toutes me prendrait des jours, mais je savais où aller, et surtout à qui m’adresser mais même les contacts que j’estimais le mieux ne m’avaient presque rien fournis comme indication, et c’est ça qui me plaisait, une cible inaccessibles pour tous, sauf pour moi, car j’étais sur que moi, je pourrais le trouver, et cela grâce au PRESQUE rien fournis…car l’un d’eux, sans le vouloir, m’avait donné une indication, un pauvre bougre qui a tiqué et est devenu nerveux au mauvais moment, beaucoup de gens, comme la garde ou même les compagnons auraient sans doute pu laisser passer ces détails, mais pas moi.

Cela faisait une quinzaine de minutes que je suivais cet homme à présent, depuis sa sortie de l’auberge, je savais qu’il me cachait des choses, et j’avais bien l’intention de savoir quoi, mais lui soutirer des informations dans l’auberge aurait été trop voyant, et je déteste que l’on me remarque, je m’armais donc de patience, et me faufilait à travers les rues à sa suite, observant un chemin que j’avais déjà emprunté de nombreuses fois lors de mes visites de la ville afin de la connaitre, mais sans vraiment y faire attention jusqu’à aujourd’hui. J’espérais qu’il pourrait me conduire jusqu’à l’indicateur en question, mais je n’avais pas beaucoup d’espoirs et les maigres que j’avais s’évaporèrent lorsqu’il s’approcha de la porte d’une petite demeure classique pour y rentrer sa clé et l’ouvrir, rentrant chez lui. Mais hélas pour lui, je n’en avais pas encore fini…

Je me glissais alors à l’arrière de la maison, personne ne semblait passer par ici, et d’ailleurs à cette heure-ci, il n’y avait rien d’étonnant à cela. Je testais toutes les fenêtres sans faire de bruit, cherchant celle qui serait la plus facile à ouvrir sans dévoiler ma présence. J’en trouvais finalement une dont le loquet ne me résisterait pas longtemps, et je l’ouvris avec délicatesse avant de rentrer en silence dans la petite maison.

Il y faisait noir, aucune lumière ne perçait suffisamment à travers les carreaux, et cela me convenait parfaitement, ma vision nocturne me permettant de me faufiler sans problème dans la maison, longeant les murs jusqu’à la modeste chambre, dans laquelle j’entrais après avoir attendu quelques minutes pour que l’homme se couche, puis je m’approchais du lit en sortant ma dague avant de venir la placer au dessus de la gorge de l’endormi, posant ma main libre sur son front pour éviter qu’il ne se tue lui-même en sursautant avant de m’avoir dit ce que je voulais savoir.

« Réveilles-toi ! J’ai quelques questions à te poser, les même que tout à l’heure en fait, sauf que cette fois-ci, tu vas y répondre franchement et sans détour. »

Je lui offris un magnifique sourire en plongeant mon regard dans le sien.

« Et fais en sorte que les réponses me plaisent. »

Ton amour du détail t’avais permis de remonter jusqu'à lui et de le piéger. Cet homme à ta merci s’éveille avec la mauvaise surprise d’avoir une dague sous le cou et pourtant il ne sursaute pas, ne bronche pas. Il est même parfaitement calme, un peu trop même. Et pourtant il te répond sans même prendre en compte ta menace :

« - S’tu veux tes infos, t’as intérêt à m’lâcher et vite, j’marche pas sous la menace moi. »

N’importe quel homme aurait volontiers pleuré et imploré les dieux pour que tu épargnes sa vie mais lui, qui faisait preuve d’un calme déconcertant, ne pouvait que t’intriguer. Il avait pleinement conscience que ses informations avaient de la valeur et c’était pour la même raison qu’il se cachait aussi bien à la vue du monde. Tu n’avais pas le choix et c’est pour cela que finalement, tu accédais à sa requête, le lâchant et le laissant se redresser tandis qu’il allumait une petite bougie afin d’y voir plus clair. L’homme t’observait longuement, scrutant chaque partie de ton corps, ton équipement, et cherchant du regard quelque chose dans le tien. Il semblait y avoir trouvé quelque chose au moment ou il te dit :

« - T’manques pas d’culot pour v’nir là et me menacer mais t’as du cran, et j’aime ça. T’sais y’a plein d’gens qui me cherchent ces temps et vu qu’tu m’as l’air doué, j’te propose un deal : Y’a deux types qui me foutent en danger ces derniers temps, ils en savent trop et sont tellement peu discrets que si les compagnons leur foutent la main dessus, j’suis l’prochain à passer à la casserole. Si tu me les… accidente, j’te file l’info qu’tu cherches sans contrepartie. »

Une offre assez spéciale, sans doutes, mais parfaitement dans tes cordes. Ta précédente menace sur cet homme n’avait pas marché, insister ne marcherai probablement pas plus. En outre il te proposait un petit boulot en échange de l’info que tu désirais tant. Il ajouta à ton attention, avant même que tu ne prennes ta décision :

« - Par contre si t’acceptes, j’veux pas d’un truc barbare hein, faut que ça paraisse le plus naturel possible, un vrai accident quoi. Sinon j’aurai toute leur bande au trousses et j’préfèrerai limite me vendre aux compagnons que de finir démembré au fond de la baie, t’vois. En plus de ça, les types dont j’te parle sont des types assez riches, t’as même moyen de t’en mettre un peu dans les fouilles par la même occaz’, t’en dis quoi ? »

Tu avais beau sonder cet homme en signe d’un éventuel mensonge ou une émotion masquée, mais non, il était soit terriblement fort pour mentir, soit parfaitement honnête avec toi.

Je faillis l’embrocher, appuyer un peu plus sur la dague afin que celle-ci puisse lui percer la jugulaire, et répandre son sang sur le sol de sa chambre, mais après réflexion, je n’en fis rien, au contraire, je le relâchais calmement, me reculant afin de le laisser se redresser. Il alluma une bougie et je grimaçais un instant pendant que mes yeux s’habituaient à la faible clarté qu’elle amenait, avant de les plonger dans les siens, soutenant son regard avec amusement pendant qu’il me sondait, comme s’il voulait y trouver quelque chose d’autre que les ténèbres, mais il sembla content puisqu’il me fit une proposition, chose rare, la plupart du temps, les gens faisaient rarement ce genre de chose après avoir vu une dague sous leur gorge, mais lui, il osait et, mine de rien, ça me plaisait bien, après tout un travail est un travail, tant que ce qu’il y a à la clé me convient, je ne refuse jamais un boulot, et, chance pour lui, les termes me convenaient parfaitement, après tout deux types de plus ou de moins, peu m’importait, et pour leurs richesses, je verrais bien sur place si quelque chose pourrait vraiment m’intéresser, sinon, je me fichais bien de l’or ou de l’argent facile.

Je souriais calmement tout en ne lâchant pas cet homme du regard, puis je rangeais simplement ma dague en me retournant pour repartir par là où j’étais entré, ne me retournant vers lui que pour lui demander les noms des personnes qu’il souhaitait voir disparaitre, puis pour lui parler d’une voix calme.

« Je travaille toujours proprement, je laisse la barbarie aux soldats. »

Je sortis ensuite par la fenêtre arrière, et me replongeais dans la nuit, prêt à commencer ma nouvelle mission.

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Les personnes en questions n’étaient pas des inconnus, ce n’étaient pas de grands hommes de Storghein non plus, mais il était évident que leur mort ne pourrait pas passer inaperçu bien longtemps, encore moins si les deux venaient à mourir pendant la même nuit, néanmoins, il fallait qu’ils meurent, quel qu’en soit le moyen.

Je passais la dizaine suivante à les observer, étudiant leurs faits et gestes, apprenant les endroits où ils allaient, par où ils passaient pour y aller, comment ils se déplaçaient, ce qu’ils mangeaient, bref, j’épiais leur vie, de jour, comme de nuit, cherchant la faille, le détail qui pourrait me permettre de les faire simplement disparaitre sans que personne ne pose de questions, ou pour éliminer en même temps ceux qui y penseraient.

Au bout des dix jours d’observation, l’heure de l’action était venue, j’avais déjà perdu bien assez de temps comme ça, je rassemblais donc toutes les informations que j’avais pu récolter et passait la nuit à décortiquer chaque observation, pour enfin trouver LA faille, le détail qui pourrait les liait, et les faire chuter tout deux, et pour ce faire, j’allais jouer sur un sentiment, adoré de tous, l’amour, ah, quelle merveille que l’amour, ce doux sentiment qui vous emplit le cœur et le fait s’envoler dans les strates du bonheur…Pour ma part, je préférais garder les pieds sur terre, mais après tout, chacun ses désirs.

L’un d’eux allait se marier, la cérémonie devant avoir lieu dans une dizaine, et il était en plein préparatifs pour ses noces, quand à l’autre, il n’était autre que le frère de la future mariée, unique parent encore vivant de celle-ci, il serait donc forcément le témoin de cette merveilleuse, mais fatale, union.

Je me rendis alors là où aurait lieu la cérémonie, là où les dieux béniraient cette union, jusqu’à ce que la mort les sépare…Je regardais la chapelle dédiée à Hilina, puis y entrait, comme de nombreuses autres personnes venus prier pour leur salut. Je sentis un point me serré au niveau des côtes en passant le pas de la porte, comme si l’endroit en lui-même désirait me rejeter, mais je souris, et y pénétrais comme si de rien n’était. Une fois à l’intérieur, j’avançais en observant chaque recoin de la grande salle circulaire, tout en me dirigeant vers l’autel où seraient prononcés les vœux, mais je ne m’y intéressais pas vraiment, non, ce qui m’intéressait se trouvait un peu avant et sur le côté, je me tenais là où se tiendrait le prétendant puis levait la tête, mémorisant l’emplacement au plafond, puis, je fis de même à l’endroit où se trouverait le témoin. Je repartis ensuite en tâchant bien de retenir chaque point de repère.

La date du mariage approchait à grand pas, et de nombreuses personnes s’activaient à décorer les lieux, et je faisais partie de ces personnes, le seul détail fut que j’étais le seul à travailler de nuit, et pas seulement à l’intérieur mais également à l’extérieur, sur le toit, j’avais passé six bonnes nuits à me faufiler dans la chapelle en toute discrétion afin de venir saboter l’intérieur du toit, perçant celui-ci en faisant bien attention que les traces ne puissent éveiller aucun soupçons, je ne perçais jamais droit, chaque fente que je faisais était calibrée au pouce près, et avant de partir, je passais toujours une bonne heure à vérifier que le toit restait étanche en grimpant sur celui-ci afin d’y passer un filet d’eau qui gelait bien rapidement à cause du froid. Je passais ensuite deux nuits sur le toit en lui-même pour y administrer le même traitement afin que les deux sabotages ne soient séparés que par quelques morceaux de bois éparses. Je ne pouvais me permettre aucune faille à mon plan, et j’avais bien l’intention de ne pas en avoir.

Enfin, mes deux dernières nuits me servirent à faire passer de l’eau, juste de l’eau que je fis rentrer dans les fentes du toit avant qu’elle ne gèle, prenant tout mon temps pour éviter que celle-ci ne brise le toit sous son poids.

Le jour J arriva enfin, les invités commencèrent à venir, rentrant dans la chapelle en discutant de sujets plus stupides les uns que les autres, pour ma part, j’étais déjà sur le toit de la chapelle, j’y avais passé un bon moment malgré le froid qui tiraillait mes entrailles, je ne sentais d’ailleurs plus les extrémités de mes membres, mes doigts et mes orteils complètement gelés, mais peu m’importait, l’adrénaline me réchauffait intérieurement, et m’empêchait de me laisser aller à mes instincts primaux. Je les observais, caché sous une grande cape en peau d’ours, elle-même dissimulée par une couche de neige, j’attendais patiemment, encore et encore que ceux qui m’intéressaient se décident à se montrer, ce qui arriva vers le milieu de la matinée, il y eu bien sur des acclamations, des cris de joie et de fêtes, des chants et bien d’autres choses dont je n’avais aucun intérêt.

Le futur marié entra en premier, puis quelques minutes plus tard, sa fiancée et son frère le suivirent. J’attendis que tout le monde soit rentré avant de me glisser de l’autre côté, juste au dessus des marques que j’avais tracées dans le bois. Je tendis l’oreille, parvenant à entendre des bribes des paroles de cérémonie, et bien que je n’avais pas l’habitude des mariages, je pus facilement visualiser la situation, j’attendis alors encore patiemment, je devais attendre le moment où les deux hommes se rejoindraient pour l’acceptation du lien de familles qui avait lieu à la fin de la cérémonie, là, ils seraient ensemble, tout deux l’un contre l’autre, juste en dessous de moi, et surtout, juste en dessous de la glace.

Le moment de l’union arriva, j’entendis les acclamations et les cris de joie provenant d’en dessous, mais je me concentrais sur une annonce, et enfin elle arriva, je sortis alors une gourde d’eau que j’avais tenu au chaud sous les fourrures, puis j’en versais le contenu dans une entaille que j’avais faite dans une poutre en bois, l’eau se dilata sous l’effet du gel et fissura d’avantage la poutre qui se mit à trembler, je rangeais la gourde et fis de même avec deux autres, avant de fuir en entendant les craquements. Je descendis du toit à l’aide d’une corde que j’avais dissimulée dans la neige, prenant garde que l’on ne me voit pas alors que le toit se fissurait, et bien vite j’entendis de nouveaux cris, mais plus de joie, de peur ceux là, alors que la glace perçait le toit de la chapelle pour s’écraser.

Je fis le tour du quartier, allant revêtir rapidement une tenue plus commune que mes fourrures, puis je revins sur place, me mêlant à la plèbe en demandant innocemment ce qui se passait, les gens étaient perdus, ce qui était compréhensible, mais au moins, tous s’accordaient pour dire que la chapelle s’était effondrée pendant un mariage à cause du gel qui avait attaqué le toit.

J’attendis encore quelques instants sur place, venant même aider à dégager les gravats jusqu’à l’autel, heureusement pour eux, presque tout le monde avait fuit à temps et rares étaient les blessés, mais heureusement pour moi, il y avait tout de même deux corps aussi froid que la glace qui les surplombait qui gisaient devant mes yeux. Je cachais un sourire de satisfaction, j’avais réussi à les tuer sans éveiller le moindre soupçon, tous allaient pensé que la glace et le mauvais entretien de la chapelle étaient responsables de ce désastre, et de plus, j’avais pu faire s’effondrer une chapelle d’une autre divinité que Mask.

Deux jours passèrent, j’écoutais sans relâche les ragots et les commérages sur les événements de la chapelle, et tous y voyaient un accident, pour mon plus grand bonheur.

Le soir du troisième jour, je retournais calmement dans la demeure de celui qui m’avait confié cette tâche, ouvrant la fenêtre de derrière pour rentrer, je me dirigeais vers sa chambre, mais il semblait ne pas être encore là, j’allais alors m’asseoir sur une chaise en attendant qu’il rentre, quand il poussa la porte et qu’il la referma derrière lui, je le saluais en souriant tranquillement.

« La vie est-elle plus paisible pour vous à présent ? »

Ton stratagème avait marché du feu de dieu, Mask pouvait être doublement fier d’avoir des fidèles comme toi. La chapelle d’Hilina n’était plus et tes deux cibles non plus, morts écrasés sous le poids de l’édifice sacré. Ton commanditaire allait être heureux, même si ta tâche avait pris son temps, beaucoup de temps. Mais la perfection était telle qu’il ne t’en tiendrait pas rigueur.
Il entrait dans la pièce, non conscient que tu l’attendais et pourtant il ne sursauta pas lorsque tu lui adressais la parole, un parfait glaçon, ce type. Sans se retourner dans ta direction, il prenait deux verres qu’il emplit d’un alcool douteux, vraisemblablement un genre d’alcool de contrebande. Il te tendit le verre avant de se poser en face de toi, sur une chaise.

« - Bon bon, l’type que tu cherches, c’est pas un tendre, tout le monde parle de lui comme d’un voleur, un truand, mais ce mec en fait c’est un vrai boucher. C’est l’bras droit d’un gang de malades mentaux qui s’planquent pas loin de Kalack, au sud d’la ville. L’type que tu cherches c’est un Nùa, il à genre la quarantaine et il est facilement repérable, il est borgne et porte un cimeterre. C’est le peu d’infos que j’ai sur lui. »

Il boit une gorgée du breuvage, te jauge du regard un instant et finalement il ajoute avec un sourire :

« - Maiiiis, j’ai un bon pote pas loin de Kalack qui en sait probablement plus, c’est un peu l’informateur local, par contre c’est un enfoiré de première, j’entends par là qu’il donne jamais rien sans contrepartie. Pas de l’or ni quoi que ce soit, il échange les infos lui. Mais il m’doit un service donc il pourra pas t’la refuser. Va dans le p’ti patelin à l’ouest de Kalack nommé Freun et va voir leur tanneur. Une fois qu’il sera en face de toi, soit tu l’menaces comme t’as essayé avec moi et ça marchera probablement pas mieux, soit tu lui dis que tu viens de la part de « Fouine » et que t’es venu chercher le remboursement d’il y a deux mois. T’en fais pas, il reconnaitra ce surnom. »

Décidément les informateurs de la région avaient tous plus ou moins trouvé un moyen d’échapper à la vigilance de la garde, d’une manière comme d’une autre. Ces pseudonymes passablement ridicules leur permettaient cependant de vivre et c’est tout ce qui comptait. Il fallait compter une poignée d’heures pour rejoindre la destination visée. Avant que tu ne partes, l’informateur te remercie et te précise que t’es toujours la bienvenu si t’as besoin de scoops juteux.

Ta destination était donc ce fameux village de Freun, encore une fois tu allais devoir farfouiller un peu partout avant de t’amuser à chasser ta proie.

J’observais un instant le verre avant de m’en saisir, attendant qu’il boive en premier avant de faire de même tranquillement, l’écoutant sans bouger de ma chaise, et sans rien dire, acquiesçant simplement en enregistrant les données qu’ils me fournissaient, un Nùa d’une quarantaine d’année borgne et avec un cimeterre, ce ne devrait déjà pas être trop compliquer à reconnaitre, à moins que tout les habitants du village ne soient comme ça, ce qui avait peu de chance d’arriver. Néanmoins, ce n’est pas parce que quelqu’un peut se reconnaitre qu’il ne passe pas inaperçu, au contraire, parfois, ceux qui sont le plus remarquables sont ceux qui se cachent le plus souvent du regard des autres, mais visiblement, mon interlocuteur ne manquait pas de ressources, et semblait avoir de bonnes relations, et à présent j’avais deux destinations au lieu d’une dans mon itinéraire.

Je me levais donc dés qu’il eut fini de parler, il y avait un temps pour prendre son temps, comme je l’avais fait ces derniers jours, mais le temps, ça se rattrape, et j’en avais beaucoup à rattraper, je le saluais poliment tout en m’inclinant bien bas avant de finir mon verre, et le poser délicatement sur la table.

« Je ne manquerai pas de revenir te voir au besoin, et si tu as besoin que d’autres accidents arrivent, n’hésites pas non plus. »

Je sortis alors une nouvelle fois dans la nuit pour me diriger vers les écuries.

!=><= !

J’équipais Midway prestement, passant le tapis, la selle et la bride sur la magnifique monture, l’une des seules de sa race à avoir pu survivre à la rudesse du nord, on m’avait déjà demandé à de nombreuses reprises pourquoi j’avais voulu l’acquérir, certains s’étaient même moqués de moi en me disant qu’elle mourrait dés le premier hiver, ils avaient tous changés d’avis, déjà trois hivers avaient passés depuis que je l’avais achetée et elle était toujours là, fièrement dressée sur ses jambes, et c’était le seul moyen de locomotion à ne pas me rendre malade.

Je pris ma monture par la bride, et sortit calmement, saluant les gardes en prétendant une sortie nocturne, ils étaient habitués à ce que je sorte la nuit, et ne posaient pas de questions sur le sujet. Je montais alors en selle, demandait la direction de Freun à l’un des gardes, qui me l’indiqua sans broncher. J’avais dû me faire passer pour un soldat une fois pour une mission, et cela m’aidait plutôt bien, encore aujourd’hui.

Je partis dans la direction indiquée, lançant ma monture au galop pour éviter qu’elle ne prenne froid, même si les peaux d’ours, que je lui avais posée sur la croupe et le cou, lui donnaient déjà chaud.

J’arrivais au petit village en début de matinée, je me présentais à un palefrenier qui s’occupa de ma monture avec grand plaisir, déjà pour sa qualité, mais aussi pour la somme que je lui donnais en échange de bons traitements. J’étais assez fatigué de mon voyage aussi, et je décidais alors d’aller dans une auberge pour me reposer quelques heures avant de partir à la rechercher du fameux tanneur dont m’avait parlé la fouine, et ce fut plutôt facile, je n’eus qu’à demander à l’aubergiste qui me l’indiqua sans soucis. Je me rendis donc à la tannerie, observant les différentes peau de bêtes au passage, et le cuir qui s’y trouvait, me faisant au passage la réflexion qu’il serait peut être temps que je m’achète une tenue un peu moins usée que ce que je portais…Mais cette question avait tout le temps d’être réfléchie plus tard, pour l’instant, j’avais autre chose en tête, quelque chose de plus important.

Je m’avançais sans me soucier de l’odeur qui m’attaquait les narines, ce n’était pas la première fois que je voyais une tannerie, mais je ne me ferais sans doute jamais à cette odeur, je m’approchais alors d’un homme vêtu d’un tablier en train de travailler le cuir qui me regarda et me salua, comme tout bon marchand, je luis rendis son sourire mais je m’assis devant lui calmement.

« Bien le bonjour, jolie boutique, dites moi, j’ai entendu quelques rumeurs dans la région à propos d’un type qui aurait des infos très intéressantes, un homme d’environ une quarantaine d’année, borgne…Et récemment, et bien j’ai rencontré une fouine qui m’a dit que vous aussi, vous auriez entendu parler de ces rumeurs, et que vous auriez très envie de les partager avec moi en échange d’une épuration d’une dette d’il y a deux mois. »

Je le regardais calmement, assis face à lui, en croisant les jambes et les bras, toujours souriant.

Le marchand te regarde en se retournant, tu constate que tu as parlé un peu vite, il ne s’agit pas de ton homme. Néanmoins il semble comprendre ce que tu dis, il arbore un léger sourire avant de finalement cogner fermement sur la porte de l’arrière boutique sur un rythme particulier. En regardant mieux ton environnement, tu peux voir le cimeterre qui semblait correspondre à la description que tu avais reçu. Quelques secondes après, le tanneur que tu cherchais sortait de l’arrière boutique, une énorme hache à la main qu’il tenait fermement avant de laisser tomber la tête de l’arme à terre. Une entrée fracassante et malgré les apparences, il n’avait rien de méchant. D’ailleurs, à en juger sa tête, il semblait même assez surpris de ne voir que toi. Il leva à nouveau la hache qu’il planta dans un socle de frêne avec une force ahurissante.

« - Patron, cet homme vient au sujet de la « dette » d’il y’a deux mois, il a parlé de la fouine aussi.
- Par Wanyä ! Ça doit être toi le type dont j’ai entendu parler alors. Désolé gamin, pendant un instant j’ai cru que cette vermine était revenue pour me chier dans les bottes. C’est cette vieille fouine qui t’envoies alors je sais c’que t’es v’nu chercher. Suis moi, on va en causer autre part, par ici les murs ont des oreilles. »

Il te fait signe de le suivre dans l’arrière boutique et indique à son apprenti de reprendre le boulot. Il avait des manières quelque peu douteuses mais c’était pas un mauvais gars. A peine étais-tu entré dans la pièce qu’il te proposait un verre avant de se poser à table, en t’invitant à faire de même.

« - Bon j’vais être franc avec toi gamin, j’sais que t’es v’nu pour avoir des infos sur le type d’la rumeur qui court a Storghein. J’vais pas t’le cacher, j’le connais, j’le connais très bien et pour cause, j’étais dans sa bande y’a longtemps. C’t’ai un peu comme un frère pour moi. La fouine a sûrement du t’expliquer que c’était un type avec la quarantaine, borgne et armé d’un cimeterre, bah là ou ça va être compliqué pour toi, c’est d’oublier le détail du cimeterre et de la quarantaine d’années. L’type est dans un groupe de bandits particulier, ils ont tous un cimeterre, c’est un peu leur marque de fabrique. »

Ceci expliquait déjà pourquoi tu avais pu voir un cimeterre dans la boutique, l’avantage c’est que ton nouvel informateur était un type bien informé, puisqu’il avait côtoyé ta cible de près.

« - Leur gang à par mal d’influence dans l’coin, c’est des vraies malades ces mecs. Ils tuent n’importe qui sans distinction, suffit de mal les r’garder et hop, t’as la tête qui roule. Et c’est encore moins des enfants de cœur : Contrebande, meurtre, viol, racket… J’en passe, j’espère que t’es bien préparé parce que des psychopathes comme ça, même les compagnons feraient moins les marioles. »

Il éclate d’un rire franc, sa réflexion était idiote mais la comparaison était amusante. Il but une bonne gorgée du liquide contenu dans le verre avant de continuer.

« - Bon, plus sérieusement, ils se planquent dans des grottes pas loin de Kalack, m’semble qu’ils sont une bonne dizaine armés jusqu’aux dents, beaucoup sont des Astorgs donc t’aura aucun mal a repérer l’animal au milieu de tout ça. T’as trois types à éviter par contre, l’premier c’est leur chef, un Astorg aussi grand et musclé qu’il est débile, pas dur à repérer puisqu’il à tendance à parler à son épée comme s’il parlait à une femme. L’deuxième c’est ta cible, le Nùa borgne. L’troisième c’est un espèce de p’ti truc vicieux qui passe son temps à beugler qu’il est un dieu, tu verras, sont pas dur à repérer. En ce qui concerne le fameux trésor de la rumeur, j’ai entendu dire que c’était une boite ornée, j’sais pas c’qu’il y a dedans mais ça met tout le monde à cran cette merde, alors fait gaffe. »

Il sort un couteau de nulle part avant de le planter fermement dans la table, étrangement l’arme ressemble presque à un cimeterre, la lame légèrement courbée et amochée laisse penser qu’elle est sacrément vieille ou très mal entretenue.

« - Prends ça avec toi, ça t’aidera p’tet à entrer dans leur camp, t’auras moins de mal comme ça qu’en défonçant les portes. J’pense que l’mieux et l’plus sur, ça serait que tu te fasses passer pour un type qui cherche à les rejoindre, logiquement dans ce genre de cas ils te présentent au commandement et t’as une épreuve à passer, j’peux pas t’en dire plus, ça change à chaque fois… »

Il te fait signe de te lever et, après que tu ais pris la dague, te salue en te précisant de repasser le voir si jamais t’avais besoin de quoi que ce soit. Difficile alors pour toi d’imaginer quel genre d’épine tu avais pu leur retirer du pied en supprimant les deux types dans la chapelle, mais visiblement, ils te considéraient comme un ami.

Je regarde l’homme face à moi le plus calmement du monde, j’ai peut être été un peu vite en besogne certes, mais s’il n’avait pas été au courant de ce dont je pouvais parler, jamais il ne m’aurait compris, au pire, il m’aurait pris pour un fou, et je serais repartis, néanmoins, il semblait savoir de quoi il retournait, et il appela la véritable personne que j’étais venue voir, un home qui voulu soit m’impressionner au premier abord, ce qui ne fonctionna pas vraiment, après tout, les Astorgs balèzes n’étaient pas rares, au contraire, ma carrure un peu fine devait être une exception venant de mon côté maternel, soit parce que je l’avais coupé dans son travail, ce qui semblait être la solution la plus probable.

Le premier homme résuma ma phrase, et le second y répondit tout de suite, et sa première phrase me fit penser que finalement, la première solution à l’énigme suivante était la bonne, mais l’impression ne m’était juste pas destinée. Quoiqu’il en soit, il m’invita à la suivre, ce que je fis après m’être levé d’un bond souple et gracieux, saluant l’apprenti en souriant poliment, le remerciant au passage.

Je rentrais alors dans la nouvelle pièce, acceptant le verre tout en m’asseyant, n’y buvant néanmoins pas tout de suite, préférant attendre un peu, reniflant et observant l’homme face à moi, je n’avais pas vraiment envie de me faire empoisonner et mourir dans ce bled…Mais le verre semblait sain, bien que j’ai déjà bu de meilleurs breuvages que celui-ci. J’écoutais alors l’homme face à moi, ne perdant pas une miette de ses paroles. Je commençais un peu à m’inquiéter malgré tout, il disait lui-même qu’il l’avait côtoyé et même considéré comme un frère, comment pourrais-je être sur qu’une fois parti, il ne penserait pas à filer pour me tendre un piège, ou même s’il me laisserait tout simplement sortir de là, après tout, il avait toujours le cimeterre de l’autre côté de la pièce, preuve qu’il était toujours membre du clan, peut être pas officiellement, mais d’une certaine manière, le tout était de savoir à quel point.

Mes doutes se firent moindres au fur et à mesure de ses explications, malgré qu’il ait fait partie de leur bande, il ne semblait plus les porter en très haute estime, mais peut être qu’il racontait tout cela pour m’intimider, ce qui ne fonctionna pas vraiment, je savais au moins à quoi m’en tenir, mais après tout, sans risque, l’aventure n’aurait pas été drôle et puis un trésor n’a de valeur que celle qu’on lui donne en le gagnant.

J’obtins finalement les infos que je voulais, un Nua borgne et avec une plutôt mauvaise réputation, même dans son propre gang, ça ne devrait pas être si dur que ça à trouver, le plus dur serait de l’approcher sans me faire remarquer, ou sans que l’on se doute de la raison de ma présence en tout cas, l’homme me disait qu’ils devaient être une dizaine, dont 3 à craindre, donc soit j’y allais et les zigouillais joyeusement, soit je me faisais passer pour l’un d’entre eux…choix plutôt compliqué, mais le type me planta un couteau juste devant moi, comme s’il avait deviné mon interrogation et décidé d’y répondre, j’étudiais la situation et convint qu’il s’agissait de la meilleure solution…pour le moment en tout cas, j’aurais tout le temps de changer d’avis si je parvenais là bas et me faisait accepter.

Je me levais, saisissant la lame pour la ranger contre l’une de mes cuisses, puis me dirigeais vers la sortie, le plus tranquillement du monde, vidant mon verre avant de le déposer sur le recoin d’une table avant de sortir, resaluant au passage l’apprenti et jetant un dernier coup d’œil au cimeterre accroché…Ouai, valait mieux m’infiltrer.

!=><= !

Je me dirigeais à présent vers le grottes où devait se cacher le gang, j’avais passé un peu de temps en ville pour me renseigner à son sujet, et il fallait admettre que sa réputation était vraiment loin d’être bonne, tout ceux que j’avais interrogé semblaient le craindre, certains avaient même fui rien que parce que je leur avais posé l’une ou l’autre question…Quelque chose me disait que je n’allais pas m’ennuyer.

J’avais placé la dame en forme de cimeterre à ma ceinture, bien en évidence pour être sur que même le premier imbécile venu la remarquerait, si le forgeron me l’avait confiée, ce ne devait pas être un hasard, il m’avait bien spécifié que ces types étaient des accros à ce type d’armes, et pour ma part, ce n’était pas la première fois que j’allais en manier, je m’en servais rarement, préférant la discrétion de ma propre lame, mais à de nombreuses reprises, je n’avais pas eu d’autre choix.

J’observais l’endroit de loin pendant un moment, guettant le moindre signe jusqu’à apercevoir les silhouettes armées à l’entrée de l’une d’entre-elles, je soufflais alors pour me détendre au maximum, puis me redressais et avançais le plus calmement du monde, me montrant plutôt confiant face aux gardes que je saluais tranquillement.

« Salut, c’est ici qu’il faut venir si l’on veut faire partie de la bande la plus crainte des environs ? »

Ma technique était risquée, soit ils pensaient que je me foutais ouvertement d’eux, soit, ils me penseraient assez puissant pour que j’ose leur parler avec négligence, dans les deux cas, je doutais que la suite me plaise, mais je n’avais pas le choix.

Technique risquée sans doutes, et maintenant que voyais un petit peu mieux, il t’était facile de voir qu’en réalité les deux types qui montaient la garde semblaient particulièrement manchots. L’un des deux tenait une lame de manière bizarre, pour ne pas dire loufoque et son partenaire avait un faux air sérieux mais il était facile de repérer ce sourire en coin qui caractérise un rire étouffé. Ta présence capte leur regards un instant, ils te regardent d’un air ahuri. Va savoir s’ils te prenaient pour un benêt ou s’ils étaient complètement débiles. En tout cas, ils devaient être trop peu informés pour t’aider. Le premier prit alors un faux air de dur avant de s’adresser à toi :

« - Mais t’es qui toi ? T’cherches la castagne ? »

La réaction de son partenaire, plus sérieux, se résumait à poser sa main sur son visage, visiblement honteux de voir un truc pareil. L’habit ne faisait pas le moine, la vérité était que tu avais un gradé en face de toi. Tu le compris lorsqu’il cessa son regard niais pour planter ses yeux dans les tiens, un regard de psychopathe pur et dur.

« - N’empêche, c’est vrai que j’te connais pas toi, comment t’as su où nous trouver hein ? T’veux faire partie d’la bande ? Y’a plusieurs épreuves à passer pour ça bonhomme. »

Il te fixe, cherchant un sentiment dans ton regard, chose qu’il ne semble pas trouver. Il jette un œil à ta ceinture et y repère la dague, il semble alors troublé, perdu, peut être avait-il loupé un épisode. Il cogne à la porte non loin, tu ne peux entendre ce qu’il se raconte si ce n’est que la conversation semble sérieuse, très sérieuse. Quelques minutes puis il revient, avec un sourire large. Il te tapote vigoureusement l’épaule en s’excusant.

« - D’solé bonhomme, j’savais pas que t’avais déjà passé la première, tu peux passer, l’patron va te filer la suite. »

Assez surprenant, cette mystérieuse dague t’avait tout simplement ouvert les portes d’un repaire de tueurs. Accompagné par ton « nouvel ami » qui t’expliquais encore une fois qu’il était désolé de pas avoir remarqué la dague d’initiation plus tôt, te conduisit au sein du repère jusqu'à un genre d’antichambre, te laissant face à une large porte en pierre, lourde au point qu’il semblait falloir une dizaine d’Astorgs pour la bouger. Qui sait ce qui pouvait t’attendre derrière tout ça, le grand chef ? Un piège ? Quelque chose de pire ?
En réalité, tu fus rejoint par deux autres personnes, assez jeunes, plus que toi en tout cas. Les deux possédaient la même dague que toi et avaient des faux airs de raclure de taverne. Une dernière personne, assez imposante et armée jusqu’aux dents arriva ensuite, un large uniforme et les marques qu’il avait sur le bras laissait alors penser qu’il devait s’agir d’un gradé, peut être l’homme dont le portier t’avais parlé. La porte s’ouvrit, prenant le pas sur les remarques désobligeantes que les deux autres recrues s’envoyaient au visage. Arrivés au milieu de la pièce, un genre d’arène dont le sol était recouvert de sable, maculé de sang en plusieurs endroits. La suite ne présageait rien de bon, le gradé vous alignaient, toi et tes deux camarades recrues, en ligne, vous regardant un long moment pour finalement te demander d’aller poser tes fesses sur le banc en pierre non loin. Tu t’exécutes, comprenant que le bon moment n’était pas encore venu et ce que tu pouvais imaginer se concrétisait : Les deux autres recrues étaient en train de s’entre tuer. Un jeune Astorg et un Nùa, le combat était cependant très largement déséquilibré. L’Astorg dominait de loin son adversaire, en force, en vitesse, en brutalité et surtout en cruauté. Une dizaine de minutes, voilà le temps approximatif pendant lequel il s’amusait à tuer très longuement son adversaire, après lui avoir brisé un bras et un genou, lacéré en de nombreux endroits et partiellement étranglé. Il n’était alors plus trop étonnant que tu sois appelé à ton tour, face à ton adversaire sanguinaire qu’était cet espèce de malade mental.

Le signal n’est même pas donné qu’il te fonce dessus, dague à la main et un regard cruel braqué sur toi.

[Désolé pour le retard, voila donc la suite, t'es libre de décrire le combat comme tu l'entends, tu n'as juste pas le droit de tuer ton adversaire (Chaque chose en son temps :p)]

Je ne pus empêcher un léger rictus naitre au coin de mes lèvres lorsque l’abruti s’adressa à moi, il ne m’aurait sans doute pas fallu plus d’un instant pour lui régler son compte et pourtant, il osait me provoquer sans réfléchir, et pendant un instant, je me demandais même si je ne m’étais pas fait roulé, si l’on ne m’avait pas envoyé ici pour se foutre de moi, fort heureusement, cette idée s’évapora très vite lorsque le second réagit correctement, il semblait tout aussi dépité que moi malgré ses faux-airs stupides et me lança un regard qui me laissa de marbre, sans doute s’était-il peut être attendu à ce que je renonce, m’excuse et parte la queue entre les jambes, mais je n’en fis rien, je lui rendis simplement son regard le plus impassiblement du monde, lui démontrant ainsi qu’il ne m’intimidait pas, mais que je n’étais pas là pour me mettre contre lui.

Je hochais simplement la tête lorsqu’il me parla des épreuves, juste pour qu’il comprenne que je n’étais pas là non plus pour me foutre de lui. Soudain, son regard se posa sur le cadeau de ma dernière « relation », et sa réaction fut des plus positives vu qu’il se détourna avant de revenir vers moi pour s’excuser et m’avoir annoncé que je venais de passer la première épreuve, visiblement, certaines choses avaient plus de valeur que je ne l’imaginais, et c’était tant mieux, au plus vite j’en aurais fini avec tout cela, au plus vite je pourrais m’occuper de ce qui m’intéressait vraiment.

Je lui souris alors plus franchement avant de l’accompagner dans la caverne qui servait de repaire à leur bande jusqu’à une lourde porte qui ne me fit pas plus d’effet que le reste. En revanche, deux hommes me rejoignirent assez vite, ils semblaient plutôt jeunes, mais bon, j’avais commencé à tuer alors que je n’étais qu’adolescent, les dagues à leurs ceintures confirmèrent que c’était bien ça qui m’avait permis d’entrer.

Un troisième individu arriva, quelqu’un qui avait réellement l’air impressionnant et que j’observais de haut en bas avec méfiance, je savais que j’étais dans un repaire de voleurs et d’assassins, j’en étais un moi-même et je savais donc que je ne pouvais faire confiance à personne, mais néanmoins, c’était le premier que je me mis à redouter en cas de face-à-face, le seul que j’estimais pouvoir me tuer jusqu’à présent.

La porte s’ouvrit finalement sur une arène, je me permis une pensée concernant le fait que j’avais du me tromper d’endroit, que si j’avais voulu aller voir un cirque, j’aurais pu aller ailleurs, mais je gardais cette remarque pour moi, me contentant d’aller m’asseoir sur le banc, croisant les bras et les jambes pour regarder le massacre, faisant tout mon possible pour paraitre intéressé bien que cela m’ennuie tout simplement au plus au point, voir les autres se faire massacrer ne m’amusait pas, au contraire, j’eus envie à plusieurs reprises d’aller abréger moi-même le combat.

Le combat se finit enfin sans grande surprise, le jeu astorg l’emportant et se tenant déjà prêt à l’emporter sur moi, du moins, dans son esprit malade, c’est ce qu’il devait s’imaginer.

Je me levais de mon banc et me présentais dans l’arène où le malade m’attendait, il n’attendit même pas que je sois prêt avant de se jeter sur moi, je le vis arriver et fit mine de ne rien voir, ni réagir jusqu’à ce qu’il ne soit plus qu’à un mètre de moi, sa dague fonçant déjà vers moi pour me déchiqueter, je me décalais alors simplement d’un pas souple sur le côté, laissant un pied dans son chemin pour lui faire un croche-pieds. Sa furie jouait en ma faveur, je le savais et il tomba dans le piège sans aucun problème, se retrouvant bien vite à bouffer le sable de la cour.

Je l’observais en grimaçant un peu tout en sortant ma dague, celle qui m’avait permis d’entrer, si je devais le combattre autant faire ça selon leurs règles, et au plus longtemps je garderais ma propre dague cachée, au plus j’aurais des chances de survivre en ce lieu.

La rage pouvait être un bon élément, elle permettait de se surpasser et de devenir plus fort, mais heureusement, mon adversaire ne parvenait pas à la maitriser, et être enragé lui avait sans doute suffit pour vaincre l’autre freluquet, mais face à moi, c’était peine perdue. Il était tant aveuglé par sa soif de sang que chacun de ses mouvements étaient prévisible et que je pus dévier chacun d’eux aisément, me contentant au début de jouer avec lui, déviant sa dague avec la mienne d’un côté ou de l’autre, lui donnant une claque sur la tête de ma main libre afin de l’enrager d’avantage, m’amusant de sa stupidité.

Je continuais ce petit jeu un moment, dépensant beaucoup moins d’énergie que l’enragé, et il ne lui fallut pas longtemps pour s’épuiser, couvert de sueur face à moi qui était toujours en forme, le regardant avec un sourire calme, comme si rien ne se passait. Il m’insulta et me fonça dessus une nouvelle fois, plongeant dague la première vers ma gorge pour tenter de la trancher. Je parais le coup, mais cette fois ci, je me servis de son élan pour passer ma dague juste au niveau de ses côtes, l’entaillant profondément avant de le laisser s’effondrer au sol, hurlant.

Je levais alors les yeux vers celui qui nous avait mis face à face, arquant un sourcil pour savoir s’il attendait vraiment de moi que je tue cet avorton.

Tandis que tu jettes à bas ton adversaire avec une simplicité déconcertante, tu constates que des gens s’exclament d’étonnement face à ta prouesse. Impossible de deviner d’où exactement, l’arène étant un entonnoir sonore diabolique. Le furieux se tort toujours de douleur au sol, à bout de force et bientôt de sang tandis que tu attends toujours patiemment que l’on te communique la marche à suivre. Une attitude qui semble plaire aux mystérieux spectateurs, une recrue prometteuse, talentueuse et aussi disciplinée, ça ne courrait visiblement pas les rues. Le maître de l’arène s’approche alors pour achever le malheureux avant de te faire signe d’aller t’assoir. C’était plutôt bon signe, visiblement ils avaient tendance à supprimer les personnes peu fiables et/ou faibles. Une autre flopée de combats passent, tous aussi ignobles les uns que les autres, un triste spectacle qui dégouterai le plus aguerri des combattants.
Un mystère semblait subsister, l’astorg que tu avais défait avait lui aussi remporté son combat, alors pourquoi n’avais-tu pas eu à faire un deuxième round ? Avais-tu impressionné au point d’en être dispensé ?

La suite s’annonçait un peu plus problématique. Avec deux « épreuves » à ton actif il semblait logique qu’une troisième et ultime allait survenir. Le gang en question brassait des dizaines de candidatures par semaine, ce qui n’était que plus inquiétant dans une région aussi calme et mettait en danger tout le monde sombre dans la zone de Storghein. Finalement, une autre porte s’ouvrit au loin et les participants étaient interpellés les uns après les autres, certains ne ressortaient pas, d’autres si, mais pas comme ils l’auraient espérés. Finalement, ce fut ton tour d’y passer. Avançant nonchalamment vers l’ouverture, tu parviens dans une salle plus petite, un genre de salon bien meublé avec en son centre deux grosses dalles de pierre agencées à la manière d’une scène de théâtre. Ton instinct te titille, quelque chose de mauvais semble arriver et pour cause, une fois que tu as pris place sur les dalles, deux gros balourds sortent d’une autre pièce, tenant chacun par le bras une jeune fille Astorg, visiblement une adolescente, dont le visage transpirait la terreur. En scrutant à scène de pierre, tu peux constater que des traces de sang incrustées dans la roche poreuse n’étaient pas parties, le tout faisant tilt en toi de manière brutale.

C‘était bien une exécution que l’on te demandait. La jeune fille fut tout bonnement jetée sur la scène sans aucune douceur par les deux abrutis et l’un d’entre eux s’éclipsa juste après. Le deuxième étant armé d’une épée longue -et très certainement d’un poids monstrueux- tu pouvais conclure que c’était le type qui servait d’examinateur. La logique était alors la suivante : Soit tu t’exécutais à la tâche et prenais la vie de la pauvre innocente, soit tu refusais et le lourdaud te tombais dessus. En même temps, tu ne la connaissais pas, tu ne lui devais rien et mourir maintenant lui éviterai surement de vivre avec cet affreux traumatisme. D’autre part tu avais tout de même un certain sens de l’honneur, en plus de n’avoir aucun intérêt à la tuer et qu’à son jeune âge, elle pourrait tout de même avoir une longue vie devant elle.

Tu lui jetais un regard, elle qui pleurait et te suppliais de ne pas la tuer, elle était plutôt jolie la jeunette, mais est-ce que son regard et ses supplications atteindraient ton cœur d’assassin ?

J’avais visiblement compris ce que l’on attendait de moi, ou plutôt ce que l’on n’attendait pas de moi. La bande était sélective, et voulait rester certes impressionnante et menaçante sans pour autant se faire trop remarquer, hors un maniaque incontrôlable comme l’homme qui venait de m’affronter ne ferait que créer plus de problèmes qu’il n’en résoudrait. Je ne fus donc pas surpris lorsque ses derniers instants arrivèrent pendant que j’allais m’asseoir sur le siège en pierre pour attendre la suite des événements.

D’autres rixes eurent lieu, et de toute évidence il avait du y avoir une annonce spéciale faite dans un asile au vu du nombre de tarés et de maniaques qui s’affrontèrent devant moi, et bien que tout ceci me semblait dérisoire et peu intéressant, je n’en dis rien, restant tranquillement assis à observer ceux qui valaient un peu plus la peine que les autres, me demandant ce qui les poussait, eux, à être venu jusqu’ici, lutter dans un combat à mort, la pauvreté, la haine, la folie, ou l’envie de se prouver quelque chose quel qu’en soit le prix ? Chacun devait sans doute avoir ses raisons, qu’elles soient bonnes ou mauvaises. Pour ma part, je ne le savais même pas, c’était la curiosité qui m’avait amené jusqu’ici, l’envie de découvrir et acquérir ce que tant d’autres ne prenaient que comme des rumeurs, ou que d’autres encore désiraient posséder.

Il ne restait donc plus qu’une épreuve à passer, bien que je n’ai pas réellement passé la première d’une certaine manière, mais tant que les autres ne le savaient pas, tout se passerait sans encombre.

On commença à faire l’appel des survivants, chacun d’entre eux passant alors dans une autre pièce, certains ressortaient, d’autres non, jusqu’à ce que mon nom fut prononcé. Je réajustais ma tenue en cuir et vérifiais rapidement que toutes mes armes et tous mes objets étaient à portée facilement, puis je me levais et me dirigeais vers la porte pour rentrer dans une pièce plus petite, ce qui n’était pas vraiment difficile.

Deux armoires à glace, se présentèrent alors face à moi, tenant une jeune femme, même pas encore entrée dans sa phase adulte, par les bras. La demande semblait claire au moment où ils la lancèrent à mes pieds, l’un d’eux restant dans la pièce pendant que l’autre partait. Nous étions donc trois dans la pièce, et j’observais les deux autres personnes présentes, ne me préoccupant pas des suppliques de la jeune femme, me demandant plutôt ce que l’on attendait réellement de moi.

La tuer aurait été un choix simple, et à mon avis, il avait dû y en avoir quelques-uns avant moi à l’avoir fait, mais ceux là se trouvaient ils dans les bons ou les mauvais, tel était la vraie question, après tout la « guilde » semblait être composée de sanguinaires, mais je n’avais pas tué mon adversaire dans l’arène, et malgré tout, j’avais passé l’épreuve, à moins que quelle que soit mon choix, j’échoue, auquel cas, je devrais me débrouiller pour tuer l’imbécile et partir d’ici, chose pratiquement impossible.

Je regardais alors le type derrière elle, hésitant un instant, cherchant une réponse dans ses yeux, une expression sur son visage qui me révèlerait la marche à suivre, sortant ma dague en faisant mine de la pointer vers la gorge de la demoiselle sans quitter le gars du regard pour épier un sourire ou une mine désapprobatrice. Ce fut un sourire que j’aperçu sur le visage du gardien, et j’en déduis qu’il attendait donc bel et bien la mort de la jeune femme.

Je plongeais alors ma dague, non pas dans sa gorge, mais juste un peu en dessous, la dague se plantant à la verticale juste au niveau du thorax, l’angle de vue de l’homme en question me verrait ainsi planter ma lame dans le cœur de la demoiselle, mais la pointe s’enfonça à peine un centimètre de celui-ci, plongeant sans toucher aucun organe vitale…Du moins je l’espérais, je me collais alors à elle, comme si je voulais enfoncer ma lame, mais me cachait du garde afin de susurrer à la demoiselle de faire la morte, elle serait sans doute privée de sa voix et souffrirait longtemps de sa blessure, mais si personne ne remarquait l’astuce et si elle parvenait à s’enfuir, elle survivrait.

Je la laissais alors tomber au sol, nettoyant ma lame sur ses vêtements, puis regardait le type, attendant la suite.

Citation :

Afin de savoir si ta manœuvre est découverte, il y aura deux jets de dés, le premier nous dira si ta méthode passe inaperçu, si c'est le cas, le deuxième déterminera si elle le reste. Dans le cas contraire, que ta manœuvre se trouve sabotée, le deuxième permettra de savoir si tu as de la chance ou pas, tout simplement.

MJ a effectué 1 lancé(s) d'un Dé à 10 faces :: 6

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MJ a effectué 1 lancé(s) d'un Dé à 10 faces :: 5

Tu agis d’une main de maître, aucun des deux abrutis ne remarque que tu leur prépare une telle entourloupe. La jeune femme semble bien feindre la mort, elle s’effondre sans rechigner après n bref cri étouffé au moment ou tu as inséré ta lame dans son petit corps fragile. Face contre terre elle git -presque- inanimée tandis que les deux colosses te regardent, d’un air visiblement satisfait. Le plus septique des deux, probablement un peu déçu qu’elle ne soit pas morte en souffrant, se décide à lui coller un coup de pied dans ce qu’il pense être un cadavre. Fort heureusement, le coup n’est pas violent au point de la forcer à réagir par un bruit ou un mouvement. Elle esquissa rapidement un mouvement du bras qui passait inaperçu aux yeux des malabars mais pas des tiens, ta vie se jouait sur cette entourloupe et tu le savais.

Tu avais visiblement passé le test sans problèmes, les autres spectateurs plus haut te regardaient avec dédain, admiration ou dégout, d’autres trouvaient dommage d’avoir sacrifié une si jolie fille. L’instructeur s’approchait alors de toi et te tapais fièrement sur l’épaule, comme s’il avait son propre frère en face de lui.

« - Bon boulot mon gars, bienvenue dans la famille ! T’es la première recrue à t’en sortir aussi bien du premier coup, t’as des nerfs d’acier, ‘est tout ce qu’il nous faut. Par contre, j’vais d’voir te d’mander d’aller balancer son corps dans un coin, voit ça comme ta première mission, même si c’est du boulot ingrat. »

Un coup de chance, quelque part, non ? Tu aurais le loisir d’aller cacher le « corps » ou tu le désirais. Une aubaine que tu n’aurais probablement pas tous les jours, autant la saisir. Cependant il coup court à ta pensée en ajoutant :

« - Emmène Warren avec toi, il connait bien la forêt et te filera les bons coins. »

Il claque des doigts d’un air nonchalant, le dénommé Warren rapplique au quart de tour, un type plus jeune que toi, à peine sorti de l’adolescence. Les ordres étaient clairs, balancer le corps quelque part et rentrer pour la suite, facile, enfin dit comme ça, ça l’était. C’était à toi de porter la jeune femme, la sachant vivante c’était de toute manière préférable pour maquiller son méfait. Sans te faire prier, tu embarque alors la jeune femme qui semblait en parfait état -ou presque- et tu t’acharnes à suivre au pas de course le jeunot, visiblement pressé.
Au travers de la forêt, difficile de passer inaperçu avec un corps sur le dos, d’autant qu’il aurait semblé logique que ton guide soit recherché activement par des gens.

[Tu sais ce qu'il te reste à faire !]

Ma ruse avait fonctionné à merveille, de toute évidence, Mask était à mes côtés dans cette épreuve, ce qui était vraiment très bon signe, et la suite ne fut que meilleur encore, non seulement, ils m’acceptaient mais me charger moi-même de me débarrasser du corps de la demoiselle qui aurait dû mourir, j’eus un peu peur qu’elle ne dévoile l’astuce à plusieurs reprises, mais heureusement, mon coup avait certainement dû l’assommer suffisamment pour qu’elle reste sans bouger.

On me demanda d’embarquer un certain Warren, je le regardais alors en soupirant un peu, je devrais m’accommoder de sa présence, ce qui risquerait peut être de me gêner s’il se décidait à vérifier par lui-même la mort ou à m’empêcher de faire ce que je pensais…

Je remerciais alors l’instructeur en souriant pleinement avant d’embarquer la demoiselle, la soulevant sur mes épaules pour partir en direction du bois que l’on m’avait indiqué, fort heureusement, il faisait nuit et peu de gens viendraient trainer et nous ennuyer. Warren m’emmena à travers les bois, courant sans cesses, visiblement presser d’en finir avec tout cela, sentiment que je partageais, au plus vite j’en aurais fini avec cette histoire, au plus vite, je pourrais me remettre à la recherche de la raison de ma présence.

Je tâchais de faire attention à chacun de mes pas, passant en vision nocturne avant même de passer à travers les arbres, je m’attendais malgré tout à une embuscade ou un piège, n’étant absolument pas sûr d’en avoir fini avec les épreuves, doutant d’ailleurs fortement de la raison pour laquelle quelqu’un avait dû m’accompagner, était-il là pour juste m’aider, pour me surveiller ou pour me piéger ? Les possibilités étaient nombreuses et toutes étaient plausibles, ce que je comprenais parfaitement. Je ne le quittais donc jamais bien longtemps des yeux, gardant son rythme malré le poids sur mes épaules, puis tout d’un coup, je m’arrêtais simplement et me dirigeais vers un coin de la forêt pour y déposer le corps.

Le jeune homme semblait assez surpris, mais s’approchait d’ores et déjà de moi pour m’aider à camoufler le corps, mais je me contentais de la recouvrir de branchage, d’un peu de terre et de quelques feuilles.

« Si tu tiens vraiment à passer ta nuit ici à creuser une tranchée pour la mettre dedans, c’est ton droit, moi, je préfère laisser les animaux sauvages s’occuper de son corps, avec de la chance, ils la dévoreront suffisamment pour que ceux qui la trouveront penseront à un accident de forêt. »

Je me détournais alors de la demoiselle sans un regard pour elle, comme si je me fichais absolument de son sort, ce qui était le cas à présent, je ne l’avais pas tuée moi-même mais rien ne disait qu’elle survivrait à la nuit qui l’attendait. Je me dirigeais ensuite vers la sortie de la forêt, bien décidé à retourner au repère et en finir avec cette partie de l’histoire.

Warren est plutôt déconcerté par ton comportement, il faisait parti des quelques spectateurs présents au moment ou tu avais « tué » la jeune fille et lui aussi n’y avait vu que du feu. Cependant ta légère hésitation semblait avoir attisé son attention et il semblait avoir envie de te poser des questions. Il ne parlait cependant pas, même si son comportement te laissait explicitement comprendre qu’il voulait parler. Il commençait alors à te reconduire vers le repaire, silencieusement et doucement pour finalement oser demander, sans même se demander si tu étais le genre à se débarrasser des gens trop curieux.

« - J’me d’mandais, pourquoi avoir choisi de rejoindre le groupe ? T’es pas d’la région ça s’voit, en plus débarquer et déjà te retrouver avec un meurtre sur les bras… ça faisait longtemps qu’on n’avait pas eu ce genre d’épreuve pour les passages. »

Il te regarde d’un air assez désapprobateur, il semble évident qu’il n’était pas pour ce genre d’épreuve. Ils étaient principalement un groupe de voleurs, pas de meurtriers. Il semblerait qu’avec le peu d’informations qu’il divulgue laisse présager que quelque chose ou quelqu’un à détourné ce groupe de leur objectif principal. Le fait d’avoir du « assassiner » quelqu’un ne semblait pas plaire a Warren et il n’était d’ailleurs peut être pas le seul. Il rajoute sans même savoir si tu en avais quelque chose à faire.

« - J’espère que t’es pas du genre à tuer des gens gratuitement, c’est pas le genre de la maison, on préfère garder les gens qu’on vole en vie. C’pas parce que le nouveau lieutenant est du genre sanguinaire qu’on tolère les malades mentaux hein. »

Un genre de mise en garde, ou peut être voulait il te faire comprendre quelque chose, quelque chose qui pourrai t’intéresser ou quelqu’un à éviter, difficile de le savoir pour le moment. Ce fameux lieutenant était peut être celui que tu cherchais après tout. Mais s’il était un peu psychopathe sur les bords, l’idéal serait encore de soutirer un max d’infos. Vous arriviez à nouveau au repaire, ta mission accomplie et désormais infiltré à merveille dans le groupe, tu pouvais vaquer à des occupations d’espionnage plus aisément. On t’avait assigné tes quartiers, une paillasse peu accueillante, au même titre que tous les nouveaux venus. Le rythme de vie au sein de ce groupuscule ressemblait surtout à un genre e secte, les haut gradés pointaient arbitrairement quelqu’un pour lui assigner un ordre digne d’une commande divine, la devise la plus classique était « Marche ou crève ». Mais globalement les gens étaient plutôt sympathiques entre eux, entre les beuveries et les jeux divers, la troupe de vauriens dans laquelle tu étais désormais camouflé à la perfection n’étaient au final qu’un genre de guilde de voleurs, si on pouvait se le représenter ainsi. Pourtant ce fameux lieutenant sanguinaire t’intriguait, les rumeurs vouaient qu’il était un genre de couard mais un accro à la violence, le genre de type méprisable qui se sent fort en torturant des plus faibles. Avec astuce et doigté, tu avais pu obtenir l’emplacement de ses quartiers, tu avais une chance à présent de pouvoir t’y infiltrer et découvrir des informations. Seulement voila, le couloir menant au quartier des « officiers » était gardé et personne ne pouvait y traîner sans permission. Tu allais devoir ruser à nouveau pour y pénétrer et fouiller.

[Je te laisse libre de décrire la manière dont tu vas t'y prendre pour passer et t'introduire dans la chambre ainsi que la manière dont tu procèdes aux recherches.]

Je l’écoutais s’interroger à mon sujet, souriant légèrement dans l’ombre tout en rentrant au campement, il se doutait que quelque chose n’allait pas, de toute évidence, il n’était pas bête, du moins pas trop, peut-être qu’il pourrait m’être utile à un moment ou à un autre… De plus, il semblait avoir un mauvais sentiment envers le chef, chose plutôt intéressante, car à présent que j’avais cette information, je pourrais l’utiliser plus facilement.

« Tu me dis, à moi, quelqu’un que tu ne connais pas, tes mauvaises pensées envers le nouveau chef ? Tu te doutes que s’il l’apprenait, tu serais mort dans la minute, n’est-ce pas ? Mais ne t’en fais pas, je ne dirai rien…Je ne suis pas là pour avoir des ennemis. D’ailleurs, je ne sais pas vraiment pourquoi je suis là, peut-être parce que je ne voyais pas où aller d’autres ? Je tue, c’est vrai, ce n’était pas la première fois, mais dans la vie, on n’a pas toujours le choix, c’est tuer ou être tué…et voir ceux qu’on aime se faire tuer. Tu as raison de croire en tes principes, mais fais attention, tout le monde n’est pas comme toi.»

Je lui sourirais à présent un peu tristement avant de lui donner une tape sur l’épaule, ne laissant plus filer un mot jusqu’à notre retour aux quartiers. En quelques instants, je l’avais menacé, rassuré, encouragé, je ne savais pas ce que cela apporterait, si ça allait le rendre plus hostile ou plus amical envers moi, dans tous les cas, il serait au moins troublé, et c’était mon intention principale, juste semer un peu le doute dans son esprit et attendre que les graines poussent.

Après être rentré au campement, je fis connaissance avec les autres membres, allant parfois discuter avec Warren. Je ne le menaçais plus, au contraire, chacune de nos rencontres étaient amicales, bien qu’il y ait toujours cette pointe de doute dans son regard, et pas que dans le sien, de nombreux autres avaient assistés à mes prestations, nombre d’entre eux m’avaient vu combattre et tuer cette jeune femme, du moins ils le pensaient.

A force de conversations, je pus en apprendre plus sur le nouveau chef, et Warren semblait bien ne pas être le seul à avoir une aversion à son égard, moi aussi d'ailleurs, je n’avais que rarement hésité à tuer, mais quand je le faisais, ce n’était pas dénué de sens, lui en revanche semblait se complaire pleinement dans la destruction et le sang, deux choses auxquelles je n’adhérais pas, mes assassinats étaient propres, parfois extravagants comme celui qui m’avait permis d’arriver ici, mais même cette fois-là, je m’étais assuré que seules mes cibles étaient mortes, les autres étaient, au pire, blessées, et je m’étais permis de détruire la chapelle car je trouvais que cela ferait plaisir à Mask.

Mais toutes les rumeurs ne parlaient pas uniquement de sa cruauté, mais surtout de quelque chose d’étrange, il était parvenu à se hisser au rang de chef bien plus aisément que tous ses prédécesseurs et cela ne passait, bien évidemment, pas inaperçu, la plupart disaient qu’il avait réalisé cet exploit en supprimant tout autre concurrent, ce qui semblait légitime, mais d’autres, plus rare, parlaient de magie, on disait l’avoir vu éliminer ou influencer ses victimes à l’aide d’un objet, objet qu’il gardait avec lui presque ne permanence, hélas, je ne pu rien avoir de plus précis, mais à présent, ma soif envers cet objet devait absolument être comblée.

Mais je savais aussi qu’en cas de rencontre, j’aurais fort peu de chance de m’en sortir…Du moins si j’étais seul…

Les jours qui suivirent me permirent de me rapprocher de Warren, et d’autres avec les mêmes idées, réunissant peu à peu un groupe plus ou moins stables de gens nostalgique des anciennes règles de la guilde, les montant indirectement contre le nouveau chef, tout en restant discret, faisant bien attention de ne jamais dire ouvertement la moindre opposition à ce chef, prenant tous les soins et le temps nécessaire pour que tout reste secret jusqu’au bon moment.

Ta petite machination fonctionnait bien, peu à peu les membres qui étaient encore à appliquer les anciennes règles du groupe se liguaient doucement contre le système en place. Tu avais gagné une certaine prestance aux yeux de certains qui pensaient que ta façon de tuer la fille avait été sobre et nette. D'autres ne te cachaient pas leur dégoût d'avoir supprimé sans protester cette dernière. La plus dur était de concilier ces deux grandes parties pour les dresser contre le commandement sans passer pour un fieffé menteur. Mais ton charisme avait une limite, il était compliqué à présent de rassembler plus d'hommes dans ton complot. Que cela ne tienne, tu avais tout de même réuni une dizaine de personnes et même si tu avais tout fait pour rester aussi détaché que possible, ils t'incluaient dans leur mouvement. Warren avait été décidé comme leader, tu pouvais toujours essayer de le manipuler comme tu l'avais prévu, rien n'y ferait, ce dernier avait vite pris la grosse tête et le pouvoir lui était légèrement monté à la tête.

Il n'en était pas moins fier de ses convictions, fidèle à ce qu'il t'avais dit l'autre jour. La situation était devenue critique et la situation avait changée : Le lieutenant que tu voulais avait pris le commandement en supprimant habillement tous les autres, il régnait à présent d'une poigne de fer sur le groupe avec son collaborateur de toujours en guise de conseiller. Il ne faisait que très difficilement confiance aux autres mais les quelques rapines qui t'avaient été confiées et remplie avec tout le talent dont tu savais faire preuve semblait plaire à la nouvelle tête pensante. Ta situation était idéale : Instigateur d'une potentielle révolte et recrue de luxe aux yeux du commandement, que demander de plus ?

Malheureusement, ce double statut allait mettre en avant ta versatilité. Le bras droit de ta cible t'avais personnellement invitée à venir voir le big boss. Que pouvait il bien te vouloir ? Tu ne tarderais pas à le savoir, tu avais rendez vous dans l'après-midi avec le nouveau gourou. La nouvelle s'était vite répandue dans le groupe, certains te jalousaient et ton petit groupe rebelle était aux anges en imaginant leur meilleur allié aussi bien vu.
La véritable question à présent était : Qui se fourvoyait le plus ? Solidement accompagné vers la grande salle de réunion, tu remarquais que la salle était plutôt sombre, l'impression de s'enfoncer dans le cœur de la montagne était omniprésent. Devant toi se tenait une table et un total de cinq sièges dont deux encore maculés de sang. Le nouveau chef était en face de toi, dans son large fauteuil de ministre et à ses côtés, son conseiller.
Tu assistais à un spectacle hors du commun, la parole était monopolisée par le conseiller plutôt que le fameux lieutenant, ce qui ne manquait pas de monter avec évidence qui des deux manipulait l'autre. En effet, le chef un peu benêt semblait littéralement dominé par l'éloquence du conseiller.

« - Si nous t'avons fait venir ici, c'est pour te proposer quelque chose. Vois-tu, les membres s'agitent assez en ce moment, nous ne voulons pas voir de mutinerie aussi nous avons besoin de quelqu'un de confiance. »

Il marque une pause de quelques secondes avec un sourire mauvais.

« - Il se trouve que tu fais partie de nos meilleures recrues et que tu es plutôt bien vu par la globalité de tes collègues. Voila ce qu'on te propose : Tu enquêtes pour nous et nous trouvons un moyen de te faire passer directement du simple rang que tu as à Lieutenant. »

Une offre en or qui s'offrait à toi. Devenir un lieutenant signifiait avoir accès à des parties inexplorées du repaire, un pourcentage sur la totalité des biens récupérés mais surtout d'être plus proche de ton but premier. Seulement voilà, cela signifiait trahir ton petit groupe rebelle. Néanmoins il ne semblait pas non plus impossible de concilier les deux, le choix t'appartenait, même s'il semblait assez illogique de refuser une telle proposition -en plus des risques que cela pourrait impliquer.-
Par chance, ils -semblaient- te laisser le choix, le choix t'appartenait, le temps que tu pèses le pour et le contre avant de donner finalement ta réponse et prendre en compte tout les bouleversements que cette décision apporterait, quelle qu'elle soit.

Tout se passait plutôt bien, mes machinations faisaient leur effet, d’un côté comme de l’autre, les gens prenaient le chemin que je traçais pour eux sans se douter que leur guide n’avait pas réellement les intentions qu’ils espéraient, mais ça, ils seraient bien assez temps qu’ils le réalisent plus tard…ou peut-être pas. Le résultat était là et c’est tout ce qui pouvait compter, que ça soit pour mon combat, pour le meurtre de la jeune femme ou grâce à mes paroles d’opposition au système en place, ma popularité montait au sein de tous les groupes. Néanmoins, tout ne se passait pas vraiment comme je l’avais imaginé, quelques changements hiérarchiques me forçaient à revoir certains détails de mes plans, même si la trame principale restait la même. Mais le destin se montre parfois moqueur…Je me retrouvais alors invité à rencontrer celui contre qui je montais une rébellion. Néanmoins, si la raison de ma convocation avait été cette rébellion, on ne me l’aurait pas envoyée si formellement.

Je suivais donc l’escorte que l’on avait envoyé me chercher, observant les lieux sans me poser trop de questions, ce n’était pas toujours une bonne chose, et j’arrivais finalement en plein milieu d’un débat entre le chef et son conseiller, ce dernier semblait étrangement avoir l’avantage, ce qui me troubla un peu au vu des rumeurs concernant celui à qui il s’adressait et les sièges vides placés autour de la table encore tâchés de ce qu’il restait de leurs anciens occupants.

Je fus surpris qu’on s’adresse à moi comme ça, sans autre cérémonie, les choses allaient droit au but, ce qui n’avait rien pour me déplaire et qui me fit comprendre comment le conseiller parvenait à prendre le dessus, le chef avait tout pour vaincre physiquement, mais l’autre avait tout d’un orateur né et il fallait pouvoir coupler les deux si l’on voulait avancer correctement, surtout dans le monde des ombres.

Je me demandais un instant si je ne m’étais pas trompé et si je n’avais pas été découvert, mais lorsqu’il continua ses paroles, je fus soulager d’apprendre qu’ils ne me considéraient pas du tout comme un traitre, bien au contraire, ils me demandaient même d’en démasquer et m’offraient le poste de lieutenant qui était resté vacant. La proposition était alléchante, il me suffirait sans doute de dénoncer Warren ou l’un du petit groupe pour m’assurer un bon avenir dans la guilde, mais le risque était grand, l’un d’eux pourrait me dénoncer, bien qu’il me suffirait de prétendre à une manipulation de ma part afin de dévoiler les complots pour m’en sortir.

Je réfléchis à la proposition quelques secondes avant de regarder les personnes face à moi en souriant.

« Je serais fou de refuser une demande si élégante, je trouverai qui ose s’opposer à vous, j’ai déjà quelques idées… »

Je fis mine de réfléchir avant de donner un nom, il ne s’agissait pas vraiment de quelqu’un du groupe rebelle, au contraire, il s’agissait plutôt de quelqu’un qui devenait trop curieux à notre propos, quelqu’un de solitaire et plein d’ambitions.

« Depuis quelque temps, il fait de plus en plus de propositions aux autres pour créer un petit groupe visant à créer sa propre guilde, mais je pense qu’il cherche surtout à prendre la vôtre…Je n’ai pas encore vraiment de preuve tangible, mais je peux en trouver si vous me laisser un peu de temps. »

Je souriais calmement, regardant le conseiller et le chef tour à tour, guettant leurs réactions sans chercher à me montrer trop pesant non plus, tout comme quelqu’un qui attend simplement un verdict.

Tu choisis tes mots avec soin et t’exprime avec un air qui semble ravir le conseiller. Ton stratagème te prendrait sans doute un peu de temps pour se faire dans les règles de l’art mais du temps, ça tombait bien, il t’en accordait une farandole.

« - Bien, ça fait plaisir de voir quelqu’un d’aussi motivé pour nous aider à épurer le clan. Trouve nous le responsable de cette foutue rébellion et ramène le nous, il servira d’exemple aux autres. Si jamais d’autres se dressent sur ton chemin, débarrasse toi en proprement, on ne peut avouer officiellement que l’une des recrues nous sert de mouchard, si tu vois ce que je veux dire. »

La phrase était suffisamment claire pour t’indiquer que personne ne te viendrait en aide si la situation dégénérait. Le chef se lève alors, pose sa main sur ton épaule et semble tiquer sans pour autant réagir ouvertement à ce qu’il pensait. Il te souhaite rapidement bonne chance et te précise qu’il apprécie ta dévotion puis te fait signe de disposer. A peine sorti, tu n’as plus le choix, tu t’es lancé dans une course contre la montre, devoir supprimer les fouineurs avant que Warren et sa bande ne décide de la date de la mutinerie. Ce dernier t’attendais d’ailleurs, il te prend à part et te demande avec un air inquiet.

« - Qu’est-ce qui t’voulais l’boss ? Rien de grave j’espère hein ? »

Tu peux lire sur son visage qu’il doute, il a besoin d’être rassuré par quelqu’un et s’il venait vers toi, c’est bien parce qu’il te savait de bons conseils, surtout sur ce sujet. Tu avais des infos qu’il n’avait pas, l’idéal pour ne pas qu’il fasse d’erreur serait de l’avertir et de le prévenir de ce que tu allais faire pour les couvrir ne serait-ce qu’un temps avant d’attaquer ton objectif principal. Il te coupe dans ta réflexion en te faisant part d’un constat fait le quart d’heure plus tôt, tandis que tu étais avec le chef.

« - Ecoute, on est dans la panade mec, y’a deux trois gars qui fouillent dans nos affaires, si jamais on s’fait chopper on va tous finir comme la gonzesse dans la forêt, t’vois c’que j’veux dire ? J’sais que t’es pas impliqué directement et personne d’entre nous te balancera mais sous la torture j’pense quand même que tu pourrais avoir des emmerdes avec les gars, faut qu’on se débarrasse d’eux. »

Inconsciemment il avait le même sentiment que celui évoqué plus tôt, il fallait couvrir leurs traces. Bien que cela ne te concerne pas, comme il l’avait si bien dit, cette petite troupe pourrait t’être utile et tu le savais. C’est un peu par la force des choses que tu allais leur venir en aide pour atteindre un double objectif : Rendre service à Warren et te rapprocher du commandement en remplissant une tâche idiote.
Tu avais donc le choix entre tout lui expliquer ou ne rien lui dire mais agir tout de même. La confiance qu’il te portait faiblissait petit à petit, qui sait comment il réagirait.

[Tu es libre d'avancer jusqu'au moment ou tu as piégé le fouineur et l’amène devant le chef, tous les coups sont permis ! (Sauf la tuerie de masse, évidemment :p)]

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