Azthia Ô, petite flamme qui guide chaque cité d'Azthia, surtout ne vacille pas. Car les temps sont bien embrumés et un vent d'inquiétude souffle... Laissez vous tenter par un univers poétique et fantastique, créez un personnage haut en couleurs... |
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| [155][D-H] La force a ses raisons, que la sagesse ignore (PV Akemi) | |
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| Sujet: [155][D-H] La force a ses raisons, que la sagesse ignore (PV Akemi) Mer 8 Mai - 8:53 | |
| Assis à cette table, j’observe. Je connais bien cette ville, son histoire et j’aime les différentes origines qui s’y côtoient. Voilà plusieurs semaines que j’y ai élu domicile, passant d’auberge en auberge pour ne pas me lasser. L’automne est passé vite ; d’ailleurs voilà la fraîcheur de l’hiver qui se profile, expliquant le temps fou que je passe dans les Tavernes d’Erathia. Les premiers temps, il a été dur pour moi de laisser mon katana aux étrangers à l’entrée de la ville. Comprendre l’esprit de non-violence qui règne ici n’a pourtant pas été difficile. Je me sentais simplement vide sans mon arme, comme si on m’avait pris une partie de mon cœur. L’intérêt de se déplacer sans armes en ces lieux est bien élevé : il y a tellement de races, tellement d’ethnies différentes en ces terres que le moindre conflit pourrait se propager partout ailleurs. Les premières années, je n’ai pas pu m’empêcher de comparer Azthia à Oyashima. Plus de nations, plus de peuples, plus de cultures, plus de choses à apprendre, plus d’histoires. J’ai été rapidement fasciné au point de ne plus vouloir partir... enfin...
L’envie de rentrer me prend parfois, la plupart du temps la nuit. Je repense à nos parents : d’abord à notre mère, partie neuf ans auparavant. Puis à notre père, si autoritaire mais avec un sens du sacrifice qu’aucun de nous n’a su égaler jusqu’à présent. Une brève pensée pour Kazuo également car je me demande ce qu’il est devenu. J’ai eu écho d’un démentiellement du mouvement mais je ne sais pas vraiment quand ni par qui il a été effectué. J’ignore également le dénouement de l’affaire, de la façon dont mon frère a été jugé, s’il s’en est sorti. Une dernière pensée pour ma chère Karaleth car je ne connais pas sa situation non plus. Qu’a-t-elle pensé de moi, du fait que je laisse pratiquement tout à mon départ, en pleine nuit, dans l’espoir de lui offrir un meilleur grand frère comme exemple ? Probablement s’est-elle sentie trahie. Peut-être ne le saurai-je jamais.
Pour le moment, je découvre les moindres recoins d’Azthia, apprenant leurs langues, leurs coutumes, goûtant leur cuisine, utilisant leurs transports et leurs établissements. Les services que je rends ponctuellement en tant que mercenaire payent bien, en général, et me permettent de m’offrir beaucoup d’ouvrages. Malheureusement, ne pouvant transporter une bibliothèque, je me contente de mémoriser le principal puis de faire don de mes achats aux volontaires. Que les gens soient pauvres ou riches, j’ai déjà arrangé bon nombre de personnes, passant par toutes les cités, sauf Muria dont la position reste inconnue à mes yeux, à mes recherches. En arrivant ici il y a quatre ans, je n’imaginais pas découvrir ce don si particulier. Amplifier le pouvoir des gens, leurs capacités, m’a parfois permis de sauver des vies mais j’ai très vite réalisé que laisser penser aux habitants que cette énergie soudaine venait de moi était une très mauvaise idée. Beaucoup de choses ont été dites et écrites sur ce pouvoir et beaucoup d’enlèvements sont commis, simplement pour l’avoir à portée de main. J’ai fait le choix de ne rien divulguer, comme j’ai fait le choix de ne pas dire mon nom.
Assis à cette table, j’observe. Puis j’entends chuchoter malgré le brouhaha. Les gens parlent depuis plusieurs jours d’un village d’où on ne revient pas, situé entre Erathia et Storghein. Nommé Karttegat, des bandits se seraient installés depuis quelques jours dans les environs et à l’intérieur même des habitations. Les villageois, paniqués, n’auraient pas osé riposter, leurs forces armées étant trop faibles pour les défendre. J’attendais d’avoir plus d’informations sur la route et ses dangers pour passer à l’action. Les derniers détails sont croustillants et le chemin risque d’être semé d’embuches. Cependant, rien de plus inquiétant que des bêtes féroces et j’en déduis pouvoir y aller seul. Une envie de prendre l’air et je me lève, laissant la somme exacte de ma consommation sur le comptoir. Je m’adosse quelques secondes contre la parroi du bâtiment et l’air frais sur mon visage me fait du bien. Quelques secondes de rêveries et j’entends alors deux voix. Relevant les yeux, j’aperçois une très jolie jeune femme, probablement plus jeune que moi. Il est relativement rare de croiser des jinmen, malgré l’ouverture de la frontière depuis un bon moment, déjà. Vu la couleur de ses vêtements, j’en déduis qu’elle vient du Clan de la Salamandre.
Elle semble chercher quelqu’un du regard, puis un astorg environ du même âge s’avance vers elle, bombant le torse, se pavanant comme le sauveur de la situation... tellement ridicule que ça m’en fait soupirer. Suffisamment proche, j’entends le moindre terme de leur conversation.
- Chère demoiselle, je suis à votre disposition ! dit en un jinmen affreux l’inconnu, tentant maladroitement de faire une révérence correcte.
La demoiselle en question semble chercher un Guide pour se rendre à Karttegat à pied. Le type a beau être astorg, il n’a pas l’air guerrier pour autant. Lorsqu’il explique ses tarifs, profitant pour rajouter quelques compliments et quelques remarques déplacées, je me rends compte qu’il risque bien de profiter de la moindre occasion pour lui sauter dessus. Je pèse le pour et le contre de me joindre à eux : ils risquent bel et bien la mort, s’ils y vont seuls, de toute manière. Et aussi bête en a-t-il l’air, l’astorg est vraisemblablement un Guide – dont j’aurai également besoin. Je n’hésite plus alors et m’avance vers eux, sans véritable gêne. J’ai aidé beaucoup de gens mais sans grands discours... tisser des liens et tenir une longue conversation est devenu difficile, pour moi, après quatre années de quasi solitude. J’essaye pourtant d’être le plus sincère possible en commençant à parler.
- Excusez-moi de vous interrompre mais le chemin est extrêmement dangereux jusqu’à Karttegat. Je m’y rend également... les rumeurs sont inquiétantes. Permettez-moi de vous accompagner et j’assurerai votre protection, même une fois sur les lieux.
Je regarde tantôt la jeune femme, tantôt le bonhomme, qui n’a pas l’air content que j’aie mis à mal sa tentative de séduction. J’espère qu’ils accepteront... autrement, j’ai la conviction que deux vies seront perdues. |
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| Sujet: Re: [155][D-H] La force a ses raisons, que la sagesse ignore (PV Akemi) Jeu 9 Mai - 9:59 | |
| Déjà deuxième jour en Azthia, le temps passait à une vitesse atroce. J’étais venue ici pour retrouver Imeane et procéder à ce fameux échange culturel que nous avions vu ensemble au temple. Tout le monde y avait trouvé son compte, elle pouvait maintenant garnir ses étagères avec quelques ouvrages jinmens et de mon côté j’avais quelques ouvrages fort intéressants de la culture d’Azthia. J’avais aussi prévu de passer par différentes cités pour en apprendre plus et avoir quelques histoires à raconter à mon retour, peut être même d’autres connaissances à enseigner, j’étais tellement excitée par cette idée que je me fichait totalement des rumeurs qui courraient récemment. Ma prochaine destination devait être la cité de Storghein, les livres contaient sa rivalité perpétuelle avec Cydonia, Katsuya m’avait aussi rapidement parlé des cités d’Azthia qu’il avait visité, surtout Silmarie, la fameuse cité des elfes. J’avoue avoir été terriblement envieuse lorsqu’il m’avait dit tout ça, j’aurai donné n’importe quoi pour y aller en compagnie de Katsuya, ça aurait été tellement génial.
Mais pour le moment, il fallait que j’aille au nord, seulement je ne connaissais rien aux environs. Par chance, enfin si on voulait, je venais de trouver un guide assez unique en son genre, si je puis dire. Un astorg, assez jeune un peu moins de trente ans, parlant un jinmen assez mauvais mais compréhensible semblait également me trouver quelque chose d’assez… Physique. Il avait le mérite de faire des efforts sur sa façon de se présenter à moi, tentant de s’incliner maladroitement, faire cet effort était tout de même appréciable, le fait qu’il me parle en Jinmen l’était aussi, bien que son accent m’arrachait les tympans. Après de longues minutes à discuter et une bonne dizaine de remarques relativement déplacées plus tard, j’en venait à me demander s’il n’allait pas essayer de me faire du mal lorsque nous serions isolés, cette idée m’effrayait un peu et par chance un autre homme, bien plus imposant de sa carrure se présentait. Un jinmen, il devait avoir l’âge de mon frère ou pas loin et était plutôt mignon. Portant une lourde armure que je ne reconnaissais pas d’Oyashima, j’en déduisais qu’il devait être un mercenaire ou un voyageur quelconque. Trop peu de samouraïs étaient en Azthia mais il se pouvait tout aussi bien que celui-ci voyage incognito en se cachant dans une armure aussi énorme. Peut être devait-il rejoindre son seigneur quelque part ?
Quoi qu’il en soi, son intervention sonnait à mes oreilles comme un réconfort pour le voyage à venir, il nous regardait alternativement et semblait avoir légèrement compromis la tentative de drague de mon guide.
« - Toute aide est la bienvenue, j’ai moi aussi entendu les rumeurs mais je dois me rendre à Storghein le plus tôt possible et Karttegat est une étape cruciale de mon voyage… »
Je m’interromps subitement, consciente que je n’avais pas pris la peine de me présenter, quoi qu’en réalité lui non plus. Mais j’avais vu tellement de choses étranges ces derniers temps que je n’y prêtais pas attention, m’inclinant pliement devant mon sauveur du moment.
« - Je me nomme Akemi Soma, Shugenja du clan de la Salamandre. Puis-je vous demander votre nom ? »
Comme à mon habitude, j’avais ce petit sourire sincère sur le visage, en réalité j’étais heureuse d’être tombée sur un Jinmen au beau milieu de ce territoire que je ne connaissais que dans les livres. Il ne faisait aucun doute que l’inconnu était un guerrier, son armure ne devait pas être que de la figuration après tout.
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| Sujet: Re: [155][D-H] La force a ses raisons, que la sagesse ignore (PV Akemi) Jeu 9 Mai - 11:26 | |
| La jeune femme est la première à me répondre, l’astorg a l’air d’avoir perdu ses mots, tout en semblant mécontent. Elle semble plutôt inquiète pour le voyage lui-même, plutôt que pour la destination. Apparemment, elle se rend à Storghein, endroit bien protégé par les Compagnons de la Reine et sans soucis particuliers apparents ces derniers temps, contrairement à d’autres villes. Je hoche la tête et m’apprête à répondre lorsque la jeune femme s’incline, visiblement désireuse de se présenter.
« - Je me nomme Akemi Soma, Shugenja du clan de la Salamandre. Puis-je vous demander votre nom ? »
Les deux jeunes gens peuvent probablement lire l’embarras sur mon visage, je n’aime pas me présenter. En règle générale, il est préférable qu’on ne connaisse pas mon nom ; je fais d’ailleurs toujours attention à ne pas dire que je m’appelle « Shuzen », sachant notre famille tellement réputée qu’elle pourrait être connue ici aussi. Mon simple prénom suffira. Je m’attarde cependant sur ce qu’elle dit, en premier lieu son statut : une Shugenja. J’ai toujours été admiratif de ces personnes voulant tout connaître, tout apprécier d’un regard neuf, aidé par un don particulier de magie très utile. Je pense d’ailleurs que c’est pour cette absence de pouvoir que je me suis naturellement dirigé sans discuter vers la voie opposée... tout en gardant cette passion d’apprendre. Voilà un point sur lequel nous devrions nous entendre. Dans un deuxième temps, je me concentre sur son Clan et son nom : je me rappelle avoir entendu parler des Soma, probablement pendant l’un de mes séjours à Arano. Il est donc peu étonnant qu’elle ait réussi à s’appliquer autant pour trouver l’illumination un jour.
- Appelez-moi Seijin, dis-je le plus amicalement possible, lui offrant une révérence également. - Je dérange ? demande le Guide sur un ton provocateur.
Un lourd, voilà ce qu’il est. Je n’hésite pas à le remettre à sa place pour gagner du temps.
- D’autres Guides guettent l’occasion de vous voler votre travail, là-bas. Je ne vous connais pas, changer ne me dérangera pas. Mais vu que vous avez l’air d’apprécier cette demoiselle, autant faire en sorte qu’elle vous apprécie en vous comportant correctement. N’est-ce pas ? Monsieur..?
Apparemment déstabilisé par mon comportement, il tape du pied, soupire et finit par capituler.
- Ulfric... je m’appelle Ulfric. Il est relativement tôt, Messieurs-Dames. Si nous partons maintenant et que nous établissons un campement sur la route, nous pouvons y arriver demain matin. Il sort une carte et nous désigne la moitié du chemin à parcourir. Ici se trouve une petite clairière où nous pourrons nous installer sans trop de danger. Ce programme vous convient ?
Akemi ne semble pas vraiment rassurée à l’idée du campement mais acquiesce quand même.
- Bien, allons-y !
Nous arrivons rapidement à la sortie de la ville. Je fais patienter d’un geste de la main mes compagnons pour récupérer mon arme auprès du garde. Vérifiant qu’elle ne soit pas abîmée, je la raccroche à ma ceinture et les rejoins. La route est relativement calme, les températures se refroidissent au fur et à mesure que nous nous éloignons d’Erathia mais sans réel choc. Ulfric connaît les sentiers sûrs et semble tout connaître par cœur car il ne regarde jamais la carte. Les deux premières heures se passent dans un silence relativement lourd mais la jeune femme semble curieuse et très attentive à chaque mouvement de la nature alentours. Cependant, elle n’a pas l’air bien sportive, malgré sa silhouette fine et se fatigue à vue d’œil. L’astorg finit par faire connaissance avec Akemi, bien plus correctement qu’avant, sans vulgarité ; je me contente de suivre les conversations, sans m’y mêler pour le moment. Nous arrivons en avance à la clairière dont nous a parlé le Guide et je l’aide à mettre en place ce qui nous permettra de passer une bonne nuit. Les premières lueurs de la lune nous permettent de trouver du bois sec à proximité et je m’occupe du feu pendant qu’il nous dégotte quelque chose à manger. Je retire finalement mon armure, pensant qu’elle sera inconfortable pour la nuit et que nous ne risquons rien ici. Ainsi installés autour du feu, l’astorg continue de parler à la jeune femme, comme avant. Jusqu’à ce que l’un d’eux s’intéresse à moi. |
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| Sujet: Re: [155][D-H] La force a ses raisons, que la sagesse ignore (PV Akemi) Jeu 9 Mai - 13:19 | |
| La tension entre les deux hommes devient oppressante, voir énervante. Je n’avais rien contre le fait de voyager avec ces deux parfaits inconnus mais je préférais que tout se passe bien, alors que Seijin semblait remettre le guide en place, à juste titre je devais l’avouer, je me sentais quand même obligée de servir d’intermédiaire entre les deux hommes, éviter qu’ils se s’enguirlandent pour des broutilles. Nous prenions tous la même direction et nous avions tous conscience que le chemin était probablement dangereux, en espérant tout de même que rien de grave n’arrive, il fallait mieux rester soudés jusqu'à notre arrivé.
« - Allons allons, ne commencez pas à vous battre… Nous avons tous nos raisons pour arriver à Karttegat alors évitons les conflits inutiles, voulez-vous ? »
Placée entre les deux interlocuteurs, j’étais restée souriante mais une pointe d’agacement pouvait sembler animer mon geste. Je n’aimais pas ce genre de conversation, généralement tout partait très vite en vrille et rien de bon n’en resterait. Ulfric nous montrait alors sa carte, indiquant le chemin le plus efficace et visiblement le plus sur, qui nécessitait cependant un arrêt au milieu d’une clairière. Légèrement embarrassée par ce contretemps, je ne pouvais cependant que faire confiance à notre guide, il était le mieux placé pour savoir ce qui était le moins dangereux. Je finissais par acquiescer et nous prenions déjà la route. Arrivés à la sortie de la ville, Seijin nous demande alors quelques instant pour récupérer ses armes, voyant son katana, surtout les couleurs, je n’ai pu qu’esquisser une pensée pour Karaleth. Cet homme appartenait visiblement à son clan, peut être l’avait il connu, à une époque. Nous nous mettons alors en route, prenant le temps de faire connaissance avec Ulfric, Seijin reste alors bien silencieux. Je trouvais cela assez dommage, il me semblait vraiment très gentil et je ne voulais pas qu’il soit mit de côté. Cependant je ne pouvais pas non plus l’empêcher d’être assez solitaire et silencieux, il avait peut être ses raisons. J’espérais tout de même qu’il serait un peu plus ouvert à discussion plus tard. Ulfric semble vraiment s’intéresser à moi, j’avais bien peur de comprendre pourquoi et bien qu’il mettait les efforts pour ne plus paraître vulgaire, il se faisait sans doute des idées. Il avait beau être gentil je n’étais pas vraiment intéressée par ce qu’il semblait être enclin à m’offrir. Le voyage semble assez long et je fatigue a vue d’œil, fort heureusement nous arrivons légèrement en avance au lieu de repos que notre guide nous avait décrit. Je prends le temps d’installer de quoi nous poser pendant que les deux hommes se chargent du matériel et du feu de camp. La soirée se passe plutôt bien, Seijin et Ulfric ne s’étant pas encore entre tués mais Seijin restait toujours dans son coin tandis que le guide tentait toujours d’en apprendre un peu plus sur moi. Finalement, je prenais le temps de préparer du thé au jasmin et, voyant Seijin partiellement distrait, je prenais l’initiative d’aller vers lui.
« - Pourquoi restez vous dans votre coin, Seijin-san ? Quelque chose vous tracasse ? »
Lui tendant une tasse de thé, j’étais un peu inquiète pour lui, ce qu’il pouvait penser ou même ce qui l’enquiquinait. Machinalement je m’asseyais à côté de lui tandis qu’Ulfric s’occupait de préparer quelque chose à manger. Je me posais des questions au sujet de Seijin, cet homme avait tous les traits d’un samouraï et pourtant il était si loin de notre terre natale…
« - Vous venez du clan de la Licorne, n’est-ce pas ? Votre katana est assez explicite en son genre. Vous semblez voyager beaucoup et en même temps vous dégagez d’une certaine noblesse, votre façon d’être, votre attitude assez observatrice et le fait que vous ne parliez pas beaucoup… Seriez-vous samouraï ? »
Mes intentions n’étaient pas méchantes et je me montrais simplement curieuse cependant je ne voulais pas non plus qu’il le prenne mal. Comme à mon habitude le timbre de ma voix était doux et gentil, aucune pointe d’agressivité dans tout ça, juste un peu de curiosité qu’il pourrait trouver mal venue, j’imagine. Étrangement, je ne pouvais m’empêcher d’ajouter bêtement.
« - Vous ressemblez beaucoup à Kara-san, en réalité… »
Je ne sais pas trop pourquoi j’avais dit ça, c’était peut être ma franchise qui s’exprimait toute seule. Il est vrai que son attitude était similaire à celle de Karaleth. C’était probablement lié à l’enseignement de samouraï que je n’aimais pas tant que ça. Je m’étais souvent demandé comment les samouraïs étaient entraînés a Koubaï, Karaleth avait elle aussi une façon d’être très différente de Katsuya, mais probablement que c’était également lié a son passé assez douloureux.
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| Sujet: Re: [155][D-H] La force a ses raisons, que la sagesse ignore (PV Akemi) Ven 10 Mai - 3:22 | |
| Akemi s’assoit sans hésitation à côté de moi, me proposant une tasse du thé qu’elle vient de préparer ; je la remercie d’un hochement de tête. Je suis étonné de tant de spontanéité, il y avait bien longtemps que je n’avais pas croisé de personnes comme elle : rafraichissante, souriante, soucieuse des autres. La nuit est bien entamée maintenant et je me demande si elle n’est pas fatiguée à cause du voyage mais elle semble curieuse et me pose une première question un peu inattendue pour moi. Fixant ma tasse, goûtant le breuvage encore trop chaud, je réponds alors.
- C’est une mauvaise habitude que j’ai prise... rester à l’écart et penser. Rien de spécial ne me fait réfléchir, je suis simplement rêveur et je me penche trop souvent dans le passé. Ne le prenez pas mal, je suis ainsi avec tout le monde. Merci pour le thé.
Je souffle alors dans la tasse, attendant qu’elle me pose la suivante. Je me rends bien compte qu’Akemi est du genre à aller vers les autres et qu’elle a le contact facile, contrairement à moi. Cependant, cela ne me dérange pas car sa compagnie m’apaise. Le thé y est peut-être pour quelque chose, il y avait aussi bien longtemps que je n’en avais pas bu. Observatrice elle aussi, elle a pu facilement deviner de quel milieu je suis. Alors que je me prépare à confirmer ses dires, la suite me cloue littéralement sur place, m’arrachant presque un sursaut. Mes yeux se posent sur la jeune femme et je la fixe pendant quelques secondes sans rien dire. Pourrait-elle connaître ma sœur ? Il y a des milliers de possibilités pour qu’elles se soient rencontrées mais je trouverais alors le monde bien petit si c’était le cas. Qu’elle rencontre Karaleth est plausible... qu’elle me rencontre ensuite en Azthia l’est vraiment moins. Nous nous sommes toujours ressemblé puisque nous étions proches, bien plus proches que de Kazuo.
À la fois rassuré de savoir que ma petite sœur pourrait aller bien, je suis confus et gêné de devoir parler de cela. Révéler mes origines ne fait pas partie de mes plans actuellement et, même si Akemi est douce et gentille, je ne veux pas qu’elle sache que nous avons un lien. Je suis théoriquement porté disparu mais le déshonneur menace de me tomber dessus à tout moment si l’on apprend que je suis resté en Azthia de mon plein gré pendant toutes ces années, sans servir de Seigneur. Et même si, pour moi, suivre le Bushido est plus important qu’asservir un dirigeant et que je ne me considère pas comme déshonneur puisque j’ai choisi de continuer à défendre les faibles, je sais que Koubaï me jugerait d’une manière ou d’une autre si j’y retournais. Reprenant peu à peu mes esprits, même si ma tête reste emplie de questions diverses et variées, je bois une gorgée de thé et répond finalement calmement.
- Vous semblez avoir quelques idées bien faites sur les Samouraï, Akemi-san. J’en suis effectivement un et je viens bien du Clan de la Licorne. Vous semblez bien être aussi observatrice que moi... Ulfric n’a pas l’air de vraiment s’intéresser à mon statut.
Je finis d’un trait ma tasse, trop habitué à goûter les liqueurs et autres alcools locaux maintenant pour réellement apprécier une tisane. Mais en boire à nouveau m’a fait du bien.
- La personne dont vous parlez est une amie à vous ? J’ignore si lui ressembler est un compliment venant de votre part... mais je sais que ce nom ne me dit rien. Vous êtes-vous rencontrées à Koubaï ?
Lui poser ce genre de question me permettra d’en savoir plus. Mentir à des gens aussi honnêtes qu’Akemi ne me fait pas plaisir mais trop de choses sont en jeu pour que lui révèle autant d’éléments sur moi maintenant. Ulfric prépare toujours le souper alors que j’attends sa réponse avec une certaine pointe d’impatience dissimulée derrière mon air impassible d’habitude. |
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| Sujet: Re: [155][D-H] La force a ses raisons, que la sagesse ignore (PV Akemi) Ven 10 Mai - 21:23 | |
| Son petit côté renfermé semblait cacher quelqu’un de gentil. Seijin accepte volontiers le thé et s’excuse même de paraitre si distant. Quelque part ce petit côté loup solitaire le rendait attirant, spécial. Cela lui donnait un certain charisme que je ne pouvais expliquer avec précision, on aurait dit qu’il se mettait en retrait pour pouvoir superviser, apprendre, découvrir. Peut être était-il un samouraï qui excellait dans les stratégies et le commandement. De ce côté-là, ça n’avait pas spécialement été le point fort de Katsuya, mais lui aussi s’était grandement appliqué pour prouver à Zeshin qu’il était digne de son enseignement. Mais après coup il parle du passé, il devait probablement être nostalgique lui aussi. C’était notre lot à tous, il y avait toujours un moment ou notre passé nous rattrapait et un moment particulier de notre passé que nous aimerions revivre ou oublier. C’était cela qui nous donnait notre humanité : Le regret.
Puis lorsque je le compare à Karaleth, il semble un peu désorienté, surpris ou même perdu. Je ne sais pas à quoi il pense mais c’était probablement en lien avec mes paroles. Aurait-il connu la samouraï ? Il devait être en train de chercher probablement s’il avait déjà entendu ce nom auparavant. Sur le coup je pense que le nom de famille l’aurait probablement plus aidé à se souvenir mais je n’y avais pas pensé. Finalement il me répond et confirme mes suspicions, il est effectivement samouraï et du clan de la Licorne. Il prend même le temps de me complimenter rapidement sur mes talents d’observatrices, qui sont venus naturellement en même temps que ma formation.
« - L’observation est l’un des rudiments du Shugenja… Un indispensable pour atteindre l’illumination un jour, c’est un don que nous travaillons de manière permanente, tous à notre façon. »
Il avait fini sa tasse pendant que je lui répondais, semblant acquiescer mes dires avant de revenir sur ma comparaison. Dommage qu’il ne la connaisse pas, Kara était assez unique en son genre. Quelque part je l’admirais sans pour autant pouvoir adhérer à ses idéaux dans leur intégralité. Une femme belle et avec une volonté forte, malheureusement engagée à suivre la même voie que mon frère et Seijin, les samouraïs. Je ne comprenais toujours pas en quoi le combat et la brutalité pouvaient être un facteur de paix, bien qu’on m’ait donné des argumentaires divers et variés, je ne pouvais être d’accord. Parlementer avant de frapper n’était pourtant pas si compliqué. J’avais la violence en horreur pour bien des raisons, notamment le fait qu’elle puisse nous priver d’une personne que nous aimions tout comme elle pouvait faire souffrir les autres. Finalement je lui répondais, cherchant mes mots, j’étais un peu déconcertée par son attitude, il était à la fois gentil mais d’apparence il était si fermé, donnant l’impression que rien ne l’atteignait. Il me faisait en fait penser à un général que j’avais pu croiser au palais, un vieil homme sage mais tout aussi dur qu’il était reconnu.
« - Nous nous sommes rencontrées à Arano. Mon frère qui est également samouraï a été envoyé en mission à Koubaï suite à une tentative de meurtre à Arano, le coupable s’étant réfugié dans les environs. Karaleth l’a accompagné dans sa mission et tous les deux, ils ont réussi à mettre un terme à ce complot. Lorsqu’il est rentré à la maison, elle était à ses côtés et nous avons fait connaissance. J’ai appris par la même occasion qu’ils étaient tombés amoureux tous les deux… C’est une femme formidable, j’admire sa ténacité. Elle s’est battue pendant des années afin de retrouver ses deux frères disparus. Il y a peu elle s’est rendue jusqu’en Azthia pour suivre une piste grâce à laquelle elle a pu retrouver son frère aîné, combattant un groupe mystérieux de brigands et de meurtriers à ses côtés afin de pouvoir rentrer à Koubaï. Elle espérait sincèrement pouvoir retrouver son deuxième frère mais le temps l’en à empêché, d’après les dires de son frère aîné, il aurait disparu et il pense qu’il a été enlevé. Mais elle n’abandonne pas l’idée de pouvoir retrouver son deuxième frère, dés que son seigneur le lui permettra, je suis sure qu’elle cherchera encore et encore jusqu'à pouvoir enfin le retrouver, je prie régulièrement pour qu’elle ait cette chance, vivre loin des siens sans savoir comment ils vont ni même où ils sont me serait personnellement insupportable… »
Parler de tout cela me faisait un peu mal au cœur, je pensais un instant à Karaleth qui devait souffrir de ne pas avoir son frère près d’elle et aussi du mal être que je pourrais ressentir si j’ignorais complètement où se trouvais Katsuya et être dans l‘impossibilité de savoir s’il va bien. Il est vrai que Kazuo avait pensé un instant que son petit frère avait pu être enlevé, si c'était le cas c'était quelque chose de terrible. J’avais conscience d’avoir un peu trop parlé mais au moins, Seijin avait pu comprendre que cette comparaison était un compliment de ma part, bien que cela ne réponde pas vraiment à la question « Comment ? »
« - Je trouve que vous vous ressemblez car elle est extrêmement calme et posée, silencieuse et en retrait, elle préfère écouter que participer mais derrière cette apparente distance se cache quelqu’un de très gentil et d’attentionnée. »
Je lui souris encore une fois, le samouraï en face de moi me donnait cette même impression, il se tenait loin des autres mais au fond, il était gentil, il ne rejetait pas les gestes faits en sa faveur et acceptait de communiquer si on lui adressait la parole. Tous n’étaient pas comme lui, je sais que nous avions tous plus ou moins de mal à aller vers les autres, Katsuya et moi n’avions en l’occurrence pas de problèmes de ce côté-là. Était-ce de la solitude ou de la timidité en revanche, après réflexion, j’avais un certain doute également à ce sujet. Ma tasse était déjà finie également, et un petit vent se levait maintenant, si bien que je commençais à avoir un peu froid, frissonnant légèrement tout en croisant mes bras pour me réchauffer.
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| Sujet: Re: [155][D-H] La force a ses raisons, que la sagesse ignore (PV Akemi) Mer 15 Mai - 10:09 | |
| J’écoute attentivement toutes ses paroles et m’accroche à chacune d’elle pour tenter de me rappeler de ma sœur. Mais au fur et à mesure qu’Akemi parle de Karaleth, la définissant tel qu’elle est à présent, je me rends compte qu’elle a vraiment changé. J’imaginais mal ma sœur, dans le temps, quitter Koubaï ou même enquêter sans raison particulière sur une affaire concernant un autre Samouraï. Je suis également très surpris d’apprendre qu’elle puisse aimer... non pas que je trouve ma sœur plus froide que moi mais l’amour n’a jamais été notre priorité familiale, l’entraînement et la rigueur passant avant le reste. Je suis d’ailleurs surpris d’apprendre que l’élu du cœur de Karaleth soit une Salamandre. Je pense un instant au fait qu’elle ait pu se faire séduire de façon malhonnête mais le caractère de la Shugenja me rassure. Je suis tout de même curieux de savoir quel genre d’humeur il peut avoir, quel genre d’attention il a pu donner à ma sœur si renfermée pour qu’elle se dévoile à lui, acceptant d’avancer à ses côtés. Le monde est tellement petit... rencontrer la sœur du compagnon de Karaleth en Azthia. Cela tiendrait presque d’une force divine !
Je suis d’autant plus attentif lorsque la jeune femme parle du fait que Karaleth nous a cherché pendant de nombreuses années, Kazuo et moi. Ma culpabilité remonte, surtout lorsqu’elle m’explique que ma petite sœur a apparemment démantelé le groupe que mon aîné avait formé avec cette ordure d’Hatori. Kazuo a probablement été jugé convenablement et a pu récupérer sa place... suffisamment longtemps pour informer Karaleth de mon prétendu enlèvement. Je suis soulagé et en même temps contrarié que mon frère, si borné, ait pu continuer à soutenir mon mensonge alors que nous nous sommes brouillés il y a si longtemps. Quoi qu’il en soit, enlèvement ou non, je reste un Ronin pour les gens de mon peuple et je devrai probablement me justifier le restant de mes jours si je retourne à Koubaï... surtout auprès de Karaleth, qui se fait du souci constamment. Je pensais qu’elle aurait abandonné les recherches, pensant que j’étais mort, oubliant le grand frère protecteur que j’avais pu être. J’ai été bête de penser qu’une Shuzen tomberait dans le panneau ! Nous sommes tous aussi rigoureux que l’étaient nos parents et ça ne changera pas de sitôt.
Quelques secondes de réflexion me sont nécessaires pour remettre tout ça en place dans mon esprit, des secondes qui lui permettent de m’expliquer son compliment. Gentil et attentionné... deux mots qui ne collerait à première vue à aucun Shuzen car nous cachons bien notre nature profonde. Il y avait bien longtemps que personne ne m’avait vraiment observé ou cherché à me comprendre. La présence de la jeune femme me réchauffe, son sourire aussi. J’ignore s’il s’agit de son thé, de sa personnalité ou du lien qu’elle a, sans le savoir, avec mon passé... mais je me sens bien auprès d’Akemi. Un léger vent se lève, la température commence à chuter et je la vois croiser ses bras pour conserver la chaleur de son corps. Instinctivement, je retire ma veste et la lui pose sur les épaules. Je réalise à quel point elle est petite et d’apparence chétive... un petit être qu’on a envie de protéger des ténèbres du monde. Je me lève, me plaçant en face d’elle. Un sourire se dessine alors sur mes lèvres, sourire aussi rare que sincère.
- Je ne sais pas si je peux me définir comme vous l’avez fait à l’instant. Peut-être qu’en passant du temps avec moi vous pourrez confirmer ce caractère dont vous parlez. J’espère ne pas vous surprendre en mal, en tout cas... vous êtes une adorable personne, Akemi-san.
Je tends mes mains dans sa direction et l’aide à se relever.
- Rapprochons-nous du feu. Les températures sont très fraîches par ici, comparées à la cité du désert. - Le repas est prêt ! dit alors Ulfric, nous faisant un signe de la main.
Le moment est étonnamment convivial, je mets mes réticences de côté quant au jeune homme. Il est bien normal de s’intéresser à Akemi, après tout... il est simplement maladroit mais pas méchant. Je ne parle plus beaucoup, sauf quand on me pose quelques questions mais elles me sont rarement adressées, surtout de la part de notre Guide. Après le rangement du matériel dans la plus grande tente, vraisemblablement la mienne, je retourne vers mes compagnons et me décide à ouvrir la bouche, à titre purement informatif.
- Vous pourrez dormir paisiblement, Akemi-san, Ulfric et moi nous occuperont de veiller à ce qu’aucun danger ne menace le campement. - Tu pourrais me demander mon avis, quand même...
Le tutoyement et le ton ne me plaisent pas et je finis par faire de même, oubliant la sympathie pendant quelques secondes.
- Excuse-moi d’être humain mais je ne peux pas rester éveillé toute une nuit, surtout si des combats nous attendent plus tard sur la route.
Il se lève et serre les poings... finalement, peut-être qu’il est plus que maladroit et qu’il est tout simplement bête.
- Je ne sais pas me battre, de toute manière. Si quelque chose arrive, je serai juste bon à empaler. - Donner l’alarme suffira, je ne dors pas profondément. - Mais... - Bien, alors prends le risque que la demoiselle se fasse attaquer et tu seras bien content à la fin !
Il semble réaliser la gravité de son engagement moyen et, après un soupire, il finit par marcher jusqu’à l’intérieur de sa tente. Je soupire, excédé par son comportement puéril. Je m’apaise lorsque je retrouve le regard d’Akemi ; elle n’aime apparemment pas trop nos conflits.
- Excusez-moi... Allez vous coucher ou la nuit risque d’être courte. Il fait vraiment froid près de Storghein, il vous faut des forces. Vous pouvez garder ma veste, je n’en ai pas besoin, je vais rester près du feu.
Je finis par m’installer, savourant le calme et la solitude pour quelques heures, restant tout de même vigilant au moindre bruit. Je cogite sur le fait que la jeune femme soit Shugenja : si elle maîtrise un élément, elle risque bien de découvrir mon don à moi. Et je me demande quelle influence cela aurait sur la suite, surtout concernant Ulfric. Les heures passent et je m’en vais réveiller l’astorg, un peu brutalement, je l’admets. J’ignore alors que son tour de garde va poser quelques problèmes...
[HRP : fais-toi plaisir, invente ce que tu veux ! Si jamais, j’ai des idées donc on peut voir ensemble sans problème. ^^ Je ne savais pas quoi faire dire à Akemi alors précises-moi quelques choses si jamais tu veux que je place une réplique.] |
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