Azthia

Ô, petite flamme qui guide chaque cité d'Azthia, surtout ne vacille pas. Car les temps sont bien embrumés et un vent d'inquiétude souffle... Laissez vous tenter par un univers poétique et fantastique, créez un personnage haut en couleurs...
 
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 [Terminé][147][F-H](Flashback) Words don't come easy to me... (PV Akemi)

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[Terminé][147][F-H](Flashback) Words don't come easy to me... (PV Akemi)
   [Terminé][147][F-H](Flashback) Words don't come easy to me... (PV Akemi) EmptySam 10 Nov - 8:09

Dix-neuf étés et me voilà à ma première année d’entraînement intensif. Devenir Samouraï est fastidieux et terriblement difficile, surtout que l'hiver est bien avancé maintenant. Les combats sont durs pour le corps comme pour l’esprit mais mon Maître me soutient et m’apprend l’art d’être un guerrier comme personne ne le ferait. Je passe parfois plus de six heures à m’entraîner, au détriment de mes études : faire des pompes, manier le sabre en bois, courir, recevoir des coups... Mère a pris peur l’autre jour en voyant toutes les contusions sur mon jeune corps mais j’ai tenté de la rassurer en lui disant que pour le moment ce n’était rien de bien grave et que cela faisait partie de mon apprentissage. Malheureusement, elle n’a pas l’air de me croire et se fait beaucoup de souci. Père est beaucoup plus admiratif et m’encourage beaucoup à continuer, à travailler comme il l’a toujours fait. Je connais la fièrté que mes parents éprouvent lorsqu’ils me regardent et je n’en suis que plus déterminé.

Quelques jours auparavant, Akemi m’a confié être intéressée par la voie de l’illumination mais ne sait pas encore si elle souhaite réellement s’engager comme Shugenja. Nous quitter lui fait peur et elle n’en a pas encore touché un mot à nos parents... c’est donc dans la confidence que nous nous trouvons alors que je m’installe en face d’elle, après une toilette, les jambes en tailleur sous la table du salon. Boire un thé avec ma sœur est toujours un plaisir, c’est un moment d’apaisement, de calme et de sérénité que je ne retrouve avec personne d’autre. Je ferme quelques secondes les yeux, une fois que j’ai fini ma tasse et, lorsque je les rouvre, je vois une feuille devant mon visage.


- Akemi... pas maintenant... laisse-moi me reposer, je me suis entraîné tout le matin !

Son regard me glace le sang. La perle de la famille semble bien frêle et inoffensive mais elle sait imposer ses idées lorsqu’elle pense avoir raison. Ses sourcils froncés, son air renfrogné et son insistance à plaquer la feuille contre mon torse, quitte à la froisser finissent par terrasser mon courage. Je soupire longuement, saisis la feuille de ses mains et la pose sur la table.

- Bien, tu as gagné...

Je lui souris quand même, passant ma main dans ses cheveux. Ma sœur est mon trésor et il m’est arrivé de penser que veiller sur elle pourrait être plus important pour moi que de servir mon Seigneur. Mon Maître m’a repris plusieurs fois, d’ailleurs, car mes missions seront plus importantes que tout le reste ensuite. Mais lorsque je saisis ma plume pour le cours de calligraphie qu’Akemi m’a préparé, je ne pense plus à mon devoir, simplement à faire plaisir à ma petite sœur. Elle illumine toute la famille avec son attitude positive et je crois que si elle s’en allait pour un Temple dans le but d’entamer une formation, la maison semblerait bien vide. Pour le moment, je scrute le sourire qu’elle me rend, comme si je n’allais bientôt plus pouvoir le contempler.

- Que vas-tu m’apprendre aujourd’hui, professeur ? dis-je, d’un air moqueur.


Dernière édition par Katsuya le Mer 28 Nov - 1:21, édité 1 fois
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Re: [Terminé][147][F-H](Flashback) Words don't come easy to me... (PV Akemi)
   [Terminé][147][F-H](Flashback) Words don't come easy to me... (PV Akemi) EmptySam 10 Nov - 9:58

L’hiver n’était pas la saison que je préférais. Elle n’était non plus celle que je détestais non plus, je devais reconnaître que la neige et l’air frais n’était pas franchement désagréable. Cela faisait presque une année que je me demandais si devenir Shugenja était vraiment la meilleure des voies pour moi. Mes pensées s’étaient longuement tournées vers cette mystérieuse quête de l’illumination que chaque Shugenja tentait d’atteindre avant sa mort. Je devais avouer que ce but me semblait intéressant, les Shugenja étaient pour beaucoup de véritables érudits et le simple fait de me dire que je pouvais moi-même accéder à de multiples connaissances pour aider mon entourage m’attirait fortement. J’avais souvent passé beaucoup de temps à me demander ce que je pouvais faire, mes parents m’avaient voulu Geisha, pensant que la femme que je devenais en avait de loin les capacités mais Katsuya s’y était opposé. Après coup j’étais de son avis, je ne voulais pas faire cela, mais dans ce cas, que faire ?

J’avais confié à Katsuya cette envie prenant d’être Shugenja, mais je ne voulais pas m’éloigner de lui, j’aimais mon frère et me sentir loin de lui me faisait peur. Il avait toujours passé tant de temps avec moi que l’idée d’en être séparé raccourcissait parfois mes nuits de manière significative. Il m’a toujours protégé et je me sentais également un peu déçue de ne pas pouvoir lui rendre la pareille. Son entrainement pour devenir samouraï me faisait peur, autant qu’a notre mère. Chaque jour il revenait avec de multiples contusions, fatigué et j’étouffais cette peur qui me prenait, pensant qu’un jour il reviendrait blessé d’une mission, voir qu’il ne reviendrait pas. Être un samouraï était un grand honneur, mais à quel prix cet honneur se payait-il ? J’aimais trop mon frère pour m’opposer à son rêve mais intérieurement cette inquiétude me rongeait et parfois, elle pouvait se sentir. Comment réagirais-je si je perdais mon frère adoré ? Que pouvais-je faire de plus actuellement ? Rien.

J’aimais beaucoup apprendre de nouvelles choses et faire partager ce que j’apprenais aux autres, peut être qu’un jour apprendrais-je à panser les plaies les plus atroces et ainsi empêcher à de nombreuses personnes de perdre un être qui leur est cher ? Peut être apprendrais-je à parlementer pour éviter les conflits, les effusions de sang et la propagation de la violence ? Katsuya savait que j’avais une sainte horreur de la violence, il était le seul à savoir mon hésitation pour le métier de Shugenja et lui-même savait ce qu’être Shugenja pouvait impliquer. C’était pour cet aspect que j’hésitais, les Shugenja étaient des prêtres-mages tout à fait aptes à se battre et c’était bien ce seul point qui me réfrénais. Mais ce détail, je n’avais pas pris le soin de le préciser, même à Katsuya.

Nous étions tout deux dans le salon, père et mère étaient respectivement en train de travailler durement comme ils le faisaient depuis si longtemps. J’étais donc en tête à tête avec onii-chan et il n’en fallait pas plus pour me rendre heureuse. J’en avais profité pour faire un brin de ménage, comme ma mère avait l’habitude de le faire avant qu’il ne rentre et de préparer un peu de thé. Avec ce froid dehors et son entrainement, il ne serait probablement pas contre. Installés tout deux autour de la petite table du salon, l’un en face de l’autre, Katsuya habituellement assis en tailleur et moi a genoux afin de pouvoir servir le thé à mon grand frère de l’autre bout de la table. Un instant de calme parfait, apaisant et agréable, l’un des moments que je préférais dans la journée. J’avais déjà fini ma tasse du breuvage réchauffant et tandis que Katsuya finissait sa tasse à son tour, j’avais entrepris de saisir le matériel de calligraphie et de tendre une feuille devant lui.


« - Akemi... pas maintenant... laisse-moi me reposer, je me suis entraîné tout le matin ! »

Devant ce premier refus je le fixais avec un regard impérieux qui en disait long sur ce que je voulais entendre. Nuls mots n’étaient plus éloquents que mon regard lorsque je l’adressais à mon frère et avec le temps il avait comprit que me résister ne servait à rien. Je fronçais les sourcils tout en plaquant la feuille contre son torse avec insistance. Encore une fois, Katsuya céda à mon caprice.

« - Bien, tu as gagné... »

Il m’adresse un sourire en passant sa main dans mes cheveux, sourire que je lui rends bien volontiers. J’aimais passer du temps avec Katsuya et il le savait. Je m’étais mise en tête depuis longtemps à lui inculquer la calligraphie, Katsuya n’était pas très discipliné dans cette matière, bien qu’il y mette du sien pour me faire plaisir. Il finit par prendre la feuille et la pose sur la table, résigné à m’obéir une fois encore. Je prenais place juste à côté de lui, afin d’avoir un œil sur ce qu’il faisait tandis qu’il m’accordait une petite moquerie.

« - Que vas-tu m’apprendre aujourd’hui, professeur ? »

Je rigolais doucement, je n’aimais pas trop me dire professeur alors que je cherchais simplement à partager quelque chose avec mon frère. Pourtant j’en rigolais, ces petites blagues qui n’existaient qu’entre nous étaient la base de notre relation frère/sœur. Je prenais le temps d’examiner ses mains, me demandant si son entrainement matinal ne les avait pas trop endolories, le froid était bien plus traître qu’il n’y paraissait mine de rien. Je saisis enfin ma plume et une feuille à mon tour avant de tracer un petit groupe de caractères parfaitement appliqués.

« - On va commencer par perfectionner cette écriture tremblante que tu as, onii-chan ! »

Sans plus attendre je commence par lui rappeler les fondements même qui permettent de former aisément les caractères, Katsuya m’écoute d’une oreille attentive, il avait la volonté d’être un samouraï alors la calligraphie ne devrait pas lui poser beaucoup de problèmes… en apparence.
Katsuya n’avait pas l’esprit aussi appliqué que moi pour les leçons, il était plutôt un homme d’action.


« - Alors n’oublie pas, il faut appliquer le moins de pression possible sur le papier, laisse ta plume glisser pour tracer le caractère, détend toi onii-chan ! »
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   [Terminé][147][F-H](Flashback) Words don't come easy to me... (PV Akemi) EmptySam 10 Nov - 14:16

Entendre Akemi rire était d’un réconfort incommensurable. Les douleurs, les mauvais souvenirs, tout s’en va alors qu’elle partage sa tendresse de petite sœur avec moi. Je vois qu’elle regarde mes mains abîmées par le froid et le frottement continu de leur paume sur les gardes de mes sabres ; c’est aussi du Akemi tout craché. Nous nous faisons du souci l’un pour l’autre, comme nous nous ferions du souci pour nos parents... non, c’est encore différent. Je ne saurais expliquer ce lien qui nous unit... nos parents-mêmes ne savent pas ce qui nous rapproche autant, nos caractères étant différents comme le Yin et le Yang. Ne sont-ils pas complémentaires aussi ? Lorsqu’elle pose sa plume sur le papier, je m’efforce de reproduire ses gestes... mais l’écriture n’est pas si appliquée. Malgré ses conseils et sa patience, mes mains commencent à trembler au bout d’une demi-heure.

Je commence à pester contre moi-même et, de quart d’heure en quart d’heure, mes paroles s’enflamment et mes insultes fusent. Au bout d’un moment, j’attrape ma tête, incapable de me concentrer. Le calme me quitte alors et j’attrape le papier gaspillé en le chiffonnant, j’ouvre la porte coulissante avec violence et jette les déchets dans un seau en métal. Je m’empresse ensuite d’enflammer le tout avec un don que je sais maîtriser, contrairement à l’art de ma sœur.


- Ahah, regarde-moi ça ! dis-je, souriant largement.

Mais j’arrête rapidement de me vanter. Je sais que ma sœur n’aime pas la violence et que c’est pour cette raison qu’elle hésite à suivre la voie du Shugenja... je suis un piètre grand frère pour lui montrer si peu de maturité. Peu fier de moi à présent, je ferme la porte, enlève ma veste et la pose sur les épaules de ma sœur, m’installant à nouveau à table pour servir le thé à mon tour. Il fait frais, maintenant et je ressens un peu plus la fatigue. Après une gorgée ou deux de thé au jasmin, je m’allonge sur le dos en soupirant. Que fera ma sœur si elle ne cherche pas à atteindre l’illumination ? J’ai refusé ardemment qu’elle devienne Geisha, absolument outré que ces hommes cherchent à l’avoir dans leur lit, la déviant d’un chemin honorable. Je la sais aussi tellement inquiète pour moi... au même titre que notre mère, elle a peur pour ma vie.

Ma chère Akemi, si intelligente, si jolie et si différente de son grand frère impulsif et aventurier. Je me demande comment l’on pourrait vivre une séparation. Mais je n’ai pas le temps d’y penser plus sérieusement que la fatigue alourdit mes paupières. Avant de m’assoupir je murmure quelque chose, sans être sûr que ma sœur ne l’entende :


- Gomen, Akemi... je suis un mauvais grand frère.

***
Lorsque je rouvre les yeux, je me sens fiévreux... peut-être que j’ai pris froid lors de l’entraînement, en fait. J’ai pris de mon père pour cela : trop donner de moi-même et tomber finalement malade. Je place mon avant-bras sur mon front avant de voir qu’Akemi me regarde, le regard inquiet.

- Pardon, tu m’attends pour la leçon... dis-je en m’asseyant. J’ai dormi longtemps ?

Je passe alors encore une fois ma main dans ses cheveux, caressant sa tête pour la rassurer.

- Ne fais pas cette tête, ça va aller. Je m’excuse de reporter la leçon, je pense qu’il faut que j’aille m’allonger un moment. Mais pourquoi ne pas me raconter l’une de ces légendes que tu connais ?

Je lui souris et l’aide à se relever. Une fois dans la chambre, j’installe mon futon, légèrement fébrile et, à peine conscient de ce que ma sœur fait pendant que je m’allonge à nouveau, j’entends sa voix comme un rêve dans ma tête. Je sais alors déjà que son récit m’aidera à vaincre la fièvre car Akemi peut vaincre tous les maux.
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   [Terminé][147][F-H](Flashback) Words don't come easy to me... (PV Akemi) EmptySam 10 Nov - 17:48

Katsuya s’applique, je le vois bien mais il manque toujours de concentration. Il était pourtant bien parti, le premier caractère était plutôt bien formé le deuxième un peu moins bien et le troisième encore moins. Il manquait franchement de patience. Plus le temps passait plus cette dernière défaillait, je le voyais aisément lorsqu’il se mit à trembler à peine une demi-heure après avoir commencé. Et au fur et à mesure que le temps passe, il finit par perdre son sang froid, s’énerver contre lui-même et n’écoute plus ce que je lui dis.
Une vraie tête brûlée, une vraie de vraie.
Il avait déjà entrepris de jeter avec violence le papier chiffonné par colère dans le seau non loin et par pure immaturité, d’y mettre le feu. Chose qui me fit immédiatement sursauter, n’étant pas habituée à voir ce genre de choses venant de mon frère et encore moins au sein de la maison. Il arborait un sourire satisfait qui ne me plaisait pas et sitôt qu’il commençait à parler, je ne pus retenir une remarque.


« - Onii-chan ! »

Il tourne son regard sur moi et s’arrête subitement, conscient que je n’aimais pas qu’il fasse ce genre de bêtise. Il semblait cogiter un moment et c’est à ce moment que je remarque qu’il était plutôt pâle aujourd’hui. Je commençais à me dire que son entrainement lui faisait couver un vilain rhume et que j’avais peut être un peu trop forcé en lui demandant cette leçon de Calligraphie. Mais sa seule réaction sur le coup est de poser sa veste sur mes épaules avant de resservir une tasse de thé au jasmin. Enfin une réaction censée que je lui reconnaissais, le thé était un excellent moyen de réchauffer le corps et vu qu’il m’avait confié sa veste, pensant probablement que j’avais froid ou par précaution, il devait avoir lui-même un peu froid maintenant. Son teint pâlichon ne me plaisait pas, il serait probablement plus sage qu’il aille se reposer…
Il s’était allongé sur le dos, soupirant largement. Je me demandais si c’était un soupir plutôt détendu ou désespéré, parfois il m’était impossible de savoir à quoi pouvait penser mon grand frère. Il pensait visiblement à quelque chose de particulier, puisqu’il ne fit pas attention à mes supplications lui demandant d’aller se reposer dans la chambrée. Peu à peu il semblait perdre toute notion auditive puis visuelle et fermait les yeux en murmurant quelque chose que je n’avais pas entièrement compris. J’avais à peine pu comprendre mon prénom tandis qu’il m’abandonnait pour s’assoupir.

Une poignée de minutes angoissées passèrent. Angoissées parce que je me demandais bien pourquoi Katsuya avait le front si chaud. Impossible qu’un simple rhume provoque une telle poussée de fièvre, il devait couver cette maladie depuis déjà quelques jours et son entrainement intensif avait finalement eu raison de sa résistance naturelle. Tandis qu’il se reposait sur le sol bien abrupt de la maison, j’allais de mon côté lui faire chauffer un peu d’eau et préparer un linge. Lorsque je revins, il bougeait légèrement, visiblement éveillé. Il ne me remarqua pas tout de suite, sa vision devait être encore légèrement trouble, comme à chaque fois que l’on s’éveille difficilement. Son réflexe fut de poser son bras sur son front lorsque finalement, il me regardait, affichant la mine la plus inquiète qu’il n’a jamais pu voir jusqu'à présent. Il se redressait péniblement, je le voyais bien, tandis qu’il m’adressait de nouveau la parole.


« - Pardon, tu m’attends pour la leçon... J’ai dormi longtemps ?
- Une dizaine de minutes, environ. Katsuya, tu aurais du me dire que tu n’allais pas bien, j’étais loin d’imaginer que tu couvais quelque chose ! L’important n’est plus la leçon pour le moment… »


Je m’arrêtais machinalement au moment ou il passa sa main dans mes cheveux en caressant ma tête, ce qu’il faisait toujours pour me rassurer. Mais ça faisait bien longtemps que je n’étais plus une enfant et, même si il faisait cela pour me rassurer, cela ne faisait que m’inquiéter d’avantage à présent. Je prenais sa main dans la mienne, cette dernière était glacée. Je lui rendais alors sa veste et en profitais pour frotter un peu son dos, dans le but d’apporter un peu de chaleur à son corps encore meurtri par le froid de l’hiver et la dureté de son entrainement. Mes seules pensées actuellement étaient une certaine forme de colère, indirectement dirigée envers mon irresponsable frère qui venait de mettre sa santé en danger pour un entrainement à mon sens idiot et violent. Une partie de ces pensées allaient aussi envers mon père qui l’avait toujours encouragé à continuer de son mieux et au-delà pour réaliser son rêve, comme lui-même le faisait souvent au risque de mettre également sa santé en péril. Ce flagrant manque de tempérance avait don de m’énerver parfois, mais je n’avais jamais rien dit, après tout ils étaient forgés du même acier, tel père, tel fils. De plus, l’heure n’était pas aux remontrances, mais au repos de Katsuya.

« - Ne fais pas cette tête, ça va aller. Je m’excuse de reporter la leçon, je pense qu’il faut que j’aille m’allonger un moment. Mais pourquoi ne pas me raconter l’une de ces légendes que tu connais ? »

Pas un moment, mais plusieurs jours, le temps de faire tomber cette fichue fièvre et recouvrer ses forces. Si j’en avais le pouvoir je lui interdirais de sortir demain matin s’entrainer, il n’était clairement pas en état. Mais je connaissais assez mon frère pour savoir qu’il ne m’écouterait pas cette fois-ci, après tout devenir samouraï était son rêve. Quel genre de petite sœur serais-je pour m’interposer entre mon frère adoré et son rêve ?
Je l’accompagnais dans la chambre ou il se mit à préparer son futon, tandis que je lui prenais une couverture supplémentaire par prudence. Il s’allongeait de nouveau, j’en profitais pour le couvrir convenablement afin que le froid n’aggrave pas son état, puis d’humidifier le linge que j’avais pris pour le poser sur son front. Je ne comptais plus les fois ou Mère avait fait le même geste à l’intention de notre Père pour les mêmes stupides raisons qu’étaient le surmenage. Mais je ne pouvais pas non plus les blâmer là-dessus, j’étais moi-même parfois trop inspirée par ce que je faisais que j’en oubliais parfois certaines précautions fondamentales. Mais j’avais tout de même le mérite de ne pas être clouée au lit pour cela !
Katsuya se doutait bien que ce qu’il m’avait dit pour me rassurer n’avait eu aucun effet, une fois encore et que je m’apprêtais déjà à rester à son chevet un long moment et que peu importe ce qu’il me dirait, je ne l’écouterais pas. J’avais mon petit côté têtue moi aussi et je l’étais bien plus que lui, au même titre que la patience. Néanmoins si lui conter l’une des légendes que j’ai pu lire dans l’un des nombreux ouvrages que j’avais dévorés, je le ferais avec plaisir, j’en avais d’ailleurs une parfaite pour coller à la situation et je comptais bien en profiter pour lui faire comprendre que je n’approuvais pas son comportement. C'était un peu déloyal de ma part, mais je m'en fichais.


« - Soit, j’en ai justement une qui me reviens à l’esprit ! C’est une légende très populaire du clan de l’hydre qui à été colportée par les marchands au travers du continent. Elle parle de la vie d’un homme, un dénommé Urashima Tarô, un brave pêcheur qui un jour, sauve une tortue d’un groupe d’enfants qui lui infligeaient de multiples tourments et la remit à la mer. On raconte alors que le lendemain, une tortue géante vint à la rencontre de l’homme, porteuse d’un message. Tarô avait en réalité rendu service à une divinité et cette dernière, pour le remercier de sa bienveillance, l’invita séjourner a son palais. L’homme accepta, honoré de cette invitation et une fois sur place, il s’éprit d’amour pour la princesse des lieux, qui n’était autre que la tortue qu’il avait secourue la veille. Ils passèrent de longs moments ensembles mais il arriva un temps où l’homme commençait à avoir le mal du pays. La princesse alors soucieuse du bien être de son aimé, le laissa retourner là d’où il venait. La douleur de cette séparation fut intense et elle lui laissa alors un coffret orné de joyeux, lui demandant cependant de ne jamais l’ouvrir. Tarô fit ses adieux à la princesse et retourna dans son village, il découvrit avec stupeur que trois cent années s’étaient écoulées et que plus personne ne le connaissait dans les environs. Ne possédant plus rien si ce n’est le petit coffret de la princesse, il finit par enfreindre sa promesse et ouvrit le coffret. Ce dernier était vide, seule une fumée noire s’en échappa et Tarô commença instantanément à vieillir puis mourir en se décomposant. Le coffret contenant en réalité son âge réel.
La morale à tirer de cette légende est qu’il faut toujours prendre en compte les répercussions de ses actes sur ce qui nous entoure, le mal comme le bien que cela peut infliger aux autres. Tarô manquait de patience et son désespoir du moment l’a conduit à sa perte. »


J’accordais un regard à mon frère, tentant de percevoir sa réaction, avant d’ajouter plus sereinement :

« - Onii-chan, je ne peut t’enlever ta volonté de devenir samouraï, nous respectons tous ton choix de le devenir, mais je m’inquiète sans cesse, à chaque fois que tu reviens à la maison avec des bleus ou des contusions, parfois même tu n’arrives plus à tenir correctement un objet, tu trembles, tout ça me fait peur Katsuya. Je ne veux pas que tu sois blessé, j’ai trop peur qu’il t’arrive un jour quelque chose de grave. »

Ce n’est plus vraiment pas inquiétude, mais par presque-chagrin que je m’exprime, je ne pleure pourtant pas, pas encore du moins. J’ai certes peur pour mon frère même si je sais à quel point il est résistant et qu’il s’appliquait bien plus à devenir un guerrier qu’un érudit. Mais je savais aussi qu’un jour, il lui arriverait malheur, les samouraïs étaient des soldats, certes plus importants que des soldats, mais des soldats quand même, si une guerre venait à éclater, il devrait partir défendre l’empire au péril de sa vie, pour l’honneur. Il se verrait confier des missions périlleuses et potentiellement dangereuses et le simple fait de penser à cela provoquait en moi une sensation prenante au ventre. Malgré tout, je prenais sur moi, j’avais confiance en mon frère, il était peut être tête brulée, il n’était pas idiot et savait réfléchir quand il le fallait.

Je passais ma main sur sa joue en souriant avant de retirer le linge de son front qui avait très nettement refroidit afin de l’humidifier de nouveau pour le remettre en place. Plus je pensais à ce qui pourrait arriver à ma famille, plus je me disais que la voie des Shugenja était le meilleur moyen de leur venir en aide. Je me souvenais d’un livre décrivant les shugenja non pas comme des guerriers mais plutôt comme des savants, tantôt médecins, tantôt fonctionnaires de l’administration de l’Empire. Cet aspect de soigneur me semblait être un bon moyen de venir en aide à mon prochain sans avoir à recourir à cette violence qui me répugnait tant. Je doute s’installais encore dans mon esprit tandis que je ne prenais plus le temps d’y penser, voyant que Katsuya avait esquissé un autre regard dans ma direction.


« - Onii-chan Je… Je ne voulais pas mettre en doute ta volonté à réaliser ton rêve, au contraire, je sais que tu en es capable, tu es même capable de plus encore, j’en suis convaincue. Mais je voulais te le dire, Mère s’inquiète tout autant que moi, tu l’as sans doute remarquée. Père ne te le montre pas mais il est aussi inquiet de te voir revenir dans cet état après chaque entrainement alors, s’il te plait, soit prudent et ne te surmènes pas comme père le fait sans cesse au détriment de sa santé… Vous êtes tous deux solides comme des rocs, mais il est parfois important de garder à l’esprit que même la pierre, avec le temps, s’effrite et cède. »


Je ne pouvais employer le ton de la reproche envers mon frère, je ne le faisais d’ailleurs jamais. Actuellement seule mon inquiétude et un certain instinct protecteur émanait de ma personne, un instinct presque maternel où plutôt fraternel, dans le cas présent. Katsuya et moi étions proches à un point que nous pourrions presque en faire pâlir des jumeaux, il était normal que je m’inquiète pour lui autant qu’il le faisait pour moi parfois. Je ne parlais plus, je venais une fois de plus de dévoiler ce qui me pesait sur la conscience ces dernières semaines. Je crois que le fait d’avoir lu les pratiques ancestrales de l’entrainement de samouraï n’arrangeait en rien les choses. Parfois ces pratiques étaient à mon sens, presque barbares, comme le fait d’obliger le jeune samouraï à plonger ses mains dans l’eau glacée en plein hiver si ce dernier n’arrivait plus à tenir son sabre d’entrainement.
J’espérais d’ailleurs que le maître de mon frère n’était pas de ce genre là, d’ailleurs…



[La véritable légende d'Urashima Tarô est intéressante, si jamais elle t’intéresse également, j'ai glissé le lien sur le nom du personnage concerné juste avant, je te la conseille, elle est vraiment sympathique.]
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Re: [Terminé][147][F-H](Flashback) Words don't come easy to me... (PV Akemi)
   [Terminé][147][F-H](Flashback) Words don't come easy to me... (PV Akemi) EmptyDim 11 Nov - 7:27

Sa légende sonne comme un sermon mais je suis trop fatigué pour riposter... Akemi a bien raison, après tout. Mais j’ai été élevé comme cela, mon Maître s’efforce lui aussi de m’apprendre la discipline et l’acharnement pour arriver à mon but. Voir ma sœur et ma mère si inquiètes de mon sort me fait beaucoup de peine mais je ne leur ai pas encore vraiment expliqué ma philosophie. Je ne veux pas devenir Samouraï pour mourir, au contraire. Et je me néglige maintenant pour une bonne raison. Sentir la main d’Akemi sur ma joue me réconforte mais je peux sentir quelques tremblements et son chagrin est bien visible. Elle retire le linge humide de mon front et le trempe dans la bassine à nouveau. Alors que je frissonne, elle se confie encore à moi.

C’est alors à mon tour d’être inquiet. J’ai bien réalisé la peine que je leur fais à tous mais je ne peux pas arrêter maintenant. Je suis convaincu que me battre pour ma famille, pour mon Clan, pour un Seigneur est ma voie et je ne peux pas abandonner. La forge est un art difficile dans lequel j’aurais pu évoluer mais je n’aurais pas été heureux, encore moins dans la poterie. Je me suis senti moi-même lorsque j’ai lu le Bushido pour la première fois et mon cœur m’a dicté le chemin. Peu importe la souffrance, parfois énorme certes... mais l’honneur d’être reconnu comme un bon guerrier un jour vaudra toutes les peines du monde, si ce n’est plus. Cependant, la peine de ma sœur m’envahit à l’instant et je m’assieds doucement, faisant tomber le linge de mon front à mes genoux. Je me déplace difficilement mais me rapproche d’Akemi, la prenant tendrement dans mes bras, la serrant avec le peu de forces qu’il me reste.


- Merci de t’inquiéter ainsi pour moi. Mais, même si je ne change pas de voie, laisses-moi t’expliquer pourquoi je mets en péril ma santé pour atteindre mon but. Mon Maître m’a enseigné qu’être Samouraï c’est non seulement accepter de mourir pour l’honneur mais c’est surtout et principalement continuer de vivre pour lui. Être un guerrier, un Samouraï qui plus est, c’est se battre pour ce qu’on estime être juste, c’est servir le Seigneur qui gouverne notre Clan au risque de tout perdre... mais c’est surtout faire en sorte d’être assez fort pour ne pas perdre tout ce que l’on chérit. Alors c’est pour ça, Akemi, que je m’abîme maintenant : c’est pour moins m’abîmer plus tard. C’est pour éviter de perdre un bras, une jambe qui me permettront encore de combattre dans dix, quinze ou vingt ans. C’est pour pouvoir apprendre à supporter la douleur la plus atroce pour qu’elle ne me terrasse pas plus tard. Pour continuer à vivre, il faut que je sois fort. Pour devenir fort, il faut que je prenne conscience de mes faiblesses pour mieux les combattre et continuer d’avancer.

Ma voix commence à trembler et c’est avec regret que je desserre mon étreinte. Je rencontre alors le regard encore inquiet d’Akemi et tente de sourire malgré la fatigue qui ne me demande que du repos.

- Dans dix ans, ton grand frère pourra te donner le bon exemple et ne te laissera pas s’occuper de lui comme tu le fais aujourd’hui car il ne sera plus malade. Je partirai au combat pour défendre l’honneur de notre famille mais je ne mourrai pas parce que je pourrai supporter la douleur de la perte, la douleur du corps et de l’esprit. Alors fais-moi confiance... et prend soin de moi tant que j’en ai encore besoin... parce que... dans dix ans... peut-être moins... toutes ces souffrances ne seront rien pour ton onii-chan, tu verras... je serai capable de tous... vous proté... ger...

La fatigue me prend du monde réel pour m’emmener dans celui des rêves. J’ai honte mais je suis encore faible. Mon Maître me l’a bien dit mais je ne voulais pas le croire. Pourtant, il m’en reste, du chemin à parcourir. Mais je veux prouver à tout Oyashima que je mérite le titre de Samouraï, même si cela doit me prendre dix ans pour y arriver.

***
Lorsque j’ouvre les yeux, j’ai l’impression que le soleil vient de se lever. Akemi n’est plus là, ma fièvre a baissé, je suis cependant encore faible. Mais le claquement du bois me fait sursauter et j’arrive péniblement à me retourner vers la porte. Quand je réalise de qui il s’agit, je me relève rapidement et m’incline, manquant de perdre l’équilibre.

- Une demi-heure que je t’attends, les pieds dans la neige, insolent ! Qui crois-tu être pour...
- Je m’excuse, Zeshin-sensei, j’ai eu la fièvre en rentrant de l’entraînement hier matin et j’ai dormi tellement profondément que...
- Le sommeil n’est pas une excuse ! Un Samouraï doit apprendre à vaincre la fatigue, la faim et le froid ! Maintenant, habille-toi, je n’ai pas de temps à perdre, contrairement à un ignorant âgé de vingt petites années !
- Bien, Zeshin-sensei, j’arrive dans la minute.

Avec empressement, je revêts ma tenue la plus confortable et vais chercher mes sabres en bois dans la pièce d’à côté. En entrant dans le salon, je vois ma sœur, lisant comme d’habitude. Je lui offre un petit baiser sur la tête avant de sortir puis de re-rentrer.

- Veux-tu assister à l’entraînement d’aujourd’hui, Akemi ?

Je manque de trébucher lorsque je descends du pavillon... mes jambes sont faibles, mes bras aussi et je sens la fièvre remonter lorsque je me mets en mouvement. Mais ne pas m’entraîner serait manquer de respect à mon Maître et surtout manquer une précieuse journée de perfectionnement. J’espère simplement ne pas m’effondrer comme un faible devant lui...
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Re: [Terminé][147][F-H](Flashback) Words don't come easy to me... (PV Akemi)
   [Terminé][147][F-H](Flashback) Words don't come easy to me... (PV Akemi) EmptyDim 11 Nov - 12:24

Je suis sidérée de voir Katsuya se forcer ainsi, même si la voie qu’il emprunte est des plus honorable, je me refuse à laisser mon frère subir toutes ces choses et pourtant je serais aussi la pire des petites sœurs pour l’empêcher de réaliser son rêve. Aussi je me contentais de lui apporter mon soutien et de masquer ce que je ressentais, la peur. Mais Katsuya s’entrainait avec tant d’intensité sans jamais broncher ni se plaindre, il devenait chaque jour un peu plus fort. Un concept que je ne comprenais pas, un grand mystère que je n’arrivais pas à percer, voila ce qu’était la voie des samouraïs pour moi. Katsuya avait d’ailleurs été toujours assez évasif à ce propos, je n’avais jamais vraiment su dans quelles conditions il s’entrainait. Je savais simplement que son maître était un homme réputé, talentueux mais aussi impitoyable. Il avait beau être l’incarnation même d’un monstre, il n’en était pas moins un homme et il comprendrait surement que la maladie empêcherait mon frère d’aller s’entrainer quelques jours.
Tandis que je songeais à ce point particulier, Katsuya semblait d’abord songeur, puis finalement il se redressa péniblement, sous mon regard offusqué avant de s’approcher de moi et de me serrer dans ses bras. D’ordinaire j’aurais surement piqué une crise en l’obligeant à se recoucher immédiatement, mais ses mots me paralysèrent.


« - Merci de t’inquiéter ainsi pour moi. Mais, même si je ne change pas de voie, laisses-moi t’expliquer pourquoi je mets en péril ma santé pour atteindre mon but. Mon Maître m’a enseigné qu’être Samouraï c’est non seulement accepter de mourir pour l’honneur mais c’est surtout et principalement continuer de vivre pour lui. Être un guerrier, un Samouraï qui plus est, c’est se battre pour ce qu’on estime être juste, c’est servir le Seigneur qui gouverne notre Clan au risque de tout perdre... mais c’est surtout faire en sorte d’être assez fort pour ne pas perdre tout ce que l’on chérit. Alors c’est pour ça, Akemi, que je m’abîme maintenant : c’est pour moins m’abîmer plus tard. C’est pour éviter de perdre un bras, une jambe qui me permettront encore de combattre dans dix, quinze ou vingt ans. C’est pour pouvoir apprendre à supporter la douleur la plus atroce pour qu’elle ne me terrasse pas plus tard. Pour continuer à vivre, il faut que je sois fort. Pour devenir fort, il faut que je prenne conscience de mes faiblesses pour mieux les combattre et continuer d’avancer. »

Je ne comprenais définitivement pas les samouraïs. A quoi bon mettre sa santé en péril ? Que pouvaient-ils y gagner, si ce n’est de mourir prématurément et de faire souffrir les personnes qui les aiment ? Etait-ce pour gagner égoïstement un peu de temps sur leur formation ? Etait-ce pour se trouver un quelconque sentiment de force ? Je ne comprenais pas, et pourtant ce que me disait Katsuya sonnait vrai, je n’y croyais pas le moins du monde, tout ça me semblait absurde mais ces mots, venant de mon frère avaient un réel impact, une force mystérieuse qui semblait sincère et convaincante. Katsuya et moi étions comme le feu et l’eau, et à juste titre d’ailleurs. Ce qu’il me disait secouait mon esprit si bien que l’eau de la bassine remua d’elle-même, agitée d’une force mystérieuse. Katsuya n’était pas en état pour y faire attention, mais j’avais nettement constaté ce phénomène de mon côté. Cela m’était arrivé à plusieurs reprises de me sentir bien plus à l’aise près de l’eau que du reste des éléments, l’eau était apaisante, douce, limpide, c’était l’incarnation même de la douceur à mes yeux. Le feu que maîtrisait Katsuya, était tout son inverse, brutal, destructeur, agressif. Je me demandais parfois comment mon frère, un homme si doux et attentionné, pouvait avoir hérité d’un élément pareil. Avec le temps j’avais compris que Katsuya, contrairement à d’autres, n’utilisait pas ses dons pour sa propre personne. Les flammes de mon frère n’étaient pas aussi destructrices que ce qu’elles pourraient être, il émanait constamment de lui une agréable chaleur réconfortante.
La nature faisait les choses bizarrement, et seuls les kamis savaient à quel point j’aimais les bizarreries de la nature. Plus j’y pensais, plus je me disais que devenir Shugenja me permettrait de briser certains mystères de la vie.

J’approuvais malgré moi ce que Katsuya me disait, peut être par incompréhension de ce qu’était le caractère de samouraï, mais peut être aussi parce que j’avais confiance en lui. Sa voix tremblait et il desserrait son étreinte. Il s’efforçait de sourire en croisant mon regard, malgré la fatigue avant d’ajouter quelque chose, qui semblait sonner comme une promesse.


« - Dans dix ans, ton grand frère pourra te donner le bon exemple et ne te laissera pas s’occuper de lui comme tu le fais aujourd’hui car il ne sera plus malade. Je partirai au combat pour défendre l’honneur de notre famille mais je ne mourrai pas parce que je pourrai supporter la douleur de la perte, la douleur du corps et de l’esprit. Alors fais-moi confiance... et prend soin de moi tant que j’en ai encore besoin... parce que... dans dix ans... peut-être moins... toutes ces souffrances ne seront rien pour ton onii-chan, tu verras... je serai capable de tous... vous proté... ger... »

J’étais à la fois touchée mais aussi vexée par ce qu’il disait. Touchée qu’il souhaite me protéger contre tout et qu’il affronte milles tourments pour cela, mais également vexée, car prendre soin de lui était également mon rôle de petite sœur. J’aimais m’occuper de lui, lui faire plaisir et le chouchouter, après tout il était mon grand frère et malgré nos personnalités diamétralement opposées, nous étions très proches. D’autre part je me sentais également un peu mal à l’aise d’imaginer mon frère être blessé par ma faute, qu’il subisse quoi que ce soit parce qu’il voulait me protéger me faisait mal et reflétait également un aspect de ma personnalité qui était horriblement faible : Ma volonté de me battre.
Certes, je n’aimais pas la violence, j’avais en horreur cette pratique et je sortais facilement de mes gonds en imaginant que cette même pratique puisse causer du tort à mon frère par ma faute. Katsuya tombait de sommeil, à nouveau. Il était certainement temps que je le laisse se reposer. Me levant avant de me diriger vers la sortie de la chambre, après l’avoir couvert comme il se devait pour qu’il ait bien chaud, je laissais glisser une larme sur mon visage avant de dire dans un murmure qu'il n'entendit pas.


« - Je ne te laisserai pas souffrir dix ans, c’est au delà de mes forces onii-chan. Je deviendrais forte moi aussi, assez pour te soutenir et t’empêcher de souffrir, assez pour te protéger pendant que tu combattras. »

Je ne réalisais pas encore que l’importance de la décision qui venait de germer dans mon esprit, j’étais décidée maintenant, je deviendrais Shugenja. Il se faisait tard à présent, Père et Mère étaient rentrés et en croisant leur regard dans le salon, je sentais bien que le plus dur était à venir pour moi. Je retrouvais cependant ma bonne humeur de d’habitude, séchant cette larme rebelle tandis que Père consolait ma peine et calmait mes inquiétudes. Il tenait le même discours que Katsuya sur la voie du sabre et plus je l’écoutais, plus j’étais résolue à m’engager moi aussi, dans ce qui animait mes rêves depuis plusieurs jours.

*-----*


J’étais levée aux aurores, avant tout le monde, étrangement. D’habitude Père était le premier debout, Mère arrivait généralement quelques minutes après lui et servait le repas matinal avant que ne soyons tous parfaitement éveillés. J’allais donc m’acquitter de cette tâche, ce que je faisais avec grand plaisir généralement, mais Mère était bien plus rapide que moi, en général. Je préparais donc pour tout le monde un petit déjeuner copieux pour tout le monde, Père et Mère arrivèrent bien vite après moi, aussi matinaux que d’habitude, mais Katsuya semblait tarder encore un peu. Cela ne lui ressemblait pas, j’imaginais alors que sa fièvre n’avait pas du baisser autant que je l’imaginais. Une petit heure passait et il n’était toujours pas là, je ne m’en inquiétais pas, il avait vraiment besoin de repos après tout. Comme je l’avais imaginé, son maître était arrivé à la demeure familiale, assez remonté d’avoir patienté après mon frère. Les règles de bienséance étaient de rigueur, après tout il était un samouraï et c’était tout de même un grand honneur de l’accueillir au sein de la maisonnée. Après avoir blablaté rapidement avec mes parents, il se dirige vers la chambre de mon frère. J’en profitais pour préparer deux tasses supplémentaires de thé et comptais bien profiter des formules de politesses pour retenir ces deux têtes brûlées ici. Je m’étonnais parfois moi-même d’être une manipulatrice, mais la fin justifiait les moyens. Onii-chan était encore faible, une seule nuit de sommeil n’était jamais suffisant pour supprimer la fièvre.
Faisant comme si de rien n’étais, le nez plongé dans un livre traitant des plantes médicinales, Katsuya débarque dans la pièce, je remarque facilement sur son visage les signes de fatigue caractéristiques d’une nuit reposante mais visiblement pas suffisante.

Il dépose un baiser sur mon front, comme à son habitude, sort de la maisonnée en trombe puis revient pour me demander alors :


« - Veux-tu assister à l’entraînement d’aujourd’hui, Akemi ?
- Si cela ne dérange pas Zeshin-sama, je veux bien, mais avant toute chose Katsuya, prends donc quelque chose à manger, même le plus vaillant des samouraïs ne peut pas se battre le ventre vide ! »


Mes paroles résonnèrent comme un coup de marteau sur une enclume, je prenais le plus grand soin pour mesurer mes propos, je savais que la moindre impolitesse était synonyme de gros problèmes. Je prenais un air décontracté que mon frère pouvait reconnaître facilement : Le mensonge. Je ne lésinais pas sur les moyens, mais j’avais un certain talent pour mentir, j’étais une digne enfant du clan de la salamandre après tout. J’adressais un sourire à mon entourage avant d’ajouter avec un air agréable.

« - Zeshin-sama, nous feriez-vous l’honneur de prendre une tasse de thé avant de vous atteler à l’éducation de mon frère ? Je suis en partie responsable de son retard aujourd’hui, je vous prie de m’en excuser. »

Je n’étais peut être pas la meilleure menteuse du monde et je savais que ce genre de pratique n’avait rien de très gentil, mais je comptais bien les retenir un moment, de toute façon Katsuya avait besoin de prendre des forces, déjà que je savais qu’il me serait impossible de le retenir de partir, autant qu’il fasse les choses bien. En plus de ça, il était vrai que j'étais en partie responsable du retard de Katsuya, s'il n'avait pas été souffrant, je l'aurai réveillé pour lui éviter tout retard. Le vieux samouraï accéda à ma requête et pris place, accompagné de Katsuya, autour de la table. Je déposais le lourd ouvrage qui me captivait pour servir le thé à notre invité puis à Katsuya. Ce n’était un thé très commun, comme il faisait froid, j’avais préparé un thé particulier, à base de diverses plantes qui en plus de donner un gout particulier avec le jasmin, étaient réputées pour apporter une bonne quantité de vitamines et des effets médicinaux notables sur la fièvre et les maux de tête. « Un thé parfait pour aller s’entrainer », c’est sans doute ce que Katsuya ou Père dirait, acquiescé par Zeshin. J’avais longuement lu les enseignements des samouraïs pour tenter de comprendre leur façon de penser, mais j’avais quelques doutes et beaucoup de vieux ouvrages ne remplaçaient pas l’avis d’un expert. Je me décidais alors à parler tout en proposant quelques mets à notre invité tandis que j’invitais fermement Katsuya du regard à terminer son repas.

« - Zeshin-sama, j’aimerai vous poser une question, voyez-vous, j’ai passé de longs moments à lire de nombreux livres relatant de la pratique du sabre et des samouraïs, cependant certains ouvrages sont quelque peu évasifs. Je voulais demander votre avis d’expert sur la question mais j’ai rarement eu l’occasion de vous le demander : Quels sont les devoirs d’un samouraï très exactement ? »

En réalité, ma question était des plus idiotes, mais il était vrai que certains détails m’échappaient. La façon dont je m’étais exprimée avait capté l’attention du maitre, visiblement étonné qu’une jeune fille comme moi s’intéresse ainsi au bushido. Mon jeune âge et le fait que je ne m’étais pas approchée d’un sabre de près ou de loin excusait grandement mon ignorance sur ce but noble qu’est la voie du sabre. Le choix de mes mots semblait avoir percuté chez le samouraï qui semblait apprécier tout ces compliments. Mes parents, quant à eux, semblaient étonnés de ma question. Katsuya semblait également troublé mais il se doutait que je cherchais à amadouer un peu son maître pour que celui-ci retrouve un peu son calme. Je venais de faire une parfaite démonstration de mes talents de diplomate, je comprenais alors pourquoi mes parents avaient envisagé pour moi un futur de Geisha.
Zeshin prit son temps pour répondre à ma question, visiblement captivé par l’idée d’instruire l’adolescente que j’étais, il m'expliquait alors en détail les sept vertus du bushido ainsi que les diverses tâches d'un samouraï. D’une part j’étais heureuse d’avoir réussit à détourner le sujet de la discussion à mon avantage et, de l’autre, j’obtenais enfin quelques explications qu’aucun livre ne m’apporterait. Je m’arrêtais dur un élément de réponse du maître pour rebondir avec une autre question à la fois pertinente et calculée. Indépendamment de ma volonté, j’apprenais de nouvelles choses, certaines zones d’ombres disparaissaient pour moi, j’étais moi aussi intéressée par les explications du maître samouraï. Je retrouvais ma bonne humeur tout naturellement et m’adressait avec joie à mon interlocuteur du moment.


« - C’est vraiment intéressant, j’étais loin d’imaginer toutes les subtilités du bushido ! Je me souvenais avoir lu que la bienveillance était d’abord perçue comme un trait féminin de la personnalité, venant équilibrer la droiture et la rigueur, par conséquent, la méditation et la patience étaient deux qualités essentielles pour un samouraï, n’est-ce pas ? »

Il n’était pas si compliqué de lui faire comprendre que, pour une fois, une petite séance entrainement au calme pour Katsuya, au vu de son état, n’était pas si mal. Le guerrier l’avait compris et voyant que je m’intéressais à ce côté particulier de l’enseignement du bushido, peut être accepterait-il de me faire participer à l’entrainement, la patience et le calme étaient deux qualités que je possédais, après tout.
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   [Terminé][147][F-H](Flashback) Words don't come easy to me... (PV Akemi) EmptyMer 14 Nov - 3:43

Bienveillante : c’est l’adjectif qui convient à ma chère petite sœur. Je me demande si elle aussi a passé une bonne nuit, si elle ne se fait pas trop de soucis pour moi. Nous sommes diamétralement opposés, chacun avec des idées et ses affinités. Je me rappelle encore du jour où j’ai brûlé la bibliothèque sans le faire exprès, à peine sûr de maîtriser le feu que Père m’apprenait à dompter... j’ai vu de l’incompréhension dans le regard d’Akemi et surtout des reproches, elle qui aime si peu la destruction et le chaos que provoque cet élément. Je sais aussi qu’elle a été blessée d’une certaine façon lorsque j’ai annoncé vouloir devenir Samouraï, car la petite perle de la maison déteste la violence. Et pourtant... pourtant elle est là, à s’inquiéter pour son grand frère, s’occupant même de son estomac, lui racontant des légendes. Elle est adorable et ce que j’ai de plus précieux, avec mes parents et mes passions. Je ne laisserai jamais rien lui arriver !

En retournant à table, j’ai comme une appréhension, cependant. Malgré la douceur de son caractère posé et réfléchi, je sais que ma sœur est particulièrement douée avec les mots et sait toucher là où la riposte est impossible. Et soudain j’ai peur... peur qu’en voulant me défendre, elle risque à blesser Zeshin-sensei. Mon admiration pour cet homme n’a d’égale que la crainte que j’éprouve face à ses attitudes parfois violentes et je sais qu’en plus d’être un excellent guerrier il est aussi quelqu’un de susceptible. Même si mes parents l’accueillent à la maison pour ce petit déjeuner et qu’il ne peut techniquement pas leur manquer de respect ici, une fois sorti de la maison, tout est possible... Imaginer les séparer est pour moi impossible.


« - Zeshin-sama, nous feriez-vous l’honneur de prendre une tasse de thé avant de vous atteler à l’éducation de mon frère ? Je suis en partie responsable de son retard aujourd’hui, je vous prie de m’en excuser. »

Akemi fait très attention à ses mots... depuis un an, je pense qu’elle a appris à cerner le personnage. Je sens mon Maître légèrement agacé mais je sais aussi qu’il apprécie les moments de détente et il me le prouve en acceptant d’un hochement de tête. La route est un peu longue pour venir jusqu’ici, un bon thé le remettra d’aplomb. C’est un peu plus à l’aise que je m’installe, laissant ma sœur faire le service. J’apprécie le breuvage d’Akemi, repérant son goût particulier sans pouvoir déterminer vraiment chaque ingrédient. Mais je sais qu’il me donnera une bonne dose d’énergie. Sous son regard insistant, je me sers copieusement mais pas au point de me gaver : « un entraînement avec le ventre lourd est un entraînement faussé », me répète souvent Zeshin-sensei. Pendant que mon Maître et Akemi discutent du Bushido, sous le regard attentif de nos parents, je suis la conversation sans y prendre part et me remémore mes premiers entraînements avec lui. Les leçons étaient alors très théoriques, j’ai dû apprendre ces concepts par cœur jusqu’à pouvoir les interpréter d’une façon particulière pour pouvoir enfin tenir un sabre en bois... et j’ai d’ailleurs de plus en plus hâte de manier une véritable lame, même si je sais que le moment n’est pas encore venu.

Je vois une étoile naître dans les yeux d’Akemi lorsque qu’un détail la captive. J’ai alors envie de l’interrompre, pensant qu’elle va dire une bêtise et vexer Zeshin-sensei, mais j’ai la bouche pleine...


« - C’est vraiment intéressant, j’étais loin d’imaginer toutes les subtilités du bushido ! Je me souvenais avoir lu que la bienveillance était d’abord perçue comme un trait féminin de la personnalité, venant équilibrer la droiture et la rigueur, par conséquent, la méditation et la patience étaient deux qualités essentielles pour un samouraï, n’est-ce pas ? »

J’avale et manque de m’étouffer, mon corps tout entier s’horrifiant de la possible réaction de mon Maître. Certes, elle y est allée doucement mais il est aisé de comprendre qu’elle ne veut pas que je me batte aujourd’hui. Zeshin-sensei crispe son poing sur la table mais semble en même temps en pleine réflexion. Ce n’est pas son genre de mâcher ses mots, normalement, même si ça reste quelqu’un de très conventionnel. Pourtant, je suis absolument surpris de sa réaction.

- C’est bien parce que je suis bienveillant envers ton frère que je suis droit et exigeant avec lui, jeune fille. En agissant ainsi, j’apprends à Katsuya à parer les chocs pour passer plus de temps auprès de ceux qu’il aime... probablement t’a-t-il déjà expliqué ce principe, vous semblez proches tous les deux. J’ai vécu des pertes, j’ai été séparé trop tôt de mes proches à cause de mon manque de pratique... j’ai perdu du temps, beaucoup de temps. Sache que si je le pensais incapable de combattre aujourd’hui, je ne l’aurais pas bousculé ainsi. Ton frère est fort, il peut se battre pour ce qu’il estime être juste. Mais je le sais aussi encore trop inexpérimenté pour se rendre à la mort à l’heure d’aujourd’hui. Cependant, malgré sa fougue et son caractère fonceur, il connaît la voie qu’il doit suivre pour atteindre son but et je suis fier d’enseigner la voie du sabre à des jeunes gens si déterminés.

Je rougis. Je ne suis pas d’un naturel timide, au contraire... mais entendre un homme si ferme et respectable me faire des éloges si honorables devant ma sœur et mes parents me trouble. Je tente de me calmer alors qu’il m’accorde un regard pour la première fois plein de complicité. Il desserre alors son point, place ses mains sur ses jambes et soupire.

- Que propose donc la sœur de mon élève pour l’entraînement d’aujourd’hui ?

Je ne comprends plus rien... mes parents semblent complètement abasourdis par son comportement. Pour certains Samouraï, s’abaisser devant une jeune fille de seize ans et lui remettre la permission s’enseigner à sa place rimerait avec déshonneur. Mais apparemment, il est prêt à apprendre... apprendre de quelqu’un de plus jeune. Après tout, je l'ai bien fait moi-même.
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   [Terminé][147][F-H](Flashback) Words don't come easy to me... (PV Akemi) EmptyMer 14 Nov - 9:05

Aussi étonnant que cela puisse paraitre, je devenais véritablement passionnée par ce mystérieux aspect du Bushido. Je ne comprenais pas pourquoi les samouraïs, des guerriers et donc des personnes amenées un jour à retirer la vie d’un homme pouvaient avoir un principe tel que la bienveillance. Il n’y avait rien de cordial au fait d’arracher la vie du corps d’un homme. Mais, en même temps, combattre dans l’optique de protéger quelqu’un était un signe de bienveillance. Deux aspects contradictoires qui se rencontraient et habitaient le mode de vie des bushis. Je savais Katsuya naturellement bienveillant, envers moi, mes parents ou même les filles qui lui couraient après. Pourtant je ne comprenais pas. Zeshin s’efforçait de me l’expliquais et bien qu’il ait en partie raison, je ne partageais pas son avis sur tout mais cela venait surement du fait que je n’aimais pas la violence et que l’idée de voir mon frère souffrir était difficile.

« - C’est bien parce que je suis bienveillant envers ton frère que je suis droit et exigeant avec lui, jeune fille. En agissant ainsi, j’apprends à Katsuya à parer les chocs pour passer plus de temps auprès de ceux qu’il aime... probablement t’a-t-il déjà expliqué ce principe, vous semblez proches tous les deux. J’ai vécu des pertes, j’ai été séparé trop tôt de mes proches à cause de mon manque de pratique... j’ai perdu du temps, beaucoup de temps. Sache que si je le pensais incapable de combattre aujourd’hui, je ne l’aurais pas bousculé ainsi. Ton frère est fort, il peut se battre pour ce qu’il estime être juste. Mais je le sais aussi encore trop inexpérimenté pour se rendre à la mort à l’heure d’aujourd’hui. Cependant, malgré sa fougue et son caractère fonceur, il connaît la voie qu’il doit suivre pour atteindre son but et je suis fier d’enseigner la voie du sabre à des jeunes gens si déterminés. »

C’était, à quelques mots prés, ce que Katsuya m’avait dit la veille. Je jette un œil à ce dernier qui rougissait et au fond de moi j’étais tout aussi fière d’entendre ces paroles que mes parents l’étaient au moment. Un élève qui faisait la fierté de son maître faisait aussi celle de sa famille, c’était le fonctionnement de base de la société jinmen. Katsuya était fort, je le savais déjà et déterminé, je le savais mieux que personne. Zeshin lui accordait également un regard, le regard typique que s’adressent deux complices. Je découvrais un nouvel aspect de cet homme qui m’avait, dés lors, toujours paru froid et insensible. Il n’était pas un mauvais bougre finalement, je m’étais avancé un peu. Zeshin semblait se décrisper un peu, pour une raison qui m’avait échappé il avait l’air un pue tendu, peut être n’était il pas un très fin pédagogue et que les explications techniques n’étaient, à ses yeux que du détail ? Ou peut être avait il mal prit ma démarche, pourtant je ne faisais rien de mal enfin, je n’avais plutôt rien fait de mauvaise manière.
J’avouais très sincèrement avoir usé des principes de respect pour retenir mon frère et son maître ici, mais au final je m’intéressais à quelque chose qui, indirectement me reliait à mon frère. Maintenant que j’étais intéressée et que je brulais d’un désir d’apprendre que Katsuya avait très surement reconnu, j’allais poser une question mais Zeshin finit par prendre la parole une fois de plus et plonger toute la pièce dans l’incompréhension.


« - Que propose donc la sœur de mon élève pour l’entraînement d’aujourd’hui ? »

J’étais sans voix un instant. J’imaginais toute sortes de réactions, surtout les pires mais surement pas celle-ci. Peut être s’attendait il à ce que je fonce sur cette occasion pour imposer quelque chose, mais en réalité non, j’avais envie d’apprendre maintenant, je voulais en savoir plus. Mas parents étaient sans voix, Katsuya semblait choqué, quant à moi, j’étais un peu déconcertée mais je finis simplement par répondre.

« - Loin de moi l’idée de vous imposer des choix Zeshin-sama mais maintenant que vous m’avez expliqué en détails tout cela, je me demandais si vous accepteriez de me laisser observer ou même si vous accepteriez de m’apprendre ce fameux point qu’est la bienveillance »

Je m’emballais peut être, mais comme c’était le cas à chaque fois que quelque chose me captivais, je faisais preuve de franchise et il était aisé de voir que j’étais vraiment passionnée par un sujet. Sur le principe, je me demandais même quel genre de monstre serait capable de me refuser une telle demande, la candeur de mon visage encore bien jeune venait bien à bout de la volonté de Katsuya après tout ! J’espérais vraiment qu’il accepte, non seulement je pourrais participer à une part de l’entrainement de Katsuya, ce qui serait une expérience enrichissante, en plus de partager avec mon frère un nouvel instant de complicité, je pourrais en apprendre plus sur ce personnage mystérieux qu’était Zeshin mais surtout, Katsuya aurait un entrainement un peu plus calme aujourd’hui, ce qui, au vu de sa santé et malgré ce qu’il puisse dire, ne serait pas plus mal. De plus, Katsuya avait toujours fait preuve d’une certaine impatience, aussi ce ne serait pas du temps perdu…
Mes parents me regardaient, surpris, je pense que c’était par la nature de ma demande, après tout j’avais toujours fortement été opposée à la violence et participer à un cours sur les valeurs du samouraï était assez contradictoire avec mes principes, même si je ne voulais au final que parfaire mes connaissances et comprendre.
L'honnêteté est la plus pure des résolutions.

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   [Terminé][147][F-H](Flashback) Words don't come easy to me... (PV Akemi) EmptyMer 21 Nov - 5:19

Le regard de ma sœur se posant sur mon Maître est différent, je le vois. Peut-être le découvre-t-elle différemment après les nombreux éloges qu’il a faits en la présence de tout le monde. J’en suis ravi car, même s’il est terriblement strict je sais aussi qu’il est terriblement juste et qu’il n’aime, paradoxalement, pas faire de mal aux gens. Voir Akemi s’intéresser ainsi au Bushido est bien étrange mais surtout plaisant à observer. Je sais qu’elle n’aimera probablement jamais la violence et l’art du combat, c’est bien ce qui nous empêche d’être encore plus proches, d’ailleurs... mais elle essaye de comprendre et ça me fait vraiment plaisir. J’arrive à penser à tout ça malgré ma suprise, cette surprise même qui prend tout le monde alors que Zeshin-Sensei s’en remet totalement aux conseils d’une adolescente de seize ans.

« - Loin de moi l’idée de vous imposer des choix Zeshin-sama mais maintenant que vous m’avez expliqué en détails tout cela, je me demandais si vous accepteriez de me laisser observer ou même si vous accepteriez de m’apprendre ce fameux point qu’est la bienveillance »

Participer... c’est bien la première fois qu’elle demande ce genre de choses. Et alors que mon Maître a encore la tête baissée, je peux le voir sourire. Et j’ai peur... que va-t-il préparer, encore ? Je n’ai pas le temps de placer un mot qu’il me regarde droit dans les yeux, avec son air sérieux d’habitude.

- Donne l’un de tes sabres en bois à Akemi, me dit-il simplement.

Je fronce les sourcils, je ne comprends pas. Ma sœur ne sait pas se battre et elle ne supporterait pas un entraînement comme le mien.


- Zeshin-sensei, je...
- Ne discute pas ! répond-il fermement mais sans hausser la voix.

Je deviens terriblement renfermé, bien malgré moi... même avec mes parents, j’ai toujours pu donner mon avis et là, je n’en ai pas l’opportunité. La main tremblante, je tiens mon sabre en bois par la « lame » et tend le manche à Akemi. Lorsqu’elle le saisi, je résiste quelques dixièmes de secondes mais le regard insistant du Maître me fait lâcher prise.


- Habille-toi chaudement et suis-moi dehors, jeune fille. Vous êtes bien sûr invités à venir observer l’entraînement, dit-il en s’adressant à mes parents et moi.

Je me lève en vitesse alors que ces derniers affirment vouloir nous laisser tranquilles et aller travailler. Ça me fait penser que jamais mes parents n’ont participé à l’un de mes entraînements... la confiance aveugle qu’ils ont en Zeshin-sensei est aussi incroyable que démesurée. Une fois ma sœur changée, nous nous dirigeons vers l’extérieur et je m’assieds sur le bord de la terrasse alors que mon Maître fais signe à Akemi de le rejoindre plus bas. Une fois qu’ils sont l’un face à l’autre, je tremble.


- Avant d’apprendre la bienveillance du Samouraï, il faut apprendre sa colère. Tu n’es pas entraînée mais probablement dépasseras-tu tes limites pour éviter à ton frère de combattre avec moi, aujourd’hui. Bien... essaye de toucher mon flanc avec ta lame.
- Zeshin-sen...
- Katsuya, c’est notre combat. Ne t’en mêle pas.

Je serre les poings. Je sais qu’il ne la blessera pas mais je sais aussi qu’on a toujours tendance à se blesser en premier avant de toucher l’autre. Je prie alors les Kamis de ne pas me retrouver à soigner ma sœur le reste de l’après-midi.
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   [Terminé][147][F-H](Flashback) Words don't come easy to me... (PV Akemi) EmptyMer 21 Nov - 8:58

C’était un piège. Pas étonnant, je ne m’attendais pas forcément à quelque chose de simple. J’avais capté le regard de Katsuya au moment ou son maître lui demandait de me remettre l’un de ses sabres d’entrainement. Son premier reflexe fut de vouloir s’exprimer, mais il se fit rapidement rembarrer par Zeshin. Je me disais bien que le fait de s’en remettre à une jeune fille pour un entrainement destiné à un samouraï était étrange. Il allait probablement me demander de faire les mêmes exercices que Katsuya ou simplement prétexter cela pour me donner une leçon tout autre. Je l’avais bien cherché, je devais le reconnaitre et il aurait été assez désobligeant de refuser. Je n’aimais pas ça, le simple fait de me dire que j’allais me battre ne me plaisait pas, mon regard croisait celui du maître, je pouvais sentir cet air de défi qu’il me lançait. Il était visiblement décidé à n’accéder à ma requête qu’après ce test. Je saisis le manche de l’arme en bois, sentant que Katsuya n’était pas disposé à la lâcher, ce qu’il fit cependant très rapidement pour ne pas vexer son maître. Etrange, cette chose me semblait plus légère que dans mes souvenirs et était également plus courte, à vu d’œil qu’un katana. Je n’y connaissais pas grand-chose de plus que les données techniques de ces armes, mais je savais, par exemple, que ce sabre avait une poignée trop courte pour être manié a deux mains.
Avoir un père et un frère qui connaissaient les subtilités de la forge était parfois d’une grande utilité, ce sabre était plus court et visiblement manié à une seule main. C’est tout ce que je pouvais en déduire actuellement. Zeshin était un samouraï de renom, un combattant doué, ce combat ne rimait à rien de base. Je me levais pour aller chercher une petite veste rembourrée chaude afin de pouvoir m’aventurer dehors. Katsuya était sur le bord de la terrasse, je croisais une nouvelle fois son regard avant que Zeshin ne m’interpelle pour m’indiquer où me placer.

Nous étions l’un en face de l’autre, lui avec son propre instrument d’entrainement et moi avec celui de mon frère. Les rumeurs au sujet de Zeshin n’étaient pas fausses, loin de là. Il tenait son arme à deux mains, à la verticale. Je me souvenais avoir lu ça quelque part, je ne me souvenais pas des détails mais cette posture avait un lien avec le type d’arme utilisé, selon l’arme que le samouraï utilisait, son potentiel changeait. Je n’y connaissais rien et ne voulais rien y connaitre en combat, intérieurement, j’avais peur. La violence ne résolvait rien, alors pourquoi apprendre à nos enfants un truc pareil ?
Zeshin me tirais de mes pensées, voyant que je ne bougeais pas, il porta un coup, lent et vertical que j’ai eu le reflexe de bloquer avec l’arme de mon frère. Le choc était inattendu et je n’avais pas beaucoup d’équilibre. Je me rattrapais de justesse, le souffle court. C’était non seulement dangereux mais en plus brutal, j’avais vraiment horreur de ça. J’avais conscience du fait que le maître se retenait, je n’étais pas son élève et encore moins formée pour cela, il le savait. Mais il ignorait bien des choses sur moi, comme par exemple mon rejet pur et simple de la violence, ou le fait que j’étais assez faible, physiquement parlant. Je n’étais surement pas faite pour ça, mais à défaut d’être forte, j’étais plutôt astucieuse.

J’avais repéré plusieurs choses, l’environnement, la façon de faire. Je connaissais bien ce lieu et tout ce qu’il pouvait y avoir. Il faisait froid, la neige était encore présente mais l’hiver touchais à sa fin et peu à peu, elle fondait, l’eau s’accumulais en divers endroits. Ces derniers temps j’avais découvert mon affinité avec l’élément de l’eau. Je trouvais ça paradoxal, mon frère avait le feu et moi visiblement, son parfait inverse, comme l’étaient nos caractères. Zeshin n’avait pas pris soin de préciser ce que j’avais le droit de faire ou non pour arriver au résultat qu’il voulait. Je ne comptais pas me battre, je voulais simplement lui prouver ma détermination à participer à cette leçon.

Je relevais la « lame » de l’arme en direction de Zeshin, ce qu’il interpréta directement comme une agression, normal, je pense que n’importe qui le ferait ainsi. Il fallait que je me concentre, que je garde mon sang froid, que je sois précise et nette. J’approchais doucement du vieux samouraï qui portait toute son attention sur moi et non sur son environnement qui allait s’avérer plus dangereux que moi s’il se faisait avoir. Un vase trembla non loin de Katsuya tandis que je m’efforçais de mouvoir le liquide qu’il contenait. Je ne l’avais jamais fait par moi-même quelques fois cela était lié à mon humeur, parfois à mes envies, c’était incompréhensible. Le peu que j’avais appris me venait des fois ou Katsuya avait appris le feu avec notre père et de ce que j’avais pu lire dans certains vieux ouvrages. Un jet d’eau finit par prendre forme et frappa Zeshin derrière le genou. Aucune puissance dans le mouvement mais l’eau gelée avait trempé une articulation sensible et la surprise s’emparais du samouraï. Un deuxième trait d’eau se logea dans son bras droit, éclaboussant l’avant-bras et fragilisant sa posture. Il savait très bien que tout ça était lié à ma personne et non à un phénomène naturel. Il tenta de porter un autre coup vertical mais un troisième éclat d’eau mal contrôlé atterrit sur son visage, l’aveuglant passablement et diminuant sa précision. Je n’avais qu’a faire deux pas de côté pour l’éviter et je posais le bout de l’arme sur son flanc et appuya légèrement à deux reprises, comme si j’avais frappé a deux reprises.

Techniquement parlant, j’avais gagné même si j’avais usé d’artifices pour y parvenir, ce don faisait partie de moi. A proprement parler, c’était mon arme, même si je me refusais de le considérer ainsi. Zeshin me lançait un regard que je ne pus décrire, mais il me faisait un peu peur sur le coup. J’avais peur de l’avoir énervé mais en même temps, il était celui qui m’avait incité à faire ceci. J’avoue avoir paniqué au début, surtout après qu’il ait lancé l’offensive et pourtant je comprenais bien des choses à présent. J’étais en apparence calme mais au fond de moi j’étais complètement chamboulée, mon cœur battait à un rythme hors normes, comme si je venais de courir pendant deux lieues sans m’arrêter. Mais je comprenais alors pourquoi Zeshin avait parlé de la colère, si j’avais foncé bêtement comme une sotte, il m’aurait sans doute réprimandé. Je n’avais cependant pas agi comme cela, par peur mais peut être inconsciemment par raison. La colère n’existait pas en tant que tel dans le bushido, au contraire, elle entrerait en collision avec la patience, aussi je supposais qu’il avait choisi ses mots avec soin.

Je baissais l’arme de bois dans un petit soupir avant de la pivoter et de coincer le partie « lame » sous mon bras. Par habitude sans doutes, j’avais souvent vu père faire de même avec des créations réelles, pour les porter avec plus de facilité. Katsuya me fixait également, je ne pouvais interpréter son regard non plus, à vrai dire je ne comprenais plus rien à ce qu’il se passait maintenant, sur le coup, j’avais peur d’avoir fait une bêtise… Une grosse bêtise.
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   [Terminé][147][F-H](Flashback) Words don't come easy to me... (PV Akemi) EmptyDim 25 Nov - 2:04

C’est bien ce que j’avais imaginé... Zeshin-sensei veut se battre avec ma sœur. Et je m’en veux de ne pas intervenir car je sais qu’Akemi va beaucoup souffrir. Malgré tout, j’ai appris à avoir foi en le plus faible des hommes... peut-être ma petite sœur me surprendra-t-elle ? C’est difficile à croire mais si mon Maître la provoque en duel c’est sûrement parce qu’il pense la même chose : elle a peut-être une chance de le battre... comment, je l’ignore et probablement que lui aussi. C’est donc stressé (toujours malade) et impatient, que je m’apprête à assister à une scène plus qu’atypique. Je sursaute lorsqu’il frappe mais Akemi pare le coup rapidement. Elle est déjà fatiguée autant physiquement que mentalement par ce combat. Mais je la vois chercher autour d’elle des éléments à utiliser contre Zeshin-sensei. Ma sœur est peut-être faible mais pas d’esprit !

Un vase tremble à côté de moi... son eau s’agite et soudain, je comprends quelque chose. Akemi répète souvent que nous sommes opposés, comme l’eau et le feu. Maîtrisant ce dernier élément grâce à mon père, j’ai toujours pris cette allusion au deuxième degré, imageant ses propos avec mon don. Mais si elle aussi en avait un de la sorte, qui plus est avec l’élément opposé au mien ? Je regarde alors la scène avec le plus d’attention possible, me demandant encore si ma sœur serait capable d’une telle prouesse. Personne ne peut lui enseigner cette maîtrise et si elle y arrive seule, ça prouve bien sa détermination et son intelligence. Une, puis deux, puis trois gerbes d’eau glacée s’écrasent alors sur mon Maître, carrément surpris par ce don sorti de nulle part. Je ne peux m’empêcher de sourire à dents découvertes, réellement enthousiasmé par la force et les dons de ma sœur à surprendre sans cesse les gens par sa ruse.

Voyant qu’Akemi tient à peine sur ses jambes, je me précipite vers elle pour la soutenir, bien que je sois moi aussi affaibli par la fièvre. Zeshin-sensei nous offre son regard le plus neutre et le plus vide de sens qu’il peut donner. J’ai l’habitude de ce regard mais je n’arrive pas encore à l’interpréter... peut-être n’y arriverais-je jamais. Je maintiens ma sœur par la taille, ayant peur qu’elle s’effondre, mais je lui souris, réellement fier d’elle comme un grand frère peut l’être alors que sa sœur lui montre ses talents. Zeshin-sensei s’approche alors de nous et, après plusieurs secondes à nous observer, il place ses mains sur nos têtes.


- Je crois bien que tu as appris la colère, Akemi. Pour y associer la bienveillance, il te reste encore du chemin à parcourir... mais je pense que tu es capable, comme ton frère, de l’identifier. La bienveillance, aujourd’hui, ce n’est pas moi qui te l’ai enseignée mais bien toi qui en a fait preuve sans vraiment le savoir. Par la ruse et tes talents cachés, tu as protégé ton frère, au risque de te blesser et de blesser un Maître Samouraï. Malgré ton dégoût pour le combat, tu t’es donnée à fond et tu as défendu ce que tu estimais juste de défendre. Katsuya a compris aussi vite que toi... Vous maîtrisez peut-être des éléments différents mais vous n’êtes pas si opposés. L’eau peut éteindre le feu, pourtant tu ne l’étouffes pas et tu veilles sur lui en l’empêchant d’exploser. La bienveillance c’est ça : c’est connaître suffisamment une personne pour pouvoir lui dire et lui faire comprendre qu’il ne peut pas se battre dans une situation donnée.

Le silence s’installe... j’ai l’impression d’avoir écouté un vieux sage, alors que Zeshin-sensei n’est pas si âgé que cela.

- Je vais vous laisser vous reposer, maintenant. La matinée a été rude pour tous les deux. Je reviendrai dans deux jours pour continuer ton entraînement, Katsuya. En attendant, applique-toi à te soigner. Et rends-toi compte de la chance que tu as d’avoir une sœur si forte et réfléchie... prends-en de la graine, d’ailleurs.
- O... oui, Zeshin-sensei !

Puis il s’en va, le pas lourd et confus... je crois qu’il y a vraiment été surpris par le comportement d’Akemi, même s’il ne l’a pas vraiment exprimé ainsi. Soutenant toujours ma sœur, je me place en face d’elle et lui offre mon plus beau sourire.

- Tu as été incroyable, Akemi ! Je suis fier de toi, vraiment ! Mais dis-moi, quand as-tu appris à maîtriser l’eau ? Je suis impressionné par ma si frêle petite sœur, tu as tellement de talent !

Et alors que nous nous dirigeons vers l’intérieur pour prendre une autre tasse de thé, nous réchauffer et nous reposer, je sais que ma sœur et moi sommes plus proches que jamais.
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   [Terminé][147][F-H](Flashback) Words don't come easy to me... (PV Akemi) EmptyDim 25 Nov - 14:58

J’étais épuisée par tout ça, si bien que j’avais bien du mal à tenir debout. Heureusement Katsuya était là et pour une fois je m’étais montrée moins raisonnable que lui. La fièvre était toujours présente et pourtant c’est lui qui devait m’aider. Je m’en voulais tandis que Zeshin posait un regard puis ses mains sur nos têtes.

« - Je crois bien que tu as appris la colère, Akemi. Pour y associer la bienveillance, il te reste encore du chemin à parcourir... mais je pense que tu es capable, comme ton frère, de l’identifier. La bienveillance, aujourd’hui, ce n’est pas moi qui te l’ai enseignée mais bien toi qui en a fait preuve sans vraiment le savoir. Par la ruse et tes talents cachés, tu as protégé ton frère, au risque de te blesser et de blesser un Maître Samouraï. Malgré ton dégoût pour le combat, tu t’es donnée à fond et tu as défendu ce que tu estimais juste de défendre. Katsuya a compris aussi vite que toi... Vous maîtrisez peut-être des éléments différents mais vous n’êtes pas si opposés. L’eau peut éteindre le feu, pourtant tu ne l’étouffes pas et tu veilles sur lui en l’empêchant d’exploser. La bienveillance c’est ça : c’est connaître suffisamment une personne pour pouvoir lui dire et lui faire comprendre qu’il ne peut pas se battre dans une situation donnée. »

Il avait raison sur presque tout, si ce n’est la colère à laquelle je n’adhérais pas. Pourtant je m’étais battue pour que Katsuya n’ai pas à s’entrainer aujourd’hui, c’était indéniable. Zeshin parlais même de risquer de me blesser, cela voulait il dire qu’il n’aurait pas hésité ? Aucune idée et je n’avais franchement pas envie de le savoir, l’idée même de me battre de nouveau me dégoûtais. Mais ce que me disait Zeshin me faisait comprendre ce qu’était la bienveillance et malgré moi, j’en faisais naturellement preuve à l’égard de mon frère et de mes parents, si j’en jugeais de par ce qu’il me disait. Je me faisais toujours un sang d’encre quand Katsuya allait s’entrainer et j’avais toujours eu tendance à le protéger ou du moins lui faire comprendre que je ne voulais pas qu’il se lance dans certaines choses, parfois par peur qui généralement se montrait excessive. Mon frère était une tête brûlée, ce n’était un secret pour personne, c’est probablement pour cela que j’avais tendance à vouloir le materner parfois, pensant que nos parents étaient parfois trop laxistes avec lui.

Mais je devais reconnaitre qu’avec la piètre prestation que j’avais donnée aujourd’hui, je ne pourrais lui en vouloir de me faire la remarque. Zeshin avait compris et accepté le fait qu’aujourd’hui, je n’aurais pas laissé Katsuya sortir s’entrainer parce qu’il était fiévreux. Pour le coup il affirmait ne revenir que dans deux jours, donnant l’occasion à Katsuya de se remettre. J’étais contente, j’avais appris beaucoup et en même temps obtenu ce que je voulais, ma mission était couronnée de succès.
Etrangement je ne me sentais pas plus concernée que cela par l’éloge qu’il avait faite de moi envers mon frère, les compliments étaient toujours plaisant mais j’avais l’esprit un peu embrumé et n’y avait pas fait plus attention que cela. Zeshin étant parti, Katsuya me gratifie d’un large sourire, il semblait vraiment heureux.


« - Tu as été incroyable, Akemi ! Je suis fier de toi, vraiment ! Mais dis-moi, quand as-tu appris à maîtriser l’eau ? Je suis impressionné par ma si frêle petite sœur, tu as tellement de talent ! »

Je ne répondais pas tout de suite, légèrement à l’ouest au moment ou il me pose cette question, j’ai la tête qui tourne légèrement, j’ai du utiliser trop d’énergie pour un pouvoir que je ne maitrise pas parfaitement, j’en avais vraiment trop fait.
Nous rentrions à la maison et je m’installais péniblement sur mes genoux de mon côté habituel de la table afin de servir encore un peu de thé à Katsuya. Cependant je me rendis compte que le liquide avait grandement refroidit, avec un soupir je saisis le contenant, me relevant avant de finalement dire :


« - Je reviens, puis je crois que je te dois quelques explications et quelques révélations… »

Je m’absente en direction de la salle-cuisine ou je m’empressais de refaire du thé favori -au gingembre cette fois ci- afin de pouvoir préserver nos forces pour le restant de la journée. La matinée était à peine passée que j’étais lessivée, un peu d’énergie ne me ferait aucun mal. Il est vrai que j’avais caché mon don à mon frère et à mes parents depuis déjà un moment, deux ans et demi, précisément, lorsque j’avais constaté pour la première fois que j’avais la capacité de plier l’eau à ma volonté. Je n’avais jamais fait état de ce don a qui que ce soit et l’avais secrètement entraîné en me basant sur les souvenirs que j’avais de Katsuya apprenant la maîtrise du feu et des divers ouvrages que j’avais eu à disposition. Je me rendais compte que si je voulais en apprendre plus, le temple était une bonne option, ainsi que cette mystérieuse voie de l’illumination qui animait la vie des Shugenja. Je me devais de le dire à Katsuya, lui cacher cela n’aurait non seulement aucun sens mais serait un manque flagrant de respect pour mon frère adoré, celui qui m’avait empêché un destin de Geisha.
Quelques minutes suffirent pour que le breuvage soit prêt, je reprenais donc le chemin du salon ou je découvrais à nouveau mon frère, visiblement un peu tourmenté par ce que j’avais dit cinq minutes plus tôt. Je servais un peu du thé dans deux tasses et en passait une à Katsuya, puis après une première gorgée revigorante bien que peut être un peu trop chaude, je me lançais :


« - Je suis désolée Katsuya, je n’aurai jamais du te cacher ce don que j’ai, cela fait déjà presque trois ans que j’ai constaté que je le possédais. AU début je n’y prêtais pas attention puis, en repensant sans cesse à la manière dont tu as appris la maîtrise du feu, j’ai finalement décidé d’essayer, en secret et à l’aide de mes seuls souvenirs de toi et père à l’ouvrage ainsi que de quelques livres à le maîtriser. Je n’ai pas franchement réussit, comme tu peux le voir, l’utiliser à trois reprise m’empêche même de tenir correctement sur mes pieds. Je sais que j’utilisais souvent la comparaison entre l’eau et le feu pour nous comparer, comme père et mère le font avec le Yin et le Yang, inconsciemment, je me rends compte que c’était parce que je stigmatisais sans cesse le fait que nous sommes radicalement différents. Depuis que je suis toute petite je n’inspire qu’a devenir aussi forte que tu l’es et pourtant je n’y arrive pas, ou du moins pas comme je l’espère. Tu sais aussi bien que moi que je ne pourrais jamais m’aventurer sur le chemin tortueux qu’est la vie d’un samouraï, que jamais je ne comprendrais parfaitement ce qui vous pousse à vous battre, si ce n’est l’honneur. J’ai donc finalement décidé de mettre à profit mes connaissances diverses pour devenir Shugenja. »

Je m’arrêtais un instant, prenant une autre gorgée tout en regardant mon frère, visiblement un peu retourné par la quantité d’informations qu’il venait de recevoir. J’avais déjà parlé à plusieurs reprises de ma volonté de devenir shugenja, mais j’avais toujours été évasive à ce sujet. Katsuya était le premier à être au courant que j’avais pris ma décision, c’était la moindre des choses après tout, c’était à lui que je devais cette liberté de choix. Je m’attendais à ce qu’il prenne du temps pour répondre, aussi après qu’il ait eu un peu de temps pour faire le tri dans ses pensées, je prenais le soin d’ajouter doucement à la suite de ce que j’avais dit, sur ce même air fatigué que j’avais depuis maintenant vingt bonnes minutes :

« - Aujourd’hui, j’ai appris que j’avais la force de tenir tête au plus têtu des guerriers, j’ai appris que ma façon d’agir envers toi comme je l’ai fais ce matin était une forme de bienveillance, comme Zeshin-sama l’a dit. Je me suis rendue compte que j’avais la force suffisante pour partir en quête de ce que je désire par-dessus tout. »

J’avais fait le tour de la table et finalement j’utilisais mes ultimes forces pour arriver dans le dos de mon frère après avoir reposé l’ouvrage que j’avais laissé en vrac sur la table un peu plus tôt, pour finalement passer mes mains autour du cou de Katsuya et l’étreindre avec le peu de forces qu’il me restait, me laissant tomber sur son dos doucement en plaçant ma tête à côté de la sienne.

« - Tu vas devenir samouraï, l’un des meilleurs que je connaisse, sans doutes. Je vais devenir l’une des meilleures Shugenja moi aussi et je te promets que je serais toujours près de toi pour te protéger, parce que je ne supporterais pas de te perdre, Onii-chan ! »

Ma voix s’éteignais doucement tandis que je me blottissais contre le dos de Katsuya, heureuse qu’il soit là, heureuse de pouvoir profiter encore de ces instants entre frère et sœur qui, avec le temps deviendront probablement plus rares. Katsuya avait beaucoup de succès auprès des femmes et parfois j’avais peur qu’il ne me mette un peu plus de côté, même si c’était compréhensible, j’avais peur que nos liens se détériorent. En plus de ça, les formations au temple étaient longues et demandaient beaucoup de temps, j’avais également peur de le voir moins souvent qu’a l’accoutumée. Avec le temps, notre relation était devenue fusionnelle et je me rendais compte qu’il m’était difficile de vivre loin de mon frère, il représentait tout pour moi, un ami, un confident, un frère, un exemple à suivre…
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   [Terminé][147][F-H](Flashback) Words don't come easy to me... (PV Akemi) EmptyMer 28 Nov - 1:21

Ma sœur semble véritablement épuisée et je ne sais pas où elle trouve encore le courage pour se lever et préparer du thé. Des révélations... il est vrai que voir Akemi se battre m’a fait bizarre mais encore plus en la voyant maîtriser, comme moi, un élément... qui plus est l’élément opposé au mien. Je suis cependant convaincu que nous nous complétons toujours aussi bien malgré nos différences et que ce qu’elle va me dire ne changera pas l’affection que j’ai pour elle, au contraire. Ma sœur revient, nous sert le thé et je la suis dans son mouvement en engloutissant la moitié de la tasse. Il faut croire que sa gorgée l’a revigorée car toutes les informations qu’elles me déballent m’arrivent à la figure comme une gifle. Mon étonnement se voit sûrement et elle me laisse du temps pour digérer tout ça. Je ne réponds cependant pas tout de suite, voyant qu’elle a encore des choses sur le cœur.

Akemi finit par faire le tour de la table, en parlant doucement, toujours plus épuisée de minutes en minutes. Elle m’étreint et je me sens complet puis je souris en entendant qu’elle veut veiller sur moi. Je saisis alors délicatement ses jambes, les plaçant autour de ma taille et je me relève pour la porter jusqu’à sa chambre. Elle est bien contre moi mais elle me semble tellement légère... je suis plus fort, plus grand, plus âgé qu’elle et pourtant elle peut me demander n’importe quoi, je le ferai. Nous nous influençons, nous sommes liés et complémentaires. Personne ne sait d’où cela vient vraiment mais la séparation sera rude, je le sais, bien plus qu’avec nos parents. Je finis par la laisser descendre, son lit étant déjà préparé, et je lui demande de se reposer. Une fois qu’elle est allongée, je m’assois à côté de ma chère petite sœur, comme elle l’a fait la veille. Et, enfin, je lui réponds.


- Akemi, chacun a ses secrets, ne t’excuses pas de m’avoir caché cela. Maîtriser un élément a quelque chose d’effrayant, même si l’eau est moins dévastatrice que le feu. Je te trouve terriblement courageuse d’avoir essayé de pratiquer seule, en utilisant la théorie, comme tu le fais toujours et je suis fier de voir que tu réussis à battre mon propre Maître ! Certes, tu ne seras pas combattante... et, aussi égoïste que je l’ai été lorsque tu t’es dirigée vers le métier de Geisha, je crois que je ne supporterais pas de te savoir sur le front, prête à recevoir des coups. Ce n’est pas toi, ce n’est pas ma petite sœur. Je suis dans un sens content que tu ne comprennes pas la voie que j’ai choisi car je ne comprendrai sûrement jamais la voie du Shugenja. Nous sommes différents mais c’est notre force. Je comble tes faiblesses et tu combles les miennes. Ainsi, nous sommes indestructibles et jamais, Akemi, je ne laisserai ce lien s’effriter.

Je lui souris et lui caresse la tête. Avant qu’elle ne s’endorme, je continue de parler, m’approchant d’elle pour chuchoter.

- Je suis content que tu aies un but, une ambition... une envie de me protéger. Moi non plus, Akemi, je ne laisserai jamais personne te faire de mal et je deviendrai fort pour toi, pour notre famille, pour mon Seigneur. Nous combattrons avec nos différences comme nous l’avons toujours fait et, malgré la douleur et l’adversité, nous poursuivront nos buts. Nos routes sont différentes mais nous venons du même endroit... nous ne l’oublieront pas.

Elle finit par s’endormir, le sourire aux lèvres. Et, même si je suis heureux, c’est inquiet que je retourne dans ma chambre, la fièvre me faisant tourner la tête. Je sais ma sœur capable d’y arriver... j’appréhende juste le fait qu’elle souffre, comme elle l’a appréhendé pour moi aujourd’hui. Mais je sais aussi que nous sommes chacun le remède de l’autre et que nous sommes prêts à nous soutenir quelle que soit la difficulté. Ma sœur, mon trésor... je ne chérirai pas d’autres personnes autant que toi, aucune femme n’a jusqu’à maintenant réussi à susciter autant d’admiration de ma part et je vanterai tes talents dans le monde entier si je le pouvais. Les mots ne viennent pas toujours facilement, mais avec toi, aucune phrase n’est trop lourde à prononcer car tu peux tout entendre de moi. Cette nuit, je m'entraîne à la Calligraphie et, une fois satisfait, je dépose le papier dans la chambre de ma sœur. Les mots nous lient, les promesses aussi et rien ne pourra changer cela.


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