Il comprenait, elle était soulagée et en même temps, elle se demandait bien comment cela se faisait qu'elle se sente si bien. Utiliser cette arme était ce qui avait fait d'elle ce qu'elle était aujourd'hui. Contrairement à tous les autres, elle avait passé des jours et des nuits pour arriver à un tel niveau de maîtrise surtout ce genre d'arme. Lorsqu'elle avait comprit ce que son maître lui avait dit à propos de cette arme, elle n'avait plus eu envie de l'utiliser et ne s'en était alors servit que comme une ceinture. Comme si la porter ainsi lui permettait d'oublier ce qu'elle était, d'oublier le passé qu'avait ce genre d'arme. Seulement elle avait tord et elle le savait bien. Ce n'était pas l'arme qui faisait quelqu'un, mais ce quelqu'un qui donnait vie à l'arme. En quelque sorte ces deux hommes avaient choisis consciemment de s'en servir comme d'arme de destruction et donc avait forgé eux même leur destin. Elle venait seulement de prendre conscience de cela, trop ancré dans sa peur de devenir comme ces deux types, trop ancré dans la force de l'habitude de tout reléguer au second plan. Elle avait toujours pensé qu'elle finirait elle aussi par laisser le désir de tuer l'envahir. Pourtant, aujourd'hui, alors que le temps venait d'en prendre conscience, elle était différente. Ce qu'elle avait pensé avant n'était plus et toutes les certitudes qu'elle s'était forgée sur ce qu'elle savait, sur ce qu'elle était fondait comme neige, remplacer par tant d'autre chose dont elle découvrait la valeur. Elle était réellement contente que tout l'ombre qui se tenait devant ses yeux tombe petit à petit. Si elle n'était pas encore prête pour lié énormément de lien ou des liens fort, elle avançait tout de même assez rapidement. Elle sourit donc tranquillement et reprit.

« Quand on se reverra une seconde je te montrerais quelques mouvements de mon arme. Enfin si tu arrive à me retrouver à ce moment là. »

Tient donc c'était la première fois qu'elle cherchait à avoir d'autre contact avec quelqu'un. Étrangement, avec lui elle se sentait comme en présence de sa famille. Au départ elle s'était que s'était peut être autre chose, mais plus la journée avançait et plus elle se rendait compte qu'en vérité, ce n'était pas ça du tout, elle l'aimait bien, comme un membre de la famille. Comme s'il était le seul qui la comprenait plutôt bien. Un nouveau sourire apparut sur son visage et finalement elle se reconcentra dans la combat. Ce combat était compliqué, pas facile à gérer en vérité. Elle ne voulait en aucun cas le blessé et elle voyait bien que sa maîtrise du corps à corps était limité. Oh bien entendu s'ils avaient tenté l'arc, c'est elle qui aurait été limité, chacun ses soucis finalement. Cela devait pas loin de dix minutes que le combat avait commencé et elle entrevoyait bien qu'il ne durerait pas longtemps. Bon après tout ce n'était pas non plus un combat réel, ni lui, ni elle ne donnait sa pleine mesure, cependant ce qui donnait sa pleine mesure c'était tous les sentiments des apprentis qui allaient et venaient. Tout ces sentiments se répercutaient sur son esprit et probablement sur celui des autres aussi. Elle ne comprenait pas pourquoi chacun d'entre eux avait si peur que cela. Ressemblait-elle à un monstre ? Elle n'eut pas réellement le temps de se poser la question que ce fut Aerin qui prit la parole d'une voix forte et pleine de colère. Ce qui eut pour effet de calmer les choses, seulement elle savait que ce ne serait que provisoire.

« Ne t'en fais pas, j'ai l'habitude de ce genre de chose, c'est monnaie courante. »

Finalement, le temps ou elle allait devoir partir approchait à grand pas. Plus les événements survenaient et plus elle se disait qu'ils étaient là pour la poussé vers la sortie. Étrange était ce genre de sentiment. Elle s'était sentit comme en famille dans ce temple au début jusqu'à ce que tout le monde remarque son manque de toucher. Elle s'était alors sentit surveillé, à l'étroit et puis tout s'était enchaîné. Les moqueries, les railleries, les coups bas. Elle ne pouvait pas leur en vouloir, l'elfe ne savait pas elle même comment elle aurait réagit, seulement elle savait une chose, jamais elle ne se serait moquer d'eux, jamais elle n'aurait tenter de les pousser dans leur retranchement. Et désormais ? Alors que les fissures de sa maison s’agrandissaient, elle ne pouvait plus nié qu'il était grand temps pour elle de lâcher l'affaire, de tout laisser tomber. Son cœur n'était plus au temple et ce depuis longtemps en vérité. Alors que la vérité lui sautait au visage, alors que l'arme d'Aerin filait tranquillement vers elle, elle entendit une voix, une voix qu'elle connaissait bien. Un sourire apparut sur ses lèvres et finalement dix secondes plus tard après une petite botte, le gardien perdit son arme qui se planta dans le sol. La jeune femme récupéra le cimeterre et s'approcha de son compagnon d'arme pour le coup. Elle posa une main douce sur son épaule. Pour elle qui n'était pas tactile, s'était un geste quasiment improbable qui fit monter beaucoup de commérage, peur lui importait.

« Tu te défends bien pour quelqu'un qui préfère la distance. Par contre, ton père t'attends, je l'ai entendu. »

Elle sourit tranquillement et finalement reprit la parole.

« Viens, je t'emmène auprès de lui. Il est tant pour vous de renouer les liens que vous pensez avoir perdu, n'est ce pas ? »

Un autre sourire, tout aussi inattendu se posa sur ses lèvres. Elle alla ranger les armes et finalement attendit le jeune homme. Pour elle aussi il était temps que les choses changent.