Nom : Clari
Prénom : Thémis
Âge : 35 ans
Race : Cydienne
Cité/groupe d'appartenance : Cydonia (officiellement)
Métier : élémentaire, médecin
Position (facultatif): fille ainée d'Anatoli Clari
Monture/engin : un étalon noir comme la nuit du nom de Nuit
Arme : une épée
Armure : aucune
Compétences choisies :
- manipulation de l'eau
- soin
- transformation animalière : loup, aigle royal, souris
- faveur divine de Callista (bonus)
- charisme (bonus)
Faiblesse : couture, torture, Esprit
Main dominante : la droite
But du personnage : retourner dans sa cité natale
Nom de votre échoppe : aucune

Il fut un temps où la jeune fille était une petite brunette aux yeux bleus, il fut un temps seulement car aujourd'hui, la demoiselle n'en a pas décidé ainsi. Thémis n'est pas du genre têtue, pas du tout, on ne pourrait pas même le constater rien qu'en voyant ses cheveux teints dans le but d'énerver papa ou d'attirer son attention n'est-ce-pas ? De longs cheveux lui arrivant au bas du dos donc, initialement brun pour ne pas dire noir comme le suie et aujourd'hui blonds comme les Astorgs, ces chers amis de Cydonia. La demoiselle n'a pas utilisé un subterfuge bien compliqué, il a juste suffit que sa main se pose malencontreusement sur une fiole d'eau oxygénée pour que le miracle se produise. Cette manie n'a pas changé en dix longues années, encore moins derrière les hautes murailles de Muria ! De petits yeux bleus viennent ensuite compléter le tableau. Des yeux glacés comme les montagnes gelées et profonds comme l'immensité de la mer. Nombre de personnes se sentent mal à l'aise sous son regard taquin et amusé et le pire est sans doutes que cela amuse plus que tout Thémis.

Thémis n'a pas été épargnée par Dame nature, à croire que cette dernière avait bien envie de donner tous les atouts nécessaires à la demoiselle dans la vie. Un gros gracile, gracieux et svelte, un visage fin digne d'un elfe bien qu'elle n'en soit pas une, la peau claire des Astorgs de par sa mère. Une poitrine juste ce qu'il faut, bref, en d'autres termes, elle ferait envie à tout homme insensé qui ne saurait pas qu'elle est la fille d'Anatoli Clari. Surtout que la demoiselle se sait jolie et n'hésite pas à s'en servir, après tout, si Dame nature lui a donné ces atouts, c'est bien pour s'en servir non ? Ainsi, elle s'habille de sorte que tout le monde puisse profiter, sans que cela n'en devienne indécent, de ses formes. Si ses choix vestimentaires attiraient toujours l'attention par le passé, ce n'est plus vraiment le cas aujourd'hui. Elle a choisi la sobriété à l'extravagance, par choix à Cydonia, puis par nécessité une fois prisonnière. Les années ne semblent pas avoir de prise sur son sourire et sur son attitude générale et pourtant, la jeune Clari a bien dix ans de plus depuis ses dernières aventures !

Si l'on cherchait une quelconque marque particulière sur le corps de la jeune femme, on pourrait noter la rose discrète qu'elle s'est faite graver sur le poignet gauche. La plupart du temps, Thémis porte également quelques bracelets en or ou en argent, gravés et taillés par les meilleurs, qu'elle a su se faire offrir étant enfant et auquel elle tient suffisamment pour vouloir les préserver à tout prix. C'est sans doutes l'une des rares choses qu'elle a conservé depuis sa captivité, sa dague notamment lui ayant été confisquée ainsi que l'épée qu'elle s'était fait forger.



Le temps a fait son œuvre sur le caractère de la jeune femme. L'intrépidité de la jeunesse a cédé sa place à la douceur et la sagesse de l'âge adulte, à peu de détails près. Toujours aussi taquine, elle s'est néanmoins assagi, comprenant avec le temps que certaines choses étaient trop sérieuses pour être tournées en ridicule. Son goût porté pour tout ce qui est contraire à l'éthique n'a cependant pas changé, elle ne respecte en général pas les règles à moins qu'elles ne lui conviennent. Thémis a toujours été une jeune femme en manque de figure paternelle, non pas que ce dernier ne s'occupe pas d'elle, mais pas suffisamment à son goût. Elle a parfois l'impression de se sentir esseulée et trahie depuis ces dernières années à Muria. Heureusement, son fils lui fait oublié ce détail.

La demoiselle n'est pas du genre à foncer tête baissée même si elle peut laisser cette impression de prime abord, en réalité, elle réfléchit toujours aux diverses options à sa portée avant de prendre ses décisions et, heureusement pour elle, son esprit saisit assez vite ces différentes options. Sans doutes est-ce sa nature taquine qui vous donnera l'impression qu'elle ne réfléchit pas avant d'agir car s'il y a bien une chose que Thémis aime par dessus tout, c'est de taquiner son monde. Tout est bon pour attirer l'attention d'Anatoli Clari ! Enfin, ça, c'était bon avant, maintenant, il est évident qu'elle ne pourra pas attirer l'attention de grand monde enfermée dans la cité Amazone.

L'un des traits de caractère dominant chez la jeune femme a toujours été son attachement à la famille. Il ne s'est qu'exacerbé depuis les dernières années. Thémis est quelqu'un de calme, mais l'absence de son mari et de sa petite fille lui pèsent. Si Elios est à ses côtés, elle ne peut que faire bonne figure et le protéger au mieux des Amazones et de ce qu'elle estime être une mauvaise influence sur son fils. Erys lui manque cependant et elle maudit souvent les Amazones de l'avoir fait prisonnière et de lui avoir volé les plus précieuses années de sa vie auprès de sa fille aînée. Malgré tout, elle comprend également la position de la princesse Jelenna et ne parvient pas à lui en vouloir totalement ...

En réalité, Thémis est quelqu'un de peu sur de soi et ça n'a pas changé avec le temps. Elle a besoin qu'on lui dise que tout va bien, qu'elle n'est pas une mauvaise personne ou encore, qu'elle n'est pas dans l'erreur. Même si la maternité lui a appris beaucoup, elle garde beaucoup de ces incertitudes en elle. Elle est quelqu'un de très sensible et de très compréhensive qui cache ses traits maternels pour en avoir honte, mis à part quant elle est en présence d'enfants en bas âge car elle ne peut pas se retenir. Enfin, le défaut majeur de la demoiselle s'il ne fallait en citer qu'un serait sans doutes le fait qu'elle soit têtue comme une mule. Elle n'aura jamais tord, ce n'est pas la peine d'essayer !

Thémis est quand même quelqu'un de très patient en général, même si, comme tout le monde, elle connaît des limites. La seule chose qu'elle désire après tout au fond d'elle est de prouver à son père qu'elle n'est pas comme sa mère, qu'elle est quelqu'un de bien et qu'il devrait plus s'attarder sur elle. Ce qu'elle a d'ailleurs réussi à faire ces dernières années.


Il y a de cela bien longtemps, une femme se présenta à Anatoli Clari alors que ce dernier n'était pas encore le consul officiel de Cydonia. Ce dernier était alors le plus jeune ou peu sans faute jeune homme à être entré à l'Assemblée à l'âge de 19 ans, ce qui sans doutes, avait attiré l'attention de la jeune femme en question. Elle se présenta comme appartenant à une riche famille de la campagne environnante de la cité et ses longs cheveux d'or comme ses yeux bleus glacés n'eurent alors aucun mal à achever de convaincre le jeune homme qu'elle était un bon parti pour se marier. Il l'aima sans doutes comme un fou car, par sa faute, il épousa une autre femme que celle prévue par ses propres parents. Il l'aima tant et si bien qu'elle lui donna une fille qu'elle décida de nommer Thémis et ce, en référence au prénom même d'Anatoli. Il en fut certainement ravi. La petite avait les yeux de sa maman et les cheveux de son papa au grand damne de sa mère. Elle ressemblait fortement à sa main dans ses traits et dans ses gestes, à son papa tant elle était maladroite, ce qui ravissait bien sur la jeune femme. Le monde aurait donc pu s'arrêter de tourner, Anatoli Clari semblait avoir trouvé son bonheur, aussi fugace puisse-t-il être, dans les yeux de sa femme comme de sa fille. Tout semblait aller pour le mieux lorsque la nouvelle tomba. Kristina n'était pas telle qu'elle l'avait décrite au jeune Anatoli. Bien loin de là. La dame qu'il pensait être Cydienne était en réalité Astorg, ce qui à la limite n'était pas un problème en soit même s'il ne les appréciait que peu, mais pire que tout, elle était en mission et ne l'avait épousé que dans un but précis : le tuer une fois qu'il serait au pouvoir pour créer une discorde suffisante à Storghein pour attaquer, car, elle en était sure, il était voué à une grande carrière politique. Trahi, trompé par celle qu'il avait surement aimé, Anatoli Clari entra dans une colère qui aujourd'hui encore, n'a pas pris fin. Kristina découverte, sa mission compromise, elle disparu dans l'heure qui suivi avant que l'homme ne puisse faire quoi que ce soit contre elle. Sa vengeance inachevée, elle ne lui avait laissé que sa fille, Thémis, alors âgée de quatre mois, qui souriait dans son berceau, insouciante. Cette histoire explique sans doutes l'aversion si profonde que le pauvre Anatoli a envers les Astorgs depuis cette fameuse nuit.

La petite fille fut élevée auprès de sa demi-soeur, la mère de cette dernière acceptant parfaitement sa présence et l'élevant comme si elle était la sienne. Thémis ne manqua donc de rien si ce n'était de la vérité. En effet, l'enfant ne comprenait pas pourquoi son père, aussi fier qu'il pouvait être de ses progrès quel qu'ils soient, ne venait pas jouer avec elle, ne la prenait pas dans ses bras, ou encore, ne l'embrassait pas comme le faisaient tous les pères des autres enfants. Certes elle savait que son père avait des responsabilités de plus en plus importantes politiquement parlant mais pour autant, elle ne comprenait pas la distance qu'il cherchait à établir entre elle et lui, comme s'il regrettait quelque chose ou quelqu'un à travers elle.
Thémis vécu les six premières années de sa vie en compagnie de sa mère avant d'être envoyée au monastère Zélote de la cité. En effet, elle avait démontré très tôt un étrange pouvoir sur l'eau. Cependant, la discipline exigeante et les enseignements barbants eurent vite raison de sa patience et elle fit toutes les bêtises possibles pour sortir de là. Ce fut sa mère adoptive qui prit sa défense ce soir-là pour qu'elle sorte du monastère et ce fut d'ailleurs cette même nuit que Thémis appris qu'elle n'était pas la fille de celle qu'elle croyait être sa mère. Son comportement n'en fut pas modifié pour autant, loin de là, parce qu'elle aimait ses parents et Héloïse, mais pour autant, de nouvelles questions naquirent dans sa petite tête tandis qu'elle suivait avec assiduité les cours de l'école élémentaire de la cité. Ce rythme de classe lui plaisait plus et les cours étaient intéressants, bien plus qu'au monastère ou seul le combat semblait les animer. Et puis Thémis, même du haut de ses six, trouvait leur querelle avec les Templiers stérile. Elle se jeta à corps perdu dans ses études, sans pour autant se montrer plus brillante que les autres non plus, pour plaire à son père.

Ce fut à l'âge de dix ans que la petite démontra une aptitude au soin qui semblait ravir son père. Pour lui faire plaisir, et faire en sorte qu'il soit fière d'elle, elle accepta de renouveler l'expérience du Monastère où elle se forca à suivre les enseignements sans rechigner. Le soir, elle s'échappait dans la bibliothèque pour apprendre les différentes langues d'Azthia, par curiosité, par jeu mais aussi par envie, parce qu'elle savait que cela lui serait utile un jour. Sans doutes qu'à cette époque, Thémis aimait encore l'école, les cours, et tout ce qui allait avec. Elle aimait se faire des amis et avait beaucoup. Enthousiaste, elle n'avait en effet aucun mal à être au centre de l'attention, gentille et humaine, elle n'avait pas non plus de mal à se faire apprécier.
Sans doutes la nomination de son père au poste de Consul changea plus que la vie de ce dernier.

A partir de ce jour, Thémis avait alors onze ans, les choses ne furent plus les mêmes. Les Zélotes du monastère semblait la "respecter" plus que de mesure pour une enfant de son âge, quant aux enfants de son âge justement, ils semblaient avoir peur d'elle, comme si un simple mot de sa part pourrait les mettre en danger, comme quoi à cet âge, on est bien bête. Son père consul signifiait beaucoup plus dans leur tête que dans la sienne. Pour eux, elle avait comme un pouvoir dérivé, comme si son père était devenu roi et elle la petite princesse de la cité. C'était idiot, stupide et elle ne comprenait pas du tout pourquoi tout le monde semblait partager cette pensée. Pour elle, la nomination de son père ne signifiait qu'une seule et unique chose : il aurait encore moins de temps à lui accorder.
Alors Thémis changea.
Elle se mit à éviter les gens, restant polie certes, mais ne cherchant plus à se lier d'amitié, tout simplement parce que tous ceux de son âge pensaient qu'elle pourrait leur obtenir des faveurs. N'avaient-ils pas appris dans les livres que Cydonia n'était pas un royaume transmis par hérédité ? Elle changea également vis-à-vis des adultes, puisque ces derniers semblaient partager la pensée des enfants de son âge pour la plupart, elle ne leur ferait plus confiance. Quelque part, Thémis en voulu presque à son père.

Ce qui changea profondément le caractère de l'enfant fut sans doutes cette insulte "sale Astorg", lorsque la rumeur se répandit qu'elle avait une mère Astorg. Ignorant tout de sa mère, Thémis réagi violemment, allant jusqu'à faire irruption dans le bureau de son père pour demander la vérité. Ce qu'elle reçu fut tout autre, une claque en d'autre terme, au sens propre comme au sens figuré du terme. C'était la première fois que quelqu'un levait la main sur elle et qui plus est son père. Thémis quitta le Monastère sur la demande de son père à l'âge de dix-sept ans avant d'avoir pu être Zélote confirmée, ce qui ne l'intéressait guère, et appris la vérité sur sa mère. A cet instant, elle comprit la réaction de son père, celle de sa demi-sœur qui voyait en elle une "héritière" potentielle de demi-sang alors qu'elle était de sang pur, et celle de sa mère adoptive qui avait toujours cherché à la protéger du monde extérieur et s'était opposée à son entrée au Monastère Zélote. Thémis haït le monde.

La demoiselle passa les trois années suivantes à étudier son art de manipuler l'eau auprès d'une élémentaire engagée par sa mère adoptive. Elle aima cet apprentissage tout comme elle aima se sentir protégée par ce courant d'énergie qu'elle apprenait à contrôler mais plus que tout, elle aima le regard fier de son père lorsqu'elle lui prouva qu'elle pouvait être un bon garde du corps s'il avait un jour un problème. Malgré tout, Anatoli refusa son offre avec délicatesse, ce que bien sur, Thémis prit pour un nouvel échec. C'est en cela qu'elle décida de changer. Si Anatoli n'avait pas voulu la reconnaitre comme sa fille telle qu'elle avait voulu être, petite fille modèle et tout ce qui allait avec, alors il la reconnaitrait par la force. Il serait bien obligé de reconnaitre qui elle était avec ce qu'elle mijotait.
Le matin suivant, la colère passée, la demoiselle descendit les cheveux teints en blonds, ce qui amusa fortement sa mère adoptive, d'ordinaire attristée par son comportement, et ce qui énerva son père tout aussi fortement. Ce n'était que le début car la demoiselle profita de la mort de Lymion pour envoyer une missive aux Templiers avant même que les Zélotes n'aient décidé de réagir pour les prévenir du trépas de ce dernier. Anatoli fut furieux lorsqu'il l'apprit mais au moins, il s'intéressa à elle, la forçant à suivre des cours d'étique et de politique dont elle n'avait que faire. La politique n'était pas faite pour elle qui n'avait aucune ambition.

Thémis s'amusa ainsi à tourmenter son petit monde pour attirer l'attention. Elle trempa Soren au détour d'un couloir tandis que ce dernier se rendait chez Anatoli pour un entretien de la plus haute importance, elle écouta aux portes pour apprendre que Cydonia préparait une guerre contre Storghein sous peu, elle apprit également que la cité neutre avait été attaquée de la sorte bref, elle se fit aussi peste que cela puisse être possible. Une pancarte "papa regarde-moi aurait surement suffit" ...

Extrait du journal intime de Thémis :

" Je ne comprends pas toujours pourquoi Héloïse cherche à tout prix à être meilleure que moi en tout point. Mais je trouve cela amusant alors ce matin, je me suis permis de modifier toutes ses réponses, même les justes, pour ne mettre que des mauvaises. Sa tête était mémorable lorsque le professeur a ramassé son cahier et encore plus lorsqu'elle a vu sa note ! "

Thémis, 9 ans.

" Ce matin, je me baladais dans le couloir lorsque j'ai surpris cette tête d'idiot de Soren qui parlait avec le vieux Lymion. Je n'ai pas résisté à les asperger d'eau ... papa était furieux ! "

Thémis, 14 ans.

" Il semblerait que puisque maman était une Astorg, papa me déteste. Il me fui sans cesse alors je vais l'obliger à me voir comme la meilleure des filles ou la pire, peu importe. Je vais l'obliger à reconnaitre que je suis digne de lui et que je n'ai rien à voir avec cette traitresse, même si au fond, j'aimerais bien la rencontrer un jour. Quoi qu'il en soit, je vais prouver aux yeux de tous que je ne suis pas la sang-mêlée mais bien la fille du grand Anatoli Clari. "

Thémis, 20 ans.

Il y a bien longtemps maintenant que ce temps est terminé. Thémis a bien grandi, mariée puis devenue maman de deux enfants, Erys et Elios, elle nageait dans le bonheur, ayant enfin trouvé sa place. Si son père avait mal pris ses épousailles, il les lui avaient pardonné, comme tout le reste. Avec persévérance, la Cydienne s'était trouvé une place chez les élémentaires de la cité en tant que professeur et ses talents de médecin étaient désormais reconnus. Elle n'existait plus en tant que Clari mais bien en tant que Thémis Henrick.

La rencontre avec sa mère, alors mourante, avait changé la donne. Désobéissant à son mari comme à son père, Thémis était allée à Storghein pour la rencontrer. Cela faisait des années qu'elle voulait lui parler et, alors enceinte, elle espérait que la dame puisse l'éclairer sur ses choix. Convaincue d'être une future mauvaise mère, elle avait rencontré l'ancienne Compagnon. Bien que sa mère mourut après leur entretien, elle se sentit grandie de lui avoir tout pardonné et d'avoir entendu son histoire. Elle participa aux funérailles le cœur léger et rentra, persuadée ou presque que sa mère lui avait offert une chance. Elle ne jugea plus jamais le choix de cette dernière, consciente que l'Astorg n'avait rien à lui offrir dans la cité des neiges éternelles et qu'elle avait alors choisi avec tristesse de la laisser à son père. Quelque part au fond d'elle, Thémis était sure que son père lui pardonnerait à son tour ses mensonges ...

Qui aurait pu présager que la jeune femme laisserait toutes ses convictions derrière elle ? Changerait du tout au tout au contact de l'ancien Princeps ? Personne, pas même elle. De quelques années son aîné, il n'avait pas cherché à la séduire et pourtant, ils étaient désormais mariés, contre l'avis général. Elle avait manqué d'offrir sa vie en échange de celle de leur premier enfant et, fou d'inquiétude bien qu'il n'en dise rien, Soren Henrick avait veillé à ce que sa seconde grossesse soit prise en charge de A à Z. Il ne voulait pas la perdre, c'était la seule et unique fois qu'il le lui avait avoué. Un souvenir certes flou mais gravé à jamais dans la mémoire de la belle. Les années s'étaient écoulées, ils avaient lutté ensemble contre les démons du passé du Zélote. Lizzie était venue les hanter, elle avait failli tuer leurs enfants et pourtant, ils avaient surmonté cela ensemble.

L'enlèvement de son jeune fils, Elios, alors nourrisson, avait ébranlé la jeune femme à l'époque. Soren était venu à son secours, ainsi que le petit Aerin. Ce gamin métisse qu'elle avait pris sous son aile, le fils du Directeur du Temple. Il était totalement perdu, anéanti par la mort de sa bien aimée mère et pourtant, elle avait aimé cet enfant à l'instant même où elle avait posé les yeux sur lui. Il avait fait partie de sa famille et en faisait toujours partie aujourd'hui. Elle l'avait cependant ramené au Temple après son agression par un Zélote, consciente que malgré toute l'affection qu'elle pouvait lui porter et malgré la prestance de son nom, rien ne pourrait protéger l'enfant de la folie des Zélotes. Il était le fils de celle qui les avaient privé de leur Maître ... Les enfants se devaient de porter la charge de leurs parents et comme Celyween n'était plus, Aerin devait payer pour elle. L'enfant lui en avait voulu, elle même s'en était voulu pendant longtemps de l'abandonner ainsi mais les années passant, leur relation était restée forte et sincère.

Rien ne lui laissait alors présager qu'elle serait elle-même victime d'un enlèvement, toujours avec son fils, quelques années plus tard. Soren était toujours venu la sauver, toujours et elle espérait aujourd'hui qu'il en soit de même mais Muria était interdite aux hommes et Thémis savait qu'il lui serait impossible de l'approcher. Sans grandes nouvelles de sa fille, restée à Cydonia avec son père, ou du reste de sa famille, l'Astorg attendait, patiente, d'être libérée. Elle avait bien sur songé à s'enfuir mais comment le faire sans risquer la vie de son précieux bambin ? Aerin lui avait déconseillé d'agir de la sorte et force lui avait été de constater qu'il avait raison. Même avec toute la volonté du monde, jamais elle ne pourrait quitter Muria sans risquer la vie d'Elios ou la sienne. Les années étaient passées sans qu'elle n'en voit le bout. Elle était bien traitée dans la cité, Jelenna ayant pris la peine de lui offrir le même poste d'enseignante qu'elle avait à Cydonia, ce qui, en soit, était un honneur, mais pour autant, sa cité ne lui avait jamais autant manqué depuis qu'elle l'avait quitté !

Aujourd'hui, Thémis Henrick Clari attend patiemment son heure, elle sait que le jour viendra, sa liberté lui sera rendue.

Mon heure de gloire...

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