Azthia

Ô, petite flamme qui guide chaque cité d'Azthia, surtout ne vacille pas. Car les temps sont bien embrumés et un vent d'inquiétude souffle... Laissez vous tenter par un univers poétique et fantastique, créez un personnage haut en couleurs...
 
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 [FH] Visite de courtoisie. (PV Eléa)

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Directeur école élem
Marcus
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[FH] Visite de courtoisie. (PV Eléa)
   [FH] Visite de courtoisie. (PV Eléa) EmptyMar 28 Jan - 11:20

Marcus gravissait péniblement l'escalier menant à l'étage supérieur. Il y avait longtemps que l'école élémentaire n'avait pas reçue d'invités de marque. La reine des Amazones, rien que cela! Combien diable ce foutu escalier avait de marches, au juste? Le maître élémentaire avait fait réaménager une pièce au rez-de-chaussé pour qu'elle lui serve de chambre et de bureau à la fois. Aussi, il n'avait pas souvent à subir ses interminables escaliers.

Il arriva enfin à l'étage de la "Reine". Les politiques avaient fait pression sur Marcus pour qu'il lui réserve un étage entier. Ridicule. Elle avait beau être reine, elle n'en restait pas moins une prisonnière. Il toqua, puis entra, encore hors d'haleine. La garde chargée de surveiller la dame fit aussitôt un pas dans sa direction, le main sur la garde de son épée. Elle se détendit aussitôt en reconnaissant le vieil homme :


-"Qui... Maître Tiberim?"


-"Un... Un instant..."

Marcus ne précisa pas pourquoi il lui demandait d'attendre : il suffisait d'entendre sa respiration aussi rapide que laborieuse pour comprendre. Il se dirigea, assisté par sa fidèle canne, vers la première chaise qu'il vit et s'y laissa presque tomber en grommelant sous son casque. Il remarqua alors la présence de la dame. Forcément... Les seules occupations de la pauvre fille devaient être de supporter les visites de toute une bande de casse pieds dans Cydonia. Malgré tout, elle ne devait pas manquer une occasion de s'occuper un peu. Une fois son souffle repris, il se releva tout en grognant en sentant ses vieux os protester, pour ensuite se présenter correctement :

-"Bonjour et bienvenue, reine. Je m'appelle Marcus Tiberim, directeur de cette école." Il se tourna vers la garde, une jeune femme qui avait été choisie pour se rôle à cause de ses capacités d'Annihilatrice : "Vous pouvez disposer, mademoiselle. Vous n'avez qu'à en profiter pour aller vous détendre un peu..."

"Mais, cela pourrait être..."
Le regard de la sentinelle s'attarda sur l'épée canne du directeur. "Maître, je ne suis pas sûre que vous devriez prendre ce ris..."

Encore une de ses casses pieds un peu trop zélées... Le genre de personnes qui avaient le don de le mettre en rogne. Hélas, il allait devoir faire un effort pour la rassurer et montrer qu'il coopère un minimum, sans quoi elle risquerait d'aller faire un rapport stupide. La coupant dans sa phrase, il lui tendit sa "canne" pour qu'elle l'emporte avec elle :

-"Tenez! Si cela peut vous rassurer, embarquez moi cela! Et ne vous tracassez pas : un vieillard qui a déjà un pied dans la tombe ferait un piètre otage!"

Il regarda ensuite la jeune femme saisir maladroitement l'arme, lui adresser un signe de tête poli avant de se replier. Enfin seuls. Il n'était pas là pour interroger la reine ou discuter avec elle d'affaires importantes, mais il avait quelques interrogations assez précises et particulières pour elle. Des questions qu'il aurait trouvé désagréable de lui poser en présence d'une autre personne. Il se dirigea lentement vers un grand fauteuil près de la fenêtre, s'aidant sur le trajet en s'appuyant au mobilier.

-"Vous m'excuserez, mais il faut que je me pose un brin... Si je veux récupérer suffisamment pour redescendre ses maudites marches avant la fin de la journée."

C'était bien le genre de moments que l'élémentaire détestait. Quand son vieux corps lui rappelait le temps passé. Mais d'un autre coté, il ne serait peut être pas là s'il n'avait pas connu une autre époque.
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Re: [FH] Visite de courtoisie. (PV Eléa)
   [FH] Visite de courtoisie. (PV Eléa) EmptyMar 28 Jan - 14:59

[ Eléa dans toute sa splendeur ! ]

Ils m'avaient encore changé d'endroit. Quelle bande de crétins dégénérés, comme si leurs murs et leur pitoyable annihilateur pouvaient m'empêcher de partir. Je ne restais pas par plaisir ni même parce que soit disant j'étais leur prisonnière mais bel et bien parce que je le souhaitais. Je ne l'avais pas avoué à Jelenna, pas même à qui que ce soit d'ailleurs, mais j'avais d'autres projets et seule ma présence ici pourrait me permettre de les réaliser. Je comptais évidemment mener à bien ma mission et même, aller plus loin. Toutes ces années passées ici m'avaient été profitables, je connaissais quelques petits détails croustillants dont je n'aurais aucun scrupule à me servir le moment venu. Bientôt, mon heure viendrait et, à ce moment là, beaucoup perdraient leur tête ou leur honneur. Comme si cette foutue en avait de l'honneur. Tuer ma mère et mon père était un honneur peut-être ? Il fallait être lâche pour s'en prendre à eux et pas bien courageux pour le faire sous couvert d'une bataille bien rangée. T'en fais pas Liam Clari, ton tour viendra, bien plus tôt que tu ne le penses. Remercie plutôt ma petite sœur que ta femme et ta progéniture vivent encore, si ça n'avait tenu qu'à moi, elles auraient été les premières à passer au fil de l'épée et rien de ce que tu aurais pu me dire n'aurait pu me faire changer d'avis. Même si je sais aujourd'hui que ça aurait été une erreur, une vengeance bien plus vile et stupide que ce que j'envisageais maintenant, je crois quand même que ça m'aurait fait du bien. Enfin, il me suffisait d'attendre, bientôt, tu allais faire l'erreur de trop et je savais que tu étais bien trop prétentieux pour me laisser en vie. Je savais que tu baisserais ta garde. Ça m'embêtait de devoir tuer ce pauvre gamin mais je n'avais pas le choix, son don ne disparaîtrait qu'à sa mort. Tu m'avais tellement pris de toute façon que ce n'était que justice.

Bref, ils m'avaient déplacée. J'étais dans l'école élémentaire qui grouillait de petits morveux plein de fougue et d'énergie. Aucun d'entre eux n'avait osé m'approcher d'ailleurs, ça m'avait bien fait rire. De mémoire, c'était là que la petite Thémis enseignait ou avait suivi ses cours. Je ne m'en rappelais plus vraiment, pour ainsi dire, je n'écoutais le morveux, Aerin, que d'une oreille lorsqu'il racontait sa vie à Jel'. Comme si ça pouvait m'intéresser … D'ailleurs en rentrant, je ne manquerais pas de mettre les choses au point. Ok, il était bien gentil à faire attention à ma famille, à veiller sur eux, mais il n'avait pas intérêt à toucher à ma sœur sinon je l'écorchais vif !! Ouais, je me doutais qu'il ne la regardait pas amoureusement et qu'il avait bien du toucher mais je préférais éviter d'y penser. Mieux valait pour lui que je le considère trop gourd pour ça, surtout s'il tenait à avoir un jour une descendance.

Alors que je ruminais, je sentis une présence se rapprocher. Je ne connaissais pas cette personne, c'était la première chose à laquelle j'avais pensé. Ensuite, je m'attachais à cette étrange présence, visiblement, elle venait pour moi. On frappa à la porte, la bonne blague. Je ne prenais même pas la peine de répondre, préférant rester à la fenêtre et regarder à l'extérieur. Qui que ce soit, il ne m'intéressait pas. Tout ce que j'entendais était sa respiration, laborieuse, comme s'il avait couru un marathon, mais pour autant, je m'en foutais. Ce n'était ni Clari ni son infâme neveu. Il se présenta à moi et j'avais déjà envie de lui dire qu'il m'agaçait mais, vu son âge, je préférais me taire. Je l'observais tandis qu'il demandait à la gamine qui me servait de garde de filer. Elle émit quelques protestations mais je sentais qu'elle était néanmoins ravie de me quitter un peu.

Marcus Tiberius. Aucun souvenir. Je ne savais pas qui c'était mais visiblement, il n'avait pas envie de partir. Super, encore un qui vient me taper la discut' en pensant que j'en ai quelque chose à faire. Mais bon, ma mère m'a appris à rester digne et fière en toute circonstance, sinon, comment aurais-je survécu jusque là ? Je le regarde faire et soupire.


« Vous avez si peu d'élémentaires qu'ils se sont sentis obligés de nommer à leur tête un vieillard ? Quelle bonne blague. »

Je n'avais même pas parlé avec ironie. Juste comme si j'énonçais une vérité tellement évidente que je ne comprenais pas être la seule à la voir. Comme si bien sur. C'était une pique, molle, mais au moins, elle passerait le temps.

« Avant que vous n'ouvriez la bouche, je m'appelle Eléa Ryran Juhel, je suis votre ennemie, vous êtes le mien alors épargnez moi vos 'bienvenue'. »

Je ne supportais pas l'idée qu'il puisse m’appeler « reine ». Aucun Cydien ne méritait que je pose le regard sur lui, pas plus qu'ils ne méritaient de me donner ce titre qui n'était que celui donnée par mes sœurs. Elles étaient les seules dans mon cœur qui pouvaient me donner ce merveilleux titre que je craignais d'avoir perdu à leurs yeux. Muria survivait avec splendeur loin de moi et mes entrailles étaient tordues de douleur à l'idée de vivre si loin, si longtemps. Mais j'avais une mission et en rentrant, je savais que m'attendrait le plus important : les miens. Je n'étais pas une mauvaise reine, juste pas la meilleure. De toute façon, tout le monde savait que Jelenna serait une meilleure dirigeante que moi et si elle refusait de prendre le trône, c'était uniquement parce qu'elle estimait ne pas y avoir droit, ne pas être à la hauteur. Quelle idiotie.

« Que me vaut le plaisir de votre visite ? Je doutes que ma présence dans votre école vous enchante. »

Allez, venons en aux faits, que me veux-tu vieillard ?
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Re: [FH] Visite de courtoisie. (PV Eléa)
   [FH] Visite de courtoisie. (PV Eléa) EmptyMer 29 Jan - 10:08

L'amazone ne cachait pas du tout qu'elle était mécontente de le voir. Marcus comprenait déjà qu'il avait affaire à une jeunette caractérielle... Il flairait ses gens là et pour cause : il n'était guère mieux. Et puis, on ne dirige pas un peuple sans avoir les nerfs qui suivent. Elle lui lança une première pique :

-"Vous avez si peu d'élémentaires qu'ils se sont sentis obligés de nommer à leur tête un vieillard ? Quelle bonne blague." Et elle ne tarda point à poursuivre, comme si sa pique lui semblait insuffisante : "Avant que vous n'ouvriez la bouche, je m'appelle Eléa Ryran Juhel, je suis votre ennemie, vous êtes le mien alors épargnez moi vos 'bienvenue'."

La remarque arracha un fou rire au vieil homme, qui le regretta aussitôt : ses poumons encore encombrés par le rhume qu'il trainait depuis des semaines, il toussa quelque peu avant de se reprendre. Elle n'avait pas tord, d'un certain point de vue. Et il n'était pas là pour la contredire.

-"Et bien enchanté, Eléa Ryran Juhel. Pour répondre à votre question, les élémentaires ne manquent pas... Toutefois, j'allumais un feu en claquant des doigts avant que la plupart des morveux qui se tiennent sous nos pieds ne soient nés. Donc, jusqu'à ce que je perde la boule, le vieillard fera l'affaire à leur tête."


Manifestement, il l'avait énervée en utilisant son titre. Quelle fierté! Mais il n'était pas là pour lui faire ravaler non plus. En fait, elle commençait même à l'amuser. La pauvre fille ne pouvait même pas imaginer la raison de sa venue. Après tout, elle n'était même pas assez vieille pour aller imaginer un truc pareil. Elle l'interpela avant même qu'il ne puisse dériver une seconde dans ses souvenirs. Quel empressement! Qu'avait t'elle de mieux à faire, après tout? A sa place, il aurait profité du moindre "invité"... Mais c'était sans compter sur sa fierté. Plutôt crever que d'apprécier la présence d'un ennemi, comme elle lui avait si bien rappelé.

-"Que me vaut le plaisir de votre visite ? Je doutes que ma présence dans votre école vous enchante."

-"Votre présence m’indiffèrerait si l'on ne me contraignait point à libérer tout un étage pour vous. Si c'était moi qui était fait prisonnier, je croupirais dans un cachot comme tout le monde, même si l'épreuve écourterait de manière assez radicale le peu d'années qu'il me reste à vivre."Bien sûr, la plupart des cités d'Azthia ne seraient peut être pas aussi cruelles avec un vieillard qu'il l'imaginait. Mais ce n'était pas son genre d'être optimiste."Quoi qu'il en soit, je ne viens pas au nom de Cydonia, ni en tant que maître de cette école. La politique m'indiffère autant que les secrets de votre peuple. A vrai dire, j'aurais même préféré avoir sous la main une amazone moins importante, mais ayant quelques décennies de plus que vous... Vous êtes sûrement trop jeune pour répondre à mes questions."

Il marqua une pause pour laisser son temps à son interlocutrice de digérer cela. Il espérait avoir piqué sa curiosité. Il soupira sous son casque à la simple idée des questions qu'il allait lui poser. Toutefois, il voulait savoir. Il devait savoir. Il n'avait pas eut l'occasion d'obtenir une réponse depuis près de soixante et quinze ans... D'un coté, le coté revêche d'Eléa le rassurait : si elle ne savait rien, il était quasi persuadé qu'elle lui répondrait franchement ou en profiterait pour l'envoyer balader gratuitement. C'est ce qu'il aurait fait à sa place.
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   [FH] Visite de courtoisie. (PV Eléa) EmptyMer 29 Jan - 13:41

Je me demandais ce qu'il faisait là. C'était un personnage quelque peu 'étrange', chez moi, on aurait dit qu'il était 'fou' ou 'décalé' mais à Cydonia, sa présence ne me surprenait même pas. C'était seulement dommage de voir que la belle et magnifique Naly avait été remplacée par cette ''chose''. Je ne voyais pas vraiment comment l'appeler autrement. Avec son masque, son allure de vieillard, sa fatigue, l'ensemble était vraiment étrange. Je ne pouvais que me demander ce qu'il me voulait et, en même temps, je m'en foutais. Seuls les Clari m'intéressaient, plus particulièrement un mais qui se faisait trop rare pour pouvoir l'atteindre. Je savais que j'avais plus de chance d'avoir le Zélote de l'intérieur de la cité, quand il pensait que j'étais incapable d'agir et trop faible pour envisager quoi que ce soit. Ce qu'il ne savait pas, c'est que je restais ici de mon plein gré. Comme j'étais entrée la première fois, je pouvais ressortir à ma guise de la cité. Je n'étais ni prisonnière ni même gênée par cette petite peste qui me gardait. Garder était un bien grand mot vu comme elle me craignait.

Je savais mon comportement totalement égoïste. Ma cité se manquait d'avoir une reine digne de ce nom selon certain. Pour ma part, je savais que Jelenna était suffisamment mature, intelligente et douée en politique comme en général pour diriger Muria d'une main de maître. Elle était bien meilleure que moi dans ce rôle, bien meilleure que ne l'avait jamais été Philéa, notre propre mère. La douceur, la justesse de ma petite sœur avaient toujours attiré les foules. Bons ou mauvais, tous reconnaissaient chez cette petite fille quelque chose de mystique. Ils étaient tous attirés par elle et, elle leur rendait amour et bienveillance. Sans doutes la jeune prêtresse était-elle la seule sur cette terre à ne pas chercher pouvoir et hauteur dans la politique. Elle ne vivait que pour son peuple, voilà pourquoi elle était aimée et respectée. La paix irradiait d'elle sans qu'elle n'ai à se forcer. Quoi qu'il en soit, je devais reprendre mon rôle. Ma cité, ma famille, ma fille me manquaient mais je devais avant tout remplir cette foutue mission. Liam Clari ne pouvait pas vivre. Il n'en avait plus le droit depuis qu'il avait trahi jusqu'à sa propre cité pour le pouvoir.

Le vieillard reprit la parole. Je l'avais presque oublié. Pfff quelle perte de temps que de l'écouter. Je pensais que ce que je venais de lui dire aurait suffi à lui faire comprendre que je n'avais pas envie de lui parler mais non, comme tout bon vieillard qui se respecte, il pensait sans doutes que la petite jeunette que j'étais n'avait que du temps à perdre, surtout enfermée que j'étais. Pauvrette que je suis va. Je l'écoutais rire et le jaugeait, ouvrant mon Esprit pour suivre ses réactions. Quitte à perdre mon temps, autant que ce soit à mon avantage. Je n'aimais pas qu'il prononce mon nom, il n'était pas assez digne, mais je fis comme si de rien n'était. « Ryran Juhel », ces noms avaient fait tremblé bien des gens et avaient forcé le respect des autres. Quoi qu'il en soit, ils faisaient partie de moi désormais. J'avais longtemps porté le nom de Juhel avant d'accepter celui de mon père mais maintenant, il était amusant de voir que je ne me serais séparée pour rien au monde de l'un comme de l'autre.


« Vu le niveau de ma geôlière, j'ose à peine imaginer celui des autres. J'ose espérer que vous savez ce que vous faites. »

Bizarrement, j'étais sincère. J'avais vaguement eu l'occasion de voir le niveau de quelques uns de mes gardes à l’œuvre et autant dire que c'était pitoyable. Ou alors, ils se prenaient tellement la tête pour m'impressionner qu'ils en devenaient stupides. Quoi qu'il en soit, je ne craignais pas leurs attaques, je savais que mes Sœurs étaient beaucoup mieux entraînées ! Bon, ceci étant dit, j'avoue que j'aurais préféré être auprès d'elles plutôt qu'ici. D'ailleurs, ce serait bien qu'il se décide à partir parce que Jelenna n'allait pas tarder à me parler …

Il continua de parler. Je savais que ce qu'il disait était faux. Pour avoir parlé avec Thémis Clari, je savais que l'étage qui était le mien était celui réservé aux invités de marque. Je supposais qu'il m'estimait trop gâtée et pas suffisamment importante pour en bénéficier. L'idée me fit sourire mais je ne relevais pas. Qu'il pense ce qu'il voulait, je n'en avait cure. Que je mérite ou non l'endroit, il m'avait été réservé et point final. Si je commençais à m'abaisser à tout cela, on était pas sortis de l'auberge.


« Vous pouvez venir au nom de qui vous voulez, cela ne m'intéresse guère, en revanche, je me doutes que vous n'avez pas fait tous ces efforts pour me dire que je suis trop jeune pour je ne sais quoi alors cessez de me faire perdre mon temps et posez votre question au lieu de tourner autour du pot. »

Qu'il pose sa question, que je lui réponde et basta. Je sentais qu'il attendait quelque chose de moi, je sentais également qu'il cherchait à se jouer de moi pour tirer des réponses. J'avais comme l'impression qu'il voulait connaître l'impossible. La seule chose dont je pouvais être sure dans tout ça était d'être face à quelqu'un de malin, d'intelligent et bourré d'expérience. Ça tombait bien, cela faisait longtemps que je n'avais pas eu d'adversaire à ma taille ! Peut être qu'il serait un bon amusement finalement … mais pas trop long, je craignais de ne plus avoir assez d'énergie pour parler à Jelenna par la suite. Je posais sur lui un regard calme, posé et emprunt de fierté.
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   [FH] Visite de courtoisie. (PV Eléa) EmptyJeu 30 Jan - 9:38

Bien entendu, la réponse de la reine ne se fit pas attendre. Elle répondait au tac au tac. Marcus aimait les gens comme cela. Il n'aimait pas non plus tourner autours du pot. Toutefois, elle l'y avait gentiment invité avec ses piques et remarques acérées. Et il avait tenu à être clair avec elle.

-"Vous pouvez venir au nom de qui vous voulez, cela ne m'intéresse guère, en revanche, je me doutes que vous n'avez pas fait tous ces efforts pour me dire que je suis trop jeune pour je ne sais quoi alors cessez de me faire perdre mon temps et posez votre question au lieu de tourner autour du pot."

Il sourit sous son casque en repensant à sa précédente remarque. Peut être n'était t'il pas si "indigne" de l’appeler Reine que cela. Mais bon, d'un coté, il n'en restait pas moins un homme... Il se leva péniblement pour farfouiller dans sa veste. Il en tira deux plaques de marbre fin qu'il alla poser sur la table.

-"En fait... Je vais aussi vous demander un service. Pour le jour ou vous regagnerez Muria."
Il marqua une pause, désignant d'un signe de main les plaques avant de se retourner vers elle. "Voyez vous, je suis le fils d'une amazone... Et j'avais un ami. Un ami très cher, fils d'une amazone également. Les... Circonstances... Ont voulu que nous soyons séparés de nos mères et de nos sœurs peu avant nos dix ans. Sa mère se nommait Hilia Tulius et la mienne Venessia Tiberim."

Il s'écarta pour qu'elle puisse regarder les plaques de marbre si elle le désirait. Marcus n'avait pas eut la gorge aussi serrée, le cœur aussi gros depuis des années. L'exode féminin qui avait privé Cydonia de la plupart de ses femmes par le passé. Ce même événement qui avait affaibli la cité au point que les Astorgs en profitent pour passer à l'offensive. Tout cela avait finalement conduit deux amis à s'entre-déchirer lors de la nuit de la Grande Trahison il y a maintenant soixante cinq ans. C'était cette même nuit que Harald Tulius était "devenu" Marcus Tiberim. Il avait tué son ami, volé son identité... Mais pour cela, il savait que le vrai Marcus ne lui en voudrait pas : Harald avait gagné... Le droit de vivre et de porter un fardeau et avoir mauvaise conscience toute sa vie.

Quoi qu'il en soit, il savait que son ami avait été aussi bouleversé que lui de perdre sa mère : tout comme lui, il aurait voulu pouvoir l'honorer, la revoir ou dans le pire des cas, pleurer sur sa tombe. Mais même cela, s'était impossible! Le mieux qu'il puisse faire c'était cela : espérer que la Reine ait suffisamment pitié de lui pour respecter son désir de rendre hommage à sa mère qui devait avoir passé l'arme à gauche depuis le temps. Sur les plaques, il avait fait inscrire "Ton fils qui pense à toi." Au dos, il avait fait graver en plus petit leurs noms respectifs et ceux de leur mères, pour que la Reine n'ait pas à mémoriser quatre noms afin de retrouver (ou vraisemblablement, faire retrouver, il n'espérait quand même pas qu'elle s'acquitte en personne d'une telle tâche) les tombes correspondantes. Il soupira et reprit :


-"Mes questions... Elles sont simples, même s'il est probable que vous n'en sachiez rien... Si elles étaient encore en vie, elles auraient près de cent dix ans! Vous n’étiez peut être même pas née quand elles nous ont quittés. J'aurais juste voulu savoir quel genre de vies ont connues nos mères après avoir quitté Cydonia. Les premières Amazones ont t'elle souffert, le temps de s'adapter? Navré de vous importuner avec de telles questions... Mais l'on n'a point l'honneur de converser avec une amazone tous les jours."


Il toussa, chancela quelque peu et se dirigea vers le fauteuil pour s'y laisser retomber. Il fallait vraiment qu'il aille consulter un médecin. Oui, il irait de ce pas dès que cet entretien serait terminé. Mais d'abord, il devait entendre ce que l'Eléa avait à lui répondre, espérant sincèrement cette fois ci qu'elle ne serait pas assez vache pour l'envoyer bouler.
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   [FH] Visite de courtoisie. (PV Eléa) EmptyDim 2 Fév - 11:31

Je me demandais vraiment ce qu'il me voulait. Pourquoi dans cette ville personne n'était capable de me foutre la paix plus d'une heure ? Ils avaient peur de quoi ? Que je m'enfuis ? Ouais, pas faux, c'était pas l'envie qui m'en manquait en tout cas mais j'avais encore trop à faire ici pour me permettre cette folie. Pas que ma cité me manque pas mais c'était aussi mon devoir de reine que de veiller à ce que tout soit réglé avant mon retour. Pour l'instant, il restaient deux-trois détails encore gênants. Un en particulier qui, outre être un assassin, ne permettrait pas à Thémis de vivre en paix. Je me foutais d'elle, pour être sincère, mais elle avait aidé ma sœur lorsqu'elle était prisonnière d'Azael, maître Jiven l'estimait également beaucoup et visiblement, elle n'était pas aussi obtus que tous ces crétins de Cydiens et de Zélotes. Si je ne l'avais que rarement rencontrée, je me devais cependant de faire en sorte que son retour soit le plus doux possible. Elle était emprisonnée par ma faute et, d'après Jel', avait accepté sa condition sans broncher. Bref, si son sort m'importait, je ne pouvais pas y être insensible. J'avais bouleversé sa vie autant que son abruti de cousin en avait fait pour moi. Enfin bon, quoi qu'il en soit, le vieux était là et il ne comptait pas partir avant que j'ai répondu à ses questions. Allez vas-y, pose-les qu'on en finisse.

C'était plus facile du temps où je n'étais encore que « la princesse héritière », au moins, à cette époque, je pouvais envoyer balader les gens sans me soucier de l'image que je renvoyais. Ça m'avait valu une réputation magnifique d'ailleurs ! Mais bon, j'étais reine, les cartes avaient changé. Je représentait la cité et j'entendais encore ma mère me dire de toujours peser mes mots, de toujours réfléchir aux conséquences de mes actes. Tu parles, si je pouvais, j'enverrais tout ça balader, sur ce point comme sur beaucoup d'autres, Jelenna était bien plus douée que moi pour le rôle de souveraine. Sage, prévoyante et altruiste, des qualités que je n'avais pas envie d'avoir. J'étais l'esprit libre et sauvage là où elle était le bel oiseau en cage, docile et aimant. J'étais l'aînée, je devais veiller sur elle et c'était pour cela que j'avais accepté la charge de devenir reine, pour rien d'autre. J'aurais brûlé Muria pour Jel' ou pour ma famille.

Je le regardais se déplacer péniblement. Il m'aurait presque fait mal au cœur si j'avais été capable d'une telle émotion aujourd'hui encore. Je détestais cette cité au point d'en haïr ses habitants également. C'était puérile, mais le Joyau méritait-il vraiment son nom quand on voyait tous les meurtres qu'il laissait impuni ? Il déposa deux plaques de marbre fin sur la table. J'y jetais un coup d’œil par curiosité plus qu'autre chose mais ne comprenais pas pour autant où il voulait en venir.

« Le jour où je regagnerai Muria » ah ah, mon pauvre, si tu savais.
Ce jour est pour bientôt alors profite bien ! Fils d'une Amazone. Ok, vu son âge, elle devait être morte. Elle devait même sans doutes avoir fait partie du premier exode non ? J'écoutais sans comprendre où il voulait en venir. Ouais c'était bien joli de me raconter son histoire mais d'une, j'étais bien trop jeune, de deux, ces noms ne me disaient rien et de trois, qu'est ce que ça pouvait lui faire ? Il devait bien se douter non qu'elles étaient mortes ? Malgré tout, j'écoutais et j'enregistrais quand même ce qu'il avait à me dire sans vraiment savoir pourquoi. Dans ma tête, ses sentiments se déversèrent, d'une sincérité déroutante. Il me faisait quoi là ? Je sentais un amour filial et plus encore, des sentiments mêlés qui n'étaient que trop sincères. Pourquoi m'en préoccuper ? Après tout, quelqu'un s'était-il préoccupé du mal que nous ferait la mort de nos deux parents ? Et pourtant, ma colère ne parvenait pas à vaincre les sentiments de mon interlocuteur qui s'insinuaient en moi. Je détestais perdre … Mais il avait gagné. Je ferais ce qu'il voulait, si c'était dans la mesure du possible.

D'un geste lent, je prenais les plaques avec plus de délicatesse que pour mes propres affaires. Je comprenais sa peine. C'était idiot, rageant, mais je le comprenais sans doutes mieux que quiconque. Il reprit la parole tandis que je regardais les plaques d'un air absent, cherchant dans ma mémoire pour savoir si ces noms avaient une quelconque résonance. Rien. Je ne connaissais pas ces noms. Je ne connaissais pas tout le monde en même temps et un rapide coup d’œil dans les archives de la cité me permettrait de savoir qui elles étaient. Raaaah c'était rageant et pourtant, pourtant, je n'arrivais pas à lui en vouloir. Ces sentiments étaient trop sincères, trop « violents » pour être ignorés. Je détestais cette idée. Je l'écoutais et, soudain, fut envahie de pitié pour lui. L'exode avait été violent pour ceux qui étaient restés en arrière autant que pour les futures Amazones. Son état me faisait mal au cœur.

Non. C'était l'ennemi. Qu'il crève.
Ouais, mais à bien y réfléchir … Foutus sentiments. Foutus enseignements. Jacen, même mort, il fallait que tes enseignements demeurent. Raaaah.


« Ces noms ne me disent rien mais je ne connais pas toutes les Amazones de ma cité. » je marquais une pause avant de reposer les plaques et de lui faire face, soupirant, je poursuivais « N'allez pas croire que j'ai quelque chose à faire de vos sentiments mais mon père ne me pardonnerait pas de laisser quelqu'un dans l'ignorance quand je connais les réponses. Ma sœur non plus, je suis sure que dès qu'elle apprendra cette histoire, elle voudra vous aider ... » et c'était le pire, devoir avouer ça, au moins mon père pourrait être fier de moi ah ah « Je ne vais pas vous mentir, ça a été difficile. Si votre mère a fait partie du premier exode, elle a connu la vie à la dure, mais elle a aussi jouit de la liberté, la vraie, celle que Cydonia n'aurait jamais pu lui offrir si elle était restée. De toutes celles qui ont sacrifié leur vie d'avant, aucune n'est repartie. Notre première reine était folle, mais je crois que malgré tout, les femmes qui avaient choisi Muria n'ont jamais manqué de rien. » je marquais une pause « Ma mère a tout abandonné pour suivre son destin, je crois que beaucoup de femmes ont vu en Muria la promesse d'un lendemain sans entrave. La vie n'y est pas plus facile, mais elle y est plus libre. Votre mère a certainement du regretter, elle a certainement du souffrir de la distance qui la séparait de vous mais je pense qu'elle a choisi de rester parce que Muria est notre cité, celle où chaque femme est égale à sa voisine. Elle avait participé à sa construction, elle a donc vu quels symboles s'y cachaient. »

Il valait mieux que je me taise. J'en avais peut être un peu trop dit, je m'étais peut être laissée allée. Peu importait, au moins, il avait sa répondre. Pourtant, il me faisait tellement pitié. Nous ne pensions jamais à ceux que l'on laissait derrière nous. Ma mère avait souffert des mensonges comme de l'absence de Jacen à ses côtés. Le pouvoir, l'envie, tout avait joué dans sa soif de liberté mais elle avait aussi toujours regretté d'avoir quitté son époux. Les femmes qui venaient à Muria ne regrettaient jamais leur choix, car elles n'auraient jamais voulu reprendre le cours de leur vie d'avant, mais elles regrettaient souvent ceux qu'elles laissaient en arrière. La chose la plus dure était certainement cela, plus que les conditions de vie des premières Amazones. En soupirant, je l'observais. Il faisait clairement peine à voir le pauvre … D'un ton mi-figue mi-raisin, je lui demandais :

« Votre toux, qu'en disent vos médecins ? »

Mouais, je sais, étonnant que je fasse preuve d'altruisme mais si pour une fois j'essayais tiens ?

« Pourquoi vouloir savoir ça après tout ce temps ? »

La curiosité venait de me faire poser une question vraiment … étrange. Peu importait, c'était pas mal aussi de parler à quelqu'un d'autre qu'à un gardien.
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Re: [FH] Visite de courtoisie. (PV Eléa)
   [FH] Visite de courtoisie. (PV Eléa) EmptyMar 4 Fév - 10:52

Eléa n'avait finalement rien à lui apprendre. Quand il avait constaté l'âge de la reine, il n'y comptait pas trop de toute manière. Il était assez intelligent et logique pour avoir compris que les premières Amazones avaient du en baver. Au moins, elles ne semblaient pas avoir connues de gros problème, outre le fait de devoir vivre "à la dure". Marcus trouvait les amazones admirables : passer de la vie de mère au foyer, pour la plupart, à celle d'artisan, maçon, forgeron... Car oui, il avait bien du falloir qu'elles se recyclent pour exercer les métiers de leurs anciens maris, si elles voulaient vivre sous un toit. Et certaines étaient parties avec des gosses, en plus. Certains hommes ne s'en seraient pas aussi bien sortis en pleine nature. Toutefois, il comprenait bien ce qu'elle voulait lui dire :

-"Je comprends ce que vous voulez dire. J'avais presque dix ans à cette époque et je n'ai pas tout comprit tout de suite... Mais au final, après de longues réflexions et beaucoup de temps, j'ai compris que les femmes à cette époque avaient bien eut raison de réclamer plus de droits." Il marqua une pause. "Et mes longues années à enseigner, étudier les éléments et voir des élèves des deux sexes évoluer n'ont fait que me conforter sur cette idée : il n'y a pas de sexe fort! Et je ne dis pas cela pour vous amadouer."

Bien. Il avait fait ce qu'il devait faire. Plus besoin de faire supporter à la reine sa présence. Plus qu'à la remercier correctement pour les plaques et aller affronter les escaliers. Mince... Il devait aussi attendre que cette foutue garde revienne. D'un coté, c'est lui qui l'avait chassé : il ne pouvait s'en prendre qu'à lui même. Il jeta un œil en direction de la porte quand, à sa grande surprise, la reine lui posa cette question :

-"Votre toux, qu'en disent vos médecins ?"

Sa toux... C'est vrai qu'il devrait se prendre en main. Il devait avoir l'air misérable pour qu'elle le prenne en pitié. Toutefois, quel changement d'attitude. Ou alors, elle ne l'avait tout simplement pas cru quand il disait ne pas venir pour des affaires de politique ou autre. Il ne pouvait que la comprendre : ils devaient lui donner l'impression d'être un animal de cirque.

-"Ils n'en disent rien : et pour cause, je n'en ai encore consulté aucun..."
Ce qui était vrai. Pour l'heure, il se contentait d'essayer de se soigner via des infusions et autres saletés. "Ma servante, Himiko, est allée me chercher des herbes... Mais au vu de leur efficacité je crois que je vais devoir me faire une raison et aller consulter un médecin."

Il avait l'impression qu'une charge lui tombait sur le dos à cette simple idée. Mais il devait se soigner, s'il ne voulait pas que cette toux dégénère en quelque chose de très fâcheux.

"Pourquoi vouloir savoir ça après tout ce temps ?"

Encore une question inattendue : d'ailleurs, la reine elle-même semblait un peu surprise de l'avoir posée. Mais si au final elle voulait papoter, il n'avait strictement rien contre. D'un coté, il était normal que son intérêt pour sa mère perdue il y a plus de soixante et dix ans l'intrigue. Il réfléchit un peu à la question avant de tenter une réponse :

-"Quand nous sommes entrés au Monastère, un an après l'exode, mon ami était strictement dans le même cas de figure que moi. Ensemble, on a passé notre adolescence à faire des plans, comploter comme des gamins en se jurant qu'un jour, une fois devenus adultes, on arriverait à retrouver nos mères. A les revoir au moins une fois, dans des conditions moins déplorables que celles ou elles nous ont quittés."
Il sourit sous son casque en se souvenant de leurs plans immatures et forcément voués à l'échec. "Un rêve de gosses, un rêve idiot, mais qui nous a permit de nous raccrocher au souvenir de nos mères."

Il soupira en se souvenant de la suite. Ils n'avaient jamais eut l'occasion de ne serais ce que tenter de mettre à exécution leur rêve. A cause de la guerre.

-"Mais le destin en a décidé autrement. Après l'Exode, Cydonia était faible... Vous connaissez l'histoire. Ce fut une période particulièrement difficile et cruelle, surtout pour les Zélotes." Il se tut quelques instants, au souvenir de la scène douloureuse, des derniers mots du véritable Marcus. "A la fin de la guerre, j'étais déjà proche des trente ans. J'étais alors plutôt dans l'optique de me reconstruire et de ne pas devenir fou que de revenir sur un rêve de gosse. Quoi qu'il en soit, je n'ai jamais oublié ma mère. Et de toute ma vie, je n'ai eu qu'une seule et unique occasion de tenter d'en avoir des nouvelles. Quand cette occasion s'est retrouvée dans cette cage dorée ou nous parlons, je me devais de la saisir. Et je sais que mon ami aurait voulu que je le fasse pour lui... Tout comme j'aurais voulu qu'il le fasse pour moi si nos rôles avaient été inversés."

D'un coté, leurs rôles avaient réellement été inversés, au sens littéral du terme...
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Re: [FH] Visite de courtoisie. (PV Eléa)
   [FH] Visite de courtoisie. (PV Eléa) EmptyLun 10 Fév - 2:46

Je me demandais sincèrement à quoi tout cela rimait. Après tout, il devait bien se douter que, si j'avais les informations, je ne pourrais pas les lui donner si facilement et puis même, même si j'avais pu avoir ces informations … Franchement, j'avais une tronche à avoir quatre vingt ans ? Ma mère aurait su lui répondre. Philéa connaissait par cœur toutes les Amazones de sa cité, qu'elles fussent vivantes ou mortes. Pour ma part, je n'avais été formée que sporadiquement à l'art de la politique et au travail subtil de diriger une cité. Non pas que ma mère ai eut envie de m'évincer, bien loin de là, mais je m'en foutais tellement que je ne suivais que d'une oreille distraite les cours qu'on voulait bien me donner. J'étais douée pour me battre, pour la tactique militaire, pas pour le beau parler de ces abrutis de politiciens. Quoi qu'il en soit, j'avais au moins appris à parler Cydien et Astorg, ce qui me permettait de m'en sortir à peu près partout et mon expérience au Tribunat m'avait appris énormément question politique et relations tordues entre « grands » de ce monde. Ma mère était ensuite partie trop tôt pour tout ce qui concernait réellement Muria. Heureusement, j'avais Jelenna, beaucoup plus assidue que j'avais pu l'être, et j'avais également le Conseil. Être reine s'apprenait sur le tas, c'est que maman nous disait souvent mais je crois aussi qu'elle aurait pu m'apprendre beaucoup plus si j'avais bien voulu lui prêter une oreille attentive. Bref, quoi qu'il en soit, je me demandais vraiment ce qu'il espérait de moi. Prisonnière, loin de mes petits papiers, tu parles que je me souvenais des premières Sœurs qui avaient fondé notre cité. Elles étaient toutes mortes, la plupart exécutées par Nessah d'ailleurs, mais ça, il valait mieux éviter de le lui raconter. J'aurais pu remarquez, ça aurait été drôle, mais ce vieux ne m'avait rien fait. Une lueur de lucidité ou de gentillesse … on pouvait dire ça comme ça oui.

Sa réflexion me fit sourire. Le « sexe fort », encore une idée débile de ces braves hommes pour nous cantonner au rôle de procréatrice bienveillante. Combien de femmes tenaient des armes, prête à donner leur vie pour défendre leurs patries et leurs familles là où les hommes se saoulaient toutes les nuits ? Bon d'accord, j'étais de parti pris certes mais je ne pouvais pas m'empêcher de penser pour autant que les hommes ne voyaient en nous que ce qui les arrangeaient. Beaucoup de femmes n'oseraient jamais prendre les armes ou se retourner contre un système pourtant injuste et archaïque mais la poignée qui se lèveraient contre ce fichu système serait celle des plus braves et des plus valeureuses. Muria était l'exemple même que nous n'étions pas un sexe faible bon qu'à engendrer la descendance de ces messieurs.


« Les femmes qui sont parties à cette époque, comme toutes celles qui ont suivi, ont toujours dû se séparer de ce qu'elles avaient de plus précieux, leur famille, mais plus encore, leur sécurité, et l'assurance de vivre au chaud et dans de bonnes conditions. Toutes ont abandonné cette sécurité pour aller vers l'inconnu, accrochées à une promesse. Croyez-moi, elles ont certainement beaucoup plus souffert du regard de leurs enfants que du reste. J'ai détesté ma mère des années durant pour m'avoir menti au sujet de notre départ, il est fort probable que ce fusse le cas pour beaucoup de mes Sœurs. »

J'avais maudit mon père toute mon enfance, persuadée qu'ils nous avaient abandonnées et pourtant, quand j'avais enfin pu mettre la main dessus pour le tuer, ce n'était que mensonges et calomnies qui sortaient de sa bouche. La vérité avait été dure à comprendre, à percevoir et à assimiler. Ma mère avait menti, laissant à demi-mort son époux pour me prendre sous son bras et filer vers son destin princier. Je n'avais réussi à lui pardonner qu'en donnant la vie à mon tour et en voyant grandir Aedan. Le mensonge faisait partie de nos vies, il était protecteur et salvateur même s'il faisait mal. Philéa avait souffert tellement d'années à nous mentir que j'avais fini par comprendre qu'il n'y avait pas de bonnes ou mauvaises solutions. Sur le coup, elle avait pris la décision qui s'imposait à elle, ni plus ni moins. Changeant de sujet, j'ajoutais :

« Le sexe fort ou le sexe faible, tout ça, ce ne sont que des conneries … Muria en est la preuve vivante. Seules les convictions qu'on a détermine notre valeur. Celui qui meurt pour sa patrie, homme ou femme, a bien plus de valeur à mes yeux que le lâche qui fuit, arme à la main. »

J'avais toujours détesté ceux qui prenaient les armes pour le style et s'enfuyait à la première erreur, au premier affrontement. Gladiatrice de nombreuses années, je les haïssais et n'hésitais pas à m'amuser avec eux pour leur apprendre le courage. Je ne supportais pas cette vantardise dans les yeux de ceux qui pensaient tout savoir, tout faire et qui finalement se recroquevillaient, prêt à sacrifier leur voisin pour avoir la vie sauve. Prêt au pire pour survivre. Homme ou femme, ils ne méritaient pas de vivre, du moins, pas à mes côtés.

La réflexion du vieillard me surprit. Vu l'état de sa toux, clairement, il devait être suicidaire. Des herbes ? Il pouvait les fumer si ça lui chantait mais rien qu'à l'entendre, il était clairement malade au point que ces saletés ne serviraient plus à rien. A son âge, se permettre ce genre d'extravagance était clairement du suicide. Mon père avait été un grand soigneur, s'il m'avait appris de nombreuses techniques, il m'avait surtout enseigné à reconnaître certaines maladies. Une chance, sans être la meilleure, loin de là, j'étais tout de même assez douée pour savoir que sa mauvaise toux cachait sans doutes bien pire. Pas qu'il me faisait pitié, mais j'avais ce qu'on appelle un sens du professionnalisme sur ce point que mon père m'avait transmis durant des années. Ou avait essayé en tout cas de me transmettre.


« Ne croyez pas que je veuille interférer dans votre façon d'agir, mais votre comportement est quelque peu suicidaire. A votre âge, une maladie bénigne peut devenir mortelle, ce ne sont pas vos plantes qui vous soignerons. Dommage que votre meilleur médecin soit prisonnière. »

Celle-là, j'avais pas pu m'empêcher de la prononcer. Thémis Clari avait soigné mon petit frère de son infirmité, du moins en grande partie. Je ne pouvais que l'en remercier et, à mes yeux, elle avait bien plus de valeur que n'importe qui pour cela. Elle était donc la meilleure, bien loin devant Jacen qui pourtant, faisait des petits miracles à son niveau.

« Plus sérieusement, vous devriez consulter. »

Ce n'était pas un ordre, seulement un conseil. Sa vie ne m'importait guère. Qu'il crève ou qu'il vive, cela ne changerait rien, sauf s'il pouvait contaminer ce Liam Clari pour qu'il y passe à son tour. Ouais non, et ma justice dans tout ça ? J'aurais fait tout ça pour que le Zélote meurt d'une simple toux ? A d'autres. L'image me fit sourire néanmoins. Je sentis que quelque chose prenait un tournant dans notre conversation. Ses sentiments étaient troubles mais je parvenais à voir qu'il avait envie de rester, discuter un peu. Bouarf, finalement, il n'était pas si casse pied. Il passait le temps et j'aurais au moins quelque chose de plus intéressant à raconter à Jelenna quand elle me contacterait aujourd'hui. J'écoutais avec attention ce qu'il me disait, intriguée que j'étais malgré moi de connaître son histoire et ses raisons.

Ok. Je pouvais comprendre la situation.


« La Grande Trahison ne vous a pas aidé en effet mais il est à croire que la trahison coule dans les veines des Zélotes vu les récents événements. Une chance que Storghein soit gouverné par des enfants. »

Il n'y avait pas vraiment de haine dans ce que je venais de dire, juste une constatation … je pensais réellement que les Zélotes n'étaient que des traîtres. Par deux fois dans l'histoire, ils avaient trahi, tentant d'assouvir leurs désirs de pouvoir et de domination. Je ne pouvais pas croire qu'on les protège à ce point.

« Je n'ai jamais compris la fascination de votre cité pour ces assassins. Par deux fois, les Zélotes ont trahi, par deux fois, ils ont été pardonnés. Comment parler d'une élite quand on voit le sang qu'ils ont sur leurs mains ? Ce Liam Clari a traîné votre cité dans la boue et tous ici lui vouent presque un culte, à commencer par votre Consul qui le protège au péril de la vie de sa fille. Enfin, je suppose que je ne peux pas comprendre et que cela ne me concerne pas. Une fois mort, Liam Clari ne sera plus un problème. »

J'avais parlé à voix haute, énonçant mes pensées du moment. Ce n'était pas nouveau que j'en voulais à la vie du directeur du Monastère et mes questions étaient sincères. Comment protéger un ordre si destructeur ? Je ne parvenais pas à comprendre. Storghein, Silmarie, Tamawa, toutes les cités se demandaient quand la justice serait enfin rendue pour les événements passés. Les Zélotes avaient été dissout une première fois par punition, pourquoi cette fois-ci, rien n'avait été fait ? L'incompréhension et l'injustice avaient été les causes de ma perte et aujourd'hui encore, même si je comprenais que j'avais fait une erreur en me fiant à Elle, je ne parvenais pas à accepter la situation.

« Soyez rassuré, cette cage ne sera bientôt plus la mienne. »

Un ton sans appel. Je ne restais que pour terminer ce que j'avais commencé. Il y avait bien longtemps que j'aurais pu m'enfuir, surtout vu les gamins qui me servaient de gardiens. Des morveux à peine capable de se servir d'une arme. Certes annihilateur pour la gamine, mais pas très maligne et encore moins douée pour se servir de son épée. Sans parler que j'aurais pu demander l'aide de notre assassin royal. Nous avions déjà réussi à nous introduire à Cydonia par le passé, pourquoi pas aujourd'hui encore ?

« Il m'est possible de savoir qui étaient vos mères, mais pour autant, je ne pense pas que ce soit une bonne idée. Vos mères ont fait leur choix, elles ont vécu leurs vies et l'histoire doit en rester là. Vouloir la vérité n'apporte bien souvent que peine et souffrance. Quoi qu'il en soit, vous me parliez d'une sœur non ? Je peux peut être savoir si elle a eu une descendance ou si elle est encore en vie si cela vous intéresse. »

Toute vérité n'était pas bonne à dire mais peu importait, je pouvais lui révéler certaines choses, au moins sur les défuntes même si je n'en voyais pas l'intérêt vu qu'elles n'avaient jamais cherché à les recontacter, et sur sa sœur. Après, il devrait partir, pas question qu'il en apprenne trop non plus.
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   [FH] Visite de courtoisie. (PV Eléa) EmptyLun 3 Mar - 9:04

Marcus ne manqua pas d'être amusé par les conseils de l'Amazone. Elle avait raison... D'ailleurs, il aurait consulté depuis longtemps s'il avait eut une santé plus fragile. En effet, le vieil élémentaire n'était pas vraiment tombé malade depuis des années. Une prouesse à son âge, il devait en être conscient et s'en rappeler.

-"Vous n'avez pas tord. Je comptais de toute manière aller voir un médecin sous peu... Je n'ai pas été malade depuis des années, je pensais que cela allait passer, comme d'habitude, mais c'est probablement un peu plus tenace que cela."


Après son histoire, il attendit impatiemment les réflexions de la reine. Il était curieux. Simplement curieux de savoir ce qu'elle en penserait, comment elle allait réagir. Après tout, peu d'Amazones avaient eut le loisir de rencontrer une personne qui avait connu une telle séparation, voyant leurs mères et leurs sœurs disparaitre pour Muria.

-"La Grande Trahison ne vous a pas aidé en effet mais il est à croire que la trahison coule dans les veines des Zélotes vu les récents événements. Une chance que Storghein soit gouverné par des enfants."

Il sourit sous son casque. Il était pourtant très bien placé pour comprendre les Zélotes. Après tout, il avait fait partie des "traîtres" la première fois. Il laissa l'amazone poursuivre sur sa lancée, avant de lui répondre :

-"Je n'ai jamais compris la fascination de votre cité pour ces assassins. Par deux fois, les Zélotes ont trahi, par deux fois, ils ont été pardonnés. Comment parler d'une élite quand on voit le sang qu'ils ont sur leurs mains ? Ce Liam Clari a traîné votre cité dans la boue et tous ici lui vouent presque un culte, à commencer par votre Consul qui le protège au péril de la vie de sa fille. Enfin, je suppose que je ne peux pas comprendre et que cela ne me concerne pas. Une fois mort, Liam Clari ne sera plus un problème."

-"J'étais au loin, sur le continent Jinmen, quand Liam Clari a pris cette décision. Aussi, j'ai probablement raté plus d'un détail dans cette affaire. Mais cette décision était celle d'un homme, pas de tout le Monastère. Certains ont peut être approuvé son choix... D'autres, dont moi, l'en auraient peut être empêchè s'ils avaient su : ce genre d'actes n'a aucun intérêt, sinon créer des conflits." Il marqua une pause dans son raisonnement, à la recherche d'un exemple. Il en trouva un, et fut déjà amusé avant même de l'énoncer à la reine : "Si l'on suit ce genre de raisonnements... Admettons que vous portiez une adoration pour les framboises... Devrais je en déduire que tout le peuple des Amazones ne mange que des framboises?"

Toutefois, il n'avait exprimé son avis que sur une seule des deux trahisons des Zélotes. Qui plus est, elle se fourrait un doigt dans l'oeil si elle imaginait que les mages guerriers étaient adorés par les Cydiens. Il s'agissait d'une position avantageuse, mais une part non négligeable de la population ne pouvaient supporter les Zélotes... S'il n'y avait pas autant de conflits, dans des temps bien plus calmes et cléments, le Monastère pourrait se faire des soucis. Bref, il se devait de redresser la barre :

-"Quand à la première Trahison... Pour moi, elle fut en grande partie engendrée par le désir d'en finir avec la guerre. La guerre... Cela n'apporte rien de bon, surtout sur la durée. Tout peut y arriver, tout y est possible. Assassinat, trahisons, fourberies, coups d'états... Des faits qui provoqueraient des émeutes en temps de paix, peuvent être vus comme un exploit en temps de guerre."


Il savait qu'il avait raison. Les conflits génèrent des situations absurdes. En temps normal, un assassin est jeté en prison ou exécuté... Pendant une guerre, on récompense les individus tuant un maximum de monde. Marcus avait donné, était profondément dégouté par tout cela depuis que sa lame avait percé le cœur de son ami.

-"Soyez rassuré, cette cage ne sera bientôt plus la mienne."

Intéressant. Elle lui paraissait pourtant trop intelligente pour sous entendre une tentative d'évasion. Ou alors, elle avait beaucoup trop confiance en elle. Quoi qu'il en soit, cela n'était pas tombé dans l'oreille d'un sourd : il prendrait les dispositions nécessaires... Pas pour sur-protéger la Reine, il s'en moquait au final, mais plutôt pour s'assurer que cela ne soit pas la panique dans l'école s'il devait s'y passer quelque chose. Au moins, on ne pourrait pas l'accuser de n'avoir rien fait... Car, c'était actuellement la stricte vérité, il n'avait strictement rien fait pour prévenir une tentative d'évasion de l'Amazone.

Il ferait en sorte, en donnant les instructions aux concernés, que les élémentaires n'étant pas capables de se battre restent bien dans leurs chambrées si cela tournait au vinaigre. Si un commando devait débarquer dans l'école pour libérer la Reine, ils n'auraient affaire qu'aux élémentaires les plus à même de gérer de telles situations, ainsi que les plus puissants. Il ne voulait pas voir des cadavres d'étudiants alignés dans la cour...


-"Il m'est possible de savoir qui étaient vos mères, mais pour autant, je ne pense pas que ce soit une bonne idée. Vos mères ont fait leur choix, elles ont vécu leurs vies et l'histoire doit en rester là. Vouloir la vérité n'apporte bien souvent que peine et souffrance. Quoi qu'il en soit, vous me parliez d'une sœur non ? Je peux peut être savoir si elle a eu une descendance ou si elle est encore en vie si cela vous intéresse."

Il devait avouer que cela l’intéressait un minimum, même s'il ne parlaient pas là de sa véritable sœur. Mais, bien sûr, il n'allait pas chercher à la rencontrer ou quelque chose du genre... Qui plus est, il savait que cette sœur était bien plus jeune que lui.

-"Il ne doit pas y avoir beaucoup de Tiberims à Muria. Ma mère et ma sœur, Nefeti, étaient les seules. Elle était si petite quand elle est partie qu'elle ne doit même pas savoir que j'existe, si ma mère ne lui a pas parlé de moi. Le destin nous a définitivement séparés, il se peut même qu'une sinistre blague me place face à ma famille à l'avenir, ce n'est donc peut être pas une bonne idée, oui... Si vous pouviez savoir s'ils n'ont pas connu une vie trop douloureuse, cela serait déjà bien. En savoir plus n'apporterait rien à personne et ne changera pas le passé."

Oui, cela ne changerait pas le passé, les conflits, trahisons et autres saletés de ce monde. Il se demandait s'il trouverait un jour un moyen de mettre un terme à toute cette mouise. Pas avant des années, des décennies même. Nul n'y parviendrait jamais : même si un homme particulièrement génial arrivait à rapprocher le monde de la paix... La Mort l'aurait saisit avant qu'il ne concrétise son œuvre.

Il devait vraiment trouver une solution pour gagner du temps... Beaucoup plus de temps.




[HRP] Voilouu! Navré pour le retard ! S'il y a des erreurs au niveau de l'historique, pourras tu me les indiquer, que j'édite avant ta réponse s'il te plais? ^^ [/HRP]
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Re: [FH] Visite de courtoisie. (PV Eléa)
   [FH] Visite de courtoisie. (PV Eléa) EmptyVen 7 Mar - 3:48

[ Zeup, j'ai rien vu de choquant Wink ]

Je ne savais même pas pourquoi je m'obstinais à lui répondre. Ce vieux était un ennemi, malgré son âge, il représentait tout ce que je détestais, sa cité, ces élémentaires qui se prenaient pour les dieux du nouveau monde et ses origines. Cydien, je détestais ce mot désormais, bien que j'en fus une un jour. Pourquoi voulait-il savoir tout cela et plus encore, pourquoi je lui répondais comme une grosse gourde ? J'étais énervée contre moi-même et ce, même si j'affichais un regard impassible et une expression neutre. Je ne comprenais pas pourquoi j'accédais à sa demande alors que franchement, je n'y avais aucun intérêt et en prime, je perdais mon temps. Les hommes comme lui étaient tous les mêmes, ils pensaient pouvoir tout obtenir sous prétexte qu'ils avaient une prisonnière sous la main. En même temps, je me montrais plutôt coopérative et de mon plein gré en prime ! Il était malade. Dans tous les sens du terme. Il souffrait le martyr mais ne prenait pas la peine de se faire soigner, moi j'appelais ça un masochiste mais lui semblait le prendre à la rigolade. En même temps, une ennemie qui conseille d'aller se faire soigner … c'était vraiment pitoyable. Je ne comprenais pas pourquoi j'en arrivais à m'inquiéter pour un inconnu qui représentait tout ce que je haïssais le plus.

Je perdais mon temps, voilà ce que j'aurais du me dire. Mais pourtant, j'avais envie de connaître sa réaction, de savoir ce qu'il aurait à dire pour sa défense. Cydonia était une cité de traîtres, par deux fois déjà ils avaient tenté de trahir leurs alliances. Par deux fois, ils y avaient beaucoup perdus. Je ne comprenais pas pourquoi ils s'obstinaient à croire qu'ils étaient au dessus du commun des mortels, pensaient-ils vraiment que les peuples d'Azthia les laisseraient agir à leur guise en bafouant toutes les règles pré-établies ? Je me demandais qu'elle était la position du vieil homme concernant la trahison de Liam Clari. Cet enfoiré n'avait pas hésité à verser le sang des innocents et pour quelle raison je vous prie ? Reprendre une cité neutre qui ne se laisserait jamais aller à l'influence des uns ou des autres ? Non. Il avait agi par vengeance, il avait agit uniquement pour tuer la Reine Amazone et inscrire son nom dans l'histoire. Détruire une famille entière ne lui avait pas donné le moindre remord, savoir que des enfants ne verraient plus leurs deux parents ne l'avait pas ému, il s'était contenté d'assassiner froidement la plus grande dame que ce monde ai jamais connu, celle qui, de sa cité cachée, avait fait trembler les murs du Joyau plus d'une fois. Je détestais cet homme mais plus encore, je détestais ce qu'il représentait. Cette avidité dans son regard, cette froideur qui démontraient qu'il n'en avait rien à faire des conséquences, qu'il se savait protégé par son statut et par son oncle. Peu importait le temps que cela me prendrait, mais je n'aurais de cesse que de vouloir le punir. Si je détestais Cydonia, je savais cependant que le peuple n'avait rien à voir avec les agissements d'un seul homme. Ce fou devait être banni, sans quoi, il n'apporterait que le malheur aux siens. A bien des égards, j'avais eu l'impression de voir la folie meurtrière de Nessa la première fois que j'avais croisé son regard. Mon interlocuteur reprit la parole, coupant court à mes pensées qui, il fallait bien l'avouer, s'étaient un peu éparpillées. Sa remarque me fit sourire bien malgré moi. Évidemment qu'il ne fallait pas tous les mettre dans le même panier mais je devais quand même constater que la plupart des gens ici détestait mon peuple et qui plus est, que beaucoup des jeunes apprentis que j'avais croisé soutenaient leur Directeur. Certains par peur, d'autres par ferveur. Mais je devais bien l'avouer, il avait raison c'était évident.


« La plupart des apprentis soutiennent votre Zélote, si les vieilles générations sont conscientes de son crime, la jeune elle, y voit un symbole de bravoure. Votre Consul est le premier coupable, il n'aurait jamais du laisser un tel homme agir à sa guise. Nous avions un pacte avec lui, il l'a trahi. En faisant cela, il a condamné son peuple. Jamais une Amazone ne portera la main sur un Cydien, car le peuple n'est pas responsable des agissements de ses dirigeants, mais sachez que tout le monde considère Cydonia comme la cité traîtresse et il ne pourra plus jamais en être autrement. Vos troupes ont attaqué la plus vieille cité neutre, assassiné un co-directeur du Temple et une Reine Amazone, rompu leurs accords et pour quelles raisons ? Le pouvoir. Jamais mon peuple ne pourra plus avoir confiance en Cydonia. Cela n'a rien à voir avec les framboises, je ne condamne pas un peuple, votre Consul et votre Zélote l'ont fait pour moi. »

Je ne tolérerais jamais qu'une de mes Sœurs puisse porter la main sur un Cydien, pas plus qu'elle ne le ferait sur un Astorg, un Almer ou un Elfe. Cependant, si nous étions capables de concevoir que les Cydiens n'avaient rien à voir dans tout cela et que, malheureusement, beaucoup de soldats avaient simplement suivi les ordres, nous étions aussi capables de comprendre que plus personne ne pourrait faire confiance à ce peuple avant longtemps. Les trahisons laissaient des marques que la raison ne pouvait pas ignorer. Comment faire confiance à un peuple dont les dirigeants ne valaient rien ? En agissant comme ils l'avaient fait, Anatoli, Liam et tous les autres avaient condamné bien gentiment leur peuple. Ce n'était plus mon problème désormais, je ne cherchais que la justice qui aurait du m'être donnée.

« Les batailles font toujours des perdants, le peuple assume les conséquences d'une poignée de fous qui se prend pour le maître du monde. Il en a toujours été ainsi. Voyez l'image que mes Sœurs ont dans votre cité, nous n'avons pourtant jamais torturé qui que ce soit mais nous sommes ici considérées comme des traîtresses et des sanguinaires. »

Les gens faisaient d'une banalité une généralité, c'était la triste vérité mais pour autant, cela me concernait-il ? Les Amazones avaient mauvaise image à Cydonia ou à Erathia chez les Almers, tout comme les Elfes étaient détesté des Almers, les Astorgs ne pouvaient pas encadrer les Cydiens. Les vieilles querelles étaient entretenues par ce genre de raisonnements et si la plupart ne les partageaient pas forcément, seule la majorité active comptait. Les enfants absorbaient la haine de leurs parents, les histoires stupides sur les combats passés et l'image du démon se formait dans leur jeune esprit. Voilà comment on entretenait les conflits. Qui étais-je pour l'en empêcher ? Je ne condamnais pas le peuple Cydien, je m'en foutais à vrai dire, mais j'aurais ma vengeance. Le peuple verrait en moi ce qu'il voudrait bien voir, là n'était pas mon problème. Quand à moi, je continuais de penser que chacun avait une part de responsabilité. Un soldat n'avait pas l'obligation de suivre le mouvement, c'était parce que les hommes ne pensaient jamais par eux mêmes que les Amazones avaient déserté les cités.

« Et c'est bien le problème. Les jeunes générations s'abreuvent de ces contes et pensent qu'elles trouveront le salut et la gloire dans la guerre. La guerre est une vaste fumisterie, elle n'apporte que sang et cendre. Ma mère détestait la guerre et je partage cet avis, j'ai vu bien assez de guerre malgré mon jeune âge pour comprendre que rien de bon n'en ressort. »

La guerre m'avait tout pris. Mon fiancé dans un premier temps, mes parents ensuite et maintenant, ma liberté. Alors je savais que le prix à payer était trop lourd, qu'il n'y avait aucune gloire à enterrer les siens quand d'autres fêtaient la victoire. La guerre n'amenait rien de bon …

Il reprit la parole, consciente qu'il avait changé de sujet et revenait à ses préoccupations initiales, je soupirais. Parler de tous ces événements avaient réveillé en moi l'envie d'en finir. Il était temps que je m'en aille, que je retrouve la liberté et que je rentre chez moi. Ma fille, ma famille et ma cité m'attendaient et si je devais revenir avec la tête de Liam Clari, je devais avouer le faire plus pour moi que pour elle. Je savais déjà comment m'y prendre. Il ne restait plus qu'à attendre le bon moment et je savais qu'il arriverait. Je devais rentrer, ce sentiment s'imposait à moi. Je me concentrais sur ce qu'il me disait, cherchant à trouver dans ma mémoire si ce nom me disait quelque chose. Ce n'était pas le cas mais je savais où trouver la réponse.


« Je tâcherai de savoir. C'est vrai que remuer le passé n'est pas toujours bon, il n'y a qu'à voir dans quelle situation je me suis mise. Une fois rentrée chez moi, je vous ferez parvenir les réponses à vos questions, sauf si ma fille en décide autrement, je ne suis pas certaine que se retrouver orpheline si longtemps l'aura séduite au point de me pardonner. Mais comme vous le disiez si bien, la guerre n'apporte rien de bon, elle ne prend que le meilleur. »

Sur ce, je le regardais. Certaines de ses pensées me parvenaient sans que je les comprenne, mais il était vieux, peut être se perdait-il lui-même dans ses pensées … Allez savoir. Il semblait attendre quelque chose avec impatience mais je ne comprenais pas quoi. Que pouvait-il espérer dans cette situation ? Je ne savais pas du tout ce que ce vieux bonhomme avait en tête, peu importait, de toute façon. S'il n'avait plus d'autres questions, il était à peu près certain que notre entrevu allait prendre fin. Quoi que, à mon tour j'avais quelques questions à lui poser.

« Vous avez été séparé de votre mère, je pense que vous êtes à même de comprendre le sentiment d'abandon que l'on peut éprouver dans ce cas. Il y a dans ma cité une femme qui attend désespérément qu'on vienne la libérer et cette femme n'a par ma faute que très peu de nouvelles de ses enfants. Sauriez-vous me dire si les enfants de Thémis Clari vont bien ? Je crois savoir qu'ils sont élémentaires. »

J'avais de la peine pour la jeune femme. Par ma faute, elle avait du accepter son statut de prisonnière. Par ma faute encore, elle avait du être séparée de ses enfants pourtant si jeune. Je me doutais que le petit crétin qui suivait ma sœur comme son ombre devait prendre de leurs nouvelles mais je me sentais responsable de sa situation. Si je pouvais lui faire parvenir des nouvelles extérieures, plus fraîches, je m'en sentirais un peu moins coupable. Finalement, sa situation dépendait grandement de la mienne et je n'avais pas encore trouvé la solution sur ce qu'elle deviendrait une fois que je serais rentrée à la maison. Devais-je la tuer ? Devais-je la relâcher ? Ou la garder prisonnière ? Je ne savais pas encore et il faudrait bientôt que je me décide. En attendant, tout ce que je pouvais faire pour celle grâce à qui ma vie était maintenue, c'était de lui donner des nouvelles de ceux qu'elle avait du abandonner derrière elle.
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Marcus
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   [FH] Visite de courtoisie. (PV Eléa) EmptyMer 12 Mar - 14:22

Marcus était ravi d'entendre les opinions de la Reine vis à vis de la guerre. Au moins, l'un des dirigeants de cette époque y était opposé. Bien sûr, il n'espérait pas qu'elle soit pacifique non plus... Mais si elle devait lever une armée et la mener sur les fronts, au moins le ferait elle en connaissance de cause. Toutefois, l'entendre blâmer les jeunes générations le désola : elle l'avait avoué elle même, elle avait connu la guerre bien jeune. Mais elle n'était pas la seule. Lui aussi avait connu la guerre très tôt. Lui aussi, avait fini par se rendre compte qu'il n'en ressortait jamais rien de bon. Mais pour se forger un avis sur les conflits, il faut les subir, les connaître, y participer... Mais aussi y survivre. Et c'était justement le rôle des survivants que d'enseigner aux jeunes générations l'abomination que représente la guerre. Hélas, Marcus avait depuis longtemps comprit qu'il fallait connaître ce mal suprême pour le comprendre réellement. Ainsi, les même erreurs seront toujours répétées, générations après générations. Ainsi était fait le monde, mais aussi et surtout l'être humain.

« Je tâcherai de savoir. C'est vrai que remuer le passé n'est pas toujours bon, il n'y a qu'à voir dans quelle situation je me suis mise. Une fois rentrée chez moi, je vous ferez parvenir les réponses à vos questions, sauf si ma fille en décide autrement, je ne suis pas certaine que se retrouver orpheline si longtemps l'aura séduite au point de me pardonner. Mais comme vous le disiez si bien, la guerre n'apporte rien de bon, elle ne prend que le meilleur. »

Après quoi la Reine posa son regard sur Marcus, comme si elle essayait de percevoir son regard, deviner ce qu'il pense... Pourtant, entre sa capuche et son masque, il était certain qu'elle devait avoir bien du mal à percevoir son regard. Quelle attitude étrange... Ou peut être pas si étrange que cela. L’élémentaire se leva et se plaça devant l'une des fenêtres. Il prit soin de choisir une fenêtre donnant sur une vue que la Reine ne partageait pas avec lui.

-"Merci beaucoup... Bien d'autres dirigeants m'auraient simplement envoyés paître, à votre place. Vous avez bon fond : au vu de votre position, ne laissez jamais les conflits ternir cela. J'espère vivre assez longtemps pour partir dans un monde en paix... Si les personnes comme vous perdent leur bon sens et la raison, il se peut même que les antiquités comme moi voient le peu de temps qu'il leur reste raccourcit."

C'était peut être une pensée machiste, mais amusante pour Marcus. Il avait toujours considéré les femmes comme particulièrement curieuses. Avoir adopté Himiko ne faisait que le conforter sur ce point de vue. Il se demandait si la reine se ferait prendre dans un piège aussi absurde. L'imaginer foncer droit dedans était une pensée amusante. Tant mieux. Qu'il s'amuse... Aussi, il fut un peu surprit par les questions de l'amazone :

« Vous avez été séparé de votre mère, je pense que vous êtes à même de comprendre le sentiment d'abandon que l'on peut éprouver dans ce cas. Il y a dans ma cité une femme qui attend désespérément qu'on vienne la libérer et cette femme n'a par ma faute que très peu de nouvelles de ses enfants. Sauriez-vous me dire si les enfants de Thémis Clari vont bien ? Je crois savoir qu'ils sont élémentaires. »

Il était normal qu'elle cherche à savoir. Voyons... Il revoyait facilement la bouille du jeune mais pas celle de la gamine. Une rousse, il s'en souvenait, mais qu'il n'avait pas vu depuis longtemps. Elle avait du changer, depuis. Une chose sûre, il n'aurait pas de réponses précises à lui apporter. Toutefois, il pouvait sans mal obtenir des réponses bien plus détaillées.

-"S'ils allaient mal, je le saurais forcément... Cela ferait partie des fameuses rumeurs que je me dois d'entendre en tant que directeur de cette école. Mais je dois l'avouer, je ne me suis pas particulièrement intéressé à leurs cas. Le petit est bien élémentaire, mais encore trop jeune pour avoir affaire au vilain directeur sinistre que je suis. La petite était déjà devenue une Zélote quand je suis revenu de mon voyage. Mais j'aurais sans mal des réponses plus précises, que je vous ferais parvenir dès que je les aurais."


Il s'était tourné vers elle pour lui formuler cette réponse. Il était temps de placer l'appât. Il se retourna à nouveau vers la fenêtre et regarda dehors... Ou il y avait le froid, ce foutu froid qui l'avait rendu malade. S'il y avait bien quelque chose qui pouvait bien l'énerver en ce moment, c'était bien le mauvais temps, cette saison qui rendait le moindre réveil douloureux et désagréable pour ses vieux os. En même temps, il repassa en mémoire quelques visages de personnes qu'il avait toujours détesté. Un soupir et il tâcha de calmer ses nerfs, respirant profondément.

Plus qu'à voir si l'Amazone allait se faire avoir...

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   [FH] Visite de courtoisie. (PV Eléa) EmptyVen 14 Mar - 11:00

Tandis que nous discutions, je ne pouvais pas m'empêcher de repenser à ma mère. Dans une telle situation, qu'aurait-elle fait ? Qu'aurait-elle dit à cet homme étrange et si vieux qu'il semblait connaître tout de ce monde. Je me souvenais qu'enfant, j'avais toujours été impressionnée par la prestance de ma mère, par cette allure naturelle qui émanait d'elle, par le fait que, quoi qu'il se passe, elle était une reine, une de celle qui ne se laisserait jamais fer, y compris menacée par la lame d'une épée. Je ne pouvais m'empêcher de penser que dans une même situation, Anatoli Clari aurait risqué la vie de sa propre fille pour en finir avec Philéa. Je savais que je ne devais ma vie sauve entre autre qu'au fait que j'étais moins connue pour mes talents de diplomates et ma main de fer que ma mère. Philéa était une grande reine, c'était mot pour mot ce que le Consul avait dit lors de notre première rencontre après ces tristes événements et j'avais senti en lui qu'il doutait que je sois à la hauteur. Fort heureusement, j'aurais bientôt l'occasion de le lui prouver. Pour l'heure, je me demandais comment ma prédécesseur s'en serait sortie. J'étais quasiment sure et certaine qu'elle aurait usé de ses charmes et de ses talents naturels pour quitter cette prison et même, qu'elle n'y aurait jamais mis les pieds. C'était presque certain ! Je me plaisais à croire cependant que je restais là par choix plus que par obligation. Philéa aurait fait les bons choix, si elle avait été encore en vie, elle aurait sûrement trouvé les bons mots et obtenu réparation sans même risquer sa vie ou celle d'une Amazone. Je n'étais encore qu'une enfant comme elle se prêtait si souvent à me le dire avec son sourire. J'aurais sourit si on m'en avait laissé l'occasion mais la situation actuelle ne s'y prêtait pas vraiment. Je ne voulais pas que le vieil homme croit quoi que ce soit qui me fasse du tord. Finalement, il n'était pas si désagréable. J'étais même sûre que ma mère aurait apprécié parlementer avec lui et disserter pendant des heures sur la guerre, les événements passés et à venir.

Pour moi, m'ouvrir ainsi à lui concernant la guerre n'était rien. Je ne faisais qu'énoncer des vérités que tout le monde aurait du comprendre. La guerre n'apportait rien de bon, jamais. La cendre et le sang ne pouvaient établir une paix durable. Les vengeances, les haines ancestrales et les vieilles querelles du passé refaisaient toujours surface un jour ou l'autre. J'avais vu et vaincu quatre Cavaliers, j'avais participé à plus de quatre grandes batailles … et pour quoi ? Pour plus de sang. Plus de terre. Plus de pouvoirs. Les cités s'entre-déchiraient pour toutes ces raisons sans même se soucier de leur peuple. Philéa pesait toujours le pour et le contre avant d'accepter une bataille bien rangée,et je savais que j'en ferais de même une fois rentrée auprès des miens mais qu'en serait-il des suivants ? Je voyais déjà dans les réflexions de Jelenna sur mes jeunes sœurs à quel point elles voulaient goûter à la guerre, à la vengeance et au sang. Elles n'étaient que des gamines et pourtant, elles pensaient déjà que la guerre était le meilleur moyen de se montrer au monde et d'obtenir ce que l'on voulait. Nos générations futures étaient déjà corrompues, comme si le vice de la violence était inscrit dans nos gènes. Je n'étais pas une pacifiste, loin de là, je voyais dans mon arme ma meilleure et plus fidèle amie, mais j'estimais devoir m'en servir uniquement pour ce qui me paraissait juste. Perdue dans mes réflexions, je vis mon interlocuteur se diriger vers l'une des fenêtres des lieux. Je dois avouer que je ne passais que peu de temps à essayer de discuter avec ma charmante compagnie journalière mais je trouvais son comportement un peu étrange. Mettant cela sur le fait qu'il n'était qu'un vieil homme sans doutes proche de la sénilité, je me contentais d'attendre la suite.

Suite qui me fit sourire. J'avais « bon fond » ? Je ne pensais pas mériter ce compliment. Il ne me connaissait pas suffisamment pour savoir que toute ma vie, j'avais voulu tuer mon père pour m'avoir abandonnée, j'en avais voulu à ma mère en apprenant la vérité, j'aurais brûlé Azthia tout entier, y compris ma propre cité pour sauver Jelenna, j'aurais vendu mes Sœurs pour sauver Philéa … J'avais causé la perte de beaucoup de femmes, de mon propre fiancé, de ma fille quelque part également. Je n'avais pas bon fond, depuis longtemps, je le savais.


« Les autres dirigeants ne sont pas dans ma situation. Quant au reste … Jelenna est une personne bien, vous seriez saisi de la différence entre nous. Je n'hésiterais pas à brûler chaque âme de cette cité si c'était pour sauver ma vie alors qu'elle penserait avant tout à la survie du plus grand nombre plutôt qu'à la sienne. »

Le reste de sa remarque me surprenait. Il était vieux, le monde était voué au chaos et il espérait quoi ? La paix ? Quelle bonne blague. Même moi je me doutais que ce n'était que pure vanité et illusion que d'espérer un semblant de paix dans ce monde.

« Puisque vous n'en avez plus pour longtemps, à quoi bon vous préoccuper de la paix ou de la guerre ? Vous n'aurez visiblement aucun rôle dans l'une comme dans l'autre. »

J'étais curieuse de comprendre son raisonnement. A son âge, je pouvais comprendre qu'il préfère partir dans un monde de paix mais à quoi bon ? On espérait tous cela pour nos enfants mais ce n'était pas lui, ce vieux bonhomme, qui allait changer le monde si ? Quant à croire que ce serait les gens comme moi … autant dire qu'il se mettait le doigt dans l’œil.

« Au risque de vous décevoir, seule ma cité m'importe, que les autres cités se déchirent, cela ne me regarde plus. »

Je ne voulais plus prendre part aux combats qui n'étaient pas les miens. Si j'avais soutenu Kriisten et Eloween, je ne soutiendrais plus ni l'une ni l'autre dans leurs combats respectifs, quand bien même me supplieraient-elles. Je savais que la rejeton de Kriisten était dans une position délicate mais pour autant, son alliance avec Muria aurait du la conduire à attaquer Cydonia pour me libérer. Une fois sortie, j'aurais l'occasion d'aller voir la petite Lystra pour lui rappeler la teneur de ses engagements.

« J'aurais pu plonger Azthia tout entier dans une guerre au nom de ma justice, cela vous paraît-il vraiment sage ? Je ne suis ni avisée, ni raisonnable, seulement passionnée. Fort heureusement, ces quelques années parmi vous m'auront appris beaucoup de choses. »

Je le vis réfléchir, sans doutes se demandait-il pourquoi j'avais demandé des nouvelles des deux gamins Clari. C'était légitime mais de mon côté, je ne pouvais pas laisser leur mère sans rien lui dire. Elle penserait que j'étais vraiment horrible, ce qui n'était pas si loin de la vérité. Je vis qu'il se tournait vers moi et, comme à l'accoutumée, je soutenais son regard, ou ce qu'il devait en être vu que j'avais du mal à le voir à travers son masque. Je fus déçue de ce qu'il me présentait. Des bribes d'informations sans intérêt qui ne satisferaient pas Thémis Clari. A croire que tout le monde dans cette cité se foutait de sa situation. Sans être une princesse, elle était une citoyenne à part entière, une bonne élémentaire et un sacré bout de femme. Je l'avais admiré et détesté tout à la fois lors de notre première rencontre pour ces raisons. Je souriais en apprenant que la gamine était devenue Zélote, peut être que Jelenna me l'avait dit, je ne m'en souvenais plus mais j'aimais assez l'idée.

« Espérons qu'elle soit meilleure Zélote que son cousin. » lâchais-je avec froideur « La première fois que j'ai rencontré leur mère, elle s'était rendue à Erathia pour vérifier que ma sœur cadette était encore en vie. Je l'ai admiré et détesté dès cet instant. Pour tout vous avouer, je crois que votre cité ne mérite pas une femme comme elle. »

Je me demandais pourquoi il restait si évasif, croyait-il que j'en voulais à ses enfants ?

« Vous ne pouvez vraiment pas m'en dire plus, quel dommage, moi qui pensais que nous étions presque sur un pied d'égalité. »

Je sentais qu'il cherchait à cacher quelque chose, qu'il semblait … perturbé ? Je n'aurais pas vraiment su le dire en réalité. Il attendait quelque chose de moi mais je ne parvenais pas à trouver quoi. L'Esprit ne m'était pas d'une grande utilité décidément … Je le sentais s'énerver intérieurement sans comprendre pourquoi. Agacée, je finissais par soupirer.

« Je vous dérange peut-être ? »

J'avais parlé d'un ton plus cassant que voulu, en réalité, je me demandais ce qui pouvait le mettre autant en colère et j'étais fatiguée de ses non-dit. J'avais l'impression que sa colère était forte, comme un grondement sourd, mais presque voulu aussi. Elle me laissait une sensation étrange, comme un arrière goût. Je sentais une pression dans mon Esprit parce que je n'arrivais pas à démêler ces sentiments. Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas ressenti cela. Quoi qu'il en soit, j'avais vraiment l'impression qu'un capharnaüm vivait dans ma tête. Par précaution, je fermais mon Esprit. Ça m'embêtait un peu, j'attendais ma petite sœur mais j'en avais marre du yoyo émotionnel qu'il m'imposait.

[ Si je n'ai pas assez avancé ou autre, n'hésite pas à m'envoyer un MP Wink]
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