Mon maître avait été malade récemment, et je m'étais hâtée d'aller lui chercher un remède. J'avais ainsi dis à l'herboriste qu'il me fallait quelque chose contre la toux, ce qu'il m'avait fourni. J'ai beau être curieuse et instruite, le domaine des soins m'est en revanche complètement inconnu. Je l'avais donc remercié, et m'étais pressée d'aller les prodiguer à Marcus. Sauf que rien ne s'était arrangé, c'était d'ailleurs le contraire. Sa toux était devenue plus grasse, il peinait des fois à respirer. Je m'inquiétait. Alors quand j'ai su que c'était en partie de ma faute, parce que je n'avais pas été capable de lui fournir les médicaments nécessaire, je fus pris d'une grande lassitude... J'avais l'impression d'avoir échoué dans la tache qu'il m'avait confié.

L'opportunité de me racheter m'avait été alors été proposée, il me suffisait de rencontrer le médecin qui avait véritablement soigné Maître Tiberim. D'après ce dernier, il voulait me conseiller, et m'apprendre à éviter d'empoisonner mon maître. Je m'empressais donc de me porter à sa rencontre. C'était à ce qu'on disait un jeune homme du nom de Kelt, fils d'un médecin, il était doué, et avait un don pour tout ce qui touchait aux plantes. Je le soupçonnais pour cela de maîtriser la nature. J'aurais pu demander à notre cocher de m'y emmener, mais sa plaisance me déplaisait, et toutes les avances qu'il me faisait et la manière qu'il avait de me parler m’énervait, je ne parvenais pas encore à le supporter. Ce fut donc à pied que je me rendis chez Kelt. Je toquais à sa porte, et il m'ouvrit, m'invitant ainsi à me présenter :

"Bonjour, je suis Himiko, la servante de Maître Tiberim, Vous souhaitiez me rencontrer ? "

Il était plutôt grand, bien bâtit, ses cheveux et ses yeux étaient tout deux d'un noir sombre, lesquels s'accordaient avec ses vêtements, dans les même tons. Je le dévisageait quelques instants, puis baissait le regard, un peu intimidée. Confuse, je m'en voulais toujours d'avoir échouée, et devoir rencontrer celui qui avait réparé mon erreur était pour moi gênant, j'avais honte.

La journée était encore plutôt fraîche lorsque je sortis dans la jardin pour aller dans mon antre d'herboriste comme disait mon père. Je devais préparer de nombreux onguents et autres potions diverses et variées pour mon père. Ces derniers temps, alors que le temps s'adoucissait, les accidents domestiques semblaient de plus en plus présent. Du paysans qui se coupe avec sa faux, au menuisier qui se plante quelque chose dans la main. Il y avait toujours une catastrophe à déploré. Heureusement, pour moi, je commençais à m'habituer à ce genre de chose. Je n'étais pas très douillet comme garçon, j'avais vu des choses bien plus horrible que ces quelques bobos. Aussi je pris tranquillement mon temps pour aller faire tout cela. J'aimais beaucoup travaillé en matinée. Réveillé toujours aux aurores, je ne voyais pas pourquoi je devrais rester dans mon lit à flemmarder alors que j'avais des tas de choses à faire. Entre un entraînement au bâton pour ne pas perdre la main, m’entraîner encore à la manipulation de la nature ainsi qu'à celle de l'eau que je commençais un peu mieux à comprendre, je n'avais pas réellement le temps pour quoi que ce soit d'autre si ce n'était préparer ce dont nous allions voir besoin pour les consultations. Ce matin là, je commençais donc par ravitailler notre stock. Puis après une bonne heure, je partis courir un peu. En rentrant, je finis par faire des exercices au bâtons et bien entendu ensuite je me mis rapidement aux différentes manipulations.

Parfois, j'avais réellement l'impression de ne pas avoir beaucoup de temps. Pas assez en vérité, comme si chaque fois que je faisais quelque chose je n'arrivais pas à avancer. J'étais bien entendu conscient que je ne pouvais pas tout faire en une journée et c'était bien pour cela que je me levais si tôt et puis bon, ayant vécu dans la rue, je n'avais jamais beaucoup dormi. Trop habitué à ne dormir que d'un œil et faire attention à tout ce qu'il se passait autour de moi. J'avais appris il y a bien longtemps à ne jamais trop dormir pour éviter de perdre le peu d'affaire que j'avais. Il était donc normal que désormais je ne sois plus capable de dormir trop longtemps. Quand je repensais à ce qu'il s'était passé durant toute ces années, ces trois années ou j'avais dû me gérer tout seul, ou j'avais dû grandir rapidement pour éviter tout souci, mon esprit s'assombrissait quelque peu. Des années de souffrance, des années de galère pour finalement arriver à ce résultat. Je n'étais même pas certains parfois d'être réellement fait pour ce métier, mais en vérité je savais une chose, je voulais me donner les moyens de le faire, de devenir quelqu'un sur qui on pourrait compter. Je rentrais donc tranquillement, prenant une douche et changeant mes affaires quelque peu poisseuses et finalement, après un bon petit déjeuner je rejoignis mon père.

« Salut papa. J'ai refais notre stock de plante et d'onguent, je t'ai tout mis dans l'armoire bu bureau. »

« Merci mon grand, tu peux aller à la réception s'il te plaît ? Je crois qu'on ne va pas avoir trop de monde aujourd'hui ça m'a l'air bien calme. »

Et effectivement, arrivé près de la réception je ne vis que deux personnes qui attendaient. Tant mieux, cela nous ferait du bien d'être un peu tranquille surtout que ces derniers jours on n'avait pas réellement arrêter de bosser comme des dingues. J'étais donc tranquillement assis entrain de remplir les différents dossier des patients pour tout mettre à jour lorsqu'une jeune femme entra dans la pièce. Je la regardais tranquillement et finalement après quelques secondes seulement, elle se présenta. Ainsi donc il s'agissait de la servante du directeur de l'école. Je la laissais terminer sa phrase et sourit au fait qu'elle dise que je voulais la rencontrer, ce n'était pas tout à fait cela, mais bon soit.

« Je me nomme Kelt. Ce n'est pas que j'avais envie de vous rencontrer, mais plutôt vous prodiguer des conseils. »

Je me levais tranquillement, rangeant les dossiers.

« Venez, suivez moi. »

Je partis vers la maison ou je l'installais tranquillement sur une chaise.

« Vous voulez quelque chose à boire ? »

Je partis préparer des gâteaux en attendant qu'elle me dise ce qu'elle voulait boire ou non.

La médecine était un domaine que j'appréhendais. Très complexe, il nécessitait une parfaite connaissances des moyens de guérisons et du corps humain pour pouvoir être efficace. Dans le cas contraire, cela pouvait produire un effet inverse à celui voulu. Cette aspect, qui fait de l'erreur un cas absolument inenvisageable, me faisait un peu peur. J'avais ainsi toujours préférée me référer à un connaisseur, et n'avait jusqu'alors jamais eue aucun soucis. Jusqu'à ce jour, où les soins prodigués par un herboriste s'étaient avérés mauvais, et peut-être même dangereux pour la santé de mon maître. Depuis, je songeais sérieusement à apprendre quelques petites chose qui pourraient m'aider à ne pas refaire une pareille erreur. Rien que de pouvoir reconnaître les plantes médicinales pouvait être bien. Toutefois, depuis que j'avais rencontrée Marcus, j'avais découvert la magie. Et j'avais apprécier sentir couler en moi cette énergie. Pouvoir soigner par ce même biais me tentais aussi. L'un n'empêche pas l'autre bien sûr, mais il y a tant de chose différentes que je souhaiterais apprendre ! Je devrais surement choisir l'un où l'autre, si je veux un jour pouvoir aussi apprendre les autres compétences qui m'intéressent.
J'étais encore entrain de réfléchir à tout cela lorsque Kelt me salua à sont tour. Sa voix était suave, un eu grave, mais pas trop. Ce devait être un... ténor, je crois, si mes souvenirs sont bon. Mon oncle avait un bouquin abordant le chant, et la représentation en général. Je l'avais lu de long en large, passionnée par tout les artifices qui existaient pour se mettre en valeur. Ainsi, il m'invita à le suivre, ce que je fis sans attendre, lui emboîtant le pas d'une allure légère. Je m'asseyais sur la chaise qu'il m'indiquai, et lui répondais, d'un ton hésitant. Il était déjà reparti, disparaissant derrière une porte, vers une salle qui sentait la bonne odeur de nourriture. Non pas que quelqu'un préparait un repas, c'était juste que, comme je cuisine souvent, je reconnais immédiatement "l'odeur" d'une cuisine. Il reste toujours quelques senteurs de la dernière préparation qui parfument la pièce. Enfin bref, je disais donc, que je lui avais répondu en hésitant, alors qu'il partais vers cette possible cuisine.

« Euh... un thé oui, pourquoi pas. Merci. »

Il revint alors, les bras chargés de petits gâteaux forts appétissants. Il les posa sur la table basse qui se trouvait devant moi. Étonnée, je ne manquais pas de lui en faire part. Je n'avais pas l'habitude d'être reçue ainsi.

« Il ne fallait pas, vraiment. Vous me prenez par les sentiments ! »

Repensant alors au pourquoi de notre rencontre, j'étais impatiente d'entendre ses conseils. La médecine était un domaine vraiment passionnant, et tellement utile. Chaque fois que j'étais malade, ou que je m'étais blessée, j'étais contrainte de demander les services de quelqu'un. Ce n’était pas toujours évident de trouver une personne compétente, et souvent, ce n'était pas donné. Ils savaient qu'ils étaient peu, et en profitaient. C'était frustrant. Et tellement égoïste de leur part ! Après, bien sûr, il y avait de bonne âmes qui cherchaient surtout à exercer leur métiers, et pour lesquelles la fortune n'était pas primordiale, mais cela restait tout de même rare. Alors pouvoir se soigner soi-même était un talent, une chance, que j'aurais aimée, et que je souhaite encore avoir.

« Comment avez vous procédé pour guérir Mr Tiberim ? »

Je la regardais tranquillement et lorsqu'elle me répondit du thé, je partis chercher les différentes boites de thé. Ces infusions étaient faites par mes soins. Je n'étais pas aussi doué que quelqu'un qui en avait fait son métier, mais comme je connaissais les plantes sur le bout des doigts, je me permettais de faire moi même mes mélanges. D'ailleurs mon père les adorait sauf le dernier que j'avais fait. Forcément il était destiné à soigner les problèmes respiratoires et donc à ne pas être bu. Lui avait décidé de le boire, le goût en avait été atroce. Je n'avais pas pu m'empêcher de rigoler en voyant cela, mais j'avais tout de même pris le temps de lui dire que cette infusion était une invention et qu'il ne fallait pas la boire mais la mettre dans un bol bien bien chaud et mettre une serviette sur sa tête puis mettre son nez au dessus du bol en rabaissant la serviette pour que la personne puisse faire rentrer les effluves par le nez et ainsi dégager le nez et les poumons. Il avait alors comprit pourquoi le goût était pitoyable. Je revins donc tranquillement avec une théière fumante d'eau. Deux tasses ainsi que deux boules à thé pour mettre les feuilles de thé dedans et laissez la personne infuser comme elle le souhaite. Je déposais tranquillement mes biens et repartis chercher les boites de thé que j'avais totalement oublié de l'autre côté. Une fois tout cela ramené, je finis par m'assoier et entendre sa remarque sur les gâteaux.

« J'aime beaucoup cuisiner. D'ailleurs à la maison, c'est moi qui m'occupe de tout ça. Les petits gâteaux mon père en raffole alors j'essaye d'inventer de nouveaux goût qui me permettrait de m'améliorer et de voir ce que ça donne aussi. »

Je lui tendis doucement une tasse vide ainsi que la théière et finalement les boites de thé et repris la conversation.

« Il y a ici plusieurs mélange de thé. Prenez celui qui vous plaît et faites le infuser comme vous le souhaitez. J'aime bien laisser au gens le soin de faire infuser leur thé. Personnellement je ne l'aime pas trop infuser mais d'autre le préfère bien infusé d'où le fait de laisser libre choix à l'invité. »

Un sourire vint se poser doucement sur mes lèvres et finalement après un certains temps, ce fut à elle de reprendre la parole. Je lui avait dit que je l'avais en quelque sorte fais venir pour lui donner des conseils et évidement il serait temps que je le fasse. Alors tranquillement, alors que je laissais doucement mon thé infusé, je repris la parole.

« En fait, Mr Timberin avait les bronche très encombré ce qui donnait cette toux grasse et laissait une impression de compression. J'ai donc utilisé deux choses. La première est une plante décongestionnante qu'on nomme réglisse et qui permet de décoller les bronches et de pouvoir expulser les glaires collé. Cela lui permet entre autre de se sentir soulager et la tous s'amenuise au fur et à mesure que les bronches ne sont plus encombré. Ensuite le baume est fait à partir de menthe et de quelques autres plantes lui ressemblant. Je ne peux pas donner tous mes secrets sinon ce ne serait plus mes produits. En tout cas ce baume est a mettre sur le torse un peu chaque soir. Il permet de dégager les voies respiratoires pour la nuit et ainsi de passer de meilleure nuit. »

Je regardais ma tasse et sortit finalement ma boule à thé. Il n'était que peu infusé, mais j'adorais ce thé et surtout de cette façon. J'en pris doucement une gorgée et finalement reporta mon attention sur la jeune femme.

« Voilà ce que je peux vous dire sur comment j'ai procédé. Avez vous d'autres questions ? »

Un sourire léger et doux se posa sur mon visage l'amenant à me poser les questions qu'elle semblait avoir en tête. J'attendais donc tranquillement qu'elle veuille reprendre la parole.