Mercredi, 31e jour du mois de Souffleciel
16h30.


Asora pianotait régulièrement sur le comptoir avec ses doigts, rythmant et fredonnant l'air très connu de "Massacrons-nous à Tamawa" où il était question d'Astorgs regardant sous la jupe de Cydiens imberbes.
Voilà une demie-journée qu'elle attendait une fine équipe d'Historiens avec des demandes bien précises dans la Bibliothèque de Tamawa: non pas qu'ils n'avaient personne pour effectuer cette besogne, mais Maître Jacen étant absent et parti dans un tourbillon d'émotions pour Cydonia ne devait pas rentrer avant le lendemain. Et le mercredi, c'était le jour des missions de groupe....
Donc à la réflexion ils n'avaient qu'elle pour effectuer cette besogne! Bon il fallait aussi avouer qu'Asora obtenait de bons résultats scolaires en Histoire et Monde, contrairement aux autres matières d'ailleurs. Et c'était précisément sur ce thème qu'on avait besoin d'elle cette après-midi.
Aub'Hiwaan Ken Hobbit. Aub'Hiwaan... Ce nom semblait ressortir d'outre-tombe, oui d'outre-tombe.
Si elle le connaissait? Bien sûr qu'elle le connaissait, c'était un des premiers fondateurs de l'Ordre! Et depuis bien avant sa naissance, on entendait plus parler de lui: il s'était dressé un temps face à l'Empire (d'Erathia) avant de fonder Les Templiers à Silmarie. Il n'avait jamais connu le déplacement de l'Ordre à Tamawa, mais sa Sagesse, sa Force et son Charisme était légendaire: sa vie était étudiait ici comme celle de n'importe quel grand homme ou empereur d'Erathia (tels que Pâle Platine ou Saisar). Pourquoi un homme, qui n'intéressait jusqu'alors que les Templiers devenait un sujet de recherche pour une Historienne de Cydonia? Surtout que le bougre était Elfique, et que les Cydiens n'étaient pas connus pour leur ouverture d'esprit. Mais bon, Maître Jiven lui avait demandé de répondre à leurs questions, et elle ferait son maximum.
Utilisant les capacités que lui offrait la Force (de son Esprit), elle capta finalement la présence de ses invités. Et une présence bien trop familière, celle de cette princesse l'aya//...heu l'ayant tellement traumatisée à chaque rencontre.

[Règle du jeu: placer au moins une référence à Star Wars dans chaque post!]

Les pas de l’elfe raisonnèrent sur les pavés du temple de Tamawa…Avec une pointe de nostalgie. Dans son grand voyage, Feanaro était venu une fois dans cette ville…Mais pour y faire un très court séjour. Les templiers étant une ancienne unité des Osts Elfiques, le capitaine de la garde y avait fait naturellement un pèlerinage. A l’époque, elle devait être assez controversée…Une unité d’élite basée sur la Force (De l’esprit). Dénicher autant de personne parfois prometteuse n’avait pas du être une mince affaire…Mais mille combattants livrant bataille comme un seul homme liés comme ils étaient…La victoire contre les zélotes de la révolte n’était pas si surprenant que cela. Pas évidente, mais pas étonnante non plus.

En remontant les marches, il eu la surprise de tomber sur un très vieil homme rabougrit à la robe en toile de bure…Légèrement tirant sur le vert. Le capitaine papillonna des yeux avant de reconnaître l’un de ses pairs !

Maitre Yau’Dah !

Sans crier gare, un coup de canne attérit sur le sommet du crâne du capitaine qui s’accroupit en grimaçant

Chenapan !

L’elfe tira la langue en se frottant le haut du crane

Presque…C’est Feanaro

Le vieil homme plissa ses yeux pour mieux examiner son interlocuteur…

Fey…Désolé je suis. Quand 80 ans tu aura, du mal à te souvenir tu aura…
Pour ça j’ai pris un peu d’avance maître…
Vrai il est…Quand 80 ans tu aura…Du mal à voir les gens tu aura

Tandis que le vieil homme éclata de rire, Feanaro soupira tout en se relevant. Il regarda à nouveau l’un de ses maîtres en matière d’esprit. Il avait beaucoup apprit de part lui-même, mais cela ne l’avait pas empêché de beaucoup discuter avec des maîtres pour tenter de surpasser son art et devenir plus fort. L’elfe plonga ses mains dans les manches de son manteau de voyage en entrant dans le temple accompagné du maître.

Ton départ…Des années ont passé depuis. Inchangé ton cœur est resté…Fragile…Puissant…Enflammé. Sentir je peux…Puissant est la force (Des Esprits) en toi.
Merci Maître. Vous me flattez.
Cependant…Ton cœur, troublé il est…

L’elfe hocha la tête. Pour beaucoup, le mysticisme n’était pas une discipline à part entière. Bien souvent, il nécessitait quelque chose d’autre car invoquer des esprits n’étaient pas une chose aisé si on ne pouvait les voir ou les comprendre. Les disciplines de l’Esprit ou des Rituels étaient bien souvent nécessaire…Il existait bien quelques druides ou shamans capable d’un tel exploits cependant, ils n’étaient pas bien vu…Car ressemblait souvent aux animaux qu’ils invoquaient. Tel l’homme loup qu’il avait rencontré dans le monde astral. Et pour en revenir a Maître Yau’dah, son Don pour percevoir le cœur des autres étaient puissant…Même s’il ne faisait pas vraiment partit de l’ordre vu qu’il avait prit sa retraite.

Effectivement maître. Le côté obscure (des dieux) étend son influence. Je sens sa présence…
Mmm…Tes inquiétudes je ressens. L’inquiétude mène à la peur. La peur à la violence. La violence au côté Obscure (des dieux). Mais…Ton inquiètude, pour la Prêtresse, elle est. Non ?
Je sais qu’en temps que femme, elle saura se défendre. Mais elle est la vie de Silmarie. Si elle meurt, ma nation dépérira et mourra avec elle. C’est mon devoir de m’inquiéter pour elle

Il y eut un bref soupire

Le même entêtement ton grand père avait. Un grand templier tu aurais été, si autant d’attachement tu n’avais pas eu.
C’est un merveilleux compliment mais…
Mais ?
Mais il m’aurait aussi fallut renoncer à la bière !
A l’ivresse, conduit la bière ! A la débauche conduit l’ivresse. Aux femmes faciles conduit la débauche
C’est bien pour ça que j’aime autant la bière…

Il y eu un regard entendu…Puis un grand éclat de rire venant des deux compères avant que Yoh Dah n’essaye a nouveau d’écraser sa canne sur la tête du pauvre capitaine qui fuit dans la bibliothèque en riant. Là une jeune femme blonde l’y attendait…Enfin les attendaient. Fea s’inclina poliment

Salutation, j’accompagne l’historienne Sora…Je m’appelle Feanaro. Je vous remercie d’avance pour l’aide que vous apportez à Sora sur ces recherches concernant Auh Biwaan…Et sur sa possible localisation. Enfin surtout sa localisation…Enfin merci beaucoup, cela va nous faire gagner un temps précieux.

Le temps pouvait parfois vous jouer bien des tours.
Je me demandais toujours ce que serait la vie sans éléments perturbateurs. Monotone sans doutes, mais peut-être en serait-elle plus reposante. A peine rentrée que je devais déjà repartir ... en même temps, j'avais fait ce choix, pour moi, pour en savoir plus sur la menace qui grandissait chaque jour et manquait de nous détruire mais aussi pour elle. Jelenna. Je n'avais accepté les conditions de cette Sora et de la pétasse blonde que dans cet objectif : épargner tant que je le pourrais ma petite sœur. J'espérais même qu'en échange de sa misérable existence, ce Jacen que je devais rencontrer m'offrirait la protection de ma cadette. C'était la moindre des choses quand même après l'avoir abandonné non ?
Convaincre Jelenna de venir n'avait pas été difficile. J'étais pourtant persuadée que, me connaissant, elle émettrait plus de conditions à sa présence ici. Peut-être mon mariage prématuré, que je comptais bien taire en cette heure, ou encore la peur que je ne l'abandonne malgré tout ce qu'elle avait pu me dire, l'avaient-elle poussé à me suivre sans rien dire. Qui sait ? Je n'étais pas dans sa tête, bien que la plupart de ses sentiments me parvienne, je n'arrivais pas encore à lire les pensées comme cette Asora ... et c'était bien dommage.

Quoi qu'il en soit, mon petit espoir était là.
J'avais passé une journée complète à imaginer ce qu'il se passerait si Philéa venait à apprendre ce que je faisais. Une journée pour me préparer et prendre le nécessaire et enfin, il avait fallu que je passe à l'action. Jelenna en avait fait de même, aussi discrètement que possible. Une fois prêtes, nous enfourchâmes ma chère Tsuki et en route pour Tamawa. Encore une fois, la ville neutre nous ouvrait ses portes ... mais cette fois-ci était un peu plus particulière que les précédentes.
Je n'y allais pas par plaisir mais par obligation.
Je n'y allais pas pour une mission mais pour moi-même.
Je n'y allais pas seule et j'en partirais sans rien.
Malgré tout ce qui pouvait m'attendre là-bas, la présence de la petite tête blonde dans mon dos suffisait à me calmer. Durant tout le temps qui m'avait séparé de cette échéance, pas tant de temps que ça en fait à bien y réfléchir mais quand même, des milliers de questions s'étaient entrechoquées dans mon esprit. Les premières concernaient Jel bien sur, à savoir si mon "père" accepterait de la protéger ou non. Et surtout, à savoir s'il en serait capable. La deuxième catégorie concernait ce que nous devions, Sora, Feanaro et moi, trouver là-bas au sujet de nos ennemis communs et enfin ... la dernière catégorie.
Jacen.

Un tas de scénarios en tête, je chevauchais vers la ville de mon géniteur présumé. Je me voyais bien devant lui, je m'imaginais foutrement bien la scène, le Templier me sortant un bon vieux "je suis ton père" (je l'ai casééééé) et moi ne rêvant que de le frapper, lui faire passer l'envie de nous avoir abandonner lâchement ma mère et moi alors que je n'étais qu'une enfant. D'avoir gâché ma vie en somme ... Mais la question la plus importante pour l'heure était de rejoindre l'elfe dans la bibliothèque.
Une fois Tsuki déposée dans l'écurie, et surtout, une fois sure qu'on en prendrait soin, ma rapière solidement fixée sur mes hanches, je me dirigeais, la petite princesse bis sur les talons, vers le Temple. Ceci fait, je demandais mon chemin à un espèce de vieil homme rabougrit à la robe en toile de bure verte, peu à mon gout mais bon passons et, la canne à la main, comme s'il avait envie de me frapper avec, il m'indiqua ce que je cherchais.

Au fond du couloir se tenait la fameuse bibliothèque.
J'entrais, suivie de prêt par ma sœur. Avant d'entamer ne serait-ce qu'une discussion, je tenais à lui faire savoir, en partie, pourquoi nous étions là. A voix basse, je lui précisais donc :

" Jel', je viens chercher ici des informations. Ne t'en fais pas, écoute mais ne dis rien tant qu'on ne te le demandera pas, d'accord ma puce ? "

Sur ce, après m'être assurée que les prunelles de la petite ne me mentaient pas, je filais, saisissant au passage sa fine main entre mes doigts, vers un groupe déjà formé. Le Capitaine elfique était reconnaissable facilement ... ainsi que la jeune femme qui l'accompagnait. Super, notre interlocuteur du jour n'était autre qu'Asora. Peut-être avais-je un peu trop serré la main de Jel car elle émit un petit cri suivit d'un léger sursaut. Je desserrais l'emprise et m'arrêtais ensuite devant les deux jeunes gens. Les saluant avec respect, je me permettais d'intervenir :

" Bonjour, je suis ravie de vous revoir en si bonne forme tous les deux. ", une petite pointe d'ironie ne faisait jamais de mal, " Je te remercie également de l'aide que tu nous apporteras ... ''

Mouais, fallait être polie parce que les circonstances l'exigeaient ...
Dans mon dos, la gamine se balançait d'un pied sur l'autre, ne sachant visiblement pas si elle devait apparaitre. Cachée sous sa capuche rouge, elle ne devait pas être bien discrète mais bon ... je me décidais à l'aider lâchant sa main, l'obligeant ainsi à s'avancer un peu plus sur le devant de la scène. Pour finir, mon bras passa autour des épaules de ma cadette tandis que je sentais son visage à moitié s'enfouir dans mon manteau. Timidité quand tu nous gagne. Mais ou moins, personne ne pourrait spolier sa présence.
Bon ... sinon ... pourquoi on le cherchait l'autre au juste ? Et la péta... mince, Asora, elle allait vraiment nous aider ?

Aucune pensée ne m'atteignait, si ce n'était la curiosité.
Pour l'heure, je ne pouvais que m'intéresser à ce qui allait suivre, le reste viendrait après. Et bien assez tôt.

[ Bon désolée, ce n'est pas du grand art mais je n'ai pas le temps de faire mieux.
Si je ne peux pas répondre, je le dirais à Jaja et vous sauterez mon tour ^^ ]

Sora gravit les marches quatre à quatre, saluant au passage Maître Yau’Dah un vieil ami avec qui elle avait discuté plus d’une fois par le passé quand elle avait dû effectuer des recherches à la bibliothèque du temple d’Ankdor. Un vieil homme très sympathique d’ailleurs, avec un sens de l’humour déroutant et une façon de parler assez étrange (le genre vieux sage énigmatique mais sans le côté barbant). Derrière elle, Aden galérait à essayer de monter tous les parchemins qu’elle avait tenu à apporter, manquant de trébucher à chaque marche.
Arrivée en haut, Sora se mit à sautiller d’impatience. L’air de rien ça faisait quand même cinq longues années qu’elle n’était pas allée jusque dans cette bibliothèque et elle avait particulièrement hâte d’en découvrir les recoins qui lui avaient échappé. Elle sourit face à son propre appétit. Si elle s’écoutait elle passerait sa vie enfermée au milieu des livres (non, ce n’est pas encore le cas). Elle voulait tout découvrir, tout. Même si pour cela il lui faudrait plusieurs vies, ou se cloner. Oui, c’était peut-être ça la solution, se cloner. Une armée toute entière constituée d’elle-même partant à l’assaut de la moindre information pouvant constituer le passé d’Azthia. La Guerre des clones VS la poussière du temps. Huhuhu… Sora gloussa à cette pensée. C’était beau de rêver !
Aden arriva enfin en haut des escaliers et soupira de soulagement. Cela la tira de ses pensées saugrenues et aiguillonna son cerveau vers la partie « boulot ». Pendant le voyage, elle avait fait un compte rendu complet de ce qu’elle savait à Féanaro. A savoir : que des trucs sympas. On ne savait strictement rien des Cavaliers de l’Apocalypse si ce n’était qu’ils étaient immortels, invulnérables et tout le tralala qui allait avec (armes de destructions massives, pouvoirs immenses etc.). Seulement ils avaient forcément une faille. Seuls les Dieux étaient parfait, c’était bien connu, et vu que Sora ne croyait absolument pas à l’existence d’une quelconque entité divine, le problème était réglé. Elle s’était donc penchée sur la question, cherchant surtout du côté des âmes damnées. C’était puissant ces trucs là, une magie très noire et très nocive. Si il y avait quelque chose derrière ces Cavaliers grobillisés à mort, c’était sûrement ça.
Jusqu’ici, elle n’en avait trouvé que trois de vraiment pertinentes mais elle n’avait pas vraiment eu le temps de faire des recherches sur le dos de son cheval et avait surtout travaillé de mémoire (qu’elle avait très grande et précise évidement). Et puis, il fallait aussi prendre en compte que toutes les âmes damnées citées dans les légendes d’Azthia 1. n’existait peut-être pas, 2. si elles existaient cela ne faisait pas forcement d’elles des Cavaliers de l’Apocalypse (décidément elle trouvait ce nom un peu trop exagéré…). Et puis, il fallait aussi que ces Cavaliers existent réellement… Eux aussi étaient une légende. Une légende à glacer le sang citée ça et là dans tel ou tel livre mais bel et bien une légende. Et pourtant Sora sentait que la menace était bien réelle. Peut-être parce que les Cavaliers étaient cités dans des recueils tout à fait sérieux ainsi que dans des livres d’histoire qui évitaient le plus possible la fantaisie, ou bien parce qu’à force de rester avec l’illuminé de service qui parlait avec les fantômes, elle commençait elle aussi à y croire, ou alors tout cela n’était qu’une question d’hormones et elle n’aurait pas dû abuser sur l’alcool la veille.
Bref, Sora avait donc pour l’instant trois grands suspects. L’un deux était un ancien guerrier Astorg appelé Bors et un peu fêlé (normal avec un nom comme ça…) qui avait vendu son âme en échange de l’immortalité histoire de bien rire sur les champs de bataille quand ses adversaires se retrouveraient con à essayer de lui trouer la peau alors qu’il ne sentait rien. Un mégalo quoi. Et pis, comme c’était pas encore assez fun à cause des sorciers, il s’était aussi payé un petit joujou, un bouclier capable de renvoyer les sorts des Magiciens. Si jamais elle retrouvait ce bouclier, sûr qu’elle en tirerait un bon prix. Elle avait bien fait de s’engager dans cette expédition farfelue. Le second était un Zélote qui avait crisé un peu plus fort que d’habitude et décidé de vendre son âme en échange de la destruction de Cydonia. Vu que la ville était toujours là, soit ce n’était qu’une légende, soit il s’était fait avoir et avait perdu son âme pour rien. Normalement, les faits dataient d’une centaine d’années si elle se souvenait bien. Le dernier était plus dans le genre fanatique. C’était le tuteur de la prêtresse présente il y avait 150 ans. Pour protéger Silmarie contre vents et marées, il s’était sacrifié pour obtenir un pouvoir proche de celui qu’on pourrait attribuer aux dieux (encore faudrait il qu’ils existent…). Un grand homme complètement frappé en gros.
Et puis bien sûr, il y avait eu l’histoire d’Aub’Hiwaan. Elle ne savait pas grand-chose sur lui mis à part qu’il avait été l’un des Grands fondateurs de l’Ordre des Templiers. Avec toutes ces majuscules, il serait forcement mentionné plus d’une fois dans la bibliothèque du Temple d’Ankdor. S’il s’agissait de le trouver, ce serait là-bas qu’il faudrait chercher.
Voilà donc pourquoi Sora se trouvait en haut des marches menant au temple en question. Vêtue de sa robe blanche de voyage qui faisait ressortir sa peau basanée et ses longs cheveux bruns, elle rejoignit le petit groupe déjà formé à l’accueil. Un de ses sourcils se leva en accent circonflexe quand elle vit la petite silhouette rouge encapuchonnée (ça lui rappelait un conte un peu morbide ça). Qu’est-ce que la princesse amazone avait encore inventé ? Si tout ce que Féanaro se révélait au final vrai, embarquer une enfant là-dedans n’était sûrement pas une bonne idée. A vrai dire, elle aurait bien voulu rappeler à l’amazone qu’elle aussi n’était encore qu’une enfant mais quelque chose lui disait qu’il vaudrait mieux éviter (comme quoi son instinct de survie ne l’avait pas encore entièrement quitté). Mais bon, ce n’était pas à elle de régler ce problème et Sora se désintéressa bien vite de la petite fille.

« Bonjouuuur !!! »

Comment ça on l’attendait ? Vous pensez vraiment que cette idée l’eut effleurée ? Ah ah ah… Pauvres naïfs, Sora s’en fichait, comme d’habitude, complètement. Elle traça son chemin jusqu’à la jeune fille blonde qui visiblement serait leur guide et lui serra énergiquement la main.

« Bien jeune fille, si vous nous montriez la bibliothèque maintenant ! Nous allons avoir beaucoup de boulot et plus vite on aura commencé, plus vite nous trouverons ce que nous cherchons ! »

Sora oublia malencontreusement de préciser que c’était à cause d’elle qu’ils étaient en retard et suivit la jeune templière de près. Si elle avait dû retourner elle-même jusqu’à la bibliothèque, sûr qu’elle se serait perdue. En cinq ans, de nombreuses choses avaient changées et elle se promit de revenir faire un tour un de ces quatre, quand la menace de la fin du monde se serrait légèrement dissipée.

La princesse tarée, un elfe enjoué et une retardataire...
L'attaque des clowns sur Ankdor!
Pourquoi Eléa était-elle là? Elle lui avait promis de venir rencontrer son père le plus vite possible, mais dans ce cas que faisait-elle à cet endroit précis, à ce moment? Venait-elle d'arriver à Ankdor en cherchant à rencontrer la blonde qu'elle aimait tant, ou....
A voir la réaction des autres, elle faisait bien partie de leur groupe. Pourquoi cette fille s'intéressait-elle à Aub'Hiwaan d'un seul coup? Qu'est-ce-qu'elle cachait?

« Et bien, heureusement que la race humaine n'est pas menacée: elle aurait eu le temps de s'éteindre le temps que vous arriviez » lança-t-elle finalement à Sora, dernière entrante.
…. Sans se douter de la portée prophétique de ce qu'elle venait de dire.

Un, deux, trois... Elle sentait quatre personne, mais n'en voyait que trois: ce n'est que bien après qu'elle remarqua le petit bout de fille derrière la princesse, d'où émanait un grand trouble dans l'Esprit de part ses émotions ambiguës. Mais en même temps très pures, très rassurantes: les sentiments des enfants sont toujours si simplement compréhensifs que la vie semble aussitôt beaucoup plus simple.

« Asseyez-vous », ordonna-t-elle amicalement aux invités, sans s'attarder sur le cas de la présence d'Eléa. Pour ça, elle aurait tout le temps d'en parler avec elle après... Surtout en ce qui concerne la présence de sa petite soeur.
Asora leur désigna la table, puis s'aventura dans une ligne d'étagère qu'elle connaissait bien, saisissant le livre codé R2D2 sur la reliure en cuir. Elle prit ensuite place sur la table ronde près de l'entrée, dévoilant le précieux ouvrage écrit par Maître Ioansolo.

« Je vais vous raconter ce que vous pourrez trouver dans les légendes Templières, ainsi que dans cet ouvrage. En premier lieu, je tiens à préciser une erreur que l'on voit souvent dans les recherches historiques: l'Ordre des Templiers date de bien avant la disparition d'Erathia. Maitre Aub'Hiwaan s'est illustré par sa résistance durant la fin de l'occupation: il était à la tête de l'Ordre, à l'époque presque entièrement Elfique. Le mythe raconte qu'il était au départ un des éducateurs d'un prince Erathien Sensible à l'Esprit, qui tenta de l'assassiner une fois qu'il eu tout obtenu de lui. Ce genre de trahison n'est même pas envisageable dans l'esprit des Templiers, mais cet homme souhaitait par dessus tout acquérir ce grand pouvoir pour régner en maître impitoyable sur le continent, alors qu'Aub'Hiwaan comptait lui inculquer la sagesse qui manquait aux Empereurs d'Erathia depuis des millénaires. Sentant cette perte de contrôle, il s'enfuit de la Cité Lumineuse et se cacha au Site Maul, un Oasis du désert du Sud dans la région inhospitalière de Ta'Tuine.

On ne sait pas ce qu'il trouva là-bas, mais il revint à Silmarie quelques années après fort de nouvelles connaissances et d'une nouvelle puissance. Là, il rassembla les Templiers errants autour de lui pour les refondre dans un ordre uni: celui que nous connaissons aujourd'hui. Le jeune prince ayant eu vent de son retour, et surtout des découvertes qu'il fit dans le désert, il ordonna alors une expédition secrète comportant ses meilleurs assassins contre les Templiers: partout dans Azthia, à la même heure, toutes les personnes Sensibles à l'Esprit devaient être massacrées. Impitoyable, le templier traître ordonna par la-même la conquête définitive ainsi que la saignée complète de Silmarie, Cité officiellement libre mais qui n'avait pas les moyens de défendre de cet suspicion de trahison. Le lendemain, Erathia avait disparu de la surface de notre monde.»

Asora ouvrit le livre et désigna une image en noir et blanc poignante, montrant Aub protégeant les siens des assassins.

« Si, de l'an 0 à l'an 50 on entendit plus parler des Templiers, c'est que l'exécution de l'ordre 66 du Prince avait sérieusement atteint les Sensibles, et non pas parce que l'ordre n'existait pas à l'époque. Après les convoitises qu'engendrait Tamawa, le Conseil Elfique ordonna qu'on le déplace dans la Cité Neutre et que le recrutement soit pour de bon ouvert à tous les peuples. Quant à Aub'Hiwaan, il se retira peu après la disparition de l'Empire. Le Héros avait effectué son oeuvre, il préféra finir sa vie en ermite pour conserver les secrets menaçants pour son Ordre.
Voilà. Que puis-je encore vous dire pour répondre à vos questions? »


[Désolé pour les fautes je n'ai pas le temps de relire!]

La petite observa la scène.
Petit à petit, les pièces de l'échiquier semblaient se mettre en place dans la bibliothèque. La demoiselle blonde, qu'elle percevait dans son esprit d'une couleur claire et vive à la fois, démontrant sans doutes sa douceur et son courage, pour l'heure, elle n'en savait rien car elle ne savait pas décrypter tout ça, leur parla durement. Du moins Jelenna le perçut-elle ainsi. Lorsqu'elle prit place autour de la table, l'enfant comprit instantanément qu'elle n'était pas à sa place en ces lieux. Mais pourquoi Eléa avait-elle insisté pour qu'elle vienne ? Pourquoi devait-elle être là où elle n'était pas censée se trouver ?
Visiblement, sa sœur avait cherché une protection pour elle. Elle avait tenue à ce que la petite soit protégée, loin de Muria et de la folie guerrière de leur mère mais pourquoi ici ? Le Temple paraissait à la petite d'autant plus dépourvu de défense qu'elle ne l'aurait pensé. A côté, Muria faisait office de forteresse avec ses grandes murailles et sa forêt protectrice. Le comportement de son ainée échappait à la petite mais pour autant, elle se refusait à parler, à faire part de ses inquiétudes et ses questions quant à sa présence ici et au mensonge qu'elles avaient fourni à Philéa, leur propre mère. Pour l'heure, ce conseil étrange se tenait devant elle, tandis qu'elle passait sa main dans la fourrure rassurante de Haiiro, sa chère louve au pelage cendré.

L'histoire était toute aussi bizarre que la situation.
Autour de la table, les pensées et les sentiments se mélangeaient sans que personne ne dise un mot. Dans son esprit, Jelenna entendait toutes sortes de sentiments, toutefois, elle était incapable de comprendre de qui ils émanaient, mis à part ceux de la princesse qu'elle connaissait mieux que quiconque. Et ces derniers étaient ... disons qu'ils étaient confus. Un tintamarre en fait comparés aux autres. Mais peu importait, Jelenna était là pour ... non. Eléa allait se marier maintenant, c'était Feanaro qui jouerait le rôle du confident désormais, et elle, stupide enfant, n'était plus que relayée au rang de sœur. Rien de plus.
La colère laissa la place à une tristesse sourde, au lieu de penser à ce mariage, à ses implications déjà que trop réelles, l'enfant préféra penser à ce que la demoiselle blonde venait de leur raconter. Ainsi, elle se souvint de l'histoire de ces enfants, ces gens plus précisément dont on avait ôté la vie parce qu'ils étaient différents.
En était-il ainsi dans toutes les histoires passées ? Se tuait-on toujours pour des différences ou parce qu'on était incapable de voir plus loin que le bout de son museau ? La petite ne comprenait pas cette logique, tout comme elle ne comprenait pas pourquoi et comment on pouvait tuer innocemment des vies. Mais ce qu'elle se refusait à comprendre d'autant plus, c'était la réaction de sa sœur sur ladite histoire. Ce maitre Auh’Biwaan méritait surement plus de respect pour ce qu'il avait fait non ? Et puis après tout, n'avait-il pas contribuer à sauver ceux qu'il aimait, les Sensibles ?

" Dame Asora, j'aimerais savoir ce que sont les Sensibles, et pourquoi le méchant de votre histoire a voulu les tuer. Je ne vois pas en quoi ils étaient un danger s'ils ne savaient pas quels étaient leur don non ? "

La petite rougit en s'entendant parler.
Elle ne savait même pas ce qu'étaient les Sensibles, elle ne savait pas non plus pourquoi elle était là et si elle avait le droit de prendre la parole.

" C'est juste que je me disais que ... je ne comprenais pas le jeune prince. Et puis, comment maitre Auh’Biwaan a fait pour faire disparaitre l'Empire ? Enfin, c'est bien lui qui a fait ça dans votre histoire non ? Il me parait étrange qu'il ai eut autant de pouvoir. Si maintenant maitre Feanaro cherche des alliés partout, il apparait logique dans ce cas qu'il veuille le rencontrer. Mais je ne comprends pas pourquoi vous parlez de cette histoire, mise à part le rêve de la Prêtresse et cette guerre que ma sœur juge illusoire, rien ne nécessite l'intervention de ce maitre Templier ? "

L'enfant se tut.
En parlant, elle venait de se rendre compte de quelque chose. S'ils parlaient de ce maitre, si Feanaro le cherchait parce qu'il avait un lien avec Nalween, alors cela voulait dire que ...

" Maitre Feanaro, vous cherchez ce maitre Auh’Biwaan parce que la guerre va ... avoir lieu ? "

Les yeux de l'enfant s'écarquillèrent. Peut-être avait-elle fait un impair en disant la vérité sur le rêve de la Grande Prêtresse mais sa peur de perdre ce qui faisait son monde était plus grande encore. Tant pis pour les incohérences, tant pis pour la vérité et le mensonge, si sa présence devait avoir un sens aujourd'hui, alors elle comptait bien faire en sorte de comprendre ce qui était en jeu, de comprendre l'histoire, le passé mais évidemment et surtout, ce qui était en train de se jouer ici, autour de cette table de bibliothèque : leur avenir. Son avenir. Alors, cette guerre allait avoir lieu et ils n'étaient pas assez puissant pour l'arrêter ? Ils avaient besoin d'alliés aussi improbables qu'incertains ? Tant de questions, l'enfant avait besoin de réponses.

[ Désolée si je suis incohérente. Si le post ne va pas, je l'effacerais ou l'éditerais. Je suis désolée, il est tard et j'avais envie de jouer le côté innocent de Jel enfin bref >< ]

Ben voilà, le vieux avait surement passé l'arme à gauche.
Quelle chance … et Feanaro qui courrait après. Non seulement le vieux Templier était parti une fois son enseignement et la menace écartée, mais maintenant, il n'y avait aucun espoir de tomber dessus. A moins que Feanaro ne cherche justement sa tombe … quoi que non, il avait bien précisé qu'il le cherchait, lui. Donc vivant. Ben c'était mal parti quand même ! Si l'intervention d'Asora ne suffisait pas à miner le pauvre Capitaine de la garde elfique, peut-être celle de Jelenna allait-elle totalement lui faire perdre la tête. Il était vrai que la petite se posait toujours les bonnes questions, mais peut-être ne les posait-elle pas au bon moment. Je n'étais pas sure que cette discussion ait été le moment le plus approprié pour parler de la guerre qui menaçait, d'autant plus que visiblement, la Templière n'en était pas consciente. En somme, Jelenna venait de mettre comme qui dirait les pieds dans le plat. Ah tiens d'ailleurs, il semblait qu'en prime, non contente d'avoir révélé le rêve de la Grande Prêtresse, ma petite soeur venait d'achever mon pauvre futur mari. Le Capitaine de la garde virait maintenant de toutes les couleurs, cherchant une contenance qu'il n'avait pas.
Aaaah … qu'il était agréable de le voir dans une telle situation. Quoi que, à bien y réfléchir, ce n'était pas vraiment aussi drôle que je l'avais espéré, j'aurais sans doutes préféré lui annoncer moi-même la nouvelle. Mais bon, les choses étaient dites et quelque chose me disait que Jelenna avait bien fait. Après tout, si ce Aub'Hiwaan avait découvert une source de pouvoir ou je ne sais quoi, n'était-il pas étrange qu'un groupe de personnes, aussi petit soit-il, veuille lui mettre la main dessus sans explications ? Finalement, à la place de la Templière, je n'aurais peut-être pas voulu révéler quoi que ce soit … Non, mieux valait continuer sur la lancée de la petite amazone car après tout, rien ne valait la peine de se jouer ici dans le mensonge. Mouais, au fond, c'était sans doutes plus pour embêter Feanaro que je faisais cela mais peu importaient les motivations tant que le résultat y était. Et puis … le Capitaine n'était vraiment pas doué.

« Feanaro est venu il y a peu à Muria. »

Bon, pour ceux qui l'ignoraient encore, dans le genre de Sora, maintenant c'était clair : Jel' et moi étions amazones, pour autant, je n'avais pas encore cramé notre position. Mouais, mais ça allait venir … Purée, il n'était vraiment pas d'une grande aide l'elfe !

« Il est venu quémander notre aide suite au rêve de la Grande Prêtresse et ma mère a accepté. »

Bon, en une phrase, je venais de révéler notre statut, notre origine et en prime, mon désaccord bien visible avec la décision de la souveraine amazone. Bravo, en une phrase c'était un record ! Mais bon, puisque j'étais lancée, autant continuer, même si je risquais de m'attirer plus que les foudres de mon fiancé.

« Ainsi, Muria, alliée de Silmarie et de Storghein vont se lever contre la menace Erathienne dont a rêvé Nalween. Je pense donc que si Feanaro recherche cet Aub'Hiwaan, c'est pour éviter qu'Erathia ne nous envahisse. »

Voilà, maintenant, tout était dit. Après tout, si on cherchait à obtenir des informations de la pétasse blonde, peut-être fallait-il lui en donner en retour sans quoi, elle ne risquait pas d'accepter de nous aider voir nous guider. Mais oui ! Puisque nous étions mal barré pour trouver l'homme, peut-être valait-il mieux que la Templière vienne avec nous et nous guide ? Oui mais pour l'instant, il valait peut-être mieux lui laisser le temps d'ingurgiter tout ce que je venais de lui avouer et éventuellement, de la laisser faire la part des choses. Après seulement viendrait le temps de lui demander de l'aide. Bon, maintenant que tout était dit, que Feanaro allait me détester, que les autres allaient avoir sans doutes peur de nous pour être des amazones, tout ceci fait donc, je plantais mon regard dans les yeux d'Asora, persuadée que désormais, tout était entre ses mains. En même temps, ma main saisissait une nouvelle fois celle de ma cadette, persuadée que désormais, Jelenna allait … enfin bref, bon, on faisait quoi alors du coup ? Peut-être qu'au final il valait mieux que je le demande. Quitte à mettre les pieds dans le plats, il valait mieux que ce soit pour quelque chose.

« Nous aideras-tu maintenant que tu connais la vérité ? »

Bon, cette fois c'était sur : leur avenir était entre les mains de la Templière. Alors mam'zelle, tu nous aides ou pas ? Non parce que sinon Feanaro allait vraiment nous tuer …

[ Je ne répondrais pas avec Jelenna ^^ ]

[Je saute le tour de Sora pendant son absence pour faire avancer.]


« Ah ouai.... Quand même. En résumé, vous cherchez un Templier légendaire qui, outre le fait qu'il serait âgé de plus de 200 ans, devrait vous aider à combattre un rêve? Vous êtes sûrs que c'est la vérité? »

Asora risqua un coup d'oeil vers la princesse Amazone: elle l'avait connu pendant sa dernière mission, et cela la surprenait d'elle et de sa façon d'agir que de collaborer à de tels absurdités. A moins qu'ils ne parlaient sérieusement. Les Amazones, les Astorgs et les Elfes alliés ensemble? Il fallait bien quelque chose d'aussi énorme.

« Si je ne te savais pas si sérieuse Eléa, je croirais que vous vous fichez de moi. Comprenez que ce n'est pas facile à croire ce que vous racontez.»

Alors donc, les Erathiens. Azthia n'avait pas trouvé mieux? Entre les problèmes entre Crépusculaires et Zélotes, les échanges de politesses entre Cydonia et Storghein et la grande tolérance du P'yra pour Muria, il fallait qu'en plus les Dieux nous ressortent Erathia? Dans les faits c'était hautement pas crédible, mais à bien y réfléchir... Un peuple qui disparaît en une nuit peut bien réapparaitre du jour au lendemain.

« Pourquoi n'être pas venu voir les Templiers directement avec cette version des faits? Mes Maîtres seraient bien intéressaient de savoir cela, surtout si des chefs d'états comme la Grande Prêtresse et la Reine Amazone sont concernés. Notre rôle est quand même de protéger Azthia, et nous avons une bonne expérience de la chose. »

A moins qu'ils ne soient pas vraiment sûrs de cette version des faits? En même temps, si la Princesse Amazone et le Capitaine de la garde Elfique venaient raconter un tel mensonge à un Templière, élève personnelle du co-directeur du lieu qui plus est, les conséquences diplomatiques seraient assez catastrophiques. Il n'y avait donc qu'une seule solution.

« Dans ce cas, je préfère vous accompagner: quelqu'un sachant manipuler l'Esprit vous sera d'une aide précieuse pour trouver un Templier dans un désert. Il faudra trouver les ruines de la Cité de Marjàth, ancienne cité Almer perdue depuis des siècles, puis nous diriger au sud vers ce qu'Aub'Hiwaan appelait « les ruines de Mosésly », l'Oasis où il vivait. Une historienne nous sera d'un grand secours pour trouver des traces de ces cités » nota-t-elle enfin en regardant Sora.


[Sora et Feanaro, Feanaro et Sora, à vous de répondre dans l'ordre que vous souhaitez. On va clore on prochain tour.]

Sora leva un sourcil quand la jeune templière parla de « trouver les ruines de Marjàth ». Hein ? Comment ça ? Depuis quand les templiers savaient que Ptot Tàh n’était pas construite sur les célèbres ruines de la cité sainte ? Comment le savaient-ils ? Personnellement, elle avait toujours crut que le premier P’yra avait fait construire sa cité près de la véritable oasis du scorpion. Du moins, jusqu’à il y avait encore quelques jours. Une petite visite dans la cité d’or pour affaire l’avait conduite jusqu’à un précieux manuscrit datant de l’an 3 après C-E et écrite de la main même Alim Akh'Mazet, le grand architecte responsable de la construction des trois quart de la cité de Ptot Tàh actuelle ! Rien de moins… Et celui-ci, dans un des rares paragraphes qu’elle avait eu le temps de traduire, que le Premier P’yra avait mentit sur la réelle position de Marjàth !
Il faut l’avouer, sur le coup, Sora avait eu du mal à s’en remettre. Néanmoins, une fois le choc passé, cette information pourtant énormissime passant au rang de « momentanément inutile » avec l’arrivé de Féanaro et de ses petits problèmes d’Apocalypse. Et quelle ne fut pas sa surprise quand à son tour, le Capitaine elfique dit qu’il savait « plus ou moins » où se trouvait Marjàth. Non mais ça suffisait à la fin ! Elle pensait être tombée sur une découverte historique de la plus grande importance et voilà qu’elle apprenait que tout le monde était déjà au courant ! Bientôt ça serait quoi ? La petite amazone allait leur apprendre qu’elle avait connu en personne le premier P’yra qui lui aurait tout avoué ? Ou alors Eléa allait leur avouer qu’elle passait tout ses était à Marjàth qui était devenu un village de vacance très coté ?
Raaaaaaaaaaaaa ! Que c’était énervant ! En quelques minutes elle était passée de passionnée d’histoire à minable bercée d’illusion et n’avait qu’une envie, tourner les talons et abandonner la jolie petite troupe qui se débrouillait tellement bien sans elle. Pourquoi les embarrasser de sa présence si celle-ci leur était inutile ? C’était rageant. En fait, si elle l’avait put, elle serait bien partie bouder dans son coin comme une gamine à qui on aurait piqué son jouet.
Aden, de son côté, sentait la pression monter chez sa patronne. Mauvais plan. Si elle partait maintenant comme il le pressentait, elle allait s’en vouloir très très longtemps de ne pas avoir participé et surtout se rait de très très mauvaise humeur lors des dix prochain mois. Ce dont il se passerait volontiers. Il fallait qu’il trouve une solution et vite. Simplement il n’en voyait pas franchement. Aussi se contenta-t-il de poser sa main sur l’épaule drapée de blanc de Sora comme dans un geste désespéré pour la retenir. Et oh miracle ! Celle-ci se détendit doucement sous ses doigts. Le cydien émit une petite prière de remerciement et enleva sa main, heureux d’avoir évité le pire.
Sora se calma. Ce n’était vraiment pas le moment de partir, ça commençait tout juste à devenir intéressant ! Avec un peu de chance, elle allait faire partie des rares personnes ayant pu contempler les ruines de Marjàth et même peut-être rencontrer Aub’Hiwaan, un des plus grand templiers de tout les temps ! C’était une aubaine pour l’historienne qu’elle était ! Sans parler du fait de vivre en direct le retour d’Erathia. Quoi que ça, elle n’était pas certaine de ne pas pouvoir s’en passer… Même si l’Empire Erathien était captivant en tout point, il en restait tout de même un peuple qui avait éradiquer jusqu’à la moindre trace d’histoire existante avant son arrivée. Et ça, c’était bien la plus forte des raisons qui avaient poussé Sora à rejoindre Féanaro. Car si Erathia réapparraissait et décidait d’anéantir de nouveau toutes les civilisations d’Azthia, ça serait une catastrophe culturelle dépassant de loin l’exode des femmes almers de l’an 89…

« Bon et bien, qu’est-ce qu’on attend ? J’imagine que tout le monde à sa montagne personnelle de chose à préparer avant le départ de demain matin aussi, plus tôt nous auront déguerpit d’ici, plus vite nous pourrons penser sérieusement aux problèmes du voyage. Nous n’aurons qu’à nous retrouver demain vers 8h devant le Temple avec chevaux, escortes, cure-dents et tout le tralalala. De mon côté, je vais essayer de déterminer avec un peu plus d’exactitude la localisation des ruines, histoire qu’on ne finisse pas desséchés quelque part dans le désert ou dévorés par quelques Vaärgs. »

Devant l’air dubitatif de ses « camarades » Sora ne put s’empêcher de lever un sourcil.

« Ba, oui, les Vaärgs. Vous ne connaissez pas ? Ces trolls du désert qui dévorent les gens perdus et les enfants n’ayant pas étés sages. »

Pas de changement.

« Oui, enfin bref. A demain matin tout le monde ! Je retourne à l’auberge !!! »

Sora se doutait déjà de la montagne de boulot qu’elle allait devoir accomplir pour traduire en quelques heures un maximum de pages de son manuscrit en espérant de tomber et sur le bon paragraphe et que le Premier P’yra n’aurait pas oublié d’informer son cher architecte de l’endroit où la vraie Marjàth se situerait et que l’architecte en question n’ai pas oublié de l’écrire dans son maudit bouquin. Pfff… Elle n’était pas couchée.

Notre avenir était entre les mains de la Templière, j'en étais convaincue.
Ne restait que sa réponse, qui pouvait faire vaciller tous les beaux plans du Capitaine elfique comme nous sauver tous. Du moins c'était ce qu'ils espéraient tous autant qu'ils étaient autour de cette table, dans cette bibliothèque trop sombre à mon gout. Quant à ma petite sœur, elle était visiblement terrorisée à l'idée qu'on ai pas démenti l'avenir que lui offrait Feanaro. Le temps serait bientôt venu de lui avouer la raison de sa présence ici, mais pour l'heure, chaque chose en son temps. La pétasse blonde d'abord, la petite blondinette, portrait miniature de Philéa ensuite.
Et Asora justement, que décidait-elle ?
Finalement, j'avais peut-être fait une erreur en lui parlant aussi franchement. Je n'avais pas songé un instant qu'elle puisse se montrer aussi réticente devant l'histoire qu'on lui servait. En réalité, ce n'était pas si incompréhensible, j'avais eu moi-même une réaction similaire à l'annonce du rêve de la Grande Prêtresse. Comme quoi, les hommes sont tous les mêmes, ils ne croient que ce que leur yeux veulent bien leur montrer ... Voilà que notre peut-être dernier espoir partait en sucette en la personne d'Asora. Mais en fait, pas tellement.

Il me fallait revenir sur mes préjugés. La pétasse blonde n'en était pas une, du moins, pas totalement, elle faisait même preuve d'un respect inattendu envers moi et d'une grande intelligence que je ne lui aurais jamais soupçonné jusque là, par mauvaise foi certes mais même. Venir voir les Templiers ? Il semblait qu'au contraire, le Capitaine de la garde elfique ne souhaitait pas ameuter toute la population d'Azthia. Et c'était logique. Devant le vent de panique que créerait la nouvelle parmi le peuple, qu'en adviendrait-il d'eux ? Les Templiers, tout gardiens de la paix qu'ils furent, ne pourraient pas empêcher la peur, ne pourraient pas contrôler les émeutes. Mieux valait garder secret le plus longtemps possible ce genre de détails, ne serait-ce que pour éviter d'avoir à gérer en plus une population à l'image de Jelenna.

" Si je puis me permettre, je pense que la Grande Prêtresse et Mère ont eu raison de ne rien dire aux Templiers. Sans doutes Nalween préférait-elle voir concrètement son songe se réaliser, au moins en partie, avant d'ameuter et d'apeurer toute une population innocente. Mère aussi me semble-t-il. Je pense enfin qu'elles ont craint votre réaction ... il est en effet peu crédible d'avancer la fin du monde suite à un songe ... seuls quelques fous peuvent y croire. "

Je ne me jugeais pas folle.
Mais il était vrai que d'un point de vue extérieur, nous devions ressembler à de pauvres simples d'esprit qui recherchaient un homme disparu depuis nombre d'années et en prime, au nom de la fin du monde. Il y avait mieux comme campagne de publicité ! Mais au moins Asora nous croyait-elle assez pour vouloir nous accompagner. Nous aurions besoin d'un guide, sans quoi, il était évident que nous ne pourrions pas trouver l'autre papi avant de finir carboniser par les rayons solaires du désert. Malgré quelques réticences, mon fiancé donna son accord et Sora en fit de même, décidant avant de s'éclipser que le rendez-vous de départ était fixé au lendemain matin, 8h.
Feanaro ainsi qu'Asora se levèrent, et je les suivais, tenant la main tremblante de la petite Jelenna qui n'osait plus ouvrir la bouche. Avait-elle peur que le Capitaine lui en veuille ? Ou était-ce simplement la peur du futur ? Quoi qu'il en soit, je ne pouvais pas encore m'attarder sur son cas, le soir venu, il me faudrait lui parler, mais pour le moment, il me fallait régler une ultime question ... Le Capitaine disparu après quelques échanges discret avec la Templière, auxquels je ne prêtais pas attention. Une fois seules avec Asora, je me permettais de la héler.

" Peux-tu me mener à lui ? "

Pour une fois, ma voix n'était pas agressive mais simplement neutre.
Depuis longtemps, j'attendais ce moment, depuis longtemps, je rêvais de sa mort par vengeance et par orgueil. Ce soir était mon heure, mais il me faudrait attendre, car l'homme n'était pas encore là ... C'est donc en maugréant que je me dirigeais vers la chambre qui serait mienne pour ce soir. Ou pas. Tournant au détour du couloir, je demandais le chemin de celle de Jacen et m'y installait. Jelenna approcha doucement de moi, assise sur le lit du maitre Templier.
Je l'enserrais telle une mère, cherchant à la rassurer tant par les mots que par les gestes. Tous autant que nous étions devions préparer notre voyage du lendemain, et c'est justement en consolant ma petite sœur que je préparais le mien. Jelenna était mon monde, il me fallait être sure qu'elle aille bien, qu'elle était protégée et heureuse. Qu'elle n'ai plus peur.

C'était sans compter sur ce qui allait nous arriver ... Et nous n'y étions pas préparés.