Le chat t'observait d'un air mauvais.
Dans le genre, "je ne ferais pas ce que tu veux mon beau", on encore "tu peux toujours courrir pour que je t'obéisses", tu te posais là. Mais bon, le chat était bizarre aussi, il ne donnait pas envie de lui faire confiance c'est ça ? Mhm, là était ton erreur mon enfant ... Kiki s'approcha de toi d'un pas vif, limite courant dans ta direction. Voilà qui déjà n'était pas bien rassurant mais le reste allait te surprendre encore plus. Alors qu'il sautait un dernier obstacle sur sa route, le chat se transforma. Les pattes avant laissèrent place à des bras, les pattes arrières à des jambes. Les traits félins disparurent pour ne laisser place qu'à des traits plus que féminins dont le seul trait commun avec le chat étaient les yeux en amandes de couleur verte. Devant se tenait désormais une jeune femme aux longs cheveux châtains, à la peau claire sans pour autant en être blanchie, aux lèvres et aux formes plus que proportionnées ... en somme, une femme qui donnait envie qu'on lui saute dessus puisqu'il fallait bien être direct. Et le pire était sans doutes son accoutrement, un simple morceau de tissu pour cacher sa poitrine et un short plus que mini pour le bas. Autant dire qu'elle ne s'encombrait pas. Mais passons et revenons-en à nos moutons. La jeune femme s'approcha de toi et te dit d'un ton neutre qui avait néanmoins quelque chose d'envoutant :

" Bonjour, je me nomme Näelle. "

Un sourire étira ses lèvres, laissant clairement apparaitre quelques dents pointues, comme quoi, elle n'avait pas perdu tous ses traits félins. Puis, elle reprit, plantant son regard émeraude dans le tien. Un regard dur et un ton glacial lorsqu'elle prononça :

" Cherches-tu à offenser papa ? N'est-il pas déjà clément de t'envoyer sa fille pour t'aider dans ta quête pour que tu refuses de lui accorder ta confiance ? "

Ses yeux semblaient te transpercer.

" Stupide humain. " rajouta-t-elle comme si elle crachait chacun de ses mots.

Azäel avait une fille ... ah bon ?
Si tel était le cas, tu étais dans de beaux draps ...

L’almer leva un sourcil pour le moins…Amusé par la dernière trouvaille de son maître. Décidément, lui qui pensait avoir touché le fond de l’humiliation et avoir vu les choses les plus ridicule de son existence, voilà qu’il était à nouveau étonné par l’imagination de son maître. Offenser Azael ? N’était ce pas lui qui poussait à bout sa patience ? L’envoyer déterrer des vieux ossement le ravalant au rang du plus humble des péons, humilier sa condition de guerrier en l’obligeant à remuer la terre de ses propres mains sans outils jusqu’au sang et maintenant lui envoyer quelqu’un…La Divinité le pensait elle incapable de déterrer trois os et un bouclier ? Dans sa grande mansuétude voilà qu’il lui envoyait quelqu’un qui non seulement se moquait de lui et le menaçait…Alors voilà toute l’expression de la gratitude d’Azael…Pas étonnant qu’il n’ai confiance en personne. En traitant ainsi ses fils, il n’y avait rien d’étonnant à ce que la trahison soit une chose si courante dans ces rangs…Ca, les ineptes inaptes, les femmes chats et les fossoyeurs.

C’était quoi la prochaine étape de son humiliation ? Un poireau qui se transforme en chèvre pour l’aider à distraire quelques soldats ? Il soupira sans vergogne, jetant à peine un coup d’œil a la jeune fille. A la voir au moins disait elle vrai sur un point. Azael avait le sens de l’esthétique et il ne prenait pas n’importe qui dans ses rangs. Maintenant, qu’elle soit une divinité elle-même…Voilà qui avait de quoi le rendre septique. Des femmes se baladant avec rien sur le dos et qui se transforme en chat ? Cette époque avait elle perdu tout sens de la mesure ? L’ancien Almer commençait à se demander s’il n’aurait pas du mourir depuis longtemps. Il ne comprenait plus rien à ces temps troublés. Son époque était faite de bataille, de la puissance d’un bras, d’intelligence et de courage. Mais tout cela était loin…On ne le considérait plus comme tel…Les véritables guerriers n’étaient plus que des légendes…Il n’y avait plus que folie. Il était…Si fatigué…Il n’avait qu’une hâte, retourné à son repos et ne plus se réveiller. Du moins pas avant une véritable bataille.

Hun ? Quelle époque ridicule…Les animaux ont des noms maintenant ?

Il pencha la tête légèrement sur le côté, les mains dans ses poches…l’une d’elle se resserrant sur la poignée de son arme. Elle voulait se battre ? Bien…Qu’elle vienne si elle le souhaite. Il ne l’arrêterait pas. Il ne ferrait que se retourner à son repos ou lui apprendrait qu’il ne craignait rien ni personne. Son seul maître était Azael, Dieu de la Mort, non sa fille. Elle voulait du respect ? Qu’elle le mérite, il n’avait rien pour elle qui réclamait quoique ce soit.

Le seul qui soit offensé ici c’est moi…

Il avait conscience d’être arrogant…Mais c’était les dernières traces de son honneur de guerrier…Celles dont il n’avait jamais su se défaire. La dernière preuve qu’il avait été vivant et qu’il avait été plus grand qu’il n’était aujourd’hui…Réduit au statut de simple sous fifre d’une Divinité distance s’amusant de son malheur. Il leva son visage, toisant la femme d’un air tout aussi mauvais

…Et tu veux de la confiance ? A quoi te servira-t-elle ? Quelle importance...Transforme toi plutôt en chien et creuse cette terre ingrate. Au moins tu aura une plus grande utilité que remuer tes lèvres pour ne rien dire…Ou faire tuer les serviteurs de ton père.

Il regarda a nouveau la route…Espérant toujours trouver quelques volontaires pour creuser a sa place. Quelques paysans…Avec des pioches…Ca serait plus utile…Tellement plus utile. Surtout qu’il ne savait pas a quel point l’on devait creuser. La tombe d’un guerrier…Trois pelletés de boue ouais…Quelle misère.

Näelle n'avait pas l'air commode ou tout du moins avait-elle l'air soupe au lait.
Mais le plus marrant fut sans doutes son éclat de rire cristallin qui perturba ta belle tirade qu'elle jugeait bien sur, dérisoire et narcissique. Comme si tout tournait autour de toi, comme si tu pouvais être autre chose qu'un pion sur l'échiquier de son père. Ah la lala, pauvre petit Grivious ... Näelle posa son regard de félin dans le tien et en un instant, ton univers s'écroula.

" Je connais un soldat qui va se faire taper sur les doigts. " chantonnait la voix douce et envoutante de la demoiselle si étrange.

Alors ce fut à cet instant que tu compris que quelque chose n'allait pas. Que la demoiselle ne mentait pas. Car le monde autour de toi ne fut plus que ténèbres, rien mis à part le noir absolu et l'éternelle nuit t'entourait. Rien n'était perceptible, rien à part la Flamme. Le Créateur était là, devant toi, et la flamme, bien droite, semblait te dire qu'il n'était pas de bonne humeur. Mais pour autant, le silence demeura et seule une vision te fut accordée.
Ainsi, tu voyais clairement une enfant aux yeux clairs et une onde, frappant ou plutôt, tombant sur cette enfant qui n'était autre que Näelle. La petite, sonnée, s'était transformée en chatte tandis que le reste, tu le connaissais déjà. Une fois la vision terminée, les couleurs s'évanouirent pour revenir à la flamme originelle qui elle, n'avait pas bougé. Rien de plus, le monde redevint ce qu'il avait toujours été. Cydonia en fond visuel, le soleil, l'herbe, la boue, bref, tout le truc quoi. Et Näelle qui t'observait de son air rieur, comme si elle savait déjà tout ce qui s'était passé dans ton esprit.

Ainsi, la chatte-humaine était liée à Azäel et quelque chose te soufflait que le lien était assez solide entre eux pour qu'il te sacrifie en échange de la petite félin. Les yeux rieurs, la demoiselle te toisait toujours, regardant ton bras.

" Je serais toi je ne toucherais pas à la petite Näelle, sinon papa ne sera pas content ! " chantonnait-elle toujours.

Énervante certes mais tellement étrange en même temps. Comme si au fond, on ne pouvait pas lui en vouloir, elle n'avait pas choisi ce lien et elle n'était qu'une gamine au corps d'adulte. Alors comment la détester ? Non, la rancœur que tu ressentais devait bien être envers ton Dieu qui finalement, se moquait de toi en t'envoyant cette folle non ?

" Bon, tu creuses ou faut que je te fasses un dessin ? " demanda-t-elle soudainement avec un ton sérieux.

" Si t'as pas envie de creuser, j'peux demander aux abrutis là-bas si tu veux. Ah mais c'est vrai, avec tes yeux d'humain, tu dois pas les voir. " proposa la p'tite demoiselle en se moquant de toi.

Näelle semblait aux anges.
Son cher père l'ayant défendu, elle n'attendait plus que ta réaction. Et cela l'amusait grandement car ton caractère lui même était amusant ... non non, c'était toi tout entier qui lui apparaissait comme drôle ! De ce fait, la demoiselle te regarda avec son grand sourire taquin, attendant une réponse de ta part. Lorsqu'enfin tu te décidais à prendre la parole, que ne fut sa déception ! Tu te laissais faire ? Si facilement ? Pff, ce n'était pas drôle .. mais bon, puisque tu voulais les deux abrutis de là-bas pour t'aider, elle allait te les ramener, peut-être serais-tu plus marrant en t'occupant de leur sort.
D'un bond, l'humaine laissa place à la petite boule de poils qu'était Kiki le chat sauvage. Pas si sauvage et pas si chat en fait mais c'était un détail. Quoi qu'il en soit, en deux temps trois mouvements, la petite Näelle avait rejoint le couple, enfin les deux hommes qu'elle avait vu de là où se trouvait Grivious. Une fois à leur portée, elle se changea en femme ... et il ne fallait pas y aller par quatre chemins, les hommes étant ce qu'ils sont, les deux idiots en question se laissèrent avoir par les formes plus qu'alléchantes de la jeune femme. Une fois qu'ils se furent rincés l'œil, elle échangea quelques mots avec eux, son magnifique sourire sur les lèvres puis, ceci fait, elle leur fit signe de la suivre et te les amena.

" Je vous présente mon grand frère, il faudra être gentil avec lui ! " précisa-t-elle en se moquant d'eux.

Ensuite, elle alla s'assoir près de l'endroit premier où elle s'était trouvée lorsque tu l'avais rencontré.

" Bors ne sera pas content de me revoir .. oh que non ! " chantonna-t-elle.

" Tu creuses alors ? " demanda-t-elle à ton intention, tout en se demandant avec impatience comment tu allais gérer les deux idiots qui la mangeaient des yeux.

Les deux hommes t'observèrent d'abord avec dégout : genre comment osais-tu leur parler ainsi ? Mais lorsque l'arme sortit de son fourreau, ils n'eurent pas de mal à comprendre, tout aussi bête qu'ils soient, que leur avenir était en quelque sorte compromis s'ils n'obéissaient pas à tes petits désirs. Ok ... mieux valait t'obéir donc tout en gardant un œil sur la petite jeune fille qui chantonnait dans son coin.

" Z'êtes une drôle de famille tous les deux. " hasarda l'un des deux gardes.

Les yeux flamboyant de la demoiselle se posèrent instantanément sur les deux pauvres malheureux et sa voix, devenue aussi froide que le marbre, brisa le silence comme l'admiration malsaine des deux deux victimes.

" Creusez et taisez-vous, ou je vous coupe la langue et les membres un à un. Compris ? " finit-elle par demander de sa petite voix d'enfant gâtée.

Alors les deux hommes s'exécutèrent. Creusant ici et là, lorsque Näelle le leur demandait, telle une vraie reine donnant des ordres à ses serviteurs. La basse besogne, elle aimait à les voir souffrir, les ongles plein de boue et les doigts en sang. Un sourire taquin sur les lèvres, elle se contentait souvent d'un "là", "ici" enjôleur et ils repartaient de plus belle pour creuser. Mais rien.

" Je crois qu'ils ne sont bons à rien en fait ... Bors va s'ennuyer à force d'attendre ... il sera en colère ! Moi j'te l'dis ! " précisait-elle toujours en chantonnant.

Mais finalement, l'un des deux infortunés tomba sur quelque chose. Ainsi, petit à petit, le bouclier abîmé par le temps du grand Cavalier fut sortit de la terre. L'homme, tout fier, se retourna alors vers la jeunette pour le lui montrer. Un sourire plus élargi encore sur les lèvres, celle-ci s'approcha, le félicitant déjà du regard et ... d'un geste d'un seul, elle ouvrit la gorge du malheureux qui s'écroula à terre en gigotant encore quelques secondes dans d'affreux bruits morbides ...

" Oups ! Désolée ! " lança Näelle dans un sourire encore plus gamin.

" Qu'est-ce-que tu regardes toi ! Creuses idiot ! " hurla-t-elle au deuxième qui s'exécuta sans demander son reste, peu convaincu qu'il en réchapperait à voir les regards inquiets qu'il lançait à la victime au sol.

Pendant ce temps, Näelle avait repris sa chanson, sans plus se soucier du cadavre qui gisait à ses pieds. Son regard couvait amoureusement le bouclier pour lequel l'inconnu avait donné sa vie lorsque soudain, un cri de la demoiselle effraya l'homme toujours en vie qui se démenait pour trouver il-ne-savait-quoi.

" Regarde ... j'ai du sang sur les mains ! " dit-elle à Grivious le regard quelque peu effrayé, comme une enfant qui est découverte en train de faire une bêtise.

Näelle semblait toute triste, non pas parce que tu l'ignorais, en réalité, ça, elle ne s'en rendait même pas compte, mais parce qu'elle avait du sang sur les mains. C'était totalement idiot vu le nombre de victimes qu'elle comptait à son palmarès mais elle n'était pas plus maligne qu'une enfant, ou au contraire, bien trop maligne pour le commun des mortels. Qui sait ? Quoi qu'il en soit, elle sanglotait dans son coin en murmurant des "papa" par ci et des "méchante" par là lorsque le survivant à ses caprices venait de tomber sur un deuxième objet. Fort intéressant de surcroit !
L'épée gigantesque pointait le bout de son nez dans la terre retournée par l'inconnu. Ce dernier semblait hésiter à poursuivre ses recherches, peut-être par peur de ce qu'il trouvait ou par peur de ce qui l'attendait. Semblant reprendre ses esprits à la vue de l'arme, la femme-chat s'avança vers l'homme et l'égorgea, tout bonnement, sans même un regard. Non, Näelle n'avait d'yeux que pour l'épée qui gisait encore à moitié ensevelie dans le sol. De ses griffes, elle gratta la terre pour finir de sortir l'arme du sol. Ceci fait, elle la fit miroiter entre ses mains au soleil, un sourire béat sur les lèvres.

" Te voilà toi ! " dit-elle avec douceur.

Puis, elle se retourna vers toi et te demanda froidement :

" Bon, je suppose que tu ne sais pas comment faire. "

Non, tu ne savais pas comment faire. Le Père n'avait rien dit à ce sujet, en même temps, il ne disait jamais grand chose, c'était toujours à toi de trouver la voie. Mais cette fois-ci, il avait placé sur ta route une petite écervelée bien décidée à se jouer de toi. Mais Näelle poursuivit :

" Approche. " ordonna-t-elle.

Et tu t'exécutas sans demander ton reste. Lorsque tu fus à la portée de la demoiselle, elle saisit ta main et y fit une belle estafilade avec l'épée. Une fois sure que le sang était suffisant, elle délaissa ta main et ta blessure pour en revenir à l'épée. D'un geste brusque, elle planta l'épée dans le sol et ...

" Il vient. " déclara-t-elle d'une voix tremblante, comme si elle craignait la renaissance du géant qu'elle avait tué.

[ Je te laisse décrire la renaissance de Bors ^^ ]

Tsss…

A peine le temps de voir tomber le corps du dernier volontaire que la chatte lui prenait son sang sans rien dire. Le templier regarda un moment son bras…Ce n’était pas non plus comme s’il ressentait la douleur. Mais il n’aimait pas cette manière de procéder. Au moins avait il la satisfaction de savoir qu’il n’allait probablement plus jamais la revoir car la mission prenait enfin le chemin de la fin. Rien ne lui aura été épargné, déterrer des bouts d’os, supporter une enfant qui se prenait pour une adulte, supporter les humiliations et les moqueries tous cela pour mener une armée décimer une ville.

Chose qu’il aurait pu faire mais il fallait croire qu’on lui préférait des guerriers qui se faisaient laminer aussi facilement. Plus qu’a espérer cette fois qu’il reviendrait avec une immortalité plus conséquente qu’un coup d’épée malheureux ne pourrait lui ôter…Enfin…Son temps était peut être venu et les voies d’Azael étaient impénétrable…Et a vrai dire, rien qu’a regarder la femme chat…Il n’avait vraiment pas envie de les pénétrer. Venu d’un sorcier, il aurait cru à un délire de vieux pervert. Enfin avec un Dieu condamné à la solitude…

Bref, pour le moment, le sang du templier flottait doucement dans les airs mais ce n’était pas l’odeur acre du liquide carmin qui emplissait le vent…Mais plutôt celui plus embaumant d’un incendie mêlé de cadavre en décomposition…Celle du bois fraichement taillé de flèche…Celle de l’huile des armes et armures…Celle du vin abrutissant les soldats et même l’odeur de la bile régurgité des novices incapables de soutenir la vision d’effroi d’un champs de bataille. Oui…C’était l’odeur de la guerre.

Le sang fini par former une sorte de système circulatoire ressemblant à l’architecture d’un bras cherchant l’épée alors que le ciel devint noirceur et que la tempête commençaient à se déchainer. Quand elle attrapa la garde, les éclaires brillèrent et frappèrent la campagne environnement. En tendant l’oreille on aurait pu croire à la clameur de milliers d’hommes de guerre. Bors commença à apparaitre petit à petit…

La mission venait de prendre fin avec la renaissance de l’incarnation de la guerre. Le templier noir laissa son bras blessé pendre et son sang se répandre sur le sol…Attendant enfin d’être libéré…Et pouvoir retourner à la tranquillité de sa grotte dans les montagnes glacés…

Näelle semblait excitée.
Effrayée.
Un peu tout à la fois.
La femme-chatte observa la renaissance du Cavalier sans un mot, accroupi et la langue passant de temps à autre sur ses lèvres. Elle attendait visiblement avec autant d'impatience qu'un enfant à Nöel ou qu'un lion devant une proie encore fraiche. Mais elle se taisait, c'était déjà pas mal non ?

Le temps changea, la terre se creusa. Il était là. Il sortait de terre. Il était né une nouvelle fois pour gouverner l'armée qui marcherait bientôt sur la cité neutre. Sur Tamawa. Et la petite demoiselle à côté semblait prise de tremblements bien que la terre ne tremble pas et qu'il ne fasse pas froid. Avait-elle peur de la colère du Cavalier qu'elle avait tué lors de sa fameuse poursuite du Siamois d'or ? Bors reprit connaissance et se leva. Plus grand que la moyenne, il était un Astorg de belle taille. Plus massif que la plupart des hommes, c'était à se demander comment un simple chat avait pu causer sa perte. D'ailleurs en parlant de Kiki, elle était mal barrée non la p'tite ? Ton regard ne put éviter de se poser sur elle, car au fond, tu espérais peut-être que le châtiment divin ne s'abatte sur elle. Bors s'approcha d'elle d'ailleurs, ignorant totalement ta présence. Levant son épée en sa direction, sa voix caverneuse rompit le lourd silence de la scène lorsqu'il articula :

" Toi. "

Et Näelle se jeta dans ses bras. C'était à n'y rien comprendre. En réalité, Bors avait beau la détester, il ne restait pas insensible à son corps et de toute façon, il savait qu'il était impossible de la tuer. Immortelle par la nature même de son existence, il avait appris à s'y faire et à apprécier le corps chaud de la demoiselle. Son regard se posa ensuite sur toi. Avant même qu'il ne parle, la demoiselle répondit d'une voix claire et joyeuse :

" Père l'a envoyé pour te réveiller, c'est Grivious. Mais il est pas bavard, un peu comme toi. Papa veut que tu lèves ton armée sur Tamawa, mais lui là, il m'a pas beaucoup aidé. Il a été méchant. En plus, il voulait pas creuser, j'ai du chercher de l'aide. Les deux là-bas, j'ai du les tuer. Il y avait du sang sur mes mains, c'était pas bien. En plus, Grivious il me parle pas du tout. Il voulait même me tuer ! Et ... tu m'écoutes ? "

Non, Bors était déjà avec le Père.
Tamawa.
Tamawa.
La voix hurlait cela.
Il n'y aurait plus de cité neutre, juste le sang, la peur et la souffrance.

[ Fin de la mission ]
[ Grâce à toi, la bataille de Tamawa peut avoir lieu, même si elle avait déjà commencé ==" J'espère que ça t'a plu ! ]