La douce chaleur d’été avait ce soir-la quelque chose de délicieusement calmant. Ils étaient a la fin de la journée, et le soleil bas sur l’horizon baignait la campagne d’une lueur rosée. Cela faisait longtemps que Thonolan n’avait quitté Cydonia, et quel que soit son attachement pour sa cite, l’air pur de la campagne, le calme, le silence bruissant de la nature, tout cela lui étaient comme une bouffée d’air frais. Ce plaisir d’ailleurs l’étonnait un peu à chaque fois, puisque l’arrière-pays ne lui manquait pas ; il était en cela un peu comme le labourer assidu, qui ne se rend compte de sa soif d’une fois attablé chez lui ou a l’auberge, devant une bonne chope de bière. Non, la campagne ne lui manquait pas, mais il avait plaisir à être la.

Thonolan et son compagnon étaient à cheval depuis l’aube, devant se rendre au village de Vinyll. La veille, dame Naly avait demandé deux volontaires pour aller porter une lettre au seigneur du village, qui devait absolument lui parvenir en main propre… toutes mesures de sécurité faisant qu’elle ne pouvait pas envoyer un simple messager. Evidemment, il s’agissait aussi d’aller « prendre la température » du coin, comme aurait dit maitre Lymion. Vinyll était un petit village, dont on n’était pas tout à fait sur sil faisait ou non partie du territoire cydien, mais qui se trouvait plus proche de Tamawa que de Cydonia.

En tout cas, et quelle que soit la situation politique de Vinyll, c’était un endroit tranquille, habité de petits paysans ayant des terres alentour, et dont la seule auberge avait bonne ambiance. Malheureusement, Thonolan, en regardant le ciel, vit bien qu’ils n’y seraient pas ce soir. D’ailleurs, ils n’étaient même pas en vue de la Louge… Ce qui semblait compromettre leurs chances de profiter de la table hospitalière de maitresse Myral, ce soir.

« On dirait qu’il va nous falloir trouver un coin pour la nuit… » dit Thonolan. « Je commence a être assez inconfortable, pas toi ? » Le Zélote se tourna vers son compagnon. Le jeune homme était d’un naturel discret et ne parlait pas beaucoup, mais Thonolan l’appréciait pour son intelligence discrète et son bon caractère. Tan pouvait rester silencieux pendant de longs moments, mais c’était généralement un silence confortable.

Maintenant, ce qui serait le bienvenu, ce serait un petit bosquet, ou même un buisson, pas trop près du chemin, mais pas trop loin non plus. En effet, même si l’on ne va pas particulièrement vite, comme c’était le cas des deux Zélotes, être assis sur un cheval de l’aube au crépuscule finit par laisser sa marque sur certaines parties de l’anatomie. D’ailleurs, même les chevaux devaient être d’accord.

Eh bien, tout le monde était d’accord, lui, Tan, leurs montures –enfin, pour les montures, il supposait, mais il n’y avait tout de même pas besoin de talents d’extralucide.

Le Zélote suivit du regard la direction que lui indiquait son compagnon, puis se dressa sur ses étriers pour mieux voir le site en question. Effectivement, un peu plus loin, il y avait une tache d’ombre. Difficile d’ici d’en estimer la profondeur ou la largeur, mais ce ne devait pas être beaucoup.

Thonolan aurait tout de même préféré quelque chose de plus abrité, mais il ne voyait rien d’autre, les plaines arides étant exactement ca, plates et arides. Bon, se dit-il, cela ferait l’affaire. De toute façon, Thonolan avait déjà vu pire… comme par exemple une certaine expédition a travers les montagnes de l’Est, quelques années plus tôt. Une expérience à laquelle il ne voulait absolument pas repenser. Il avait mit des semaines à se réchauffer.

Non, vraiment, un peu de vent par une belle nuit d’été, il n’avait aucune raison de se plaindre. Ou alors, et cette pensée ne lui plut pas du tout, ou alors il avait perdu l’habitude, comme semblaient le montrer ses muscles endoloris par la longue chevauchée. Cinq ou six ans auparavant, aurait-il été aussi mal à l’aise après une journée en selle ? … Une part de lui, celle qui restait de l’adolescent gâté qu’il avait été un jour, voulait crier « OUI ! » L’image le fit sourire, certaines choses ne changeront jamais. Il pouvait tenir de longs jours en selle, dans de bien pires conditions, il l’avait déjà fait et le referait encore, mais ce n’était pas l’aspect de son métier qui lui plaisait le plus.

Il avait un peu perdu le cours de ses pensées... Il décida de blâmer ce fait sur la belle soirée d’été. Vraiment, un temps qui invitait à la rêverie… a l’évasion… et te voila reparti ! Allons, un peu de nerf !

« C’est bon pour moi, » dit-il finalement à Tan. « Allons-y, avant qu’il ne fasse trop sombre pour s’établir tranquillement. »

Et s’ils étaient trop visibles, eh bien, a eux deux, ils n’en étaient pas forcement vulnérables.
Il piqua des étriers, accélérant un peu pour franchir la distance qui les séparait de leur abri.

Arrivés sur place, la dépression se révéla plus profonde que Thonolan n’avait pensé. Une fois assis, ils seraient hors de vue des voyageurs passant sur le chemin. L’endroit semblait sympathique. D’ailleurs, ils ne devaient pas être les premiers à penser ca, constata Thonolan en voyant les restes froids d’un feu de camp. Plus une petite provision de bois sec, que le précédent occupant avait du amasser et ne pas utiliser. Déjà une corvée de moins, pensa-t-il en mettant pied a terre. Le creux était tapissé d’herbe un peu jaune dégageant une forte odeur de foin, comme le reste de la plaine.

Le jeune homme –il se considérait toujours comme tel, même si Tam ici présent comptait dix ans de moins…*hem*- prit une grande inspiration et s’étira.

Il fallait desseller les chevaux, avant de pouvoir s’installer autour du feu avec un peu de pain et de fromage tirés de leurs fontes. Thonolan eut un sourire. Peut-être arriverait-il à faire parler son silencieux compagnon ?

Tan avait fixé son compagnon pendant tout le temps où il était plongé dans ses pensées, sans mot dire. Lorsque Thonolan talonna finalement sa monture, Tan fit de même avec la sienne pour le suivre.

En voyant la dépression, Tan fut relativement satisfait. Ce qu'il avait perçu des rochers sur le lieu c'était révélé relativement juste, ce qu'il prenait comme une petite réussite personnelle. C'est en accumulant de petits exploits qu'on fini par en accomplir un gros pensait-il.

Tan mit pied à terre en même temps que son compagnon et, pendant que celui-si s'étirait, il s'allongea par terre et plaqua son oreille sur le sol. Quand Thonolan le regarda d'un œil intrigué, le jeune zélote répondit simplement :

« J'écoute la terre»

Puis il se redressa, sans faire part de ce qu'il avait entendu, et se dirigea vers sa monture pour la desseller et l'attacher à un rocher pour qu'elle ne s'éloigne pas. Il ne vit pas Thonolan sourire et ne se doutait donc pas de la "torture verbale" qu'il allait bientôt affronter.

Pendant que son compagnon s'occupait de sa propre monture, Tan commença a disposer du bois dans le foyer plein de cendre. Il les plaça un peu en pyramide de manière a laisser l'air circuler entre-elles, ce qui stimulerait les flammes. Ensuite il arracha à pleine main quelques poignées d'herbe jaune qui permettraient de lancer le feu. Lorsque le tout fut achevé, il fouilla dans son sac à la recherche de son silex et d'un peu d'amadou. Il se rendit alors compte qu'il avait oublié de prendre le premier.

«J'ai oublié mon silex au monastère, aurais-tu le tiens?»

Kyle pesta. Comment avait elle pu être aussi étourdie ? En tant que maître c'était autant sa faute que la sienne, il l'avait forcée à se dépêcher de quitter les lieux et résultat ... Enfin cela aurait pu être plus grave, ils auraient pu ne s'en apercevoir que bien plus tard, lorsque retourner le chercher n'aurait plus été envisageable. Les deux crépusculaires avaient donc fait demi tour vers le campement qu'ils avaient quitté plus tôt dans l'après-midi. Kyle leva la tête vers le ciel, vu l'heure ils devraient probablement camper là-bas pour la nuit.

Le campement n'était plus très loin et le templier se demandait de bien quelle punition il pourrait infliger à sa jeune apprentie quand il sentit une présence non loin ... Non deux présences même. Celles-ci n'étaient pas hostiles, la thèse des bandits pouvait donc être écartée, des voyageurs alors ? Quoi qu'il en soit, ceux-ci étaient proches de leur destination, trop proches même.

** Siobhan tu les as sentis toi aussi ? On ne sera pas seuls visiblement, on ne sait pas qui ils sont, mieux vaut ne pas montrer que nous sommes des templier si près de Cydonia ... Et couvre toi un peu par pitié !**

Ils arrivèrent à destination peu après, sans essayer de dissimuler sa présence, Kyle mit pied a terre et guida son fidèle Yxouing jusqu'à leur ancien feu de camp. Comme prévu les deux inconnus s'y étaient installés, restait à détourner leur attention pour que Siobhan puisse fouiller librement dans le camp.

« Bonsoir messieurs, puis-je me permettre de vous demander de nous laisser rester un peu auprès de votre feu ... j'ai un silex si vous désirez ... » Proposa Kyle avec un grand sourire. Il avait entendu les paroles du jeune homme peu avant d'arriver.

**Je vais les distraire un peu, retrouve le discrètement et méfie toi, ils sont armés.**

« Je suppose que vous n'êtes pas du coin puisque vous campez ici, seriez vous des mercenaires itinérants ou de simple voyageurs ? »

Du coin de l'oeil Kyle cherche sur le sol la présence d'un objet, un objet qui appartient à son apprentie, un objet important et pour le moins compromettant : son sabre runique ! Pourvu qu'elle le retrouve avant eux et sans qu'ils s'en aperçoivent, parce que ces gens armés pourraient bien être des zélotes et dans ce cas ...
Il se retint de sourire en pensant à cette éventualité, mais il faut bien reconnaître que ça ne lui déplairait pas tant que ça.

[Vraiment désolé pour le retard messieurs, Sio c'est a toi !]

La bouleeeeeeeeeeeeeeeeeet ! Comment avait elle pu oublier son arme. Franchement ! C'était quand même LE truc le plus important de son existence, de son statut d'apprentie. Mais nan, mademoiselle trouvait quand même le moyen de la laisser dans un endroit paumé. Enfin, il fallait voir le bon côté des choses : comme c'était complètement perdu dans la cambrousse, il y avait peu de chance que quelqu'un d'autre trouve son katana avant elle. De moins, elle l'espérait... Et de nos jours, l'espoir fait vraiment vire. Le truc que redoutait Siobhan en ce moment, c'était la punition que son sublime, gentil et adoré Maître, allait lui faire subir. Bah quoi ? Les compliments, c'est au cas où Kyle puisse lire dans ses pensées. On est jamais assez prudents dans la vie. Si si ! J'vous assure. Faut toujours faire attention.
Et pour le coup, la jeune fille faisait vraiment très attention... à l'expression de son visage. SURTOUT, paraitre la plus coupable, la plus désolée et la plus misérable possible. Avec un peu de chance, Kyle ne se montrerait pas trop dur avec la jeune fille, attendri par cette tête de chien battu. Il avait forcément un cœur, derrière la tonne du muscles, alors bon... Il y avait peut être une chance pour Sio de ne pas se faire trop trucider. Et puis, c'était de la faute de son Maître aussi, si elle l'avait oublié, ce fichu katana. C'pas humain de faire subir aux gens de tels entrainements. La fatigue, les courbatures et tout ça, bah ça aide pas ! En plus, son cerveau a tendance à ne plus fonctionner à partir d'une certaine heure et généralement un jour sur deux. Comme de par hasard, les jours de son entrainement physique... Vous voyez ! C'la preuve de la culpabilité de Kyle dans cette affaire. Pfeuh, il devrait se punir soi-même pour la peine ! Siobhan préféra garder cette réflexion pour elle, au risque d'aggraver son cas plus encore. Enfin, si cela est encore possible...

La jeune apprentie fut sortie d'un coup de ses pensées par une sensation étrange. Elle se redressa un peu plus, tous les sens en éveil, sentant une présence et peut être même deux. Son maître avait aussi dut les percevoir, puisqu'il ne tarda pas à en informer la jeune fille. Sio hocha la tête pour dire qu'elle était d'accord avec lui. Les Templiers n'étaient pas toujours aimés, sans compter qu'à Cydonia, il y avait les Zelotes, donc bon... La discrétion, c'quand même bien et puis, la demoiselle était Astorg, ce qui arrangeait encore moins les choses. Par contre...

**J'ai pas d'autres affaires ! C'pas ma faute ! J'avais pas prévu de voir des gens ! Et pi, je m'habille toujours comme ça. Ça dérange personne.**

Comme à son habitude, Siobhan était très simplement vêtue. Un short, un débardeur qui lui arrivait au dessus du nombril et ses bottes qui lui montaient jusqu'aux genoux. Enfin bref...
Arrivés sur place, le Maître et l'apprentie découvrirent deux hommes. La jeune fille leur lança un joyeux « Bonjour ! », puis laissa son Maître gérer ça, tout en lui confiant son étalon, Rik.
Bon, où est-ce qu'elle avait pu laisser son arme. Sio fit -l'air de rien- le tour de l'endroit et... Eurika ! Aperçu le manche de son katana. Elle se baissa pour le saisir. Oups... La bouleeeeeeeeeeeeeeeeet !L'objet lui échappa des mains et vint rouler jusqu'aux pieds de l'un des hommes. L'apprentie le récupéra aussi rapidement que possible, mais les inconnus avaient surement eu le temps de voir ce que c'était.

**C'pas ma faute, j'ai des ampoules aux mains...**

Excuse bidon pour justifier sa maladresse. Siobhan recula d'un pas, cachant tant bien que mal le manche derrière son dos, un sourire innocent aux lèvres. Surtout être mignonne et gentille. Sutrooooooouuut, ne pas oublier de faire la lèche botte au près de Kyle, un peu plus tard.
Enfin bon, peut être que les deux inconnus ne connaissaient pas les sabres runiques et que ça leur était égal que la demoiselle en possède un. Peut être même qu'ils n'avaient rien contre les Templiers. Certes, ça fait beaucoup de « peut être », mais comme je le disais, l'espoir fait vivre et Sio était bien trop jeune pour mourir ! Enfin, vu comme elle était partie, c'est pas le deux hommes qui allaient mettre fin à ses jours, mais son Maître. J'di ça, j'dis rien, hein...

Thonolan ne fit aucun commentaire sur le comportement de son compagnon, il avait entendu parler d’un certain truc que les élémentaristes terriens pouvaient faire comme cela, mais ne l’avait jamais lui-même appris. Ce pourrit être intéressant a demander plus tard. Il avait bien un silex… en principe. Il ne devrait pas être loin, probablement dans les fontes de sa selle, en surface. On avait toujours besoin d’un silex, et il en avait toujours un sur lui, en règle générale.

L’arrivée de deux étrangers interrompit la ses réflexions. Deux étrangers a l’air pas commodes, et qui semblaient bien embêtés de les voir ici. Enfin, c’est-a-dire que l’un d’entre eux avait l’air bien embêté, un espèce de grand gaillard –fichtre, presque aussi grand que Thonolan ! ca ne se voyait pas tous les jours- avec une drôle de marque sur la figure. L’autre, une jeune fille blonde qui s’efforçait d’être discrète, avait juste l’air de vouloir être ailleurs. Une drôle de paire, ces deux-la.

Thonolan répondît poliment au salut de l’homme.

« Bien le bonsoir a vous, de même. Effectivement, un silex tomberait à point », ajouta-t-il en acceptant la pierre tendue. Il se mit aussitôt en devoir d’allumer le feu, pour se donner quelque chose à faire.

La politesse arrangeait souvent les choses, mais il n’était pas non plus nécessaire d’étaler en long et en large ce qu’ils venaient faire dans la région.

« Nous ne sommes que des voyageurs, et nous nous rendons à Vinyll », continua Thonolan en faisant prendre le feu. « Pas très vite, d’ailleurs, et nous avons été surpris par la nuit tombante. »

Il avait l’intention d’en dire plus, question de meubler une conversation un peu gênée, mais il aperçut la jeune fille en train de « discrètement » faire le tour de leur campement. Apparemment, personne n’avait jamais pris la peine de lui expliquer le sens exacte de ce mot. Thonolan lui-même était presque incapable de passer inaperçu –pas quand on mesurait 1m90 - mais cette fillette faisait fort.

Elle trouva assez vite ce qu’elle était venue chercher, mais le laissa tomber aux pieds de Tan. C’en était presque risible. Thonolan aurait ri, d’ailleurs, ne serait-ce que de l’embarras évident de la fille, qui ne savait plus ou se mettre, mais l’objet en question retenait toute son attention. Quelque chose qui ressemblait a la garde d’une épée, mais sans la lame.

Tres mauvaise nouvelle.

Il n’était pas tres difficile d’additionner deux et deux. L a fille cherchait une épée runique –ou un sabre, cimeterre, quoi que ca puisse être, il n’en avait vraiment rien à faire. N’importe le type d’arme, Tan et lui auraient difficilement pu tomber pire. Ils avaient affaire à des Templiers. Ou alors, pensa Thonolan, a un templier et son apprentie. La fille avait l’air bien trop jeune et maladroite pour être une Templière a part entière. Il aurait quand même parie qu’elle serait beaucoup moins maladroite, une fois mise au pied du mur.

Ce qu’il n’avait pas du tout l’intention de faire. Thonolan n’était pas un lâche, mais il préférait éviter tout conflit qui ne soit pas absolument nécessaire. En manœuvrant délicatement, on pouvait encore sauver le jour. Il pouvait faire semblant de n’avoir pas reconnu la chose, de ne s’être aperçu de rien. Et rien ne permettait de supposer que ces deux-la soient de la mauvaise sorte .

« Soyez les bienvenus a notre feu , continua le Zélote. Nous avons plus de vivres que nous ne pouvons manger, voulez-vous vous joindre a nous ? »

Thonolan adressa une prière à tous les dieux de Cydonia, s’il vous plait, faites que Tan joue le jeu ! Le jeune homme était intelligent et observateur, il ne pouvait pas avoir manque le petit jeu qu’ils avaient sous les yeux.

Tan avait gardé le silence depuis l'arrivée des nouveaux venu, mais il avait réussi a plaquer sur son visage un léger sourire. Celui-si était destiné à masquer sa double gêne. Le grand costaud ne le dérangeais pas outre mesure tant qu'il n'était pas nécessaire de l'affronter.

La demoiselle en revanche c'était une autre affaire. tout d'abord elle était très nettement de type Astrog, ce genre d'individu était mal vu dans la région, de plus Tan considérait les Astrogs comme partiellement responsable de la situation actuelle des zélotes et leur vouaient donc une généreuse inimité. De plus il s'agissait d'une personne du sexe opposé aux formes très harmonieuses. Tan n'avait pas l'habitude d'en voir, surtout dans une pareille tenue. Ces deux éléments mit bout à bout expliquaient le trouble du jeune homme, même si il n'en montrait rien.

Lorsque la jeune fille commença son manège, Tan entrepris de sortir du matériels de couchage de son sac pour donner l'impression de ne pas voir l'autre farfouiller. Néanmoins il savait toujours approximativement où elle se trouvait car il sentait ses pas faire vibrer le sol.

Les choses se corsèrent lorsque le manche d'une arme runique atterrit presque aux pieds de Tan. La jeune fille le récupéra "discrètement" dans la foulée mais le zélote avait aisément reconnu là une arme de templier.

*Alors là, on doit être maudit ou quelque chose d'approchant. Nous avons donc là deux templiers, dont une Astrog, près de Cydonia, qui essayent de se cacher. Il y a donc une chance non négligeable pour que se soit des templiers noirs mais ne tirons pas de conclusion hâtives. Ce qui est certains c'est que nous avons un avantage sur eux : ils ne savent pas que nous sommes des zélotes. Apparemment Thonolan semble vouloir jouer le jeux du voyageur pour éviter un affrontement, à moins qu'il n'ai rien vu. Mieux vaut le suivre.*

Tan plongea donc dans son sac de voyage en faisant mine de ne pas avoir vu l'arme de l'adolescente et en sortit plusieurs provisions qu'il montra aux templiers pour souligner les propos de son camarade zélote.

« Mon ami a raison. Nous avons de la viande séché, du pain presque frais et même quelques légumes conservés dans de l'huile. Venez donc vous restaurer avec nous.»

Kyle du faire un effort presque surhumain pour ne pas écorcher vive son apprentie maladroite à l’instant même. Fort heureusement (ou hélas selon les points de vue), les deux hommes n’avaient pas l’air d’avoir remarqué quoi que ce soit, à moins bien sûr qu’il ne s’agisse que d’une ruse, ce qui n’aurait rien d’étonnant venant de ces traîtres de Zélotes.

** Je te promets que quand je m’occuperais de toi ma grande tes ampoules seront le cadet de tes soucis !!**

Sans le savoir, le plus grand des inconnus mis fin à la correction mentale qu’infligeait le templier à sa jeune élève, lorsqu’il leur proposa de partager leur repas. Etait il honnête ou s’agissait-il d’un piège ? Même avec l’esprit il n’était pas évident pour Kyle de le deviner. Il était presque sur d’avoir ressenti l’agitation d’un esprit lorsque Siobhan avait fait tomber son sabre, mais c’était difficile de savoir s’il venait d’elle, de lui, de ces hommes ou de chacun d’en eux. S’ils avaient été troublés, en tout cas maintenant les deux individus semblaient bien calmes, quelques traces de stress ou de gène en eux, peut être avaient-ils quelque chose à cacher … ou alors c’était simplement la tenue indécente de son apprentie qui les mettaient mal à l’aise. Dans le doute Kyle aurait voulu refuser l’offre, mais il avait lui-même demandé à profiter de leur feu, partir maintenant aurait été suspect… Ils acceptèrent donc l’invitation.

L’ambiance du repas n’était pas franchement réjouissante, alors que Kyle sondait régulièrement l’esprit des deux cydiens pour découvrir la trace d’un piège, ceux-ci essayaient probablement de deviner leurs intentions. Siobhan de son côté évita de trop se faire remarquer …

Après ce dîner tendu, le Nùa et son apprentie s’éloignèrent pour faire paître leurs montures … et prirent la clé des champs, laissant les deux zélotes avec leurs interrogations et leur vaisselle sale.

[Désengagement de masse]

[Voilà messieurs les zélotes je vous libèrent, désolé pour le contretemps. =x
Siobhan toi tu es encore loin d'être libre avec moi ]