Azthia

Ô, petite flamme qui guide chaque cité d'Azthia, surtout ne vacille pas. Car les temps sont bien embrumés et un vent d'inquiétude souffle... Laissez vous tenter par un univers poétique et fantastique, créez un personnage haut en couleurs...
 
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 [F-E] Quand le destin vous rappelle à l'ordre (pv Feanaro, Eléa)(fini)

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Réincar Diane
Jelenna
Jelenna
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Cité : Muria
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[F-E] Quand le destin vous rappelle à l'ordre (pv Feanaro, Eléa)(fini)
   [F-E] Quand le destin vous rappelle à l'ordre (pv Feanaro, Eléa)(fini) EmptyMer 17 Mar - 16:58

La bataille était terminée et pourtant, elle était encore fraiche dans les esprits des gens autour d'elle. Dans le sien également. Peut-être que ce n'était que par procuration que Jelenna vivait cette bataille encore et encore, parce qu'autour d'elle, toutes les personnes qui attendaient des soins, qui attendaient l'espoir des jours meilleurs, ne cessaient de repenser à ce qu'elles avaient vécues ... peut-être aussi qu'au fond, c'étaient ses propres sentiments qui contaminaient tout le monde. Les images, la souffrance, le sang ... toutes ces impressions ne souhaitaient décidément pas quitter son corps frêle ni son esprit. La bataille se rejouait sans cesse dans sa tête sans que l'issue n'en soit modifiée. Les cadavres, l'odeur de la mort, les morts côtoyant les vivants. Rien ne changeait. Jelenna ne percevait que souffrance et douleur et ses propres peurs se mêlaient à ce tourbillon de peine.
Depuis maintenant deux jours, son ainée alternait entre soigner les blessés, dormir et veiller sur elle. Jelenna le savait, si Eléa la quittait ne serait-ce qu'un instant, elle serait perdue. Non, pas perdue, elle ne serait plus. Son monde désormais se rattachait à la princesse amazone. Tandis que toutes les lueurs présentes dans son esprit s'éteignaient les unes après les autres, celle d'Eléa était un phare, l’unique espoir vers lequel elle pouvait se diriger. La lueur si particulière qu’émettait sa sœur ainée irradiait son esprit et la poussait à bouger, à suivre le mouvement, à aider, ou plus simplement, à vivre. A se dire qu’elle ne faisait pas partie des victimes mais avait encore un cœur qui battait dans sa poitrine. Qui battait à lui en faire mal aux oreilles, au fond d’elle, l’enfant aurait préféré mourir ce jour là plutôt que de vivre ces instants. Sentir la douleur et ne plus savoir si elle est votre ou non. Voir les corps meurtris, entendre les cris de ceux qui sont tombés près de vous et ne se relèveront jamais … Eléa avait prié pour le repos des âmes des défunts, mais qui prierait pour le repos de son âme à elle ?

La petite observa les allers et venus de sa sœur et instinctivement, sa main se posa sur la tunique de cette dernière. Comme toujours, Eléa portait ses vêtements osés, non pas pour attirer l’attention, mais pour démontrer qu’elle était fière de pouvoir exhiber en toute liberté son corps de femme. Aucun homme ne pourrait la contraindre à quitter ces vêtements, elle était libre. Déchirée, mais libre. Jelenna l’avait senti dès le début de ce long cauchemar, son ainée n’était pas heureuse … depuis quelques temps, la princesse amazone était torturée par de sombres pensées que l’enfant ne parvenait pas à déchiffrer, ou peut-être, ne voulait pas. Depuis la fin de la bataille, Eléa avait tenté à maintes reprises de fermer son esprit à l’enfant, mais comme elle ne maitrisait pas son don, tout comme Jelenna au passage, évidemment, nombres de ses sentiments perlaient au travers de l’esprit de la pitchoune. La peur avait laissée place à l’appréhension. La crainte de la mort avait laissé place quant à elle à la crainte de voir Jelenna s’éloignait d’elle. Mais pire que tout, Jelenna sentait que sa sœur s’en voulait de l’avoir conduit ici, de l’avoir forcé à grandir trop vite en assistant à cette bataille … ce sentiment, l’enfant aurait voulu pouvoir le faire disparaitre, mais son état psychologique beaucoup trop fragile ne lui permettait pas d’agir en ce sens. Au contraire, elle profitait de cela pour avoir Eléa pour elle seule. Elle en profitait pour se sentir protégée, loin de tout danger … elle puisait dans la force imaginaire de sa sœur ainée pour tenir debout.

Eléa en était surement à son troisième « patient » lorsque la petite vint se blottir contre elle. Les yeux mouillés, elle semblait avoir pleuré mais pourtant, elle tenait à rester fière. Ne pas montrer sa faiblesse passagère, ne pas dire à Eléa qu’elle était encore et toujours hantée par les mêmes cauchemars. Cette bataille … elle l’avait vécu en étant trop jeune. Non, cela n’avait rien à voir, enfin pas exactement, disons que chaque bataille laissait un souvenir chez tout le monde mais quand on était une enfant de sept ans, il était difficile de faire face à ces images, à ces sensations sans cesse trop réelles qui la ramenaient sans cesse à la dure réalité : elle avait tué, certains n’étaient pas revenus, d’autres pleuraient leur morts. Une armée avait marché sur Tamawa et la ville peinait à se remettre de ses blessures. Tout ceci n’avait rien d’un jeu.
Eléa se baissa à sa hauteur et la petite tenta à nouveau de faire bonne figure devant l’air désolé de son ainée. Elle ferma un instant les yeux et chercha à nouveau à puiser dans les ressources de son ainée. L’aura multicolore et puissante de cette dernière dans son esprit l’aurait emmenée au bout du monde. Elle l’aimait, elle l’adorait … elle ne voulait surtout plus jamais la quitter. Plus que tout, elle avait besoin d’elle, de sa présence rassurante qui faisait fuir quelque peu ses cauchemars, de sa voix douce qui la rassurait et l’endormait, de sa main dans ses cheveux qui éloignait les mauvais rêves, de son être tout entier qui la protégeait comme un cocon. Jelenna n’était qu’une enfant. Lorsqu’elle ouvrit les yeux, Eléa la tenait déjà dans ses bras. Depuis la fin de la bataille, Jelenna n’avait vu pleuré son ainée qu’une seule fois, quand elle avait prié pour le repos des morts, depuis, elle affichait sans cesse un sourire bienveillant et faisait de son mieux pour se rendre utile. Et elle l’était ! Dans les bras de la princesse amazone, la petite fille se laissa aller. Fermant les yeux, elle laissa couler les larmes qu’elle retenait depuis le matin. Les bras enroulés autour du cou de sa sœur, sa tête blonde enfouie dans le cou de cette dernière, elle se laissa porter et bercer avec la tendresse d’une maman par Eléa. D’ailleurs, elle n’avait pas osé le dire à Eléa, sentant que sa sœur en serait perturbée davantage, mais Philéa lui manquait. Elle aurait préféré être à Muria, loin de tout ça, bien à l’abri derrière les murailles de la cité qui l’avait vu naitre. Mais elle n’avouerait pas cela à Eléa, non, elle ne voulait pas l’accabler davantage. Et au fond, tout cela aurait-il réellement changer quelque chose ? Philéa pouvait-elle chasser les démons qui la hantaient mieux que ne le faisait son ainée ?


« Je t’aime Eléa » murmura l’enfant, blottie bien à l’abri dans les bras de son ainée.

C’est à cet instant qu’elle perçut son aura. Blanche, immaculée, elle se détachait nettement des autres. La petite ouvrit les yeux mais n’esquissa aucun mouvement. Dire à sa sœur qu’il était là ne mettrait-il pas une fois de plus fin à son petit monde bien tranquille ? Elle savait que malgré sa fierté, Eléa s’inquiétait pour lui, s’inquiétait de ne pas l’avoir revu depuis la fin de la bataille … Pourtant … n’était-ce pas de sa faute si elles étaient là, au milieu du champs de ruines, à écouter le chant des morts et leur sinistre mélodie ? Jelenna n’était qu’une enfant, mais elle était une enfant perdue. Pourtant, son caractère restait inchangé là-dessus … elle aimait sa sœur plus que tout.

« Eléa … maitre Feanaro est là ! » précisa-t-elle en relevant la tête pour fixer le visage de sa sœur.

Un sourire passa sur les lèvres de l’amazone, si rapide qu’il disparu aussitôt. La petite savait qu’elle avait bien fait. Du moins, c’est ce qu’elle pensait.
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Reine Amazone
Eléa
Eléa
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Re: [F-E] Quand le destin vous rappelle à l'ordre (pv Feanaro, Eléa)(fini)
   [F-E] Quand le destin vous rappelle à l'ordre (pv Feanaro, Eléa)(fini) EmptyJeu 18 Mar - 13:57

Les deux jours qui avaient suivi la bataille avaient sans doutes étaient pires que la bataille elle-même. Dans le feu de l'action, on avait tendance à ne voir que les choses principales, à n'être motivé que par le principal : sauver sa vie. Peu importe les pertes, peu importe l'odeur du sang, la torture des corps ... peu importe tout ça tant que l'on reste en vie. La seule chose qui compte à ce moment est son bonheur égoïste, peu importe le frère, la soeur, le père, l'ami, le fiancé ... si on vous demandez d'échanger leur vie contre la votre, vous le feriez sans hésiter. Parce que c'est ainsi dans les batailles : amis et ennemis ne comptent plus, seule vous-même et votre survie comptent. Entendre son cœur battre ...
Dans le feu de l'action, j'en avais même oublié Jelenna.
J'avais oublié à quel point mon comportement avait été insouciant, pire même. En réalité, depuis que cette maudite bataille avait pris fin, la réalité me rappelait sans cesse à quelle point j'étais une mauvaise sœur. J'avais emmené la petite contre son gré dans cette ville en flammes et ce, dans l'unique espoir de voir mon père pour le tuer. Je l'avais forcée à rester près de moi lors de la fameuse bataille uniquement pour réparer ma faute qui avait consisté à l'emmener ici en de telles circonstances. Au final, seul mon égoïsme et ma peur m'avaient motivé, à aucun moment, je n'avais pensé à ma jeune sœur. A aucun moment je ne m'étais dit que sa place était auprès des nôtres, en sécurité dans sa citée natale ... je l'avais forcé à voir des choses qui resteraient sans doutes à jamais gravées dans son esprit encore si enfantin. Au final, sous prétexte d'avoir voulu la protéger de ma mère et de ses idées, je venais de la forcer à grandir. Le sang, la peur, la mort, les sentiments mêlés qu'elle avait ressenti par le biais de son don si étrange, tout ceci l'avait perturbé au point qu'elle ne parlait plus ou trop peu. Elle ne mangeait pas grand chose, ne dormait plus que pour faire des cauchemars sans fin. Et malgré tout ...
Ce sourire.
Je savais que Jelenna souffrait ... je le sentais, je le voyais. L'instinct maternel sans doutes bien que je ne sois que sa sœur. Stupide sœur ! Mais elle arborait son sourire immortel, immuable, comme pour me protéger de moi-même ... Comment pouvait-elle encore penser à moi avant de penser à elle dans un tel état d'esprit ?

J'avais pris la décision de me montrer forte.
A défaut de l'avoir préservé de la bataille, à défaut d'avoir fait les bons choix, je tentais de réparer le mal que j'avais fait comme je pouvais. Les choses ne seraient plus ce qu'elles étaient, plus jamais, mais peut-être que je pouvais encore la préserver, encore la faire redevenir un tant soit peu elle-même. La petite Jelenna de sept ans, curieuse, rieuse, intelligente, douée au tir à l'arc ... ma petite princesse bis. Il était sans doutes tard pour prendre mes responsabilités, mais il me fallait me montrer forte pour elle. Seuls mes rêves me rappelaient encore à quel point j'étais une enfant moi-même. Seules les quelques heures où la petite dormait me rappelaient à quel point j'étais faible.
Jelenna.
Sa main tremblante saisit ma tunique plutôt osée pour ne plus la lâcher. C'était sa façon de se raccrocher à la vie depuis ces deux derniers jours et je préférais cela plutôt que de la voir sombrer petit à petit dans la folie et le mutisme. Bien qu'elle me gêne dans ma tâche, je ne disais rien et avisais. Ma tâche ... là encore, ce n'était qu'une façon de m'excuser. Soigner les gens pour ne pas avoir pu les sauver. Panser les blessures pour ne pas avoir pu sauver leur frères, leur soeurs, leur mères. Pour les avoir sacrifié. Les soigner eux quand me sauver était impossible.

Les heures se ressemblaient ... au final, je passais mon temps à expier mes fautes comme je le pouvais. Était-ce cela grandir ? Devenir adulte ? Être une princesse digne de ce nom ? Une femme ? Je ne voulais pas être tout ça, pas comme ça. Mon âme brisée, mon esprit sur le point d'exploser ... que pouvais-je donner de plus pour ressembler à celle qui avait toujours été le modèle de ma vie ? Les pensées se mélangeaient dans ma tête tandis que je tentais de refermer une plaie bénigne sur le bras d'un enfant. Il me fallut plus de trente minutes pour le faire tant j'avais la tête ailleurs, pourtant, lorsque la mère du petit me remercia avec un sourire chaleureux, je me dis que tout cela valait la peine. Je n'étais pas une bonne princesse. Pas une bonne fiancée. Pas une bonne soeur. Pas une bonne fille. J'avais menti, trahi, manipulé ... mais j'avais au moins un don qui en valait la peine. Si je ne pouvais soigner les cœurs, je pouvais sauver les corps.
Je passais au prochain patient lorsque la voix de Jelenna parvint à mes oreilles. Je n'avais pas bien saisi ce que m'avait dit ma cadette, mais quelque chose me disait qu'elle n'était pas bien. Avisant le pot de terre que j'emmenais partout avec moi, je me préparais déjà à y faire pousser quelques fleurs des sages pour aider la petite à trouver le sommeil mais en la voyant, je ne pus me résoudre à tant de bassesse. Je lui avais déjà fait tant de mal ... Fermant les yeux, je saisissais son corps frêle pour l'élever à ma hauteur et la caler au creux de mes bras. Je ne savais pas trop si cela la calmerait. La déclaration de ma cadette eut le don de me remplir de bonheur comme de me faire sentir encore plus mal, bien que je fasse bonne figure devant elle. Comment pouvait-elle être aussi gentille ? Je n'eut même pas le temps de lui répondre que la petite satisfaisait encore une fois mes besoins.

Feanaro.
Je n'étais certes pas une très bonne fiancée ou encore la fiancée rêvée, sauf peut-être question physique, mais une chose était sure, je n'étais pas insensible. J'avais conscience que sans être la femme parfaite pour le Capitaine elfique, je m'étais inquiétée de ne pas le voir depuis deux jours parmi les blessés. Étant donné que je n'avais pas souhaité voir les morts, je craignais qu'il n'en fasse partie. Encore une fois, Jelenna venait de me rassurer en m'annonçant qu'elle sentait sa présence. J'avais même senti mon cœur faire un bond dans ma poitrine sous l'effet du soulagement. Il était vivant ... c'était déjà ça, je ne tenais pas à avoir sa mort sur la conscience. Lentement, la petite main de ma sœur me montra le chemin à suivre pour voir le Capitaine. Le Maitre comme elle l'appelait ... C'est alors que je les vis. Droits comme des i, encore souillés par la bataille de sang et blessés, les crétins d'elfes qui accompagnaient Feanaro étaient là, à quelques mètres de moi. Jelenna dans les bras, je m'approchais d'eux.
Les "gardes" me regardèrent l'espace d'un instant mais ne dirent rien. Déposant Jelenna à terre pour entrer dans la petite "chambre" qui n'était en fait que quelques draps dressés pour l'isoler du reste de la pièce, je ne pouvais que sentir l'odeur du sang séché. J'appréhendais presque d'entrer et, n'osant offrir à ma cadette un nouveau spectacle d'horreur, craignant le pire au vue de l'odeur, je m'adressais à l'un des "gardes" :


« Toi là, garde ma sœur. Si il lui arrive quoi que ce soit, je te tue. »

Sans même écouter les protestations de l'elfe ou ce qu'il pouvait bien dire, je me mettais à la hauteur de Jelenna pour lui murmurer à l'oreille


« Ma puce, je vais voir si Feanaro est en état de nous recevoir. Je préfère que tu restes là ... au cas où. D'accord ? Sois sage. Je te promets de faire vite et puis si tu as peur, tu n'as qu'à m'appeler d'accord ? »

J'étais inquiète, tant par ce que j'allais découvrir que par ce que je faisais. Encore une fois, je laissais Jelenna derrière moi, seule. Mais je préférais encore sacrifier le sourire de la petite pour cette fois plutôt que de lui faire subir un nouveau spectacle.
J'avais eut raison.
A peine le rideau refermé sur moi que j'avais déjà envie de vomir. Feanaro était là certes mais ... il semblait comme mort. En fait, j'aurais du déjà préciser qu'heureusement qu'on m'avait dit que c'était lui. Je ne l'aurais pas cru en le voyant ainsi ... comment dire. La culpabilité envers ma sœur céda la place à l'inquiétude pour Feanaro. Vivait-il encore ? Comment ces crétins avaient-ils pu le laisser dans cet état ? Sans soin ou presque et sans ... avec tout ce sang quoi ?


« Bande d'abrutis non mais j'vous jure ! C'pas possible d'être aussi co* !! » criais-je à l'intention des idiots plantés dehors.

Ce n'était pas vraiment leur faute. En réalité, nous étions trop peu de soignants pour la masse de blessés. Même si cette dernière avait tendance à diminuer, on ne pouvait pas s'occuper de tout le monde et certain mourrait non pas de la bataille, mais du manque de soins. Les enfants avaient été privilégiés, et pour ma part, je privilégiais les femmes et les blessures graves. Mais personne ne m'avait informé de ce cas ... M'approchant un peu plus de la chaise où il était assis, tel un zombie, je réprimais un nouveau haut-le-cœur.
Le Capitaine était salement amoché ... quelques blessures légères courraient ici et là le long de son corps mais ce qui me valait autant de nausées était son visage. Si j'avais été séduite la première fois par ce dernier, ce n'était plus le cas aujourd'hui. Comment avait-il pu se faire cette blessure ? On aurait dit une longue griffure ... un mauvais coup de sabre ? Peu importait l'origine de la blessure, elle était couverte de sang et si je ne faisais rien, sans doutes s'infecterait-elle encore plus. Mais j'hésitais à m'occuper de celle là en premier... son bras qui pendait lamentablement, ses côtes qui devaient surement être amochées vu l'état de ce qui restait de son armure ... par quoi commencer ? Je l'ignorais, mais quelque chose me disait qu'il valait quand même mieux débuter ma longue tâche par le visage, aussi répugnant cela soit-il.

Saisissant un linge, réprimant encore une fois cette terrible envie de vomir, je me félicitais presque de ne pas avoir fait entrer Jelenna dans la pièce. Le linge humide et chaud entre les mains, j'allais commencer à nettoyer la plaie quand ... ce crétin bougea et fixa son regard éteint ! Il n'était pas mort ! C'était un bon point mais ... il était conscient !


« Tu es ... »

Réveillé, c'est ce que j'avais voulu dire, mais la colère due à mon angoisse l'emporta sur le reste et ma main droite frappa violemment sa joue, manquant de le faire tomber de sa chaise. Les larmes que j'avais tenté de cacher jusque là à ma cadette montaient et montaient si bien que dans quelques secondes sans doutes, je ne pourrais plus les retenir. Il m'avait fait tellement peur qu'au final, ce n'était qu'un juste retour des choses, et peut-être qu'aussi, je laissais échapper mes angoisses, mes peurs et tous les sentiments qui animaient mon être sur le pauvre Feanaro. Sans plus attendre, je hurlais, brandissant le linge humide :

« Non mais quel crétin tu fais ! Me faire une peur pareille, je te croyais mort !! J'étais inquiète moi ! Comment peux-tu toujours te mettre dans le pétrin comme ça ... t'as vu ta tête ? Et c'est quoi ton bras ? Tu pouvais pas demander qu'on vienne te soigner ? Et les abrutis dehors ? Ils sont trop bêtes pour venir demander de l'aide ? Ils auraient pu t'enlever tout ce sang ! Ils auraient pu t'enlever ton armure aussi ! Comment veux-tu que je te soignes ? Hein ?Comment as-tu pu te faire ça ? Ils étaient nombreux ok mais il a fallu que tu joues les héros pas vrai ? Je parie que tu as encore fait le malin, comme quand tu es venu à Muria ! Ne me mens pas ... ça se voit ! Je ne sais même pas pourquoi je pose la question, c'est évident ! Et toutes ces blessures ... tu crois que j'ai que ça à faire ? Et personne ne vient me dire que tu es blessé ... tu as pensé au fait que c'était dangereux de laissé des plaies sans soins ? Imagine que je sois arrivée plus tard ? Tu serais mort ! Ah il est bien beau le Capitaine elfique avec sa garde couverte de sang ! »


Enervée, je manquais de le frapper à nouveau mais me retenait de justesse. Quel ... raaaaah ! En réalité, ce n'était pas que j'étais énervée contre lui, juste que j'avais été si inquiète ... Idiot ... moi qui ne m'attachait jamais à personne, surtout pas aux hommes ! Après tout, je n'étais pas non plus insensible.
Fixant le Capitaine en tentant de me calmer, je me mettais à sa hauteur, à moitié accroupie et approchait le pauvre linge humide que j'avais torturé pendant ma tirade. Avec douceur, même si ma main tremblait encore, je commençais la lente tâche des soigneurs .... nettoyer les plaies.


« Bouge pas monsieur le héros. »
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Feanaro
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   [F-E] Quand le destin vous rappelle à l'ordre (pv Feanaro, Eléa)(fini) EmptyJeu 18 Mar - 14:59

La douleur…étrange concept. Si présente en lui, le dévorant de l’intérieur comme de l’extérieur. Elle était partout et en même temps, Feanaro n’arrivait à fixer son esprit sur elle. Devait il continuer à la prendre en compte ? Elle semblait si éloignée qu’il arrivait presque à s’en détacher. Pourtant dès qu’il tentait de respirer ou de bouger, elle devenait si vive et puissante. Comment pouvait il comparer cela au cavalier qu’il retenait prisonnier ? Tellement de chose à ressentir et pourtant il se sentait toujours aussi vide. Incapable de se nourrir, de penser ou de réfléchir. Il avait besoin de temps. Seulement de temps pour s’y faire.

Sans qu’il s’en rende compte, il oscillait entre douleur éveillée et sommeil emplit de cauchemar. Il n’était pas rare qu’il voit des souvenirs horribles de bataille et de massacre des temps ancien. Bors était un monstre. Pas étonnant qu’Azael l’ai choisit. Dans cette placide contemplation, il fini par sentir une présence qui n’aurait pas du être. Il avait demandé à être seul. Il ne voulait pas qu’on le voit dans cet état. Ouvrir les yeux lui était d’un pénible.

Eléa

Ah oui la princesse était présente dans cette ville. Un détail qu’il avait presque réussi à oublier. Pourquoi était elle encore ici ? Il aurait parié qu’elle aurait accourut auprès de sa mère dès la bataille terminé pour mettre à l’abri Jelena. Etrange…L’épreuve du feu l’avait certainement changée. Mais était ce en bien ou en mal ? Sa tête tourna brutalement sur le côté. Le capitaine mit un moment avant de comprendre qu’il avait été frappé. Il releva la main pour toucher sa joue. Il ne sentait plus la douleur…A moins qu’il était tellement saturé qu’il n’y avait pas fait attention.

Elle commença a parler longuement. Vite. Trop vite pour lui. Mais ce qui semblait compter, c’était son air inquiet. Etrange venant de sa part…Du moins le pensait il. Cependant, il se souvint de ce que lui disait son ancien maître. Le cœur des femmes est pareil à un ciel d’automne : Changeant et capricieux. C’était gentil de sa part…[/i]

…J…Je…

Sa voix était éraillée. Trop de poussière et de sang. Pas assez d’eau.

Le cavalier…C’était…Le cavalier. Il ne ferra plus de mal…Pendant un temps. Quelques semaines. Plus peut être. Il est puissant…Un monstre…Un titan...Nos épées se sont brisés…Je l’ai blessé à mort mais je n’ai pas eu l’occasion de le tuer. Les erathiens étaient trop nombreux. Ils ont fuient en emportant le corps. Je suis désolé…Je suis désolé

L’elfe du s’arrêter pour reprendre sa respiration. Difficile de parler longuement pour lui. Un pieu mensonge. Mais si elle savait ce qu’il avait fait et quel genre de pouvoir il avait utilisé…

Il faut…Soigner les hommes. Ils se sont bien battus. Moi je peux encore attendre. Je ne mourrais pas…Les esprits me maintiennent. C’est juste douloureux d’attendre…Ils pouvaient pas faire plus. Trop de chose à faire et l’armure est enfoncé dans ma chair. Je peux encore attendre un peu…
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Re: [F-E] Quand le destin vous rappelle à l'ordre (pv Feanaro, Eléa)(fini)
   [F-E] Quand le destin vous rappelle à l'ordre (pv Feanaro, Eléa)(fini) EmptyVen 19 Mar - 7:08

« Ne bouge pas, c'est tout ce que je te demande pour le moment. »

Je tentais de me contenir, après tout, il n'y était pour rien si ses laccolithes n'avaient pas jugés utile de prévenir un soigneur pour leur Capitaine. Le connaissant, il s'était surement battu jusqu'au bout pour leur offrir la victoire, non franchement, je n'avais pas le droit d'être méchante ou autre. Je n'en avais pas envie non plus. Après tout, peut-être que le jeu était lassant, ou peut-être que mon inquiétude cachait tout le reste. Quoi qu'il en soit, pour l'heure, seule comptait la guérison de ce crétin ensanglanté qui me racontait ce qu'il avait fait. Cherchait-il à me raisonner ? A être honnête ou à partager ce qu'il avait vécu ? Peu importait, il parlait, et même si sa voix était quelque peu enraillée, au moins, il parlait. C'était la preuve qu'il était en vie et peut-être pas aussi mal en point que ne le laissait supposer sa tenue ou ses vêtements imbibés de sang.
Feanaro me parla d'un Cavalier, à l'entendre me parler ainsi, je ne pouvais que deviner que ce dernier était réellement puissant. Dans mon esprit, un chemin se traça entre les différentes informations que j'avais de la bataille. Le cavalier dont parlait le Capitaine elfique ne devait être que le général de l'armée qui avait tenté de marcher sur la cité neutre. En d'autres termes, ce devait être celui qui leur avait parlé à tous ou encore, celui que Jelenna avait perçu dans son esprit comme étant un "énorme point sombre et oppressant qui semblait prêt à avaler tout le monde" comme elle le lui avait confié après le conflit. En écoutant la suite du récit désordonné de Feanaro, un seul sentiment m'habitait : la pitié. Comment pouvait-on être désolé quand on avait tout tenté ? Quel crétin. Encore et encore, les hommes n'étaient que des crétins. Enfin au moins, même s'il était idiot, il m'avait dit l'origine de sa blessure. Surement que sa blessure au visage ne tenait qu'au choc entre leur épées ... Prenant une grande inspiration et ayant un petit mouvement de recul, je tentais de me mettre vraiment à sa hauteur, toujours accroupie. Captant son regard, je tentais cette fois-ci de prendre une voix plus "douce" :


« Ce n'est pas grave. »

Je ne savais pas quoi dire de plus. J'aurais aimé trouver les mots, mais je n'étais pas vraiment douée pour réconforter les gens, à part Jelenna bien sûr, mais on ne parlait pas de la même façon à un Capitaine elfique, qui plus est votre fiancé, qu'à une gamine de sept ans. Cherchant les mots, je l'écoutais me dire de le laisser passer après les autres ... Mais bien sur !

« Nous avons gagné cette bataille, peu importe que ce monstre soit vaincu ou non, de toute façon, quant bien même l'aurais-tu vaincu, un autre l'aurait remplacé. C'est une chance que tu l'ai blessé, au moins, il sera affaibli à notre prochaine rencontre. Pour l'heure, seule compte la reconstruction de la citée que nous avons sauvé. Ne sois pas désolé car sinon, tous ceux dont les corps pourrissent maintenant sous cette terre seront tombés pour rien. »

J'espérais que les mots suffiraient, parce qu'au fond, je n'étais pas bien douée pour tout ça. Mais je pensais également ce que je venais de dire. Beaucoup de gens avaient été sacrifié pour cette victoire ... nous n'avions pas le droit d'être désolés, de nous laisser abattre, par respect pour leur courage, leur dévotion, nous devions avancer. Punir les responsables, reconstruire la citée. Dans ma tête, c'était le plus important et j'espérais que le Capitaine le comprendrait. Mais pour l'heure, il fallait que je m'occupe de lui ... ouais facile à dire ! Non seulement il voulait passer après tout le monde, mais en prime, je ne pouvais pas faire grand chose tant que son armure était ainsi enfoncée dans sa chair ... Il me fallait réfléchir à la stratégie à adopter pour le convaincre et ensuite, à comment me débrouiller pour guérir au mieux ses blessures. Comment ferais-je si ce crétin venait à mourir ? Je n'aurais plus personne avec qui me disputer ou encore, plus personne à taquiner !

« J'ai vu tes soldats, leur blessures sont comme les miennes, peu profondes. Ils ne risquent pas leur vie et je suis sure que Jelenna est déjà partie chercher un soigneur pour eux. Ils ne risquent rien, toi en revanche ... si je ne te soigne pas maintenant, les plaies vont s'infecter et tu mourras en quelques heures dans d'atroces souffrances. Si ça te tente, pas besoin de te faire charcuter pendant une bataille, je peux le faire moi-même ! »

J'espérais que la note d'humour aiderait à le convaincre. De toute façon, je ne comptais pas lui donner le choix !


« Je te propose de commencer au moins par cette vilaine balafre, ensuite je m'occuperais de ton bras. Pour le reste, il faudra aviser, je ne peux décemment pas te déshabiller ! Je te préparerais quelque chose pour dormir le temps d'essayer de te remettre sur pieds si tu le souhaites. Je te promets qu'ensuite, je m'occuperais de tes gardes. »


Je me rendais compte que je lui parlais presque comme à un enfant. L'inquiétude sans doutes. De toute façon, je n'étais pas dans mon état normal ... rien que le fait que j'ai participé à cette bataille au lieu de m'enfuir, que j'ai entrainé ma cadette la dedans, que je sois malgré tout restée à la fin de ce carnage pour aider et que maintenant, je l'aide lui, avec inquiétude en prime ... tout ça ne me ressemblait pas. Peut-être que j'étais sur le chemin pour devenir une femme, ou peut-être que j'étais juste totalement folle ... Quoi qu'il en soit, je lui disais :

« Je tiens à m'excuser pour la claque. J'étais juste ... inquiète. Je suis désolée aussi pour le tremblement de terre, je sais que tu voulais sauver au maximum ces gens, mais je n'avais pas le choix ... »

Peut-être que je cherchais des excuses. Peut-être aussi que de lui avouer tout ça me soulager, moi qui avait tout garder en moi pendant ces deux derniers jours, faisant comme si tout allait bien pour aider Jelenna. Devant Feanaro, je n'avais pas à me forcer, je n'avais pas à sourire ou à paraitre heureuse. Je pouvais laisser aller ma tristesse, mon inquiétude, je pouvais aussi laisser ma culpabilité se dévoiler. Juste un peu, juste le temps de me sentir mieux. Je crois bien que les larmes se sont mises à couler toutes seules et je crois aussi que le Capitaine ne les voyait pas, quoi qu'il en soit, elles faisaient du bien.
Après ces longues minutes de silence, les minutes qu'il me fallu pour me calmer, je reprenais, d'un ton hésitant mais assez "doux" :


« Bon, je peux vous soigner maintenant monsieur le héros ? Ou tu vas encore me dire que tu peux attendre ? »

Un sourire accompagna ma petite pique. Pâle sourire mais au moins, celui-là était sincère.

[ Au passage, j'aime bien ton RP pour la bataille de Tamawa. Les flashbacks sont super sympas et ajoute un côté plus léger au récit réel ! J'ai bien aimé le passage sur ton grand-père aussi, la façon dont tu reviens au présent. Tout est super bien ficelé ! La chute est bien aussi mais j'ai regretté que ce soit aussi "rapide". Je ne sais pas trop comment expliquer en fait je crois que j'étais trop dans le post pour avoir envie d'une fin XD ]
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Capitaine garde
Feanaro
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Re: [F-E] Quand le destin vous rappelle à l'ordre (pv Feanaro, Eléa)(fini)
   [F-E] Quand le destin vous rappelle à l'ordre (pv Feanaro, Eléa)(fini) EmptySam 20 Mar - 12:09

Eléa…La princesse amazone commençait à changer, non ? A moins que son esprit pour le moins épuisé ne savait plus faire la différance entre ce qui était normal ou non. Les elfes de sa garde avaient tous payés le prix fort. Entre les morts et les blessés graves, l’une des plus puissantes troupes d’élite de Silmarie était désormais exsangue. Mais si la princesse lui assurait qu’ils allaient bien…Elle avait certainement raison. Il n’était pas facile de voir leur état. Et si cela avait été le cas, cela aurait annoncé des pertes supplémentaires.

Cependant à la mention de Bors…Le Capitaine ne sut s’il devait en parler. Nul doute que la jeune femme se mettrait encore en colère pour les choix qu’il avait fait. Il avait décidé il y a longtemps qu’il s’agirait là de son secret. Ni elle, ni Nalween ne devait s’en douter. Peut être devrait il appeler cela « destruction des âmes » quand il l’utilisait et dire qu’il s’agit là que d’une technique ancestrale de sa famille ? C’était le mieux à faire pour le moment.


Non…Bors ne serra pas affaiblit lors de notre prochaine rencontre. Tout au plus il sera…plus en colère.

Un mince sourire éclaira son visage alors que son ventre se contracta dans un grondement comme si le cavalier de l’apocalypse hurlait de frustration dans sa prison astrale. Mais son humeur se rassombrit quand vint le sujet du tremblement de terre. Tant de personne était morte sans comprendre ce qui se passait. Des hommes, des femmes et des enfants…Enterrés vivant comme des ladres en compagnie de leurs bourreaux sans âme. Le capitaine n’avait pas donné cet ordre. Ce qu’il désirait c’était de couper la ville par ses grands axes pour bloquer leurs attaques.

Rien ne se passe jamais comme prévu…Non ? Il ne pouvait pas s’en vouloir de ces morts. S’il avait été au temple, il aurait pu mieux diriger les troupes. Seulement, il était tombé dans le piège de l’ennemi. Le pire, était qu’il s’en était douté. Il les avaient gravement sous estimé…Non ce n’était pas que cela. Personne n’envoyait des troupes sous le feu de ses propres catapultes. Ils étaient simplement nombreux et il s’agissait là de leur seul avantage. Perdre quelques troupes n’étaient pas grand-chose pour eux.

Cela avait son avantage…Et son inconvénient. Ils marcheraient tous droit dans des pièges et des goulets d’étranglements mais ne s’arrêteraient jamais de marcher. Le seul moyen de les combattre était d’être mobile…Ce qui signifiait abandonner des lieux importants voir même des civils. Impossible pour certains. Les seuls ayant donc une chance de leur survivre était Storghein…Car même si Silmarie et Muria c’était alliés, il faudrait du temps pour que les troupes se rejoignent alors que l’ennemi frappait de nulle part sans prévenir. Il faudrait trouver une solution à ce problème mais il n’y en avait aucun. Le pire des remèdes étaient de mettre tout le monde au même endroit…Mais ils seraient une cible facile.


Mmm…Tu n’as pas à t’excuser. Tout ce qui c’est passé aujourd’hui c’est produit sous mon commandement. Je suis donc responsable qu’il s’agisse d’une victoire ou d’une défaite, des victimes ou une ville qui tient que par la volonté des Dieux. Ne t’en prend pas à toi, tu n’as fais que de ton mieux pour protéger ta sœur et ta vie.

Il prit une douloureuse inspiration en tâtant ses blessures.

Au contraire, c’était une très bonne expérience pour toi. En temps que princesse, tu deviendra reine. Tu devras conduire ton peuple avec sagesse et bonté. On demandera toujours plus de toi et il viendra des moments comme cela où tu devras faire des choix…Cette nuit, tu as découvert l’horreur de la guerre, l’horreur de ces choix. Il en viendra d’autres et certains que tu regretteras. Je ne peux dire si ce que tu as fait est bien ou mal. Je ne sais s’ils auraient eut une chance de survivre ou non. Seul les Dieux pourraient le dire.

Le capitaine prit une décision…La regrettant déjà.

Mais aujourd’hui tu es en vie. Ce qui t’est cher à été protéger. Si tu ne veux plus avoir à faire ce genre de choix, il n’y a qu’une solution. Devenir plus forte. Plus puissante. T’entrainer sans oublier ce qui fait ton être, ton humanité…C’est cela…la Force.

Quand il se leva, les pieds de Feanaro s’enfoncèrent dans le sol sous l’effet de sa force décuplé non seulement par l’esprit mais aussi le catalyseur de Jelena…Il prit l’une des plaques qui c’étaient enfoncé dans sa chair et la retira avec célérité et violence dans un bruissement sanglant avant de la jeter au sol. Il en fit de même avec les autres morceaux de métal qui le faisait souffrir sans hurler une seule fois, désormais débarassé de son armure…N’ayant plus que le voile de soie qu’il portait en dessous. Autrefois d’un bleu somptueux, il était désormais rouge de sang.

Pour ce qui est de me voir nu…Je ne vois aucun inconvénient a ce que ma futur me voit en cet état…Autant commencer par les blessures les plus graves.

Ses yeux se plissèrent en regardant les morceaux de métal…Il en ressentit une profonde tristesse.

Mes armes et mon armure…Ils ont été forgés pour moi. Ils n’ont pas été forgés pour des temps de guerre. Tu sais…Avant, les capitaines étaient souvent choisit dans les maisons nobles. Ils passaient les épreuves comme je l’ai fais moi-même. Mais ils prenaient tous leurs armures ancestrales. Il en reste très peu aujourd’hui. La plupart ce sont perdu avec la disparition de la lumineuse.

Il attrapa le casque et le regarda dans un soupire.

L’armure des Galathil…Elle repose avec mon grand père. Il est mort pendant les troubles avec les almers. Le fameux mariage d’Ayaween…Mon grand père était capitaine et a mené la contre offensive. Il est mort dans le désert. On n’a pas pu le ramener. Les almers étaient trop nombreux et la situation trop urgente. Il n’a pas eu le droit à des funérailles. On l’a recouvert de sable…
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MessageSujet:
Re: [F-E] Quand le destin vous rappelle à l'ordre (pv Feanaro, Eléa)(fini)
   [F-E] Quand le destin vous rappelle à l'ordre (pv Feanaro, Eléa)(fini) EmptyLun 22 Mar - 7:08

Je ne pouvais qu'attendre.
Oh certes, il aurait été facile dans son état de le manipuler, de faire ce que je voulais de lui, mais au fond, je n'avais pas envie de l'accabler un peu plus encore. Après tout, il avait déjà souffert physiquement, et sans doutes moralement vu sa mine affreuse, de cette bataille, il était inutile de lui infliger la honte supplémentaire que de se faire soigner de force par une femme trop têtue. Non, même si c'était contre nature chez moi, j'attendais. Il dirait oui, surement, peut-être. Si la réponse était négative, alors j'aviserais, je tenterais encore ou peut-être pire, j'enverrais quelqu'un d'autre se charger de lui en m'occupant pour ma part de ses précieux soldats. Mais le Capitaine semblait encore à mille lieux de moi, comme si quelque chose d'autre, de plus puissant que les soucis qui régnaient dans la cité dévastée, lui prenait la tête littéralement. J'avais beau avoir pris l'habitude de "fermer" quelque peu mon esprit pour ne plus ressentir les sentiments des autres, ceux de Feanaro me paraissaient étranges. Mitigés. Une espèce d'impression bizarre quand vous ne pouvez pas mettre un nom sur les choses. Il était loin de moi, de ses blessures, ou des préoccupations de la ville meurtrie.


« Peu importe. Nous avons pu le contrer une fois, la prochaine fois sera la bonne. Et quand bien même, je me battrais jusqu'à mon dernier souffle et nombreux sont les soldats qui pensent comme moi. Je ne laisserais pas mes terres à ce pourri, à quiconque d'ailleurs de son espèce. »

J'avais depuis longtemps décidé que Muria brulerait si la vie de ma sœur en dépendait mais jamais au grand jamais je ne permettrais qu'elle brule par ma faute en dehors de cette optique. Jamais je ne permettrais que des vies innocentes soient enlevées au nom d'idéaux telles que la haine, la violence et la vengeance. Jamais je ne permettrais qu'un tyran prenne la place des dirigeants légitimes des cités d'Azthia. Je n'étais qu'une enfant un peu présomptueuse, une adolescente hésitant encore entre le monde adulte et le monde enfantin de ses rêves, mais j'étais une femme, une sœur, une épouse bientôt, une fille. J'étais vivante et libre et au nom de cette liberté, je ne comptais pas laisser quelqu'un piétiner le reste de mon monde. C'était ça sans doutes être amazone, aimer sa liberté avant tout et empêcher les autres de la conquérir. Peu importait au fond ce qui motivait les troupes non ? J'avais mes raisons, ma fierté, mes envies, et mes peurs. Rien n'entraverait la liberté durement acquise par les peuples de ce monde, je me battrais pour ça.
Le Capitaine reprit la parole tandis que mon esprit combattif se refermait, comme les pages d'un livre qu'on tourne rapidement pour connaitre la fin de l'histoire. Les paroles de Feanaro me firent beaucoup rire, en réalité, personne n'avait suivi ses ordres au Temple. D'un commun accord et sans que je ne comprenne pourquoi, tous m'avaient obéit et m'avaient suivi dans mon plan suicidaire. Tous sans exception étaient passés outre les recommandations du Capitaine au sujet du tremblement de terre. J'avais été la stratège le temps d'une bataille, et c'était autrement plus difficile que de l'être sur le papier, en période d'examen à l'école. Quoi qu'il en soit, mon visage resta impassible et aucune réflexion ne fusa. La bataille avait au moins l'avantage de m'avoir donné la sagesse, un tant soit peu du moins. Les compliments, si ça en été, qui suivirent n'eurent pas le même écho dans mon cœur et dans mon esprit. Mon esprit, flatté par ces "compliments" ne s'entendait pas vraiment avec mon cœur, qui se serra.


« Je ne deviendrais reine que si Philéa décède et je prie pour que cela n'arrive jamais. Je n'ai ni sagesse, ni force en moi. Je ne suis que l'enfant stupide qui a condamné sa sœur en venant ici. Je connaissais l'horreur de la guerre, pour qui me prends-tu ? Je suis fille d'amazone, protectrice de Muria, j'ai déjà vécu des batailles ... tuer des hommes ne m'a jamais perturbé. Au contraire, protéger ma cité en le faisant est mon honneur, ma fierté. Mais pour autant, je ne suis rien de plus qu'une brute, je ne vaux pas mieux que tes soldats ou que ceux qui ont tenté de prendre cette ville. J'ai fait courrir un danger à Jelenna, je lui ai offert le spectacle contre lequel j'avais tenté de la protéger. Je lui ai offert l'enfer ... Je suis en vie, mais tout ce que je peux faire, c'est de réparer le mal que j'ai fait. Ne me dit pas plus ou moins forte que je ne le suis. Tu ne sais rien de moi. »


Au fond, je n'étais pas énervée contre lui.
La haine que je me portais suffisait à expliquer cette attitude, cette tirade. Je n'étais rien de plus qu'une fille qu'un père avait abandonné, qu'une mère avait délaissé pour être reine et qu'une sœur avait suivi aveuglément pour n'en être que plus déçue. Finalement, tout ce que je venais de dire était vrai, Feanaro avait choisi de m'épouser parce que je l'y avais forcé mais au fond, il ne m'aimait pas. Il ne connaissait ni ma vie, ni mon avenir. Rien ne nous liait et pourtant, je n'avais pas eut envie de faire marche arrière, peut-être par orgueil, peut-être par fierté. Et maintenant, il subissait ce que j'avais caché en moi pendant deux jours, pendant toute une vie. Mes doutes, mes peurs que cette bataille ou plutôt la présence de ma cadette dans cette bataille avait fait ressurgir.


« Excuse-moi. »

Au final, je m'excusais un peu pour tout. Peu importait, j'allais trop loin. Moi la gamine abandonnée et perdue, je prenais le monde à bras le corps. Moi qui croyait qu'il se plierait à mes envies, au final, je venais de découvrir que ce n'était pas le cas. Les choix étaient difficiles et trop lourds de conséquences.

« Parfois, je t'envie Capitaine. Tu sais protéger celle qui t'es chère - je parle de Nalween hein XD - Ce n'est pas mon cas je crois, au fond, c'est peut-être parce que personne ne m'a jamais protégé que je suis incapable de protéger ceux que j'aime. Je crois que j'envie ta foi. »

Et voilà, encore une fois, j'étais honnête.
Trop honnête.
Et pourtant, je ne le regrettais même pas, je n'étais même pas en colère de lui avouer tout ça alors que c'était ce qui d'ordinaire m'agaçait le plus chez lui. Non, pour une fois, je me sentais libérée. Les larmes roulèrent sur mes joues. Devant lui, je venais d'avouer ma plus grande faiblesse mais aussi, ma plus grande source de tristesse. Où était ce père qui aurait du me protéger ? Où était cette mère ?

[ ... ]

Le Capitaine enleva les plaques de métal dans un gargouillis affreux qui manqua de me donner envie de vomir. Si voir du sang ou tuer des gens ne me gênait pas le moins du monde, il m'étais pourtant difficile de le voir dans cet état. Comment tenait-il encore debout avec toutes ces blessures ? Bon, maintenant, il fallait commencer par le plus grave ... en voyant son état, tout me paraissait grave.


« Allonge-toi. » lui ordonnais-je en lui montrant le lit à côté.

Observant son corps rougit par le sang, je devais en venir à l'évidence : il était un miraculé. C'était insensé de l'avoir laissé autant de temps sans soins ! Une fois encore, je pestais mentalement contre ses soldats.


« Bon, je vais commencer par ton visage. C'est une trop vilaine blessure et étant donné que tu n'as que ton visage pour toi, autant éviter de l'abimer. Pour le reste, je continuerais avec ces blessures qui saignent un peu trop à mon gout. Les côtes cassées et autres, on verra ensuite. »


M'approchant de lui, je posais ma main sur son visage pour éponger le sang. Le gargouillis immonde de ce dernier me donnait envie de le laisser tomber mais je me forçais à continuer. Lorsque ce fut fait, je précisais :

« Tu n'auras pas mal. Dans deux minutes, tu n'auras plus rien mais il te faudra remercier Jelenna, sans elle, je ne serais pas capable d'un tel miracle. »

Fermant les yeux, je me concentrais. Rassurée de ne pas devoir sacrifier des végétaux environnant, puisant dans les ressources qu'offraient Jelenna avec son don de catalyseur, je me focalisais mentalement sur la blessure du jeune homme. J'étais incapable de décrire ce qu'il se passait dans la réalité, comment se refermait la plaie ou encore, ce que Feanaro disait. Je l'écoutais, mais mon esprit était à cent lieues de là. Je ressentais uniquement la tristesse dans sa voix mais également, par le biais de l'Esprit. J'essayais de mettre ça de côté pour me concentrer plus quand enfin je pus l'apercevoir. Cette petite flamme qui représentait chez moi la manifestation de mon don de soigneuse. Petite mais droite comme un i, elle ne vacillait pas. Plus je me concentrais sur la zone à guérir et le soin apporté, plus elle grossissait.
Elle disparut.
Quand j'ouvris les yeux, quinze minutes s'étaient écoulées mais au moins, le visage du Capitaine semblait comme neuf. Le sang était encore là, bien que j'en ai enlevé la plupart avec le linge humide, mais plus de trace de la blessure. Jelenna était vraiment un ange tombé du ciel ! Malgré l'effort fourni, je n'étais pas fatiguée, c'était vraiment un avantage d'avoir un catalyseur avec soi.


« Comme neuf. » précisais-je avec enthousiasme.

Je passais sous silence le mal que j'avais eut non pas à refermer la plaie ou la faire plus ou moins disparaitre car il resterait toujours une légère estafilade, même pas visible à l'œil nu, mais à évacuer les morceaux d'épée ou je-ne-sais-quoi de la plaie et du sang. Beurk, rien que d'y penser ... bref !
La tristesse toujours présente du Capitaine me faisait presque pitié. La discussion qu'il avait entamé me revint alors en tête, comme si j'y avais assisté en tant que spectatrice et non comme interlocutrice. Je comprenais mieux à présent ce drôle d'air qu'il avait ...


« Je trouverais le meilleur forgeron d'Azthia pour réparer ton armure, si seulement tu acceptes en échange de redevenir toi-même Capitaine. Quant à ton grand-père, je suis désolée ... mais dis-toi que même sans sépulture, il vit toujours en toi. Seul comptent les souvenirs des gens qu'on aime. »

Je marquais une pause ... depuis quand étais-je si gentille envers lui ?
Peut-être que j'étais tout simplement lasse de toujours jouer un rôle ou peut-être était-ce le contre-coup de la bataille ...


« De toi, je serais simplement heureux d'avoir passé de bons moments avec lui, d'avoir des souvenirs en tête quel qu'ils soient, peu importe le reste. Ce n'est pas ton armure ou ton rang de Capitaine qui le rendrait fier mais ce que tu es devenu non ? Enfin bon, je suppose que venant d'une fille comme moi ... »

Je préférais ne même pas continuer ma phrase. Vérifiant qu'il n'y avait plus rien au niveau du visage, je commençais à observer son torse. De quelle couleur avait pu être sa tunique avant ? Fermant les yeux, je tentais à nouveau de percevoir la flamme, mais une question s'imposait encore et toujours dans mon esprit. Maintenant que j'avais réussi à me perdre totalement, il fallait bien que je cherche la porte de sortie :

« Je vais te poser deux questions. Soit honnête, je ne t'en voudrais pas quoi qu'il arrive. La première est étrange ... si tu revoyais une personne que tu hais de tout ton cœur et qu'elle te demandait de lui pardonner, que ferais-tu ? »demandais-je sans vraiment savoir pourquoi je lui posais la question à lui.

La deuxième fusa toute seule, comme si mon esprit avait voulu me doubler. A peine posée, je la regrettais déjà :

« Pourquoi avoir voulu m'épouser ? »

Faisant semblant de ne pas attendre quoi que ce soit de sa réponse, je me remettais au travail. Fermant les yeux, cherchant désespérément la flamme symbolisant mon don en action. Je savais pourtant bien qu'il me serait impossible de le soigner tant que je n'aurais pas les réponses.

[ Eh eh, t'as vu, j'ai contourné le problème de voir Fea nu XD ]
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Re: [F-E] Quand le destin vous rappelle à l'ordre (pv Feanaro, Eléa)(fini)
   [F-E] Quand le destin vous rappelle à l'ordre (pv Feanaro, Eléa)(fini) EmptyLun 22 Mar - 18:29

La princesse commença à lentement parler de tous ce qui lui était si difficile à avouer. A qui aurait elle pu en parler ? Elle était princesse pour les siennes, fille de reine pour sa mère certainement, grande sœur sans peur et sans reproche pour Jelenna. Isolée et pourtant entêté, voulant à tout prix conserver sa fierté. Le capitaine comprennait un peu mieux. Du moins, c’était ce que lui en comprenait. Elle ne devait pas parler souvent de cela…Lui avait un statut un peu particulier. On se confie mieux à un étranger…Il n’a rien à gagner à tout raconter autour de lui et quand bien même quel importance cela aurait ?

Tu as raison de t’excuser…Mes hommes ne sont pas des brutes.

Le capitaine ferma les yeux en ayant un petit sourire d’autrefois

Ces hommes n’ont plus aucun parents. Ils sont tous orphelin…Ils ont été recruté pour entrer dans ma garde. Les anciens les ont encadrés. Leur ont donné une éducation supérieur à celle qu’on peut trouver dans les écoles. Ils se sont entrainés durement pour avoir une chance de me servir. C’est une grande famille…Tous y sont tolérés…Peut importe qui tu es…Quand tu met ce masque et cette armure, nous devenons tous frères. Bien que nous soyons différant, je les considère comme étant de mon propre sang. Ils sont prêt à mourir pour moi tout comme moi je suis prêt à mourir pour eux. J’ai toute confiance en eux tout comme ils savent que je ne mourrais pas aussi facilement de quelques blessures.

Cela paraissait idiot comme cela…Mais c’était rassurant de savoir qu’on n’était pas vraiment seul

Mais…Tu te méprend. Je pense que toi aussi tu as quelqu’un à protéger. Ta sœur. Ce n’est pas la même chose que moi j’en conviens. Mais sache le…Ma foi…Je ne peux pas la renier. Mes ancêtres, mon peuple, tellement de gens croient que les grandes prêtresses sont des déesses incarnés. Mon éducation, mon sang, mon esprit à été éduqué de cette manière. Je ne peux le renier même si je le voulais. Pour moi Nalween est une Déesse-Reine et elle le sera toujours. Quelque part, je trouve cela rassurant. C’est une certaine forme de lâcheté de ma part. Je lui confie tout. L’avenir, les décisions, mon corps et mon âme…Je n’ai plus rien qui m’appartient. Je me jette alors dans le feu de la bataille avec le sourire aux lèvres car je ne crains plus rien. Nalween s’occupera de tout. Moi, je n’ai plus que mon devoir. J’ai construit ma vie autour de mon devoir. J’ai trouvé du bonheur à faire ce qui devait être fait. J’ai une place. J’ai une destiné. Mais dans le même temps, je n’ai jamais cherché une autre voie. Parce qu’on compte sur moi…Parce qu’on a besoin de moi…J’en éprouve un plaisir…Egoïste.

La voix de Feanaro mourut soudainement. Détournant la tête de honte…

[…]

Les plaies se raccommodèrent presque d’elles même sous l’effet des soins de la princesse. Pendant ce temps, il était comme absent. Perdu dans la contemplation silencieuse de sa propre souffrance contrastant avec les chairs réparés. Ayant du mal à savoir s’il avait encore mal où si tout allait bien. Cette sensibilité accrue au bout des doigts et celle de son âme souffrante de la captivité de Bors était étrange. Les mots d’Eléa finirent par le sortir de sa torpeur quand elle lui fit une promesse…

Oh…Tu m’as mal comprit. Je regrettais simplement de ne pas avoir les armes de mon grand père avec moi. Enfin les armes de ma famille. Mes ancêtres l’ont portées. C’est un grand honneur mais je crois que je me sentirais protégé par les âmes de mes ancêtres. C’est difficile a expliquer…Je crois que c’est typiquement Elfe de raisonner ainsi. Pas que je me sente seul ou que je veuille leur force mais…C’est comme une présence rassurante. Le poids de leur vie sur tes épaules. Comme pour te rappeler qui tu es…Et te murmure que tu n’as rien à craindre. C’est un sentiment de dignité dans la rage des combats.

[i]Il détourna les yeux vers la fenêtre avant de revenir sur Eléa


Et puis…Tu n’as pas à t’inquiéter. Mon état est…Normal…Comment t’expliquer

Il se pinca légèrement les lèvres.

[color]Tu comprend l’elfique ancien ? Tu sais ce que signifie Feänaro ?[/color]

Il se gratta l’arrière du crane en soupirant

Ce n’est pas vraiment un nom…C’est plutôt une sorte de vœux. Feä signifie la flamme et Naro désigne un esprit. On peut le traduire par l’esprit du feu. Mais il serait plus judicieux dans mon cas de me nommer l’essence du feu. Garde cela pour toi mais c’est l’ancienne prêtresse qui me nomma ainsi sur la demande de mon grand père le jour de ma naissance. Juste avant de…Mourir. Je suis l’essence de toute flamme. Combien de type de flamme connais tu ?

Le capitaine eut du mal à s’exprimer dans un langage clair, revenant souvent à des brides d’elfique compliqué à comprendre quand on n’était pas né dans cette culture

Les flammes de la guerre, les flammes de la passion, les flammes qui apportent la lumière dans la nuit…Je suis tous cela. Le vœu d’Ayaween était que je devienne une flamme grandiose qui illumine la nuit. Qui grandissent dans l’adversité, qui réchauffe les cœurs et les âmes, qui consume les ennemis. Mon nom est la source de mon être. Ma détermination. Dans la bataille, mon âme brûle de passion et de rage. Mon feu gagne mes alliés qui se rassemble autour de moi. Une lumière dans le désespoir. Mais parce que je me consume, il n’y a que deux manières de m’arrêter : Soit en brisant mon corps. Soit en me tuant. Sinon, je me relèverais encore et encore.

Il montra ses mains

J’ai entrainé mon esprit dans cette optique. J’invoque les esprits qui me donnent la force et me soutienne. Si je tiens encore debout c’est grâce à eux et grâce à ma détermination…Mais aujourd’hui j’en suis arrivé à un stade où je me suis détaché. Je ressens la douleur mais elle est tellement intense que je n’arrive plus à la comprendre…A l’appréhender. Je sais plus si j’ai mal ou si elle est partit depuis longtemps. C’est pas la première fois que cela arrive…Mais jamais à ce niveau. Il me faut quelques jours et tout ira mieux. Mais si tu veux me donner de nouvelles armes…Pourquoi pas

Il tourna la tête vers elle quand elle posa ces questions…L’elfe ne répondit pas tout de suite. Il baissa la tête en tentant de réfléchir. Une personne qu’il hait particulièrement. Il n’en connaissait pa…Tutnesi…Il prit une large inspiration

Je…suppose que cela dépendrait de la personne et de ce qu’elle m’a fait. Un jour on m’a raconté une histoire. Un garçon coléreux qui faisait du mal autour de lui. Son père lui a demandé de clouer un clou dans la barrière qu’ils avaient à chaque fois qu’il s’énervait. Au fil des jours, il y eu de moins en moins de clou…Puis plus du tout. Alors le père demanda à son fils de retirer un clou par journée où il ne c’était pas énervé. Cela prit du temps mais à la fin, le père montra la barrière pleine de trou à son fils et lui dit : Voilà ton œuvre mon fils. Chaque trou symbolise une action qui a blessé quelqu’un. Le temps peut passer, on peut te pardonner mais le trou restera là pour toujours…Et tu ne peux rien y faire.

Il soupira

La morale de cette histoire veut qu’on doit toujours veiller à ne pas se mettre en colère surtout envers ceux qui nous sont précieux. Mais…Dans le cas présent, si l’homme que je haïs venait me demander pardon…Cela n’effacera pas la faute qu’il a commise. Je ne le mettrais pas à mort. Mais je pense pouvoir l’ignorer. Le sortir de ma vie. Lui pardonner ? Peut être…Mais cela demandera beaucoup de temps. Et il devra montrer des signes évidant de changement. S’il n’est plus le même homme, alors je n’ai plus de raison de le haïr si son repentit est sincère. Cela demande juste du temps…Parfois beaucoup de temps. Mais l’homme que je haïs actuellement n’a aucune idée du mal qu’il me fait. Il vomit sur mes croyances en se vautrant dans l’arrogance. Je peux l’ignorer pour le moment. Mais telle une bête avide, je rode dans l’obscurité. Je n’attends qu’une occasion pour lui retirer son sourire suffisant comme s’il contrôlait tout…Comme s’il savait tout à l’avance. Alors…Je ne pense pas que ce jour viendra pour moi.

Il hocha la tête à la négative. Il avait autre chose à penser pour le moment que s’occuper d’un petit roi ridicule qui comptait se réfugier dans une ville perdue. Oh puisse le dieu de la mort le débusquer rapidement et lui montrer l’ampleur de son illusion de puissance. Il prit une autre inspiration pour balayer cette idée. La seconde question…

Tu veux dire…Au-delà de l’alliance ?...Hé bien…Je ne sais pas vraiment. Moi aussi j’aurais pu faire preuve d’arrogance et considérer que j’étais assez fort seul pour tenir tête à l’Ombre. Mais…Je ne voulais pas. Peut être qu’il y avait plusieurs choses qui m’ont fait hésiter intérieurement. Quelque part, quelqu’un capable d’autant d’amour pour son pays et sa sœur cadette…Ne peut pas être quelqu’un de fondamentalement mauvais. Tu es forcement quelqu’un de bien. Du moins à mes yeux. Peut être maladroite dans tes choix et ta manière de faire. Personnellement, je me suis exilé pendant dix ans, courant le monde pour retirer de l’expérience. Mais je suis encore imparfait et maladroit moi-même. Alors pourquoi t’en tiendrais je rigueur. Tu es jeune certes mais tu es honnête. Tu n’as pas peur de t’exposer. Tu es loyale, fier…Séduisante quand tu le veux. Mignonne quand tu n’essaye pas de jouer avec moi.

Il eut un mince sourire

Et puis…Ma vie entière est à mon devoir. Je ne possède rien et en vérité, je ne désire rien. Je suis même pas un guerrier. Je suis un capitaine. Toute ma vie tourne autour de mon titre, de Silmarie, de Silmaria…L’espace d’un instant…Je me suis demandé si cela ne ferrait pas de moi un elfe meilleur si…Enfin j’ai toujours essayé de cacher mes sentiments. A vrai dire, je suis un lâche dès qu’il s’agit de relations sérieuses. Et pourtant…Je crois que je suis terriblement romantique. Mon père me racontait toujours des histoires d’amants prêts à tout pour vivre leur idylle. Elles se terminaient toujours par des fins heureuses. Je sais que c’est idiot que ca n’arrive jamais…Il n’y a jamais de fin heureuse mais…

Ses lèvres tremblèrent…Son cœur palpitait et ce n’était plus à cause de l’adrénaline ou de la douelur. Les mots mourraient sur son esprit bien avant qu’il n’arrive à les prononcer. Il ne pouvait s’empecher de bouger, mal à l’aise.

…mais…Mais…

Il leva un doigt tremblant alors que sa gorge se serrait. Il ferma le poing qu’il porta à ses lèvres semblant devoir faire preuve d’un courage dont il n’avait pas l’habitude

…une fois…Enfin ce que j’essaye de dire c’est que…

Il détourna la tête, serrant les dents dans une expression indéfinissable entre la tristesse, les larmes et quelque chose…de presque enfantin. Peut être pour la première fois depuis longtemps, il tentait de combattre sa nature joueuse et enjoleuse pour être sérieux sur un sujet qui l’était plus que la princesse devait le penser. Cela le ramenait à un stade de son enfance…Comme s’il c’était promit de ne plus jamais l’etre…Pour pouvoir remplir son devoir…Comme s’il avait peur que l’on l’en détourne

La raison pour…laquelle…je…C’est que…Je me suis dis que…C’est…Que tu m’as donner l’envie d’aimer

Il dut prendre une pause après cette révélation…

Quand je t’ai vu dans Muria…J’ai vu combien tu aimais ces gens. J’ai vu combien tu aimais ta sœur. J’ai…Envié cela. Etre capable de le faire. Moi j’ai ma foi et mon devoir. J’ai un nom ancien, j’ai hérité du vœu de mon grand père et d’une grande prêtresse, mais je me fais l’effet d’une image ou d’un symbole. J’ai le sentiment de n’être rien de plus…D’être affreusement vide. Alors je ris et je m’amuse. J’oublie dans les bras des femmes, dans l’alcool le reste du temps. Je fais ce qu’on attend de moi…mais en même temps j’ai peur de m’écarter de ce chemin. Mon cœur est si fragile…Lui je ne l’ai pas entrainé. Je ne sais s’il y a une autre place pour quelqu’un. J’ai toujours fuis et cette fois là…On m’a imposé. Je me suis demandé si…Si toi tu ne pouvais pas essayer de m’apprivoiser. Alors peut être j’arriverais a apprivoiser ma propre peur. Même si cela prendra du temps. Même si cela ne marchait pas…je…

Il baissa la tête, se cachant derrière sa longue chevelure

Je dois paraître affreusement stupide maintenant. Le grand capitaine avec un cœur de romantique…Quelle pitié…
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Reine Amazone
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   [F-E] Quand le destin vous rappelle à l'ordre (pv Feanaro, Eléa)(fini) EmptyLun 29 Mar - 14:53

Je l'écoutais répondre sans cesse à mes questions.
L'écoutais parler de ses soldats sans comprendre le lien qui les unissais. A moins qu'au contraire, je ne le comprenne que trop bien car en réalité, celui qui unissait les amazones de Muria était semblable en tout point à celui que décrivait le Capitaine de la garde de Silmarie. Les amazones étaient soudées, prêtes à donner leur vie non pas pour une personne, mais pour une idée et une seule : la liberté. Cette liberté qu'elles chérissaient et entretenaient dans la belle cité de mon enfance ... Ce lien, je le connaissais tellement bien. Et pourtant, je préférais ne rien dire. Pourquoi ? Peut-être parce que justement, il n'y avait rien à dire, peut-être aussi parce que ces choses là se comprennent sans plus. Peu importait, je me focalisais, ou du moins j'essayais, sur ma tache. Le Capitaine tenta ensuite de me rassurer. Ou du moins, ce fut comme ça que je le percevais. Les relations humaines n'avaient jamais été mon fort, même à Muria. Je ne parlais jamais pour ne rien dire mais j'évaluais sans cesse les gens. Au final, j'avais perdu l'habitude de me lier avec les autres depuis si longtemps que je ne pouvais que le regretter aujourd'hui. Les mots ne restaient que pensée et ce, depuis bien longtemps déjà. Les sentiments ne restaient qu'émotions cachées ... au final, je n'étais guère mieux qu'un de ces soldats que nous avions affronté il y avaient deux jours de cela. Vide.
Jelenna.
Le Capitaine pensait que je pouvais la protéger, non pire, que je la protégeais. C'était faux, et une fois encore, une vague de culpabilité fondit sur moi. La petite avait souffert par ma faute, pas seulement de ce spectacle de bataille que je lui avais imposé, mais plus généralement. Certes elle avait eut l'enfance dont je rêvais, Philéa étant plus à même de s'occuper d'elle maintenant que Muria était une cité florissante et forte de ses alliances, Jelenna bénéficiait d'une chance que je n'avais pas eut dans ma propre enfance ou que trop rarement. Pourtant, je n'en étais pas jalouse, il y avait bien longtemps que j'avais compris que je comptais autant aux yeux de ma mère que la petite tête blonde qui me servait de cadette. Mais j'avais pourri l'enfance de ma petite sœur par égoïsme. A vouloir tout partager avec elle, elle partageait inutilement la perte de mon père. A vouloir qu'elle soit la meilleure des princesses, je l'avais poussée trop vite, trop loin. A vouloir la protéger à tout prix, je l'avais fait grandir trop vite. Tous mes choix n'avaient finalement été que de mauvaises décisions. La seule qui en avait pâti à chaque fois restait Jelenna qui pourtant, ne se plaignait jamais. Je ne la protégeais pas, je l'offrais en pâture au destin chaque jour un peu plus ... Des larmes roulèrent en silence sur mes joues. Je ne pouvais pas parler, j'en était incapable, aussi, je laissais le Capitaine se persuader que j'étais une bonne sœur ou peut-être pire, une bonne princesse pour mon royaume. Je laissais le monde penser ce qui n'était pas vrai. Je n'étais qu'une égoïste là où le monde me voyait altruiste.

[ ... ]

Il me semble que la conversation du jeune Capitaine était lointaine. Peut-être mes sombres pensées me menaient-elles un peu trop loin. Je dérivais, comme un navire dont on aurait percé le fond, je me sentais sombrer. Pourtant, pour une fois, ce fut la voix de Feanaro qui m'extirpa de ce mauvais pas. Ce fut avec étonnement que je le regardais dans un premier temps pour finalement écouter son récit. Non, j'ignorais ce que voulais dire Feanaro en elfique, langue que je ne connaissais .... absolument pas. L'enfant que j'étais écouta le récit du grand Capitaine sans un mot. Touchée, je n'arrivais pas une fois encore à exprimer ce qui se cachait au fond de moi.


" C'est ton aura que Jelenna a perçu en premier dans la bataille. Elle m'a dit que tu étais comme un phare dans la marée noire qui s'avançait vers nous. "
murmurais-je comme pour moi-même.

J'avais envie de dire que je voulais qu'il soit une lumière pour moi aussi. Qu'il illumine ma vie comme il semblait le faire pour les autres. J'avais également envie de lui dire que j'avais besoin de croire mais pourtant, je me taisais. La grande princesse amazone n'était qu'une enfant que la bataille avait brisée, comme une lame. Pas la bataille, mes choix.


" Ce prénom est porteur d'un lourd destin en un sens mais je crois que tu es capable de l'accomplir. " murmurais-je à nouveau mais un peu plus fort.

" La douleur .. ne t'en fais pas maitre Galathil, je vais la soigner. Si je ne peux faire que cela, ce sera déjà ça. "

A nouveau, je me laissais aller.
Ce n'était pas bon.
Pas après tout ça.
Dans ma tête, une foule de sentiments se bousculaient, comme si chacun voulait prendre le dessus. L'histoire du Capitaine m'évoquait force, courage et espoir, comme si la simple mention de la signification de son nom me souffler qu'il y avait de l'espoir, que croire était permis. Que les erreurs se réparaient. D'un autre côté, la rencontre avec mon père me laissait en colère et perdue. De l'autre encore, le visage de Jelenna et la ville meurtrie me rendaient coupable. Je revenais pourtant à ce que me disais Feanaro, feignant la bonne humeur retrouvée :


" Je te ferais faire les meilleures armes par les forgeronnes de Muria. Au moins, celles-là ne se briseront pas au premier coup d'épée ! " précisais-je dans un sourire.

Posant mon regard sur lui, je me demandais à quoi il faisait référence quand il parlait d'esprits invoqués ... était-il maitre de rituels ? J'avais déjà entendu ce mot quelque part, lors des assemblées de Philéa, me semblait-il qu'une des nôtres pratiquait cet art délicat mais jamais je ne m'y étais intéressée plus que ça. Aujourd'hui, même si je ne comprenais pas l'étendu d'un tel pouvoir, je ne pouvais que reconnaitre une chose :


" Alors remercie les esprits qui te soutiennent et dis-leur de ne pas faillir avant que j'en ai terminé, sinon, tu pourrais bien les rejoindre plus vite que tu ne le crois ! Je suis désolée, je ne comprends pas très bien tout ça ... mais s'ils t'ont aidé à tenir, sans doutes devrais-je les remercie aussi. "

Je m'interrompais.
J'avais perdu l'esprit aussi ?

[ ... ]

Je fuyais le regard du Capitaine.
Délibérément.
J'avais posé ces questions parce qu'elles me brulaient la peau. Parce qu'elles me torturaient l'esprit. Je les avais posé à lui parce que je n'avais pas été capable de les poser à quelqu'un d'autre. J'avais besoin de réponses, de décharger ce lourd fardeau qui pesait sur mon cœur et Feanaro semblait la seule personne digne de confiance à mon esprit pour le moment. Peut-être pas digne de confiance, les hommes ne l'étaient jamais, mais peut-être était-ce simplement la personne qu'il me fallait à cet instant précis pour me sentir bien et oser avouer les maux qui me hantaient ?
J'écoutais l'histoire du Capitaine, ne la comprenant que trop bien.

Jacen.
Ce père si attentionné qu'il prétendait être l'était-il vraiment ? Pourrais-je un jour lui pardonner son abandon ? Devais-je le croire quitte à haïr ma propre mère ? Que devais-je faire ... haïr m'avait toujours semblé la meilleure solution pourtant aujourd'hui, mon cœur semblait hésiter plus que jamais.


" Je ne te pensais pas capable de haïr quelqu'un à ce point ... "
précisais-je, manquant de sourire malgré moi, comme si au fond, je craignais qu'il ne soit capable de me détester, moi.

Jacen.
Il faudrait du temps. Je n'en avais pas. Il faudrait du changement. Je ne pouvais pas en juger. Quel lien nous unissait-il si ce n'était celui d'être née sa fille. Les questions de mon enfance avaient trouvés des réponses mais n'avaient fait qu'en faire renaitre de nouvelles, plus douloureuses, plus vicieuses. Le pardon ne semblait pas m'être offert à moi non plus ... Dans un vain effort, je tentais à nouveau de me concentrer sur la petite flamme. En vain, car mon esprit attendait la réponse à ma seconde question, et ce, bien malgré moi. Après tout, j'avais forcé la main du Capitaine, et pire que tout, s'il ne m'aimait pas, je ne semblais pas capable d'aimer qui que ce soit et mieux encore, de faire confiance à un homme. Je m'étais jouée de lui, je l'avais humilié par plaisir sans pour autant en éprouver du regret aujourd'hui, j'en éprouvais quand même une certaine gêne. Qu'étais-je pour lui si ce n'était une gamine pleurnicheuse et capricieuse, une petite princesse pourrie gâtée ? Pourtant, il avait fallu que je pose cette question.
J'écoutais pourtant le Capitaine faire un portrait élogieux de moi, en éprouvant un certain plaisir. Je l'écoutais en m'accrochant à chacune de ses paroles, comme une bouée lancée en plein océan à un noyé. Chaque mot qu'il prononçait me rassurait, aussi stupide que cela pouvait paraitre. Chaque son, chaque phrase, il me sauvait à chaque fois qu'il ouvrait la bouche. Je n'étais rien de tout ce qu'il pensait que je sois, mais qu'il le dise me rassurait. Il parlait d'apprivoiser sa propre peur mais n'était-il pas en train de m'apprivoiser moi ?


" Je suis ... désolée. " murmurais-je.

Je m'excusais pour ce que j'avais pu lui faire, pour ce que je lui avais imposé.
En réalité, si je pouvais entendre mon cœur battre à tout rompre, si je pouvais sentir le rouge monter à mes joues devant ces compliments auxquels je ne m'attendais pas, je ne savais pas comment réagir. Ce ne fut pas un sourire qui illumina mon visage, mais des larmes qui roulèrent de plus belle le long de mes joues.


" Je ... " commençais-je.

Quelle était cette chose qui battait à tout rompre en moi ? Quels étaient ces sentiments étranges que je ne comprenais pas ? Mon regard baigné de larmes se posa sur celui du Capitaine sans le trouver derrière sa longue chevelure. Ma main prit la sienne sans y réfléchir et, dans un dernier élan de courage accompagné d'un sourire pâle, je lui disais :


" J'ai besoin de croire. "

[ Raaah purée désolée ... j'ai trop galéré ... ]
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Re: [F-E] Quand le destin vous rappelle à l'ordre (pv Feanaro, Eléa)(fini)
   [F-E] Quand le destin vous rappelle à l'ordre (pv Feanaro, Eléa)(fini) EmptyMar 30 Mar - 10:24

La princesse agissait de manière étrange. Elle l’appelait maître…Semblait désolée…Et maintenant la voilà entrain de prendre sa main en ne sachant quoi dire. Ce qu’il devait en percevoir ? De la détresse à n’en pas douter. Bien sûr, le capitaine ne savait rien de la vie de sa fiancée et à vrai dire, n’avait jamais vraiment eut l’occasion de se pencher plus avant sur elle. A sa décharge, la menace d’une divinité maléfique en sommeil lui prélevait une quantité non négligeable de temps libre…Ca et les préparations des défenses de Silmarie…Les invasions éclairs des erathiens…Les diners de l’ambassadeur…Les discutions à n’en plus finir de stratégie avec les autres lieutenants de l’armée…C’est à peine s’il lui restait du temps pour haïr Tutnesi.

Puisse ce chien immonde mourir de la manière la plus idiote qui soit et de préférence de sa propre arrogance.

Enfin ne digressons pas. Le sujet actuel était l’égarement d’une princesse qui semblait attendre quelque chose de lui. Quelque chose de plus comme si elle se montrait prête à basculer dans un autre univers, différant de ce qu’elle avait toujours connue jusque là. Le capitaine considéra la main dans la sienne.


Croire ?

Son regard s’attendrit légèrement

C’est une bonne époque pour croire en quelque chose. Car aujourd’hui, on peut croire que des hommes peuvent faire reculer l’ombre. On peut croire qu’uni, nous pouvons faire reculer l’incarnation de la Guerre. On peut croire que nous avons fait face aux armées de la mort et que nous sommes toujours vivants.

Il l’attira doucement vers lui, posant le visage de la princesse sur son torse et lui faire écouter les battements de son cœur

Mais en quoi désire tu vraiment croire ?

Il lui caressa les cheveux avec toute la lenteur de ses bras douloureux

Que je suis capable de protéger ce qui m’est cher ? Que je suis incapable de mentir ? Que je serais toujours un symbole de courage ? Moi je ne suis qu’un simple elfe. Mon nom porte les espoirs de gens qui comptent beaucoup pour moi. Ce n’est pas un Destin. C’est une promesse car je ne suis qu’un elfe. Je suis capable d’aimer et de haïr. Je suis capable de mentir comme d’être honnête. Et un jour prochain, il se peut que je vienne à échouer dans ma tâche. Si c’est en moi que tu désire croire…Je ne sais si c’est une bonne idée…Je crains de te décevoir un jour.

Il eut un maigre sourire

Mais si tu désire vraiment croire en quelque chose…Alors tu pourra croire en cette promesse…Celle que jamais je ne t’abandonnerais. Que ce soit dans ce monde ou dans l’autre. Dans tes rêves ou tes cauchemars…Peu m’importera. Je reviendrais même des plaines silencieuses de la mort si tu me le demandais. Tu peux croire en cette promesse…En ce cœur qui bat paisiblement dans ma poitrine. Je ferrais de mon mieux pour que tu sois heureuse. Je ferrais de mon mieux pour devenir un elfe meilleur que je ne le suis. Si tu désire croire en autre chose, dit le moi et je m'exécuterais.
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Re: [F-E] Quand le destin vous rappelle à l'ordre (pv Feanaro, Eléa)(fini)
   [F-E] Quand le destin vous rappelle à l'ordre (pv Feanaro, Eléa)(fini) EmptySam 3 Avr - 8:21

Oui croire.
En quoi ? Ben ça ... c'était le bonne question. Peut-être qu'au fond, tout ce dont j'avais besoin était de croire en moi, de me rattacher à quelque chose, quelqu'un, n'importe qui qui serait susceptible de m'aider ou plus simplement, de me relever. Je ne sais pas, au fond, avais-je seulement réfléchis au pourquoi du comment j'avais dit ça ? Même pas. Peut-être, je ne savais plus vraiment. En réalité, les mots et les pensées fusaient sans que je ne puisse les arrêter, sans que je ne puisse faire quoi que ce soit pour ou contre elles. Nous étions toujours vivant, le Capitaine avait raison, c'était quelque part une chance et cela suffisait surement au commun des mortels pour continuer d'espérer des jours meilleurs. Pour ma part, je n'étais même pas sure que cette idée me traverse l'esprit. Vivante, oui, et alors ? Tout se mélangeait dans ma tête. Je me laissais faire par le Capitaine blessé. En même temps, je n'étais plus vraiment moi alors un peu plus ou peu moins ... Ce n'était pas ma faute si j'étais dans un état aussi pitoyable.
Malgré moi, j'écoutais les battements étrangement réguliers de son cœur tout en versant ces maudites larmes qui refusaient de se tarir. Je sentais la main du Capitaine elfique passer dans mes longs cheveux sans pour autant dire quoi que ce soit. Cela me dérangeait-il ? Au fond, pas vraiment. Il fallait même avouer que je m'en trouvais quelque peu apaisée. Et je l'écoutais, je l'écoutais parler comme si ses paroles pouvaient me sauver. Non, pas me sauver, car je n'étais pas sur le point de mourir, je l'écoutais comme si le moindre de ses mots était une étincelle, une lumière vers laquelle je pourrais me tourner dans l'espoir d'y voir plus clair, dans l'espoir de me sentir moins coupable, de me sentir vivre.


Croire qu'il ne m'abandonnerait jamais ... d'ordinaire, cette réflexion m'aurait fait bondir, pire encore, j'aurais surement réussi à sortir une pique des plus douloureuses à l'encontre du petit elfe qu'il était. Les hommes ne faisaient que mentir, trahir, tromper. Ils détruisaient sans vergogne ce qu'ils touchaient ou convoitaient alors pourquoi s'encombrer des femmes ? Pourquoi faire des promesses qu'il ne pourrait pas tenir ? Après tout, les hommes étaient si lâches et si fourbes qu'ils ne cherchaient qu'à amadouer les femmes, obtenir le meilleur d'elles pour finalement les laisser tomber. Comme Jacen avec Philéa ... si tout cela avait été vrai bien sur !

" Pourquoi me faire une promesse que tu ne tiendras pas ? "

Plus que la colère, c'était la tristesse qui parlait. Toutes ces années de mensonge, tout ce temps perdu à chercher quelqu'un qui ne faisait que me mentir un peu plus. Qui embobinait ma cadette. Ce père qui n'en était pas un ! Ces hommes qui n'étaient bon qu'à mourir sans un regard.

" Je vous hais vous les hommes. Vous nous mentez, vous nous trompez. Vous n'êtes bons qu'à faire de belles promesses ! Qu'à nous tromper un peu plus encore ! Pourquoi ? Je vous hais ... "

Je craignais malgré moi de le blesser à nouveau.
De toute façon, ils étaient tous pareils.


" Mon père avait dit la même chose à ma mère avant de ... ", je relevais la tête pour planter mon regard dans le sien, " si je dois croire en quelque chose, j'aimerais pouvoir croire en toi. Croire que tu ne me mentiras pas, croire que tu ne seras pas comme mon père ! "
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Re: [F-E] Quand le destin vous rappelle à l'ordre (pv Feanaro, Eléa)(fini)
   [F-E] Quand le destin vous rappelle à l'ordre (pv Feanaro, Eléa)(fini) EmptySam 3 Avr - 8:59

C’était étrange…La jeune princesse se laissait faire, se laissait aller à pleurer encore et encore, acceptant sans mal l’étreinte du capitaine. Elle haïssait les hommes et plus particulièrement son père. Elle était perdu, c’était une certitude…Pas seulement du fait de la bataille mais aussi de toutes ces blessures qu’elle avait reçue depuis son enfance. Tout ce qu’elle avait enterrée au plus profond d’elle, la guerre l’avait fait ressurgir.

Pourtant Feanaro ne se laissa pas démonter pour autant par ces paroles. Au contraire, bien qu’il la comprenait, cela ne le…Concernait pas vraiment. Il était vrai qu’elle ne savait pas grand-chose de lui. Même après tout ce qu’il lui avait raconté, elle n’avait pas vraiment d’idée sur ces réelles capacités. Mais le croirait-elle seulement s’il lui expliquait ? Et puis c’était sans parler que cela risquait d’exposer son secret.


Hé bien…Je crois que tu l’avais deviné mais…Je suis un maître des esprits. Il y a longtemps que je connais le moyen de séparer mon âme de mon corps. Pour moi, rejoindre un rêve, un cauchemar n’est pas si difficile. Pour ce qui est de la mort…Je resterais probablement à errer dans le monde astral. Tu ne pourra probablement pas me voir mais je pourrais être là.

Il continua de lui caresser les cheveux

D’ordinaire, je ne fais jamais de promesse. Je déteste cela…Je n’ai fais que quelques serments dans ma vie et la plupart du temps c’était parce que j’y étais obligé. Alors si je te fais une promesse…C’est que je compte la tenir. Je ne peux pas promettre de gagner des batailles, de sauver des gens…Je fais déjà tout mon possible. Mais je veux bien te faire cette promesse. Je ne sais pas si je ressemble à ton père ou non mais je ne compte pas me défiler.

Il lui embrassa la tempe

Alors si tu décide de croire en moi…Je ferrais tout pour m’en montrer digne…
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   [F-E] Quand le destin vous rappelle à l'ordre (pv Feanaro, Eléa)(fini) EmptyLun 5 Avr - 10:07

La tristesse avait remplacé à peu près tout les autres sentiments dans mon petit cœur d'enfant.
Je regardais le Capitaine avec espoir sans même savoir pourquoi. Pourquoi depuis le début fondais-je mes espoirs sur Feanaro ? Pourquoi était-il le seul sur cette foutue terre qui semblait me comprendre ne serait-ce qu'un peu ou tout du moins qui essayait de m'aider ? Malgré tout ce que j'avais pu faire au pauvre Capitaine, il n'avait cessé d'être patient avec moi et gentil, alors pourquoi ? J'avais envie de croire en lui, peut-être parce qu'il y avait bien longtemps que je ne croyais plus en personne, surtout concernant les hommes, mais j'avais aussi envie de pouvoir me rattacher à quelqu'un. Cesser cette route solitaire qui ne me menait à chaque fois un peu plus qu'au désastre et à la douleur. C'était sans doutes ça, du haut de mes seize petites années, j'avais envie de stabilité, de confiance, d'amitié peut-être aussi. De toutes ces choses que je n'avais pas eut dans mon enfance. Peut-être aussi qu'au fond, je tentais de croire en l'homme.

J'écoutais le Capitaine sans réellement saisir la portée de ce qu'il me disait. Il était en train de me promettre d'être là, à mes côtés, pour toujours non ? Ou alors je ne comprenais vraiment rien à rien, ce qui était possible. Il me promettait tout simplement de faire de son mieux. Mais n'était-ce pas ce qu'il faisait déjà ? N'avait-il pas toujours fait de son mieux pour me supporter depuis le début ? Mes caprices, mes brimades, mes moqueries ... il avait tout encaissé sans rien dire, comme si le destin avait décidé qu'il serait là pour moi, rien de plus. Alors aujourd'hui, loin de toute promesse ou de tout destin ou autre conneries du genre, il me faisait une promesse lui qui apparemment n'en faisait jamais. J'étais flattée, touchée, peut-être même en réalité sous le charme.


" Je ... "

J'avais essayé, mais ma voix se perdit avant même que je ne trouve les mots. Que devais-je dire ? Avoir confiance était une chose, j'avais sans doutes confié la mienne au Capitaine bien avant de m'en rendre compte sinon, comment expliquer mon inquiétude à son sujet après la bataille ?


" Celle qui devrait être flattée, c'est moi. Merci de m'avoir écouté. "

Un maigre sourire se dessina sur mes lèvres tandis que je relevais la tête. Le Capitaine était là pour moi. Chance ou non, il était là et l'avait toujours plus ou moins été. Sotte que j'étais, je l'avais humilié, décidément, je ne prenais jamais les bonnes décisions. Un instant, je croisais son regard, l'évitant la seconde d'après. Je ne savais plus vraiment comment me comporter face à lui. Le mot qui m'effrayais le plus était "amoureuse". Je n'étais pas sure de l'être, en réalité, je ne l'avais jamais été auparavant. Je n'étais pas sure que mon cœur batte pour lui ou pas, mais j'étais sure d'une chose, je voulais avoir confiance en lui, croire en lui. Je voulais qu'il croit en moi. Sans réfléchir, je l'embrassais.

Je n'avais plus toute ma tête.


" Désolée. "
murmurais-je en relevant quelque peu la tête, morte de honte et ne comprenant pas vraiment pourquoi j'avais agit de la sorte.
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   [F-E] Quand le destin vous rappelle à l'ordre (pv Feanaro, Eléa)(fini) EmptyLun 5 Avr - 10:33

Etrange comme la destiné pouvait frapper les gens parfois. Existait-elle réellement ? Tout n’était il pas que fatalité ? Avait il grandit et véçu uniquement pour l’un de ces instants ? Défier son père, devenir capitaine, affronter mort et désolation, survivre a Tamawa et finalement…Une princesse qui vous embrasse. Que pouvait-il dire ou faire ? L’étrange enchaînement des évènements l’avait conduit jusqu’ici et il devait bien avouer que maintenant il ne comprenait plus grand-chose. L’amazone le détestait elle ? Avait-elle changée ? Ne faisait il pas que profiter de son désarroi sans le savoir ?

Rien n’avait prédit ce baiser et rien ne laissait entendre la signification qu’il y avait derrière. C’était l’un de ces instants d’éternité où l’univers entier semblait s’arrêter…L’un de ces moments où rien n’avait de sens, où vos actions n’avaient aucunes conséquences…Un instant où vous vous sentiez véritablement libre sans pouvoir définir cette sensation autrement.

Maintenant, il n’y avait qu’une chose à faire. Feanaro n’avait même pas le temps d’y penser, c’est son corps qui réagit le premier. Son esprit vide n’avait qu’a laisser les choses aller à leurs gré. Son pouce ainsi que son index avait déjà saisi tendrement le menton de la jeune femme et ses lèvres faisant prisonnières les siennes de manière prolongé et plus profonde à chaque battement de son cœur. Il ne les relâcha qu’un instant plus tard en baissant la tête avant de sourire.


Je ne pense pas qu’il faut être désolé…ce qu’il convient de faire, c’est juste profiter d’un instant comme il vient. S’enivrer de ses sensations et de ses sentiments…Car c’est ce qui fait d’un baiser une chose éphémère, belle et unique. Il faut s’en faire un souvenir qui réchauffe les âmes dans les moments les plus noirs…

Il rit doucement en fermant les yeux.

C’est ce que me disait toujours mon père quand il me voyait autrefois si libre et si indépendant. Ma mère pensait alors qu’aucune femme au monde soit capable de me raisonner.

Etrange que ce soit après une bataille d’une fille qu’il aurait considéré trop jeune pour lui s’il l’avait rencontré dans la rue. Il la garda dans ses bras, s’enivrant de son contact…Sachant pertinemment que cette occasion n’arrivera plus avant trèèèèès longtemps.

Tu devrais juste te reposer un moment ainsi….Autant de temps que tu le souhaiteras…Tu n’a plus a être désolé ici. Simplement a être toi-même et a prendre ton temps.
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   [F-E] Quand le destin vous rappelle à l'ordre (pv Feanaro, Eléa)(fini) EmptyMer 14 Avr - 10:36

Combien de fois avais-je regretté mes actions ?
Sans doutes un nombre incalculable depuis les récents évènements et pourtant, maintenant, à l'instant même où je parlais, je ne regrettais rien. Moi, la princesse amazone sauvage revendiquant fièrement sa liberté, sa fougue et surtout sa hargne, voilà que je me laissais avoir par les lèvres d'un homme et qui plus est, le pire en somme, par ses lèvres et ses mots à lui. Le capitaine Feanaro, capitaine de la garde elfique de Silmarie, allié de ma cité, futur époux que j'avais plus ou moins choisi par jeu et pour lequel ma mère avait donné son consentement sans trop d'efforts. Depuis quand le jeu avait-il pris le pas sur la réalité ? Depuis quand sa présence avait-elle cet effet là sur moi ? Non, pire que ça ... depuis quand avais-je ce genre de sentiments à son égard ?
Depuis ma plus tendre enfance, je m'étais jurée de ne jamais tomber amoureuse. De toujours effacer les moindres traces d'amour envers les hommes de mon cœur comme de mon corps. Je les tuais quand il m'importunait, et mon statut et la loi faisait le reste. Muria avait cet avantage de permettre la punition divine. J'avais été abandonné par un père que je ne pouvais que haïr alors les hommes payeraient le prix de cet abandon, quel qu'ils soient. Cette décision, je l'avais réitérée en voyant Jacen et maintenant, je ne faisais que la bafouer. J'avais sans doutes plus besoin d'un homme dans ma vie que n'importe quelle femme ou alors, j'avais simplement besoin de quelque chose enfin quelqu'un à qui me rattacher en ces sombres heures, et il se trouvait que le Capitaine devait être cette personne. Le pauvre !

J'écoutais sans un mot les dires du capitaine, passant ma main sur mes lèvres sans savoir quoi faire ou quoi dire. Je n'avais pas envie de gâcher ce moment tout comme je n'avais pas envie de dire quoi que ce soit. J'étais, aussi étrange que cela puisse paraitre, heureuse et stressée. Cette histoire remettait en cause tout ce que j'étais au plus profond de mes entrailles, toute cette haine que j'avais accumulée en seize misérables années d'existence. Et puis, avais-je le droit d'être heureuse ? Moi qui avais pris tant de vies, moi qui avais tué tant de frères, de pères ... avais-je le droit de ressentir tout ça ? Tant de questions nouvelles se bousculaient à nouveau dans ma tête sans que je ne puisse trouver les réponses. Je préférais donc rester là, les yeux fermés, la tête posée sur son torse. Le calme aiderait peut-être mon propre cœur à reprendre son rythme normal.
Derrière le rideau, j'entendais clairement les gens qui passaient dans le couloir. Pourtant, ni ce qu'ils disaient ni ce qu'ils faisaient ne m'atteignait. Mon regard était perdu dans le vide tandis que les minutes passaient. Les unes après les autres. Le silence s'installait. Sans que je ne m'en rende compte, mon esprit venait de faire pousser un perce-neige dans le pot qui m'accompagnait de malade en malade. La fleur préférée de ma mère ... Philéa ... serais-je trahie moi aussi ?


" Toi qui rencontre les esprits ... serais-tu capable de voir Jenaa pour moi ? "

Peut-être qu'elle apporterait des réponses, peut-être pas. En fait, je n'étais même pas sure d'en vouloir. Attendant sa réponse, je ne bougeais pas d'un cheveux, profitant encore un peu de la situation ... Mais il était clair que cela ne durerait pas. Et puis, je devais le soigner, je n'avais pu refermer qu'une seule de ses plaies ...
Sans même y penser, j'avais réclamé Jenaa, mais après tout, me semblait-il que cette dernière n'avait jamais aimé mon père ... alors, dirait-elle la vérité qu'il me fallait entendre ou celle que mon cœur voulait entendre ? Mieux valait ne pas lui poser de questions en fait.


" Oublie ce que j'ai dit. Je préfère ne pas savoir. Je suis lasse des mensonges et les adultes ne savent faire autre chose que mentir. "

Soupirant, je fermais les yeux, laissant échapper les dernières larmes.
Derrière le rideau, une petite voix bien connue s'éleva :


" Eléa, maitre Feanaro va mieux ? "

Jelenna attendait, patiemment, mais quelque chose me disait que la petite était effrayée de rester seule, même si un simple rideau la séparait de moi. Relevant la tête, je jetais un coup d'oeil à Feanaro, ne sachant pas vraiment si j'avais le droit de faire entrer l'enfant ou pas. Ne sachant pas d'ailleurs tout court ce que je devais faire. Ah si, le soigner tiens !
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   [F-E] Quand le destin vous rappelle à l'ordre (pv Feanaro, Eléa)(fini) EmptyVen 14 Mai - 12:19

La petite observait la scène.
Non pas vraiment, elle n'était pas de ce genre là, toutefois, elle suivait la scène discrètement de derrière le rideau et ce, grâce à son don naturel. Depuis la bataille, bon nombre de questions se bousculaient dans sa tête comme si elle n'était déjà plus prête à être une enfant mais pas encore prête pour autant à être une adulte. Jelenna n'était plus vraiment elle-même et ne savait plus vraiment vers où aller. Sa soeur restait pour elle le dernier espoir de survie, plus simplement, un espoir tout court de trouver une porte de sortie. Et c'était cela la vérité, elle avait besoin de trouver un guide dans le méandre de ce qu'était devenue sa vie en un instant. C'était presque inconcevable de voir qu'une vie pouvait basculer aussi vite, en une seconde, juste parce que le Destin se décidait à vous jouer un mauvais tour.
Mais Eléa avait été là, depuis toujours comme maintenant, elle était là et elle lui offrait son sourire, ses doutes mais également ses espoirs. Oui, sauf qu'Eléa ne serait bientôt plus à elle seule et malgré tout ce tourbillon de sentiments qui l'empêchait de faire le point, Jelenna sentait bien que ce serait un nouveau coup dur. Eléa appartiendrait bientôt à Feanaro et si au début la petite princesse bis ne s'en était pas inquiétée plus que ça, c'était parce qu'elle savait que son ainée n'éprouvait aucun sentiment pour ce dernier qu'au contraire, elle n'avait accepté cette demande de mariage que pour se venger, pour le punir à sa façon de s'être moquée d'elle. Mais maintenant, les choses avaient changé et Jelenna savait sa sœur amoureuse. Pas au sens propre du terme certes, mais elle savait que la petite demoiselle, la drôle de princesse amazone qu'était parfois Eléa tombait amoureuse du Capitaine elfique. Jelenna ne savait pas ce que cela faisait d'aimer quelqu'un bien qu'elle aime sa sœur plus que sa propre vie, mais elle savait déchiffrer mieux que quiconque les sentiments humains. C'était sans doutes la pire chose que l'on pouvait lui offrir que ce don naturel de savoir quel sentiment animait telle personne, choisie au hasard parmi la foule. Un capharnaüm ambulant dans sa tête d'enfant encore remplie d'innocence et de rêve. A présent, la souffrance, la peur, la tristesse, la mort laissaient place à l'amour horrible qui naissait entre le Capitaine et la princesse.

La petite princesse bis n'arrivait même pas à en vouloir aux deux visés, elle savait d'expérience que l'amour naissait parfois de situations aussi compliquées qu'impossibles. Philéa en était le bon exemple. Du haut de ses sept ans, Jelenna avait depuis longtemps compris que sa mère était éprise de son époux, le mystérieux Jacen, père d'Eléa. Mais elle savait également que cet amour n'était qu'un fardeau pour sa mère qui ne pouvait regarder son ainée autrement qu'en pensant à son mari ... Jelenna tentait d'apaiser du mieux qu'elle pouvait la tristesse de cet amour impossible mais pourrait-elle seulement faire quoi que ce soit contre celui qui la terrorisait plus que tout ? Plus que d'apaiser Eléa, elle souhaitait la garder pour elle, pour toujours. Dernier rempart.
Eléa ... pourquoi se bornait-elle à ... Jelenna était plus que perdue mais bien incapable d'éprouver la moindre haine, la moindre remontrance à l'égard de qui que ce soit et surtout pas de sa chère ainée. Elle attendit donc de sentir l'aura apaisée de sa sœur pour entrer.


" Eléa, maitre Feanaro va mieux ? "

Les yeux encore trempés de larmes non retenues, l'enfant avait juste passé sa tête au travers du rideau. Pourtant, ce qu'elle vit suffit à confirmer ce qu'elle avait déjà senti par l'Esprit, le temps et le Destin se jouaient d'elle et lui enlevaient ce qu'elle avait de plus précieux. Quel était donc ce sentiment nouveau en elle qui grandissait encore et encore ? Les yeux rougies par les larmes salées, elle s'approcha de sa sœur et se jeta dans ses bras, enfouissant son visage dans le torse de son ainée. Les larmes roulèrent en silence sur ses joues lorsqu'elle prononça :

" Si le maitre va mieux, peut-on s'occuper des autres ? "

Eléa comprenait tout ou alors, soit elle voulait lui épargner ce spectacle, soit elle voulait quitter la pièce et l'étrange atmosphère qui y régnait. Elle mit quelques minutes à faire cicatriser la dernière plaie béante du Capitaine et lui précisa qu'elle reviendrait pour soigner les plus légère et apporter le reste des soins. Non, visiblement, elle avait compris que Jelenna n'allait pas bien, ce ne pouvait pas être autre chose. La jalousie dans le cœur, la petite princesse bis avait remporté la manche, pour cette fois, elle éloignait sa précieuse sœur du Capitaine elfique.
En silence, Jelenna pria pour la première Diane pour elle-même.


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