Azthia

Ô, petite flamme qui guide chaque cité d'Azthia, surtout ne vacille pas. Car les temps sont bien embrumés et un vent d'inquiétude souffle... Laissez vous tenter par un univers poétique et fantastique, créez un personnage haut en couleurs...
 
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 [F-A] -libre- la Chasse Sauvage (fini)

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Jalaad
Jalaad
Féminin Nombre de messages : 13
Âge : 34
Race et âge : Almer - 30 ans
Cité : Ptot-Tàh
Métier : Chamane

Feuille de personnage
Compétences: Rituel - Transformation Animalière (loup/corbeau/vipère) - Survie
Compétences bonus:
Réputation :
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[F-A] -libre- la Chasse Sauvage (fini)
   [F-A] -libre- la Chasse Sauvage (fini) EmptyLun 4 Oct - 10:57

Fin d'automne. L'hiver rampait. Mais quel hiver pouvait bien se frayer un chemin dans les dunes brûlantes du désert? Quel gel pouvait atteindre ces pierres où rôtissaient quelques lézards bariolés? La température chutait lentement, et la région serait, pour quelques mois, un peu plus supportables pour les étrangers, les pluies d'orage venues de la mer viendraient pour un temps remplir les sources, les rivières et les oueds asséchés. Il y aurait de l'eau, il y aurait des fleurs, et les proie abonderaient un peu plus...

Jalaad courait. Chacun de ses pas s'enfonçait à peine dans le sable, ses pieds nus légers comme des plumes, le vent chaud comme la bouche d'un four s'engouffrant dans ses cheveux tressés, fouettant ses oripeaux crasseux en y faisant glisser des doigts de sable doré. Loin devant elle, l'antilope clopinait. Couchée près du point d'eau, elle s'était redressée pour s'enfuir à l'approche de la chamane, qui l'avait éloignée de l'oasis pour mieux la piéger dans le sable mou. Jalaad s'essoufflait trop vite sous le soleil de plomb, mais elle riait. Un coeur sauvage battait à l'unisson avec le sien, un hurlement de lune et de crocs perçait son esprit, s'étendait comme des ailes, et soudain... Un bond dans le vide. Les jupes, les perles et les coquillages divinatoires, les clochette d'os et le grand couteau tombèrent dans un creux, poussés par le vent, comme un fantôme noir et brun, crépitant mélodieusement. Quelques mètres plus loin, la louve, massive, le pelage sillonné de marques noires, gagnait du chemin sur la bête blessée; celle-ci clopinait de plus en plus, sa patte brisée dérapant dans la pente, avant qu'elle ne tente le tout pour le tout et ne saute, franchissant un mètre ou deux, pour atterrir dans le lit d'un ruisseau asséché. Les sabots claquèrent sur le sol meuble et dur, où elle avait une chance de distancer son adversaire; malheureusement pour elle, la louve en fit de même, et une contraction de ses longs muscles gracieux l'amenèrent tout près de l'antilope fugitive. Proche, si proche... L'odeur de la peur montait aux narines de la bête et son esprit souriait.
Une dénivellation légère, mais suffisante pour avoir creusé le sol de la rivière à cet endroit, fit trébucher l'animal blessé qui roula à terre, et il ne fallut qu'un quart de seconde à sa poursuivante pour bondir sur elle, les crocs en avant, et planter ses griffes dans la chair et la peau de l'antilope. La mâchoire se referma sur la nuque. Jalaad savait. Le sang lui emplissait la bouche alors qu'elle mordait toujours plus fort et le rouge, fumant au soleil, ruisselant et aussi beau que mortifère souillait son pelage dans les derniers soubresauts de sa proie. Son corps était puissant, elle ne sentait plus aussi fort qu'avant la brûlure du soleil; ses yeux voyaient mieux, elle percevait les odeurs avec une acuité que l'on ne pouvait décrire, des serpentins presque tangibles, des flaques, des nuages flottants. Le sable avait une odeur, le pelage de la bête qu'elle avait tuée aussi; déjà il y avait, derrière le fumet de la viande fraîche, un arrière-goût de pourriture. L'odeur de la mort. Jalaad se hâta d'entamer son festin, plongeant son museau dans les entrailles de la bête, sentant avec délices la chaleur encore palpitante des chairs rouges et ruisselantes. Dieux, c'était bon.
On ne l'importunait plus, pendant ses chasses, ni pendant ses repas. Les autres prédateurs du désert avaient apprit à reconnaître cette odeur qui n'appartenait à rien ni personne, à reconnaître ces yeux qui n'étaient pas ceux d'un loup. S'ils avaient pu, ils auraient sans doute mit un nom sur cette étincelle, voilée, dans les prunelles de feu; mélange de perfidie, de brutalité, et cette conscience bien présente, cette volonté derrière tout ça. Être sauvage pour un animal c'est une chose, c'est même naturel. Mais il en tout autre quand on sait que tout cela est voulu. Le loup ne sait pas qu'il est sauvage. Ce qu'on lisait dans les yeux de cette bête était que non seulement elle avait connaissance de ses actes mais que c'était choisi. Calculé. Le regard de Jalaad était humain. Beaucoup trop humain.

Mais il n'y avait âme qui vive, aux alentours; personne pour voir la louve repue, tachetée de rouge, qui s'en alla paisiblement, abandonnant la carcasse aux vautours. Jalaad ne reprendrait pas sa forme humaine de sitôt, pas avant une bonne sieste digestive à l'ombre de la palmeraie, au bord de l'eau. Elle s'était vite aperçu, quand elle avait commencé à prendre goût à ces chasses en son jeune temps, que reprendre forme humaine l'estomac plein d'une ou deux livres de viande fraîche la faisait s'exposer à de sérieux ennuis digestifs.
Ce fut donc sans se presser qu'elle regagna ses pénates, pour l'heure établies près d'une source, à peine plus importante qu'un filet d'eau dans une cuvette de terre tassée par les pluies d'hiver. Quelques bêtes venaient y boire, il y avait quelques arbres, un peu d'ombre, des creux où se cacher, et les débris d'un feu de presque rien qui noircissaient le sable à quelques pas de là. Jalaad s'y était établie pour quelques jours, chantant ses transes sous l'ombre des grands palmiers.
Elle s'y allongea voluptueusement, le ventre plein, non sans au passage s'être désaltérée à la source. Quiconque serait passé par là n'aurait vu qu'une louve blanche, le pelage souillée de terre humide et de sang séché, assoupie auprès de quelques signes tracés dans la glaise épaisse, où on avait planté un bâton noueux, chargé de colifichets divers, de plumes, de vestiges animaux et végétaux divers, et d'un petit crâne d'oiseau, blanchi par le soleil.
Personne n'aurait comprit. Les vertèbres de serpent et leur peau verte, les crocs de loups, les os et les plumes d'un corbeau, et les cheveux de femme. Le cercle. Femme, louve, oiseau, vipère. Jalaad était tout cela à la fois.

Et puis, les heures passant, le ciel passa au couchant, rouge, doré, riche comme les soieries des palais de Ptot Tàh; Jalaad s'éveilla lentement, s'étira avec paresse alors que ses cheveux tressés ruisselaient sur ses épaules nues. Les derniers rayons faisaient des jeux d'ombres et des taches d'or tiède sur sa peau d'ébène marquée de tatouages et de cicatrices sans nombre, et, dans un tintement de perles et d'os entrechoqués, elle se secoua un peu, et se leva, nue, mais comme vêtue d'une sorte de résille transparente par endroits, d'une dentelle minutieuse, qui couvrait ses épaules, son dos, ses chevilles et ses bras.
La chamane s'étira de tout son long, avant de s'accroupir près de l'eau qui murmurait à l'ombre des palmes; elle rinça sa bouche croûtée de sang séché, ses mains et ses avant-bras marbrés de rouge brunâtre, qui se diluèrent et teintèrent le sol de filets colorés. Chevelure sur peau d'ébène, les yeux d'ambre à demi-clos. Un fauve. On eût dit une panthère au repos, dont la tranquillité trompeuse n'était que vigilance cachée, puissante et gracieuse, une lame à nu dans un drap de velours, étrange et meurtrière, aussi fascinante que sauvage.
Jalaad resta là un moment, accroupie, les bras reposant sur ses genoux pliés contre elle. Les yeux dans le vague, elle écoutait. Ses oreilles d'humaine semblaient étrangement sourdes, comme obstruées, mais elle savait. Elle savait que le sable sifflait à une fréquence qu'elle ne percevait pas; que les bêtes crissaient sous le sol, que les feuilles faisaient en ondulant un bruit plus doux, plus modulé et plus subtil encore que ce qu'elle entendait à ce moment. L'eau ruisselait. Le silence du désert noyait tout le reste, et celui de ses propres oreilles. Immobile. Elle était comme une statue de bois polie par le sable, avec des ambres fauves serties sous le rideau de ses paupières qui laissait entrevoir leur éclat.

Silence, plus rien.

e]Edit Eléa : attention, les actions doivent être en italique Wink ]
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Méchant, cruel...
MJ
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Race et âge : Dominateur immortel
Métier : Enquiquineur

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Re: [F-A] -libre- la Chasse Sauvage (fini)
   [F-A] -libre- la Chasse Sauvage (fini) EmptyMar 25 Jan - 15:06

Le temps passe et jamais ne s'arrête.

Le changement de saison s'annonce et bientôt, un blanc manteau recouvrira le monde, le chant joyeux des oiseaux cédera sa place au silence et le monde s'endormira petit à petit. Dans ce décor figé par le temps, le moment est venu de s'éclipser, de laisser la nature reprendre ses droits et le cours des choses se faire.

Désengagée : Jalaad
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