[D - P] Promenade du matin, Chagrin (Terminé)

Invité

En ce jour, un grand soleil brillait de mille feu dans les cieux bleus, sans nuages. L’hiver venait d’être chassé, repoussé par le Printemps, qui se propageait dans ce monde divisé. Cette saison enclenchait le réchauffement du climat qui, depuis des mois, était glaciale. Les températures augmentaient doucement, pour le plus grand plaisir des habitants, lassés du froid, de la neige & de la nature morte.
Le soleil était de plus en plus présent dans le quotidien de ce monde, réchauffant, consolant, la terre glacée. La neige avait totalement disparu, sauf dans les Hauteurs des Montagnes à l'Est, qui devait sûrement être encore blanches.
L’herbe & la terre, qui avaient gelées ou qui étaient perpétuellement noyées, étaient désormais sèches. La boue n’était plus qu’un ancien & mauvais souvenir. Les arbres de ce maudit pays avait été dénudé durant l’hiver mais, aujourd’hui, leurs branches étaient recouvertes de bourgeons près à éclore. Certains, même, étaient déjà en fleur.
La terre se voyait renaître.
Les villageois étaient heureux de voir le retour du soleil, qui allait être d’une grande aide pour les champs & ainsi, une bonne récolte serait cueillie bientôt. Il n’avait plus à craindre le froid & les maladies difficiles à soigner, avec leur niveau de vie. Le retour de la chaleur était la bienvenue, pour réchauffer les cœurs meurtris par l’Hiver. Le moral n’était pas bien haut, mais, il est bien connu que les journées ensoleillées sont un bon moyen d’être de bonne humeur.
Tandis que les oiseaux chantaient joyeusement dans la campagne bordant Cydonia, fêtant le retour du Printemps, des bruits de pas précipités se faisaient entendre, ainsi qu’une respiration un peu saccadée. Une silhouette apparue alors, dans la campagne fraîchement réchauffée par le Soleil, en ce début de matinée.
Il s’agissait d’une jeune femme vêtue d'un habit ample orangé ainsi que d'un pantalon brun. Elle marchait lentement.
La jeune femme, avait les cheveux châtains, lui arrivant aux épaules, qui voletaient dans tous les sens au gré d'un léger vent, entraînant par la même occasion deux couettes rassemblant les plus longues mèches. Son visage était agréable malgré la poussière & la transpiration. Ses yeux clairs, d’un marron comme les noissettes, regardaient droit devant eux, ou bien, sur les côtés. Ils étaient brillants, pétillants.
La jeune femme devait avoir la vingtaine, ayant encore un visage presque enfantin. Elle n’avait pas subit les dommages de la vieillesse.
La jeune elfe avait bien entendu un nom. Elle se nommait Lùa…

La toute nouvelle forgeronne avait délaissé son marteau et sa forge pour aller respirer l'air printanier aux abords de la cité. Car si aux premières lueurs de l'Aube une petite ruelle avait été réveillée par ces coups sourds sur une enclume, ce bruit là avait laissé la place au brouhaha des passants. Sans prendre la peine de se doucher ou de se changer, Lùa s'était alors exilée de ce monde trop bruyant pour rejoindre la campagne envirronante, plus calme. Et c'est couverte de poussière et de sueur à peine séchée que le demoiselle à entreprit de faire le tour de la cité...

Ce n'était ni mon statut, ni mon rang, ni mes obligations qui m'avaient amenées aux murs de ma cité natale. Pas plus qu'une soudaine envie de manger un des plats typiques de Cydonia qui me manquaient tellement. Non, j'étais ici pour de simples obligations envers mes parents... Comme quoi, même après avoir passé la trentaine, nous leur obéissions encore au doigt et à l'oeil.

Le printemps était un moment stratégique dans l'agriculture: une prairie installée à cette époque présente l'avantage d'une qualité d'herbe très tendre pour la pâturage. Un semis tôt permet le développement d'espèces lentes et un bon rendu alimentaire, sans compter que le revenu le plus important de mes parents a toujours été leurs vignes. Et les travaux d'épamprage et de relevage sur ces plans étaient loin d'être faciles pour des Cydiens ayant dépassé la cinquantaine, sans parler de la remise en état des terres après le gel. Non vraiment, le printemps était la saison que je détestais le plus avec les vendanges d'automne. Si j'avais choisi un temps d'être fleuriste plutôt qu'agriculteur, ce n'était pas pour rien: ce travail n'avait aucun esthétisme digne des Cydiens et nous tuait plus à la tâche qu'il nous permettait de subsister. Comprenez bien qu'après des études religieuses et Templières, le travail manuel nous semblait bien dérisoire contre l'Esprit et la Foi. Mais comment refuser ça à vos parents? Et comment refuser cette petite pause à votre tête, habituée à gérer des élèves et des missions pacifiques. Loin des intrigues, des escarmouches, des jeux politiques, des promesses non-tenues et des ambitieux. Ma petite campagne Cydienne me semblait bien loin de la réalité du monde.

Mes parents avaient largement étendu leur territoire depuis ma naissance, et un peu grâce à mon mariage aussi il fallait dire: les hectares de la famille de Philea s'étaient rajoutés aux notre après la fuite de sa mère et la retraite de son père. Les deux lopins étaient à présent côte à côte suite à un complexe système de terres cédées ou échangées avec des voisins, ce qui simplifiait grandement les travaux saisonniers. Surtout pour moi qui essayait de faire ça le plus rapidement possible... J'avais quand même assez peur de laisser Asora et le Temple d'Ankdor "seul" sans moi, bien que je ne sois loin d'être indispensable comme Jiven. Mais à trop s'impliquer dans quelque chose, on finit par penser que ça ne peut tourner sans nous. Et pourtant....

Je saisis ma gourde, pour la cinq ou sixième fois en une-demie heure, et terminait d'ingurgiter toute l'eau qu'elle contenait. Je me disais peut-être que plus vite je la finissais, plus vite je rentrerai à la maison... Mais je me trouvais soudain très bête: je perdais du temps, je faisais mal mon travail sous l'effet "raz-le-bol" et cela m'énervait encore plus. Je n'avais aucune patience pour ce travail: enlever les pampres qui commençaient à pousser "illégalement" sur les vignes n'étaient pas le métier le plus attirant d'Azthia. Surtout après le petit déjeuner.

Une pousse me résistait. J'avais bien envie de la tailler à coup d'épée runique, mais mes parents minutieux ne seraient certainement pas de cet avis. Je tâtais mes poches rapidement, à la recherche d'un objet lourd que je ne trouva point... n'avais-je pas pris un sécateur en partant? Si, dans le sac... N'avais-je pas pris un sac d'ailleurs? Si, je me rappelais avoir posé ma veste dessus lorsque le soleil et l'effort me faisait transpirer. Mais je ne voyais rien autour de moi... Depuis combien de temps les avais-je laissés?

Une seule solution, refaire le chemin dans l'autre sens. Et surtout prier Zephyr qu'aucun être mal-attentionné ne soit passé par là en longeant les murs de la ville... Mon épée runique, j'y tenais plus qu'à ce sécateur.
La tête baissée, je cherchais vaguement une ombre noire sur le sol qui aurait pu apaiser mon agacement. Ce que je vis, c'était une silhouette approchant nonchalamment du lopin de vigne. Ma mère, mon père? je tendis mon Esprit vers cette personne et ressentis la fraicheur de la jeunesse. Enfin, la vive flamme de la jeunesse était l'image la plus appropriée.
Je lui fis un signe afin qu'elle se dirige plus vers moi et avança dans sa direction. De là où j'étais, je voyais clairement qu'elle ne portait pas mon sac. C'était un petit bout de jeune fille, peut-être juste adulte, dont les reflets châtains semblaient danser avec le soleil et tranchaient avec la tunique orange. Je ne connaissais pas du tout les voisins de mes parents, et il était fort probable qu'il s'agisse d'une de leurs filles venues exécuter également quelques travaux printaniers.

"Excusez-moi mademoiselle, vous n'auriez pas croisé un sac brun sur votre route?"

A peine la phrase prononcée, ma bêtise me sauta à la figure: croiser un sac? Comme s'il allait se balader dans la campagne de bon matin! Enfin, comptant sur la politesse de la demoiselle pour ne pas relever cette ânerie, je fis un petit geste amical de la main pour la mettre plus à l'aise face à cette question soudaine.

Invité

Aah ! Comme Lùa avait bien fait de pointer le bout de son nez hors de son antre ce matin ! Et comme la légère brise qui soufflait était agréable ! Elle s’amusait avec ses cheveux en les faisant voltiger à son gré tandis que le cuir chevelu de la jeune fille en profitait pour s’aérer… Les yeux mi-clos pour apprécier ce bonheur à sa juste valeur, Lùa marchait allégrement sur l’étroit chemin de terre qui faisait le tour de la ville. Le printemps était revenu, et c’était sans conteste la saison que la jeune fille préférait ! Il ne faisait ni trop chaud, ni trop froid. Certes, il pleuvait de temps en temps, mais beaucoup moins qu’en automne, et il ne fallait pas compter sur l’immonde et froide neige qui n’apparaissait qu’à la période froide, la période honnie !

D’ailleurs, le printemps, c’est les hirondelles qui reviennent, les plantes qui florissent, les… Les grommellements des paysans à bout de souffle qui s’occupent de leurs terrains. Légèrement mécontente d’avoir été interrompue dans sa tirade mentale et dans sa promenade printanière, Lùa jeta un regard quelque peu glacial aux deux adolescents qui s’esquintaient à labourer la terre… Mais ils ne pouvaient pas laisser les promeneurs en paix ces deux là ? Je vous jure, les jeunes d’aujourd’hui ! Bien décidée à ne pas laisser perturber sa petite promenade, moment trop rare dans l’emploi du temps de Lùa, celle-ci continua sa marche…

Mais si les habitants de Cydonia sont des artistes ou des artisans, il y a malheureusement parmi eux des… agriculteurs. Et vu que ceux-ci ne peuvent labourer biner et planter leurs légumes dans la ville… Et bien ils se retrouvent sur son contour. Et tout le long de son petit chemin de terre, notre Lùa eut droit à toutes sortes de discussions et de grommellement à propos de l’aplanissement des lopins de terres irriguées, du labourage, de la taille des arbres et arbustes, du débouchage des canaux d’irrigation, ou encore des semis de pommes de terre, d’orge ou de maïs, des tomates ou encore des oignons…

Le pas allègre de la jeune fille s’était finalement mué en une avance nonchalante. Joyeuse au tout début, elle avait maintenant hâte de finir son tour et de rentrer chez elle, dans sa forge, où seul le silence l’attendait. Le silence et les coups de marteaux pour se défouler… Et avec un peu de chance, aucun paysan ne viendrait lui demander un outil dans la journée ! Alors qu’elle dépassait un futur champ de pommes de terre, Lùa continua sa marche le long d’un vignoble… Levant les yeux, elle découvrit quelqu’un dans ce champ… Zut zut et rezut. Elle semblait encore être bonne pour des grognements à propos du duur travail de vigneron… Oh. Ou peut être pas. Il avait bougé, s’était rapproché du chemin. D’abord tête baissée vers le sol, il l’avait ensuite relevé, en sa direction. Repérée. Ce fut à ce moment là que Lùa s’aperçut qu’elle se tenait immobile sur le chemin, en train de le regarder. Rougissant très légèrement, et s’évertua à remettre son corps en mouvement, l’air de rien, comme si son attention avait été attirée par… une chenille le long du chemin ? Mouais, pas très concluant…

Manque de pot, l’inconnu lui fit un signe, l’invitant à le rejoindre. Résignée, Lùa avança donc dans sa direction…

- Excusez-moi mademoiselle, vous n'auriez pas croisé un sac brun sur votre route?

Quoi ? Un … Sac ? C’était quoi cette question ? Les sourcils froncés, Lùa se demanda un court instant si l’inconnu ne se fichait pas d’elle… Mais vu son air, c’était peu probable. Croisé un sac… Elle réfléchit un court instant, mais rien ne lui revint en mémoire. Aucun sac brun en tout cas. Aussi, elle leva les yeux vers lui pour lui répondre.

- Un sac ? Euuh, non, je ne crois pas. Mais je n’ai pas vraiment fait attention… Pourquoi ? Vous cherchez à mettre la main sur un sac ? Y’en a de bonne qualité à l’agora…

Réalisant soudain qu’elle se mêlait de ce qui ne la regardait absolument pas, Lùa se tus. Après tout, ce n’était pas ses affaires… Cependant, durant leur échange verbal, la jeune fille avait eut le temps de noter qu’il avait le teint caractéristique des Cydiens, ainsi que de longs cheveux noir de jais et des yeux tout aussi sombre. Déterminée à se montrer aimable, Lùa se força à ajouter :

- Je peux vous aider ?

Avec du recul, c'était tout de même très malvenu de ma part d'interroger cette personne comme cela sans préavis, et sans même lui avoir dit bonjour je crois. J'étais dans l'impatience la plus totale, j'avais besoin de mon sac MAINTENANT, j'avais besoin de sentir ma Pierre Runique sous ma main immédiatement. Il était évident aussi que ce boulot me rendait dingue au possible, je n'y voyais pas la fin et encore moins sans mes outils. Et cela occupait toute la place disponible dans ma tête. Je voyais la jeune fille sans la regarder, je l'entendais sans l'écouter. Elle aurait pu me dire "oui je viens de le voir", je n'aurai même pas réagi. Tout ce qu'elle aurait pu faire pour me sortir de mon cercle vicieux de nervosité, c'était lever mon sac devant mes yeux.
Heureusement, elle mit quelques secondes à répondre et cela facilita mon retour dans le monde réel. Je devais envoyer des émotions dans tous les sens, et j'en vint à me dire avec amusement que si Asora était là, elle aurait pesté contre toutes les informations que je rependais, et certainement que je lui donnais mal à la tête. Je me fermai à l'Esprit, inhibant la sortie de mes sentiments pour reprendre le contrôle sur moi-même et me concentrer sur mon interlocutrice.
Elle n'avait pas la réponse que j'attendais, loin de là. Quelque part je m'y attendais, mais quelque chose nous fait toujours espérer le contraire jusqu'au dernier moment.

"Pourquoi ? Vous cherchez à mettre la main sur un sac ? Y’en a de bonne qualité à l’agora…"

Je levais un sourcil, involontairement, la fixant avec un air interloqué. Cela devait être de l'humour, surement, ou alors cette petite était pas très futée. Peut-être aussi que ma question était mal-posée, mais ce n'était de toute façon vraiment pas le moment de faire de l'humour: j'avais besoin de mon sac maintenant, et tout le reste était négligeable.

"Comprenez, il y a des choses vraiment importantes dedans."

Mon ton de voix me surpris quelque peu, je n'avais pas souhaité être si ferme. Je commençais vraiment à perdre patience, déjà, et cela se ressentait toujours dans ma voix. J'avais toujours été ainsi, voilà tout. Mais la jeune fille me fit le cadeau de ne pas y accorder d'importance, ou du moins de ne pas y laisser paraitre.

"- Je peux vous aider ?"

Gentille et serviable, cette jeune fille était une bonne surprise. J'espérais seulement que ce n'était pas mon ton de plus en plus inamicale qui l'avait "gentiment obligée" à me faire cette demande. Essayant de mettre de côté la partie impatiente de ma personne, je cherchais la meilleure manière de lui répondre pour la remercier et nous mettre plus à l'aise.

"- Vous êtes gentille, mais je ne voudrai pas abîmer vos vêtements et vos mains dans un travail agricole ingrat. Vous étiez en balade?"

Invité

Il s'était produit une chose étrange... Cela n'était que rarement arrivé à Lùa depuis sa venue au monde, et elle n'en fut que plus surprise. Lorsqu'elle marchait tout à l'heure, juste avant de voir cet homme et qu'il lui fasse signe d'approcher, un mal de tête avait commencer à la prendre. Et plus elle s'était avancée vers l'inconnu, plus son mal de tête avait augmenté. C'avait été comme si l'on avait pris son marteau et qu'on avait frappé avec une enclume. Et que sa tête s'était retrouvée prise entre les deux...

Certes, cette situation était imagée, car sa tête n'aurait pas résisté à l'impact, mais pour Lùa, elle ne résumait que trop bien ce qu'elle avait ressentie. Plus elle s'approchait, et plus la force avec laquelle le marteau s'abattait était grande... Elle s'était retenue de porter ses mains à sa tête, l'empoignant au niveau des tempes lorsque soudain, tout avait cessé. Plus rien ne l'oppressait, aucun mal de tête à l'horizon. Juste le douloureux souvenir qu'il lui avait laissé.

Se rappelant in extremis la question qu'il venait de lui posé, elle lui avait donc répondu, plutôt surprise, sans trop faire attention à ses paroles. Et à ce moment là, un air étonné se peignit sur le visage de son interlocuteur. Bah quoi? Quelle bourde avait-elle encore fait? Se rappelant rapidement ses paroles maintenant que son esprit était plus clair, elle ne trouva pas de réponse à sa question. Après tout, il y avait bel et bien des sacs à l'Agora, même si ce n'était pas la marchandise la plus en vogue...

- Comprenez, il y a des choses vraiment importantes dedans.

Ah. En effet, si c'était le contenu qui l'intéressait, ça n'allait pas être facile de retrouver tout cela à l'Agora... Quoique, en cherchant bien, c'était sûrement possible. Possible mais coûteux. Même si cela dépendait du contenu qu'il avait perdu. Boarf, sûrement des outils de jardiniers et d'autres objets quelconques... M'enfin... Même si le ton de sa phrase laissait à désirer, elle lui proposa quand même de l'aide. Après tout, elle avait été éduquée, elle. Enfin... Un petit peu au moins.

- Vous êtes gentille, mais je ne voudrai pas abîmer vos vêtements et vos mains dans un travail agricole ingrat. Vous étiez en balade?

Même si son ton était plus agréable, Lùa ne laissa paraître aucune information sur son visage, qui resta à l'identique... Seuls ses yeux se mirent à pétiller un peu plus. Au final, il n'était peut être pas aussi désagréable que ça... Peut être. Il pouvait très bien se forcer... Il y a de tout à notre époque. Haussant les épaules, notre Lùa répondit:

- Comme vous voudrez... Et... Oui, je me baladais. Je profite de n'avoir pas de clients aujourd'hui... D'autant plus que le temps est assez clément. Quand on ne sue pas au soleil à cause d'un travail éreintant, bien entendu.

Et un large sourire, mi-moqueur, mi-compatissant arriva enfin sur les lèvres de la jeune femme.

Finalement, elle semblait être à l'aise. Enfin, de plus en plus à l'aise. Il fallait avouer que je n'étais pas un monstre de tranquillité et que certaines personnes le ressentait très facilement... Surtout à Ankdor. Être à Cydonia devrait me permettre au contraire d'être quelqu'un d'autre, plus simple et plus détendu, plus ouvert et moins... Templier.
Mon sac attendrait, alors. Des pierres runiques, je pourrais m'en procurer facilement au Temple, et changer de sabre ou de style de combat ne pourrait me faire que du bien. Toujours apprendre, toujours se former... C'était un des préceptes de mon Ordre. Pourquoi ne pas profiter un peu de ce moment, loin des intrigues politiques et des responsabilités?

"Comme vous voudrez... Et... Oui, je me baladais. Je profite de n'avoir pas de clients aujourd'hui... D'autant plus que le temps est assez clément. Quand on ne sue pas au soleil à cause d'un travail éreintant, bien entendu."

Des clients... Un travail éreintant? Non, cette petite n'était pas une... Pas possible! J'avais certainement mal compris! Je n'étais pas assez naïf pour ne pas savoir que de jeunes filles étaient exploitées ainsi, mais j'avais peine à croire que ce que j'avais entendu était vraiment ce qu'elle m'avait dit.

« Ah, vous êtes commerçante dans la Cité? »

Une façon comme une autre de tirer ça... Au clair!

[Sujet annulé]

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