[ Sujet réservé à Elyncia, Lika, Volesprit, Eléa et Ithilion ]

Le temps était au beau fixe depuis maintenant trois longues journées. Il faisait particulièrement beau pour la saison et rien ne laissait présager que de gros nuages noirs pointeraient bientôt le bout de leur nez à l'horizon. Pourtant, une ombre menaçante s'avançait vers le palais de Ptot Tàh. Cette ombre, dont l'aura palpable était aussi froide que la mort elle-même, semblait avoir un but bien précis, pire que tout, elle semblait plus déterminée que jamais à l'atteindre, comme si sa vie en dépendait. Elle arpentait les longs couloirs, silencieusement, presque macabrement, en direction de sa proie. Sa cible serait bientôt là. Le maitre avait été précis, il avait été intransigeant, il lui fallait frapper fort après ce que ces misérables humains avaient osé tenter contre lui. Sa Bête avait été tuée, mais il n'était pas question pour autant que le dieu de la mort en personne se laisse faire, aussi avait-il envoyé l'un de ses plus puissants Cavalier.
L'ombre avança jusqu'à la chambre de l'homme qu'elle devait capturer. A cette heure tardive, Tutnesi dormait sans doutes, du moins, c'est ce qu'avait pensé la chose qui s'avançait lentement mais surement vers la pièce. Que ne fut sa surprise lorsqu'elle remarqua, ou plutôt entendit des éclats de voix à l'intérieur de la pièce. On ne dormait donc jamais dans cette fichue cité ? Le Cavalier reconnut la voix d'une femme sans pour autant savoir qui c'était, visiblement, les deux jeunes gens se disputaient sur un sujet qu'il ne comprenait pas. Peu importait. Il entra sans sommation et pointa le bout de son doigt rugueux en direction de sa proie. Son entrée avait bien sur mit fin à la conversation en cours mais là encore, il n'en avait cure. Il observa sa proie, en face de lui, et un sourire macabre se dessina sur ses lèvres.

" Tutnesi. "

A ces mots, l'homme tomba littéralement dans une sorte de coma.
Maladie.
Enchanté.
C'était un peu cela que Maladie venait de lui dire par cet acte. Nalween, car c'était bien elle, était effarée, prisonnière de sa propre peur face à cet inconnu. Le Cavalier ne la connaissait pas et sa mission s'arrêtait là où le maitre lui avait dit. Il n'avait nullement l'intention de s'en prendre à elle mais, au cas où, mieux valait l'immobiliser. Elle serait donc la première victime de Maladie. La chose pointa son doigt rugueux en direction de la Prêtresse dont il ignorait la nature et cette dernière tomba dans un bruit sourd sur le sol. Non, Maladie ne tuait pas, il rendait ... malade. L'elfe était ainsi brulante de fièvre, tordue de douleurs et en proie à des hallucinations. Maladie sourit, il aimait voir son œuvre et prenait plaisir à voir ses victimes souffrir jusqu'à l'agonie terminale. Ce soir, il n'avait pas le temps, là était peut-être la chance de la grande Dame. Il regarda la scène une minute, le temps de saisir le corps de Tutnesi et quitta les lieux.

Mais les gens ne dorment jamais dans cette cité, et surtout pas le garde du corps personnel de ce cher Tutnesi, une chance peut-être pour lui. Talia barra bientôt la route de Maladie. Ce ne fut que de courte durée malheureusement. La jeune femme fut dans un premier surprise de constater que cette personne, si c'en était une, avait pu se saisir aussi facilement de son maitre pourtant, force était de constater que c'était le cas. Elle réagit au quart de tour, une fois l'effet de surprise passé. Ainsi, elle attaqua de front, bien décidée à reprendre ce que cette chose venait de voler au palais. La jeune assassin royale lança une première salve de coutelas. L'un atteri sur la fémorale de l'homme, l'autre en plein coeur, le dernier en pleine tête. Pourtant, imperturbable, la chose continua de marcher. Elle s'arrêta un instant, enlevant ces objets encombrant qui la gênait pour marcher. Pas une goutte de sang, rien.
Elle n'était pas humaine.
Elle plongea son regard dans les yeux de Talia, qui venait entre temps de le transpercer avec une nouvelle dague. Cette dernière s'effondra, à son tour brulante de fièvre. Le Cavalier retira la lame sans qu'aucune gerbe de sang n'en jaillisse et sortit.

Le maitre avait parlé. Il avait demandé le corps de Tutnesi, vivant.
Le maitre avait parlé.
La souillure débuta.

Le premier jour, les rares courts d'eau et puits devinrent imbuvable tant le sel était en grande quantité.
Le deuxième jour, les sauterelles vinrent dévorer les cultures unes à unes, jusqu'à ce qu'aucune n'en réchappe.
Le troisième jour, les animaux tombèrent les uns après les autres, morts.
Le quatrième jour fut le pire.
Le matin, les enfants ne se levèrent pas, l'épidémie de rougeole faisait rage.
L'après-midi, ce furent les femmes qui tombèrent les unes après les autres, brulantes de fièvre.
Le soir, le mal atteint les hommes.
A la tombée de la nuit, la cité toute entière de Ptot Tàh était plongée dans le chaos de la maladie.

Le maitre avait parlé. Plonger la cité dans la souillure.
Maladie s'était exécuté.
Maintenant, le temps était compté pour la cité du désert ...

[ Vous devrez donc dans un premier temps vous soigner et ensuite, soit vous poursuivez Maladie, soit vous tentez de trouver un moyen de sauver la population. La deuxième partie se fera lorsque le topic avec Nalween sera terminé. Pour le moment, jouez comme si Eléa n'était pas là. ]

Fatiguée... Pour sûr Elyncia ne pouvait que l'être lors cette nuit glaciale, foulant le sable dans lequel elle s'enfonçait de quelques centimètres à chaque pas, seule. Le froid mordillait sa peau comme l'aurait fait un molosse avec un os et c'était, grelottante, qu'elle se frictionna sans grande conviction ses bras couverts de fines gouttelettes de sueur résultant d'une course effrénée depuis Cydonia. En effet son endurance avait été mise à dure épreuve, son capitaine lui ayant ordonné de courir toujours plus vite, toujours plus longtemps, ne faisant que de courtes pauses pour arriver à Ptot Tàh le plus rapidement possible. Et pourtant, la méthode avait fait son effet.
Il ne suffit que de moins de deux jours et demi pour qu'elle ne soit plus qu'à une dizaines de kilomètres de la cité Almer. Elyncia comprenait mieux que quiconque ce qu'était de vouloir avoir une nuit de sommeil, aussi courte qu'elle puisse être car la lancière, elle, n'y avait pas eu le droit.

Quelques jours plus tôt, Elyfed l'avait convoquer dans son bureau de tout urgence après s'être entretenu avec sir Anatoli. S'ils avaient été dans une taverne, la jeune femme aurait pu croire qu'il voulait lui susurrer quelques propositions indécentes, mais il était évident qu'elle allait devoir abandonner tout espoir de pouvoir manger un repas chaud cette nuit-là. La pauvre combattante avait hérité du privilège, et c'en aurait été un si seulement elle ne connaissait pas mieux son capitaine qui ne cessait de la rabaisser, d'avoir été choisie pour être l'éclaireur du groupe. En effet, elle était la seule a être assez robuste pour pouvoir le faire, et ça, Elyfed eut du mal à l'admettre. C'est pourquoi, elle était désormais seule, haletante au beau milieu de ce paysage empli de dunes et de roches maltraitées par les blessures de l'érosion.
Elle devait se rendre à Ptot-Tàh, se faire une idée de la situation, et attendre l'arriver de ses frères d'armes non loin de la cité, après qu'ils se soient déplacé durant son inspection. Un plan simple et efficace comme le capitaine les aimait. Pourtant, Elyncia ne pouvait s'empêcher de se sentir mal-à-l'aise. La nouvelle que Ptot-Tàh et Tutnesi puissent avoir des problèmes à cause d'un soulèvement ne pouvait que la rendre heureuse. C'était surement le retour de flamme d'un incendie déclenché par l'esclavage des Nuas, et désormais, ces derniers réclamaient justice. Mais Elyncia n'avait pas le choix... elle devait obéir aux ordres, fusse-t-elle tentée de les désapprouver. Mais Elyncia était bien loin de se douter de ce qu'elle allait trouver dans la cité dont les rempart se dessinait maintenant distinctement malgré l'épais nuage noir qui obscurcissait le ciel, la privant ainsi de la pale lueur de la lune qui la narguait derrière ce masque ingrat.
Elyncia n’était plus qu’à cinq cents mètres des portes de la cité. Incertaine de ce qui allait se passer maintenant, elle s’accroupit dans le sable, décrochant, dans son dos, son écu de fer dont elle équipa son bras droit, puis elle fit de même pour sa lance qui arma sa main gauche. Puis elle ferma les yeux, tentant d’entendre le moindre bruit venant de la cité, comme si la brise pourrait lui en apporter quelques rumeurs. Mais il n’en fut rien. En revanche, l’absence de torches aux portes n’avaient rien de naturel sauf si les gardes de Ptot Tàh, et elle en doutait fort, avaient bénéficié d’un quelconque don de nyctalopie. Il ne lui restait donc plus qu’une option pour savoir ce qu’il se tramait.

Elle se releva donc avec grâce et se mit alors à avancer aussi rapidement qu’elle pouvait le faire tout en faisant le moins de bruit possible. Lorsqu’elle arriva au pied des remparts, elle remarqua immédiatement que les portes étaient grandes ouvertes ainsi que la présence de corps gisants ici et là. Elle arracha un morceau du voile qui flottait à sa suite et le noua pour couvrir son nez et sa bouche avant de s’approcher encore un peu plus. Elle s’agenouilla alors prêt des pauvres almers constatant que leur corps était aussi froid que la glace : ceux-là avaient déjà été emportés par la mort. Elle pria alors pour que leurs âmes puissent trouver le repos. Mais en y jetant un nouveau coup d'oeil, ce n'était pas la conséquence d'un combat. Il n'avait aucune blessure si ce n'est que son corps pourrissait bien trop rapidement. C'était comme si le corps était flétrit, souillé par une substance répugnante à la vue.
Soudain, elle entendit quelqu’un s’approcher non loin. Elle se retourna alors, tenant fermement sa lance demandant alors d’une voix ferme :

« Qui va-là ? Montrez-vous !»

Une mauvais pressentiment ? Non, c'était de l'intuition. Toujours. Mais cela venait il de la vue que la ville offrait ce matin là ? Volesprit n'aurait su le dire. Pourtant tout allait pour le mieux. Après avoir réglé une affaire bien complexe, la bonne humeur la gagnait en général. Pour le coup, son moral retombait à zéro. La fatigue accumulée au cours de ces derniers jours n'aidait pas non plus la jeune elfe. Le froid de l'hiver apaisa néanmoins ses craintes et prenant sa veste en fourrure dont elle avait fait l'acquisition la veille, elle sortit dans les rues, une cigarette au bec. Une sale habitude mais le goût de celle ci lui mettait du baume au cœur. Ainsi parée, elle attirait quelques regards envieux. Elle soupira comme toujours. Ce sentiment d'être incomplet, que son bonheur n'était pas total en tout situation la froissait. Fallait il qu'elle se trouve un marri digne d'elle, qu'elle fonde une famille, ou bien qu'elle prenne la place de la Grande Prêtresse en personne, que Silmaria la pardonne pour ce blasphème, pour qu'elle se sente enfin entière. Non. Au fond d'elle la réponse était ancré depuis longtemps maintenant. La connaissance absolu, voilà ce qui pourrait mettre un terme à son tourment. Un rêve qu'elle s'efforçait de rendre possible de toute ses forces. Mais la dur réalité lui rappelait sa condition humaine et le temps, son ennemi juré, la narguait sans cesse en s'écoulant plus vite dès qu'elle relâchait son attention ou se laissait aller à rêvasser. *Enfin bon, profite de l'instant présent ma vieille... tu auras bien l'occasion de réfléchir à t'en donner la migraine à toute ses conneries plus tard non ?!* Cela la fit sourire. Malgré tout, une ombre obscure se profilait dans le ciel. *C'est ce qu'on appel des nuages.* ironisa-t-elle intérieurement, mais au plus profond d'elle même elle se doutait quelque chose n'allait pas. Un frisson parcourut son corps, et le froid n'y était pour rien. *Bordel, voilà que mes états d'âme me rendent malade.* Elle ne croyait pas si bien dire. A peine avait elle fait trois pas qu'elle fut pris d'une quinte de toux abominable. *Sans doute la cigarette, je n'ai plus l'habitude.* Cependant, dans la minute qui suivie, sa tête commença à se faire lourde et la fièvre arriva à une vitesse anormale. Devant ce phénomène qu'elle ne pouvait expliqué, elle préféra ne prendre aucun risque et s'assit contre un mur en attendant que le vertige passe. Mais loin de se dissiper, il se doubla d'une migraine. Mettant ses mains contre ses tempes, Volesprit tenta de se calmer pour analyser la situation. Un empoisonnement était exclus. Les symptômes de ne correspondaient avec aucun qui existe, même en admettant des mélanges saugrenus. Elle penchait plus pour un sort, un genre de malédiction en somme. Une illusion peut être. En tout cas, elle ne pouvait pas s'attarder ici. Rien ne laissait présager que son état allait s'améliorer et mieux valait être n'importe où sauf dans une rue Almer pour obtenir du secours. Ithilion ne se trouvait peut être plus au quartier général, et son absence pouvait durée des semaines. Rad Carl. Utilisant son pouvoir de manipulation de la glace, elle s'en servi pour réguler autant que possible la température de son corps. Elle savait être capable de se guérir elle même si elle était bien frappé par une maladie. En revanche, elle aurait besoin d'aide pour rester vivante. C'est en titubant, et en se tenant au mur sur la quasi-totalité du trajet qu'elle parvint devant la demeure de son vieil ami. Elle frappa trois coups secs puis attendit adossée dans l'entrée. Des voix se faisaient entendre à l'intérieur. La porte s'ouvrit sur un parfait inconnu. Il la regarda puis appela quelqu'un dont le nom lui échappa aussitôt. Celui ci la souleva comme si elle ne pesait rien. Cette réflexion fit naitre une esquisse de sourire sur la bouche de Volesprit. On se raccroche à la moindre satisfaction quand on est déboussolé. Des voix qui avaient repris, elle saisit les mots : amie... la même chose... malade... étrange... épidémie... Puis sentant qu'elle ne resterait plus consciente très longtemps à présent, elle fit tomber sa température en dessous de celle létale des bactéries et virus. Une sorte de choc électrique la secoua puis elle sombra dans les ténèbres.

Une douce chaleur irradiait dans son dos. Un profond bien être lié à son état d'hibernation qu'elle venait de quitté sans doute. Ouvrant les yeux, elle ne vit rien tout d'abord. Puis comprenant que sa tête était empêtrée dans un oreiller, elle se dégagea pour constater qu'elle était
bien chez Rad et qu'une bonne flambée brûlait dans l'âtre alors qu'elle même se trouvait dans un canapé.

Je vois que tu as retrouvé tes esprits.

La voix avait surgit de derrière la faisant sursauter.

Pardon. Je ne voulais pas te faire peur. Si tu savais la frousse que j'ai eut quand je t'ai vu arrivé à moitié morte dans mon salon. Comme tu étais gelé, les médecins ont naturellement pensé à te mettre près du feu pour que tu... et bien décongèle en quelque sorte.

Je vois... D'ailleurs, que faisait ils chez vous, vous êtes malades vous aussi ?

Il vint s'assoir à ses côtés, tandis que Volesprit le regardait sans rien ajouté.

Non, enfin oui je l'étais, et figures toi que c'est une vrai épidémie dans toute la ville. Hier je n'allais déjà pas bien, et par chance mon guérisseur a put venir assez tôt pour me mettre hors d'atteinte de la maladie. Lui même à eut les même symptômes peu après. Nous avons d'abord crut lui et moi que c'était contagieux mais il semble que l'ampleur de l'évènement nous dépasse. Les premiers signes datent d'il y a deux jours environs. La ville entière est maudite.

Alors vous pensez donc à une malédiction.

Il se passa une main sur son visage anxieux. La maladie l'avait affaiblit remarquait à présent la jeune femme.

J'ignore si j'ai raison de le croire mais je sais que c'est la raison la plus probable.

En ce cas, il faut en trouver la cause, ou le responsable. L'épidémie décimera rapidement la population de la ville. Les guérisseurs sont trop peu nombreux. Les autres sont elles touchées ?

Je l'ignore. Je sais peu de chose à vrai dire. Mes oreilles sont partout mais je doute qu'elle soit en état de me faire un rapport à l'heure qu'il est. Espérons qu'ils réussiront à s'en sortir par leur propre moyen.

Espérons le.

S'accordant un moment pour faire le trie dans ses pensées, elle s'exposa mentalement la liste des priorités qui lui venaient à l'esprit.

Je dois trouver Indy, il était en ville la dernière fois que je lui ai parlé et qui sait s'il ne détient pas des informations cruciales ? Je ne veux pas croire qu'il soit mort, il aura trouvé un moyen de se faire soigner à temps, il est intelligent et réactif. Mais au
cas où, votre médecin peut il m'accompagner.

Je regrette ma chère. Il a du partir. D'autre que moi avait besoin de son aide. Nous ne pouvons que blâmer le ciel de nous accabler ainsi d'un destin aussi funeste.

Les dieux ne seront pas étranger à un tel acte. Ou les démons. Qu'importe, je dois y aller. Faites ce que vous pouvez pour sauvez les habitants.

Je crains de ne pas être à la hauteur de la tâche que tu me confies là mais je ferais de mon mieux. Tu devrais aller à la porte de la ville. Cherches un certain Bran. Il est de mes jeunes amis. Il pourra peut être t'en apprendre d'avantage. Oh, et passes lui le bonjours de ma part, à lui et à sa fille.

Je n'y manquerais pas. Adieu Rad.

Au revoir mademoiselle Tawaren.

Quel horreur. Une dizaine de cadavres jonchaient les rues. Animaux, hommes, femmes et enfants. Aucuns n'étaient épargnés. Un aperçut de ce qui les attendait si jamais ils n'étaient pas assez prompte à réagir. Que faisait donc le P'yra quand son peuple se mourait sous son nez ? Aucune milice d'organisé pour ramasser les corps, les enterrer décemment et apporter un soutient à la population. La mentalité Almer lui donnait envi de vomir. Un choix s'imposait à présent à elle. Soit elle partait à la recherche d'Indy, soit à celle de Bran. Elle opta pour la seconde option en se fiant à son intuition et à sa chance par la même occasion. A mesure qu'elle approchait des portes de la ville, elle croisait encore et encore des cadavres dans les rues. Certains à l'article de la mort suppliait qu'un médecin vienne les aider ou qu'un prêtre les envoi dans l'au-delà, lavé de tous leurs pêchés. Cette foi naissante quand la peur de mourir vous prenait, Volesprit la connaissait bien. Quand elle avait joué les guides, elle avait eut peur de vivre ses derniers instants à plusieurs reprises. Heureusement, sa chance la préservait conter vent et tempête dans ce monde pourtant si hostile pour une frêle personne dans son genre.

Les portes de la ville n'offrait pas un spectacle plus réjouissant. Volesprit ne put retenir une larme qu'elle laissa couler le long de sa joue. Ses yeux étaient un peu rougit par le froid et la tristesse. *Rad, je crains que Bran, et sans doute sa fille ne soit plus eux non plus.* Les gardes n'avaient pas réchapper à l'épidémie pour la plupart. A croire que la Maladie était plus virulente à l'extérieur quand l'intérieur. Volesprit le nota dans un coin de sa tête. *Bon, que faire à présent. Retourner sur mes pas, ou chercher n'importe quel garde encore en état de se tenir sur ses deux jambes ?* Le destin prit une décision pour elle. Une ombre se mouvait juste derrière les portes. Elle ne pouvait discerner s'il s'agissait d'un homme ou d'une femme mais il semblait bien que c'était un garde d'après sa tenue. Il dut la repérer puisqu'une voix féminine la héla et lui ordonna de se montrer. Volesprit s'approcha de l'inconnue qui la menaçait à l'aide d'une lance.

Paix ! Baissez votre lance je vous prie. Je suis résidente temporaire dans cette cité. Je me nomme Volesprit Tawaren. Je suis Ministre des Renseignements de la Grande Prêtresse Nalween. Mais me voilà bien mal informé. Je suis sortie et j'ai découvert ses corps qui jonchaient les rues de la ville. Êtes vous au courant de ce qui se passe ici ? Et savez vous si des cas similaires se sont produits dans d'autres villes ? Si c'est le cas, il faut absolument que nous prévenions les plus hautes instances. Et bien qu'avez vous ? Auriez vous perdu votre langue soldat ? Vous ne me croyez pas ?

Elle sortit une épingle d'or prouvant son appartenance au gouvernement. Ce qu'elle n'avait pas remarquer en revanche, c'est que son débit de parole n'avait guère laissé le temps au soldat qui lui faisait face d'en placer une.

Il s'agissait d'une elfe. Elle faisait environ la même taille qu'elle mais elle semblait plus âgée. Elle n'en restait pas moins très belle, ses courbes féline et sa.... poitrine ! Elyncia en avait rarement vu des comme ça auparavant. Se cheveux platine tombait gracieusement sur ses épaules et les traits de son visages ne faisait qu'augmenter ce sentiment de légèreté. Néanmoins elle ne semblait pas tout à fait à son aise. De ses lèvres pulpeuses, quelques mots s'envolèrent et Elyncia tenta de ne pas en perdre un seul :

"Paix ! Baissez votre lance je vous prie. Je suis résidente temporaire dans cette cité. Je me nomme Volesprit Tawaren. Je suis Ministre des Renseignements de la Grande Prêtresse Nalween. Mais me voilà bien mal informé. Je suis sortie et j'ai découvert ses corps qui jonchaient les rues de la ville. Êtes vous au courant de ce qui se passe ici ? Et savez vous si des cas similaires se sont produits dans d'autres villes ? Si c'est le cas, il faut absolument que nous prévenions les plus hautes instances. Et bien qu'avez vous ? Auriez vous perdu votre langue soldat ? Vous ne me croyez pas ?"

Comme preuve, elle lui montra une épingle d'or que seuls les membres haut-placés de Silmarie possédaient. C'était donc un membre du gouvernement de Silmarie. C'était la première fois qu'Elyncia rencontrait quelqu'un ayant une telle position. Par réflexe, elle dégagea sa lance, donc le bout frappa le sol tandis que la jeune femme se fixait en se répandant en excuses :

"Je...je... Toutes mes excuses Madame ! Je ne savais pas à qui j'avais affaire. Je suis Farëa Elyncia, soldat du 5ème bataillon de lancier de Cydonia. C'est un honneur."

Elle lui lança un regard affolé, tentant de se souvenir des question que la Ministre lui avait posées juste avant... Ah oui c'était ça... la situation :

"Je viens à peine d'arriver Madame... tout ce dont je suis au courant, c'est que nos dirigeants craignaient un soulèvement à Ptot-Tàh. Mon bataillon a alors été détaché pour pouvoir reprendre le contrôle de la cité et comme vous pouvez vous en douter, je ne suis qu'un éclaireur. Seulement, quand je suis arrivée, la cité était dans l'obscurité et seule la puanteur me parvenait. Arrivant devant les portes, j'ai trouvé ces hommes. Ils étaient déjà morts, Madame."

Et d'après ce que l'elfe avait raconté, ils n'étaient pas les seuls à avoir subit un tel sort. L'odeur de la mort venant de l'enceinte de la cité lui parvenait même à travers le bout de tissus dont elle se servait pour l'éviter. Elle n'essaya qu'à peine d'imaginer l'enfer que cela devait être à l'intérieur de la ville sentant au dessus d'elle nombres de vautours survoler la ville et y plonger pour accomplir leurs activités macabres.

"Quant aux autres cités, je n'en ai pas la moindre idée. Cela ne fait pas loin de trois jours que nous marchons dans le désert depuis Cydonia, et aux dernières nouvelles, rien de telle n'a pu être remarqué dans tout Azthia. J'ai bien peur que Ptot-Tàh soit la seule. Mais nous ne pouvons écarter la possibilité que d'autres soient touchées, Madame."

Elyncia était un peu perdue. Elle ne savait plus pourquoi elle était ici, ni dans quel sens le monde tournait... il faut dire qu'il ne tournait déjà plus très rond depuis l'apparition des Cavaliers de l'Apocalypse et du retour des Erathiens. C'est comme si Azthia toute entière était devenue folle. Et cette fois, c'était à Ptot-Tàh de souffrir de tout ça. La jeune femme ne pu s'empêcher d'avoir peur pour ses proches à Cydonia. Allaient-ils bien ? Sa cité connaissait-elle une telle crise ?
Elle chassa ces pensés d'une mouvement de tête reprenant. C'était désormais à elle de poser des questions, Volesprit paraissant plus au courant qu'elle des derniers évènements :

"Sauf votre respect Madame, puis-je enfin savoir ce qu'il se passe ici ? Si Ptot-Tàh est en danger, il faut que j'en informe mes supérieurs le plus rapidement possible."

La dame elfe lui expliqua alors et son sang se glaça. Ptot-Tàh était en proie à une épidémie ? Une Malédiction ? Elyncia mit du temps à réalisé ce que l'elfe venait de lui dire, et aussi, elle mit longtemps à comprendre, qu'elle aussi pourrait être contaminé désormais. Dans de telles circonstance, inutile de prévenir le Capitaine Elyfed et d'exposer un bataillon entier à un virus terriblement efficace. Les guérisseurs avait déjà bien assez de mal comme ça. Néanmoins, il fallait d'abord s'assurer que l'épidémie ne se répande pas plus :

"Qui est la personne chargé du commandement ? Non en fait oubliez. Nous prenons en charge ce poste. Nous ne pouvons nous permettre de perdre du temps. Nous devons rassembler un bon nombre de personnes encore valides et assurer un périmètre de sécurité. Personne ne doit sortir de la ville. Nous devons absolument écarter toute possibilité d'un mouvement de panique, ou du moins le... le... mai...maitriser."

Sa tête lui tournait et sa vision se brouillait en de petits intervalle. Elle sentit un souffle brulant envahir son corps et ses poumons et tout en crachotant, elle pris appuis sur sa lance tandis que ses jambes pliaient, habitées par une faiblesse qu'elle ne se connaissait pas. Ce n'était pas la fatigue, non ! La maladie l'avait frappée elle aussi. Il fallait qu'on l'amène à un médecin.

Une nouvelle quinte de toux contraignit ithilion à s'arrêter. IL n'avait pas fait dix pas de plus depuis la série précédante, et pourtant, l'impression d'avoir traversé un désert durant des jours sans boire, ni dormir pesait lourdement sur son corps endoloris dont les jambes manquaient de rompre à tout instant sous son propre poids. Ainsi que celui de la femme qu'il portait sur son dos. L'épidémie frappant actuellement Ptot Tah provoquait une hécatombe dans la cité. Certains citoyens,appeurés devant ce phénomène inexplicable, arpentaient les rues en parlant d'une vengeance divine. De fin du monde. Appeler cela une hyperbole démentirait presque l'horreur se déroulant dans les rues. Des corps, parfois encore agonisant, jonchaient le sol terreux à la couleur noirêatre dût à l'écoulement de liquides douteux qui s'écoulaient funestement les petites canalisations creusées aux milieux des rues des bas fond.
Enjambant non sans difficulté les cadavres sur son chemin, le cydien évitait à tout prix de patauger dans cette boue douteuse, porteuse de la maladie à coup sur. C'est d'ailleurs en s'infiltrant dans les nappes phréatiques qu'elle empoisonnait les reserves pures et propageait ce fléau dans toute la ville. Et bien que l'hiver s'imposait son règne glacial sur tout azthia. Les journées restaient seches et les températures élevèes, vêtut de son uniforme de l'Ordre, Ithilion transpirait à grosses goutes et son masque l'empêchait de respirer correctement. Mais c'était sous cette identité qu'il aurait le plus de chance de trouver un médecin compètant, si ils n'étaient pas déjà tous partie ou tués par la maladie.
Le mouvement brusque qu'eut soudainement Elionne le fit trébucher, ses ultimes reserves d'énergies volèrent en éclats. La chute fût inévitable.
Ne voulant perdre de temps, le zelote réagit immédiatement et s'appuya sur ses bras fébriles pour se redresser. Il réussit à se remettre sur ses deux jambes tant bien que mal. Un gémissement presque inaudible à ses pieds attira son attention. Le bruit provenait d'Elionne qui semblait être sortie de son inconscience. Le choc qu'elle venait de subir devait en être la cause.

-Tient bon Elionne. réussit à articuler son ami, rien que cette effort minime lui provoqua un vertige. Nous sommes bientôt arrivé. Il nous sortira d'affaire à coup sur!

La jeune femme ne pût repondre. Sa poitrine fut prit d'une violente convulsion et tout le maigre déjeuner qu'elle avait réussi à avaler ce matin s'étala sur le sol. A cela s'ajouta rapidement celui du cydien qui ne se sentait pas très bien non plus depuis un certain moment. une voix le héla alors au loins :


-Indy?

Elle résonna dans sa tête. Longuement. Se repercutant violament contre toutes les paroies de son crâne. La douleur atroce devint alors insupportable, allant même jusqu'a le mettre à genoux ,les deux mains plaquer sur ses tempes. L'homme qui l'avait reconnu arriva à temps pour le retenir avant qu'il ne bascule en arrière. En reconnaissant son visage, Indy se laissa sombrer tranquillement. Rassuré.


Lorsqu'il reprit conscience, Ithilion se trouvait confortablement allonger dans un lit. Une odeur de cire flottait expliquait la faible lueur qui éclairait la petite pièce. Séparé par une petite table de chevet sur lequel une tasse en bois était posé, Elionne dormait paisiblement de l'autre côté. Seule la sérénité se lisait à present sur son visage, les traits de souffrances s'étaient envolés. D'ailleurs lui même se sentait étrangement mieux. Plus de boule au creux du ventre. Fini la sensation du poignard qui lui transperçait le cerveau sans aucun répit. Son front ne chauffait plus comme une bouilloir, ses idées redevenaient plus clairs, plus limpide.
Par reflexe, Ithilion voulut retirer le masque en bois qui recouvrait toujours son visage. Le bruit de pas s'approchant l'interrompit dans son geste. Un grand homme barbu portant une blouse blanche entra dans la pièce.A la vue du bras de son patient arrêté à mit parcours, un sourire s'étira au milieu de son épaisse barbe grise :

-Ne vous inquietez pas maître Indy, je n'ai pas essayé de vous le retirer.

-J ai tout confiance en vous. Doc'. répondit faiblement Ithilion. Vous avez fait des merveilles, comme toujours. Deux jours que je ne vis presque plus et la... plus rien. Ou presque. enchaina-t-il en se redressant.

-Je ne fais que mon boulot. reppliqua le médecin en se grattant la tête. Cela dit, je ne suis pas mécontent de mon travail en effet. Vous revenez de loin.

Le bref rire qui saisit ithilion lui arracha aussi un cri de douleur. Ses côtes lui firent un mal de chien. Le docteur échangea la tasse vide posé sur la table à chevet par une autre, remplie elle d'un liquide foncé.

-C'est du sirop, ca vous aidera à dormir. lui expliqua le barbu sur un ton reposant.

Il conseilla au malade de se ménager et de s'allonger de nouveau après avoir bût la mixture avant de s'eclipser en s'excusant. L'épidémie lui donnait beaucoup de travail. Ithilion executa les recommandations prescrites. Bien qu'il eut du mal à finir le sirop amer qu'on lui avait concocté, une fois correctement installé, son esprit repartie immédiatement pour le monde des songes.


-Et bien merci pour tout doc'. Nous vous sommes eternellement reconnaissant. déclara Indy en serrant chaleureusement la main de leur sauveur

Cela faisait a peu prêt deux jours de passé maintenant, deux jours de soins intenses pour remettre les deux amies sur pieds. Elionne, de nouveau resplendissante, respirait pleinement la joie de vivre. Que cela était de bon de pouvoir jouir de la total capacité de son corps ! Redevenir entièrement maitre de soi.

-Allons allons, indy. Il était de mon devoir de sauver l'un des membre de l'Ordre. Et Je vous devais bien au moins ça. lui répondit le medecin en fourgant ses deux mains dans sa blouse. Méfiez vous à l'avenir! L'épidémie est loins d'être terminée. Si pour le moment vous êtes immunisé à la maladie, elle peut très bien évoluer et vous prendre de nouveau. Plus virulante cette fois. Prenez ceci. Deux vaccins qui contiennent de quoi retenir la maladie un moment. Si vous vous sentez fievreux, n'hesitez pas!

Ithilion attrapa avec reconnaissance les deux seringues que lui tendait le médecin. Un cadeau bien utile pour le combat qui s'annonçait. décidement, Indy lui devait beaucoup à cet homme. Il le remercia une fois de plus puis vint le temps du départ.

-Alors ? Que faisons nous? questionna elionne qui contemplait avec tristesse la misère abattut sur Ptot Tah.

-Nous rentrons au QG. Kolin ne devrait pas tarder à revenir de silmarie. Elle n'est pas au courant de l'épidémie. Elle se posera surement pas mal de questions en decouvrant ce désastre. Et si jamais elle attrape la maladie, il faut qu'on soit la. On pourra lui administrer le traitement que nous a donné Doc'

Mais à quoi jouait elle? Complètement abasourdie, Ithilion s'était laissé retombé sur sa chaise. Si ses yeux ne sortaient pas encore de ses orbites, cela tenait du miracle. La fureur intense qui bouillonnait en lui l'empêcha de piper mot pendant que Kolin déposait tranquillement le corps de l'inconnue sur le canapé et se tire une cigarette avec l'air le plus innocent possible.


Un médecin pour la petite peut être ? Non ?

Ce fût la phrase de trop. Toute la colère qui s'était accumulée au file des minutes jaillirent , s'abattant brutalement sur volesprit, telle une véritable tempête promettant de tout raser sur son passage.

-NON MAIS C'EST LA FETE OU QUOI? !! On s'est démené comme des malades pour effacer toutes informations nous concernant que possédaient la mafia. Plus aucun risque ! Nous étions redevenu aussi inaccessible qu'avant ! Et toi ? Noon tout vas bien ! je ramène une inconnue chez nous, faut la soigner... BONJOUR CRETINE !! C'est l'Ordre ici, pas l'hopital !

Ithilion ne se mettait jamais en colère. Même elionne, qui pourtant avait voyagé pendant cinq ans à ses côtés, ne l'avait jamais vu dans cette état. Par reflexe, elle recula de quelques pas par peur que celui-ci ne s'en prenne à elle.
Le déferlement fût tout de fois de courte durée. Le calme regagna très vite le cydien, accompagné d'un long silence qui s'installa dans la grande salle. Ne laissant le temps à Kolin de bouger ou de prononcer quoique ce soit, Ithilion sortie de sa sacoche une petite seringue contenant un liquide rougêatre. Une dose de vaccin offert par Doc', un guérisseur et un ami d'Indy. Bien que son visage n'affichait plus de trace d'énervement, l'aiguille s'enfonça dans la cuisse de la femme infecté avec la délicatesse d'un Astorg. Ensuite, il sortie un foulard pour lui bander les yeux dans l'éventualité d'un réveil précoce. Ce ne fût qu'a cette instant, lorsque son regard se parcouru sa silhouette fine aux courbes avantageuses qu'il s'aperçut de la cuirasse bleuté qu'elle revêtait. Une garde cydienne. Qu'est ce que Cydonia venait fouiller par ici ? Les autres cités auraient déjà eut vent de cette épidémie dramatique qui se rependait à Ptot Tah?
Finalement...la nouvelle arrivante restera un peu plus de temps que prévu. Par précaution, il lui lia aussi jambes et mains mais la laissa allongé sur le canapé. Ce n'était pas non une criminelle. Juste une très belle demoiselle, même l'une des plus jolies qui lui avait été donné de voir. Cependant, volontairement ou non, elle se trouvait dan l'enceinte de l'Ordre, Indy se devait donc d'agir en conséquence. Ithilion allait enfin se retourner vers Volesprit pour excuser son saut d'humeur assez agressif mais un gémissement retint son attention. La magnifique sirène à la longue chevelure marine commençaient à gesticuler. Son corps se arqua à plusieurs reprises.

-Ce n'est pas la peine de tenter de te liberer. L'art des noeuds est une pratique que j'utilise couramment.

Indy avait utilité l'illusion pour masquer sa véritable voix. L'oreille de la cydienne entendait une voix caverneuse, inhumaine. Peur ou curiosité? Toujours était-il qu'elle cessa de bouger.

-Ne t'en fait pas. Une connaissance t'as ramené ici pour que je te soigne. Une elfe, je ne sais pas si tu te souviens d'elle. Elle est ensuite repartie poursuivre ses affaires, elle vous adresse un prompt rétablissement .

Le tissus de mensonges dressé par Ithilion n'aura pas de mal à convaincre la jeune femme. Surtout vu son état actuel. La bourde de volesprit se réparerait plus facilement et plus rapidement que prévu.

-Pardonne ma manière de te traiter un peu...brusque. Mais je suis quelqu'un de prudent. Mon refuge et mon visage doivent rester à tout prix secret. J ai des problèmes avec quelques réseaux de mafia qui trainent dans les bas fonds. Ils cherchent tous à s'acquérir mes compétences médicinales. Bref...assez parlez de moi. Reposez vous. SI tout vas bien, je vous ramènerais à la surface ce soir ou demain.

D'un geste de main, il fit signe à Volesprit de se retirer de la pièce. Si jamais l'inconnue reconnaissait sa voix, tout serait fichu.Et il ne resterait malheureusement plus beaucoup de solutions....

Une fièvre avait déferlé, brulant chaque parcelle de son corps tandis qu'elle sombrait dans les ténèbres d'un songe qui n'en était pas un, loin de là, alors qu'elle était portée par l'elfe qui l'emmenait avec peine dans un endroit sûr. Mais Elyncia ne pouvait le savoir car elle, elle courrait sur un champs où seule la mort était cultivée. En effet, si elle avait espéré y trouver des plans de blé ou d'orge, elle se retrouva au beau milieu de cadavres, certains putréfiés et d'autres qui venaient juste de tomber, une expression d'horreur sur le visage, leur sang souillant lentement la terre qui s'en abreuvait sous ce ciel aux couleurs de l'enfer.
Les corbeaux étaient aussi de la partie, obscurcissant le ciel par endroit, plongeant pour se poser près d'un défunt pour calmer leur faim. Elyncia se retint alors de vomir tandis que les charognards arrachaient quelques lambeaux de chair sanguinolent. Etait-ce ça le véritable désespoir ?
Elle se mit alors à courir loin, très loin mais rien ne changeait. Pire encore, plus elle cherchait à s'échapper et plus le nombre de cadavres augmentait. Elle avait le sentiment que la mort la suivait mais si elle avait su ce qu'elle trouverait en se retournant, elle en aurait été heureuse. Elle les vit alors, ceux qui étaient revenus pour les massacrer, les briser. Une armée d'erathiens se tenait une centaine de mètres derrière elle, bandant leurs arcs tandis que leurs cavaliers avançaient sur elle en chargeant.
Une pluie mortelle tomba alors tout autour d'elle et certain traits entaillèrent sa peau qui se peignait de sang. Elle tomba, plusieurs flèches enfoncées par-ci par-là, dans sa poitrine, son abdomen, ses cuisses.... puis elle vit une lame s'approcher de sa tête... Elle se réveilla, trempée de sueur, presque haletante.

Elle tenta se s'essuyer le front tandis qu'elle se demandait pourquoi elle ne voyait rien. Ses sens troublés ne lui indiquèrent pas tout de suite qu'elle avait les yeux bandés. Néanmoins elle n'arrivait pas à dégager ses mains. Elle avait été ligotée. Elle se mit alors à se débattre comme une démente, tentant de se libérer... en vain.
Que lui était-il arrivé ? Ah oui, l'épidémie. Où était-elle ? Elle n'en n'avait vraiment aucune idée cette fois. Néanmoins l'air y était bon et la puanteur des cadavres qui jonchaient la rue n'était presque pas perceptible. Elle en déduisit qu'elle était à l'intérieur... mais elle ne savait toujours pas où. Mais la question qui la perturbait le plus était celle-ci : Qui ?
Elle se souvint alors de la dernière personne qu'elle avait rencontrée : Volesprit. Etait-elle ici ? Etait-ce elle qui l'avait ligotée et amenée là ? Etait-ce une sympathisante des personnes responsable de ce carnage ? Pour l'instant, elle se sentait en danger, alors que son instinct lui répondait qu'elle n'avait rien à craindre et que bientôt elle aurait des réponses à ces questions... et son instinct ne s'était pas trompé.

Alors qu'elle tentait de se libérer de ses liens, elle pu entendre une voix lui dire d'arrêter de se fatiguer pour rien car ce qu'elle tentait était inutile. Cette voix-là n'avait rien d'humain. Elle avait entendu dire que les erathiens s'étaient relevé de parmi les morts. Elle n'avait jamais entendu parler un erathien, mais c'est la première image qui lui venait à l'esprit en entendant cette voix : un mort-vivant. Elle garda alors le silence, attendant que l'homme ou la chose continu.

"Ne t'en fait pas. Une connaissance t'as ramené ici pour que je te soigne. Une elfe, je ne sais pas si tu te souviens d'elle. Elle est ensuite repartie poursuivre ses affaires, elle vous adresse un prompt rétablissement ."

*Drôle de façon d'accueillir des invités*, garda-t-elle pour elle tandis qu'elle se sentait plus rassurée, bien qu'elle ne le soit pas encore entièrement. Elle trouvait tout cela étrange. Pourquoi se cacher s'il s'agissait d'allier ? L'homme continua :

Pardonne ma manière de te traiter un peu...brusque. Mais je suis quelqu'un de prudent. Mon refuge et mon visage doivent rester à tout prix secret. J ai des problèmes avec quelques réseaux de mafia qui trainent dans les bas fonds. Ils cherchent tous à s'acquérir mes compétences médicinales. Bref...assez parlez de moi. Reposez vous. SI tout vas bien, je vous ramènerais à la surface ce soir ou demain.

Une illusion !!! Voilà comment il avait une voix comme celle-là. Il ne s'agissait pas de la sienne, non. Il l'avait transformée pour ne pas qu'on puisse le reconnaitre. Elle se sentit bête ne pas y avoir pensé plus tôt. Mais au final peu importait. Elle était en sécurité et lui avait apparemment prodigué des soins efficaces puisqu'elle se sentait déjà plus vigoureuse qu'il n'y a quelques minutes.

"Vous savez, tout ceci n'était franchement pas nécessaire. J'aurais emmener votre secret dans ma tombe. Je ne suis pas du genre à me préoccuper des choses qui ne concerne pas ma mission. Mais si vous avez réellement peur que je puisse vous mettre en danger, alors je garderai ce foulard sur mes yeux. Mais pouvez-vous au moins me libérer de ces cordes ? Elles me font un mal de chien."

Ce n'était pas une ruse non. Elyncia n'avait que faire d'un repaire secret. Il fallait qu'elle puisse établir un périmètre de sécurité et elle espérait que Volesprit allait s'en charger pendant qu'elle flemmardait malgré-elle. Il fallait ensuite qu'elle aille voir le P'yra pour en connaitre plus sur la situation. S'il s'agissait d'une malédiction comme le pensait l'elfe, il était évident qu'il s'agissait d'un coup des érathiens et il ne fallait pas nécessairement être très perspicace pour le comprendre.

"Quant au retour à la surface, ce sera ce soir. Je ne peux me permettre de rester jusqu'à demain. J'ai déjà perdu assez de temps comme cela. La situation est loin d'être celle à laquelle je m'attendais en venant ici... Nous devons voir le P'yra au plus vite, une fois que nous aurons sécurisé les sorties de la ville."

J'avais manqué la Troupe.
Il fallait vraiment que je sois complètement stupide pour avoir manqué la Troupe.
Vraiment vraiment stupide.
Il n'y avait pas d'autres mots. Et pourtant, c'était la réalité, elle était partie sans moi tout ça parce que j'avais fait le mauvais choix d'aider les deux autres ... enfin bon, quelque part, j'avais du accomplir une bonne action je suppose. Mais quoi qu'il en soit, j'étais restée à Ptot Tàh le temps de reprendre des forces et de savoir où cette fichue Troupe s'était rendue. D'après ce que j'avais compris, elle avait pris la poudre d'escampette en direction de la cité des neiges éternelles ... ben voyons, après le désert maintenant la neige ! L'idée d'y aller m'enchantait comme vous pouvez le constater. En réalité, je commençais à regretter ma pauvre cité natale bien cachée des intempéries aussi violentes qu'antagonistes. La seule chose désagréable qu'il pouvait arriver de pire à Muria étaient les tempêtes de pluie, rares et de courte durée. Mais bon, j'avais une mission et on ne revient pas les mains vides aussi, je décidais de partir le lendemain pour la cité Astorg.

Ca c'était sans l'intervention de ce cher destin !

Je me levais le matin, consciente que quelque chose n'allait pas. Je tentais de me lever mais mon corps retomba comme une masse sur le lit de la chambre d'auberge dans laquelle je me trouvais. Brulante de fièvre, je sentais mon corps trembler de part en part sans pouvoir arrêter cette désagréable sensation. J'avais mal partout comme si une lame m'avait transpercé de part en part et je ne pouvais bouger sans souffrir le martyr. Je sentais se développer en moi un mal inconnu et qui ne me donnait pas envie de faire sa connaissance ...
Combien de temps était-il passé avant que je ne me réveille à nouveau ? Peut-être des heures, je l'ignorais et je m'en foutais.
Je sentais que la maladie était encore là, plus virulente que lorsque j'avais perdue connaissance et je n'aimais pas ça. Se savoir impuissante était la pire chose qui pouvait m'arriver ... je fulminais, ne pouvais rien faire de mieux. Ce fut alors que j'eus l'idée de faire baisser ma fièvre à l'aide de ce que les autres appelaient un don naturel et que je considérais plus comme un fardeau qu'autre chose. Cette fois, ça allait peut-être m'aider. Je me concentrais, cherchant en moi le flux de cette énergie qui coulait dans mes veines naturellement. Lorsqu'enfin j'eus mis la main dessus, je m'obligeais à l'utiliser. Ainsi, mes mains devinrent relativement froides, suffisamment pour que, en les appliquant sur mon front, je puisse sentir la température diminuer. La fièvre était encore là bien sur, mais moins forte qu'avant et cela me permit d'appeler au secours. Je ne savais pas ce qu'il se passait et je craignais le pire. J'appelais à l'aide comme une enfant appelle sa mère et c'en était pitoyable.

Je me souviens avoir délirer.
Enfin je ne m'en souviens pas mais puisque la réalité ne fut pas identique à mes rêves lors de cette période de coma, je me doutes que j'ai délirer. Je voyais mes filles, Muria, je voyais le passé, le présent ou l'avenir se mélanger devant mes yeux alourdis par la douleur. Je sentais la douleur irradier de mon corps, à la fois étrangère et un peu trop intime à mon gout. Je me sentais piégée et je l'étais, j'en avais conscience. Je délirais, me battant contre un ennemi invisible qui avait déjà eut raison de moi ...

J'avais dormi.
J'en avais conscience. Je sentais ma tête lourde, pire que tout, je me sentais vaseuse mais une chose des plus étranges, je sentais que j'avais moins mal. Mieux même, qu'il ne subsistait de mon mal qu'une légère douleur aux membres dut certainement au fait que j'avais dormi et n'avais pas pu bouger depuis un moment et un léger mal de tête qui semblait se résorber. J'ouvrais les yeux difficilement pour comprendre ce qu'il se passait et qu'elle ne fut ma surprise d'entendre un violent :

" Ne bouge pas ! "

Plus que de l'entendre, ce fut la voix de qui cette phrase émanait qui me surpris.
Eléa, la sale petite peste de princesse amazone.
Je l'avais vu plusieurs au palais, enfant, j'avais été son garde du corps pendant un certain temps. Elle désormais là, les rôles s'inversant sous mes yeux. Impuissante, j'étais impuissante. Elle venait de me sauver. Sale peste ! Je sais que j'aurais du la remercier mais il n'en était pas question, elle était la fille de l'autre et sans parler du fait qu'elle aussi me volait ma place auprès de la reine amazone. Et puis qui lui avait demandé de me sauver ? Et comment m'avait-elle trouvé ? Pourquoi était-elle là ?

" Ta gueule ! " hurla-t-elle.

Surprise, je me taisais.
Durant les minutes qui suivirent, je l'observais me soigner. Elle avait posé une main sur ma poitrine et l'autre dans mon dos et fermait les yeux. Je sentais la chaleur de son flux dans mon corps qui chassait la maladie. Lorsqu'elle eut fini, car je ne sentais plus rien, elle me dit :

" Voilà, c'est bon normalement. Essaye de te lever, doucement bien sur. "

Elle ne parlait pas gentiment. Elle était autoritaire et vexante. J'aurais aimé lui mettre une claque mais si elle devait ignorer qui j'étais, je savais qui elle était, elle. On ne frappe pas l'héritière du trône de sa cité, même si ce n'est pas l'envie qui vous en manque ! Je me levais sur ses conseils et lui demandais, tout aussi abruptement :

" Que se passe-t-il ici ? "

Elle posa son regard sur moi, se remettant debout. Elle étira ses muscles, sans doutes le signe qu'elle était restée à mes côtés un moment, et commença son récit :

" Je n'ai pas le temps mais disons qu'un des Cavaliers, Maladie, a décidé de semer le trouble par ici. Tout le monde est mort dehors ou presque. Je sens que d'autres sont encore vivants dans la cité et certains sont en état de se battre mais j'ignorais où ils étaient. Tu es amazone, je te connais et j'ai pu trouver ta trace grâce à ça. Quand je suis arrivée, tu étais déjà atteinte, je t'ai soigné. Maintenant, je vais chercher de l'aide. Notre devoir est de sauver ceux qui peuvent encore l'être. "

Elle se tut. Pour qui se prenait-elle ? Elle croyait qu'elle n'avait qu'à claquer des doigts pour que je la suive ?

" Tu viens ou pas ? " me demanda-t-elle d'un air suffisant.

Purée j'y croyais pas !

" J'ai pas vraiment le choix. " précisais-je, et cela lui tira un sourire entendu.

Évidemment, je n'allais pas dire non à mon supérieur sans parler que j'avais une dette envers elle maintenant. Bon sang, dans quoi je m'embarquais encore !
C'est ainsi que je suivis la jeune fille qui m'expliqua rapidement qu'elle sentait deux ou trois présences en ville qui pourraient nous être utiles. Ouais ben si elle croyait que d'autres personnes seraient aussi suicidaires que nous ... j'en doutais mais je n'avais pas le choix.
Dans tous les cas, elle m'entraina dans les rues où la puanteur des morts embaumait. Si elle avait un plan, j'étais preneuse parce que là ça ne donnait vraiment pas envie de l'accompagner. D'ailleurs, à la première occasion, je décidais de lui fausser compagnie.

Elle déambula dans les rues, visiblement à la recherche des fameux "autres".

[ Edit Eléa : c'est au Mj de poster ]

Il avait beaucoup souffert, et la souffrance pouvait être source de plaisir.
Sa lèvre gonflée et son bleu sur la joue droite lui rappelaient constamment, battant comme un coeur expulsant le sang, la torture qu'il avait subit pour ses erreurs.
Oui, c'était bien la femme de son maître qu'il avait laissé là, pour morte. Comment aurait-il pu savoir que la réincarnation de cette poupée de Silmaria était à Ptot Tàh? Oh la crise quand Nessa se rendra compte que la prêtresse était ici et pas à dans la cité des elfes...
Non.
Maladie se donna une claque sur son hématome, réveillant ardemment la douleur. Il ne fallait pas qu'il se détache de sa mission.
La douleur était si bonne qu'il aimerait pourtant se punir encore.
D'un coup de tête, il chercha à éloigner ces pensées impures. Ses cheveux platines volèrent derrière ses oreilles pointues, faisant chanter ses boucles d'oreilles.
Nessa était pourtant si belle... Mais que ne donnerait-il pas pour voir sa tête lorsqu'elle se rendra compte que Nalween n'était pas là!
Et ce serait à lui de ramener la Poupée à son maitre. Enfin, si jamais il résistait à la tentation de la souiller en chemin. Certainement que cela mettrait Azael dans une rage folle. Maladie en avait peur... Et il adorait ça.
La peur, c'était le sentiment le plus pur, le plus exaltant. Que n'avait-il fait par le passé à cause de la peur! Et que de plaisirs cela lui avaient procuré! Alors s'il y avait bien un sentiment qui ne lui faisait plus peur... C'était bien la peur.

"Allez, Enoriel, encore quelques pas et tu pourras observer ton tableau!"

Il aimait bien aussi regarder... Admirer plutôt ses œuvres. C'est que c'était long à faire, ce genre de truc, et épuisant aussi. Et de ne pas pouvoir contempler le fruit de son labeur, c'était pas cool. Alors d'avoir la chance de pouvoir revenir voir son tableau, avant que tous ne soient en décomposition avancée, ça c'était cool !
Même si bon, regarder des cadavres était toujours moins sympa que de regarder des malades. les macchabées, c'était le rayon de Nessa. Brrr, effrayante cette fille. Le pire, c'est qu'elle avait été humaine avant. Y'avait mieux comme belle-mère franchement.
Pas contre, au lit, elle devait être mort-elle...!! Ahah! Enoriel faillit s'étouffer de sa vanne, tellement que cela lui déclencha une crise de toux. Violente en plus.

"Ah merde, j'espère que je couve pas une pneumonie. C'est que j'ai jamais très bien réagi aux soins quoi...."

Et c'est en levant les yeux qu'il se rendit compte qu'il y avait des gens encore debout dans Ptot Tàh. Des gens qui ne voulaient pas participer au tableau.
Chacun sa croix.
Elle était grande, elle avait de longues jambes musclées, un ensemble de cuir à faire rougir les pucelles, une poitrine de choix, des yeux violets et... Oh mon dieu des ténèbres, à part les cheveux blancs, c'était le portrait de Nessa!
Et l'autre, tout aussi finement habillée, avec sa peau laiteuse et ses yeux profonds!
Et cet arc finement ouvragé, qui ne demandait qu'à être ....bandé. L'histoire de la vie.

"Salut les Poupées, Maladie enchantée! Ça vous dirait une petite pneumonie tous les trois? Roooh c'est quoi ces regards de...pestes, allez pas me prendre en... grippe!AHAHAH! Je me désopile!"

Putain mais où ils étaient ces idiots !
Je sentais leur présence dans ma tête mais je n'avais malheureusement pas la capacité extra-ordinaire de ma cadette pour savoir où ils étaient exactement. Si Jelenna avait été présente, sans doutes m'aurait-elle dit de qui il s'agissait et mieux encore, où ils se trouvaient. Lika à mes basques, nous avions cherché toute la journée de la veille où étaient ces trois lascars encore debout dans la cité. La nuit tombée, devant l'échec de notre mission, je m'étais décidée à soigner quelques enfants et leur mères, pour être précise, deux mamans et trois enfants. Soigner cinq personnes m'avait épuisé et étant l'une des rares guérisseurs de la cité encore debout, je me disais que la plupart des survivants seraient mort le temps qu'on ai la possibilité de les soigner. Et puis ... il y avait le problème des morts justement ! Ceux qui n'avaient pas été touchés par la maladie, par chance ou par miracle peu importait, risquait de la contracter à tout moment en sortant dans ces rues infestées de cadavres ! Et en plus, ils en devenaient inutiles au combat puisqu'ils ne pouvaient pas sortir de chez eux de peur de tomber malades ... un vrai cercle vicieux en somme.
C'est sur cette pensée que nous sommes retournées à l'auberge, Lika et moi. Je l'avais sauvé mais je savais pertinemment qu'elle me détestait et à vrai dire, je m'en foutais. Quand bien même ne pouvait-elle pas m'apprécier, elle était liée à Muria et par chance, j'étais sa supérieure. Par chance encore, l'amazone semblait respecter un tant soit peu son allégeance envers la cité qui l'avait sauvé dans son enfance et elle semblait fidèle malgré l'éloignement. C'était ce qui comptait et de toute façon, quand bien même aurait-elle voulu m'assassiner ce soir-là, j'étais trop fatiguée pour la contrer. Je réfléchissais et j'agissais un peu trop. Chercher les vivants encore en état de se battre m'avait pris la journée sans succès tandis qu'elle me suivait sans vraiment chercher à m'aider. Entre le soleil de plomb et ses pensées déprimantes, il m'avait fallut supporter beaucoup trop de choses et le soin demandé par ces deux femmes ne me laissait pas vraiment en bonne forme. J'avais eu pitié de leur regard, du regard de ces enfants qui attendaient la mort en sachant pertinemment qu'il serait trop tard le lendemain pour les sauver. Ils seraient morts dans la nuit et je n'avais pu que les regarder s'éteindre, sans rien faire. Si seulement Jelenna avait été là, j'aurais pu les soigner mais ces salopards de Cavaliers me l'avaient prise ... et ils le regretteraient ! Car je comptais bien me lancer à la poursuite de cet enfoiré de Maladie. Lui faire payer la mort de ces innocents, quand bien même détestais-je les principes qui s'appliquaient en ces murs. Bon, pour Tutnesi, je le remercierai peut-être, ça faisait toujours une épine en moins pour Muria mais pour le reste, il allait payer. Et voilà justement où était le nœud du problème : comment lui faire payer ?

Malgré la fatigue, je me forçais à rester éveillée, cherchant vainement une solution à ce problèmes, à ces problèmes devrais-je dire. Ce fut à cet instant que Lika m'interrompit dans le cours de mes pensées. Visiblement, elle n'était pas aussi insensible que j'aurais pu le croire ...

" Vous comptez aller à la recherche de ce Cavalier ? " me demanda-t-elle d'un ton détaché comme si elle parlait de la pluie et du beau temps.

Je la fusillais du regard de prendre la situation avec autant de légèreté mais pour autant, je faisais mine de réfléchir. Puis finalement, je me ravisais en me disant que de toute façon, qu'elle soit au courant ou non de mes intentions ne changeait pas grand chose à la donne.

" Tu connais sans doutes mieux que moi cette cité pour y avoir vécu ces derniers jours, tu dois donc te rendre compte à quel point il lui a fait du mal, à quel point il l'a salie. Peu m'importe Azael ou cette fichue guerre, aucun homme sur cette terre n'a le droit de retirer la vie en toute impunité, que ce soit au nom d'un dieu ou pour son propre plaisir. "

Et bien ... mon père avait sans doutes plus d'influence sur moi que je voulais bien me l'avouer ! C'était à croire qu'il déteignait sur moi ! Bon sang ... quel horreur !

" Et cet abruti sait surement où se trouve Jelenna, alors crois-moi, je vais le poursuivre et quand je l'aurais trouvé, je le torturais jusqu'à ce qu'il me dise où elle est, ensuite, quand ce sera fait, je lui ferais passer l'envie de recommencer et pour finir, je le tuerais. Si tu veux me suivre, grand bien t'en fasse. "

Lika sourit, ce fut d'ailleurs grâce à cela que je me rendis compte à quel point ce que je disais pouvais paraitre puérile. Et pourtant ... il détenait entre ses mains les clés qui me permettraient de retrouver ma petite sœur, l'être le plus précieux de ma vie, alors il n'était pas question que je le laisse s'enfuir. Sans parler du mal qu'il avait fait. Tamawa et maintenant la cité des sables ... où s'arrêterait ce dieu ? Avait-il seulement conscience que s'il tuait autant de gens, il n'aurait personne pour croire en lui ? A croire que les dieux étaient aussi crédules et stupides que les êtres vivants ...
Je souriais à mon tour, consciente que j'étais plus que jamais une gamine. Mais Lika cessa de me rendre la pareille pour ouvrir un peu plus la plaie :

" Et comment comptez-vous le tuer ? "

Ben voilà, c'était la question du siècle et elle l'avait posé. Avant d'être enlevée, Jelenna avait eu le temps de me dire que la bague de Nalween était nécessaire pour tuer cette chose mais sans plus. J'avais la bague certes, mais j'ignorais comment m'en servir, en d'autres termes, je n'avais que la moitié du chemin qui menait à la perte de ce Cavalier et l'autre moitié me semblait brumeuse pour ne pas dire complètement plongée dans les ténèbres.

" Je n'en sais rien. " précisais-je à son encontre, préférant taire le secret de la précieuse bague.

Sur ce, je m'endormais, mon esprit cherchant encore une réponse à la question bien trop juste de l'amazone.


Le réveil fut moins difficile que je ne l'aurais cru.
Lika était déjà réveillée depuis un moment apparemment étant donné qu'elle avait eu le temps de préparer le petit déjeuner. Visiblement, nos relations allaient en s'améliorant. Enfin c'était le cadet de mes soucis sans vouloir être méchante. Je me levais, m'habillais rapidement et réfléchissais à la conduite à tenir. Fermant les yeux, je tentais de localiser les trois auras que j'avais perçues la veille, elles étaient toujours là, vaillantes, mais impossible de savoir où elles se situaient précisément. Rah la poisse ce don ! Rouvrant les yeux, je précisais à l'intention de la guerrière :

" Je pense qu'il faut qu'on enterre les morts, sans quoi, l'épidémie risque de se propager, je vais m'y atteler aujourd'hui. "

Je savais qu'il y avait un catalyseur encore vivant au palais pour l'avoir senti, j'irais donc le chercher pour qu'il m'aide à amplifier mon don naturel et ensuite, basta les morts. Bon avec le respect en plus. Ayant décidé quoi faire, j'engloutissais le petit déjeuner en pensant que Lika avait un vrai don pour la cuisine, à croire qu'elle avait été maman toute sa vie et pour finir, je sortais, la jeune femme me suivant. Étonnant d'ailleurs vu le programme.
Ah le destin ... quand tu nous tiens ... tu ferais mieux de nous lâcher ouais !
Le destin aimait se jouer de moi, je m'en étais rendue compte, mais à ce point, c'était de l'acharnement !
Et non, je n'aurais pas l'occasion d'aller au palais car les plans avaient changé. Finalement, qu'IL soit là était plutôt une bonne chose dans le fond, ça m'éviterait de le chercher ... bon le point négatif de l'histoire était sans doutes que j'allais mourir avant même d'avoir trouvé le moyen de le tuer mais ça c'était accessoire.


Euh en fait, la petite conversation avec lui même que ce crétin venait d'avoir n'allait-elle pas se révéler fort utile ? Parce que s'il ne réagissait pas bien aux soins ... ça pouvait s'arranger ! Sauf qu'il ne me laissa pas le temps d'aller plus loin dans ma réflexion.

... Mais c'était quoi ce truc ?
Non franchement, il se croyait drôle ? Raaah mais c'était quoi ça ?
Je le regardais, l'air dégouté plus que jamais je ne l'avais été dans ma jeune vie et lui lançais :

" Eléa, la dernière personne que tu verras en ce bas monde, enchantée. "

Bon ok, je n'avais pas encore d'idée pour lui faire quitter le bas monde en question mais c'était un détail et puis j'avais un début d'idée, un prémisse en quelque sorte ! Bon en tout cas, il était à espérer qu'on n'allait pas rester toutes seules dans cette ...

Une flèche vola en direction de cet elfe qui se prenait pour le bouffon du roi.
Je n'avais pas réfléchi, j'avais agi à l'instinct.
L'instinct de survie comme l'instinct maternelle. Cette sale gamine avait beau être désagréable et par dessus tout, la princesse de ma cité, à savoir celle à qui je devrais allégeance tout le restant de ma vie lorsqu'elle poserait ses petits pieds sur le trône, elle n'en restait pas moins une enfant, et j'en avais eu la preuve hier encore. Voir même à l'instant. Pour qui se prenait-elle ? Elle n'avait aucune idée de comment tuer cette chose, elle me l'avait dit elle-même la veille alors pourquoi essayait-elle de le mettre en rage ? Si cette technique fonctionnait très bien avec sa mère ou son père, ce n'était pas la peine d'en faire une règle générale bon sang ! Saisissant la môme par le bras, je la tirais en arrière.

Je n'avais pas réfléchi. J'avais concentré mon énergie autour de cette flèche, comme si elle était le prolongement de mon bras, le prolongement de mon corps tout entier et j'avais pensé à une chose : "meurt". Cela avait été suffisamment motivant pour que la flèche commence à se geler d'elle-même et à geler un tant soit peu le cavalier. Poupée ... en prime il m'avait appelé comme mon crétin de mari, franchement, il ne donnait pas envie enfin bref, j'en reviens à mon histoire. Profitant de cet instant de répits, car même si je me savais bonne archère, suffisamment en tout cas pour ne pas avoir loupé son cœur, j'imaginais bien qu'il ne serait pas aussi facile de le tuer. Non, mon action avait un tout autre but à savoir de nous permettre de fuir pour mettre un plan un peu mieux sur pied.
Pas que la princesse ne savait pas comment le tuer et que je l'ignorais aussi mais presque hein !
J'avais saisi la main de la princesse sans même y réfléchir et je l'avais emmené quelques rues plus loin, espérant que cela nous donnerait le temps de mettre une toute petite stratégie, aussi infime soit-elle, sur pied. Sans même y réfléchir encore une fois, je lui disais d'un ton sec qui n'admettait pas de réplique :

" Vous êtes complètement inconsciente ma parole ! Ça va pas dans votre tête ? Si vous voulez crever c'est votre problème mais pensez un peu aux autres ! "

Et c'est à cet instant qu'une idée débile me vint en tête : j'étais en train de gronder une princesse qui techniquement était plus haut gradée que moi, à qui je devais le respect et en prime, à qui je devais allégeance ... Mhm ... qu'elle bonne idée ce que je venais de faire. Pour autant, si elle avait bien une qualité dans tous ses défauts, c'était de comprendre et d'accepter plus ou moins ses erreurs et apparemment, c'est ce qu'elle faisait à l'instant car elle ne m'envoya pas balader. Au contraire, ce fut calmement qu'elle se mit à réfléchir sans ouvrir la bouche. Bien. Donc on disait ... tuer un cavalier, rien que ça !
Dans quoi m'étais-je encore fourrée cette fois-ci !

" J'espère que vous avez un plan, parce qu'à mon avis, il va nous retrouver rapidement et il n'aura pas apprécier ma petite manœuvre. Vous m'avez dit qu'il y avait du monde dans cette cité en état de combattre, à défaut de savoir comment le tuer, ne devrions-nous pas les chercher ? "

Elle opina de la tête tout en étant ailleurs. Je me doutais qu'elle cherchait un moyen d'en venir à bout mais tant pis, pour le moment, nous devions penser à sauver nos vies. C'est pourquoi je l'entrainais vers les ruelles où elle avait pensé trouvé les trois personnes qu'elle cherchait. Comme la veille, aucun signe de vie, mais peut-être le destin nous sourirait-il !

[ Désolée mais je ne voulais pas bloquer l'intrigue et je n'ai pas le temps de faire mieux cette fois-ci ! ]

La requête de la jeune cydienne provoqua une légère hésitation chez Ithilion. Suite à l'affaire de Ptot Tah, l'Ordre avait faillit perdre l'anonymat , cela aurait été dramatique, causant la dissolution de l'organisation. A l'heure actuel, le facteur de risque était retombé à 0.5%, il ne fallait gâcher cette deuxième chance. Tout de fois, la jeune femme se plaignait de douleurs à ses poignées causés par les liens des cordes trop serrés. Ne pas accéder à sa requête serait stupide, criminelle, sa présence dans ce lieu n'était du qu'aux fruits du hasard. L'épidémie répandue dans tout Ptot Tah l'avait frappé sous les yeux de Volesprit, celle-ci jugea alors bon de la transporter au QG pour la soigner.
Ses doutes se volatilisèrent à cette pensée, personne ne pouvait calculer sa rencontre avec un membre de l'ordre vu que personne ne connaissait leurs identités. Ithilion se sentie un peu bête tout à coup de cette crise soudaine de paranoïa, la faute sans doute aux évènements récents .
Le cydien s'approcha de sa prisonnière pour lui desserré les cordes.

-Je vais vous faire confiance. Cependant ne vous avisez pas de retirer votre bandeau, vous le regretteriez amèrement. Je ne donne ma confiance si facilement, mais les circonstances sont spécial en ce moment. Ne me faite juste pas regretter mon geste.

-Donnez moi la main. reprit plus chaleureusement le cydien. La chaise ne doit pas être vraiment confortable. Je vais vous guider vers le canapé.

Il la conduisit dans le grand hall. En passant devant elionne, Ithilion crut apercevoir dans ses yeux une lueur de mauvaise augure. Lorsqu'il la dévisagea plus précisément, l'expression avait disparut de son visage, comme si elle n'avait jamais existé. La bonne humeur resplendissait de nouveau dans ces yeux pétillants et sur toute la surface de son jolie minois. Rassuré, il continua à guider l'inconnue en prêtant attention qu'elle ne rencontre aucun obstacle. Une fois installée dans le canapé, il se dirigea vers une commode et en sortie une carafe d'eau. Il en versa dans deux verres et en déposa un dans les mains de la convalescente.

-Tenez. Il faut que vous vous réhydratiez. ordonna Ithilion en endossant parfaitement son rôle de médecin. Vous avez énormément transpiré à cause de de la chaleur naturelle de nos région, ainsi qu'a cause de la maladie. Vous devriez retirer vos plaques pour le moment. Je reviens quelques secondes. Je vous prie de m'excuser.


La pièce; ou normalement aurait dû se trouver Volesprit; était vide. A la place, une lettre était posé sur la table. Ithilion n'eut pas besoin de la lire pour comprendre que sa collègue ne se trouvait plus dans le QG.


Je
suis partis à la rencontre du P'yra au palais de Ptot Tàh pour je
l'espère en apprendre un peu plus sur la malédiction qui semble peser
sur la ville. De ton côté, tu ferais bien de donner un coup de main à
Elyncia en mettant en essayant de prévenir les nouveaux arrivant que la
cité est dangereuse pour le moment et tenter de guérir le plus de malade
possible avec les antidotes que tu possèdent. Concernant Elyncia,
laisse la rejoindre son bataillon. Il faut impérativement qu'elle fasse
envoyé un message d'urgence à Cydonia, nous aurons besoin de toute
l'aide possible si nous voulons nous en sortir. Je reviens dès que
possible. Volesprit

P.S : Tu éviteras de remettre du bois dans la cheminée, on étouffe ici..."

Et bien, elle ne perdait jamais de temps. L'un des mots qui attira le plus l'attention du cydien dans la lettre fût le mot " malédiction". N'ayant pas réellement réfléchie à la question jusqu'à maintenant, Ithilion n'avait pas chercher à comprendre les causes de l'épidémie. L'hypothèse que cette cause pouvait être autre que naturelle n'était pas à exclure. Un problème se posait cependant; qui aurait assez de pouvoir pour provoquer un tel Chaos ? Cela dépassait l'entendement humain.
Itihlion reposa le papier afin de retourner au près de son invitée surprise. Il s'assit au près d'elle. Le dossier fourré de tissus épousa confortablement son dos, un véritable bonheur que de s'avachir dedans !

- Je vous laisserais partir ce soir.indiqua Ithilion à sa voisine en brisant le silence. Mais si ce n'est pas trop indiscret, puis-je connaitre les raisons qui vous poussent à aller voir la P'yra ?

Je suis stupide.
Complètement stupide.
Pourquoi m'étais-je lancée tête baissée contre ce Cavalier ? Ma vie n'avait pas d'importance, trop peu à mes yeux en tout cas mais celle de Lika en avait. Je n'avais pas le droit de sacrifier sa vie par pur égoïsme, je n'avais pas non plus le droit de disparaitre aussi bêtement face à cette chose. Je n'avais pas le droit de partir sans elle, sans l'avoir sauvé et sans avoir fait sa peau à ce sale pourri qui avait osé toucher à ma petite sœur. Jelenna m'attendait, je le savais, je le sentais au fond de moi-même, elle était vivante et elle m'attendait. Lika avait eu raison, c'était sans doutes pour cela qu'elle était encore en vie. Je la remerciais à ma façon, cherchant à calmer mes pulsions meurtrières stériles vis à vis du Cavalier. J'avais senti la haine irradier du corps de Lika lorsqu'elle avait envoyé cette flèche en plein cœur du monstre. Il était évident qu'il ne mettrait pas longtemps à s'en remettre si ce n'était pas déjà le cas. La guerrière s'était montrée plus avisée que jamais et plus avisée que moi également. Bon, après cette bonne claque autant physique que morale, il était peut-être temps de réfléchir non ?

Lika avait l'art et la manière d'enfoncer le couteau dans la plaie avec ses questions.
Et pourtant, elle avait raison, je n'avais pas de plan. C'était catastrophique, avec l'autre malade à quelques rues de là, il fallait que je perde mon temps à chercher les corps qui appartenaient aux esprits que je percevais dans ma tête ? Super ! Il m'avait fallu une journée infructueuse pour me rendre compte que les chercher était une perte de temps alors pourquoi voulait-elle qu'on les cherche à nouveau ? Elle n'avait pas l'impression qu'un taré nous poursuivez ?
Je tentais de me calmer.
Réfléchir, réfléchir bordel Eléa !
C'est alors que je me souvins de la voix de la petite Jelenna ce soir-là. Elle avait rêvé de je ne sais plus qui, Diane je crois ou non attendez, Esra ? Enfin on s'en fou c'était pas ça le plus important. Non, le plus important était de savoir comment détruire cette pourriture ! Et je crois que j'avais une petite idée ... il était peut-être temps d'en parler à Lika.

" Ecoute Lika " soufflais-je à la jeune femme tandis que nous avancions toujours de façon à ce que le Cavalier perde notre trace même si c'était totalement illusoire.

" Ma sœur, Jelenna, a fait un rêve dans lequel une déesse lui disait qu'il fallait un bijou spécial pour venir à bout de Maladie, ce bijou, je l'ai sur moi mais j'ignore comment m'en servir contre lui. Si tu veux un plan, je trouve inutile de chercher ces fantômes que je ne vois que dans mon esprit, je pense qu'il faut attaquer sans quoi cette cité sera morte avant l'aube. Si tu me donnes la diversion dont j'ai besoin, j'utiliserai le bijou et on verra bien. Cela te convient-il ? "

Et voilà que je demandais l'avis d'une subalterne ! Je tombais bien bas et j'allais tomber encore plus bas ...

** Ja...père ? Tu m'entends ? **

Silence radio.
Super ! Tu prends la peine de l'appeler et encore il t'ignore !
Raaah, il ne servait vraiment à rien ce mec ! Bon, revenons-en à nos moutons. Lika, qu'en pensait-elle ? Oh et puis je m'en foutais de son avis, même sans elle je pouvais y arriver et puis elle m'énervait avec son air maternel et ses répliques. Non, il était temps que je reprenne les rennes dans cette histoire. Enfin, c'est ce que j'avais décidé lorsque le destin nous joua à nouveau un tour ...

Cette gamine était ... désespérante ... à croire qu'au final, elle ne comprenait rien à l'art de la guerre, ou plutôt, à l'art de la survie.
Un cavalier à nos trousses ne lui suffisait pas ? Elle voulait en plus aller au droit au suicide et avec moi en prime ? Non franchement ... elle croyait vraiment que j'allais gober le coup de la sœur cadette qui voyait une déesse et patata. Bon passons, de toute façon apparemment ce n'était pas mon avis qu'elle attendait mais simplement mon accord pour me suicider à ses côtés et ça, il n'en était pas question. Sans parler du fait que je ne comptais pas laisser cette princesse mourir comme ça sous mes yeux sans ne rien faire.
Ah les gosses !
J'en avais trois à la maison et une quatrième ne me donnait pas envie oh que non, et surtout pas celle-là. Alors que j'allais dire à la demoiselle de se calmer et de réfléchir à la situation lorsqu'un nouveau problème nous tomba sur les bras ou devrais-je dire, me tomba dessus. J'avais presque oublié son nom mais peu importait. Voilà qui n'était pas bien tombé ... oh que non mais sans doutes la demoiselle était-elle l'une de celle qu'Eléa cherchait désepérement la veille. A peine arrivée, elle posait déjà cent questions. Avant que la princesse n'ai pu répondre quoi que ce soit, je lui coupais la parole de façon à nous protéger, mais plus que tout, à la protéger elle. Décidément, cette gamine n'avait rien dans le cerveau ma parole.

Je regardais notre interlocutrice, passant devant Eléa pour la cacher. Elle ne ressemblait pas vraiment physiquement à Philéa, si ce n'était ses yeux, mais elle en avait le caractère, amplifié, pire que tout même, elle en avait les réactions et les traits fins même si ses cheveux noir de jais appartenaient à son père. Quoi qu'il en soit, mieux valait éviter que cette dame n'apprenne la vérité sur la jeune femme.

" Je n'ai pas trouvé la Troupe avant son départ, j'allais partir la rejoindre quand cette saloperie nous ai tombée dessus. "

Bon maintenant, il fallait éviter que Eléa ouvre la bouche.
C'était dangereux.
J'embrayais aussitôt, de peur qu'elle parle encore trop :

" Pour le Cavalier, on a eu un petit aperçu de la chose oui quant au P'yra ... ma fille ... Lucia, a été au palais et les survivants lui ont dit que Tutnesi avait été enlevé. "

Bon voilà et pour une fois, Eléa semblait vouloir me suivre :

" Talia m'a affirmé que Maladie avait enlevé Tutnesi et me semble-t-il que cela est probable. Il n'était nul part dans le palais. "

Ok, elle me suivait sur ce coup-là, bon plan.
Maintenant ... ne restait plus qu'à savoir ce que comptait faire notre interlocutrice. Nous croire ou non ? Nous aider ou ... fuir comme le ferait toute personne censée ? Je posais mon regard sur elle en ajoutant :

" Ce truc là-bas est bizarre, je crois que par contre, il adore les filles ... enfin bref, que comptes-tu faire ? "

Après tout, j'avais toujours tendance à mettre les pieds dans le plat alors pourquoi pas aujourd'hui ?

[ Post pitoyable mais là j'avais pas mieux sous la main XD ]

[Merci de respecter la logique que l'on répète depuis 1 an: "AMAZONE" n'est pas marqué sur le front de quelqu'un, et encore moins sur le front d'Eléa qui est Cydienne pure sang. Il y en a autant d'elfes que de Cydiennes, d'Astorgs et de sang-mêlés à Muria, comme écrit dans les règles. Je rajoute que les Amazones se "reproduisent" avec des Soumis qui leurs plaisent, peu importe d'où ils viennent.]

J'avais plus ou moins vite cerné ce que notre interlocutrice savait.
Elle n'était pas plus avancée que nous en d'autres termes. Elle savait que la chose s'appelait Maladie, jusque là, n'importe qui l'aurait deviné, elle avait également connaissance du fait qu'il était immortel ou presque et ça, j'aurais préféré qu'elle ne me le dise pas, et enfin, elle avait plus ou moins gobé notre mensonge concernant Eléa. Ce n'était pas plus mal. Je n'aimais pas la princesse, c'était évident, mais j'avais un tant soit peu de bon sens, une once de fibre maternelle dans le sang et pour finir, un bout de moi qui quelque part se devait de rester fidèle à Muria. Eléa, ou plutôt Lucia, ne semblait pas participer à la discussion, c'était fort aimable de sa part de me laisser tout le boulot ... elle réfléchissait, du moins je l'espérais, à comment battre le truc étrange qui se baladait dans les rues à notre recherche. L'amazone avait intérêt à faire vite parce que sinon, on serait toutes les trois mortes dans quelques minutes !
Ah super ... la diplomate ou je ne sais quoi ne savait pas comment battre Maladie, et encore une mauvaise nouvelle merci !
J'enrageais.
Pourquoi je me mettais toujours dans des situations aussi périlleuses ? Le destin avait des tendances suicidaires me concernant ou quoi ? J'étais maman moi merde ! Pourquoi toujours moi ?!?
J'écoutais ce que Volesprit avait à dire sans pour autant ouvrir la bouche. Si une de mes filles avaient parlé comme ça, sans doutes lui aurais-je donné une bonne claque pour qu'elle cesse de dire pareilles âneries ... mais là, ce n'était ni ma fille ni même une Sentinelle un peu trop présomptueuse. Je ne pouvais rien faire si ce n'était garder mon calme. Mais j'étais sur que ce ne serait pas le cas de ...

" Nous n'allons pas mourir, pas tant que nous garderons espoir. Quels sont vos talents ? "

Eléa était étrangement calme, méthodique, presque froide et ça faisait peur.
Je la connaissais bien ou du moins l'avais-je très bien connu enfant et je savais qu'elle était complètement inconsciente du danger. Elle fonçait tête baissée même si, lorsqu'il s'agissait de réfléchir à la situation en dehors d'un champs de bataille et non en pleine action, elle trouvait souvent les meilleures attaques et les meilleures techniques qui menaient à la victoire. La princesse amazone avait beau avoir un esprit stratège, elle était trop tête brûlée pour s'en servir à bon escient, du moins, c'était le souvenir qu'il m'en était resté par le passé. Bon, il fallait croire qu'elle avait changé.

" Toi tu as la glace et ton arc, de mon côté, je n'ai pas grand chose mais ça ira quand même ... "

Sympa la gamine.
Elle se protégeait d'accord m'enfin quand même. Si ça se trouve, quelqu'un aurait peut-être eu une idée en combinant son don au mien ... enfin ce n'était pas grave, elle avait surement déjà une idée derrière la tête.

" Lucia est une fine stratège, faites-lui confiance si vous ne voulez pas mourir. "
" N'importe quoi, je. Bon on s'en fou, quels sont vos talents ? "

Eléa commençait à s'emporter, évidemment, ce n'était pas facile de faire les choses quand on était plusieurs à entrer dans la danse !
Alors que j'allais tenté de la calmer, quelqu'un fit irruption. Eléa dégaina d'un geste tandis que ma flèche se posa sans que j'y réfléchisse vraiment sur mon arc déjà tendu. Nous avions toutes deux pensé au pire mais non, il s'agissait simplement d'un être humain, vivant et sur ses deux jambes. J'entendis la voix de la jeune amazone dans ma tête me murmurer que c'était l'une des personnes qu'elle cherchait la veille. Bien, au moins, on était quatre sur le point de mourir, c'est vrai que ça changeait la donne n'est-ce-pas ? Et ce guignol qui parlait comme si tout allait bien ...

" Ce qu'on fait là ? Mais il est complètement con lui ou quoi ? "

A ben visiblement, je n'avais pas eu le temps d'agir assez vite. La colère d'Eléa allait se rediriger vers l'inconnu.

" Ce qu'on fait ? On cherche comment tuer le malade qui a décimé la population ! Non mais je rêve !!! "

" Lucia ! "

Bon, il valait mieux que j'agisse avant qu'elle ne se fasse tuer. Non pas par Maladie mais par les autres. Et puis quand on trouve un allier, on ne le fait pas fuir !

" Excusez ma fille je vous prie. Nous sommes en effet ici pour ... "

Je ne terminais pas ma phrase, en face de nous, alors que le jeune homme ne pouvait pas le voir, caché qu'il était par un pans de mur, se dressait Maladie. Le sourire malsain sur les lèvres.
Y avait-il pire que la mort ?
Oui, il y a la mort qui vous souri quand elle approche pour prendre votre vie.

[ Edit Eléa : C'est à Maladie de poster. ]

Raaaah putain ! Comme si tout ça ne suffisait pas il fallait que je trouve les seuls êtres vivants incapables de se battre ou tout du moins, qui se ramenaient comme ça l'air de rien et nous disaient bêtement "vous savez ce qu'il se passe ici vous ?" ... Sans commentaires. De toute façon, je n'avais pas le temps de m'attarder sur eux. Pendant que l'elfe devait peser le pour et le contre de ma question, je me focalisais sur notre mission. Savoir comment tuer cette chose qui n'allait surement pas tarder à nous rejoindre. Nalween m'avait donné sa bague mais si je savais que cette dernière était utile pour tuer Maladie, j'ignorais encore comment m'en servir. Je cogitais maintenant pour savoir tirer profit de ce que je savais de chacune des personnes présentes. Je ne savais rien sur l'elfe et le nouveau venu et visiblement, il était inutile de sonder l'esprit de Lika car elle n'en savait pas plus que moi à leur sujet. Lika manipulait la glace et tirer à l'arc comme une professionnelle. Pour ma part, je manipulais la terre et les plantes ... le soin et l'Esprit ne nous seraient pas d'une grande utilité. J'avais tendance à penser qu'il fallait y aller à la méthode bourrine pour battre ce Cavalier.
J'ignorais quoi faire. A vrai dire, il fallait du temps pour que mon cerveau cogite suffisamment pour trouver une solution. Je n'en voyais qu'une, gagner le plus de temps possible pour survivre le temps que je comprenne comment utiliser ce fichu bijou. Pourquoi n'y avait-il pas un mode d'emploi sur cette bague ! Dire que j'avais insisté pour la prendre sur le corps affaibli de la Prêtresse elfique ... tout ça parce que Jelenna m'avait parlé de son rêve ...

Jelenna.
Ce fut au moment où l'autre taré se ramenait vers nous que je pensais à la petite bouille de ma sœur cadette. A cet instant, comme déconnectée du monde, je me souvenais de sa tête lorsqu'elle m'avait félicité pour mon mariage avec l'autre idiot de Capitaine de la garde elfique. Son sourire quand elle avait ramené sa première bonne note de l'école, sa joie éternelle et son rire cristallin qui s'élevait si souvent. Sa présence plus simplement qui me manquait tant maintenant que je l'avais perdu. A cet instant encore, tandis que l'autre abruti nous disait qu'il allait nous tuer et tout le bla bla habituel des grands méchants dans les livres d'histoire, voilà que je me mettais à penser à ma jeune princesse bis comme disait ses amies à Muria. Ce fut sans doutes à cause de cela que je décidais d'agir de la sorte. Les fous ont souvent des idées folles ! C'est pourtant bien connu.
Si Maladie portait bien son nom, cela signifiait surement que comme tous les Cavaliers, il avait un point faible. Pour Bête, il s'agissait de l'épée du papi, pour Mort, être tuée par une femme, moi, par vengeance comme par fierté pour cette garce qui trainait le nom des amazones dans la boue. Peut-être que le point faible de celui-là était de sentir la douceur, l'amour qui unissait deux êtres et peut-être que la bague de Nalween agissait comme un catalyseur. C'était idiot ? Stupide ? Pas de mon point de vue, il fallait le tenter. Aaaah mais voilà qu'il ouvrait encore sa bouche l'autre ?

D'un geste vif, je saisissais la dague de Jelenna que j'avais gardé sur moi. Regrettant presque aussitôt ce que j'allais faire, je me décidais. Si ma théorie fonctionnait, et je l'espérais bien sur, alors nous serions bien vite débarrassés de lui.

" Mais tu vas la fermer ta grande gueule à la fin ? " hurlais-je presque, folle de rage.

Je me souvenais de l'entrainement donné par Jiven et retrouvais mon calme. A cet instant, je lançais la dague non pas sur Maladie, mais sur la précieuse flèche de Lika qui se brisa en deux. C'était la première fois que je visais juste ! Sans doutes la seule aussi m'enfin ça, qui vivrait verrai. La dague se ficha dans un bruit sourd dans le mur derrière lui et le bruit cristallin qu'elle émis en faisant cela me conforta dans mon idée première. J'y avais vu un signe. Si mon esprit était plus calme depuis mon court séjour à Tamawa chez les Templiers, je savais également qu'il était encore torturé et le serais tant que je n'aurais pas retrouvé Jelenna et une place dans ma famille. Tant que je n'aurais pas remis de l'ordre dans tout ce qui m'entourait.

" Maintenant, tu vas nous écouter. "

Fini de jouer.
Je n'étais pas sure que ça marche, mais cela laisserait sans doutes le temps aux autres d'agir, de dire quelque chose ou de faire quelque chose d'utile. Fermant les yeux, je me concentrais sur le souvenir le plus heureux que j'avais en stock dans ma mémoire tout en essayant d'étendre mon Esprit vers la chose. Je n'eus aucun mal à trouver l'esprit du cavalier parmi ceux de mes compagnons, dont l'un d'entre eux se cachait de nous d'ailleurs. Noir, profond, sombre, abimé . Malade quoi ! Étendant mon esprit vers celui de la chose, je revivais à présent ce souvenir heureux.

** Le souvenir le plus heureux datait de la naissance de Jelenna. Ma mère était allongée sur son lit tandis que la petite chose rose qu'était ma sœur reposait sur son ventre. A l'instant où ma main avait saisi celle de la petite fille, je me souviens encore de la sensation qui m'avait traversé. De la douceur, de la naïveté mais surtout, l'innocence. Ce sourire innocent qui depuis ne l'avait jamais quitté ..

" Eléa ? "

Ma mère me regardait, l'air heureuse. Je lui rendais son sourire, me souvenant des larmes qui avaient coulé le long de mes joues.

" Maman, comment vas-tu l'appeler ? "

Je me souvenais parfaitement de l'air de ma mère, qui, ayant longuement hésité, avait choisi le prénom que j'avais proposé :

" Jelenna. " **

Alors que j'envoyais toutes les ondes positives dont j'étais capable en direction du Cavalier, me demandant si ça fonctionnait, Lika pris les choses en main, croyant surement que mon air béat était signe de folie à venir ou alors que je réfléchissais à la façon de nous sortir de ce pétrin. La flèche de Lika vola en direction de la Chose, en plein cœur. Mais Lika était intelligente, elle savait ce qu'elle faisait. De la flèche partit un halo de glace qui petit à petit commença à s'étendre autour de la plaie qui ne saignait même pas.

Mon stratagème avait-il fonctionné ?
Qu'allait-on devenir si ce n'était pas le cas ... et les autres ... qu'attendaient-ils pour agir ?
En tout cas en attendant, il allait falloir trouver l'utilité de cette bague ...