L'évasion avait été un calvaire il faut bien l'avouer, elle n'avait pas été de tout repos.
Le trajet non plus n'avait pas été de tout repos alors qu'en serait-il de la suite ?
Déjà, il n'y avait pas de port à Muria donc il avait fallu descendre plus haut en amont de la cité et même sans ça ... comment entrer dans Muria quand on n'en connaissait pas l'entrée justement ? Voilà où se situait le problème et mon petit doigt me dit que ça n'allait pas être facile !

Ainsi, Cassandra et Kriisten avaient-elles pris le risque de descendre du navire et de faire le reste de la route à pied. Elles espéraient croiser une Sentinelle et avoir le temps de s'expliquer ... espéraient ! Une chance, une ombre amazone trainait justement par là ...

[ Le MJ n'interviendra plus après cela, bon jeu ! ]

Shirayuki était une jument sensible et quelque peu exigeante mais pourtant, je l'aimais, plus que tout au monde.
Ses caprices, je les supportais et j'y cédais sans conditions car au fond, la jument était tout ce que j'avais, tout ce qu'il me restait de l'affection de ce bas-monde. Les animaux ne connaissent pas la traitrise, ils ignorent le mal, la souffrance et la haine mais une chose était certaine, Shirayuki connaissait la jalousie et suffisamment pour qu'aucun homme ne puisse m'approcher. Peut-être l'animal avait-elle ressenti ma tristesse ces derniers temps, peut-être n'était-ce qu'une imagination de mon esprit fertile, peu importait, elle était le seul soutient qu'il me restait. Dans mon mensonge, je n'avais pas pu dire à Philéa ou aux autres amazones ce qu'il s'était réellement passé ce soir-là mais la mort de Maximus avait marqué un tournant dans ma vie. Seule avec ma rancœur et ma haine, la compagnie de l'équidé m'apaisait. Ses yeux rouges sang fixant les miens avec calme et sérénité suffisait à me faire retrouver mon calme. En conséquence, j'avais décidé d'interchanger les tours de rondes des Sentinelles pour faire moi-même le tour de la forêt en cette heure matinale. La neige avait recouvert d'un blanc manteau le paysage dans la nuit. Le froid saisissant ne me gênait pas tant que ça. Pas que j'y sois insensible, mais j'avais tout simplement d'autres idées en tête en ce moment et de ce fait, la température ne me perturbait pas. Comme si elle n'était qu'un détail dans le tableau qui se peignait devant mes yeux. Shirayuki henni joyeusement, visiblement contente de sortir un peu. Aussi étrange que cela puisse paraitre, elle avait toujours préféré la neige et le froid aux verts pâturages et au soleil. Sa robe ne tarda pas à se perler de la rosée du matin. Ses pas, étouffés par l'épaisse couche de neige à nos pieds, nous menèrent au cœur même de la forêt amazone.

Rien à signaler, voilà ce que je pourrais dire en rentrant. En réalité, j'étais bien loin de me douter du tour qu'allait me jouer le destin. Pour l'heure, j'entamais la marche de retour, pensant au voyage qui m'attendait dans la soirée. Philéa avait eu vent d'informations concernant sa fille cadette, Jelenna, et la souveraine, ne pouvant se déplacer elle-même, m'avait demandé, ainsi qu'à cette jeune fille Cydienne du nom de Siobhan, de rejoindre Erathia pour confirmer les informations qu'elle avait déjà. Je doutais de trouver quoi que ce soit là-bas, après tout, Erathia n'était que ruines et désert, pourquoi emmener une enfant là-bas, toute prophétie qu'il y ai autour d'elle ? Pour autant, j'avais obéis à la Dame sans objection, dans son état, le moindre choc émotionnel pouvait avoir des conséquences désastreuses aussi, je préférais éviter cela. J'avais décidé de rejoindre la Templière sur place et celle-ci m'avait assurée être accompagnée d'une demoiselle de qualité. Je n'en savais pas plus mais cela ne me dérangeait guère, je verrais sur place. Le voyage serait dans tous les cas rapides.
Alors que je réfléchissais à ce qu'il fallait que je prenne pour ledit périple, la jument s'immobilisa. Visiblement, elle avait senti quelque chose qui m'avait échappé. Des ennemis ? En cette saison, c'était peu probable, même complètement insensé ? Certes la saison permettait une approche "invisible" grâce à la neige qui étouffait le bruit des pas, mais les températures glaciales, sans parler du vent ou encore de la brume empêchaient d'avancer surement. Sans parler que la cité était cachée plus que jamais aux yeux du monde. Non, l'idée d'une éventuelle invasion était impossible et pourtant, l'équidé commençait à trépigner. Je décidais donc d'aller dans la direction qu'elle semblait m'indiquer, arc à la main, prête à bander.

Tandis que Shirayuki arrêtait son petit trot, catastrophique soit dit en passant du fait de la poudreuse, à quelques pas de mon destin, je tentais de percevoir ce qu'elle avait pu voir elle-même, ou du moins, sentir. Deux silhouettes se dressaient dans le lointain mais il m'était encore impossible de deviner de qui il s'agissait. A les voir avancer, je ne pouvais que constater que c'étaient des femmes, et qui plus est, qu'elles étaient seules. Pas une armée donc ... Pourtant, je restais sur mes gardes. En cette période de l'année, rares étaient celles qui venaient à notre rencontre et en ces temps de troubles, mieux valait redoubler de vigilance. Les alliances étaient si faciles à défaire, les complots si faciles à monter.
Le destin ne frappa qu'une fois.
Devant mes yeux, alors que je n'avais pas eut le temps d'esquisser le moindre mouvement ou de parler, l'Oblat de Storghein se dressait, droite et fière. La jeune femme disparue était là, au beau milieu de la forêt, venue, comme le signalait ses mains dressées vers le ciel, en paix. Et elle désirait s'entretenir avec Philéa. Je n'étais certes pas depuis longtemps chef des Sentinelles de la cité amazone mais je l'étais depuis suffisamment longtemps pour savoir qu'elle ne mentait pas sur son origine et que la jeune femme qui lui tenait compagnie n'était pas Astorg, bien au contraire, puisqu'il s'agissait de la célèbre pirate dont j'avais croisé le portrait ici et là dans les cités où j'avais exercé mes noirs talents de tueuse. Que faisait cette femme avec l'Oblat ? La question ne m'était pas permise.
Il me fallait faire vite.
Je devais décider d'obéir à cette femme en accord avec notre alliance ou, au contraire, décider de rester là et de gagner du temps. Philéa était enceinte, des émotions trop fortes pouvaient ... non, ce choix ne m'appartenait pas. J'étais la Chef des Sentinelles, gardienne de la cité comme de ma reine mais je n'avais en aucun cas le droit de décider de ce genre de chose. Je décidais de mener la Dame jusqu'à la cité.

" Ma dame, je vous connais, j'ai eu maintes fois l'occasion de vous rencontrer en accompagnant Philéa dans votre noble palais. J'ai même participé à l'une des missions de recherche en compagnie de vos Compagnons. Je suis ravie de vous savoir saine et sauve. "

J'avais essayé de mettre tout le respect dont j'étais capable dans ces quelques mots. Peu habituée à parler et aux longs discours de surcroit, j'espérais avoir été la plus efficace possible. Mon sentiment était sincère, j'étais soulagée de savoir que l'une des disparues de cette maudite terre était vivante et saine et sauve, cela donnait espoir pour la petite Jelenna. Quoi que leur disparition n'avaient peut être rien à voir, mais peu importait, la présence de Kriisten serait source de joie pour Philéa, c'était certain, car les deux dames s'appréciaient.

" Ma dame, prenez mon cheval, je vous mène à la cité. "

Sur ces mots, je descendais de la jument, la flattant pour qu'elle ne fasse aucun mal à la jeune femme par jalousie. Me plaçant d'un côté, je remarquais que Cassandra se plaçait de l'autre. Toutes trois, nous franchirent les portes sans encombre, quelques minutes après notre départ. Je vérifiais toutefois souvent que personne ne nous suivait. Personne, c'était le principal.
Tandis que je laissais Kriisten et Cassandra se préparer à la rencontre, notamment, en se réchauffant un peu, j'allais vers la salle du palais où Philéa attendait. En entrant, je manquais de lui annoncer la nouvelle de but en blanc mais je préférais attendre. La dame, même si cela ne se voyait que trop peu, était enceinte de six mois, ce n'était pas le moment de lui faire subir trop de chocs. Je m'approchais, lui demandant audience privée. Intriguée, Philéa demanda aux amazones présentes de quitter les lieux et une fois seules, elle m'interrogea du regard.

" Philéa, quelqu'un vous demande audience, puis-je la faire entrer ? "

Intriguée, Philéa me fit signe que oui. Je me dirigeais vers la porte, faisant signe aux deux jeunes femmes d'entrer.
Maintenant, je ne serais plus que spectatrice.
Pour plus de sécurité, je décidais de me placer derrière Philéa.

e]Edit Eléa : j'ai autorisé Kiera à contrôler vos personnages pour faire avancer les choses. Cassandra, c'est à toi de poster ensuite, à Philéa. ]

[Bref, ce post est du grand n'importe quoi et pour changer, il est tard... ]

Purée de fourbi d'excrément -il faut savoir rester poli de nos jours-, qu'est ce que Cassandra était venue faire là, hein ? Si quelqu'un avait une explication qu'il fasse un pas en avant, la partage avec nous, puis se laisse sagement zigouiller par la princesse des mers ! Non, franchement. Déjà que le voyage avait été des plus éprouvants... Fuir devant chaque navire comme des lâches, se faire discrets et j'en passe ! Cassie n'était pas devenue pirate pour ça. Pourquoi passait l'Orage Sanglant, après ça ? Pour une bande de chiffes molles, préférant filer que d'engager un combat. C'était inacceptable ! L'équipage de la capitaine n'était PAS ainsi et ne le sera JAMAIS ! Cette histoire avait intérêt à finir en vitesse et que ça lui rapporte un peu plus que de la reconnaissance et quelques nuits d'amour charnel. Bref, il fallait l'avouer, la jeune femme était aujourd'hui d'une humeur massacrante. Encore pire que d'habitude. Limite, elle aurait préféré se faire attaquer là, maintenant, tout de suit pour pouvoir se défouler ne serait ce qu'un peu. Cela faisait des semaines qu'elle n'avait pas réellement combattu et ses poings commençaient sérieusement à lui démanger. Allez quoi ! Un petit briguant de rien du tout, c'quand même pas trop demandé... Si ? Vous rappeler l'ordre du jours ? Discrétion, pourquoi ? Bon, okay. Cassandra se devait de l'avouer. Un combat risque de provoquer un peu de bruit et les deux femmes n'avaient vraiment pas besoin de ça. Rameuter toute la populace de la forêt n'était pas vraiment le but. Enfin si, mais seulement un certain type... Genre des Amazones. C'est un exemple au hasard, hein...

D'ailleurs, en parlant d'Amazones... Une ombre discrète se profilait à l'horizon. Une jeune femme se tenait fièrement sur une belle jument et s'approchait doucement des deux femmes. Cassandra imita l'Oblat, non sans se parer de son air arrogant. L'humilité, c'était vraiment pas le genre de la maison. La pirate n'avait pas l'intention de montrer un quelconque signe de soumission ou un truc du genre. Le regard défiant, elle observait le manège des deux femmes sans prendre la peine de saluer l'arrivante ou se présenter. Franchement, vous voyez la capitaine sortir un truc du genre « Salut, moi c'est Cassandra ! Vous savez, l'une des pirates les plus recherchées d'Azthia ! ». J'vous dis pas l'ambiance que ça va être juste après. Bref, Cassie avait peut être été reconnue, mais tant qu'elle ne confirmait pas son identité, le doute pouvait encore planer. Elle aviserait, pour ce qui est des présentations, une fois devant Philéa.

Mais au fait ? Pourquoi est-ce qu'elle se retrouvait là, au milieux de la forêt, si loin de son milieu naturel -à savoir l'océan ? Bah ouai, quoi ! Elle n'avait rien à lui dire, à cette Reine Amazone. Sa tête n'était pas mise à prix dans cette cité et Cassie n'avait rien à y gagner en se rendant là-bas. Donc ouai, qu'est-ce qu'elle fichait dans ce pétrin ? Les prêtresses ? Ah oui ! C'est ça. Il avait été décidé que les gonzesses resteraient sur le navire en attendant d'avoir des renforts pour pouvoir les rameuter toutes à Muria. Et bien entendu, il fallait à Kriisten la certitude que rien ne leur sera fait. C'est ainsi qu'il fut naturellement décidé que Cassandra l'accompagnera à Muria et donc, jusqu'au retour de leur capitaine, l'équipage avait pour ordre de prendre soin des demoiselles en petite tenue. C'est donc pour cette raison que la pirate se retrouvait les pieds dans la neige et l'écharpe remontée jusqu'au nez à avancer sur la pointe des pieds. Dire qu'en cette froide saison, la jeune femme aurait pu profiter du climat agréable des mers du sud... Hé bah non ! Vivent la pluie de flocons et le reflet de la lumière sur la neige qui vous crame les yeux bien comme il faut !

Se plaçant à côté du cheval, elle se mit en marche comme les deux autres. Enfin, comme l'amazone, car la chère Oblat profitait de la monture. Tss ! C'bien les privilèges de riches et puissants ça ! Cassie s'était tapée le sauvetage et la navigation, mais en plus, on ne lui faisait même pas une petite place sur le cheval ! Enfin, qu'importe ! La cité avait intérêt à être proche, si ses deux compagnes n'avaient pas envie de voir une Cassandra entrain de péter son câble.
Restons zen ! De plus, elles ne tardèrent guère à arriver. C'était donc ça, la cité Amazone. La pirate aurait bien visité le coin, mais ça ne lui était pas permit. Elles n'avait pas de temps à perdre en tourisme -ce qui est bien dommage, soit dit en passant.

Leur guide fit pénétrer les deux femmes dans la salle du trône ou se trouvait Philéa. Bon, cette fois, Cassie devait faire preuve d'un minimum de savoir vivre. Après tout, elle était en présence d'une Reine. Ce n'était, certes, pas la sienne, mais bon. C'est toujours influent, ce genre de dames. Sans compter que Cassandra pouvait se retrouver en prison ou rendue aux cydiens en échange de la récompense, pour un simple manque de respect en vers une personne du rang de Philéa.
S'inclinant légèrement, la capitaine prit brièvement la parole.

« Je vous prie de nous excuser d'arriver ainsi sans prévenir, mais il était urgent pour nous de trouver un refuge pour la Reine Kriisten. »

Enfin, refuge... Façon de parler. Si ça n'avait tenu qu'au tempérament de l'Oblat, Kriisten serait déjà retournée à Storghein pour casser la figure à ces vilains-pas-beaux qui en voulaient à sa liberté. 'fin, c'était l'opinion de Cassie, hein !
Bref, Cassandra laissait à Kriisten le soin de narrer ce qui lui était arrivé.

Cela faisait maintenant plus de trois mois que Jelenna avait disparu.
Philéa s'inquiétait chaque jour un peu plus du sort de sa fille disparue. Aucune des recherches n'avait porté leur fruits et la reine amazone commençait à douter qu'elle puisse de nouveau serrer sa fille dans ses bras. Jelenna lui manquait et son absence lui faisait comprendre à quel point la petite fille manquait dans sa vie. Philéa savait aimer la petite fille mais elle ne se doutait pas de l'aimer à ce point. En réalité, elle n'avait pas beaucoup de temps à consacrer à la petite demoiselle et le regrettait maintenant qu'elle était partie. Elle chassa néanmoins cette idée de ses pensées tandis que deux jeunes de ses fidèles Sentinelles lui faisaient un rapport sur ... sur quoi déjà ?
La dame l'avait oublié mais elle fit semblant de s'intéresser à leur histoire car apparemment, les deux jeunes femmes y tenait beaucoup. La plupart des amazones prenaient garde à ménager leur reine, toutes avaient remarqué les rondeurs sur le ventre de la dame même si cette dernière ne souhaitait pas partager son secret pour l'heure. Elles le respectaient et attendraient jusqu'au jour à leur reine déciderait de leur confier ce précieux secret. Toutes s'imaginaient plus ou moins qui était le père mais cela, Philéa préférait l'ignorer. Elle posa la main sur son ventre, l'autre sur l'animal qui lui tenait sans cesse compagnie ces derniers jours, de peur que quelqu'un ne l'agresse et qu'elle ne puisse pas répondre. Cet idiot de Jacen avait dit "du calme et de la tranquillité" et comme une idiote, elle l'écoutait.

Quoi qu'il en soit, elle fut soulagée intérieurement de voir Kiera faire irruption dans la salle du trône et interrompre ainsi la discussion qu'elle n'arrivait pas à suivre. La jeune femme lui précisa que quelqu'un voulait la voir et lui demandait audience, décidément ces temps-ci ... c'était de coutume. Pour autant, Philéa était intriguée aussi, elle fit signe aux deux jeunes femmes qui étaient présentes de quitter les lieux ce que les demoiselles firent sans broncher. Visiblement, elles avaient l'habitude et cela ne les gênaient pas, elles savaient que certaines choses devaient leur échapper pour leur bien comme pour celui de leur cité et elles avaient suffisamment confiance en Philéa sans doutes pour les régler. La reine amazone interrogea du regard sa Chef des Sentinelles qui se contenta de lui dire que deux jeunes femmes souhaitaient la voir, visiblement, elle ne souhaitait pas lui en dire plus de peur de la surmener. Philéa s'impatienta et lui demanda alors qui était-ce.
Kiera se contenta de lui préciser qu'il s'agissait d'une connaissance, n'osant lui dire la vérité de peur de la réaction de sa reine ... surtout de peur de sa réaction envers l'enfant qu'elle portait. Enfin les enfants parce que Jacen avait parlé de jumeaux. Et ce n'était pas pour plaire à Philéa. Jelenna lui manquait, elle n'était pas sure du tout de pouvoir élever un enfant alors deux ... autant dire que c'était carrément du suicide à ses yeux. Elle posant son regard sur son ventre avant de se rendre compte que Kiera était déjà allée chercher ses invitées. Et là ...

Philéa cru que les gamins allaient naitre sur le champs tant elle fut surprise de voir les personnes qui entraient dans son antre.
Cassandra, la célèbre capitaine que tout Cydonia cherchait.
Kriisten, sa chère Kriisten, Oblat de Storghein.
Elle ne put retenir un sourire devant la vision de la jeune femme, en pleine forme, là, devant elle. Ce fut Cassandra qui prit la parole la première, et là encore, le cœur de Philéa eut un raté. Un refuge ? Alors là, il allait falloir qu'elles aient une discussion sérieuse. Mais avant tout, il fallait que Philéa réfléchisse sur ce que venait de dire la pirate. Elle posa un regard doux sur les deux jeunes femmes avant d'ajouter :

" Jeune fille, je sais qui vous êtes, mais ne vous en faites pas, vous êtes ici chez vous. Quant à toi Kriisten, sache que ma cité t'as toujours été ouverte, tu peux rester autant de temps que tu le souhaites cependant, avant que nous parlions sérieusement toutes les trois ", elle fit signe à Kiera de la rejoindre, "Kiera. "

Philéa marqua une pause, ne sachant pas ce qu'elle pouvait se permettre de dire devant Kriisten et Cassandra toutefois, elle avait toute confiance en la première et savait parfaitement que la deuxième n'était pas en position de dire quoi que ce soit sous peine d'être mise en prison, même si elle ne comptait pas la lui envoyer !

" Kiera, sois prudente sur la route, je compte sur toi pour protéger Siobhan et Thémis. Ramène la moi. "

Elle avait failli ajouter "par pitié" mais ne l'avait pas fait, ce n'était pas digne de son rang. Kiera l'avait compris de toute façon, c'était le principal.
La chef de ses fidèles Sentinelles s'éclipsa, obéissant et saluant respectueusement autant la pirate que l'oblat avant de disparaitre.

Philéa reporta alors son attention sur les deux jeunes femmes. Elle leur fit signe de venir s'assoir à ses côtés. Elles semblèrent hésiter mais elle insista :

" Allons mes amies, nous avons des choses à nous dire me semble-t-il. "

Elle n'osa pas prendre la parole tout de suite mais elle avait besoin de savoir dans quoi elle venait de s'engager en acceptant de protéger Kriisten et éventuellement, en acceptant de ne pas livrer Cassandra. Bon en même temps, si elle pouvait embêter Cydonia par la même occasion ! Cela n'avait pas d'importance. Elle posa son regard sur les deux jeunes femmes, tour à tour et osa enfin rompre le silence :

" Ma chère Kriisten, je suis ravie de te voir en si bonne forme, je te pensais prisonnière de la pire des crapules. Je t'avoue avoir cru que Meliant t'avait enlevé et j'ai laissé une de mes patrouilles à Storghein pour aider aux recherches. Où étais-tu ? As-tu été bien traitée ? "

Philéa se rendit compte qu'elle reportait presque un peu trop son inquiétude concernant sa fille sur la pauvre Kriisten mais son inquiétude la concernant était sincère. Elle avait craint le pire pour la reine du grand froid et la voir là, à ses côtés, la rassurait. Elle précisa :

" Je te remercie de l'avoir mené ici saine et sauve. Maintenant, je vous laisse la parole mais sachez que vous ne craignez rien en cette cité, je vous en donne ma parole. "

Le félin sur les genoux de la dame se mit à ronronner, comme pour joindre le geste à la parole de sa maitresse. Philéa quant à elle se taisait, attendant que Kriisten lui explique la raison pour laquelle elle était là et ce qu'elle avait vécu. La souveraine était également curieuse de savoir comment Cassandra avait pu la trouver et l'amener ici. Mais pour l'heure, elle n'était que la spectatrice.

[ Je me suis permis de désengager Kiera avec son accord étant donné qu'elle doit participer à l'intrigue à Erathia. Du coup, c'est à Kriisten de poster ! ]

[ Désolée de sauter le tour de Cassandra mais Eléa m'a demandé de le faire pour avancer un peu dans l'intrigue. Étant donné qu'elle m'a gentiment prévenue de ça il y a 2 heures, et qu'en prime, elle sait que je n'aurais pas le temps de le faire avant la fin de la semaine, j'ai du faire quelque chose rapidement et je m'en excuse. Elle est chiante ! (Et oui Eléa, j'ai le droit de le dire !) ]

La souveraine était soulagée de savoir qu'en ce monde, certaines choses tournaient encore rond. Que parfois, même le plus minime des souhaits pouvait se réaliser. Philéa appréciait Kriisten et sa disparition l'avait affectée certes moins que celle de sa propre fille mais l'avait touchée tout de même. La reine amazone avait craint le pire pour son amie de cinq années sa cadette. Kriisten, l'Oblat, la belle, la tacticienne, la battante. Comment avait-elle pu disparaitre aussi simplement ? Mais plus que tout, qui avait bien pu organiser tout cela ? Philéa se posait la question et attendait non sans une certaine inquiétude, ce que l'Astorg avait à lui révéler. Fort heureusement, la jeune femme comprenait parfaitement la langue de l'Oblat sinon ... cela aurait sans doutes compliqué les choses.
La future maman émit un rire discret à la petite remarque de Kriisten. Kiera était sa plus fidèle Sentinelle, la seule à savoir qu'elle était enceinte bien que pour l'heure, les choses soient plus difficiles à cacher que dans les premiers mois. Elle était également l'une des seules amazones en qui Philéa avait entièrement confiance, n'hésitant pas à lui confier la vie de sa précieuse Jelenna alors ce compliment même anodin lui allait droit au coeur et elle ne manquerait pas de féliciter sa Chef des Sentinelles une fois revenue de sa mission.

Philéa ne manqua pas de noter le changement de comportement de son interlocutrice. Visiblement, et elle le comprenait parfaitement, Kriisten était énervée. Si Philéa avait toujours apprécié quelque chose chez l'Astorg, c'était à la fois sa façon d'être qui ressemblait plus à une guerrière qu'à une chef de cité, mais également son franc parler.

La souveraine écouta ce que son interlocutrice avait à dire. Bien évidemment, elle craignait que Meliant soit également derrière tout cela mais pour autant, peut-être que les choses n'étaient pas aussi simples qu'elles n'y paraissaient. Après tout, depuis quelques temps, les Cavaliers ne s'étaient pas déchainés sur le vaste monde d'Azthia ? Azael ne s'était-il pas réveillé et n'avait-il pas semé le trouble et la mort ? D'ailleurs ... Kriisten était-elle au courant de ce qu'il s'était passé dans le monde en son absence ? Philéa l'ignorait mais pour l'heure, des choses plus importantes devaient être mises sur la table.

" Ces chiens ! Je ne peux pas croire qu'on ai pu s'en prendre à toi. En tant qu'Oblat, tu représentes l'autorité, la cité même de Storghein. "

Elle se tut, sa colère à présent palpable. Si Jacen avait été là, sans doutes lui aurait-il asséner que les émotions fortes n'étaient pas bonnes pour l'enfant, peu importait, pour le moment, Philéa avait envie de laisser libre court à sa colère et son indignation.

" Le monde va mal ma chère Kriisten, comme gangréné de l'intérieur. "

Pire que tout, il semblait se disloquer, se dissoudre tel un songe s'évaporant au réveil. Muria n'avait pas été en reste, entre sa princesse partit en croisade contre les Cavaliers et sa princesse bis enlevée par la pire des créatures que le monde ai pu porter. Il était sans doutes temps de mettre la belle au courant.

" Kriisten, je suis ravie que tu sois saine et sauve et que ton chemin t'ai menée ici, mais je me dois de te poser certaines questions. "

Elle marqua une pause, comme pour assoir ce qu'elle avait à dire ou pour faire le tri entre le futile et le nécessaire. Lorsque ce fut fait, elle reprit :

" Que sais-tu du reste du monde depuis que tu as été libérée ? Quelles nouvelles te sont parvenues ? "

Philéa marqué à nouveau une pause, elle se sentait fatiguée même si elle n'en laissait rien paraitre, elle savait que l'entretien ne pourrait pas s'éterniser même si elle l'aurait aimé. Par le passé, sans doutes n'aurait-elle pas poussé les choses mais pour l'heure, la reine amazone n'avait pas le choix. Elle devait poser toutes les questions, laisser le temps à la jeune femme de lui répondre, prendre les bonnes décisions et surtout, se reposer.

" Kriisten, qu'as-tu décider pour la suite ? Muria t'es ouverte et tu seras la bienvenue, mais si tu souhaites retourner à Storghein, sans doutes faudra-t-il préparer ton retour. Il serait en effet trop imprudent de laisser ces chiens te reprendre. "

D'autres questions lui venaient en tête mais elles étaient de seconde zone. Certes la reine amazone aurait aimé savoir comment son amie s'était enfuie mais cela n'avait pas la moindre importance pour l'avenir, le principal étant qu'elle se trouve ici à l'instant où elle parlait. Une autre question se posait, qu'en était-il du statut de Cassandra qui n'osait parler jusque là ?

" Cassandra, j'honore votre courage pour avoir ramené Kriisten mais qu'en est-il de vous ? Qu'allez-vous faire à votre tour ? "

Philéa avait eu tendance à exclure la jeune femme de la conversation sans s'en rendre compte, curieuse qu'elle était de savoir ce qui était arrivée à l'Oblat. D'autant plus que cela avait peut-être un lien avec tout ce qui se passait ces derniers temps même si, au vu de ce qu'avait avancé Kriisten, cela lui semblait échapper à la logique mise en place par Azael jusque là. Se rendant compte qu'elle avait été fort impolie de les questionner ainsi, et sentant également les petits bougres qui grandissaient au sein de son corps bouger, elle ajouta :

" Je vous prie d'excuser mon impatience, je suis quelque peu alitée ces derniers temps et je tiens à mettre tout cela au clair avant d'aller trouver un peu de repos. "

[Bravant la fatigue suite à une nuit blanche teintée de douleur, j'ai réussi à pondre ça. L'important c'est de participer, hein ! ='D *Fuit très loin*]

Cassandra avait vraiment l'impression de ne pas être à sa place en ce lieu, entre les deux reines. Elle n'était pas une personne de la coure, ni du monde. Son truc c'était l'océan, le vent caressant sa peau, les frissons de danger, les attaques et batailles maritimes. Voilà. C'était ça, sa vie. Sa présence ici n'était pas primordiale. Cassie n'avait rien à dire ou si peu. Les deux Reines avaient à parler entre elles, la pirate le comprenait, donc la seule chose qu'elle avait à faire, c'était prendre congé. Ramener les prêtresses qui étaient encore sur son navire et disparaître quelque part en mer. Pilier quelques navires. Retrouver sa vie quoi. Mais bon, l'étique voulait qu'elle fasse un minimum d'efforts et c'était dans son intérêt. Les prisons Cydiennes et celles de Muria ne lui disaient vraiment rien.
C'est ce fait là qui la mettait le plus de mauvaise humeur. On la remerciait, mais enfin de compte, le moindre faux pas pouvait lui couter sa liberté. Cassandra se contentait donc d'écouter d'une oreille distraite se que se disaient les deux femmes. Le monde allait mal... Ce sous-entendu faisait doucement rire la jeune femme. C'était pas nouveau. Azthia n'avait même pas besoin d'Erathia pour ça. Toute cette arrogance et ces conflits entre les Cités. Enfin de compte, cet ennemi commun ne pouvait que rapprocher les peuples. C'était son avis. Pour l'heure, rien n'était sûr. Seul l'avenir nous le dira.

« Cassandra, j'honore votre courage pour avoir ramené Kriisten mais qu'en est-il de vous ? Qu'allez-vous faire à votre tour ? »

Courage ? Pfeuh. Cassandra n'avait agit que dans son propre intérêt. Il n'y avait pas de courage, là dedans. Juste une façon de profiter de la situation et arriver à ses fins. Non, vraiment, il n'y avait pas de quoi l'honorer. D'toute façon, à son arrivée, tout le travail avait été fait. Elle n'eut même pas à sortir ses poings une seule fois. Juste à ramener la troupe de filles ici et basta.
Cassie sourit aimablement, cependant.

« Quant à moi, je ne tiens pas plus que ça à m'attarder dans votre cité. S'il vient à se savoir qu'elle abrite une criminelle telle que moi, vos affaires risqueraient d'en souffrir. »

Des excuses, tout cela et les deux Reines devaient le savoir. Cassandra se fichait bien de ce qu'elles pouvaient devenir. N'agissant que dans son propre intérêt, la capitaine n'avait ramené la Reine que parce qu'elle avait quelque chose à y gagner, voilà tout.

« Je compte retourner en mer. Il me faudrait donc votre aide pour rapatrier les prêtresses de Kriisten dans votre cité. »

Ouai, fallait vraiment de débarrasser de toutes ces gonzesses qui perturbaient son équipage qui n'avait pas touché à une femme depuis bien longtemps. Mais bon... Ça va que la majorité de ses hommes était Cydienne... Pas besoin de nichons pour être comblé sexuellement ! La bisexualité, c'est l'avenir, je vous le dis.
Dans tous les cas, pour Cassandra, l'entretien était terminé. Elle n'avait vraiment pas l'intention de s'attarder ici et les deux dirigeantes avaient sûrement des choses à se dire. Cassie n'avait pas envie de les entendre.

« Puis-je prendre congé ? »

Inclinant la tête, elle sortit de la salle.

[Désengagée.]

Philéa attendait la réponse de Cassandra autant que celle de Kriisten à ses questions. Elle se demandait pourquoi la jeune pirate avait pris autant de risques pour sauver l'Oblat, même si quelque part, la logique voulait que cela lui ai rapporté quelque chose. Sans doutes Kriisten ferait-elle en sorte de faire disparaître la prime qui pesait sur la Cydienne dans sa cité. Encore une cydienne d'ailleurs … ce devait être Anatoli qui devait être content ! Passée cette réflexion, elle remarqua que la jeune femme semblait mal à l'aise, pourtant, la reine amazone avait tout fait pour rendre l'atmosphère légère et ''plaisante'' au vue de la situation actuelle. Sans doutes son interlocutrice ne se sentait-elle pas à sa place en ces lieux …
La réplique de Cassandra fit naitre un curieux sourire sur les lèvres de la Cydienne. Les affaires de Muria qui pâtiraient de protéger en son sein une criminelle ? Où cette jeune femme avait-elle donc la tête ? Muria était une cité de criminelles aux yeux des autres. Le fruit pourri où se rassemblent les serpents de la terre … et la reine avait conscience qu'un de plus ou un de moins, cela ne changerait pas grand chose. Sans parler d'un autre détail, non des moins important : qui irai colporter la nouvelle que la cité des femmes abritait les deux femmes les plus recherchées d'Azthia en dehors de leur propre reine ? Pour autant, la souveraine acquiesça, consciente que la jeune femme avait peut-être d'autres vents à piller et qu'être en ces lieux lui faisait perdre un temps précieux. La dernière demande de la jeune femme titilla la curiosité de Philéa. Des prêtresses ? Elle n'imaginait pas le moins du monde l'astorg en compagnie de ce genre de femmes … pas du tout non.

« Maria ! » appela la reine amazone avec calme et pourtant, avec force.

Quelques minutes à peine plus tard, alors que Cassandra demandait à quitter les lieux et que Philéa, d'un signe de la main, l'avait retenue, une jeune femme aux longs cheveux auburn entra dans la pièce. De petits yeux verts malins, un sabre pendant sur son flanc gauche et des vêtements toujours aussi court et aguicheurs. A croire que toutes les amazones de Muria avaient un goût prononcé pour les vêtements courts à outrance ! Passé ce détail, la jeune amazone s'avança, s'inclinant poliment devant Kriisten et se tournant ensuite vers sa reine, attendant les ordres.

« Maria, j'ai besoin que tu accompagnes cette femme à son navire. Prends une dizaine de Sentinelles avec toi et ramène à Muria les femmes qui s'y trouvent veux-tu ? »

La jeune femme hocha de la tête à l'affirmative et partit aussitôt, suivie de Cassandra. Dans d'autres circonstances, Philéa était convaincue qu'elle aurait aimé la jeune pirate. Son caractère fort, son impolitesse masquant son impatience, elle lui rappelait vaguement quelqu'un. Cette dernière ayant quitté les lieux, les deux dirigeantes allaient pouvoir discuter de choses plus sérieuses.

Ainsi, la reine amazone apprit que Kriisten ne savait rien de ce qui s'était passé … depuis sa disparition, autant dire que le monde allait lui semblait ne plus tourner rond, pire encore, être rongé par la démence et le mal ! Philéa ignorait réellement par où commencer. Elle écouta les réponses de Kriisten à ses dernières questions, réfléchissant en même temps à ce qu'elle allait pouvoir lui dire. Départageant ce qui était nécessaire de ce qui ne l'était pas.

« Je compatis avec ta douleur d'être séparée de ton peuple ma chère Kriisten et lorsque tu en auras décidé, je t'offrirai la meilleure escorte qu'il soit pour que tu rentres parmi les tiens. »

La cydienne écouta avec attention la dernière demande de l'astorg, songeant également qu'il était étrange de voir qu'au delà des apparences, Cydiens et Astorgs étaient vraisemblablement les mêmes. Comme quoi, toutes les guerres étaient belles et bien inutiles. Philéa sourit à la demande de l'Oblat. Le métal lui manquait ! C'était bien du Kriisten tout craché cela !
Philéa se leva avec précaution et lui répondit, un sourire marqué sur les lèvres :

« Je pense que nous devons avoir ce qu'il te faut. »

Philéa appela une autre de ses amazones, qui s'empressa d'arriver, et lui demanda d'apporter une arme, se reprenant pour préciser qu'il fallait un sabre. Elle se souvenait en effet que la jeune femme était un bretteur hors paire. Lorsque l'arme fut là, l'amazone la présenta à l'Oblat et quitta la pièce aussitôt.
La reine amazone attendit que son interlocutrice ai prit possession de l'arme et lui fit signe de s'en servir si elle le souhaitait. Philéa avait toute confiance en Kriisten, elle savait que jamais l'astorg ne tenterait quoi que ce soit contre elle et quand bien même, cela ne changerait rien dans son état que quelqu'un soit là où non pour la protéger. Elle reprit ensuite, le ton plus grave, tout sourire ayant disparu de sur son visage.

« Les temps n'ont jamais été aussi durs ma chère Kriisten, en ton absence, le monde semble s'être sali, comme si le mal qui le rongeait depuis tant d'années avait fini par trouver une porte de sortie et avait envahi ce monde. »

Par où commencer ? Depuis combien de temps l'Oblat avait-elle été coupée du monde ?
Il fallait lui donner tellement d'informations … la bataille de Tamawa, le réveil d'Azael, la mort de la Bête dans le désert, la démission de Joris, la disparition de Jelenna, l'alliance qu'elle avait du consentir auprès des elfes, en sacrifiant sa propre fille, et auprès des Cydiens en sacrifiant son honneur. Mieux valait commencer par le début, en omettant pour le moment le détail ''Joris'' qui l'avait elle-même bouleversée.

« Peu de temps après ta disparition, quelque chose s'est réveillé. »

Elle prit un temps pour respirer, consciente que son récit allait être long et la fatiguerait surement plus que de mesure. C'était un mal pour un bien.

« La Guerre est venue aux portes de Tamawa. Le Cavalier de la Guerre a attaqué la cité neutre, faisant de nombreuses victimes, ravageant les rangs civils comme les Templiers. Heureusement, la cité a été sauvée et le soldat d'Azael a été débouté. La cité se relève aujourd'hui, ne t'en fais pas, mais le plus à craindre est l'avenir, car cela signifie qu'Azael renait aujourd'hui de ses cendres … »

Philéa laissa le temps à l'information qu'elle venait de donner à Kriisten de se frayer une place dans l'esprit de celle-ci. Après quelques minutes de silence, Philéa reprit :

« Je suis désolée, mais la suite n'est pas plus gai. Si tu dois rentrer à Storghein, tu dois savoir l'ensemble des évènements qui ont frappé ce monde pendant ton absence. »

Un faible sourire anima le visage de la reine amazone tandis qu'elle continuait, d'une voix plus douce mais toute aussi inquiète :

« Azael a de nouveau frappé dans le désert. Son Cavalier de la Bête a attaqué une formation constituée d'Asora, Sora, Arzhel et de mes filles venues chercher un vieil homme possédant l'arme permettant de le tuer. Ils s'en sont sortis indemnes, bravant la Bête jusqu'à la détruire avec Glace, la fameuse arme qu'elles étaient venues chercher. Mais …. »

La gorge de la reine amazone se serra, visiblement, l'information qu'elle allait donner par la suite l'affectait encore beaucoup aujourd'hui. Elle pesa le pour et le contre et se décida à continuer :

« Ces salopards ont pris ma fille. Ils ont enlevé Jelenna. Entre autre chose, Azael en a besoin pour renaitre totalement. Kiera est partie à sa recherche en compagnie de deux cydiennes … et c'est sans doutes la pire chose que ce chien m'ait obligé à faire ! »

Cette fois-ci, ce fut la colère qui prima sur la tristesse de la perte de sa fille cadette.

« Nous avons cru dans un premier temps que nous pourrions nous en sortir seuls, nous avions tord. Avant d'être enlevée, Jelenna a rencontré Esra et Diane en rêve. Les deux déesses lui ont avoué ce qu'il fallait pour venir à bout du dieu d'outre-tombe. Glace pour Bête, la bague de saphir pour Maladie … et une femme pour Mort. Pour Guerre, Esra a simplement soufflé à ma fille qu'il faudrait que nous soyons unis … A cause de ce bâtard, j'ai du abandonner mon honneur pour m'allier aux Cydiens et sacrifier ma fille pour m'allier aux elfes par le biais du mariage. Crois-moi que quand je l'aurais en face, je lui ferais la peau ! »

Il émanait à présent de la colère ainsi qu'une haine sans limite. Tous ces sacrifices qu'elle avait du faire …

« Je sais que l'idée de t'allier aux Cydiens doit être aussi infecte pour toi que ça ne l'a été pour moi, mais il te faudra l'accepter, divisés, nous ne pourrons vaincre ... »

Voilà pour l'histoire … il était bien dommage qu'elle soit enceinte car maintenant, elle aurait eu bien besoin de se défouler, de combattre un ennemi invisible jusqu'à en tomber de fatigue. Elle devait se ménager … fichue grossesse qui ne tombait vraiment pas au bon moment ! Surtout que maintenant … il fallait parler de choses qui fâchent …

« Pour combattre la chose, nous avons déjà retrouvé Glace, Eléa est partie retrouver la bague de Silmarie, ne reste plus qu'à trouver la rose de saphir et nous aurons enfin le dessus dans cette bataille. »

Il restait encore un détail … pas le moindre d'ailleurs … Si Kriisten avait pu encaisser tout ce qu'elle lui avait déjà annoncé, il était à peu près sur qu'elle ne pourrait pas supporter la nouvelle qu'elle allait lui dévoiler.

« Kriisten … je sais que tout ce que j'ai dit jusque là te semble être proche du chaos, mais ce n'est pas fini. Tu devrais t'assoir pour entendre ce que j'ai à te dire maintenant. »

Elle attendit quelques secondes, hésitant encore à lui dévoiler ce qui serait sans doutes la pire des nouvelles dans le lot de mauvaises nouvelles pour l'Oblat :

« Je t'ai dit être allée à Storghein lors de ta disparition, j'y ai d'ailleurs laissée quelques amazones pour aider aux recherches et … j'y ai appris que Joris avait démissionné. »

Philéa n'attendit pas la réaction de l'astorg qu'elle connaissait par avance, elle enchaina aussitôt :

« Il a été remplacé par un certain Chris, un homme peu digne de confiance à mes yeux, moi qui n'ai toujours connu que Joris ... je t'avoue ne pas être objective en ce qui le concerne, pour moi, seul Joris pouvait être ton Capitaine. »

A présent, Philéa se tut.
Il était temps pour Kriisten d'avaler l'ensemble des informations qu'elle lui avait confié. Elle en avait occulté certaines mais celles-là pourraient attendre. Il était également temps que la jeune femme décide de ce qu'elle voudrait faire par la suite … Ce choix n'appartenait qu'à elle.

Philéa s'attendait à une réaction violente de la part de l'Oblat mais sans doutes ne s'attendait-elle pas à une telle réaction. La jeune femme s'assit comme elle le lui avait suggéré et la reine amazone se sentit comme coupable de devoir lui annoncer de si mauvaises nouvelles. Kriisten s'était montrée si compatissante à son égard lorsqu'elle lui avait avoué la disparition de sa cadette et maintenant, elle devait lui annoncer mauvaise nouvelle sur mauvaise nouvelle. Quel rôle cruel le destin ne lui avait-il pas confié ? La jeune femme s'attela à annoncer la triste nouvelle à son interlocutrice pendant que cette dernière achevait au fur et à mesure le pauvre bois du fauteuil dans lequel elle s'était assise. Visiblement en colère par ce qu'elle entendait, Kriisten garda malgré tout un calme apparent et sortit quelque chose de son manteau à laquelle la reine amazone ne s'attendait pas.
La rose de saphir était là, devant ses yeux, dans la main que lui tendait avec amitié la dirigeante de la cité des neiges. Philéa sourit de soulagement. A présent, il y avait peut-être une chance de vaincre le mal à la source. Ne manquait que quelques petits détails et ils auraient peut-être une chance de renverser la balance ! La jeune femme remercia l'Oblat en lui demandant de garder la rose pour le moment.

'' Je te remercie de ta confiance Kriisten mais il vaut mieux que tu la gardes avec toi pour le moment. ''

Réfléchissant ensuite à ce que venait de lui dire son interlocutrice, elle se creusa la tête mais malgré ses efforts, elle ne fut pas capable de se souvenir de quoi que ce soit au sujet de cette femme.

'' Je suis navrée, je ne la connais pas. Le devrais-je ? "

La jeune reine amazone craignait d'avoir oublié dans l'histoire quelque chose d'important.
En parlant de ça, en parlant de chose importante, elle se souvint qu'elles n'avaient pas encore parlé de quand la jeune femme rentrerait chez elle, à Storghein. Mais pour l'heure, ce dont elle se souvenait particulièrement bien également c'était le fait d'être enceinte. Entre la fatigue et les contractions, la reine amazone commençait à se sentir étrangement fatiguée. Elle n'osait cependant pas l'avouer à son interlocutrice. Il y avait tant de choses dont elle devait encore parler ... et notamment, celle de savoir qui l'avait enlevé ! Elle attendit la réponse de la jeune femme ...

[ Désolée, je ne savais pas quoi ajouter, je pense que nous avons fait le tour. On peut peut-être fermer ce sujet à la fin de ta prochaine réponse non ? ]