Azthia

Ô, petite flamme qui guide chaque cité d'Azthia, surtout ne vacille pas. Car les temps sont bien embrumés et un vent d'inquiétude souffle... Laissez vous tenter par un univers poétique et fantastique, créez un personnage haut en couleurs...
 
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 [FH] Rien n'est le fruit du hasard (terminé)

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Fille Clari, Prof
Thémis
Thémis
Nombre de messages : 212
Âge : 30
Race et âge : Cydienne (Astorg), 35 ans
Cité : Cydonia
Métier : élémentaire, médecin

Feuille de personnage
Compétences: Manipulation de l'eau, soin, transformation animalière (loup, souris, aigle royal, tigre, jument)
Compétences bonus: faveur divine de Callista, charisme
Réputation :
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MessageSujet:
[FH] Rien n'est le fruit du hasard (terminé)
   [FH] Rien n'est le fruit du hasard (terminé) EmptyDim 17 Avr - 3:52

J'avais toujours plus ou moins cru aux dieux. Plus précisément, je dirais que j'avais toujours eut tendance à prier sans m'en rendre compte quand les choses n'allaient pas aussi bien que je l'espérais. Pour cela, je n'étais pas bien différente du commun des mortels. Mais en revanche, je ne priais les dieux Cydiens dans leur ensemble, en réalité, je croyais qu'il existait bien quelque chose en effet qui nous surveillait de là haut, j'avais même entendu dire qu'elle se manifestait parfois à certains êtres humains, mais j'ignorais à quoi elle pouvait ressembler. Pour ma part, ma vie de tous les jours était bercée par les premiers cris des nouveaux nés et sans doutes était-ce pour cela que j'avais toujours eu tendance à prier Callista, la déesse de la vie, lorsqu'un nourrisson nous quittait. La Dame était censée être la protectrice des enfants et nombre de fois, j'avais pu assister à des miracles. J'ignorais s'il s'agissait ou non d'une coïncidence, en réalité, je ne voulais pas le savoir, ce qui comptait était que bien souvent, prier la déesse de la Vie suffisait à faire pousser son premier cri à un nouveau-né faiblard. C'était tout ce qui comptait pour moi.
Je n'avais pourtant jamais cru en Callista. Du moins jamais vraiment. Je me disais tout au plus que c'était une réaction normale pour les êtres humains que de chercher du réconfort auprès de dieux inaccessible lorsque les choses ne tournaient pas à leur avantage. Il était en effet logique au fond de se tourner vers les autres pour échapper à ses fautes, pour se croire maudit plutôt que de chercher des solutions. J'avais eut tendance par le passé à croire de même.

Je préférais me dire que les dieux m'avaient surement maudite à la naissance, m'offrant un corps dans lequel luttait deux entités qui chacune voulaient survivre au dépend de l'autre. Je n'étais ni Cydienne ni Astorg et là était le drame de ma vie. Enfant, je me souviens avoir pensé que c'était une épreuve, que ce qui vivait là haut, quel qu'il soit, me mettait à l'épreuve et me demandait de lui montrer ce que je valais mais j'avais vite céder à la facilité de me dire que c'était de sa faute. Que toutes ces brimades sur mes origines métisses ou encore, que le fait que mon père voit en moi ma défunte mère. Tout ça n'était qu'un jeu pour ces soit disant dieux qu'il fallait honorer. Les dieux se moquaient pas mal de nous, ils ne nous mettait pas à l'épreuve, ils jouaient avec nos vies. Alors comme tout ces hommes et toutes ces femmes, j'avais cédé à la tentation. Je ne croyais aux dieux que lorsque ça m'arrangeait ou encore, juste pour dire que si cela n'avait pas marché, c'était de leur faute. C'était plus facile …

Ce matin-là, j'avais été réveillée en urgence par l'un des petits nouveaux du Monastère. Je l'appréciais, du moins plus que les autres. Il me rappelait vaguement Flynn dans son air rêveur mais également dans le fait qu'il se moquait des apparences et du passé. Ce petit gamin d'à peine une dizaine d'années avait compris en l'espace d'une seconde ce que d'autres ne comprendraient jamais dans leur misérable vie. La naissance ne se choisit pas, on ne nait pas Cydien ou Elfe, on le devient. Enfin, je n'allais pas faire un cours de philosophie, ce n'était pas mon genre. Le futur Zélote en puissance vint me faire quérir. Il frappa une fois à la porte ce qui ne manqua pas de me réveiller puis une seconde fois, en insistant un peu plus.


« Demoiselle Thémis, réveillez-vous s'il-vous-plait ! »
me pressa-t-il derrière la porte.

D'ordinaire, j'aurais surement été de mauvaise humeur d'être réveillée aux aurores par un gamin avec autant d'insistance mais pourtant, je sentais dans le ton de sa voix que les choses étaient pressantes. Mon intuition me soufflait que cet enfant ne me levait pas pour rien. De tous, il devait être l'un des rares à connaître à peu près mon caractère et il devait bien se douter que je n'apprécierais pas qu'il me réveille pour rien, toute amitié que je lui porte. Aussi, je me levais rapidement, attrapant une robe de chambre blanche doublée de fourrure pour cacher la chemise de nuit de la même couleur en dentelles qui couvrait à peine mes formes. Lorsque j'ouvris la porte, je tombais nez à nez sur le Zélote qui allait frapper à nouveau. Il eut un moment de doutes avant de prendre ma main et de me dire d'un ton pressant :


« Demoiselle Thémis, votre cousin Liam vous réclame ! »

Ah la bonne heure. S'il m'avait réveillée pour ça, je me recouchais tout de suite. J'allais répliquer de mauvaise grâce quand le gamin me coupa la parole :

« L'accouchement se passe mal ! Il craint pour la vie de sa femme ! »

Ce fut à ce moment précis que je me souvenais de la grossesse délicate de sa femme, des nombreux efforts que j'avais fourni pour l'aider à enfanter et pour finir, des nombreux sacrifices qu'elle avait du faire durant ces huit long mois. Si en plus l'enfant naissait prématuré, c'était peut-être un signe du destin. Liam n'était peut-être pas fait pour avoir des enfants … mais que racontais-je ?


« Emmène-moi ! » hurlais-je presque malgré moi.

Je courus à la suite du petit dans les couloirs du Monastère et bientôt, j'entendis les cris d'un père anxieux hurlant sur les médecins de sauver femme et enfant. Mon cousin avait toujours été très doué en tout, ambitieux, il se donnait la peine d'obtenir tout ce qu'il désirait cependant, il était impatient et parfois colérique ce qui n'aidait en rien dans ce genre de situations. Il me fallut quelques secondes à peine pour comprendre ce qu'il se passait. Sa jeune femme, une magnifique Cydienne qu'il avait rencontré je ne sais où, était allongée sur le lit, le teint blafard, le visage couvert de sueur, se vidant de son sang. Mon cousin quant à lui tenait ce qui devait être le médecin chef de l'opération entre ses mains et la teinte rougeâtre sur son visage n'augurait rien de bon. Ce n'était pas le moment de jouer les hommes forts s'il tenait à sa femme et son enfant !


« Liam, laisse-le parler, j'ai besoin de savoir ce qu'il se passe. »

Avant même que mon cousin, bien plus âgé que moi fallait-il le préciser, n'eut ouvert la bouche, je levais la main dans sa direction pour lui faire comprendre qu'il devait se taire. Il relâcha l'homme qui me remercia du regard avant de m'expliquer la situation. La dame avait des contractions et l'accouchement s'était passé sans problèmes ou presque jusqu'à ce que le cordon ombilical de l'enfant s'enroule autour de sa gorge. Quelque chose avait dérapé et désormais, ils étaient en train de perdre l'enfant et la mère. La mère était malade et le médecin pensait que de là venait tous les problèmes. Un mauvais rhume sans doutes qui avait tourné en grippe ou quelque chose du genre … la situation n'était pas belle à voir.

« Liam, sors d'ici, vous aussi, laissez-moi seule avec elle. »

Les médecins ne se firent pas prier quand à mon cousin, il avait sans doutes compris que la vie de son épouse en dépendait. Pour ma part, j'ignorais totalement ce que je devais faire. J'avais bien compris la situation, mais si j'étais capable de soigner les blessures, de panser les plaies et réparer les organes, je n'avais pas le don de ramener à la vie quelqu'un sur le point de la perdre. Sans y réfléchir, je me mis à créer de l'eau et à l'apposer sur le bas-ventre de la jeune femme qui ouvrit les yeux avec peine. Si je n'avais pas beaucoup l'occasion de voir Liam, je voyais sa femme souvent. Malgré la maladie et son état critique, elle était magnifique.


« Thémis » souffla-t-elle avec douceur, comme rassurée.

« Je suis désolée Alizée, j'ignore quoi faire pour le moment. »

J'avais envie de lui dire « tiens le coup, je vais trouver » mais rien ne me venait en tête pour autant, son sourire ne disparu pas. Elle me souffla :


« Sauve l'enfant Thémis »

Ah bravo ! Ca allait m'aider à trouver une solution !

« Choisir entre la mère et l'enfant ne fais pas partie de mes principes, maintenant tais-toi. »

J'avais beau réfléchir, rien ne me venait en tête. Plus je songeais à ce que je devais faire, moins mes mains se concentraient sur leur tâche et plus la dame souffrait. Si le nourrisson ne sortait pas de là vite fait, il allait y passer aussi. De toute façon, avec le cordon ainsi tourné autour de sa gorge … Je fermais les yeux, craignant le pire, tout au plus pourrais-je sans doutes l'accompagner en douceur vers sa mort certaine, sans penser à toutes les conséquences que cela aurait pour moi. Liam m'en voudrait et me tuerait surement …
Alors que je perdais espoir et un temps précieux, la voix d'Alizée s'éleva, douce, calme. Elle priait. J'avais oublié ce détail agaçant chez elle. Comme si une prière pouvait la sauver. Callista ? Déesse des enfants et de la vie ? Voyait-elle de la vie en cet instant ?

A peine avais-je eu cette pensée qu'une lumière m'aveugla. Perdue, mes sens complètement désorientés, j'étais incapable de savoir où je me trouvais. En fond sonore, j'entendais la voix douce de la Cydienne prier pour son enfant et lorsque mes yeux se furent habitués à la lumière, je vis une silhouette en face de moi. Ses courbes gracieuses m'indiquèrent qu'il s'agissait d'une femme mais j'étais incapable de savoir de qui il s'agissait. Je ne faisais que distinguer vaguement sa tête et son corps dans la lumière quasi-aveuglante. La silhouette pointa alors du doigt quelque chose et, suivant la direction indiquée par son bras, je pus voir une grande étendue d'eau d'une couleur tellement pure qu'elle m'en fit mal aux yeux.

La réalité me revint tel une claque. Cruelle et froide. Alizée priait encore, comme si tout ce que j'avais vu n'avait duré qu'un instant. Le sourire sur les lèvres de la silhouette, voilà tout ce dont je me souvenais, ça et l'état de béatitude qui régnait dans l'espèce d'illusion qui m'avait prise. Le stresse en était-il la cause ou était-ce à nouveau une de ces coïncidences qui … peu importait !


« Liam !! » appelais-je en urgence.

L'homme manqua de faire voler la porte en éclat, sans doutes s'attendait-il au pire. Sans attendre, je lui demandais de prendre sa femme et de la déposer dans l'immense baignoire de leur chambre. La mienne à côté paraissait ridicule et pourtant, elle était déjà outrageusement grande pour une fille seule comme moi. Quoi qu'il en soit, mon cousin m'obéit, sans doutes serait-ce la première et dernière fois. Lorsque Alizée fut installée, au bord du trépas, dans la baignoire, sa tête calée par les immenses mains de son époux, je fis opérer ma magie. L'eau afflua sous les mouvements de mon esprit et de mes mains.
Une eau tiède, limpide, comme dans mon songe. J'avais l'impression de ne pas vraiment contrôler mon corps, d'agir comme si j'étais une spectatrice et c'était sans doutes le cas quelque part. Je n'entendais plus que la prière incessante de la Cydienne sans entendre les humeurs de son époux.

Ce fut pour la première fois de ma vie une expérience qui me marqua dans tout mon être. J'avais agi sans réfléchir, obéissant à mon instinct et aux instructions qui semblaient couler dans ma tête comme par magie. Ainsi, l'eau avait-elle soignée la maladie de la jeune maman et l'enfant, étouffé à moitié par son cordon, avait-il été épargné par mes soins. Ce ne fut que lorsque la dame fut de nouveau installée sur son lit, sa petite fille dans les bras, que je sortais de ma torpeur, comme si enfin, je reprenais connaissance et possession de mon corps. L'embrassade de mon cousin, si rare et virile soit-elle, me fit comprendre que j'avais réussi. J'étais épuisée …


« Je ne comprends pas ... » osais-je avouer deux jours plus tard à Alizée lorsque celle-ci me remercia pour la centième fois du précieux cadeau que je lui avais soit disant offert.

« Je ne comprends comment j'ai pu … je connais l'eau, je sais m'en servir mais pas pour … ça » achevais-je.

Pendant ces deux jours, j'avais tenté de comprendre ce qu'il s'était passé, comment j'avais pu agir de la sorte. J'avais même été capable de refaire ce prodige, de retrouver cet état de transe mais j'étais incapable de comprendre comment j'avais pu …


« Thémis, connais-tu les bienfaits de Callista ? »

La question me parut tellement déplacée et saugrenue que je ne répondais pas.

« Callista est la protectrice de la vie et des enfants, elle soignait les blessés en les plongeant dans l'eau. Je pense que ma prière n'a pas été vaine. »

La jeune femme laissa sa phrase en suspend. Maintenant qu'elle le disait, même si mon esprit cartésien ou presque se refusait à le croire totalement, j'avais eu la vision de ce qu'il fallait faire lorsqu'elle avait commencé à prier. J'avais vu une femme me montrer l'eau et j'avais senti cette présence féminine me guider … alors … Callista serait venue m'aider ? J'avais peine à y croire mais ce ne serait pas aujourd'hui que je pourrais en parler avec la jeune maman qui déjà, s'endormait de fatigue.

[ désengagée ]

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