[FH] Dans la brume matinale. [Libre] (fini)

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e toute la cité de Storghein, le lieu préféré que la prénommée Aldrena fréquentait la majorité de son temps était le Bar du Port. À boire, une brochette de beaux mâles, d'anciennes et de nouvelles connaissances, une atmosphère suffisamment chaleureuse pour chasser l'ennui ... du moins, lorsque ça ne tournait pas au vinaigre ... de quoi faire d'elle une cliente des plus fidèles. Et puis, rares étaient les femmes qui s'aventuraient dans un espace aussi ... viril. Représenter l'une des rares présences féminines de la taverne était une source de satisfaction pour la jouvencelle. En outre, qu'il vente, qu'il neige, qu'il grêle, aussi insupportables soient les morsures du froid durant sa marche de sa demeure jusqu'à l'entrée du bar, rien ne décourageait Aldrena lorsque l'envie lui prenait de s'y rendre une fois de plus. Autant venir la réjouissait, autant partir était une toute autre histoire. En effet, parfois, l'ambiance était tellement enivrante - dans tous les sens du terme -, qu'elle en oubliait de rentrer chez elle. Alors la jeune femme Almer finissait par s'en aller la dernière, après une nuit blanche d'esclaffements et de soûlerie, finissant par être gentiment chassée par le gérant.

Ma p'tite dame, je crois qu'il est l'heure ...

répéta le serveur pour une énième fois, nettoyant les dernières chopes avec un vieux torchon.

Cela faisait près d'une demi-heure qu'il insistait. La taverne était maintenant déserte, il ne restait plus que le barman et la rouquine. Cette dernière avait le front posé contre le comptoir, à moitié ivre et assoupie, n'ayant même plus la force d'articuler une contestation. Face au silence de la demoiselle éméchée, le garçon lâcha un soupir, posa le verre propre, contourna la grande table et n'eut pas d'autre choix que de soulever de sa dernière cliente de la chaise. Il dut la tirer par les dessous de bras jusqu'à la porte. Heureusement pour lui, celle-ci n'eut absolument aucune réaction, se laissant faire le regard vide. Et puis, elle était d'une légèreté presque fragile, ce qui lui facilitait la tâche.

Le serveur l'abandonna sur le seuil et claqua la porte derrière lui. Ainsi, Aldrena se retrouva seule, à l'extérieur. Ses laisser-allers de ce genre restaient très peu fréquents ; elle n'avait pas encore tout à fait acquis l'habitude de marcher jusqu'à chez elle dans cet état, et elle savait combien c'était pénible. Elle fit deux ou trois pas en vacillant, se redressa pour retrouver l'équilibre, puis se frotta les yeux. Quand elle souleva de nouveau ses paupières, elle se rendit compte que les premiers rayons du soleil perçaient déjà l'horizon, loin derrière la silhouette des montagnes enneigées que l'on pouvait distinguer sur le paysage. La fraîcheur nocturne se faufila sous son épais manteau de fourrure, que la rousse se dépêcha de refermer et de serrer contre elle en grimaçant. Ses pieds étaient masqués par un banc de brouillard, comme si une horde de fantômes frôlait le sol. Grande victime de nyctophobie, la faible lueur de l'aurore qui chassait les ténèbres de la nuit la rassurait un peu.

Elle ne se sentait pas très bien. La main posée contre le mur du bar, elle tenta de faire quelques pas. La demi-sang ne put s'éloigner de plus de trois mètres, car soudain, un spasme violent lui paralysa l'estomac. Aussitôt, Aldrena se courba brutalement pour régurgiter. Autrement dit, il ne pouvait pas y avoir plus honteux comme scène pour elle. Alors qu'elle vomissait, elle se rassurait intérieurement en se disant qu'à cette heure-ci, aucun témoin ne traînait dans les parages pour assister à cela.

Ou peut-être pas ...

[ Hors-jeu : Ce RP est libre ! N'importe qui peut participer ! Un mâle, de préférence ... mais ça n'empêche pas les filles de s'incruster ! ^^ ]

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Continuant son périple d’apprentissage au cœur des cités, Raven fut amené à se rendre à Storghein. La route avait été longue depuis son départ. Il était parti de Cydonia pour se rendre à Silmarie, s’était mis en tête de trouver Muria , en vain, pour finir par se retrouver à Storghein. Il allait bientôt pouvoir rentrer chez lui, avec des idées sur les techniques de forge utilisées dans les autres contrées. Peut-être se rendrait-il à l’ancienne cité d’Erathia ? Bien qu’il ait lu qu’aucune trace n’avait été trouvée concernant leur technologie, il persistait à croire qu’il se cachait en ces ruines un secret.

De la forêt aux portes de Storghein, le jeune homme avait du traverser des montagnes. Recouverte de neige à certains endroits – même à la fin de l’été – elles furent une épreuve assez…glissante pour le forgeron. Les chemins sinueux parsemés de montée et de descente l’avait finalement conduit aux portes de la cité mais le plus dur était à faire : entrer. En effet, les Almers n’étaient pas accueillit les bras ouvert par les Astorgs. Profitant de sa couleur de peau, plus pâle que la majorité des Almers, il tenta de se faire passer pour un Nua. Inutile, les gardes avaient bien remarqué ses origines. Refusant de le laisser passer pour avoir essayer de les berner, il attendit qu’une charrette arrive à destination pour s’y cacher sous forme féline. Raven, qui était inexpérimenté dans le domaine du voyage, se promit qu'il ne mentirait plus : ça ne l'avait pas avancé.

Une fois à l’intérieur de la ville, la nuit été tombée. Le jeune homme chercha donc une auberge pour se reposer, se promettant de se lever à l’aube pour faire le tour des marchands d’armes et d’armures. Il n’eut pas de mal à trouver une auberge, pour s’endormir non plus.

Le soleil était encore caché mais ses premières lueurs apparaissaient déjà dans le ciel rougeoyant. Raven rassembla ses affaires, descendit et s’installa sur une table. Il demanda à l’aubergiste de lui servir de quoi prendre son petit déjeuner et, le ventre plein, il sorti.

L’homme s’enfonça dans le dédale des rues à peine éclairée. Il fit un repérage des diverses armureries de la ville et s’arrêta net. Une jeune femme, rousse se tenait quelques mètres devant lui. Elle lui tournait le dos, se tenant sur le mur pour rester debout. Elle semblait ivre. La confirmation arriva bien vite : la jeune femme se courba pour laisser échapper des vomissures. Heureusement qu’elle ne le voyait pas car une grimace de dégout parcouru le visage de Raven. S’approchant d’elle, il lui mit une main dans le dos en lui demandant d’une voix douce.

« Vous allez bien ? »

*Quel idiot, évidemment qu'elle va mal !*

Il se reprit donc

"Enfin, avez-vous besoin d'aide ?"

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lle détestait ça. La pénombre, le froid, les maladresses causées par l'alcool, la souffrance, et surtout vomir. Elle détestait chacune de ces choses, encore plus lorsqu'elles se trouvaient amalgamées. Tandis que, le dos courbé, elle fixait la substance écœurante qui était à ses pieds, elle se détesta elle-même. Alors que la rouquine s'essuyait les lèvres, elle s'en voulait d'avoir adopté un comportement aussi impertinent, d'avoir dépassé les limites qu'elle s'était pourtant soigneusement imposées. Elle se jura alors de ne plus jamais recommencer, mais ses pensées avaient du mal à suivre un cheminement logique, comme si son esprit se retrouvait noyé dans la nébulosité. Elle était donc aussi confuse physiquement que mentalement, l'ivresse venant de prendre le dessus.

La jouvencelle ressentit un effleurement près de l'épaule. Ce contact provoqua en elle un frisson qui lui parcourut toute la colonne vertébrale. Honteuse d'être en présence d'un témoin, ses joues s'empourprèrent un peu. Or, la voix qui s'adressa à elle se glissa dans son oreille sans même frôler sa raison. Elle ne chercha pas à comprendre ce que lui racontait l'individu qui s'avérait vouloir la consoler. Aldrena tourna tout de même son visage vers celui-ci, et, aussitôt, il sembla que ses yeux embrumés s'illuminèrent.

Kwentynn ?

L'une de ses mains appuyée contre le mur, la rousse se servit de la seconde pour se frotter les yeux. Elle voyait toujours aussi trouble. Ça ne l'empêchait pas d'être persuadée d'une chose : Kwentynn se trouvait face à elle.

Kwentynn était un charmant jeune homme à la chevelure ténébreuse et à la silhouette virilement sculptée. Il s'agissait de l'un des nombreux prétendants de la demoiselle. À vrai dire, c'était l'un de ses préférés, de part son physique parfait et son précieux caractère. Ils étaient censés s'épouser, néanmoins, le pauvre Astorg avait du mal à supporter les tendances trop ... séductrices et volages de sa fiancée. Alors Kwentynn l'avait quitté pour une autre, et à présent, il ne représentait plus qu'un lointain souvenir presque totalement effacé.

Et là, tous ses sentiments pour cette passion du passé ressortirent miraculeusement de leur tombeau. La jeune femme tenta de se redresser fièrement, avant de lui expliquer combien il lui avait manqué et qu'elle lui pardonnait tout. Hélas, elle n'arrivait même pas à aligner trois mots sans former quoique ce soit de compréhensible. Oui, il faut l'avouer, Aldrena déraillait ... Certes, à cause de son état d'ébriété, mais aussi à cause de la fatigue. Elle ne maîtrisait plus rien.

Soudainement, sans le savoir pourquoi, Aldrena éclata en sanglots. Elle se laissa tomber dans les bras de l'inconnu sur lequel elle posait les traits du beau Kwentynn. De sa faible force, elle serra son corps chétif et tremblant contre celui du jeune homme, se recula un peu, puis, d'un geste rapide mais délicat, elle déposa ses lèvres contre celles de son consolateur.

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Frais. C’était le mot qui qualifiait parfaitement la météo de ce début de matinée. Alors que le ciel perdait peu à peu sa teinte, l’air ambiant ne se réchauffait pas très rapidement. Raven jura de ne pas s’être mieux vêtu.

La jeune femme se tourna vers lui. Son visage avait des traits fins accentués par la couleur émeraude de ses yeux et sa chevelure flamboyante. Sa peau avait un teint clair avec néanmoins des joues rosies. Elle aurait été jolie et attirante pour le jeune homme s’ils s’étaient rencontrés en d’autres circonstances. Là, elle venait de rejeter une bouillasse de ce qu’elle avait mangé, ses yeux étaient larmoyants et légèrement injectés de sang à cause de l’alcool, sa bouche semblait grimacer et ses paupières entourées de cernes. Comment l’ébriété pouvait métamorphoser une si jolie femme en si peu de temps ?

L’inconnue semblait rayonner à la vue du jeune homme. Elle le qualifia par un mot qu’il ne comprit pas trop, une sorte de « Ketin » peu clair. Le forgeron leva les sourcils signe d’incompréhension et plongea dans ses pensées pour chercher ce qu’elle avait voulu dire.
Soudain, la jeune demoiselle éclata en sanglots. L’homme se demandait s’il y était pour quelque chose mais, avant qu’il ne pu lui demander, elle se jeta dans les bras du garçon et le serra contre elle. Perdu et hébété, Raven ne comprenait pas ce qui se passait. Il resta donc les bras ballants et s’imagina le spectacle comme s’il n’était pas dans son corps mais regardait la scène de loin. A peine eut-elle fini cette étreinte incompréhensible, qu’elle se jeta sur les lèvres du forgeron. Etonné et un peu dégoûté d’embrasser une femme ivre, il la repoussa d’une main et recula d’un pas. Ses joues s’étaient un peu teintées de rose à cause de la situation mais il n’avait rien ressenti. Plein de reproches, il s’adressa à l’ivrogne.

« Non mais… ça vous arrive souvent d’embrasser des inconnus comme ça ?! Vous êtes bien dans votre tête ?! Espèce de nymphomane aguicheuse ! »

Il n’était pas dans la nature de Raven d’être méchant, du moins pas dans son bon côté mais là s’en était trop. Qu’une jeune inconnue lui saute dans les bras et l’embrasse ce n’était pas trop ce qui lui fallait en ce moment.

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uel plaisir de se retrouver auprès de celui qui faisait de nouveau battre si frénétiquement son cœur ! Son prince charmant était venu la rejoindre pour la reconquérir au beau milieu de la brume de l'aurore ! Quoi de plus romantique ?

Toutes ces pensées enthousiastes fusaient dans l'esprit saoul de l'ivrogne durant l'infime instant où les lèvres des deux individus se touchaient. Son seul désir était de prolonger le baiser. Et cependant, il ne dura que quelques secondes, le temps que l'inconnu chasse son étonnement. Aldrena, elle, était persuadée que le jeune homme savourait autant qu'elle ce moment fougueux. Ce fut donc à sa très grande surprise que son doux Kwentynn la rejeta sans aucune tendresse. Le visage de celui-ci était profondément marqué d'une grimace qui trahissait sa répugnance envers elle.

Ses sens étant en partie embrouillés par l'alcool, la rousse eut du mal à saisir les propos exclamatifs que lui lança le brun. Par contre, elle comprit sur-le-champ qu'il s'agissait de reproches, et chacun de ses mots sévèrement prononcés s'enfoncèrent dans la poitrine de la demi-sang tels des poignards. La douleur fut tellement brusque qu'elle toussa quelques secondes.

Elle ne comprenait pas. Pourquoi Kwentynn était-il venu à elle les bras ouverts, si c'était pour la repousser et la blâmer ? Cela ne lui ressemblait guère. Quoiqu'il en soit, le choc d'Aldrena, par dessus une incompréhension évidente, traduisait notamment un vif chagrin. Aussitôt, les larmes de la jouvencelle doublèrent d'intensité. Ses yeux fixaient celui qui venait de détruire ses sentiments, mais, sans vraiment le vouloir, son regard ne tarda pas à se perdre dans le vide. Les perles abondantes chutèrent de son menton jusqu'à ses pieds, tandis qu'elle chercha à reculer de quelques pas. Mais la force lui manquait, et elle s'effondra sur ses genoux. L'alcoolique avait le front baissé, les bras tendus et les mains plaquées contre le sol gelé, sous la fine couche de brouillard. Elle laissa sa longue crinière retomber sur son visage déchiré par l'éreintement, l'ivresse, et maintenant la tristesse. Ainsi positionnée, la demoiselle sembla murmurer des phrases sans aucune signification, tout en sombrant dans des pensées insensées, propres à son état anormal. On aurait dit un enfant puni et humilié. Enfin, il aurait été inhumain de ne ressentir aucune pitié face à une telle femme.

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Après l’avoir repoussée aussi bien physiquement que par ses propos violent, la jeune femme, qui tentait de reculer, tomba à terre. Elle semblait désemparée et perdue comme un animal éloigné de son habitat d’origine sans qu’il n’ait aucun repère. De grosses larmes s’écoulaient le long de ses joues rosies par le froid pour venir s’écraser tantôt sur le sol, tantôt sur les pieds de la rouquine. Sa longue et dense chevelure recouvrait partiellement son visage comme pour se cacher de la vue de son interlocuteur.

Ne sachant que faire, Raven resta là, inerte, regardant un peu la scène. Il éprouvé du remord de l’avoir fait pleurer si fort. La compassion et la pitié se mélangeaient à ce sentiment de culpabilité. Les minutes passaient mais la jeune fille continuait de sangloter sans interruption. Sans doute avait-elle bu jusqu’ivresse pour oublier une déception amoureuse ? C’était là la seule explication logique que le forgeron avait pu trouver mais y avait-il vraiment une logique ?
Après une longue hésitation, le jeune homme se rapprocha de l’inconnue et lui tapota la tête de la main, comme l’on rassurerai un jeune enfant.

« Allons allons ça va aller… C’est passer maintenant. Ne soyez pas si triste. Une bonne nuit de sommeil règlera le problème. Faut-il vous raccompagner à l’auberge ? » Dit-il d’une voix pleine de compassion, espérant qu’elle écoute ce qu’il disait sans rien déformer.

Il se préparait à reculer si elle approchait trop près, comme pour revenir à l’assaut de ses bras ou de ses lèvres…

Le temps passe et jamais ne s'arrête.

Le changement de saison s'annonce et bientôt, le blanc manteau de l'hiver qui recouvrait ce monde laissera place à l'herbe grasse et aux timides rayons du soleil. Le silence cédera sa place au chant des oiseaux et le monde s'éveillera petit à petit, sortant lentement de son cocon de glace. Dans ce décorque le temps semblait avoir figé, le moment est venu de s'éclipser, de laisser la nature reprendre ses droits et le cours des choses se faire.

[ Désengagés : Raven, Aldrena ]
[ Si Aldrena a le temps de poster avant dimanche, j'effacerai ce message, mais en attendant, vu qu'elle a posté une absence, je préfère vous désengager. ]

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