Azthia

Ô, petite flamme qui guide chaque cité d'Azthia, surtout ne vacille pas. Car les temps sont bien embrumés et un vent d'inquiétude souffle... Laissez vous tenter par un univers poétique et fantastique, créez un personnage haut en couleurs...
 
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 [FH] A l'aube d'un jour nouveau (pv Feanaro) (fini)

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Reine Amazone
Eléa
Eléa
Féminin Nombre de messages : 5382
Âge : 34
Race et âge : Cydienne - 31 ans
Cité : Muria
Métier : Fleuriste-Gladiatrice

Feuille de personnage
Compétences: Manipulation de la nature / Soin / Esprit
Compétences bonus: Manipulation du feu, dressage d'une bête, Spécialisation (rapière)
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[FH] A l'aube d'un jour nouveau (pv Feanaro) (fini)
   [FH] A l'aube d'un jour nouveau (pv Feanaro) (fini) EmptyMer 30 Mar - 9:36

[ Ce RP se situe une semaine environ avant la réunion à Tamawa et deux semaines après l'attaque de Cydonia. Eléa et Kiera sont là pour demander la participation du Capitaine à la réunion. J'ai posté ici parce que je ne voulais pas encombrer la bibliothèque et que cette partie était prévue pour cha à la base ^^ ]

Il m'avait fallu trouver un certain courage pour revenir à Muria.
Un certain calme pour affronter ma mère en oubliant mes démons intérieurs qui me poussaient à la tuer. J'avais compris en revenant chez moi à quel point elle n'était qu'une femme terrorisée à l'idée de voir sa propre chair la haïr. A quel point elle regrettait ses choix tout en les assumant pleinement. Sans ces choix, serais-je la même ? Il m'était apparu évident que non. Tout comme j'avais compris une chose importante : même si je ne pouvais pas encore lui pardonner, elle était ma mère. Au nom de ce lien de sang entre nous, elle avait fait des choses dont elle n'était pas fière mais uniquement pour nous protéger à ses yeux du moins. Je ne pouvais cautionner ses choix mais qu'aurais-je fais à sa place ? L'enseignement de Jiven m'avait montré à quel point je m'étais fourvoyée au sujet de Philéa. J'avais réfléchi avec mes yeux d'enfant blessée et non avec des yeux extérieurs comme l'exigeait la situation. J'avais uniquement tourné mes pensées vers moi et non vers les choix en eux-mêmes. Il m'avait fallu du temps pour comprendre qu'elle n'avait pas agi à mal mais simplement parce qu'elle pensait que c'était le mieux pour nous à cette époque. Également aussi parce qu'elle était ambitieuse. Il me faudrait sans doutes autant de temps peut-être même plus pour le lui pardonner mais la rédemption était possible. C'était un bon début.
Et puis, elle avait tant d'amour.
A sa façon, Philéa m'aimait comme la chose la plus précieuse qui lui fut offerte en ce monde. Elle aimait Jelenna de la même façon tout comme elle aimait les chérubins qui sortiraient bientôt de son ventre. Comprendrais-je un jour les sacrifices d'une mère pour sa progéniture ? Je n'en étais pas certaine. Et puis … qui voudrais de moi à long terme ?

Philéa s'en était revenue de la guerre.
Victoire.
Ce fut le seul mot qu'elle prononça et il avait un goût tellement amer dans sa bouche que je ne pus m'empêcher de penser à cette fameuse victoire que nous avions soit-disant remporter au prix de la perte de Lika. Ce même goût amer trottait encore dans mes pensées quand je revivais la scène, hantée que j'étais. Finalement, je n'étais pas mieux que la reine amazone. J'avais moi-même fait des choix au funeste destin. J'avais maintes fois imposé ma volonté aux autres sans réfléchir aux conséquences alors pourquoi en vouloir à Philéa d'avoir agit de la sorte ? Je n'étais pas capable d'aller plus loin dans cette réflexion mais les choses viendraient, je le savais. Je le sentais au fond de moi comme quelque d'étrange, comme si un arbre poussait à l'intérieur de moi, je n'aurais pas su expliquer exactement la sensation mais de toute façon peu importait.

Lorsque ma mère était revenue de Cydonia, bien que je ne cautionne absolument pas cette alliance nouvelle entre les anciennes nations ennemies tout en comprenant que c'était nécessaire pour remporter la guerre, je n'avais eu qu'une seule et unique réaction.
La soigner.
Elle paraissait fatiguée pour ne pas dire exténuée …


« Je savais que cette bataille était pure folie dans ton état ! »

Je me rappelais avoir dit cela avec une sincérité confondante. J'avais eu l'occasion en son absence de comprendre grâce à la vieille élémentaire que je n'en voulais à personne d'autre que moi dans le fond. J'avais soigné ma mère sans attendre et je ne l'avais pas revu les jours suivants. Non que je cherchais à l'éviter mais en réalité, j'étais occupée plus que de mesure par mes entrainements quotidiens avec la vieille élémentaire pour apprendre à manipuler ce fichu don de feu. Et puis la souveraine était quelque peu affaiblie. Je n'osais même pas imaginer ce qu'il se serait passé si elle avait en plus combattu … Heureusement qu'elle s'était contenté de rester au loin pour une fois et d'accueillir les soigneurs ….
Au troisième jour, Philéa accepta de me voir et j'en fis de même. Elle me raconta la bataille, la victoire si on pouvait parler ainsi au vu des morts et des blessés, et pour finir, me fit part de son inquiétude concernant Silmarie. Les elfes n'avaient pas été convié à l'attaque pourtant, ils étaient les alliés de la cité cydienne de par l'alliance avec les amazones …


« Ne t'en fais pas mère, Jacen leur a ramené Dame Nalween alitée, sans doutes ont-il jugé préférable de s'occuper de l'état préoccupant de la Grande Prêtresse plutôt que de se lancer dans une bataille dont les enjeux leur échappaient sans doutes ».

Ma remarque sembla apaiser la jeune femme même si pour ma part, je me doutais qu'autre chose se cachait dans cette inaction du peuple elfe. Les elfes étaient plutôt pacifiques certes, c'était sans doutes même le peuple le plus pacifique de nos contrées, mais ils étaient avant tout respectueux et notamment des alliances. Peu importait de toute façon, la bataille avait été un succès.

Ce fut à la fin de la semaine que l'on pu comprendre pourquoi ces derniers ne nous étaient pas venus en aide. Une lettre de Jacen parvint à ma mère dans laquelle elle apprit qu'à peine arrivés dans la cité, la Grande Prêtresse avait été enlevé par Mort qui les y attendait. Elle n'était pas partie seulement avec la Dame, elle en avait profité pour raser l'armée de la cité … sans parler de Celyween et Erendar, les piliers de la cité des brumes.
Mère paru très affectée par la disparition de la jeune femme, surtout qu'apparemment, cette dernière avait été tué devant son fils … au moins l'enfant était-il en vie et avec son père au Temple. J'avais été surprise d'apprendre que Jiven était le père du petit. Je comprenais cependant qu'à travers l'exemple de la jeune templière, Philéa voyait éventuellement sa propre fin.


« Allons mère, il ne t'arrivera rien. Je … J'y veillerai. »

J'avais hésité mais les mots m'étaient venus naturellement.
Philéa sourit et me congédia. Je sentais la fierté émaner d'elle. La fatigue, la peur, la tristesse de la perte de leur amie … je ne savais quels étaient ses sentiments exacts tant ils étaient entremêlés mais je compris qu'il valait mieux m'éclipser.

Ce fut au milieu de la semaine suivante que ma mission fut déterminée. Ma mère avait demandé à Kiera de se rendre dans la cité de Silmarie pour demander à Feanaro, qui était le dernier rempart de la cité, de participer à la réunion qu'elle avait organisée avec Anatoli et Jiven dans la cité neutre. Je fus conviée à la fête.
L'idée de revoir mon fiancé ne me plaisait guère. Depuis la bataille de Tamawa, soit depuis près de six longs mois, il n'avait pas dénié une seule fois me voir ni me donner de nouvelles. Je le détestais de m'avoir fait miroiter un sentiment aussi étrange que la passion amoureuse pour finalement en retourner à sa vie d'antan sans se soucier de moi. Si je le revoyais, ce serait pour le tailler en pièce.


« Je compte sur vous pour le convaincre. Souvenez-vous, pour vaincre ce chien d'Azael, il nous faut être unis. Eléa, souviens-toi que la vie de Jelenna en dépend. »


Elle avait réussi à me convaincre.
Je le découperai plus tard en morceaux. Kiera et moi nous mirent en route sans tarder dès le lendemain matin. La Chef des Sentinelles semblait soucieuse et resta silencieuse durant tout le chemin. Ce n'était pas désagréable, à vrai dire, j'avais besoin de calme pour faire le point dans mes pensées et mes sentiments et son silence me permit cela. Lorsque Silmarie pointa le bout de son nez, j'étais prête à affronter celui que le destin m'avait offert pour futur époux.

Silmarie était si triste.
Dans mes souvenirs, la cité était belle. Elle avait un côté mystérieux si attirant qui aujourd'hui semblait … éteint. L'autel détruit était tel une balafre au milieu du magnifique visage qu'était la cité. Je m'étonnais de voir toutes ces traces difformes ici et là du passage du Cavalier. Au fond de moi, je maudissais la chose d'être venue jusque dans les terres elfiques et d'avoir porté atteinte à ce berceau de vie. Partout où ils passaient, les Cavaliers n'étaient que paria et ne laissaient que des plaies béantes. Nous traversâmes la cité à cheval avec la Sentinelle tandis que mon regard se portait sur les elfes qui tentaient de panser leur blessures.

Fermant les yeux, je cherchais Feanaro par l'Esprit. Je le trouvais dans la bibliothèque, seul.


« J'y vais seule ».

C'était plus un ordre qu'autre chose et visiblement, Kiera s'en doutait. Elle opina de la tête, prit ma jument alors que j'en descendais et me précisa qu'elle m'attendrait à l'auberge. Lorsqu'elle fut partie, je terminais le reste du chemin à pied, me focalisant sur l'esprit du jeune Capitaine qui au passage, me semblait tourmenté.
Il était seul dans une pièce située au fond de la bibliothèque qui devait lui être réservée. Peu importait. Je frappais uniquement un coup, m'étonnant de ne pas voir les abrutis en noir qui d'ordinaire le suivait comme un chien. Sans attendre qu'il m'invite à entrer, je poussais la porte.


« Tu me vois ravie de constater que tu es toujours en vie mon cher fiancé ».


Dernière édition par Eléa le Mer 27 Avr - 13:57, édité 1 fois
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Capitaine garde
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Re: [FH] A l'aube d'un jour nouveau (pv Feanaro) (fini)
   [FH] A l'aube d'un jour nouveau (pv Feanaro) (fini) EmptyMer 30 Mar - 17:45

La mort…Il n’avait beau ne pas y croire…Son influence était toujours vivace…Présente en lui…Une blessure bien plus douloureuse et cruelle qu’il avait eut le tord de sous estimer bien malgré lui. La tourmente du cauchemar lui avait laissée une plaie difficile à surmonter…S’il manquait de volonté ou de concentration, son esprit se faisait errant entre les mondes et le temps….A voir des choses qui devait se produire ou qui c’était déjà produit…A voir des choses sortit du monde astral…A voir ce monde avec ce détachement propre aux morts ou aux entités immatérielles. Parfois les deux se superposaient lui donnant une impression d’être perdu. Avait-il rêvé le passage de mort ? Etait il toujours dans le cauchemar dont il pensait s’être enfuit ? A moins que cela c’était produit il y a longtemps ? Etait ce réel ? Qu’est ce qui l’était ?

C’était dans cette état d’hébétement qu’il avait parcouru la ville, écouté les lamentations des hommes, les hurlements hystériques de femmes, les larmes des enfants, la douleur de la terre meurtrie, les murmures d’incompréhension des morts, le déchirement du ciel qui s’ouvrait pour déverser son étreinte céleste sur les elfes. Les couvrant de ce manteau de pluie pour accompagner leur peine…A moins qu’il l’ait imaginé ? C’était possible après tout. Tout ce dont il se rappelait alors, c’était qu’il avait récupérer le corps de ses frères. Ceux qui n’avaient aucune famille…A ceux là, le capitaine avait creusé une sépulture avec ses propres mains sans vraiment savoir si ce qu’il faisait était vraiment utile. Ce n’était que des sacs de viandes sans âme…Ce n’était pas péjoratif…Mais il avait soudainement du mal à comprendre la portée d’un tel geste. Il n’y avait plus rien dans ces corps. Plus rien d’elfique. Ses yeux pouvait le dire…Ces corps étaient pareil aux pierres. Quel besoin d’enterrer une pierre ? Quel besoin d’être triste alors que ces esprits retournent au monde astral ?

Mais cela restait un réflexe. Son corps se mouvait de lui-même selon une volonté dont il ignorait tout. Agissant dans un but dont il n’arrivait plus à évaluer la portée.

Son cocon d’insensibilité ne prit fin que lorsqu’on lui apporta deux corps. Un homme et une femme…L’homme aurait pu avoir le visage déformé par la terreur mais la cause de sa difformité n’était clairement pas cela. La main terreuse de l’ancien capitaine passa dans ses cheveux suivit par un début de rire nerveux. Son regard passa autour de lui, cherchant a fuir une réalité devenant de plus en plus oppressante, ravalant déjà quelques larmes alors qu’il se reculait déjà pas à pas. Le barrage autour de son cœur cédait sous le poids de sentiment dont il avait cherché a se protéger sans le vouloir…Se transformant en hurlement dans la nuit, en larme de rage mêlée de peine, en culpabilité enchevêtré dans une haine sans borne contre tout ce qu’il haïssait depuis peu, au point de lui brûler les veines.

Il hurla en entrant dans la bibliothèque, renversant des étagères sur son passage perdant peu à peu le contrôle de lui mais aussi de ses pouvoirs. Il sentait l’animal qu’était ce lion caché au plus profond de lui être aiguillé par ces sentiments mis à vif…Pire encore d’y mêler sa propre rage toute animale…Incontrôlable…Prêt a la tourner contre n’importe quoi…N’importe qui. Sa force décuplée renversant tout sur son passage, s’en prenant à ces connaissances inutiles. La quintessence du savoir elfique avait été incapable de prévenir une telle tragédie…Incapable de l’arrêter…Ne pouvait ni ramener les morts…Ni soulager leurs douleurs…Ni permettre de gagner cette foutue guerre qui n’en n’était pas une ! Seulement le sang et les larmes pour les elfes…


‘‘TOUS CA POUR CA !’’

Des centaines d’années à se cacher…A refuser de croître et de prospérer pour garantir la sécurité de la prêtresse…Qu’y avait il a gagner si ce n’était plus d’épreuve ? Où était la récompense pour son peuple ? Son bureau vola dans la pièce, s’explosant en plusieurs morceaux de bois. Le papier commença à voler dans les airs alors qu’un hurlement prenant fin. Depuis quand désirait-il une récompense ? Il n’avait jamais pensé a cela autrefois…Pourquoi maintenant ? Que voudrait-il demander ? Que désirait-il au fond ? Servir avait toujours été son but en soit…Il ne demandait qu’a servir et être éprouvé. S’en sortir la tête haute…Toucher la gloire sans la désirer dans une fausse modestie…Etre aimé…Des Dieux…Du peuple…Etre un héro…Etre le digne descendant de ses ancêtres…Pouvoir être fier de lui…Que son père soit enfin fier de lui. C’est comme cela que cela aurait du se produire. C’est comme cela que cela aurait du se passer. C’est comme cela qu’il l’avait rêvé adolescent ! C’était pour cela qu’il c’était entrainé si durement ! Qu’il avait fait tout ces sacrifices !

Pourquoi devait-il ressentir tout cela maintenant ?

Etait ces les premiers signes de la folie ?

Quelque chose a imputer au cauchemar ?

A moins qu’il ne faisait que grandir ?

Des années a s’entrainer durement. A emmagasiner puissance et connaissance…A faire semblant d’être sage mais qu’en vérité…Il n’avait pas grandit…Ou qu’il était trop enthousiaste pour le remarquer. A moins qu’il se fourvoyait encore ? Pourquoi les choses…Où est ce que cela avait dérapé ? Son hurlement de rage aurait pu être le rugissement de l’animal quand le fauteuil brisa une fenêtre sans pour autant réussir à le calmer. Le carnage animal de la pièce continua jusqu’à ce que ces mains se posent sur un volume particulier qu’il s’apprêtait a détruire contre un mur quand ses yeux s’arrêtèrent sur le titre et plus particulièrement son auteur.

L’elfe s’assit au milieu de la pièce dévastée, hébété de sa découverte…N’étant pas au courant qu’un tel volume se trouvait là ou existait tout simplement. Sa lecture le prit jusqu’au matin, le plongeant dans l’expectative…Mais avait eu au moins le mérite de le calmer de manière radicale. La souffrance était toujours présente, les doutes aussi même si peut être les questions n’étaient plus vraiment les mêmes. Il garda le lourd tome de cuir contre lui, passant ses bras sous ses jambes recourbés, se balançant d’avant en arrière en fredonnant doucement.


« Tu me vois ravie de constater que tu es toujours en vie mon cher fiancé ».

La voix était familière…Mais le ton de la phrase le fit grimacer…Son contenu le renvoyant a nouveau dans les bras de la culpabilité a avoir survécu. Alors qu’il avait trouvé un semblant de paix. Il ouvrit la bouche…Mais la question qu’il avait envie de poser l’aurait certainement passé pour fou. L’état de la pièce témoignait déjà peut être de cet état…Mais contrastait avec le calme précaire de son esprit. La question changea du tout au tout.

‘‘Cela…aurait été plus juste…non ?’’

Il posa sa joue sur la couverture du livre, reprenant le balancement d’avant en arrière.

‘‘En n’en prenant qu’une seule…La mienne…A la place de toutes les autres…Non c’est arrogant…Moi et Erandar…Oui…Moi et Erandar…Cela aurait provoqué assez de déstabilisation...Cela aurait été démoralisant…Mais au moins ils seraient tous en vie. Est-ce que je crache sur leurs déterminations en disant cela ? Qu’est ce qui est juste ? Est-ce seulement juste que je sois en vie ?’’

Il donna un petit coup de tête sur la lourde reliure de cuir.

‘‘Je suppose que tu es là pour me faire honorer un traité que nous ne pouvons plus respecter ? L’armée est détruite…Je suis l’armée de Silmarie…En fait, je crois même que je suis Silmarie…Vu que j’ai perdu la prêtresse et que le tuteur est mort. Les elfes n’ont plus rien à offrir je le crains. Trop pacifiste pour former une nouvelle armée dans les délais…Je sais même pas s’ils pourraient défendre cette ville même si leurs vies étaient en jeu…Quand au reste…Si tu vois quelque chose d’utile ici…Il est a toi.’’

Silmarie allait bientôt sombrer dans une nouvelle phase d’isolement si elle voulait survivre a cette crise…Et encore perdre de son rayonnement dans le monde pour ne finir par être qu’une légende. C’était son seul moyen si elle ne voulait pas finir annexée par une autre cité…Disparaitre. Cette idée le déplaisait au plus haut point…Est-ce que cela prouvait qu’il était un mauvais elfe pour rechercher autant le feu du combat et vouloir accumuler les honneurs ? A cette question, il pouvait facilement répondre. Il était un très mauvais elfe qui avait perdu sa religion. Un bref jappement brisa le silence de l’elfe. Cela aurait pu s’apparenter a un rire très bref.
‘‘ C’est risible...Hein ? Il n’y a pas si longtemps, je devais être dans le même état…Moins sanglant…Là aussi j’ai fais mon possible. J’ai donné le meilleur de moi-même, mais cela n’a rien empêché, n’est ce pas ? Toujours des morts, toujours des gens qui ne demandaient rien qu’a vivre selon leurs convictions profondes. Est-ce si mal d’être différent ? J’ai pensé peut être naïvement que nous y avions tous droit. Je suis revenu ici et j’ai étudié d’arrache pied pour découvrir un moyen de tous nous protéger pendant que je me remettais de mes blessures. Je n’ai épargné ni ma peine, ni mon temps…Pour que nous puissions vivre en paix…Avoir des enfants…Leur raconter des histoires ’’

Son corps s’appuya un peu plus contre le livre…

‘‘Et…Les entendre rire…Et nous dire avec leur innocence qu’une telle chose ne peut pas exister. Qu’on a tous inventer. Mais que c’est une belle histoire comme celle qu’on trouve dans les contes. Celle où tout fini bien. ’’

La question lui échappa sans le vouloir.

‘‘Est-ce que j’étais vraiment si naif…Eléa ?’’
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Re: [FH] A l'aube d'un jour nouveau (pv Feanaro) (fini)
   [FH] A l'aube d'un jour nouveau (pv Feanaro) (fini) EmptyJeu 31 Mar - 4:23

Feanaro était assis, un tome en cuir pressé contre lui. Il avait l'air étrange, torturé même et à l'instant même où j'avais posé ma question, je le regrettais. Lorsque j'étais rentrée dans la pièce, je l'avais senti troublé certes mais plutôt calme et ma simple question avait eu le don étrange de le rendre … étrange à son tour. Son humeur changea immédiatement, ce qui me fit regretter ma stupide question. Je lui en voulais énormément de son absence pendant une si longue période. Notre mariage, tout aussi arrangé soit-il, n'avait donc aucun sens à ses yeux ?
J'étais princesse, peu habituée à me faire insultée de la sorte. A être oubliée de la sorte par un pauvre Capitaine présomptueux qui avait osé vouloir m'épouser. Que croyait-il ? Que j'étais de celle qui attende désespérément le retour de leur compagnon sans rien dire ? Il rêvait. J'avais du gérer la Kabbhale par sa faute ! J'avais perdu Jelenna plus ou moins aussi par sa faute, parce qu'il s'était enfermé dans un mutisme idiot et parce qu'il n'avait pas jugé nécessaire de venir rencontrer le vieux crouton avec nous. S'il avait pris ma place, je n'aurais pas eu à emmener Jelenna dans ce fichu désert .. non, il fallait que je me calme. Ce n'était pas sa faute.

Je me forçais à me calmer pour ne pas lui sauter dessus et l'étrangler. Et puis à vrai dire, son air triste et sa façon d'être recroquevillé sur lui-même ne me donnait pas envie de l'achever. J'avais beaucoup de rancœur envers le Capitaine Galathil mais ça ne m'empêchait de me souvenir de mon bon sens, aussi faible soit-il et de me rappeler que maitre Jiven n'aurait pas apprécié que je tue quelqu'un sans raison, tout bonnement parce qu'il m'avait fait mal. N'en avais-je pas fait autour de moi également ? La voix de l'elfe me fit sortir de mes pensées. A cet instant d'ailleurs, je faisais enfin attention à la pièce qui m'entourait. Quel bordel ! Enfin bon passons. Il semblait avoir recouvré un semblant de calme mais j'étais pour autant vexée de voir qu'il ne prenait pas la peine de me regarder en me parlant.

La première réplique me laissa de marbre. Que croyait-il, qu'il était exceptionnel au point que sa mort ne ferait souffrir personne ? Je le détestais encore plus de me laisser ainsi de côté, de croire ce genre de choses complètement stupides !
Il adopta une position presque enfantine, que Jelenna aimait avoir également quand elle avait besoin de réfléchir sur un point qui la perturbait. Se balançant d'avant en arrière comme les enfants lorsqu'ils se perdent dans leur pensées, il m'apparaissait totalement déconnecté du monde. Il parla encore et encore sans me laisser le temps de répondre. La colère qui se disputait la place dans ma tête avec la raison, céda la place à l'inquiétude. Depuis quand était-il aussi déprimé ?

Je le laissais parler, n'esquissant aucun mouvement, ne cherchant même pas à interrompre le cours de ses pensées. Je le regardais simplement sombrer un peu plus, incapable de faire quoi que ce soit. Que fallait-il faire dans ces moments-là ? Rien qu'à voir la cité dehors, il était évident que Nessa en venant ici avait pris la chose la plus importante à leur yeux, Nalween, sans parler qu'elle avait détruit un symbole, que ce soit par le biais de l'autel ou par la mort d'Erendar. Il était bien vrai que la cité était mal en point mais pour autant, elle ne devait pas être écartée. Au contraire, il fallait la préserver autant que possible …
Il se mit clairement à délirer. Vivre en paix ? Avoir des enfants ? Il ne vivait clairement pas dans le même monde que moi et il ne devait pas savoir non plus qu'il n'était pas question que j'enfante quoi que ce soit dans un monde aussi pourri. Mais ça, c'était une autre histoire et vu son état, je n'allais pas en rajouter une couche …

Lorsqu'il me posa sa dernière question, je sus instinctivement qu'il était temps pour moi de parler, d'agir. Que c'était mon rôle que de l'aider, j'étais sa future femme et me semblait-il qu'en tant que telle, je n'avais d'autre choix que de l'aider. Même au delà de ce titre qui n'avait aucun sens pour moi, je voulais le faire parce qu'au fond, malgré le fait qu'il m'exaspère à ne pas faire attention à moi, malgré le fait qu'il vive dans un monde qui m'échappait, qu'il délire totalement et soit au bord d'un gouffre dans lequel il n'était pas question que je le suive, je crois que je l'aimais bien. J'avais tellement haïs les hommes depuis ma naissance que me dire cela m'effrayait. C'était un sentiment étrange que d'apprécier quelqu'un mais d'autant plus lorsque c'était un homme. Pour moi, c'était l'inconnu, le flou total. J'étais incapable de savoir ce qu'aurait fait une femme censée face à son mari ou son fiancé dans un tel état.
Mon corps bougea tout seul, j'avançais dans sa direction sans m'en rendre compte, mon esprit cherchant à répondre le plus justement possible aux questions qu'il m'avait posé sans les formuler, aux doutes qu'il n'avait fait qu'effleurer, le tout, sans le blesser d'avantage. Arrivée à sa hauteur, je me plaçais face à lui, le surplombant de ma hauteur.


« Ce n'est pas juste en effet tu as raison ».

Aucune réaction apparente. Bien, dans ce cas, je commençais à savoir ce que j'avais à dire et à faire.

« Ce n'est pas juste que tu sois resté en vie si c'est pour baisser les bras maintenant. Ce n'est pas juste pour ceux qui sont tombés au combat si toi tu te refuses à honorer leur mémoires en poursuivant leur action. Tu ne craches pas sur leur détermination, tu ne fais qu'enterrer leur convictions comme si elles n'avaient jamais existé, pire, tu les rends ridicules. Se seront-ils sacrifiés pour que tu vives en espérant qu'une chose, les rejoindre ? »


Je savais être dure mais après tout, je n'avais aucune idée de comment formuler mes idées. Je les laissais aller telle qu'elle. Je poursuivais, me souvenant parfaitement de tout ce dont il m'avait parlé sans que je n'ose l'interrompre.

« L'armée a été détruite, Erendar et Celyween sont tombés. Crois-tu que je sois venue en ces lieux en ignorant de telles informations ? Je savais pertinemment qu'il n'y avait plus d'armée et que Dame Nalween avait disparu. Est-ce pour autant dire que c'est de ta faute ? Sans doutes. »

Aïe, j'y allais fort, mais je le pensais. En tant que Capitaine, il devait le penser aussi. La culpabilité était un poids si lourd à porter dont je ne pouvais pas le décharger. Je ne pouvais que la partager à la limite et je n'étais même pas sure que ce soit ce qu'il cherchait.


« C'est de ta faute en tant que gardien de cette cité mais et alors ? Crois-tu que tu sois le seul à faire des fautes coutant la vie à d'autres ? Crois-tu être le seul à avoir du sang sur les mains et le poids des morts sur la conscience ? Que croyais-tu ? Qu'en étant Capitaine tu n'aurais jamais à subir de perte ? »


Je commençais à perdre le fil. N'étais-je pas en train de confondre les choses ?

« Si c'est de ta faute, je suis toute autant fautive d'avoir laissé Jelenna se faire enlevée sous mes yeux, d'avoir laissé une des meilleures Sentinelle de ma cité mourir pour protéger ma misérable vie, ou encore, d'avoir cherché à tuer ma mère pour ne pas avoir à assumer l'ampleur de ma bêtise et de ma colère ».

A présent que c'était sorti, je retrouvais un semblant de calme. Cherchant à capter le regard du Capitaine, je reprenais une voix plus calme, plus douce, moins passionnée, tout en essayant de poser ma main sur son bras avant de me raviser.

« Je suis venue te chercher toi en sachant pertinemment tout cela. Je suis venue pour te convier à une réunion organisée à Tamawa qui réunira tous les dirigeants de cité et sais-tu pourquoi ? Parce que si Silmarie n'est plus aussi belle qu'avant, parce que si elle semble flétrir, tu ne peux pas la laisser mourir sans défendre sa cause. Je ne suis pas venue au nom d'une alliance que tu ne peux plus honorer et mais au nom du peuple amazone qui t'offre sa protection. En allant à Tamawa défendre les intérêts de Silmarie et de son peuple, en leur demandant de t'aider à retrouver la Grande Prêtresse. Seul tu ne pourras rien, mais si tu vas là-bas, non pas au nom d'une alliance mais au nom de ton peuple, tu obtiendras l'aide qu'il te faut ».

Je n'étais pas sure d'avoir fait mouche. J'avais déballé ça comme un marchand de poissons déballe son étalage. Tant pis, de toute façon, je n'étais même pas sure que le Capitaine m'écoute.


« Non, tu n'es pas naïf. Tu as tenté de combattre une chose immonde né de ce chien d'Azael qui ne peut être combattue que par une femme ».

Je n'étais pas sure que de lui donner cette information soit judicieux mais sans doutes cela apaiserait-il son âme quelque peu que de savoir que de toute façon, il n'aurait rien pu faire face à Nessa.


« Nessa fut jadis une ancienne reine amazone réveillée par la déesse Diane, protectrice de Muria. Seule une femme pourra l'abattre et cette femme, ce sera moi. Je lui ferais regretter d'avoir enlevé ma sœur et lui planterait moi-même ma rapière dans le cœur quand bien même devrais-je en mourir ».

A nouveau une colère insondable se propagea dans mon esprit mais je la repoussais. Je n'étais pas venue ici pour moi, pour étancher ma soif de vengeance. J'étais venue pour lui envoyer ma haine à la figure parce que j'étais encore une gamine qui n'avait rien de mieux à offrir que sa colère lorsqu'elle était inquiète.
Je m'accroupis.


« Oh Feanaro … je suis tellement désolée de tout ça. Tu n'as pas à t'en vouloir, qu'aurais-tu pu faire de mieux ? Mort ne peut être tuée par un homme, quoi que tu ai tenté, tu n'aurais pas pu changer ce résultat, il ne tient qu'à toi aujourd'hui de changer les choses, de sauver ce qu'il reste de ton peuple. »

Encore une fois, j'esquissais un mouvement vers lui sans oser le toucher.

« Je suis venue te chercher Feanaro, non pas en tant que Capitaine, peut-être que si au fond, parce que ma mère réclame le Capitaine Galathil, mais en tant que personne. Tu es quelqu'un de bien je crois, même si tu es profondément stupide. Si tu ne te rends pas là-bas, ils comprendront que les elfes sont faibles, à la merci du premier venu et lorsque cette guerre sera terminée, ils n'hésiteront pas à vous envahir. Crois-tu vraiment que les gens que j'ai vu en dehors de ces murs seraient capables de se défendre ? Non. Mais je suis convaincue qu'ils seraient capables de tenir une épée pour défendre leur vie et leur Prêtresse. Je suis convaincue qu'ils seraient capables de sacrifier leur existence pour permettre à leurs enfants de connaître un monde de paix auquel tu sembles aspirer. Laisseras-tu ta fierté blessée et ton honneur bafoué anéantir leurs rêves et leurs espoirs ? Si tu ne te rends pas là-bas, c'est ce que tu feras, car si personne ne leur montre le chemin, Silmarie ne se relèvera pas ».

J'avais été dure.
Posant mes mains sur ses joues pour l'obliger à me regarder dans les yeux parce que j'étais lasse de parler à un mort, j'ajoutais avec une conviction que je ne me connaissais pas.


« Je suis venue te chercher, toi, parce que j'ai besoin de toi. Non pas pour Silmarie dont le sort m'importe peu, mais parce que j'ai besoin de toi, pour Jelenna, pour tout le reste, parce que seule, je ne supporterais pas tout ça. »

Pourquoi j'étais aussi honnête ? Raaah ce mec avait le don de me faire dire des choses qu'il ne fallait pas.


[ Désolée, je te l'ai fait en 30 minutes ça doit pas être terrible. J'ai essayé de rester logique avec ma petite Eléa je ne sais pas si ça va te plaire x) ]
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Re: [FH] A l'aube d'un jour nouveau (pv Feanaro) (fini)
   [FH] A l'aube d'un jour nouveau (pv Feanaro) (fini) EmptyJeu 31 Mar - 14:52

L'ainée des princesses Amazones parlait avec plus de maturité et de sagesse que son jeune âge le laissait entendre….Assez pour qu'il le note dans un coin de son esprit. Elle faisait preuve d'esprit tactique, politique et désormais semblait posséder assez de recule sur elle pour avouer ces propres fautes. Dire que cela ne faisait que quelques mois qu'il l'avait quitté…Il avait à peine eut le temps de tourner le dos qu'il voyait désormais une jeune femme s'épanouir, laissant derrière elle la femme enfant qu'elle était.

Du moins, c'était l'impression qu'elle lui laissait désormais.

Les mots qu'elle prononça néanmoins ne firent qu'enfoncer des portes ouvertes et rouvrir des plaies encore trop vive pour en être discuté aussi posément. Il ne savait toujours pas ce qu'il convenait de faire, il ne savait toujours pas quelle direction donner à cette nation. Son jugement…Son horreur…Ce qu'il avait ressentit et ce qu'il ressentait encore interférait que trop dans sa réflexion. Que devait-il faire ? Sur quelle base partir ? Sur ce qui lui semblait être le plus judicieux ? Sur les aspirations du peuple ? Sur la survie ? Ces points de vues étaient souvent contraire…Sans parler de la foi que cela exigeait parfois.


''Je…N'ais jamais dis que je baissais les bras. C'est juste que Nessa a remit beaucoup de chose en question par sa simple présence…Par l'épreuve qu'elle nous a imposée…Par tout ce qu'elle m'a montré parfois sans le vouloir. Ma volonté est toujours de renvoyer Azael dans ces confins et de l'y sceller.''

Il passa ses mains dans ses cheveux, son visage apparaissant de plus en plus marqué par le doute et la fatigue.

''Je suis au carrefour du destin. Aujourd'hui, je me retrouve avec le lourd fardeau de décider du destin de tout un peuple. Des centaines d'années d'histoire retiennent leurs souffles se demandant silencieusement s'ils basculeront dans l'oubli ou s'ils survivront encore quelques années. Mais j'ai du mal a prendre une décision quand moi-même je suis ébranlé dans mes convictions. ''

Son regard se fit fuyant quand elle cherchait a le capter.

''Je me suis entrainé pendant plus de dix ans pour arriver à ce poste. Je suis l'un des capitaines les plus jeunes de notre histoire. J'ai fais des choses…Pas toujours très honorable pour en arriver là. Parce que je voulais être le gardien lucide de mon peuple et rien ignorer de la noirceur de ce monde. Je voulais me salir et être damné pour qu'ils puissent continuer a rester pur et innocent. Je voulais me sacrifier moi… ''

Il baissa un peu la tête

''Je suis pas idiot. Des morts il y en a toujours…Mais tu l'as vu en venant ici. Ce n'était pas une bataille où des gens se sacrifient pour toucher du doigt la victoire. Pour protéger leurs convictions. Aujourd'hui c'était un massacre. Des gens sont mort et certains même pas des soldats. Ce n'est pas qu'une ou deux vies que j'ai perdu…''

Les mots moururent sur ses lèvres. Il ne voulait pas dire que ses parents faisaient partit du nombre des victimes

'' …Enfin je voulais dire que je n'avais pas besoin de la tuer. Je pouvais la distraire, l'emmener ailleurs, l'enfermer temporairement pour donner le temps aux gens de se cacher. C'était ma tâche et j'ai failli…Mais plus encore j'ai survécu…Et probablement parce que je suis un très mauvais elfe. Quand tu me dis que je devrais honorer leurs mémoires…Cela implique que j'ai les mêmes convictions qu'eux. ''

Il ferma les yeux. C'était un aveu qu'il s'apprêtait a faire

''J'ai…J'ai vu Ayaween trembler dans le monde des esprits. Elle a peur et c'est soumise a Nessa. Une prêtresse…Enfin une ancienne prêtresse. Sais-tu combien c'était choquant de voir cela ? Si une ancienne déesse ne croit si au pouvoir de son héritière…Eprouve le besoin de baisser la tête en rejetant sa fierté elfique… Comment suis-je censé leur faire confiance ? Quand j'étais dans la toile de Nessa, j'ai subis les pires épreuves auxquels je pouvais être confronté. Aucune lumière divine, aucune protection…Je n'ai compté que sur moi pour m'en sortir. Et quand je suis sorti, la prêtresse ne pouvait rien faire de plus. Tu sais ce que cela fait de se dire que peut être tout un peuple se sacrifie pour rien depuis des centaines d'années ?''

Il se mordit la lèvre

''J'ai perdu ma foi…J'ai perdu ce qui faisait le pilier de ma vie. Maintenant…Je ne sais ce qui convient de faire.''

Ce qu'il s'apprêtait a dire…Le perçait le cœur.

''Est-ce que je dois vraiment demander a ce peuple de prendre les armes pour aller sauver une femme dont les pouvoirs ne sont pas…Avérés ? Ce ne sont que des légendes. Mais nous avons été élevés dans cette croyance. Si je leur demande effectivement de prendre les armes, ils le feront. Le fanatisme religieux qui nous caractérisent les enverront a une mort certaine. Combien en reviendront si je décide de lever cette armée ? Ce sont des hommes et des femmes pacifiques sans la moindre formation. Pour beaucoup, l'idée de tuer est si répugnante qu'ils s'évanouiront bien avant de rejoindre le champs de bataille. En perdant notre armée, nous n'avons jamais été aussi proche de perdre notre civilisation. Silmarie ne pourra jamais s'en relever totalement. Nous sommes tous condamner à péricliter dans notre isolationnisme jusqu'à devenir nous même une simple légende.''

Pour la première fois, il s'autorise a la regarder dans les yeux.

''Le choix qui m'incombe aujourd'hui est un dilemme. Le plus terrible a mes yeux. Dois je les envoyer a la mort de notre civilisation sur la base d'un simple mythe…Dois je les sauver malgré eux ?...Dois je faire confiance aux autres nations ? Cydonia cherchera a en profiter pour s'étendre en nous proposant sa protection. Ce sera la même chose si je demande a Storghein de le faire. Quand aux amazones, je suis désolé de te le dire…mais Philéa est trop bonne politicienne pour que je lui fasse confiance. Elle nous solderait a n'importe qui si cela pouvait apporter un bénéfice a son peuple. Pas que je lui en veuille parce que je ferrais certainement pareil. Voilà le travail de Nessa. Elle a rasée Silmarie en une seule après midi. Quoique je fasse, j'ai l'impression que cette cîtée est condamnée et que le seul choix qu'il me reste est de savoir si je le fais en une bataille ou en essayant de grappiller quelques années.''

Il la laissa toucher ses joues…La regardant toujours. Elle parlait maintenant avec plus de foi qu'il n'en n'avait peut être jamais eu. Il fini par hausser les épaules

''J'irais a Tamawa. Mais je doute de ce que je pourrais apporter de plus à cette réunion. J'ignore aussi ce que je pourrais faire pour cette bataille finale…Mais je serais probablement le seul elfe présent…Et si je peux t'aider a quoique ce soit, c'est mon devoir d'être présent. Je ne sais si je serais assez fort pour renverser le cours du destin mais si je dois mourir, autant que ce soit pour toi. Je préfère cela a…une autre cause. ''

Il posa sa main sur la joue de l'amazone en soupirant. Il n'était toujours pas certain de ce qui était juste. Il n'était pas certain de ce qu'il pouvait faire alors que sa crise de foi faisait vaciller son être. Mais si l'essence de son âme était le combat, il ne reculerait pas devant les épreuves…
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   [FH] A l'aube d'un jour nouveau (pv Feanaro) (fini) EmptyVen 1 Avr - 14:48

J'espérais avoir touché le Capitaine.
D'une façon ou d'une autre, peu importait comment, il fallait que j'ai percé sa fichue carapace de solitude et de dépression. Je me demandais comment il avait pu sombrer autant et aussi vite. Certes cela faisait près de six mois que je ne l'avais pas vu mais quand même … je finissais par croire que les hommes n'étaient pas les murailles insondables comme on me les avait décrit, ils avaient aussi un cœur, aussi étonnant que cela puisse paraître et ils n'étaient pas plus loin des choses fragiles que les femmes. Si la situation n'avait pas été aussi critique, sans doutes aurais-je ri de cette réflexion.


« Je suis ravie de te l'entendre dire. Que cette pourriture crève dans la pire des souffrances quant à Nessa, je sais de quoi elle est capable. Lorsque j'ai été victime de son cauchemar, cette salope m'a montré la mort de Jelenna et ma cité à feu et à sang. Crois-moi, je sais quels doutes elle a pu semé dans ton esprit mais rien de ce qu'elle a pu te montrer n'était réel. Nessa semait la terreur par le passé, devenue Cavalier, elle jouit de cette terreur qu'elle inspire. Rien de ce que tu n'as vu là-dedans n'était vrai ! »

J'ignorais ce que cette garce avait pu lui montrer mais je savais de quoi la Cavalière était capable. Du pire et de l'infâme. Telle était sa nature et rien ne pourrait la changer si ce n'était la mort elle-même, une seconde et dernière fois. L'inquiétude perlait clairement dans ma voix, n'osant pas faire quoi que ce soit pour la brimer. Mieux valait qu'elle s'exprime sans quoi, je le savais, elle se muerait bientôt en colère et le Capitaine en pâtirait.
Le visage de l'elfe se mua également, plus marqué par la fatigue et la douleur, comme si au final, j'avais obtenu l'effet totalement inverse de ce que j'avais voulu. Comme si au final, j'avais fait plus de tord qu'autre chose. J'étais tellement dégoutée … pourquoi avais-je appris tout ce qu'il fallait à Muria sauf les relations humaines ? Non, c'était mentir que de rejeter la faute sur mon éducation. J'avais appris beaucoup de choses mais une seule m'avait échappé, par ma faute. Je n'aimais pas les hommes, je les haïssais, je haïssais cette figure paternelle que Philéa m'avait caché. J'avais moi-même décidé que la gente masculine toute entière était mon ennemie et de ce fait, j'avais oublié comment leur parler, comment être aussi à l'aise qu'avec les femmes de la cité amazone.


« Et merde ... »
murmurais-je alors que Feanaro continuait de parler.

Je demeurais en face de lui, le fixant toujours. Il m'énervait à fuir mon regard. S'il savait comme il m'énervait ! D'accord je n'étais pas douée pour parler aux hommes mais si en plus il ne m'aidait pas, quel était l'intérêt d'être venue ici ? D'avoir fait ce chemin pour me heurter à un mur ? Je me forçais à me calmer, sachant pertinemment que je devais attendre le moment qu'il choisirait pour me regarder dans les yeux. Je ne pouvais pas toujours imposer ma volonté.


« Quelle idée débile de vouloir te sacrifier. Je ne comprends pas les hommes bon sang !! Quelle idiotie ! A quoi serviras-tu à ton peuple quand tu seras mort ? »


La colère montait de plus en plus mais pour autant, je me forçais à la faire reculer tandis qu'il continuait encore et encore à tester mes nerfs, à les assaillir. Je forçais le contact avec sa peau bien que l'idée de lui mettre une baffe me démangeait fortement.

A la pensée des soldats disparus, j'éclatais. Il m'énervait trop à vouloir être au centre de toute cette misère, si encore il se décidait à agir !

« Ces soldats se sont sacrifiés pour leur cité, pour leur peuple ! En devenant soldat, ils savaient que ce jour viendrait ! Mort les as tué … et alors ? Qu'aurais-tu pu faire, toi, pauvre homme que tu es contre un Cavalier de sa trempe hein ? »

Non, me calmer. Surtout ne pas m'énerver.

« Excuse-moi, continue, je suis désolée de m'être énervée, je comprends ce que tu ressens. Mort est cruelle, elle prend la vie sans même se poser de question, par jeu, par cruauté, je ne sais pourquoi en réalité mais elle ne laisse personne indemne »

Sa réflexion me fit sourire, cette fois, je rompais le contact. Il m'avait énervée. Je l'avais écouté en silence à partir de là. Je l'avais entendu me dire qu'il était le pire des elfes, qu'il ne croyait plus en la Prêtresse qui protégeait son peuple .. si Mort avait semé le trouble dans son esprit, j'allais le faire sortir de là à coup de sabot. Si c'était la seule façon à ma disposition, tant pis. Je n'étais pas douée de toute façon pour les relations humaines alors autant laisser aller ma colère une bonne fois pour toute et j'aviserais ensuite.
Ne plus penser, juste le temps de le faire sortir de sa torpeur.


« Le plus mauvais des elfes ? Parce que tu as failli à une mission débile que de toute façon tu n'aurais pas pu accomplir ? Que crois-tu ? Que Mort se serait laissée berner pour permettre aux gens de partir ? C'est un Cavalier bon sang, elle n'a pas hésité à voler ma sœur sous mes yeux ou encore, à tuer de sang froid Aub'Hiwaan, crois-tu vraiment qu'elle prenne gare d'un Capitaine ? Tu devrais prier Silmaria plutôt d'avoir eu la bonté de te laisser en vie ! Je devrais sans doutes en faire de même... »

La colère, encore et toujours, je me relevais brusquement pour lui faire face et continuais, sans le laisser m'interrompre :

« Je t'ai dit que Nessa utilisait les gens que tu aimes le plus, en qui tu crois pour te torturer avec, c'est son pouvoir ! Crois-tu vraiment qu'elle aurait pu manipuler une ancienne Prêtresse ? Et quand bien même, qu'aurait pu faire une morte pour t'aider ? Tu n'y as même pas pensé je suppose … Ayaween est morte bon sang ! Les morts ne sauvent pas les vivants ! Je te l'ai dit, du cauchemar de Mort, personne ne peut sortir indemne … et alors, serais-tu assez pleutre pour ne pas te relever ? Toutes ces épreuves, n'étaient-elles pas écrites justement pour te remettre sur le droit chemin ? »

Le ton monta d'un cran.
Je me mettais à faire à présent les cent pas.


« Je ne croyais en rien et même si Diane et Esra sont apparues à ma sœur, je ne crois en rien mais je sais une chose, c'est que les dieux existent, qu'ils nous manipulent à leur gré … te laisseras-tu être manipulé ? Ne crois-tu pas que c'était ce que Nessa voulait ? Tu as perdu ta foi … fais-moi rire ! N'as-tu même pas pensé que c'était peut-être le but de Nessa ? »

Raaaah plus je m'énervais moins mes pensées n'étaient cohérentes mais au moins, la colère sortait et cela aidait. Je n'étais pas sure que cela l'aidait lui mais je crois que je m'en foutais.

« Tu as le choix aujourd'hui, tu as le choix de sauver ton peuple, non pas de les laisser mourir ! »

Je devais me calmer, maintenant.
Je cessais de marcher pour poser mes pensées. Lorsque ce fut fait, je revenais vers lui, les yeux tristes.


« Sache que mes relations avec ma mère sont tendues, mais sache également que je t'interdis de l'insulter. Peu m'importe ce que tu penses d'elle, tu n'es que mon fiancé, elle est ma mère, n'oublie jamais cela. Si tu n'es pas capable de faire confiance à ma mère, alors je n'ai rien à faire ici. Tu dis vouloir m'aider en dénigrant ma propre mère ? Ma propre cité. Je ne veux pas de ton aide dans ce cas, sans doutes ai-je eu tord de venir ici. Je savais ce que je trouverais, Philéa le savait également mais pourtant, elle te propose sa protection, sais-tu seulement pourquoi ? »

Peu m'importait qu'il me réponde, je crois que j'étais profondément blessée d'entendre qu'il ne faisait pas confiance à celle qui m'avait donné la vie. J'avais du mal avec Philéa et pourtant, je savais que je l'aimais énormément et c'était sans doutes cela qui n'aidait pas à nos relations.

« A Ptot Tàh, je serais morte sans la Grande Prêtresse, bravant la Maladie, elle m'a donné sa bague pour me protéger. C'est grâce à elle que je suis en vie devant toi. Que voudrais-tu que Philéa récupères ici … Tu ne crois pas en ta propre Prêtresse, grand bien t'en fasse, mais si tu refuses de croire en la personne qui te tend la main, alors comment pourrais-je être sure que tu as confiance en moi ? »

C'était étrange, en disant cela, je sentais les larmes monter. En disant cela, bien que je me trouve à au moins un mètre de lui, je le fixais droit dans les yeux.
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   [FH] A l'aube d'un jour nouveau (pv Feanaro) (fini) EmptyLun 4 Avr - 11:48

''pourquoi…POURQUOI ??? POURQUOI TU TE SENS TOUJOURS AUSSI OBLIGEE DE DEFORMER MES PAROLES ET TOUT ME JETER A LA FIGURE COMME SI TOUT ETAIT TOUJOURS DE MA FAUTE ?!? SI TU VEUX ME TRAITER D'IDIOT FAIT LE PLUS SIMPLEMENT ! SI JE T'AGACE A CE POINT TUE MOI ET N'EN PARLONS PLUS !''

Les mots avaient jaillit de sa bouche alors qu'il c'était levé brusquement. La colère qui couvait sous les braises de son calme apparent avait repris de plus belle, excitant les esprits alentours. Le lion tapit en lui en rugit, laissant libre court a sa fureur quand il frappa un morceau de bureau qui brisa une autre fenêtre. L'ancien capitaine fit les cents pas essayant vainement de se calmer. Pourquoi c'était toujours aussi compliqué ? Pourquoi devait-on le pousser à bout à chaque fois ? Etait ce un jeu pour elle ?

''JAMAIS J'AI CRACHE SUR TA MERE ! JAMAIS J'AI CRACHE SUR TA CITE OU MEME SUR LE NOM DES AMAZONES. C'EST SI DIFFICILE A COMPRENDRE QUE SI JE FAISAIS PARTIS DE TON PEUPLE JE SERAIS FIER D'AVOIR UNE TELLE DIRIGEANTE ??? TU VOULAIS ME LE FAIRE ADMETTRE ??? SI J'ETAIS L'ENNEMI DE TA MERE, JE ME FERRAIS DES CHEVEUX BLANCS EN CE MOMENT MEME…Alors qu'est ce qui me dérange…Hein ?''

Il passa ses mains dans ses cheveux

''C'est vrai…Comment pourrais tu comprendre bien que tes propres mots ne t'ont apparemment pas sauté aux yeux. Je suis que ton fiancé…Jamais elle défendra mon peuple comme elle défendra le tiens. Comment tu pourrais ne serait ce que comprendre ? As-tu imaginé un jour dépendre autant de quelqu'un d'autre ? Si demain Muria n'avait plus d'armée et se retrouvait a devoir dépendre de Storghein…N'aurais tu pas peur que tout ce qui fait la fierté de ton peuple ne disparaisse sous cette influence ? Comment te sentirais tu a voir leur soldat assurer tout les jours la protection de tes rues, de tes forêts…Et que ce passerait il le jour où tout cela changera ? Si Muria renait mais que Storghein ne veut pas retirer sa protection ? Si les dirigeants changent…Si des facteurs extérieurs font que…Ce sont que des Si je te l'accorde…Mais que restera-t-il des elfes si nous acceptons ? Comprend bien que je ne crache sur personne mais que j'ai peur que cette main tendue ne se retourne un jour contre nous ? Silmarie n'est plus qu'une vaste blague…Plus personne ne verra en nous un égal. Rien d'autre qu'un murmure…''

Il claqua des doigts

''Pourrait la faire disparaitre. Mais ca apparemment tu ne pourrais pas le comprendre. C'est comme pouvoir comprendre la fierté d'un homme. Tu me demande a quoi cela pouvait servir que je meure pour cette cité ??? ''

Il éclata d'un jappement bref

''Tu n'as pas vu l'âme de cette ville Eléa ? Tu n'as pas vu que ce ne sont que des artisans ou des paysans ? Des érudits et des poètes ? Ce n'est pas une nation de guerrier. C'est en cela que je suis bon a sacrifier…Je suis l'un des rares dont la haine et la fierté coule assez dans les veines pour faire de moi un belliciste qui pense qu'au combat…Je ne suis pas l'un d'entre eux…je ne suis pas un de ceux qu'on peut mettre derrière un bureau. Quand ils ne pensent qu'a se terrer derrière leurs murs, je ne rêve que de parcourir le monde. Quand ils ne pensent qu'a prier pour obtenir quelque chose moi je vais le chercher et ne regarde les dieux comme une vaste plaisanterie. Je suis pas comme eux…''

Il prit l'une des rares chaises encore valide, laissant l'animal déchainer toute sa fureur

''MAIS MEME CETTE ILLUSION M'A ETE RETIRE !!! C'EST SI DIFFICILE DE COMPRENDRE QUE MA FIERTE EST BLESSE JUSQU'AU FONDEMENT DE MON AME ???…QU'EST-CE QUI ME RESTE ??? MON RANG N'EST RIEN…MES CAPACITES FONT RIRE…MON COURAGE VACILLE SOUS L'ADVERSITE…JE SAIS MEME PAS QUOI FAIRE…QUI ME DIT QUE JE NE SUIS PAS ENTRAIN DE COMMETTRE UNE TERRIBLE ERREUR ??? DIT MOI OU EST-CE QUE JE ME SUIS TROMPE ELEA ???? EST-CE QUE C'ETAIT UNE ERREUR DE PENSER QUE JE POUVAIS LES SAUVER ??? ETAIT CE UNE ERREUR DE PENSER QUE JE POUVAIS PROTEGER UN PEUPLE DE PACIFISTE AVEC MA SEULE FORCE ET MES SOLDATS ??? ETAITCE UNE ERREUR DE PENSER QU'IL FALLAIT PROTEGER TOUT CE QUI FAIT NOTRE FIERTE POUR NE PAS LA VOIR DISPARAITRE ??? EST-CE QUE J'AI RAISON DE CRAINDRE PLUS L'OUBLIE DE MON PEUPLE QUE SA DISPARITION ???''

Il tourna sur lui-même, ravalant les larmes qu'il contenait a grand peine. Faisant de grand geste pour tenter de les masquer, perdant les mots qui s'écoulaient si facilement une seconde plus tôt.

''Même venger mes morts m'est interdit…Je dois compter sur toi pour le faire. Tu sais combien c'est douloureux d'être si impuissant ? De vivre dans la peur de n'être plus qu'un boulet qu'on traine dans ce monde alors qu'on a fait tout ce qu'on pouvait ? Je n'ai plus que des doutes…Plus aucune certitude…Et pourtant j'ai encore tant de chose à perdre ici. Elle a laissée juste assez d'espoir pour m'y enchainer…Et tu me dis que pour sauver mon peuple je dois armer les rares survivants ? Pour qu'ils aillent se faire massacrer ? Qu'est ce que je peux faire ? Qu'est ce que je dois vraiment faire ?''

Il s'assit, prenant sa tête entre ses mains, laissant couler les larmes silencieusement.

''Oh et puis a quoi bon. Ils se feront massacrer d'une manière ou d'une autre. Tu veux que Muria les protège ? Pourquoi pas…Je n'ai rien de mieux à proposer. ''

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« Sache que je ne tue pas les hommes déjà blessés, ça n'a aucun intérêt. Il est facile de me faire passer pour la pires des garces sans te poser de questions. » répondis-je froidement.

Il était en colère, je le savais parfaitement, et sans doutes allais-je remettre de l'huile sur le feu mais je n'y pouvais rien. Le voir dans un tel état me tuait à petit feu. J'aurais préféré l'achever moi-même que de le voir se morfondre ainsi comme un enfant qui a perdu son jouet. Il n'était pas le seul à souffrir bordel ! Il n'était pas le seul à avoir vu des gens mourir, à avoir fait des sacrifices. Se croyait-il donc unique à ce point ? Je tentais de me calmer mais plus il criait plus cela m'énervait. C'était un cercle vicieux, à croire qu'il me cherchait … dire que je n'avais fait au fond que vouloir l'aider. Certes j'avais conscience que ma manière n'était pas la bonne mais quand même …

Le passage sur ma mère me rassura. Je savais qu'au fond, il n'avait pas voulu l'insulter, je le savais mais la colère m'avait aveuglée. En réalité, je crois surtout que je cherchais le moyen de le faire sortir de ses gonds, de le faire réagir, de me prouver qu'il était encore en vie, que son coeur battait toujours malgré les apparences. Philéa était une bonne dirigeante. Rusée, habile, elle maniait les hommes comme les femmes pour protéger la cité chère à son coeur. Je partageais également l'avis du Capitaine sur le fait d'être son ennemi. Je faisais partie de celle qui la connaissaient le mieux et pourtant, je la craignais tout autant que je l'aimais et la détestais tout à la fois. Mais quoi qu'il en soit, son discours calma cet partie là de mon esprit. Le jeune Capitaine elfique n'avait pas voulu porter atteinte à ma mère, cela me donna envie de rester.
Une voix dans mon esprit me hurlait « laisse tomber, il n'en vaut plus la peine » et pourtant, je me forçais à rester parce qu'il venait de dire, outre le fait qu'il me gueulait litéralement dessus, qu'il tenait à Muria. C'était important à mes yeux moi qui n'avait plus grand chose à quoi me raccrocher. En réalité, j'avais peur qu'il sombre, lui, la seule personne à ne pas m'avoir encore menti et trahi dans ce monde pourri jusqu'à l'os. S'il tombait, je le suivrais, c'était évident. La dépendance m'exaspérait tout comme ce foutu sentiment qui m'obligeait à rester. Parce que comme une abrutie, je crois bien que je l'aimais. C'était peut-être aussi pour cela que je m'énervais si facilement devant son état, que je détournais peut-être ses propos, que j'étais si maladroite. Et je me détestais d'avoir ce sentiment et ces réactions, je le détestais d'avoir fait naitre ça en moi.

Je laissais le jeune Capitaine épancher sur moi sa soif de colère. J'enregistrais ce qu'il me disait, me forçant à ne pas réagir au quart de tour. Lorsqu'il eut fini sa litanie sur le peuple elfe, je me lançais, lui coupant la parole sans plus de protocole.


« Tu n'es que mon fiancé ? Je suis curieuse de savoir les mots que tu mets derrière cela. Que dois-je comprendre, que ton sang aurait plus de valeur si tu me sautais ? »

Je le fusillais du regard et poursuivais, d'un ton aussi tout aussi calme même si au fond, je ne faisais que déverser ma haine moi aussi. J'étais tellement triste de voir ce qu'il pensait de ma mère, de nous. Croyait-il que seul le jeu politique avait eut sa part dans cette proposition d'alliance ? Il n'avait rien compris du tout dans ce cas.

« Toi qui connais si bien ton peuple, ne te méprends pas sur le mien. Muria fut créée dans les larmes et le sang, jamais elle ne subira l'affront d'être subordonnée à une autre cité. Jamais. Nous serons toutes mortes avant que cela n'arrive, si nous avons passé une alliance avec Storghein, c'est uniquement au nom de l'amitié entre ma mère et Dame Kriisten, uniquement parce que les autres cités, faites d'hommes hypocrites et dominateurs ont refusé notre demande. Ne penses pas connaître ma mère, ne crois pas deviner ses intentions. Elles ne sont certes pas dénuées d'intérêts mais crois-tu que Philéa m'aurait envoyé ici alors qu'elle savait que ton armée n'était plus ? Elle m'a envoyé ici non pas pour établir un protectorat mais pour t'offrir la possibilité de défendre les intérêts de ton misérable peuple à cette réunion pour éviter que les cités ne se déchirent pour obtenir Silmarie sans mal. Elle ne m'a envoyé ici que parce que nous, les femmes de Muria, avons une parole. Sache que Philéa n'a qu'une parole, même si elle n'en retire pas d'avantage, elle la respectera. Ca, c'est connaître ma mère. Honnêtement, peu m'importe le sort de ta cité tant que je retrouve ma sœur. Peu m'importe qu'ils meurent si cela me permets de tuer Mort. Mais Philéa n'a pas agi ainsi, elle a simplement pensé à ta vengeance, parce qu'elle même est impuissante face aux évènements. Que crois-tu qu'une femme enceinte puisse faire hein ? Ma mère m'envoie ici pour honorer notre parole mais vous, pauvres hommes que vous êtes, ne connaissez pas ce terme, aussi, je te pardonne de penser que nous cherchons un quelconque intérêt à ta cité déjà morte »

J'avais parlé étrangement sans haine, sans me poser plus de questions que cela. En réalité, je venais de laisser parler ma colère mais avec un calme étonnant. L'âme de cette ville était pourrie par le désespoir là était le problème justement.

Je regardais la chaise voler sans ciller. Je n'étais pas de celle qui ont peur de tout mais en revanche, je craignais de devenir aussi violente que lui. En d'autres temps, j'aurais laissé ma colère parler et le jeune homme s'en serait trouver à moitié mort à l'heure qu'il était. Qu'il s'estime heureux ! Je l'écoutais s'énerver encore et encore et là, il me fit sortir de mes gonds. J'avais beau avoir fait un travail pour me calmer pendant qu'il parlait, il avait réussi à enfoncer la porte laissée ouverte … Mon pied tapa sur le sol en même temps qu'une secousse se fit sentir en dessous de nous.

« Mais bordel, t'es complètement con ou quoi ? Tu crois que j'ai fait tout ce chemin pour m'entendre dire que tu déprimes, que tu es perdu ? Te crois tu seul sur terre ? Mais tu n'es pas seul à souffrir ! Que crois-tu ? Que tu as l'apanage de la souffrance ? Penses-tu seulement à ma sœur ? Penses-tu seulement à Lika morte sous mes yeux pour me protéger de Maladie ? A moi qui ai affronter Guerre, Bête et Maladie au nom de ta soit disant Kabbhale ? Penses-tu simplement à ma mère qui a vu son enfant enlevée par un démon voulant se repaitre de ton sang ? Penses-tu à ta Prêtresse sacrifiée pour sauver un peuple qui n'a que faire d'elle ? »

Je déversais ma colère.
Il fallait que j'arrête.
Plus je parlais, plus le sol de la pièce tremblait violemment, faisant vaciller les meubles.


« Ton sang, ton rang, peu importe ! Qu'ils soient soldats, femmes au foyer ou érudits, crois-tu que leur sang vaut plus que celui des amazones qui tomberont au combat au nom de la liberté ? Ton peuple vaut-il plus que le mien Feanaro ? Est-ce-que je vaut plus que toi ? »

Les larmes se mirent à couler sans que je n'y prenne gare. Je m'en foutais. Il n'avait que ce qu'il méritait.

« Je suis là pour empêcher qu'on oublie ton peuple ! Bon sang, ne comprends-tu pas que si tu refuses d'aller défendre leurs intérêts, que si vous refusez de combattre pour vos vies, vous disparaitrez de vous même, entre la honte et la guerre que les autres cités déclencheront pour vous dominer. Leur offriras-tu l'asservissement plutôt que la vie au détriment de quelques pertes ? Muria perd des soldats chaque jour au nom d'une guerre qui nous concerne tous, est-ce pour autant que nous nous arrêtons ? Même les plus jeunes sont enrôlés et ce, parce que soit nous sommes vainqueurs à la fin, soit nous sommes tous morts. »

Je tentais de retrouver mon calme mais c'était trop tard. Il était déjà trop tard.

« Muria ne t'offre aucune protection, c'est là que tu n'as rien compris. Muria t'offre la possibilité de faire valoir tes droits, de faire valoir ton peuple encore debout, si tu n'y vas pas, c'est que tu n'as rien compris. Si tu n'y va pas, ils se feront massacrer oui, mais pas par les Erathiens si tant est qu'on les combatte ».

Je le fusillais à nouveau du regard. Le sol tremblait toujours avec violence. M'approchant de lui, je lui faisais face de toute ma hauteur.

« Je ne te laisserais pas détruire Silmarie sans rien faire parce que tu te sens perdu. Je comprends que tu le sois, je le suis moi-même. J'ai perdu tout ce qui faisait de moi la princesse de Muria. Jelenna, les mensonges de ma mère, mon père, tout. Mais je suis venue te chercher toi, parce que tu as toujours su m'épauler. Je suis venue te chercher parce que je savais que tu ferais le bon choix pour toi, pour nous et pour eux qui sont tout aussi perdu que toi. »

Le sol cessa de trembler aussitôt.

« Je ne la laisserais pas devenir un murmure. Je lui redonnerais l'espoir même si je n'en ai plus. Je ne te laisserais pas sombrer sans rien faire. Je suis ta femme que puis-je d'autre ? »


Dégainant ma rapière violemment, je le mettais en garde.

« Bats-toi »

[ Désolée, je n'ai pas le temps de relire si ça se trouve j'ai marqué des trucs peu logiques. Enfin y'a l'idée quoi ! x) Je dois aller manger xD ]
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Re: [FH] A l'aube d'un jour nouveau (pv Feanaro) (fini)
   [FH] A l'aube d'un jour nouveau (pv Feanaro) (fini) EmptyJeu 7 Avr - 14:20

La colère du capitaine désenfla aussi rapidement qu’elle avait grandit dans son cœur…Pour être remplacé par de l’incompréhension caractérisé. Le discours de la jeune amazone…Il ne le comprenait pas…Pas un traitre mot…Il n’arrivait même pas a comprendre par quel étrange cheminement elle en était arrivé a comprendre que son sang vaudrait plus s’il la…Sautait…Elle aurait pu annoncer que son égo irait mieux s’il réussissait a ouvrir une boîte de conserve qu’il aurait comprit le sarcasme et la logique…Sauf qu’il n’en voyait aucun dans le fait de ce faire une princesse…Qui accessoirement commencer a faire trembler la terre quand elle s’énervait. Encore que lui aussi faisait trembler la terre quand il le voulait…Enfin un lit…C’était déjà pas mal non ?

Néanmoins la suite du discours fini de lui donner une migraine dans un savant mélange de distorsion et de digression sur le comparatif du peuple amazone et elfe. Essayer d’imaginer la raison pour laquelle les amazones se retrouvaient soudainement dans la conversation le dépassait. Un peu comme le fait qu’elle lui impute le fait d’avoir sous entendu que les elfes étaient meilleurs que les amazones…Choses assez drôle vu qu’il considérait de plus en plus Silmarie comme le degré zéro de pas mal de chose…

…Encore que le goût vestimentaire des cydonniens avec leurs petites jupettes étaient difficilement détrônable dans son esprit…

…C’était assez rude de suivre la conversation. Il se massa les tempes des deux mains.


‘‘Si tu pouvais arrêter de ramener tout aux amazones …TU AURAIS PTET PU COMPRENDRE CINQ MINUTES QUE J’EN EST RIEN A CARER DE QUI C’EST QUI VAUT LE PLUS OU LE MOINS…TA DU MAL A PERCUTER QUE POUR MOI SILMARIE N’EST RIEN QU’UN RAMASSIS DE CADAVRE AMBULANT ?!?’’

Il se frotta les yeux en grinçant des dents. Reprendre du poil de la bête…Ca c’était fait. Mais cela ne changeait rien à ses problèmes ni a ce qu’il devait faire. .

‘‘Ceux qui sont mort…Et ceux qui vont bientôt l’être…Ce que j’essaye de te faire comprendre avant que tu parte dans tes délires Eléa…C’est que j’ai jamais dis que j’abandonnais la lute. J’ai jamais dis que je n’irais jamais a cette Réunion et que les craintes de Philéa était totalement infondés. Les dirigeants sont invités ? Où est ce que tu as entendu que je n’irais pas ? Quand est ce que j’ai dis le contraire ???…Pour faire quoi, je ne sais pas. J’ai rien a offrir a part cette piteuse bande d’idiot qui ne sont pas encore mort. Quand a défendre des droits…Y a rien a défendre. J’y ferais certainement qu’acte de présence comme si rien ne c’était jamais passé ici.’’

Il secoua les mains.

‘‘Et ne ramène pas les amazones dans la conversation ! Je dis pas que le sang elfe et si précieux qu’il mérite pas d’être versé ou quoi que ce soit…Je dis simplement qu’a part de servir de marche pied aux troupes erathiennes qui hurleront de rire en voyant que mon…armée…Est composé de gens qui vont se pisser dessus voir s’enfuir en courant quand ils verront l’ennemi…Hé bien entre les désertions, les gens qui vont mourir et les autres…Je pense que la seule chance qu’un elfe fasse couler le sang, c’est en ce coupant sur sa propre épée. Ce sont des naz Eléa…Mais si les dirigeants Azthiens pensent que tout ceux qui sont capable de porter les armes doivent crever là bas. Alors soit !’’

Il ouvrit les bras.

‘‘J’en est plus rien a carer ! Qu’ils crevent ! J’irais les amener là bas…Ca me ferra une pause entre deux massacres d’Erathiens. Je rigolerais un bon coup. L’avenir des elfes sera assuré après une telle chute démographique…Mais ca me concernera plus. Je pense que Silmarie est désormais morte et enterrée. Alors autant crever en beauté ’’

Il haussa les épaules. Déterminer a tuer…Feanaro l’était toujours…Déterminer a renvoyer Azael dans les limbes…Il le ferrait même si cela lui coutait la vie. Penser qu’il survivrait ou qu’il existerait encore une nation elfique après la bataille finale ? Ca…Ce n’était même plus la peine qu’il y attache de l’importance. Ne plus avoir d’espoir…Quelque part c’était qu’il acceptait sa fin. Et toujours quelque part…Il se sentait étrangement libre…Etrangement bien.

‘‘Je ne sombre pas Eléa. Je ferrais ce qui doit être fait…Ce qu’on attend de moi…Ce que je désire faire…Mais ce n’est plus une question d’espoir maintenant. C’est une question de devoir. Tout ceux que je pourrais emporter dans la tombe, je les massacrerais. Tant pi si les cavaliers me seront interdit, j’en tuerais d’autres et je les tuerais en masse. Assez pour qu’ils aient plus peur de ma lame que de leur dieu impie.’’

Il donna une pichenette a la rapière dans un demi sourire et un tintement métallique.

‘‘ Joli jouet...Tu pense qu’ils font les même pour homme ? C’est que j’ai toujours pas remplacé la mienne…Tu crois que j’aurais besoin d’une armure ? Je sais pas si ca vaut le coup que j’essaye de m’en dégotter une. Ceci dit, je pense que ce qu’il reste du trésor, je devrais l’employer a me trouver des mercenaires. ’’

Il eu un sourire mauvais.

‘‘Si t’a de l’énergie a gaspiller en combat stérile...Je préfèrerais que tu la garde pour la réinvestir dans l’enrichissement de tes discours…Genre éviter les grandes tirades féministes mettant a profit ta grande fierté pour Muria…Toute légitime admettons le, je le reconnais…Mais si fatiguant pour qui n’est pas amazone…Et accessoirement blessant pour des gens qui n’ont plus aucune fierté dans le fait d’être un elfe…’’

Il dodelina de la tête.

‘‘Encore que pour la décoration d’intérieur je suis sûr qu’ils resteront imbattables. Ca et la cuisine végétarienne…Ah si seulement on pouvait faire crever un Dieu en lui collant un mal de ventre de tout les diables.’’

Il ricana de son propre sacarsme. Mais cela faisait du bien. Après sa phase de désorientation, le voilà qui devenait blasé de sa propre cité. Effectivement, l’espoir n’était plus vraiment là tout comme la fierté…Mais au moins il avait retrouvé du poil de la bête !
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Re: [FH] A l'aube d'un jour nouveau (pv Feanaro) (fini)
   [FH] A l'aube d'un jour nouveau (pv Feanaro) (fini) EmptyVen 8 Avr - 9:29

Il me sembla que mes pupilles, tels ceux des félins, venaient de se rétracter. Au fur et à mesure que ce dernier parlait, j'avais une furieuse envie de lui mettre des claques pour ne pas dire de le tuer … pire que tout en réalité, plus il ouvrait la bouche plus je comprenais que je détestais ce mariage à venir. J'avais pensé l'aimer, j'avais détesté l'idée d'être amoureuse d'un homme moi qui les haïssaient mais plus que tout aujourd'hui, je détestais l'idée d'être tombée amoureuse de ce pleutre, de ce Capitaine de pacotille qui tremblait parce qu'un Cavalier avait déstabilisé sa cité. Alors s'il suffisait de ça pour le déstabiliser à son tour … je n'avais même pas envie de savoir comment il agirait le jour où j'aurais besoin de lui !
Un Capitaine qui détestait son peuple au point de l'insulter, au point de dire qu'il n'en avait rien à faire de lui, qu'il était près à le sacrifier et qu'il n'était composé que d'un ramassis d'idiots et de trouillards, et ce, à la personne représentant l'ensemble des personnes qui lui offraient leur protection pour qu'il puisse se rendre sans risque à la réunion des dirigeants pour défendre son peuple. Pire, un homme qui crachait sur sa Prêtresse sous prétexte qu'il avait perdu sa foi. C'était intolérable ! Pire que tout, c'était les propos d'un lâche.

J'écoutais le Capitaine insulter sans vergogne son peuple, ne comprenant pas pourquoi je restais aussi stoïque, peut-être qu'au fond, je m'y attendais ! Mais le pire pour moi était sans doutes de l'entendre insulter son peuple, pour moi qui était amazone, pour moi qui plaçait la cité et sa population au centre de tout, je ne comprenais pas comment son représentant officiel était capable de … de les insulter ! De les trahir presque !
Ma colère pour autant resta au fond de mon estomac, tentant de ne surtout pas exploser comme me le soufflait une petite voix dans mon esprit. Je ne devais pas, je devais me calmer. Même s'il était totalement …. même si j'avais envie de lui en coller une, de le décapiter sur place pour ce qu'il disait des siens. Moi qui croyait que les elfes étaient le peuple le plus calme, le plus tolérant et le plus sage d'Azthia, sans doutes avais-je mal du lire mes livres d'histoire enfant !

Ce qui fit exploser ma colère fut sa réaction.
Depuis le départ, j'avais tenté de lui faire comprendre tant de choses. D'une part, je voulais qu'il comprenne qu'il était le Capitaine d'une grande civilisation, qu'il se devait de défendre les intérêts de son peuple non pas parce que je le lui demandais mais uniquement parce qu'il était convaincu de ce qu'il faisait. Uniquement parce qu'il devait avoir la foi, non pas en Nalween ou en qui que ce soit d'autres, mais en lui. Je ne voulais pas d'un déprimé qui serait près à vendre son peuple comme de la chair fraiche sous prétexte que l'armée est morte et qu'il ne reste que des civils ! S'il était près à vendre son peuple pour le lancer dans une bataille sans plus de réflexion, sans se demander qui pouvait combattre ou non, qui pouvait tenir une arme ou non, cela signifiait que son état d'esprit n'était pas près à défendre les siens à cette réunion. Il n'était pas près à afficher une assurance telle que les autres n'auraient pas envie d'envahir Silmarie. Il était simplement près à dire « je suis présent certes, mais je vous offre mon peuple sur un plateau d'argent parce qu'ils sont trop faibles pour faire autre chose ». Non, Philéa avait tord, Feanaro ne défendrait pas son peuple pour ses intérêts mais dans sa logique à savoir, qu'ils étaient pleutres et perdus quoi qu'il arrive. Je ne le laisserais pas faire. D'autre part, j'avais tenté de lui expliquer que je comprenais sa douleur, ses doutes et tout le reste, j'étais passée par le labyrinthe de Mort, je savais parfaitement quelles séquelles il pouvait laisser mais pour autant, je voulais l'aider, le sauver. Comment pouvais-je avoir confiance en lui s'il était aussi déprimé ?
Un capitaine sans arme, sans foi, sans rien à quoi se rattacher, j'avais compris tout ce qu'il m'avait dit, mais je n'étais pas ici en tant que femme, en tant que sa future femme, mais en tant que princesse, potentielle ennemie et si j'en avais été réellement une, je n'aurais eu aucun scrupule à envoyer mon armée prendre la cité … alors à la réunion … En tant que représentante de Muria, je ne pouvais accepter son état d'esprit comme le reste, en tant que femme, je ne pouvais que compatir et tenter de l'aider.

Malheureusement … ses deux dernières tirades ne me plurent pas.
Un jouet ? Le même pour les hommes ? Tirades féministes ? Non mais il se prenait pour qui ce connard ? Il n'avait pas l'impression de parler à une princesse amazone ? Ne connaissait-il donc rien de l'histoire pour savoir que Muria venait à peine d'être reconnue par les autres cités ? Savait-il donc si bien que ça ce que je pouvais penser ou non ?

D'un geste vif, je le saisissais par le col et, sans attendre, lui enfonçais ma rapière dans le ventre. L'instant suivant, je la retirais, laissant le sang gicler sans y prendre gare. Je me délectais de sa mort, de son sang qui peignait le sol d'une couleur pourpre. Je le détestais. Qu'il crève si tel était son désir.

Je venais de rêver. Heureusement que tout ceci n'avait été qu'un rêve et que le Capitaine était toujours devant moi, bien vivant. Il me fallait décider d'agir. Dans un coin de ma tête, je repoussais l'idée de le tuer pour s'être moqué de moi et m'avoir manqué de respect. Ma rapière était un cadeau de Jelenna, de cette petite fille que, parce qu'il était trop trouillard pour venir avec nous, il avait laissé enlever alors qu'il se la ferme ou je … NON !
Je me forçais au calme. Il me fallait agir au mieux. Il fallait que je parle, que j'agisse, non pas en mon nom et pour mes propres intérêts comme lui-même se bornait à le faire depuis le début de nos retrouvailles, mais pour son peuple qui devait se languir de sa Prêtresse que lui ne comptait même pas chercher. Il était temps de faire preuve de sagesse puisque lui en était incapable.

Je me forçais à réfléchir non pas pour moi, mais pour eux. Maitrisant tant bien que mal ma colère, je la repoussais aux confins de mon esprit. Lorsque ce fut fait, je tentais d'analyser au mieux la situation. Il dut me falloir près de dix minutes de silence pour cela entre le fait de me calmer totalement et le fait de réfléchir à la meilleure chose à faire. Lorsque ce fut fait, j'avais trouvé ce que je devais dire et ce que je devais faire. Ca n'allait pas lui plaire. J'en avais rien à foutre.
Prenant la lame de ma rapière dans la main un instant, je décidais de la ranger. Une fois qu'elle fut bien rangée et que je fus sure de ce que j'avais à faire, je commençais. Mon ton fut froid comme la glace lorsque j'ouvris la bouche.


« Il me semble que vous prenez un peu trop vos aises en ma présence Capitaine, ce jouet comme vous dites, prouve mon appartenance à la cité amazone dont vous semblez si fière. Tâchez de ne pas oublier à qui vous parlez. Peu m'importe votre assentiment et vos reproches, je suis une amazone fière de son peuple et de sa cité, prête à donner chaque goutte de mon sang pour sauver les miennes. Si vous n'êtes plus capable d'un tel sacrifice, sans doutes ne méritez-vous plus le titre de Capitaine »

Je le toisais à présent, consciente que ceci était ma dernière chance, que ceci était le dernier acte que je pouvais faire autant pour le sauver lui que pour sauver son peuple à l'agonie.

« Chaque elfe au dehors est prêt à donner sa vie pour sauver sa Prêtresse, chose que vous semblez avoir oublié. Comment Muria pourrait avoir confiance en vous Capitaine alors que vous maudissez votre peuple et votre sang ? Comment moi, votre promise, pourrais-je me reposer sur vous alors que vous faites preuve d'aussi peu de compassion et de combativité. »

Je marquais une pause.

« Je suis venue en ces lieux pour chercher un Capitaine, pour offrir la protection de ma cité à cet homme pour qu'il puisse se rendre à cette réunion défendre les intérêts de son peuple et affirmer sa force malgré les terribles évènements récents »

A nouveau une pause.

« Mais il y a bien longtemps que ce Capitaine a déserté visiblement, incapable qu'il est de défendre son peuple tout perdu qu'il semble être dans ses pensées et dans ses troubles personnels. S'il est prêt à tenir un tel discours, c'est donc qu'il n'a plus rien à voir avec l'homme que j'ai connu. S'il est prêt à sacrifier les siens sans réfléchir en pensant qu'ils ne valent pas mieux que ses soldats, qu'ils sont plus faibles qu'une armée, c'est qu'il n'est plus apte à diriger. S'il est prêt à sacrifier sa Grande Prêtresse sous prétexte qu'il ne croit plus en rien, dans ce cas, c'est qu'il n'est pas prêt à défendre sa cité »


C'était aussi dur de le penser que de le dire. Mais les mots coulaient seuls et pour une fois, ce n'était pas sous le coup de la colère. Mon esprit était sain et non vicié et ma voix, claire malgré le côté tranchant.

« Et puis, que pourrais faire un Capitaine sans épée et sans armure ? Rien que ça me prouve que vous n'avez plus rien à voir avec ce que vous étiez jadis »


Le ton avait été glacial mais je m'en foutais. Il fallait absolument que ça agisse.

« Je vous annonce que je vous démets officiellement de vos fonctions Capitaine et que Muria prend désormais le contrôle de la cité des elfes et ce, jusqu'au retour de Dame Nalween. Si vous souhaitez crever, vous le ferez seul, et vous n'entrainerez personne dans votre chute. Au nom de Muria, je prends désormais la tête de la future armée de cette cité et m'occuperais de sa protection jusqu'à ce que vous soyez capables de réagir correctement. Essayez de m'en empêcher, et vous mourrez tant que je n'aurais pas déterminé si vous êtes aptes à recouvrer vos fonctions. Je vous prouverez que ces elfes que vous pensez si peureux sont capables de soulever des montagnes pour sauver leurs vies, leur Prêtresse et leur cité »


Je n'étais pas fière de moi mais il le fallait. Avec lui à la tête de la cité, elle allait réellement disparaître, elle ne serait plus rien sous peu. Il fallait la sauver même si pour cela, cela signifiait que je devais sacrifier mon couple, et à la limite je m'en foutais vu l'état dans lequel il était, et le sacrifier, lui.


« Enfin, sachez que vous parlez à une princesse, à votre promise de surcroit, j'ose espérer que vous ne tenez pas de tels propos devant votre Grande Prêtresse, quel piètre personnage feriez-vous sinon. Estimez-vous également heureux d'être encore en vie malgré une telle trahison envers votre sang. Vous devriez avoir honte et je devrais vous tuer. Allez-vous enfin vous réveiller ? »

Je le regardais.
Il devait comprendre que je n'étais pas n'importe qui et que le fait qu'on soit fiancés ne lui donnait aucun droit sur ma personne comme cela ne lui donnait aucun droit de me traiter comme la première villageoise venue.


« Je lèverai une armée de volontaires, je vous défendrai s'il le faut à la réunion et pour finir, j'irai chercher votre Prêtresse car sans elle, sans Dame Nalween, sachez que votre fiancée serait morte à l'heure qu'il est, tout comme une bonne partie d'Azthia tout entier. Souhaitez-vous vraiment qu'il arrive la même chose à Ptot Tàh que dans votre cité ? Souhaitez-vous vivre comme Muria ces dernières années ? Caché, dans l'attente de l'invasion et de la mort, grand bien vous fasse. Je ne laisserai pas votre trouble causez la mort de ces gens. »

A présent que tout était dit, je me penchais vers lui, posant ma main sur son épaule.

« Feanaro, je vais cesser de te parler comme une princesse, je vais également te pardonner tes propos car je sais que tu es perdu, qu'on vient de troubler tout ce qui faisait ta vie jusque là mais tu n'as pas le droit de confondre ton devoir et avec tes déboires personnels. Tu ne peux pas renier la passion de ce peuple pour sa Prêtresse et sa farouche volonté de vivre. Je suis désolée d'avoir à en arriver là. »

Je lui donnais une claque monumentale qui claqua dans le silence de la pièce.

« Réveille-toi ! »

Les larmes affluèrent sans que je ne m'en rende compte. L'impuissance et la colère en étaient l'origine. Putain je détestais ce sentiment qui m'empêchais de le tuer ou de le laisser là dans sa misère. Je détestais qu'il déprime et j'étais incapable de le sauver tout comme j'étais incapable de le laisser tomber et de l'abandonner là sur la route comme tous les autres avant lui.


« Bordel je t'aime ! Si tu n'es pas capable de comprendre que je fais ça pour t'aider, que je fais ça parce que tu n'es plus toi-même, alors je n'ai plus rien à faire ici. »

Je marquais une pause avant de reprendre, la voix serrée :

« Si tu souhaites rompre nos fiançailles, je respecterai ton choix, mais je ne laisserai pas Silmarie sombrer par ta faute »


A nouveau une pause.

« Je veux simplement t'aider mais je ne peux pas oublier ma position et mon devoir, trop de vies en dépendent »

[ HRP : j'ai réellement essayé de faire un compromis en brimant le caractère d'Eléa. ]
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   [FH] A l'aube d'un jour nouveau (pv Feanaro) (fini) EmptyDim 17 Avr - 14:47

Où est ce qu’il en était ? Les années défilèrent sous ses yeux…Il avait toujours été seul…Incompris par ses parents qui ne comprenait pas la chaleur de son sang…Par son maître qui ne comprenait pas son cœur était aussi vaste que le ciel et ses épaules assez large pour briguer un destin digne des légendes…Alors il c’était inventé un héro…Inventé une passion…Mais au final…En quoi avait il vraiment cru toutes ces années durant ? Avait il seulement grandit en se laissant berner par ses illusions ? Était-il qu’un enfant dont on venait de briser les jouets ?

La vrai question qu’il se posait était surtout s’il c’était jamais sentit vraiment elfe. A force de voyager et prendre contact, il avait comprit qu’au fond de son cœur, ce qu’il désirait vraiment c’était de voyager et de découvrir. Affronter mille dangers a la pointe de son épée. Mais quand il pensait a chez lui…Rien ne lui venait vraiment en tête. Ses souvenirs d’enfance le ramenait a des surnoms, des brioches volés, une bande de petits vauriens qui comme lui n’aimait pas vraiment l’école et que les adultes lui imposent leur vision des choses comme un fait acquit que rien ne pouvait déranger. Ce qu’il désirait vraiment, c’était la liberté. Sa liberté…Aller et venir…Chanter et se souler…Se battre et aimer…Rencontrer des gens et rire… Il n’avait pas vraiment besoin de tout cela. D’ailleurs, il n’était pas certain qu’on avait besoin de lui.


‘‘Si vous pensez que c’est ce que vous devez faire. Alors qui suis-je pour vous dicter votre conduite. Faite ce que bon vous semblera Princesse.’’

Il s’inclina joignant son poing a sa main dans un salut élégant.

‘‘Cependant, il n’y est rien qui puisse me faire changer d’opinion sur ce peuple ou sa prêtresse. Son déclin est désormais amorcé…Quand à sa prêtresse, votre serviteur remet simplement en question sa nature divine. Si vous pensez qu’il s’agisse d’un si grand sacrilège méritant sanction, je vous en prie punissez-moi. Mais je n’en penserais pas moins. Je pense au plus profond de mon être que ce peuple est voué a devenir une légende qui perdurera dans les contes mais qu’elle puisse renouer avec un âge d’or me semble désormais impossible. C’est ma conviction profonde et malgré ce que vous pouvais en penser…Je regrette mais cela ne regarde que moi. ’’

Il ne se releva pas.

‘‘ Néanmoins je suis serviteur. Un soldat et en tant que tel, j’aspirer à vivre et mourir sous mon étendard. A m’assurer la victoire ou a mourir en essayant. Tout les moyens qui seront a ma disposition je les utiliserais. Toutes les tactiques pour mener l’ennemi a sa perte, je les utiliserais. C’est a cela que j’ai consacré mon bras et mon esprit. Le résultat d’année d’entrainement. Ce en quoi je peux croire ne rentre pas en ligne de compte et ne change rien a qui je suis.’’

Prendre une respiration

‘‘ Décider de l’opportunité de me confier ou non un commandement est votre droit. Celui d’user de mes compétences est votre apanage. Je ferais a votre bon plaisir…Quand a la question d’avoir ou non confiance en moi est hors de propos. Je n’ai jamais reculé face a l’adversité, j’ai toujours fais ce qu’on attendait de moi et même si je vaux moins qu’un cavalier…Cela ne m’empêchera pas de me dresser sur le champ de bataille. C’est ma nature et elle n’a pas changée. Je ferrais ce que mon devoir exige de moi. ’’

Il n’y avait que sa naïveté qui était morte ce jour là. Cela et ses illusions. Si elle s’attendait a de nouveaux grands discours fanatique sur les elfes…Ils ne reviendraient jamais. Seul restait son pragmatisme et sa froide résolution. Même si pour le moment, il n’arrivait pas a trouver de solution à ce conflit. Il n’avait ni les ressources, ni les capacités pour s’opposer a une divinité. Ce qu’il trouverait sur le champ de bataille, se serait plus certainement la mort. Cela ne le gênait pas…Il espérait simplement pouvoir en emporter assez dans la tombe pour ne pas en rougir.

‘‘Si vous me demandez a nouveau si je crois au peuple elfe. Ma réponse restera inchangée. Si vous me demandez si je peux rester les bras croisés pendant qu’on massacre des gens sans défense…Ma réponse sera toujours inchangée. Qu’il soit elfe ou autre, je les protégerais. Si cela ne vous plait pas, libre a vous de faire a votre envie.’’
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   [FH] A l'aube d'un jour nouveau (pv Feanaro) (fini) EmptyMer 20 Avr - 13:37

Je me doutais qu'il n'accepterait pas facilement ma décision. Je me doutais même qu'il me détesterait et à vrai dire, si cela m'embêtait, je m'en foutais tout autant d'un autre côté. Je n'étais pas là en tant que fiancée mais en tant que princesse et si sauver son peuple ne faisait plus partie de ses priorités, je ne pouvais pas laisser passer cela. Peu importait mon couple aussi futile soit-il, peu importait mes sentiments aussi minces ou forts soient-ils, je devais choisir ce qu'il y avait de mieux pour ce peuple. Nalween m'avait confié la bague de Silmaria, grâce à son sacrifice, nous étions venus à bout de Maladie. En son absence, je me sentais obligée de prendre soin de sa cité comme elle avait pris soin de nous.
Je m'attendais à la réaction du Capitaine. Je savais ce que cela pouvait faire que d'être destitué de son titre, je savais à quel point il comptait pour lui mais je n'avais pas le choix. S'il était près à croire que son peuple ne pouvait pas se soulever pour sauver sa peau et sauver sa Grande Prêtresse, s'il était près à cracher sur son peuple, alors c'est qu'il ne devait plus le diriger, pour le bien du peuple elfe. Je ne comptais pas laisser cet homme détruire ce qu'il restait des siens au nom de sa folie. Il avait droit de ne plus croire en rien, il avait le droit de douter, il n'était qu'un homme mais il n'était pas question qu'il le fasse au détriment de toute une cité. De sa cité. Un jour peut-être, il comprendrait ma position et mon choix dans une telle situation.

Il me vouvoyait. Ça commençait bien.
Il s'inclina devant moi comme si j'étais belle te bien devenue une autre personne, une princesse devant qui il devait courber l'échine. Je n'aimais pas cela. J'avais certes prétendue ne pas être venue en tant que sa fiancée mais en tant que princesse de Muria, mais ce n'était pas pour cela, c'était uniquement pour lui faire comprendre que je n'aimais pas le ton qu'il employait ou encore, que je n'aimais pas la façon dont il tournait. Il était Capitaine, en tant que tel, il n'avait pas le droit à de tels sentiments ! La position exigeait que Capitaine ou princesse, on ne dise pas les sentiments qui nous habitaient. Nous n'avions pas le droit de nous laisser diriger par nos doutes et nos émotions. Il semblait l'avoir oublié … Pourquoi avais-je toujours le rôle de la méchante ? Je le laissais parler, sans l'interrompre, puis je me décidais à répondre. Petit à petit, doucement, laissant ma colère de côté.


« Je ne te demande pas de croire, je ne te demande même pas d'aimer ton peuple au fond, uniquement d'avoir foi en moi. Uniquement de croire en moi. »

Je marquais une pause.

« Je ne sacrifierais personne, mais je sais qu'il y a ici des gens qui ne demandent qu'à venger leur frères, leur pères ou encore, leurs enfants. Je sais qu'il existe en cette cité des elfes qui veulent participer à cette bataille, et je préfère qu'ils le fassent à nos côtés plutôt qu'ils aillent se faire massacrer. Crois-moi, je ne sacrifierai personne, mais tu sembles oublier que les hommes et les femmes valeureux ne sont pas tous parmi les défunts. »

Je cherchais mes mots. En réalité, sa réaction m'avait perturbée. Je m'étais attendue à ce que l'esprit combattif du Capitaine se réveille mais en maintenant qu'il acceptait la situation, je me demandais si j'avais fait le bon choix. Sans doutes son manque de réactivité devait-il me conforter dans l'idée qu'en effet, j'avais fait le bon choix. Ma main se posa sur la sienne tandis que je tentais de capter son regard. Lorsque je fus certaine de l'avoir, je lui précisais d'une voix que je voulais calmer et plutôt douce :

« Je dois te paraître telle la pire des femmes, la pire des fiancées, je t'avoue ne pas éprouver un plaisir particulier à prendre cette décision mais je souhaiterai te demander quelque chose. »

J'hésitais un instant. Qu'avais-je le droit de demander ?
Qu'avais-je le droit d'exiger ou d'espérer ?
Je me demandais sincèrement comment formuler ma demande mais finalement, je me lançais.


« Je ne peux te rendre ton rang de Capitaine, cette cité a besoin de quelqu'un ayant foi en Nalween, de quelqu'un près à mourir pour sa Prêtresse. Je comprends tes doutes mais je me dois aussi au nom de notre alliance, de protéger le peuple de la Noble Dame. »


Je prenais ma respiration.

« Feanaro, je vais te parler à présent non pas en tant que princesse, en tant que supérieure ou autre, mais en tant que femme. En tant que ta femme. »


J'hésitais encore un instant. Je me demandais sincèrement comment tourner ma phrase … Fermant les yeux l'espace d'un instant, je cherchais les mots avant de finalement lui demander :

« Je suis venue te chercher, accepteras-tu de combattre sous mon étendard, de combattre à mes côtés, non pas pour une cité, pour un peuple, mais pour moi ? »
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   [FH] A l'aube d'un jour nouveau (pv Feanaro) (fini) EmptyMer 27 Avr - 13:42

Les choses étaient dites et on pouvait dire que le sort en était jeté. Il avait fait son choix et a vrai dire, il se sentait étrangement soulagé d’avoir tout perdu. Il n’y avait plus rien qui alourdissait son épée et pour la première fois de sa vie, il avait peut être une vision plus claire sur sa vie, sur ce qu’il désirait et sur ce qu’il était prêt a faire. Lui qui avait toujours parlé de mourir et de sacrifice…Etait prêt a vivre…Et a vivre pour lui. C’était une sensation inédite, lui ouvrant une voie qu’un titre vide de sens ne pouvait lui offrir.

Ne plus prendre les choses tellement à cœur.

C’était relaxant.

N’être plus responsable de rien et pouvoir se battre parce qu’il l’avait décidé et non parce qu’on lui imposait d’une manière ou d’une autre. C’était si différent. Une telle liberté…Il avait presque oublié que ce genre de sensation pouvait exister. Cela méritait un verre ! Il mettrait les pieds sous la table et n’aurait pu qu’a attendre que les légions qui avait défié le temps et la mort ne viennent hanter à nouveau les terres de ce monde. Une bataille glorieuse qui l’attendait…La seule ombre était qu’il aurait tellement voulut partager cet instant avec ses frères d’armes. Combien il aurait aimé qu’ils protègent son dos pendant qu’il ouvre un passage…Et si le pire devait arriver…Savoir qu’aujourd’hui il ne serait pas seul et qu’il irait frapper aux portes des enfers avec ses frères. Avoir cette satisfaction de ne pas mourir seul.

L’espace d’un instant son cœur se serra et une larme pointa à la commissure de son œil qu’il écrasa rapidement de peur qu’elle ne soit mal interprétée.


‘‘La mort a emporté les braves, mes frères et mes sœurs, ceux que je considérais comme des soldats et ceux qui aurait du l’être un jour. Si vous considérez que ceux qui ne pouvaient rien face à un cavalier le pourront face a l’horreur…Libre a vous de choisir de leur destin. Vous avez un meilleur cœur que le mien, enclin a l’espoir et a la volonté de donner la possibilité à chacun de donner le meilleur de lui-même. Vous ferrez une grande dirigeante je n’en doute pas et votre position n’a pas à être justifié. Faite comme bon vous semblera, je ne pourrais que m’incliner ’’

Ce qu’il fit bien évidement. Peu lui importait qu’il retrouve un titre ou non, il ne briguait plus aucune gloire et il n’avait plus besoin du moindre pouvoir. L’avenir était déjà entre d’autres mains et meilleures que les siennes…Cela le fit sourire rien qu’en y pensant. A vrai dire, il se demandait pourquoi il avait voulut endosser une telle responsabilité. A moins qu’il était plus juste de dire…Se pensait il être le seul capable de le faire ? Son regard se perdit dans le vide l’espace d’une pensée

*Moi qui pensait que la luxure était mon seul péché…Ma vanité l’aurait t’elle dépassée sans que je le remarque ?*

Une petite moue qui ressemble a un sourire. Il en aurait presque envie de rire mais pas immédiatement. La princesse lui demande encore quelque chose. Il ne sait pas quoi en penser…Avait elle peur qu’il ne vienne pas sur le champs de bataille ? Qu’il se batte en son nom propre ou au nom d’une princesse…Bah qu’elle importance ? Il exécuta une courte révérence.

‘‘Si tel est votre désir, il n’existe rien que je ne puisse refuser a une jolie damoiselle vous devriez le savoir. Je vous retrouverez sur le champs de bataille si c’est cela que vous demandez de moi. Pour le moment, veuillez me pardonner, je vais devoir me retirer pour me préparer au combat. Je vous souhaite une bonne journée Princesse. Je vous souhaite un bon retour parmi les votres. ’’

L’elfe se releva inclina légèrement la tête avant de se retirer. En sortant de la bibliothèque il regarda le ciel. Etait ce lui où le ciel était il particulièrement bleu ? Nouveau sourire…Il s’étire de tout ses membres avant de reprendre le chemin des ruines. Il avait encore une arme a trouver

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