Azthia Ô, petite flamme qui guide chaque cité d'Azthia, surtout ne vacille pas. Car les temps sont bien embrumés et un vent d'inquiétude souffle... Laissez vous tenter par un univers poétique et fantastique, créez un personnage haut en couleurs... |
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| [Fini][149][D-E](Flashback) Enfin s'accepter et se battre... pour lui | |
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| Sujet: [Fini][149][D-E](Flashback) Enfin s'accepter et se battre... pour lui Lun 15 Aoû - 6:03 | |
| Nous arrivons aux portes de Tamawa, une belle cité dont les Templiers nous ont parlé, en 149. Ewan et moi avons douze ans... oui, nous avons souffert deux ans encore après que j’aie écrit cette lettre. Bien que nos parents ne nous aient jamais battus, les regards et les mots qu’ils nous ont adressés pendant toutes ces années nous ont rendus fragiles. Mais nous nous aimons et nous ne doutons pas une seule seconde de cela. Main dans la main, accompagnés par ces gens nous ayant tirés de Silmarie, si tendres et si gentils, mon frère et moi avançons d’un pas non assuré pour arriver jusqu’au Temple d’Ankdor, où nous allons poursuivre notre apprentissage. Ces gens m’ont dit que j’apprendrai sûrement bientôt à maîtriser ma sensibilité à l’Esprit et que les émotions que je reçois et que j’envoie pourront être canalisées. Alors qu’ils me disent ça, je sens déjà mes maux de tête s’apaiser. Je me rappelle soudain qu’Ewan ne semblait pas avoir de difficulté particulière avec l’Esprit alors que nous étions chez nos parents... il ne m’a jamais parlé de douleurs et ne s’est jamais isolé pour tenter de faire taire tous ces mots. Peut-être s’est-il entraîné en secret ?
Nous traversons le magnifique jardin qui entoure le Temple et je me plais à le contempler quelques secondes, sans penser à rien d’autre ; je sens toutes ces odeurs diverses et variées qui emplissent mes narines et je nourris mes yeux de la beauté de la nature. J’ai toujours aimé les plantes, les animaux... en plus d’être moins barbares que nous, Humains et autres créatures peuplant Azthia (même les elfes peuvent l’être, j’en ai la preuve), ils sont réellement spontanés et ont toujours eu cette faculté de me rendre plus heureuse et pleine de vie.
Nous arrivons alors dans le Temple et, après une visite plutôt longue, je repère la bibliothèque que j’aime déjà beaucoup ; je me vois tout à fait y passer du temps pour apprendre de nouvelles choses afin d’aider mon frère à aller mieux. On nous montre vite nos chambres, puis on nous amène dans une autre pièce où se trouvent des pierres mystérieuses. Rapidement, on nous explique qu’il s’agit de pierres runiques et qu’elles nous serviront à invoquer des armes, des boucliers, mais aussi à posséder certains pouvoirs que l’on risque d’avoir déjà acquis mais dont nous ignorons l’existence. Je contemple la mienne et je me demande en souriant ce qui pourrait bien en sortir. On nous dit ensuite que, pour pouvoir les utiliser, il nous faudra énormément d’énergie et donc d’entraînement pour apprendre à bien la gérer. Ils nous conseillent déjà de bien suivre les cours qui nous seront donnés et de voir quelle matière nous intéresse le plus, afin de comprendre et d’écouter où nous mène l’Esprit. Ils nous laissent ensuite nous installer dans notre chambre commune et nous reposer avant que la semaine ne commence. Une nouvelle vie nous attend ici.*** Cela fait maintenant un mois qu’Ewan et moi sommes au Temple et que nous suivons les cours donnés par les différents Maîtres du lieu. Nous parlons plus qu’avant... du moins, je parle plus qu’avant. Mon frère s’enferme dans un silence qui, étrangement, me réconforte. J’ai l’impression qu’il se sent bien ici et qu’il a trouvé dans quelle section il souhaite se diriger. Notre entraînement devrait commencer bientôt, mais moi, bien que je m’oriente vers la Division des Providences et que l’art du soin me semble le plus adapté à mon âme peu combattante, je me pose des questions sur ce que je veux vraiment. Ewan sait toujours ce qu’il veut du premier coup et ne doute jamais de ses capacités alors que moi, même si je montre le contraire le plus souvent, j’ai tendance à penser que tout le monde est plus fort que moi. Je me demande d’ailleurs si je suis vraiment faite pour devenir une vraie Templière, à défendre le Temple comme quelqu’un en faisant réellement partie. Bien que mon cœur ne soit plus à Silmarie, quelque chose m’enchaîne encore à cet endroit.
La plupart du temps, je suis avec mon frère et notre habitude d’être sans arrêt collés l’un à l’autre nous est restée, malgré que nous soyons bien acceptés ici. Cependant, parfois, je ressens le besoin d’être seule et je m’isole dans le jardin du Temple, toujours visité par quelques passants, mais qui ne viennent pas m’adresser la parole, comme s’ils savaient que j’ai besoin de solitude. J’apprends progressivement à maîtriser ces émotions que je reçois des gens et mes maux de têtes ont disparu. Je m’entraîne beaucoup en dehors des leçons, car ce pouvoir m’a causé énormément de souffrances par le passé. Après quelques jours passés encore à errer sans but précis dans cet endroit plutôt grand comparé à notre maison à Silmarie, j’entends progressivement parler d’un Maître, un certain Jacen, vice-directeur qui plus est et qui serait le mieux calé pour m’apprendre à invoquer l’arme de ma pierre, ainsi que m’enseigner le soin. Son statut m’intimide, mais tout le monde en parle en bien.
Je pars donc à la recherche de ce Maître qui pourrait enfin m’aider à m’occuper parce que, bien que le Temple soit un endroit magnifique et toujours prêt à offrir de nouvelles choses à découvrir, je veux que mon apprentissage serve à quelque chose. Mais Jacen semble introuvable. J’ai entendu que c’était quelqu’un de très occupé... peut-être qu’il sort souvent du Temple pour des affaires ? Mais lorsque je retourne dans le jardin pour me reposer de mes dures recherches, je vois quelqu’un assis à l’endroit où j’aime fermer les yeux pour penser. Un homme aux cheveux très longs, d’apparence très calme et posée. Il est de dos, mais je peux sentir qu’il sourit. Il semble savoir que je l’observe, d’ailleurs. Je m’avance alors et je lui tapote sur l’épaule, avec mon air coquin et en souriant tout en étant intriguée. Il se retourne et je suis étonnée par la douceur de son visage. Puis je me décide à parler.- C’est vous, Maître Jacen ? Justement je vous cherchais !
Dernière édition par Auween le Mar 18 Oct - 13:56, édité 1 fois |
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Jacen
Nombre de messages : 2910 Âge : 38 Race et âge : Cydien-45 ans à sa mort Cité : Monde Spirituel Métier : Gardien du Monde Astral Feuille de personnageCompétences: Esprit~Impressionnisme~Soin Compétences bonus: Invocation- Ritualisme - Connaissance des langues Réputation : (10/10) | |
| Sujet: Re: [Fini][149][D-E](Flashback) Enfin s'accepter et se battre... pour lui Mar 16 Aoû - 8:03 | |
| A chaque été, Jacen se disait que le Temple était somme toute l'endroit le plus paisible sur cette terre. Même quand le soleil était haut dans le ciel, la disposition des arbres dans le jardin orientait des ombres déchirées sur l'herbe et les bancs, répandant des formes éparses et torturées où il faisait bon se reposer. Loin d'être dressée dans une cuvette, Tamawa compensait son ensoleillement important par des petits vents frais remontant de la mer par le fleuve de la cité. Ce jour-là, des nuages voguaient dans le ciel comme galères sur l'eau, jamais suffisant pour cacher la toute puissance du soleil d'été. Sans la petite brise, s'allonger en extérieur aurait pu être un calvaire loin de la quiétude que le Templier recherchait en cette période de l'année. A chaque été, il plongeait dans la nostalgie. Eléa, sa petite fille qu'il n'avait pas vu depuis maintenant plusieurs années, venait d'avoir seize ans. L'adolescence se terminait pour elle et elle serait bientôt une adulte dans l'épanouissement de sa jeunesse. Ressemblait-elle à Asora, inconstante et capricieuse, ou sa charge en avait-elle fait une princesse engagée et guerrière? La seule chose dont il était certain, c'était que Philéa se tenait bien de lui laisser le loisir de s'en rendre compte par lui-même. Comme tous les étés, sa cicatrice que sa femme lui avait laissé le démangeait. Au fur et à mesure des années, Jacen s'était redressé physiquement et mentalement: il avait accepté son impuissance, le côté implacable du destin, et se contentait d'attendre patiemment son heure en transmettant son art aux jeunes pousses. Et à rêver, parfois, que sa fille en faisait partie. Jamais il n'avait retrouvé quelqu'un pour reprendre la pratique dont il était doué: il avait toujours espéré transmettre ses talents de soigneurs à sa progéniture, ou à défaut à un élève capable d'être "Le cœur" qu'il avait été lors de sa formation. Depuis leur accession à la charge de maitres, Jiven, Celyween et Jacen n'avaient eu de cesse de chercher leur relève, les nouveaux trois légendaires capable de reprendre le temple après eux. Cely avait pris un autre chemin, et Jacen avait pris son mal en patience jusqu'à aujourd'hui.
Sur le banc, dans l'ombre des platanes, Jacen lisait par plaisir un livre de la dernière importation de Ptot Tàh, un traité de mathématiques et de philosophie qui n'apportait cependant rien de bien neuf aux idées du professeur. La partie mathématiques lui semblait loin de ses intérêts, le traité philosophique sur la nécessité du renouveau de l'histoire par cycles bien hors-propos. Mais par respect pour l'auteur, même s'il n'en partageait pas les convictions, Jacen lisait son œuvre jusqu'à la dernière page. Peut-être trouverait-il quelque chose de nouveau, de frais et d'inattendu pour son prochain cours! Ces derniers mois, peu d'ouvrages de Cydonia lui avaient donné ce plaisir, ainsi tentait-il à nouveau sa chance ailleurs. Sur son bureau, dans sa chambre, des pages griffonnées l'attendaient depuis l'hiver: Jacen avait commencé à rédiger son deuxième traité, bien plus complet que son précédent ouvrage. Cette fois-ci, le Templier traitait de la nature des choses, la philosophie première: qu'est-ce-qui faisait qu'un homme est un homme, un minéral est un minéral, ou vivant ce qui est vivant? Il séchait beaucoup à ce sujet, mais sentait que c'était à lui d'en traiter. Plus facile était pour lui ses traités d'éthiques qu'il sortirait en même temps sur la sagesse, la vertu, le bonheur ou la responsabilité.
Peu concentré qu'il était donc sur le livre, il sentit la petite présence dans son dos cependant relativement tard. Ce morceau de jardin, peu exposé, n'était pas le plus peuplé et fréquenté même pendant l'été: beaucoup préféraient la fraicheur de la bibliothèque ou la bronzette, sans compter que ces derniers jours autorisaient la baignade à quelques pas de là. A dire vrai, il ne s'attendait pas à recevoir quelqu'un, mais il se retourna avec un certain plaisir et un petit sourire. La petite lui était inconnue de nom, moins de vue. Un visage très attendrissant.
"Tu m'as trouvé dans ce cas, mes félicitations. Que puis-je faire pour toi? On t'a envoyé me chercher?"
Instinctivement, Jacen ferma son livre. Peut-être avait-on besoin de lui -Jiven, certainement- et qu'il n'avait que trop passé de temps sous les arbres.
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| Sujet: Re: [Fini][149][D-E](Flashback) Enfin s'accepter et se battre... pour lui Mar 16 Aoû - 12:53 | |
| "Tu m'as trouvé dans ce cas, mes félicitations. Que puis-je faire pour toi? On t'a envoyé me chercher?"
Son calme et sa sincérité vont grandement contraster avec ma personnalité... je le sais déjà très bien, alors qu’il ne m’a adressé que ces quelques mots. Cependant, quelque chose me pousse à vouloir continuer à lui parler, quitte à paraître inintéressante. Quand je parle, je mélange tout : les choses importantes passent donc inaperçue dans l’amas de mots sans grande valeur que je peux balancer en quelques minutes. Étrangement, j’ai le sentiment que cet homme pourra décrypter mes messages. Je sais qu’Ewan est le seul à pouvoir vraiment lire en moi et à me comprendre de A à Z, mais Jacen me semble être quelqu’un de simple et d’ouvert. Et son visage empli de curiosité à cet instant me donne bien envie de tester sa réaction.
- Envoyé n’est pas vraiment le mot... dis-je alors en marchant en vas-et-viens devant lui, les mains jointes dans mon dos. Disons que j’ai beaucoup entendu parler de vous et, comme mon frère ne veut plus vraiment que nous nous voyions tous les jours, je cherchais quelqu’un pour taper la discut’. Enfin... plus sérieusement, on m’a conseillé de commencer bientôt un entraînement afin de pouvoir ne serait-ce qu’espérer un jour devenir une Templière. Je me pose beaucoup de question sur ce que sera ma voie. Mais je me dis qu’avant de savoir ce genre de choses, il faut bien en tenter quelques-unes ! Je ne me vois pas trop me battre, mais pour rendre Ewan heureux, il va bien falloir que je m’y mette aussi... mais je crois que je préfère commencer par le soin. C’est quelque chose qui m’intéresse, vous savez ? Même si je n’ai pas vraiment d’idée de comment m’y prendre...
Je suis étonnée qu’il m’écoute jusqu’au bout. La plupart des gens me fuient, soupirent ou ne supportent pas que je parle autant. En même temps, je pense que s’il reste ici, c’est qu’il est surtout curieux de savoir ce que je peux bien lui vouloir. Après tout, c’est moi qui l’ai sollicité et j’ai bien l’impression qu’avec tout ce que j’ai dit, il peut avoir de la peine à saisir la véritable raison de mon intervention. Cependant, je ne le précise pas tout de suite et je prends le temps de m’asseoir sur le sol en position « tailleurs », sans le regarder. J’arrache ensuite quelques brins d’herbe et je me décide à lui adresser encore la parole... mais en faisant un tri dans mon esprit cette fois et toujours sans lui adresser un regard.
- Comment fait-on pour sauver quelqu’un qui ne montre pas qu’il va mal ? J’aimais l’aider, mais finalement, est-ce qu’il en a envie ? Devenir Templière, apprendre toutes ces choses pour l’aider et finalement ne pas y arriver parce qu’il est heureux ? Quel serait mon autre but si celui-ci perdait son sens ?
Je le regarde alors, les larmes au bord des yeux, me demandant où est passée la bonne humeur que j’avais mis plusieurs jours à travailler. Je demande de l’aide, un sens à placer sur cette démarche que j’entreprends en venant voir Maître Jacen. Car, bien que je sache qu’il s’agit d’une initiative spontanée pour aider mon frère, je veux lui trouver une autre signification. Peut-être pour prolonger cette nouvelle idéologie du « je veux être égoïste » ?
- Voulez-vous bien m’enseigner tout ce que vous pouvez ? lui demande-je alors en me redressant. Finalement, savoir pourquoi je le fais n’a aucune importance. J’ai envie d’apprendre. Je trouverai mon but plus tard... n’est-ce pas ? |
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Jacen
Nombre de messages : 2910 Âge : 38 Race et âge : Cydien-45 ans à sa mort Cité : Monde Spirituel Métier : Gardien du Monde Astral Feuille de personnageCompétences: Esprit~Impressionnisme~Soin Compétences bonus: Invocation- Ritualisme - Connaissance des langues Réputation : (10/10) | |
| Sujet: Re: [Fini][149][D-E](Flashback) Enfin s'accepter et se battre... pour lui Ven 19 Aoû - 5:15 | |
| Si, au premier abord, Jacen s'attendait à une petite rivière, ce fut un véritable torrent qu'il rencontra! Lorsque la petite lui livra d'abord la raison de sa venue, il écarquilla progressivement les yeux sous la surprise du flot ininterrompu de paroles, avant qu'un sourire amusé ne se dessine sur son visage. Cette gamine était incroyable, ce qui sortait de sa bouche était totalement à l'opposée de ce dont on s'attendait d'un si petit être! Après les quelques secondes de flottement, comprenant que la jeune fille le cherchait par... Plaisir? Intérêt? Un peu de deux? Jacen chercha à reconstituer le puzzle de la conversation. La petite avait un frère, certainement ce "Ewan" dont elle parlait tant. Un peu hésitante sur ses objectifs, il semblait au Templier qu'elle voulait agir dans l'intérêt uniquement de son frère tout en étant honteuse de vouloir faire passer ses envies, ses passions naissantes avant lui. Ewan devait être plus "guerrier" -si ce terme correspondait à un adolescent- qu'elle n'était ou ne voulait être. Voulait être vraiment. Il était étrange de sentir, en elle, comme deux présences. Alors qu'elle parlait, s'asseyait, Jacen tendit son Esprit vers elle pour la toucher. Si ses mots étaient importants, connaitre la clarté de ses idées était un paramètre tout aussi indispensable s'il devait l'aider. L'aider à quoi était en fait le véritable problème! Cherchant à la rassurer par le lien de l'Esprit, Jacen lui laissa le temps de s'installer pour continuer sa discussion: s'il prenait la parole maintenant, elle risquait de se sentir mal à l'aise dans son développement et se fermer par la suite. Peut-être avait-elle réfléchi à ce qu'elle voulait dire, préparé son petit monologue? Alors pour ne pas la brusquer, il affirma son intérêt par l'Esprit en restant près d'elle. Quel lapin la petite allait donc sortir de sous son chapeau?
Le professeur posa son recueil sur le banc, il lui serait certainement peu utile dans les prochaines minutes.
- Comment fait-on pour sauver quelqu’un qui ne montre pas qu’il va mal ?
Gros, gros lapin. Jacen ne s'y attendait pas du tout, comment une question si difficile à résoudre même pour un adulte s'était-elle invitée dans les pensées de l'apprentie? Il lui semblait voir plus clair, peu à peu, en elle: Ewan était le frère dont elle était très proche, trop proche dans leur enfance, et maintenant les voilà peu à peu séparé. Par l'âge, la maturité? Par son entrée au Temple? Son frère était-il Templier également, plus vieux qu'elle? Le cydien n'était pas comme Jiven, capable de mettre un nom sur tous les visages de ses collègues, même à venir. Il était incapable, en l'instant, de vraiment saisir l'inquiétude de la petite car il ne la connaissait pas vraiment encore, même s'il ressentait par le lien ses émotions contradictoires. C'était comme si sa part fraternelle enfantine bataillait contre sa nouvelle part égoïste d'adolescente. Cet Ewan en était l'illustration, comme la personnification d'un des belligérants de la bataille. Et il y avait ce mot qu'elle répétait: protéger. Non pas protéger par devoir, mais protéger par amour. Protéger dans le don de soi, le sacrifice, protéger en faisant passer les autres avant. Jacen connaissait bien ce mot, il connaissait le goût de ses limites et ses effets pervers. Alors oui, il pouvait l'aider. Lorsque les premières larmes se mirent à couler sur son visage, le Templier serra le lien d'Esprit avec elle: si elle ne l'avait peut-être pas senti avant, il y était allé sans vraiment se cacher cette fois-ci pour qu'elle sente clairement l'apaisement qu'il cherchait à lui procuré. Il bougea sur son banc, laissant le dossier pour se rapprocher de la petite en s'asseyant le plus au bord possible.
"Si je ne me trompes pas, tu as donc un frère dont tu étais très proche et qui s'est fermé à présent: tu as l'impression qu'il va mal et tu ne sais pas comment lui venir en aide. Et à vouloir, toi aussi, t'éloigner un peu de lui pour suivre ta voie, tu as l'impression de le trahir c'est bien cela?
Nous avons la chance, nous Templiers, de pouvoir parler sans les mots, de regarder sans les yeux, de s'apprécier sans se connaitre vraiment. Tu me sembles jeune, et d'après tes propos tu viens juste d'arriver: il y a encore tellement de chose que tu ne maitrises pas encore sur l'Esprit, des possibilités qui t'ouvrirons la porte des réponses que tu cherches. Le premier conseil que je me permets de te donner, c'est effectivement de suivre ta voie, de te libérer de cette pression que tu te mets constamment. Je sens comme deux personnes en toi, comme si ton frère t'habitait et cherchait à vivre à l'intérieur de ton corps. Dis-m'en plus sur lui, qui il est, votre relation s'il te plait. Et un peu plus sur toi, je ne connais même pas ton prénom!"
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| Sujet: Re: [Fini][149][D-E](Flashback) Enfin s'accepter et se battre... pour lui Dim 21 Aoû - 8:25 | |
| Alors qu’il s’approche de moi en s’asseyant sur le bord du banc, je m’apaise. C’est comme si, d’un geste de la main, il m’avait enveloppée d’une bulle protectrice qui m’isole du reste du monde... mais il ne fait aucun geste à l’instant. La conversation devient plus spontanée, je laisse tomber mes barrières et finalement je remets même en question ma tendance à vouloir attirer l’attention. Je n’ai pas besoin de faire semblant avec lui. Peu importe ce que je dirai sur moi ou sur mon frère, il m’acceptera... et il m’aidera à y voir clair. J’écoute ensuite entièrement ce qu’il me dit et je découpe sa phrase en plusieurs partie pour être sûre de pouvoir répondre à tout. J’ai envie d’avancer et de me trouver pour mieux aider Ewan.
- Oui, c’est vrai... commence-je alors, après avoir essuyé mes larmes. Je m’appelle Auween Räfalnïr et j’ai douze ans. J’ai effectivement un frère, Ewan, qui est finalement beaucoup plus que ça pour moi car nous sommes jumeaux. Avant d’être amenés ici par les Templiers, nous vivions à Silmarie... et nos parents n'ont pas accepté notre naissance ; ils nous ont rejetés et, pire encore, nous ont vu comme un mauvais présage car nous sommes nés un jour sans lune. Ils ont raconté des choses affreuses à tous les gens du village et puis... ils nous obligeaient à rester cloitrés à la maison pour que personne ne nous voie. Nous aimions nos parents et nous leur avons obéit parce qu’ils nous auraient détesté davantage, sinon. Donc, je suis très proche d’Ewan, car il a été la seule personne à comprendre et à ressentir mes souffrances en tout point.
Quand nous étions petits, c’était lui qui me protégeait et me défendait devant nos parents... puis il s’est fermé progressivement et a arrêté de parler. Nos rôles se sont inversés mais, finalement, je ne sais pas s’il a autant besoin de protection que moi. Mais je sais qu’il est malheureux... je le sens. Seulement, il pense encore à mon bonheur et je ne sais pas quoi faire. Ce qui le rendrait heureux c’est que je sois à mon tour heureuse, mais je ne peux pas l’être s’il est malheureux. Nos chemins se séparent, en même temps, c’est difficile d’évoluer côte à côte. Bien que nous soyons jumeaux, je me rends compte que nos intérêts divergent...
Suivre ma voie... peut-être qu’il irait mieux si je le faisais, comme vous me le dites. Mais jusque-là, je n’ai pensé qu’à lui, c’était ma seule source de réconfort, mon seul... ma seule « passion ». Et je réalise que je me dirige vers une branche qui se destine finalement à soigner des blessures. Mais celles de mon frère ainsi que les miennes ne guérissent pas comme ça. Lui ne veut pas soigner, il veut comprendre. La tactique est son domaine et je pense qu’il cherche une raison à l’agissement de nos parents... mais j’ai peur qu’un jour, à force de renier ses sentiments, il finisse par vouloir se venger et par aller les trouver.
Je me rends compte que mon raisonnement va trop loin, alors je m’arrête sans plus d’explications. La solution était là : suivre ma voie serait le moyen de rendre Ewan heureux... enfin, moins malheureux pour commencer. Mais je me demande maintenant comment Maître Jacen va s’y prendre pour me conduire du ce chemin-là... et surtout, s’il n’en a pas marre de m’entendre pinailler sans arrêt. Soudain, une envie de lui poser moi aussi des questions me prend. Mais je m'abstien et le laisse réagir à ma réponse ; une manière pour moi de commencer à grandir. |
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Jacen
Nombre de messages : 2910 Âge : 38 Race et âge : Cydien-45 ans à sa mort Cité : Monde Spirituel Métier : Gardien du Monde Astral Feuille de personnageCompétences: Esprit~Impressionnisme~Soin Compétences bonus: Invocation- Ritualisme - Connaissance des langues Réputation : (10/10) | |
| Sujet: Re: [Fini][149][D-E](Flashback) Enfin s'accepter et se battre... pour lui Sam 3 Sep - 7:54 | |
| Aux premières paroles, un nuage passa devant le soleil, projetant une ombre qui arracha pour quelques instants la luminosité et la chaleur. Lors du discours de la petite, auquel il ne pouvait se soustraire tellement la bride fut lâchée, il changea deux fois de position sur le banc afin d'atténuer les quelques douleurs du dos et des reins: il se rapprocha d'abord au plus près possible de la fillette, puis s'accouda enfin au dossier du banc en y calant son dos. Jacen écoutait sans vraiment chercher les réponses sur l'instant, attrapant les mots d'Auween comme ils volaient autour d'elle, saisissant ses questions et ses doutes à travers ses phrases. Rare était, finalement, les enfants faisant le choix de venir se confier aux adultes, alors qu'ils étaient ici comme dans leur nouvelle famille. Le templier se souvenait, de son temps, que les choses n'étaient pas ainsi, que les jeunes pousses venaient confier leurs peurs aux adultes capables de les aiguiller. Et voilà qu'il commençait à penser comme un vieux, avec les "de son temps" et les réflexions sur les changements de générations! Devait-il se concentrer sur Auween pleinement, maintenant qu'un vrai rôle en dehors des murs lui était demandé. Sous le petit vent, les pages de son manuscrit se soulevèrent sans que cela ne retienne son attention. Il lui semblait, tendant l'oreille, qu'Auween était capable de parler sans respirer - un exploit rare qu'il n'avait attribué qu'à Asora, l'ancienne Asora d'avant l'adolescence- et que sa capacité de réflexion sur elle-même était bien plus mature que certains adultes. Par quelques simples questions auxquelles elle apportait de vives réponses, elle avait permis à Jacen de la cerner pour mieux la comprendre, tout en apportant l'éclairage intéressant de son histoire et de sa filiation.
Jacen connaissait bien les elfes et leurs capacités à voir du mystique sous le moindre tapis de feuille, mais cette histoire de malédiction du jumelage le fit tiquer de malaise. Un peuple aussi éclairé et sage de réputation avait, bien évidement, des contres-exemples, des "gens du peuple" comme on les nommait qui s'enterraient dans des croyances et superstition absurdes. Mais maltraiter des enfants, ses propres enfants, pour une peur infondée et irréelle était un crime impardonnable. Se rendaient-ils compte de la valeur des enfants? Bien sûr que non, et c'était peut-être là leur punition: avoir perdu, sans s'en rendre compte, la plus belle réussite de leur vie. Étrangement, Jacen se sentit extrêmement fier de faire partie des Templiers: arracher des enfants à des parents violents physiquement ou moralement et leur offrir un avenir de patience, passion, de protection et de diplomatie. Auween, par son histoire, devrait devenir exactement le type de Templier que Jacen était: porté sur la sécurité et le droit des enfants. Peut-être pourrait-il partager cela avec elle, mais bien plus tard. Pas maintenant.
"J'ai l'impression, me semble-t-il, que le meilleur soin pour ton frère comme toi reste le temps. Il n'est pas pansement plus énervant que lui, mais rien ne fonctionne mieux pourtant. Vous me semblez chercher à grandir trop vite -surement avez-vous été obligé de le faire- et ce n'est qu'en vous adaptant, petit à petit, à votre nouvelle vie que vos cœurs seront soulagés.
Un jumeau est un don rare et précieux, un lien plus fort que même un Sensible est incapable d'expliquer. Rien de mauvais ne peut venir d'un tel lien de protection, quoiqu'on vous ait déjà dit. A essayer de comprendre des superstitions, ton frère ne se fera que plus de mal. Tu as enfin réussi à trouver une vraie passion en dehors de lui, en dehors de son mal . Il doit en faire autant. Je pense que c'est ainsi que tu devrais l'aider : l'amener sur un autre terrain que votre passé, lui montrer en quoi il peut se rendre indispensable pour les autres et non seulement pour toi.
J'ai perdu ma fille il y a longtemps, et j'ai depuis toujours pensé à me venger aussi. Mais cela m'a-t-il aidé à grandir, m'a-t-il ouvert des portes? Me venger m'aurait-il rendu heureux? Cela ne rétablie rien, bien au contraire, la vengeance aggrave ce qui va déjà mal. As-tu, toi aussi, envie de te faire justice?" |
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| Sujet: Re: [Fini][149][D-E](Flashback) Enfin s'accepter et se battre... pour lui Sam 10 Sep - 9:42 | |
| Sans réflexion préalable, je décide de reprendre chacune de ses phrases, de ses interrogations. Plus que me confier, je veux maintenant prendre tout ce qu’il me dira et en faire une leçon de vie pour mieux grandir.
- Vous avez raison pour le temps et son pouvoir de réparation. Malheureusement, comme toute notre enfance a été souffrance trop longtemps, nous avons une vision déformée de cet allié. Mais je vais dès aujourd’hui tâcher de le voir plutôt comme quelque chose de positif en ne ressassant pas trop le passé et continuer d’avancer. Sûrement, comme vous le dites, nous essayons de grandir trop vite et, effectivement, je ne pense pas que cela soit de notre faute... mais maintenant que nous avons perdu une partie de notre innocence, nous ne pouvons plus la retrouver. Je tâcherai alors de rappeler à mon frère que nous sommes encore jeunes et que se remplir la tête de problèmes ne fait pas encore partie (ou pas toujours) de nos vies.
Malgré tout ce que nos parents ont pu dire sur nous et nous dire également, jamais nous n’avons douté de notre lien et jamais nous ne l’avons mal vu. Bien que les superstitions soient très présentes chez notre communauté elfe, nous sommes restés très unis et nous n’y avons jamais vraiment cru... vu l’exagération que nos parents mettaient sur celles-ci ; c’en était presque invraisemblable ! Mais j’aimerais beaucoup faire entendre raison à Ewan et l’amener, comme vous me le conseillez, à se concentrer sur l’avenir ou sur autre chose qu’eux. Bien qu’ils fassent partie de nous, ils ne vivront pas le reste de nos jours avec nous...
Lorsque je veux en venir à sa fille, je m’arrête. Il m’en a parlé avec tellement d’amour et de tendresse mais aussi avec la douleur d’avoir voulu se venger et d’avoir résisté à cette pulsion de haine qui a dut l’assaillir. Je me dis soudain que je suis devant la personne opposée à mes parents car il s’agit bel et bien d’un père aimant et, au premier abord, dévoué à son enfant... qu’il a perdu et qu’il ne pourra plus jamais voir. Une pensée me traverse l’esprit : est-ce qu’Ewan et moi manquons à nos parents ? Est-ce qu’ils pensent à nous depuis que nous sommes partis ? Viendront-ils un jour nous chercher et nous demander de retourner vivre à Silmarie ?
- Je suis désolée pour votre fille, Monsieur, continue-je en tentant de cacher mon émotion. Je vous trouve terriblement sage d’avoir pu réfréner cette envie de vous venger et d’avoir continué à évoluer ainsi. Moi-même... je n’ai jamais vraiment réussi à comprendre et je n’ai jamais cherché à le faire non plus. J’ai eu pensé que mes parents étaient fous et qu’ils ne méritaient que de disparaître car, si c’était pour nous faire autant de mal, leur existence n’avait pas de sens. J’ai pensé plusieurs fois à m’enfuir, mais Ewan me le déconseillait à chaque fois en me disant que je ne pourrais pas survivre... avec ou sans lui. Oui, je... je voulais qu’ils disparaissent. Mais maintenant qu’ils ne sont plus là et que j’ai pris un petit peu de recul sur la situation, j’aurais plutôt aimé que les choses soient autrement. Qu’ils nous aiment, simplement, en nous serrant dans leurs bras et en nous chérissant comme vous avez pu chérir votre fille par le passé. Nous ne demandions rien d’autre que de l’amour... c’est pourtant parfois le plus difficile à donner.
Je reprends mon souffle et je me calme légèrement. Je m’apaise encore, mais mon cœur semble s’arrêter de battre lorsque j’aperçois mon frère de loin, à l’autre bout du jardin, près du Temple. Comme d’habitude, le regard dans le vide, il discute avec quelqu’un que je n’ai pas encore le plaisir de connaître. Quand il sent que je le regarde, il s’arrête, me sourit légèrement et me fait un signe de la main. Pour éviter de pleurer instantanément, je prends la main de Jacen et l’invite à se lever.
- Regardez ! lui dis-je en le retournant vers Ewan et en le montrant du doigt. Quand on parle du loup... c’est mon frère, là-bas ! Vous le reconnaîtrez, maintenant, hein ?
Ewan perd son sourire, recommence à parler avec le garçon à côté de lui et continue son chemin. En laissant tomber mon bras le long de mon corps, ma main toujours dans cette de Jacen, je commence alors à pleurer, après avoir baissé la tête.
- Je ne veux plus pleurer, dis-je en serrant un peu plus sa main, sans lever la tête. Je veux vivre une vie normale en apprenant à me battre et à soigner car c’est ce que j’ai envie de faire. J’aiderai Ewan à avancer dans la limite de mes possibilités, mais... j’aimerais beaucoup que vous m’aidiez dans ce processus. Parce que personne d’autre ne peut me guider... ça j’en suis convaincue.
Je lève alors mes yeux sur lui en espérant très fort qu’il accepte de m’apprendre tout ce qu’il sait et tout ce qui pourra m’aider à vivre avec mon passé sans vouloir constamment l’affronter.
[HJ : j'espère ne pas être trop répétitive dans mes réponses...] |
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Jacen
Nombre de messages : 2910 Âge : 38 Race et âge : Cydien-45 ans à sa mort Cité : Monde Spirituel Métier : Gardien du Monde Astral Feuille de personnageCompétences: Esprit~Impressionnisme~Soin Compétences bonus: Invocation- Ritualisme - Connaissance des langues Réputation : (10/10) | |
| Sujet: Re: [Fini][149][D-E](Flashback) Enfin s'accepter et se battre... pour lui Sam 1 Oct - 12:03 | |
| Difficile, pour lui, de se mettre dans la peau de la petite. Et pourtant ses mots le marquaient comme quelque chose qu'il avait partagé. Avait-elle un Esprit assez fort pour lui donner l'impression d'avoir vécu ces choses-là, ou à réveiller de vieux sentiments? Assez silencieusement, il attendait les courtes pauses d'Auween pour rassembler ses propres idées qu'il exposait aux doutes de la jeune adolescente.
"J'ai toujours eu une grande tendresse envers ces adultes qui, quelque part, refusaient de grandir. Ces personnes ont gardé, ou su retrouver, un petit quelque chose qui les rapproche tellement des enfants qu'ils font, à mon avis, des parents comme des éducateurs formidables. L'innocence ne se gagne pas au premier jour pour disparaitre à la violence de la vie, elle se cultive... Elle se construit, plutôt, autour du sens personnel qu'on veut lui donner. Rien que de venir me voir et discuter de cela est une preuve d'innocence. Arriver dans ce lieu et tout apprendre de l'Esprit également. Quelque part, on reste innocent jusqu'à ce qu'on sache tout de ce monde."
De sa petite expérience, coupé de sa fille si tôt, il se permit tout du moins de continuer:
"Avoir un enfant n'est rien de compliqué en soit. L'élever est une tout autre aventure. Car quel est le véritable objectif de la descendance, si ce n'est de donner sa chance à quelqu'un d'autre de vivre la meilleure vie possible, celle qu'on a pu avoir? De permettre à l'humanité d'atteindre la perception en apprenant à nos enfants à reproduire le moins d'erreurs possibles. Avoir un enfant est un acte profondément égoïste, beaucoup d'adultes doivent apprendre à partager à partir de ce moment-là -avec plus ou moins de faciliter ou de réussite. Et lorsque les parents ne comprennent pas la raison de la présence légitime des enfants dans leur monde, on assiste à des gâchis malheureux comme le vôtre. Mais ce n'est pas parce que tu refuses de pardonner à tes parents que tu es vouée à reproduire les mêmes erreurs. Accepter ce qui s'est passé n'est pas pardonner, c'est la frontière qui sépare la mémoire de l'oubli ou la force de la faiblesse. Acceptez et vous deviendrez plus forts, j'en suis convaincu."
Il parvint cependant à sourire pour resserrer les liens:
"Je te rassure cependant, ma fille n'est pas morte. Elle m'a juste été enlevée par sa mère, l'histoire s'arrête-là".
Du moins pour l'instant. Bientôt, sa fille deviendrait reine. Serait-il encore là pour le voir, apprendre par rumeurs et rapports venant de Muria ce que son propre sang valait en elle, si sa mère l'avait entièrement modelée ou si sa fille conservait un peu de lui en elle? Aurait-elle, un jour, envie de savoir qui il était. Restera-t-il quelqu'un pour parler de lui? S'était-elle fiancée, allait-elle avoir bientôt elle aussi des enfants? Non, ce n'était définitivement pas fini.
Le lien avec Auween lâcha subitement, et Jacen se maudit de ne pas avoir compris pourquoi avant qu'elle ne lui dise. Le contact physique soudain était étonnant, comme si la jeune fille avait besoin de se raccrocher rapidement à quelque chose pour ne pas perdre pied. Sa déception était grande, la blessure profonde. Jamais une personne qui avait vécu tant de malheur ne pleurait gratuitement. Gardant sa main dans la sienne, il parla plus bas, bien à part pour elle:
"Je peux t'aider oui. On va déjà commencer par te guérir toi," dit-il en lui donnant un coup de l'index sur le front, " et je t'apprendrais ensuite à aider les autres. Et je m'occuperai de ton frère très bientôt en cours, je peux te le garantir!" |
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| Sujet: Re: [Fini][149][D-E](Flashback) Enfin s'accepter et se battre... pour lui Dim 9 Oct - 1:24 | |
| Je ne trouve rien à redire (pour une fois !). Ses leçons de vies sont simplement justes et constructives. Quand il me parle, j’apprends de nouveau à être une enfant et à gober les informations en retenant les conseils. L’espoir me regagne lorsque je réalise que mon innocence est encore là et que je suis encore une jeune fille avec une vie et des rêves devant elle. Mais Jacen ne me considère pas non plus comme une simple enfant qu’on infantilise trop en utilisant des mots simples et parfois abrutissants. Il me parle du bonheur d’être parent alors que je suis encore incapable de savoir ce qu’est l’amour et je ressens ce qu’il me dit comme si je l’avais déjà vécu. Et je me dis qu’accepter ne peut que nous rendre meilleurs, mon frère et moi. Je me sens alors aussi convaincue que lui lorsqu’il affirme cela.
Je me surprends à être rassurée lorsqu’il me dit que sa fille n’est pas morte et son sourire me confirme qu’il n’a pas encore perdu l’espoir de la retrouver et de la chérir en rattrapant le temps perdu. Mais mes larmes continuent à couler alors que j’attends sa réponse à ma question désespérée. Il me tient encore la main et se rapproche de moi pour me parler d’une voix que je trouverai réconfortant encore longtemps, comme celle d’un père que je souhaite retrouver. Je veux me sentir proche de lui.
"Je peux t'aider oui. On va déjà commencer par te guérir toi, et je t'apprendrais ensuite à aider les autres. Et je m'occuperai de ton frère très bientôt en cours, je peux te le garantir!"
Son coup d’index me fait fermer les yeux et verser mes dernières larmes de la journée. Il veut me soigner, m’apprendre des choses et aider mon frère. Cela ne fait pas longtemps que je suis au Temple, mais je me sens déjà chez moi grâce à des gens comme Jacen. Je dois dire que je n’en ai pas croisé beaucoup. Et j’imagine que tout le monde n’aurait pas accepté de prendre autant soin de moi, vu la manière arrogante que j’ai employée pour demander ce service. Plus qu’un service, une demande au secours. J’ai alors le sentiment étrange que c’est la dernière fois que je me fais aider, car mon caractère restera versatile et imprévisible. Cependant, j’évite de trop y penser pour le moment et je me contente de lui sourire le plus sincèrement possible pour lui démontrer ma gratitude et ma joie lorsque j’entends ses mots.
Je prends alors sa main avec les deux miennes et je baisse la tête timidement pour faire ce que j’ai aussi l’impression que je ne ferai pas souvent :
- Merci, Maître Jacen ! Je serai votre élève et j’appliquerai ce que vous m’apprendrez, parce que j’ai vraiment envie de m’en sortir. Merci, merci, merci, merci.
Je ne pleure plus, je ris. Je lâche alors sa main et, ne pouvant réfréner mon contentement, je saute et je cours tout autour de lui en pensant déjà à ce qu’il pourrait m’apprendre. Utiliser ma pierre runique pour défendre ce que j’aime, soigner pour réparer les blessures de la guerre. Toute cette philosophie dont il vient de me faire part me donne envie de réfléchir à mon avenir et de continuer à avancer. C’est ce que je vais faire. Peu importe ce que m’a fait mon passé et ce que me fera l’avenir. Je suivrai la voie que Jacen veut me tracer tout en sachant mon frère entre de bonnes mains. J'ignore alors que les rencontres que je ferai par la suite me conduiront à changer de voie et à m'éloigner de lui, contre ma volonté. Mais pour l'instant, un nouveau départ plein de rires et de nouvelles choses m’attend et je compte bien en profiter avec la naïveté et l'innocence d'une enfant de douze ans !
[Jacen et Auween désengagés] |
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| Sujet: Re: [Fini][149][D-E](Flashback) Enfin s'accepter et se battre... pour lui | |
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| | | | [Fini][149][D-E](Flashback) Enfin s'accepter et se battre... pour lui | |
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