[153][Début-Hiver]Après être allée voir Môman, une rencontre étrange ![PV Naraphel] (fini)

Annabeth descendit du dos de Cristal avec un petit sourire.

Roh ça va ! Tu ne peux pas dire que depuis que tu es avec moi, je t'ai souvent demandée quelque chose !

Cristal secoua vivement la tête et émit un petit grognement et avança d'un pas lents. Annabeth croisa les bras et s'exclama en riant :

Ey, ne me dis pas que tu boudes !

Pas de réponse. L'Elfe sourit à nouveau et remonta sur Espoir, qu'elle avait attaché à un arbre. Flink, qui voletait près d'elle, se posa sur épaule.
Elle avait voyagé la veille vers Silmarie, et elle était bientôt arrivée. Sur quelques mètres, elle avait voulu monter sur Cristal, sa tigresse, pour voir ce que ça faisait. La bête avait d'abord rechigné, puis elle avait galopé sur quelques mètres de mauvaise grâce. Annabeth pouvait maintenant annoncer que pour tous ceux qui voulaient faire du Dada sur un tigre, ben c'est pas franchement agréable !
Annabeth donna une caresse à Flink et rappela Cristal. Ils approchaient des portes de Silmarie, et si on apercevait une tigresse aux portes de la cité, elle risquait gros. Cristal répondit à son cri et revint sur ses pas, mais elle marchait la tête basse, signe qu'elle boudait toujours. Annabeth sourit, talonna sa monture pour la faire aller au pas jusqu'à ce qu'elle aperçut les portes de la cité. En la voyant arriver, deux gardes pointèrent leurs lances vers le poitrail d'Espoir et ordonnèrent en choeur :

Veuillez décliner votre identité.

Annabeth sourit en remarquant qu'il ne demandait pourquoi elle venait dans la cité. Elle n'avait pas perdu ses origines. Elle vivait dans la cité Astorg, mais elle restait Elfe à part entière, et ils l'avaient remarqués. Elle était venue voir ses parents, et elle le ferait.

Je suis Annabeth. Originaire d'ici.

Et ça ?demanda un garde en pointant du bout de la lance Cristal, qui se tenait près d'Annabeth.

Je l'ai apprivoisée.

Ce n'était pas vraiment vrai, c'était Cristal qui s'était avancée et avait suivi l'Elfe d'elle-même...Après avoir essayé de l'attaquer. Mais c'était plus simple de dire une semi vérité. Les gardes jaugèrent la tigresse, qui fixa sur eux un regard désintéressé. En excellente comédienne, elle porta une immense patte à sa gueule et commença à la lécher soigneusement. Cette action totalement innocente finit de convaincre les deux Elfes, qui relevèrent leurs armes et firent signe à la jeune femme d'avancer. Annabeth les remercia d'un regard, et, espiègle, leur adressa un clin d'oeil charmeur.
Elle pénétra dans la cité. Dans sa cité. Sa cité natale. Et elle était en route pour rencontrer ses parents. Après si longtemps... Elle pourrait rencontrer ses anciennes amies... Elle était si impatiente de la rencontre avec son passé...
***************************
Annabeth était si heureuse ! Ses parents avaient été fous de joie de la revoir, l'avaient serré dans leurs bras, l'avaient embrassée. Elle avait passé une demi-journée à leur raconter son voyage. Ils avaient été déçus qu'elle n'ait pas rencontrée Flowène. Mais ils se réjouirent plus quand elle leur dit ce qu'elle savait sur sa soeur. Elle avait passé trois jours chez eux, mais elle leur avait dit qu'elle devait partir au bout d'un moment. Elle avait promi aux autres Compagnons qu'elle ne devait pas rester très longtemps, et qu'elle reviendrait rapidement . Ses parents avaient donc dû la laisser partir, à leurs grands désespoirs.
Ce soir-là, elle promenait pour son dernier soir à Silmarie. Elle déambulait dans la rue. Annabeth avait laissé Espoir à l'écurie la plus proche. Quant à Cristal et Flink, elle prenait soin de ne pas laisser la tigresse s'éloigner, et Flink se tenait sur son épaule, sans bouger. Annabeth promenait dans la rue marchande, passant devant les boutiques avec bonheur. Elle finit par s'assoir sur un banc, caressant son faucon sur ses genoux, regardant les passants.

L'hiver commençait à s'installer lentement dans la ville. Le brouillard laissait peu à peu la place aux fines couches de neige dans la ville. La rue marchande était presque vide, l'année dernière les elfes l'avait un peu mieux aménagée et elle bénéficiait maintenant d'une voie couverte de paille. Cela pouvait paraître étrange, mais on évitait ainsi les coulées de boue par temps pluvieux. Les boutiques étaient ouvertes, de temps en temps Naraphel y achetait des herbes médicinales, nécessaires pour son métier ou bien des rations de nourriture pour ses voyages. Ce jour là cependant il se promenait avec Brüsenhilde, son second. L'homme progressait à la même vitesse et ils parlaient ensemble des futures expéditions réalisables. Durant toute la fin de l'automne ils avaient préparés leurs sorties, ils avaient mis en place quelques idées, bref ils s'installaient peu à peu afin de former, bientôt, le groupe de mercenaires qu'ils voulaient.

Si j'étais toi, je partirais dans une autre ville, plus fréquentées. Pourquoi ne pas aller à Tamawa ? Là bas on aura toujours besoin de nous !

Naraphel secoua la tête.

Non mon ami. Nous n'en aurons pas besoin, pour le moment nous n'intéressons personne, mais le jour viendra où ceux qui voudrons nos services traverseront Azthia pour les payer. De plus cette ville a toute mon affection, je ne souhaite pas la quitter sans une excellente raison.

Brüsenhilde soupira un instant avant de capituler. Ils se séparèrent dans une rue faisant angle. Le Cydien partit en direction de l'auberge pour régler quelques détails avec l'aubergiste. Naraphel le regarda s'éloigner puis il reprit sa marche le long de la rue. Au bout de trois ans, les habitants s'étaient habitués à l'albinos aux lèvres noires et aux yeux de feu. Très peu de gens se retournaient sur son passage maintenant et il connaissait lui même une grande partie des habitants. Soudain il freina son mouvement. Sur un banc une jeune elfe était assise, et pour compagnie elle possédait deux animaux. Elle ne semblait pas d'ici, ses habits semblaient venir de Storghein. Naraphel passa devant elle d'un air nonchalant. Autant éviter tout contact avec une personne de Storghein se dit il.

Annabeth sursauta quand les ailes de Flink tressaillirent. Etonnée, elle baissa le regard sur son faucon. L'oiseau lui donna un coup de bec et désigna un Elfe qui venait juste de passer devant sa maîtresse. Mais la jeune femme n'y voyait rien de particulier. C'était un Elfe, tout ce qu'il y a de plus normal dans Silmarie, la cité elfique. Mais, cette personne avait attiré l'attention du faucon, alors, l'Elfe le regarda de plus près. Il avait des cheveux blancs, mais Annabeth ne pouvait voir ses yeux. Plutôt musclé. Il était différent pourtant des autres elfes, en tous cas, c'était son impression. Peut-être était-elle infondée. De plus, il semblait l'ignorer, passant devant elle de façon nonchalante. Cela, plus le fait qu'il avait attiré l'attention de Flink attisa la curiosité d'Annabeth. Elle se leva et posa la main sur l'épaule de l'homme, et, d'une voix enjouée, elle demanda :

Salut !

Elle l'attrapa plus fermement, se leva et le doubla pour se mettre devant lui, puis, les mains sur les hanches, elle demanda, curieuse :

Ey, je ne vous ai jamais vu ici, même si je n'y suis pas souvent, j'y ai vécu pendant mon enfance ! Qui êtes-vous ?

Et oui, Annabeth ne connaissait pas le terme « Mêle-toi de tes affaires ! ». Et le fait qu'il ne l'ai même pas regardée la turlupinait. D'ailleurs, Flink était de son avis, car le faucon la suivit et se percha sur son épaule, se penchant pour dévisager l'Elfe, curieux. Annabeth faillit éclater de rire. Oui, elle était une incorrigible gamine curieuse, et son faucon lui ressemblait ! Mais qui pouvait-elle ? Elle avait toujours était comme ça, et elle ne changerait pas de sitôt. Le pauvre Elfe était sa proie, et elle n'allait pas la lâcher.
Cristal s'approcha à son tour et émit un grand bâillement. Ce n'était pas la délicatesse qui l'étouffait, mais Annabeth ne réagit pas, ce n'était qu'une tigresse qui ne savait rien de la diplomatie.
L'Elfe reporta son attention sur celui qu'elle avait abordée, croisa les bras et une une lueur interrogatrice s'alluma dans son regard.

Le temps passe et jamais ne s'arrête.

Le changement de saison s'annonce et bientôt, le blanc manteau de l'hiver qui recouvrait ce monde laissera place à l'herbe grasse et aux timides rayons du soleil. Le silence cédera sa place au chant des oiseaux et le monde s'éveillera petit à petit, sortant lentement de son cocon de glace. Dans ce décor que le temps semblait avoir figé, le moment est venu de s'éclipser, de laisser la nature reprendre ses droits et le cours des choses se faire.

[Désengagés : Annabeth, Naraphel ]

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