Nom (facultatif): Ombre
Prénom: Elwynn
Âge: 24
Race: Nua
Cité/groupe d'appartenance: Erathia - La Troupe
Métier: Assassin / Saltimbanque

Arme: Une dague
Armure: Elwynn possède une armure légère mais de belle facture. Offerte par son maître, on la devine chère et délicatement ouvragée. Faite en cuir très souple, elle épouse les formes de la jeune femme pour ne pas l’incommoder tout en la protégeant efficacement.
Quand elle ne porte pas son armure, la jeune femme revêt une grande robe rouge aérienne qui laisse entrevoir ses courbes.

Compétences choisies: Imposée: Discrétion, Charisme, Représentation (danse)
Faiblesse: survie, mysticisme, esprit
Main dominante: Gauche
But du personnage: Combattre la misère et devenir un exemple pour quelqu'un (acquérir une certaine notoriété)


Description physique:

Au premier abord, un sourire espiègle se profile sur son visage à l’air sage. Un petit nez encadré par des taches de rousseurs vient souligner le côté enfantin de la jeune femme, tout comme le grain de beauté qu’elle porte à la commissure des lèvres et qui s’étire à chacun de ses sourires tantôt charmeurs, angéliques ou cyniques. Elwynn s’exprime principalement à travers cette expression de ses lèvres carmin et naturellement pulpeuses, mais ce sont également ses yeux qui trahissent souvent ses émotions. Ceux-ci sont profonds, pétillants, et d’une couleur verte tachetée de petits points bruns : c’est deux petits jardins sombres de mousse humide et moirée qui luisent au milieu de son visage. Son regard est pénétrant et constitue une arme de séduction non négligeable pour la saltimbanque. Sa tignasse sauvage est noire corbeau, et cache une nuque tendre et délicate.
Elwynn possède une silhouette élancée et fine, dessinée harmonieusement et dotée de courbes alléchantes. Ses rondeurs féminines la rendent agréable à regarder, tout comme ses jambes interminables de danseuse.
Mais plus que son physique, la voir danser envoûte. Ses mouvements sont fluides, aériens, et sa longue tenue rouge de soie lui donne une allure immatérielle et inaccessible. Sa démarche est quand à elle féline et silencieuse, agile comme l’est une ballerine. Ses pas sont en effet inaudibles, mis à part le chuchotement feutré des étoffes au contact du vent qu’accompagne le tintement de grelots à ses poignets et ses chevilles.
L’apparition éthérée est cependant fort différente quand Elwynn porte sa tenue de « combat ». Toujours aussi silencieuse et discrète, la jeune femme adopte cependant une allure assurée et une démarche déterminée. Elle lace alors ses cheveux en un chignon tiré qui lui confère un air sévère.

Caractère, qualités et défauts:

Elwynn est une femme double et déconcertante. De nature inquiète et nerveuse, parfois proche de l'angoisse, elle est également très active, dynamique, et veut donner une impression de force à ceux qui la côtoient ; certainement pour cacher ses inquiétudes sous une carapace. Néanmoins, avec elle rien ne dure et elle est capable de passer facilement de l'enthousiasme à la déprime, dramatisant tout et amplifiant terriblement le moment présent. Ce trait de caractère la rend difficile à comprendre et le moins que l'on puisse dire est que sa cyclothymie déconcerte assez son entourage. A l’intérieur d’elle s’opposent un tumulte de passion, d'exagération, d'activité débordante, d'autorité, d'impulsivité, mais parallèlement de réserve, de réflexion, de passivité, de sensibilité et d'intériorité... ce qui n'est évidemment pas aisé à vivre.
La jeune femme peut donner l'impression d'être une personne capricieuse ou excessive, alors qu'elle a en réalité, beaucoup de mal à harmoniser ces deux tendances incompatibles. C'est une femme dont les contrastes peuvent être saisissants : elle peut être la discrète et agile espionne, à l’affut de renseignements, et se révéler une véhémente oratrice imposant ses idéaux, ou encore la voluptueuse et suave séductrice. Aussi faut-il tenter de la dompter avant qu'elle n'ait raison de votre gentillesse ou de votre patience.
En fait, Elwynn a souvent un côté sauvage et veut paraître plus dure qu'elle ne l’est en réalité, ce qui lui permet de se protéger. Ne vous fiez pas à cet air ironique ou cynique qu'elle affiche parfois. C'est au contraire une hypersensible, très tournée vers son foyer dont elle attend affection et chaleur. Elle est souvent beaucoup plus inquiète et craintive qu'elle ne veut bien le reconnaître. Son altruisme excessif la pousse par ailleurs à des actes parfois irraisonnés, et lui donne le courage de combattre pour ses idées.

D’autre part, le principal problème de cette jeune femme autoritaire, c’est la ponctualité. Jamais vous ne verrez Elwynn à l’heure, bien qu’elle fasse tout pour cela. Elle tentera sûrement de se justifier par son éternelle rengaine, selon laquelle « Dans un rendez-vous ou une réunion, pour se faire remarquer, il faut toujours arriver soit en premier, soit en dernier. Moi je suis polie, je laisse passer les autres. »… Pas très crédible.

La brune a le goût du pouvoir et du commandement, qu'elle est d'ailleurs tout à fait capable d'assumer... Elle aime le travail bien fait et n'hésite pas à prendre des responsabilités qui devraient incomber à d'autres. La réussite l'attire. C'est pour elle une façon d'obtenir un certain bien-être matériel qui lui permet de se rassurer.
Côté cœur, c'est une femme énigmatique, un sphinx, qui ne fait rien pour mieux être comprise. Tantôt formidable, chaleureuse, démonstrative, généreuse... tantôt renfermée, blessée, déçue et amère... En réalité, ces attitudes parfois contradictoires cachent le jeu d’une grande romantique qui a besoin d'aimer et d'être aimée. Ses sentiments sont sûrs et profonds et sa moralité est stricte. Mais sa dévotion affective se traduit quelquefois par un besoin d’exclusivité et une jalousie maladive…

Cela dit, remarquable, espiègle et attachante lorsqu'elle le veut bien, elle séduira par sa nature enjouée, parfois excentrique ou exaltée. Mais n’oublions pas qu’elle est avant tout comédienne née. Embobineuse, menteuse, baratineuse… Tels sont les seuls traits de son caractère que verront jamais la plupart des gens qui la rencontrent.

Biographie:
Au milieu d’une petite pièce circulaire trônait une table ronde sur laquelle reposait une bougie déjà bien consumée. Une douce lumière orangée s’en dégageait et inondait la pièce de sa clarté diffuse. Deux hommes se tenaient attablés, des cartes en main, une bouteille colorée dans l’autre, et discutaient paisiblement. Le discours qu’ils tenaient était ponctué de rires francs et gras. Leur visage buriné et mat, sur lequel s’étalait de nombreuses marques, trahissait leur origine de marin. On devinait à leur peau façonnée par le travail, les éléments et l’âge, que la vie ne les avait pas gâtés. L’un d’eux lâcha entre deux gorgées d’alcool :

-En tout cas on l’aura bien eu ce Luvin.

-Et comment ! Dire qu’on était à son service, et le voilà disparu. Nous, libres ? Qui aurait pu le croire ?

Alors que les deux compères fêtaient gaiement la perte du dénommé Luvin, un soupir agacé s’éleva d’un coin de la pièce, dans l’obscurité. Une femme émergea de la pénombre et posa un œil sévère sur les deux autres. Celle-ci était d’une beauté flagrante. Plutôt grande pour une femme, elle présentait une silhouette élancée. Ses longues jambes galbées et nerveuses s’étiraient vers des hanches bien dessinées puis une poitrine généreuse, largement mise en valeur par un décolleté provocateur. Enfin, une longue chevelure rebelle encadrait harmonieusement son visage d’un ovale parfait, crispé malgré sa beauté dans un rictus agacé. Sa bouche gourmande et vermeille ainsi pincée renforçait le froid de ses yeux d’un vert sombre. Cernés de noir et dessinés en amande, profonds, ceux-ci venaient compléter le portrait de la belle jeune femme, dont l’attitude était fermée et distante. Elle les toisa pendant un long moment. La fureur la faisait vibrer. Poussant frénétiquement une mèche sombre qui obstruait son regard, la brune les morigéna :

-Bande d’imbéciles. Comment pouvez vous prendre ça avec autant de légèreté ? Nous étions des proies, oui. Mais nous sommes encore des proies, et nous serons toujours des proies.

Le silence reprit ses droits après la grave remarque de la femme. Les deux marins baissèrent leur regard gêné et n’osèrent contrarier leur autoritaire compagne. Celle-ci retourna dans l’ombre et posa les doigts sur ses tempes qu’elle massa en inspirant profondément. Un tumulte d’émotion ébranlait sa conscience, un vent de colère venait balayer sa raison tandis qu’une vague d’incertitude malmenait son assurance légendaire. En proie à un trouble profond, Elwynn ferma les yeux et se remémora les événements.

*Mais pourquoi ? Pourquoi nous ?*

Elwynn avait grandi comme esclave. Elle avait beau creuser dans sa mémoire, au plus loin qu’elle puisse s’enfoncer dans son âme, elle n’avait connu rien d’autre que la servitude. Les souvenirs heureux qu’offraient l’enfance, à ce qu’on disait, lui étaient étrangers. Une sorte d’amertume s’emparait de l’esclave quand elle y pensait. Pas vraiment d’amertume, non, mais plutôt une indifférence totale. En effet, la jeune femme ne pouvait pas regretter une chose qu’elle n’avait pas connue. Elle n’avait jamais reçu d’affection, eu de jouets, ri avec insouciance, tremblé dans le noir. C’était un peu comme si elle n’avait vécu qu’à travers son rôle d’esclave, et que la personne qu’elle était avait été annihilée. Tout sentiment ou émotion lui étaient alors étrangers. On avait fait taire l’humanité qu’elle contenait.
Mais après tout… Pourquoi aurait-elle des émotions ? Pourquoi aurait-elle un avis sur quoique ce soit ? Ce n’était rien d’autre qu’un objet, qu’un service. Une esclave.

La brune grimaça dans l’ombre, tandis que ses compères reprenaient leur discussion.
A la base, Elwynn était destinée à distraire un noble marchand et son équipage dans leurs pérégrinations. La longueur des voyages et l’absence de femme à bord semblait poser problème au dit marchand, qui aimait la bonne chair et profitait de la vie. La jeune fille fut choisie pour ses talents évidents de danseuse ainsi que sa beauté et servit donc d’amuse-bouche : tantôt forcée de danser, de se laisser faire ou d’exécuter les choses les plus inavouables, et cela dans la crasse et l’humidité de la cale du navire. Pour être claire, c’était un morceau de chair qu’on se partageait. Son supplice dura deux ans, jusqu’au jour où la femme de son maître découvrit son existence. Celle-ci menaça de le renier tant qu’il n’aurait pas renvoyé ou même tué la jeune Elwynn. Cette femme n’éprouvait aucune compassion : c’est son égo plus que son cœur qui s’indignait.

Puis la famine apparut à l'intérieur des terres... L'an 142... On disait que tout le continent était secoué. Les mers n’étaient plus sûres. Et bien que tous ces événements n’affectent pas la jeune adolescente depuis son bateau, ils eurent des conséquences sur sa survie. En effet, le noble se sentit bientôt en danger, avec tous les conflits qui éclataient de part et d’autres. Il décida donc de s’entourer d’une garde sur le navire, qui puisse le protéger des pirates (pullulant en période difficile). Mais le contexte de guerre rendait le prix des mercenaires et des esclaves de plus en plus élevé, et le marchand conserva la courtisane à son service, prétextant qu’il l’avait reconvertie en guerrière. Pour que son excuse demeure crédible, on enseigna le maniement de la dague à Elwynn, pas de manière approfondie cependant.

La petite brune avait donc été entraînée. Ce ne fut pas une période de plaisir, et son corps fut aussi endurci que son esprit. Le fouet lui déchirait quotidiennement la peau, et les flammes qui léchaient sa peau lui semblaient une caresse plus supportable que celles de son odieux propriétaire.

*Quand je pense que j’en ai toujours les traces…*

Alors qu’elle repensait à ce souvenir douloureux, ses doigts fins parcoururent les fines cicatrices qui zébraient son dos. Un frisson la secoua. La brune replongea dans ses souvenirs.

Une lassitude intense naquit en Elwynn alors qu’on s’escrimait à faire d’elle une ombre. A peine adolescente, celle-ci avait déjà compris qu’elle était née dans un monde où les gens comme elle n’avaient pas leur place. La mercenaire était d’abord passée par un état de révolte intérieure, se disant qu’il était injuste qu’elle n’ait pas le droit à la même chance que quelqu’un d’autre.

*Je ne peux pas continuer comme ça, il faut faire quelque-chose !* avait-elle pensé.

Mais les haussements d’épaules de ses compagnons et les larmes silencieuses de certains avaient eu raison de son acharnement. Avec le temps, la brune avait accepté son fardeau et s’était tu. Un esclave était un esclave. Pas un homme. Elle avait ravalé sa hargne et ne prenait plus goût à aucune chose. Vivant de façon détachée, comme si plus rien n’avait d’importance. Jusqu’à un certain soir.

La nuit venait d’ouvrir des fleurs noires. Le ciel était découvert à ce moment là, et la lune semblait toute proche du navire qui glissait doucement sur les flots. La mer était calme et rien ne pouvait présager que quelque chose viendrait rompre la quiétude ambiante. Elwynn était sur le pont, et regardait les vagues, penchée par-dessus la rambarde. Soudain, une main fut plaquée sur sa bouche tandis qu’un bras puissant venait la cueillir au niveau des reins. Elle fut traînée jusqu’à la cabine de son maître qu’elle découvrit presque nu. Celui qui venait de la tirer jusque là jeta la captive au sol et s’en alla en fermant la porte. Le maître d’Elwynn commença à manifester clairement son intention d’abuser d’elle.
Prise de panique, l’esclave n’avait pas pu réagir. Mais c’en était trop. Des années de frustration et de silence éclatèrent ce soir-là. Quand l’horrible homme s’assoupit enfin, la brune, que la rage rendait inconsciente, tua violemment son maître. L’image de la bouche crispée de sa victime, de laquelle s’échappait encore un filet de bave, la hanterait toute sa vie.

Elwynn n'avait jamais tué de sang-froid, et l'instant de soulagement morbide qu'il constituait l'effrayait. Maintenant elle le savait : donner à quelqu'un la mort ne lui faisait pas peur... Et pourtant, devait-elle fuir ? Non, les soupçons auraient directement été portés sur elle. Pourrait-elle tuer tout le monde ? Non, c’était une idée stupide. Ou alors pourrait-elle cacher le corps ? Ainsi, on croirait tout simplement que le maître avait pris une barque et avait accosté sur l’île la plus proche pour faire des affaires. D’autant plus qu’une terre se profilait à l’horizon.
L’idée ne paraissait absolument pas crédible, mais ses compagnons d’équipages n’étaient pas des hommes instruits, et l’esprit critique leur était inconnu.

Elwynn jeta donc, non sans mal, le cadavre par dessus bord ; puis alla se coucher dans la cale comme si de rien n’était.
La jeune femme soupira. Certains esclaves avaient saisi leur chance pour s’enfuir. D’autres croyaient à un habile procédé de la part du maître pour vérifier qui était fidèle dans l’équipage.

Elwynn frémit. Elle venait de penser à l’homme qui l’avait tiré dans la cabine du maître. Celui qui l’avait surprise sur le pont, pour la livrer au noble. Lui seul savait. Lui seul pourrait avouer sa culpabilité à la famille du riche marchand. Le maître était une personne influente, et bientôt, des dizaines de sbires se mettraient à la recherche d’un coupable. Ou se contenteraient de lyncher tout le personnel du défunt. Elwynn devait disperser tout l’équipage, et se refaire une nouvelle existence. De toute manière, ayant grandi en mer, la jeune femme n’avait pas de passé dans l’intérieur des terres. Elle pourrait être qui elle voulait…

- Séparez-vous. Séparez-vous tous. Prévenez les autres. C’est notre billet de sortie, le seul moyen d’avoir une vie à nous, d’exister en étant plus qu’un objet. Alors partez où vous voulez, et soyez libres.

Les deux compères lancèrent un regard interloqué vers Elwynn mais s’exécutèrent. Eux n’étaient pas très malins, et incroyablement timorés. La danseuse était certainement la seule personne de cet équipage qui soit dotée d’un peu de jugeote.

Le bateau se vida peu à peu. La jeune femme fit ses adieux à ceux qui avaient partagé son calvaire pendant tant d’années. Quand elle fut enfin seule, la brune réalisa que personne n’avait songé à revendiquer le navire. Il était sien, quoiqu’il soit plus prudent de s’en aller. Elle n’aurait qu’à le revendre, et posséderait ainsi un petit pécule pour commencer sa vie, ou du moins essayer de faire au mieux.

-En avant, capitaine Elwynn.

L’intéressée esquissa un demi-sourire. Une fois à terre, trouver un acheteur pour le bateau s’avéra facile. L’artiste amassa plus d’or qu’elle n’en avait jamais vu, bien qu’elle vendit le bâtiment presque à moitié prix, et ce sans le savoir. Désormais, il lui fallait un nouveau nom… Ombre serait parfait. Il valait mieux jouer sur la prévention. A l’avenir, elle se montrerait prudente et méfiante. Son maître était quelqu’un d’important de là où il venait (même si Elwynn ne savait vraiment où). En tant que fugitive, elle n’avait pas le droit à l’erreur. La jeune femme ne savait que danser, séduire, vendre son corps et tuer. Peut-être pourrait-elle se lancer dans une carrière d’assassin… L’idée était alléchante. Cela dit, le meurtre de son maître avait permis à la brune d’exorciser toute la frustration et le silence qu’elle contenait depuis des années, et une envie incroyable de profiter de son temps l'envahissait. La promesse de la liberté lui donnait une force insoupçonnée. Depuis qu’elle avait vendu le navire, il ne lui arrivait jamais de cesser de sourire, et c’est pleine d’allégresse qu’elle prit sa décision. Elle empêcherait que son sort soit réservé à d’autres. Son but, utopique certes, serait désormais de combattre la misère. Elle pourrait devenir une espionne intouchable, qui fréquenterait les gens importants et aiderait le peuple ! Elle serait une justicière de l'ombre ! Les résolutions de la jeune femme lui arrachèrent un éclat de rire. Pour le moment, son projet lui semblait grotesque et irréalisable. Mais c’était son objectif, et elle se doutait bien que le chemin serait long et sinueux.

*En avant, une nouvelle vie s’offre à moi.*


A Erathia en ce jour, le pavé des ruelles de brillait sous le soleil de midi. La foule se pressait, lentement, au travers des étals serrés. Les commerçant restaient derrière leurs tréteaux avec l’œil plissé de l’homme aux aguets. Chacun s’agitait à sa façon, observant tantôt les couleurs vives des épices de l’un, remplissant tantôt un panier de fruits. On s’observait d’un trottoir à l’autre, en se saluant quelques fois. L’air du matin enveloppait les hommes d’un parfum de mer.

Un voyageur déambulait dans ces dédales, doucement, en se laissant porter par la cohue. Il observait les rangées de poissons d’un pêcheur, yeux vides et ventres ouverts. Son esprit était comme happé par ce spectacle. Il ne pouvait plus quitter des yeux cette macabre exposition. Il dut se faire violence pour se soustraire à cette vision et continua à suivre, un temps, le flots des passants, puis s’arrêta à une échoppe qu’il fréquentait régulièrement, saluant d’un signe de tête l’épicier qui le connaissait bien. Alors que l’autre s’affairait à préparer l’habituelle commande de l'homme, celui-ci ressentit pour la première fois sa présence. Quelqu’un le regardait. Il en était certain. Il avait la conviction qu’on l’épiait. Que quelqu’un, dans son dos, le fixait avec insistance. Il se retourna d’un coup mais ne vit rien d’autre, dans la foule, que les badauds qui avançaient à petits pas. Il croisa certains regards. Des hommes et des femmes s’étaient tournés vers lui mais ce n’était pas cela. Ceux-là l’observaient parce qu’il s’était retourné brusquement et que la célérité de son geste était étrange dans le mouvement lent de la foule. Ne sachant que faire, l’homme s’empressa de payer pour pouvoir se dérober.

Il marcha encore un peu dans le labyrinthe des rues empuanties, respirant avec bonheur l’odeur de la mer qui montait de partout. Il retrouvait avec joie les bruits du peuple de la rue mais, au cœur de cette foule compacte, sa solitude devenait plus oppressante qu’à l’ordinaire. C’était ainsi qu’étaient les grands de ce monde. Un homme de quarante ans qui mène sa vie sans personne pour poser son regard dessus, et dont le nom est uniquement chuchoté avec crainte. Il allait persévérer dans l’existence, sans que nul ne hurle de joie ou ne pleure avec lui.

Il déambulait dans les rues du marché, ressassant ces idées, lorsque, tout à coup, il eut à nouveau le sentiment qu’on l’observait. Il sentait le poids d’un regard dans son dos. Il en était certain. Il le sentait peser sur ses épaules. Cette fois, il ne se retourna pas. Il réfléchit. Des voleurs avaient peut-être entrepris de le filer. C’était fréquent dans les ruelles du marché. Si c’était le cas, le mieux était de montrer qu’il se savait suivi, et qu’ils n’auraient pas pour eux l’avantage de la surprise. Il tourna alors la tête, le plus calmement possible, pour défier la violence si elle se présentait. Il fut saisi d’étonnement.

A quelques mètres de lui, une femme le regardait. Elle était immobile. Le visage sans expression. Ni demande. Ni sourire. Toute entière dans l’attention qu’elle lui portait. Il fut frappé par la volonté qui émanait de cette immobilité et de ce calme. Elle le regardait comme on fixe un point lointain que l’on veut atteindre. Puis ses lèvres s’étirèrent en un sourire espiègle. L’homme essaya de sourire à son tour mais n’y parvint pas, tant il était absorbé dans la contemplation du visage de l’inconnue. C’est aux yeux brillant de l’homme qu’Elwynn comprit qu’elle avait réussi. Le voyageur était curieux, interloqué et déjà conquis. Il serait facile de lui soutirer les informations dont elle avait besoin.

Elwynn avait compris qu’il lui suffisait d’user de ses charmes pour baisser la garde de ses ennemis et obtenir d'eux ce qu’elle voulait. Pour le moment, elle dansait dans une taverne près du marché, ce qui lui permettait de gagner quelques pièces d’or. Sa nouvelle vie s’avérait être un grand jeu. La brune s’était découvert une personnalité enjouée et elle posait chaque jour ses grands yeux sombres sur des choses qu’elle découvrait, comme le ferait un enfant.
Elwynn avait également entendu parler de « la Troupe » par des voyageurs de passage dans l’auberge où elle travaillait. Intriguée, la jeune femme s'était débrouillée pour se renseigner à ce sujet, et il en était ressorti un nom. Jillian Torrez. Et l'homme qu'elle filait depuis son arrivée au marché était en mesure de l'aider, selon les informations que la jeune femme avait pu grappiller. Il était temps de prendre contact avec sa proie.

Mon heure de gloire...

Bah j’vais pas vous mâcher le travail, vous découvrirez vous-même
Avez-vous lu et approuvé les règles? Ouais [Validé par Joris]
Comment avez-vous connu le forum? Root-top
Idées, remarques ou suggestions? J’aime les pingouins. Et mes deux chaussettes n’ont pas la même couleur.

Désolée, je crois que c'est un peu long ! Merci au modo qui va lire ! Vraiment !

Bonjour et bienvenue sur Azthia, Elwynn !

Je n'ai malheureusement pas le temps de lire ta fiche (pis c'est le boulot d'Ithilion mouahahah) mais je vais te donner quelques conseils pour qu'elle soit validée plus rapidement, qui concerne le HRP en quelque sorte...

Il est écrit dans les règles que le pseudo ne doit contenir que le prénom de ton personnage, je t'invite donc à les relire éventuellement et surtout à éditer ton pseudo. Ensuite, tu ne seras pas validée sans avoir rempli ta fiche de personnage et ton profil. Enfin, il te faut un avatar qui représente (plus ou moins) ton personnage.

Tu pourras modifier tout ça en allant dans "Profil" sur la barre de navigation en dessous de la bannière. Si tu n'as pas d'avatar parce que tu ne sais pas où en trouver/comment le mettre contacte moi par MP, je te filerai un coup de main sans polluer ta fiche de présentation =}.

En espérant que tu te plaises sur Azthia !

Bonjour et bienvenue sur Azthia n_n

Alours, je me permets de compléter les dires de Joris sur ta fiche sur quelques petits points :

- la race est forcément humaine, à moins de choisir Elfe, du coup, vu que tu as choisi Nùa, tu peux retirer la mention "humaine"
- en tant que saltimbanque, il te faut ajouter "la Troupe" à côté de ta cité d'appartenance
- l'orphelinat exclu les deux autres (bordel et repaire de pègres), de plus, le fait d'être saltimbanque, et donc d'appartenir à la Troupe, exclu la possibilité d'avoir une échoppe ^^

- la famine a lieu en 142 de mémoire (je n'ai pas le temps de vérifier désolée) donc tu ne peux pas être adolescente à cette époque en ayant 17 ans en 155 ^^ Tout au plus tu pourrais avoir 4 ans à ce moment là !
- par contre, si j'ai bien compris, ton personnage a des relations sexuelles forcées dès son plus jeune âge. D'un point de vue moral et légal, nous n'acceptons ce genre de choses qu'à partir de 15 ans (d'autant que la population de ce forum est majoritairement mineure).

Je pense que ton histoire serait très adaptée à un personnage de 22-25 ans mais pas à une adolescente de 17 ans. Il faudrait peut-être aussi que tu précises à quel âge se passe telle ou telle action parce que du coup, j'ai du mal à savoir quoi en penser par rapport à l'âge de ta personnage au moment de l'action ^^' Petite précision également, il n'existe plus vraiment d'esclaves Nùa depuis la chute de Ptot Tàh ^^

Je tiens en tout cas à te féliciter, ton histoire se lit vraiment bien, ton style est vraiment léger et agréable à lire ! Je pense que le problème majeur réside dans l'âge choisit pour ton personnage, si tu as une question, n'hésite pas à me MP ! =)

Merci à vous deux ! Eléa après réflexion c'est vrai qu'il y a comme un petit soucis avec l'âge ^^'
J'ai apporté quelques modifications, normalement je crois que c'est bon

Je laisse Eléa juger pour les modifications mais je remarque que ta fiche de personnage n'est toujours pas remplie (il s'agit des compétences). Il faudrait que tu le fasses pour être validée !

Je pensais l'avoir fait mais les modifications n'avaient pas été apportées visiblement. Autant pour moi, il semble que c'est correct cette fois-ci (on va y arriver :p)

N'oublie pas si jamais tu te sers de ton histoire pour les relations à partir de 15 ans au minimum !

Validé =)

Je t'invite à répondre à ce questionnaire au plus vite (https://elea-sky.forumsrpg.com/t1415-saison-2-questionnaire-a-remplir) et à faire ton dossier !

Tu peux déjà poster en "saison 2" en indiquant simplement dans le titre [DP]