Il faisait froid lorsque la petite fille ouvrit les yeux.
Le paysage était immaculé autour d'elle, la neige ayant recouvert une majeure partie du sol pour ne pas dire la totalité, la petite Elfe était néanmoins surprise de se réveiller non pas dans sa chambre au creux de son lit douillet mais dans l'herbe encore grasse, son corps ayant constitué un rempart solide entre la délicate neige et la robuste herbe des champs. L'enfant se redressa péniblement, ne comprenant guère la justification de sa présence dans les lieux. Elle papillonna l'espace d'un instant encore jusqu'à ce que son regard se pose sur l'unique spectateur de ce sinistre théâtre, une colombe au plumage immaculé. Le regard rieur, elle semblait bien décidée à se moquer de la petite demoiselle pourtant, si Eloween n'avait guère envie de jouer avec elle et de la laisser se moquer d'elle, force était de constater qu'elle se sentait attirée par la petite boule de plumes blanches. Le regard ambré que l'animal posait sur elle l'incita à se lever totalement et à esquisser un pas vers lui. L'oiseau ne bougea pas, attendant visiblement qu'elle entreprenne de le suivre. Inquiète et pourtant incroyablement intriguée, la petite fille se risqua à s'avancer de nouveau pour finalement voir l'oiseau s'envoler une fois qu'elle fut à sa portée. Déçue, elle allait rebrousser chemin lorsqu'elle entendit un pépiement qui semblait l'appeler. Tournant la tête, elle remarqua que la colombe s'était posée sur une branche et l'y attendait. Eloween suivit la petite bestiole pendant de longues minutes, cherchant à comprendre ce tiraillement intérieur qui la poussait à voguer à sa suite sans savoir vers où elle la menait. Le nez en l'air, ce ne fut que lorsqu'elle manqua de chuter contre la pierre qu'elle comprit que le périple était terminé. Devant elle se dressait la Cascade des Anciens, majestueuse, aux flots incessants. Malgré le froid mordant environnant, malgré le givre et la neige, la cascade courait toujours, insaisissable, symbole de vie, de paix et de prospérité dans la cité des brumes. Pour autant, Eloween se sentait tiraillée par un étrange sentiment. Une crainte insondable montait en elle et lui paralysait la gorge sans comprendre pourquoi. Ses pas dans la neige crissèrent tandis qu'au fur et mesure qu'elle avançait à la rencontre de l'édifice sauvage, ce dernier semblait se figer. Lorsqu'elle fut à un mètre environ de la cascade, l'eau s'était figée, prisonnière de la glace et du froid, comme tétanisée. La petite Elfe sentit les larmes lui monter aux yeux sans comprendre pourquoi lorsqu'une main se posa sur son épaule. Une douceur l'envahit aussitôt et l'eau reprit ses droit, vigoureuse et vivante, elle brisa ses chaines pour reprendre son cours.

« Eloween » prononça une voix qu'elle connaissait si bien.

Alors qu'elle se retournait pour voir de qui émanait la douce mélodie, ses yeux s'ouvrirent et se posèrent sur Arwen. La tutrice tentait vainement de la réveiller depuis plusieurs minutes et ce fut à regret que la petite Elfe se tira définitivement du sommeil. Elle posa un regard lourd de reproche sans savoir réellement pourquoi sur la jeune femme tandis que cette dernière lui intimait de se lever. Dehors, il neigeait doucement et la jeune tutrice ne voulait pas que sa petite protégée manque cela, d'autant qu'un programme chargé l'attendait, comme chaque jour depuis son retour dans la cité de ses ancêtres. Eloween se redressa dans le lit, n'écoutant qu'à moitié les conseils comme les recommandations journalières d'Arwen avant de finalement répondre d'un ton détaché mêlé d'anxiété :

« Je dois voir la Cascade des Anciens. »

Arwen ne l'interrogea pas, soupirant d'un air absent à son tour, consciente que certaines choses chez sa petite protégée lui échapperaient toujours. Eloween avait accès à un monde qui lui échappait totalement … La jeune Elfe s'habilla à la hâte, refusant la robe préparée avec soin par sa tutrice pour choisir un pantalon de couleur noisette et une chemise à manche longues aux tons crème. Lorsque ce fut fait, elle enfila le long manteau gris offert par l'Oblat, doublé de fourrure à l'intérieur et à l'extérieur au niveau du cou et des poignets. Il lui descendait jusqu'aux genoux de tel sorte qu'il fut à la fois chaud, efficace et peu encombrant. Elle enfila ses bottes à la hâte et se rendit à la Cascade sans plus tarder.

Sur le chemin, ses pensées allaient et venaient, tentant de faire le point sur ce qu'elle avait vu. La Cascade des Anciens représentait symboliquement la vie de la cité des brumes aussi, la légende disait-elle que jamais elle ne gelait bien qu'elle eut souffert du froid partiellement quelques hivers. La légende ajoutait d'ailleurs que les Grandes Prêtresses veillaient sur cette cascade avec autant d'amour que sur leur fidèles … Eloween entendait telle une spectatrice ses pas crisser dans la neige. Nombreux furent les Elfes qui se retournèrent sur son passage mais elle ne s'en préoccupa pas. Lorsqu'elle vit de ses propres yeux la cascade au flot impétueux et incessant, la pression sur ses épaules retomba. Sans savoir pourquoi ce rêve l'avait perturbé autant, elle se rendait compte à quel point elle s'était attachée aux symboles, quels qu'ils soient. Sans un mot, elle s'attarda sur la contemplation des eaux avant de se rendre compte que quelque chose à ses pieds se mouvait. Une fouine !
C'est bien connu, les enfants sont curieux, et Eloween ne faisait pas exception, la petite fille se pencha pour voir de plus près l'animal qui ne semblait pas farouche pour un sou pourtant, lorsqu'elle tendit la main vers lui, il se précipita en arrière pour rejoindre sa maitresse, que la Prêtresse n'avait absolument pas vu. Se relevant en douceur, l'enfant ne put s'empêcher de se sentir stupide d'un tel comportement et surtout, d'avoir fait preuve d'autant de négligence. Elle se tut un instant, sentant ses joues piquer un far, avant de finalement prononcer :

« Bonjour »

Un simple mot qui en disait long sur l'enfant. Peu habituée à parler aux autres, elle n'appréciait guère se lier avec eux. En réalité, quatre personnes seulement avaient une place particulière dans son esprit et son cœur. La petite princesse Amazone, l'enfant Templier, la Tutrice et le Rôdeur. Silmaria occupait le reste de la place.

Consciente de la gène que pouvait occasionner un silence trop long, et sachant pertinemment qu'elle ne pourrait pas s'en tirer à si bon compte en esquivant l'Elfe, elle se décida à demander :

« Comment s'appelle-t-elle ? » en désignant du regard la petite fouine.

Eloween observait en silence le petit animal bien à l'abri entre les mains de sa propriétaire. Elle avait toujours aimé les animaux et se sentait parfois jalouse, stupidement, de la complicité qu'elle savait exister entre la princesse Jelenna et Haiiro par exemple, bien que ce soit la louve de son ainée, et entre Aerin et Nyméria. Le garçon partageait le moindre sentiment avec l'animal là où Eloween se sentait bien souvent solitaire et condamnée à demeurer seule avec ses pensées. L'enfant était quelque peu jalouse de leur privilège sans pour autant parvenir à leur en vouloir bien entendu. Elle savait par exemple que si elle était incapable de comprendre leur relation, il leur était tout autant inenvisageable de comprendre ses propres visions. Chaque être vivant avait son destin et son rôle à jouer lui avait un jour dit Thingol dans un grand moment de philosophie tandis qu'elle le harcelait encore de questions. Le sien était plus lourd à porter que celui de la plupart du commun des mortels et, si elle l'avait accepté désormais, cela n'avait pas toujours été le cas.

La petite observa son interlocutrice avec curiosité. Eloween n'avait pas souvent l'occasion de rencontrer des Elfes « normaux », en dehors bien entendu d'Arwen, de Nalween ou encore des autres personnes chargées de son éducation. Elle regrettait parfois de devoir vivre loin des autres, elle qui, dans son enfance, passait son temps à gambader auprès de son grand frère, curieuse du monde qui l'entourait. Tel un jeune chat, l'Elfe voulait tout apprendre, tout savoir et dévorait toutes les paroles de son ainé, désormais, si elle aimait toujours autant apprendre, Eloween se sentait parfois prisonnière du titre qui lui incombait. Elle qui avait gouté durant quatre longues années ou presque à la liberté se sentait tel un oiseau en cage au sein de Silmarie. Si elle ne détestait pas être la Grande Prêtresse, elle aurait volontiers donné sa place à Nalween.

La petite remarqua le sourire sur les lèvres de la jeune femme. Doux et délicat, il la mit en confiance sans même savoir pourquoi. Dire qu'Arwen ne cessait de lui intimer la prudence, même avec ceux qu'elle croyait connaître … sans doutes aurait-elle râlé, pour changer ! Eloween se disait que de toute façon, rien ne pouvait l'atteindre dans sa propre cité. Pas quelqu'un de son sang en tout cas. Lorsque la jeune femme se rapprocha d'elle, la petite fille posa sur elle un regard plein de curiosité mêlé d'une certaine appréhension. Il n'était pas certain qu'elle intéresse cette personne et encore moins que cette dernière partage quoi que ce soit avec elle. Pour les Elfes, Eloween était une sorte de divinité sur pattes, ils la vénéraient pour ce qu'elle représentait et sans doutes la craignaient-ils aussi quelque part … La jeune femme du nom de Fynia s'accroupit et l'enfant sourit en entendant le nom de la petite fouine.

« Elle est très belle » se contenta-t-elle de répondre.

L'animal se dressa sur ses pattes arrière pour la sentir, ne manquant pas d'amuser la petite Prêtresse. Si son titre pesait lourdement sur ses frêles épaules, elle n'en restait pas moins une enfant comme les autres. Les choses simples l'amusaient comme tout gamin d'une dizaine d'années et les animaux l'intriguaient plus que tout autre chose. L'enfance ne s'efface pas d'un revers de main, fort heureusement, et la petite Elfe était à peine rentrée dans cet âge. Le temps de grandir n'était pas encore tout à fait venu …

Tandis que son regard suivait les mouvements de la fouine sans oser pour autant la toucher, bien que ce ne soit pas l'envie qui lui manque de le faire évidemment, la petite fille sentit une vague d'émotions successives lui étreindre le cœur. Si elle s'entrainait depuis quelques temps déjà à maitriser son Esprit, ce n'était sans doutes pas suffisant pour obtenir des résultats encore très concrets, elle mit de ce fait une bonne minute à comprendre que ces sentiments n'étaient pas les siens. De la nostalgie, de la curiosité, rien de tout cela ne venait d'elle. Elle coula un regard quelque peu inquiet et intrigué vers Fynia comme pour s'assurer qu'il s'agissait bien de l'origine de ces émotions. Cette dernière avait d'ailleurs repris la parole pour lui demander si quelque chose la tracassait.

L'angoisse qu'elle avait jusque là réussi à laisser au loin la submergea l'ombre d'un instant. Son visage s'assombrit tandis qu'elle repensait au présage … La cascade gelée ne pouvait signifier que la mort de son peuple si on en croyait les légendes mais peut-être n'avait-elle fait qu'un rêve après tout puisque l'eau jaillissait dans un bruit parfois même assourdissant. Le froid avait beau être mordant comme dans ses rêves, la cascade semblait hors du temps. Eloween hésita. Arwen lui avait toujours dit de garder pour elle ses visions et de n'en faire part qu'aux bonnes personnes, la question était donc de savoir ce qu'il fallait entendre par « bonne personne » non ? De toute façon, de toute évidence, cela n'était qu'un rêve, un stupide rêve sans lendemain qu'elle ne tarderait pas à oublier malgré son angoisse.

« J'ai fait un rêve » murmura-t-elle presque pour elle-même.

Elle cherchait visiblement à se convaincre.
Aller dans un sens, aller dans l'autre, là était la question.
Était-ce une trahison que de partager son fardeau avec quelqu'un juste une fois ? Sans doutes Arwen ne le saurait-elle jamais et peut-être qu'un avis extérieur serait utile pour comprendre ses songes. Rien n'était du au hasard avait dit le rôdeur, aussi, la présence de Fynia ne pouvait-elle donc pas être due au hasard.

« Dans mon rêve, la Cascade des Anciens gelait. J'ignorais quoi en penser en me réveillant mais je me suis sentie tellement angoissée que j'ai préféré vérifier qu'elle était toujours en vie. »

Le langage était maladroit, l'enfant visiblement peu convaincue que raconter ses songes était une bonne idée. Peu importait, le mal était fait et Fynia aurait peut-être un avis sur la question.

« Tu penses que c'était un mauvais présage ? »

Il fallait sans doutes être un enfant pour penser que tout le monde voyait les choses à sa manière. Comment en vouloir à la petite alors que justement, elle n'était qu'une enfant ? Pleine de doutes de surcroit.

« Et toi, qu'est-ce-que tu fais ici aussi tôt ? »

« Il fait froid ... » ajouta-t-elle bougonne, « Je n'aime pas l'hiver, pas toi ? »

Oui, Eloween était une Grande Prêtresse, à cela prêt qu'elle n'avait que dix ans.

Une ancienne légende affirmait que la Cascade des anciens était le symbole même de la vie des Elfes de Silmarie et que jamais au grand jamais ses eaux n'avaient subi le gel et la froideur de l'hiver et ce, même au plus profond de la saison des neiges. Aussi, un tel présage dans l'esprit de l'enfant ne pouvait être que néfaste et pourtant, à voir les eaux si fières, si vigoureuses, Eloween commençait à se dire qu'elle s'était sans doutes inquiétée pour rien, que tous ses rêves n’étaient pas prémonitoires et que celui là comme tant d'autres, pouvait être relégué au rang de simple songe. Mais quelque chose la poussait néanmoins à croire le contraire …

Silmarie avait, disait-on, beaucoup souffert cinq ans auparavant, période où la petite Elfe n'était pas plus haute que trois pommes. De ce temps, Eloween ne se souvenait que de peu de choses, vaguement de sa famille, du sourire réconfortant de sa mère, de la voix grave de son père, et surtout de son grand frère adoré. Le reste n'était que vague souvenir et après, seule la présence rassurante de Thingol lui revenait en mémoire. De la bataille des rois, la petite fille n'avait pas retenu grand chose comme si son corps avait réagi loin de son esprit, comme si, l'ombre d'une journée, Silmaria avait parlé à travers sa bouche sans qu'elle n'en soit consciente. Thingol lui avait bien raconté ce qui s'était passé, la jeune Prêtresse n'en avait aucun souvenir tout au plus celui d'avoir senti le monde s'écrouler sous ses pieds. Depuis son retour dans la cité des brumes, cette dernière semblait renaître quelque peu de ses cendres. Sa position politique enfin assurée par les efforts des uns et des autres, Arwen ne cessait de préciser que la cité se portait de mieux en mieux grâce à son retour, comme si, par sa seule présence, la petite avait su rendre le sourire à tout le monde … Alors voilà pourquoi sans doutes ce rêve la terrorisait-elle. Peur du futur ? Peur de ne pas être à la hauteur ? Sans doutes le rêve n'était-il en réalité que la mise en place de ses peurs dans son inconscient. Et pourtant, pourtant, la petite attendait la réponse de son interlocutrice avec espoir, comme si au fond, tout ce qu'elle dirait suffirait à la rassurer. Sa tutrice avait beau être une personne gentille et exceptionnellement patiente envers elle, Arwen n'en restait pas moins une figure importante de la cité qui la dirigeait d'une main de maitre malgré son jeune âge et se devait de lui cacher des choses, de la conforter dans ses idées, de la rassurer … tant et si bien qu'Eloween à force avait fini par douter de la sincérité des mots de la belle Elfe.
Son interlocutrice reprit la parole après un léger silence, comme si elle aussi cherchait ses mots. Patiente, la petite fille se contenta d'écouter, ne pouvant s'empêcher de voir en Fynia une certaine image de Nalween. L'Ancienne Grande Prêtresse l'avait beaucoup conseillé par rêve, même si cela devait sans doutes plus relever de son imagination qu'autre chose, mais surtout, elle l'avait rassurée et mise sur le droit chemin de nombreuses fois. Tant et si bien qu'au fond, Eloween adorait sa prédécesseur, contrairement à bon nombre d'Elfes.

« Si la Cascade venait à geler, Silmarie serait plongée dans le tourment et la terreur … » murmura-t-elle d'une voix épouvantée avant de reprendre plus calmement, « J'ai peur de ne pas être à la hauteur de la tâche qui m'incombe. Si Silmarie venait à disparaître, ce serait de ma faute n'est-ce-pas ? Les gens me détesteraient comme Nalween … Alors qu'au fond elle n'a fait que ce qu'elle croyait juste ... »

L'enfant se tut, soudain consciente de ce qu'elle disait. Elle s'excusa du regard avant de poursuivre :

« Je ne suis pas une lâcheuse hein ! » s'entendit-elle dire en criant presque, comme pour se rassurer autant que pour affirmer quelque chose auquel elle voulait croire dur comme fer, « Juste que c'est dur de comprendre ce qui doit être fait ou pas ! » ajouta-t-elle plus piteusement.

La moue boudeuse, la petite fille posa un regard étonné sur son interlocutrice lorsque cette dernière lui tendit la main. Se mettre au chaud ? C'est vrai qu'il faisait plutôt frisquet, pour ne pas dire qu'elle avait froid malgré son épais manteau mais de là à suivre la jeune femme, Eloween se montrait soudain beaucoup plus prudente que jusqu'alors. Arwen n'avait cessé de la mettre en garde sur les dangers de sa position, sur le fait que bon nombre de gens en voudraient un jour à sa vie mais devait-elle pour autant avoir peur de tout le monde sous prétexte qu'elle incarnait la paix dans ce monde ? Non. Aux côtés de Thingol, rien ne l'avait jamais atteint. Certes elle était une enfant, mais que ferait un Elfe contre elle ? Dans sa propre cité de surcroit ! Eloween croyait sincèrement à la bonté humaine, cela la perdrait sans doutes un jour mais peu importe, si elle était méfiante avec le reste du monde et plutôt renfermée par nature, elle n'en restait pas moins une Elfe. Son propre peuple ne pouvait lui vouloir du mal et puis de toute façon, elle avait froid ! Arwen avait insisté sur la nécessité d'être moins renfermée à l'avenir, voilà qui lui semblait une bonne occasion de mettre en œuvre les leçons de la jeune druide aussi accepta-t-elle l'invitation sans pour autant saisir la main tendue. C'est qu'on ne pouvait pas se refaire, même à son âge, aussi facilement ! Cependant, elle lui rendit son sourire non sans une certaine timidité.

Ce qui n'était pas prévu en revanche fut l'intervention de la petite fouine qui profita de la main tendue dans sa direction pour se faufiler dans son cou, ne manquant pas de la chatouiller au passage, tirant des éclats de rire à l'enfant qui résonnèrent autour d'elles. La petite fille saisit avec délicatesse l'animal aussi bien qu'elle le put et le caressa en riant toujours autant.

« Tu as de la chance d'avoir un animal aussi gentil » se contenta-t-elle d'ajouter en tendant la boule de poils à sa propriétaire de peur de lui faire mal en la saisissant de la mauvaise manière.

« Je ne connais pas les auberges de la cité » avoua-t-elle ensuite plus bas, un peu honteuse.

Arwen n'était pas le genre de femmes à la laisser aller où elle voulait, mais Arwen pourrait bien attendre cinq minutes de plus son retour non ?
La demoiselle suivit avec un sourire timide la jeune femme, lui faisant totalement confiance. L'avenir seul lui dirait si elle avait eut raison ou non.

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