Azthia

Ô, petite flamme qui guide chaque cité d'Azthia, surtout ne vacille pas. Car les temps sont bien embrumés et un vent d'inquiétude souffle... Laissez vous tenter par un univers poétique et fantastique, créez un personnage haut en couleurs...
 
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 [FH 153] La princesse aux loups (fini)

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Reine Amazone
Eléa
Eléa
Féminin Nombre de messages : 5382
Âge : 34
Race et âge : Cydienne - 31 ans
Cité : Muria
Métier : Fleuriste-Gladiatrice

Feuille de personnage
Compétences: Manipulation de la nature / Soin / Esprit
Compétences bonus: Manipulation du feu, dressage d'une bête, Spécialisation (rapière)
Réputation :
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[FH 153] La princesse aux loups (fini)
   [FH 153] La princesse aux loups (fini) EmptyMer 14 Déc - 10:27

Petite, Jelenna faisait un rêve étrange chaque nuit.
Elle m'avait raconté un jour qu'une louve immense, plus grande même qu'un cheval selon elle, était venue la visiter en songe. L'animal, d'un pelage immaculé et aux yeux plus perçants que ceux d'un rapace, s'était avancé vers elle en l'appelant de sa douce voix mélodieuse. Si la petite fille avait eut de prime abord peur de l'approcher, les regards doux et la voix délicate de la louve avaient fini par la rassurer au point qu'un mois durant, la petite princesse bis ne parlait plus que de cette « Imala ». Chaque nuit, la belle louve venait la visiter et chaque nuit, la petite fille semblait refaire le monde à ses côtés. Je crois qu'à cette époque, Jelenna n'était pas consciente de la chance qu'elle avait de rencontrer un esprit ancestral chevauchant aux côtés d'une déesse telle que Diane et moi, je n'avais pas encore compris à quel point nos destins seraient liés. A quel point je serais prête à donner ma vie pour elle. A bruler Muria et Azthia tout entier pour l'entendre rire à mes côtés de nouveau. Oui, à cette époque, j'étais jalouse de ces rencontres nocturnes enfantines.


« Tu sais ce qu'elle m'a dit ? »

« Hein ? Pardon Jel', j'étais dans mes pensées, qui t'as dit quoi ? » répondis-je d'un ton détaché, sachant pertinemment qu'elle allait encore me parler de sa louve imaginaire.

Quelque part, j'enviais son enfance dorée et sa candeur. Faire de tels rêves ne m'était plus arrivé depuis si longtemps que je n'en avais pas souvenir … Mais si j'étais jalouse, je devais me taire, j'étais la grande sœur, pas la petite aux yeux pleins de rêves et d'espoirs … Jelenna parut contrariée l'espace d'une seconde avant d'ajouter comme si de rien n'était :


« Imala m'a dit un truc bizarre tu sais ! »

« Tu ne devrais pas prendre au sérieux ce que dis ta louve, ce ne sont que des rêves ... »

La phrase était partie malgré moi et, devant la mine déconfite de ma cadette, j'avais ajouté dans un demi-sourire, comme pour me faire pardonner d'être trop terre à terre, trop adulte :

« Alors, qu'est-ce-qu'elle t'as dit ta boule de poils ma puce ? »

Jelenna sourit avant de répondre d'une voix faussement vexée :

« Que tu étais la princesse aux loups ! »

Fière de son effet, elle n'avait pas pu s'empêcher d'ajouter quelque chose comme « t'as vu ? C'est bizarre hein ? » et nous n'avions pas pu nous empêcher de sourire et de rire. Comme deux sœurs. Comme deux idiotes de notre âge ! Si seulement nous avions pu nous voir maintenant, avec quelques années de plus …
Chaque fois que j'y repense, je me dis que cette Imala, réelle ou non, avait peut-être raison …
La princesse aux loups … ça sonnait bien non ?

Lorsque Haiiro était venue à moi dans cette forêt, j'avais tout de suite senti que quelque chose d'étrange me liait à elle. Un lien invisible qui jamais ne cèderait, peu important la distance ou le temps. Quand la louve au pelage cendré était venu, une boule de poils noirâtre sur ses pas, j'avais pris soin d'Oni sans me poser de questions, sachant quelque part au fond de mon cœur que ce petit bout de vie serait désormais lié à moi. Si Haiiro était attachante de par sa simplicité et sa discrétion, le loup aussi noir que la nuit était plutôt l'inverse. Si je l'adorais, ce n'était pas le cas de tout le monde … Ses bêtises incessantes, ses sautes d'humeur ou encore, ses moments de folie le rendait instable aux yeux de tous tant et si bien que j'évitais désormais de lui faire côtoyer du monde … Ces deux cabots étaient liés à mon âme et j'étais liée à eux. Je sentais ce qu'il voyait, je percevais leur sentiments aussi clairement que je parvenais à sentir ceux des autres grâce à l'Esprit … Alors peut-être qu'au fond, il y avait un peu de son histoire en moi !

J'aurais aimé y croire, mais au fond, j'avais grandi depuis.
Trop et trop vite. Mais j'avais grandi.
Si Jelenna se prêtait encore à m'appeler comme ça de temps à autre, je ne lui en tenais pas rigueur mais l'expression me faisait sourire. Là où elle me faisait rire enfant, là où j'éprouvais une certaine jalousie adolescente, il n'y avait plus rien. Le cœur des adultes était-il si fermé qu'il n'aimait rien d'autre que lui-même ? Parfois, j'avais l'impression d'avoir choisi la mauvaise voie, le mauvais chemin … peut-être aurais-je du prendre à gauche plutôt qu'à droite ?

Ma vie était semée d'embuches, de pièges, de mensonges et au final, je n'avais que peu évolué depuis ces années où, jeune fille, je m'amusais à dire que je protègerai ma petite Jelenna par monts et par vaux … Où était passé le temps des jeux ? Des rires ? Loin. Trop loin.

Je n'avais plus vraiment de rancœur envers ceux qui m'avaient trahi ou menti. Philéa et Jacen avaient fait leur choix, indépendamment de ce qui était le mieux pour moi. Devais-je leur en vouloir ? Non. La vraie question, et j'avais eut du mal à le comprendre, était : et moi, à leur place, qu'aurais-je fait ? Il était tellement plus facile de leur en vouloir que de se rendre compte que dans leur situation, j'aurais peut-être fait mieux oui, mais sans doutes fait pire.
Feanaro avait été un traitre, un salopard de première qui couchait à droite à gauche mais et alors ? Avais-je ne serais-ce que montré de l'affection pour lui avant la fin ? Ce jour-là, à bien y réfléchir, sans doutes les choses étaient-elles déjà finies … sans doutes qu'au fond, lui avoir avoué mes sentiments n'avait fait que le gêner. Il avait vu en moi une femme avant de voir la princesse que j'étais. Il avait vu en moi ce que toujours j'avais cherché à montrer aux autres mais tous s'étaient arrêté au titre que je portais. Et qu'avais-je répondu à cela ? Rien. Je m'étais contentée de lui rappeler mon titre, parce que quoi que j'en dise, il faisait partie intégrante de moi. Sans lui, je n'étais plus rien. J'avais eut peur d'affronter la vérité, de me sentir femme avant d'être princesse … peut-être avait-il eut raison au fond même si sa mort resterait la plus grande preuve de lâcheté à mes yeux qu'un homme puisse commettre.
Que restait-il de ceux que j'avais aimé ? De l'univers que j'avais construit ?

Jelenna. Haiiro. Oni.
Eux ne m'avaient jamais trahi. Jelenna avait toujours été là, serais toujours là. Les deux loups, à leur façon, me protégeaient, me rappelaient qui j'étais et surtout, ne me jugeaient jamais. Mon monde se réduisait certainement à ces trois petits monstres, accompagnés de ma précieuse fille. Si son père avait été le plus imbécile des hommes, elle était certainement la plus adorable des enfants …
La langue râpeuse du loup noir sur ma joue me tira de mes pensées. Il pensait visiblement que j'étais triste et gémissait tout en posant sa tête sur mes genoux pour me remonter le moral. Avec un sourire, je lui grattais l'oreille tout en soufflant un « merci ». Il soupira, bientôt rejoint par la louve cendrée. Ils resteraient dans ma chambre le temps que …


« Joyeux anniversaire ! » hurla presque Jelenna en me sautant au cou.

Je n'aimais pas les anniversaires. J'avais toujours trouvé ça sans intérêt, peut-être allais-je changer d'avis aujourd'hui ? La fête se passa sans encombre jusqu'au moment où ma petite sœur se décida à m'offrir mon cadeau. M'entrainant à sa suite, elle me mena derrière le potager que mère avait fait installer pour son retour. Là se dressait un clapier dont la petite s'occupait depuis des mois, toute fière d'élever des lapins. Je ne disais rien, à son âge, j'avais eut les mêmes préoccupations … Cependant, lorsqu'elle poussa un cri de stupeur et d'effroi devant le spectacle, j'accourus sans me poser de question. A ses pieds, une boule de poils immaculés tachées de gouttes de sang dormait paisiblement, peu au courant de l'agitation qu'elle suscitait. Autour de ce petit corps trônait deux lapins égorgés. Si l'image fit pleurer Jelenna presque instantanément, elle me fit sourire malgré moi. Un louveteau, la petite était allée jusqu'à m'offrir un louveteau …

Le temps avait passé depuis ce jour-là et Jelenna avait toujours refusé d'approcher le louveteau. Six mois désormais qu'il vivait avec les deux autres et apprenait à bien se conduire. Comme si Jelenna avait un don, j'avais senti le même picotement spirituel à l'approche de cette boule de poils que lors de ma rencontre avec Haiiro ou Oni.


« Eléa ? Je peux entrer ? »
demanda doucement la voix de Jelenna derrière la porte.

Comme chaque nuit, la petite fille préférait dormir en ma compagnie plutôt que seule et comme chaque nuit, je lui ouvrais la porte avec plaisir. Lorsqu'elle se glissa sous les couettes, elle sursauta cependant lorsqu'une boule de poils remonta du fond du lit pour caler son museau sur son ventre. Reconnaissant le louveteau, la petite princesse bis n'osa plus bouger. Étrangement, si elle n'avait pas peur de Haiiro pour la voir toujours collée à ses basques ou même pire, d'Oni, Jelenna appréhendait d'être dans les mêmes parages que la boule de poils blanche.


« Tu ne risques rien Jel', il dort avec moi tous les soirs. »

« Moi aussi »

« La preuve donc que tu ne risques rien »

Le loup passa sa langue râpeuse sur le bras de la petite comme pour appuyer ses propos tandis que Haiiro montait se coucher au pied du lit et Oni, à côté de Jelenna. Rassurée, la petite fille se mit à caresser le louveteau entre les oreilles.

« Tu as confiance en lui pour le laisser dormir avec toi. »

Je souriais en ajoutant :

« Avec ces deux-là à côté ? Il ne bouge pas. »

« Tu lui as trouvé un nom ? » demanda-t-elle après quelques minutes de silence.

Je répondais à la négative. Depuis quatre mois qu'il vivait avec moi, je n'avais aucune idée de comment le prénommer. Aucun des noms trouvés jusque là n'étaient assez biens à mes yeux.


« Korosu » murmura-t-elle avant de s'endormir.

Celui qui donne la mort, oui, ce nom lui allait à merveille …


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