Azthia

Ô, petite flamme qui guide chaque cité d'Azthia, surtout ne vacille pas. Car les temps sont bien embrumés et un vent d'inquiétude souffle... Laissez vous tenter par un univers poétique et fantastique, créez un personnage haut en couleurs...
 
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 [FP]Le gout du sang - Sombre Présage (QA Faelin, Elyncia, Zihark)(fini)

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Lieutenant
Elyncia
Elyncia
Masculin Nombre de messages : 1055
Âge : 34
Race et âge : Cydienne - 33 ans
Cité : Erathia
Métier : Gladiateur

Feuille de personnage
Compétences: Spécialisation du combat à la lance, Acrobatie, Ambidextrie
Compétences bonus: Spécialisation du combat à la lance (Jinmen); Combat à mains nues Jinmen
Réputation :
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[FP]Le gout du sang - Sombre Présage (QA Faelin, Elyncia, Zihark)(fini)
   [FP]Le gout du sang - Sombre Présage (QA Faelin, Elyncia, Zihark)(fini) EmptyLun 2 Jan - 5:31

- Et bien je crois qu’il est temps de finir notre petite entrevue de la dernière fois, lieutenant.

Encore une fois, Elyncia faisait face à la commission et autant dire que ce n’était pas franchement un plaisir de revoir le Sénateur Leland et son ton supérieur. Pour Elyncia, ce type se complaisait juste à l’idée de détenir une part de son destin dans ses mains aux doigts boudinés et d’un seul mot de sa bouche qui répandait son venin dans les rangs de l’assemblée, la détruire elle et sa carrière ainsi que ses espoirs de vengeance.
Elle ne supportait pas que l’honneur de sa famille ait été entaché aussi longtemps, et elle supportait encore moi que des types comme Leland crachent dessus sans se cacher. Si Elyncia en avait la possibilité, elle déballerait tout ce que son père savait sur cet homme aussi infect que Joshua, son petit pantin. Lui qui ne cessait parler de conflit d’intérêt, il avait de quoi s’occuper. Ce n’était pas comme si personne ne savait que les Landrë et les Leland ne s’entraidaient pas. Au moins les intentions de cette langue de vipère étaient plus claires que jamais : évincer Elyncia et donner la tête du groupe à cet enfant gâté. Le seul réconfort qu’elle trouvait à cela était qu’il avait au moins choisi un militaire et un officier comme champion et non son insupportable fils à papa qui s’était mis à la politique. Cydonia devait vraiment connaître de sombres moments pour laisser un couillon pareil accéder aux hautes strates de la cité.


- Oui quel plaisir vraiment… j’en suis toute excitée, répondit-elle sur un ton ironique avant de soupirer. Allez ne perdons pas de temps, j’ai envie de voir ma compagne ce soir. Qu’est-ce que vous allez me reprocher, dites-moi ?

- Vous n’avez apparemment pas perdu votre insolence jeune fille. C’est bien dommage.

- Je me fiche bien de vos commentaires, Ser Leland. Je suis là parce que vous « devez » m’interroger et moi je suis là pour répondre à vos questions. Alors si je vous suis aussi insupportable que j’en ai l’air, abrégeons ce qui est un supplice pour vous et pour moi. Vous ne pensez pas que ce serait mieux pour tout le monde.


Mais cette fois, Elyncia n’entendit pas rire le Sénateur Vedka, ou le Capitaine Veros qui d’ordinaire se prêtaient au jeu. Elle comprit alors que quelque chose n’allait pas. Elle lança alors un regard à Leland et à Alteli qui affichaient un large sourire.

- A vrai dire, nous ne sommes pas là pour vous poser des questions. Le dernier rapport du Sergent Landrë nous a permis de prendre une décision. Le commandement de l’unité vous est retiré lieutenant.


Elle aurait voulu croire à une mauvaise blague, mais on ne pouvait pas dire que Leland soit le plus grand des farceurs. La crainte de voir Joshua prendre la tête de l’expédition lui donna le vertige, et même l’envie de vomir. C’était la première fois que quelqu’un osait remettre son travail en cause, ou du moins suffisamment pour qu’il y ait des conséquences sur la chaîne de commandement. C’est la peur au ventre qu’elle fixa Veros en lui demandant :

- Qui… qui reprend le commandement ?

Veros ne put répondre, car Alteli le fit avant lui mais son sourire timide était plutôt encourageant, aussi devinait-elle qu’il ne s’agissait pas de Joshua. Espérait-elle alors qu’il s’agisse de Jarod.

- Il s’agit du soldat Talez à qui nous donnons provisoirement le grade de lieutenant. Il s’agit d’une personne d’expérience mais surtout une personne qui n’a aucun liens avec qui que ce soit dans le groupe. Nous avions aussi pensé au Sergent Landrë mais certains d’entre nous s’y sont opposés, alors nous avons trouvé un compromis.


La situation aurait pu être pire. Mais elle n’en était pas pour autant réjouissante. Elyncia avait mené la vie dure à Léane ses derniers temps, sentant qu’elle cherchait à se rapprocher un peu d’elle et il n’était pas impossible qu’elle se venge. Les assassins n’avaient pas toujours les idées bien claires et il était difficile de savoir ce que Léane pensait vraiment. Autant dire qu’elle n’était pas tout à fait sortie d’affaires… cela-dit, il ne s’agissait que de son avis car en vérité, Léane était en plein changement et grâce à ce changement de statut, quelque chose allait naître en elle, une chose à laquelle Elyncia ne s’attendait pas.

- Puis-je partir désormais ? J’aimerai rentrer chez moi.

C’était la tristesse qui retenait sa rage. Elle retenait ses larmes du mieux qu’elle pouvait, et elle y arrivait bien jusqu’à maintenant. Elle sortirait de cette horrible sale et elle pourrait alors s’en donner à cœur joie. Elle ne souhaitait plus qu’une chose ; elle voulait retrouver Gabrielle, se coucher et s’endormir dans ses bras, dans le confort de leur foyer. Seule la demie-elfe pourrait lui remonter le moral mais là encore, le destin était contre elle.

- Je crains que vous n’ayez le temps de retourner chez-vous. Vous serrez de patrouille cette nuit et vous partirez pour Tamawa à l’aube. Nous avons reçu une missive de votre taupe. Elle vous y attend avec de nouvelles informations.

S’inclinant à contre cœur, la cydienne salua les membres de la commissions, se retenant d’insulter ceux qui ont voté pour son retrait, puis elle fit demi-tour, sortant en fuyant les regards compatissant de Veros et Vedka, ainsi que les quelques autres qui la soutenaient. Une fois la grande porte fermée, elle se mit à courir à travers les jardins du monastère. Elle avait envie de rejoindre au plus vite son refuge, même si elle n’avait que peu de temps… elle devrait bientôt rejoindre son capitaine pour qu’il effectue son affectation provisoire à la garde de nuit. Elle ne mit même pas une minute avant de se retrouver devant cette cascade qu’elle aimait tant, emplie des souvenirs de son enfance. Elle se mit alors à pleurer silencieusement.
Ce soir, on lui avait enlevé sa fierté et bafoué sa détermination. Elle avait l’impression qu’on lui avait enlevé quelque chose et elle ne pouvait s’empêcher de repenser à ce qu’avait ressenti son père quand il eut perdu son bras. C’était une chose dont ils avaient parlé avant qu’Elyncia ne prenne les armes pour la bataille d’Erathia.

Tandis qu’elle broyait du noir à serrer les poings, une voix sortit des ténèbres. Elle la reconnu et n’en fut que plus triste. C’était comme si son cœur venait d’être lacéré par un million de minuscules griffes :


- Lieutenant… Je suis désolée… je ne voulais pas que ça arrive, je vous le jure.

- Ne jurez pas. La parole d’un assassin ne vaut rien.

- Suis-je si méprisable ? Savez-vous au moins ce que j’ai dû endurer jusqu’à maintenant ? Vous croyez que je ne regrette rien ? Vous croyez que mes nuits sont douces ? Que je n’ai pas peur de me retrouver seule dans l’obscurité de la nuit ? L’obscurité, j’y ai eu le droit toute ma vie. Pendant six ans, j’ai dormi sur un lit de paille, dans une salle noire, pavée de roches souillées par le sang âcre de mes victimes et de mes camarades. Cette odeur me rendait malade et nous étions quinze, entassés les uns sur les autres, traités comme du bétail. Chaque nuit, j’essayais de faire partir le sang qu’il y avait sur mes mains, mais je n’y arrivais pas. Chaque nuit je revoyais leurs visages quand les matons me violaient… ça rendait la chose plus « supportable ». Chaque nuit j’ai souhaité la mort. Pouvez-vous en dire autant ?


Elyncia baissa les yeux, honteuse de n’avoir rien à lui répondre. Elle n’avait pas envie de lui sortir ce genre de phrases stupides comme « Et cela justifie-t-il la mort d’innocents ? » ou quelques autres banalités comme celle-ci. Elle savait que si elle avait été à sa place, elle n’aurait jamais supporter le traitement qu’elle avait subi.

- Moi qui pensais que vous étiez une femme qui méritait une confiance aveugle et un respect incommensurable, je me rends compte que vous êtes en fait comme tous ceux qui s’assoient sur un banc, dirigeant notre vie comme si nous n’étions que des pions. En fait, vous êtes bien plus méprisable que moi !


C’était la première fois depuis longtemps que Léane laissa aller ses pleurs. Combien de fois s’était-elle dit qu’elle n’arriverait plus jamais à pleurer, qu’elle ne devait pas pleurer car elle était la Mort et qu’elle se devait de mettre de côté son cœur et ses sentiments pour tuer et tuer encore sans ne jamais souffrir. Mais ça faisait bien trop longtemps que son âme pleurait de la douleur de n’être qu’une esclave, un morceau de viande qui tuait d’autre morceau de viande. Longtemps elle n’avait été que cela.
Quant à Elyncia, elle se demandait si Léane n’avait pas raison au fond. Elle était en train de devenir comme elle, une simple tueuse qui gesticulait grâce aux fils que remuaient les membres du Sénat. A cette heure, elle aurait voulu revenir au temps où elle n’était encore qu’une enfant, ce temps où ses convictions étaient si claires dans son esprit, et aussi solide que du roc. Seulement, maintenant elle était une femme.

****Un mois plus tard****

La journée avait été dure pour Marcus Leland. Les petites joutes politiques du Sénat l’usaient, mais qu’importe. Il voulait le pouvoir et celui que lui procurait le statut de Sénateur ne lui était pas encore suffisant. Il souhaitait alors plus que tout se reposer, dans sa demeure devenue bien silencieuse depuis que ses fils et son épouse étaient partis pour pleurer aux funérailles de leur grand-tante. Marcus, lui, n'avait pas le temps de s'amuser à célébrer quelque chose pour une personne pour laquelle il n'avait aucune estime. Il n'avait d'ailleurs pas beaucoup d'estime pour autrui. Mais ce n'étiat pas ce qui nous intéressait.
Marcus se dirigea alors vers son bureau, au premier étage et quand il fut arrivé devant la porte, il ne l'ouvrit pas, stoppant son geste en remarquant qu'elle n'était pas fermé entièrement. Il était pourtant sûr de l'avoir fermée en partant. Il n'eut pas le temps de se demander le pourquoi du comment que la porte s'ouvrit, sur un homme. Il s'agissait d'un almer au visage effacé, vierge de toutes expressions ou tous sourires. Il fut alors tenté de reculer mais il ne le fit pas quand il entendit cette voix qu'il connaissait mais qui lui glaçait le sang lui demander :


Et bien Ser Leland, entrez donc ! Nous vous avons déjà bien assez attendu.

Le vieil homme s'exécuta quand l'almer retournai vers la cheminée où se trouvait, assis dans un fauteuil, un homme encapuchonné. L'intrus tourna son regard vers le Sénateur qui n'eut d'autre choix que de se sentir figé de crainte. Et il ne sut pas par quel miracle, mais il parvint alors à articuler :

- Wheatley ? Mais que faites-vous chez moi ?

- Vous n'avez pas une petite idée mon oncle ?


Sursautant, le sénateur se tourna vers la fenêtre. Sur son bord était assise une jeune femme, brune vêtue d'une robe fendue, noire comme la nuit. Elle ne le regardait pas, trop occupée à maintenant une dague en équilibre sur son doigt.

- Lina ? Mais...

- Ce que je fais ici ? Apparemment vous n'avez pas l'air d'être ravie de me revoir. Oh j'oubliais, c'est vous qui m'aviez livré aux gardes il y a treize ans, quand j'ai tué mon infidèle de père et assassiné se grognasse de femme. Si elle ne l'avait pas enlevé à ma pauvre mère, peut-être ne serais-je pas la bâtarde de cette famille ? Mais vous ne vouliez pas salir le nom des Leland, n'est-ce pas ?

- Je t'interdit de me parler sur ce ton, bâtarde. Tu n'es rien pour moi, et tu ne seras jamais rien.

- Comme si je le souhaitais maintenant. La seule chose que je souhaite ardemment, c'est pouvoir...


- Assez !!! Nous ne sommes pas là pour ça, Lina. Ne l'oubliez pas.

- Oui, maître.


Wheatley se leva alors du fauteuil, laissant apparaître l'espace de quelques secondes, laissant le temps à Marcus de voir leur état. Bien qu'il conservait un visage de jeune homme, ses extrémités étaient couvertes de rides si bien qu'on pouvait croire avoir affaire à un mort-vivant. Sentant le regard de Marcus sur ses mains, Wheatley les cacha dans ses manches.

- La pudeur... une chose que nous apprécions tous les deux. Voudriez-vous que vos secrets les plus noirs soient révéler au monde Marcus ? Bien sûr que non...

- C'est une menace, Wheatley ? Je vous rappel que vous n'êtes pas un ange non plus.

- Et je vous rappel que vous avez une dette envers moi. Vous l'oubliez peut-être, mais c'est grâce à moi que vous siégez au Sénat. Ne deviez-vous pas me débarrasser de cette lancière en plaçant un homme que vous pourriez mener au doigt et à l'oeil ?

- Et j'ai essayé. Mais elle a réussit à séduire je ne sais comment certains des membres de la Commission et je n'ai pu l'écarter qu'à moitié.

- À moitié ? Je ne veux pas de demi-mesures Marcus. Vous connaissez des assassins non ?


Marcus eut un mouvement de recul, l'air effrayé. Tout cela allait bien trop loin. Il se sentait oppressé et il y avait de quoi. Wheatley le tenait par les parties et maintenant, il exigeait des choses qu'il se savait, lui, incapable d'accomplir. Qu'allait-il se passer s'il refusait ? La question allait bientôt trouver une réponse car Wheatley se mit à arborer un sourire carnassier.

- Je n'ai pas besoin de l'Esprit, moi, pour lire les âmes. Je sais ce que vous êtes en train de penser Marcus, mais de toute manière, votre sort est déjà scellé. Et puisque vous ne souhaitez pas employer les grands moyens, alors ce sera votre nièce et Zaed qui s'en chargeront. Et vous payerez ma dette, bien que ce ne soit pas de la manière que j'avais prévu pour vous. A croire qu'on ne peut échapper au destin.

Sans qu'il ne puisse faire un seul geste, il se retrouva maintenu par l'assassin almer. Marcus ne pourrait jamais se défaire de l'étreinte de cet homme. Il commençait à avoir un avant-goût de ce qu'était le désespoir. Mais le pire pour Marcus Leland était encore à venir.
Wheatley ordonna à Zaed et à Lina de l'emmener dans la salle de bain et quand la porte de la pièce d'eau s'ouvrit, la peur emplit les yeux du vieil homme. Trois cadavres jonchaient le sol, égorgés, figés dans la même expression de terreur que celle qu'il arborait ; il s'agissait de sa femme et de ses deux fils. Quant à la baignoire, elle était pleine de sang, de leur sang.


- Je ne fais pas cela par pûr plaisir. Il faut bien que mon corps reste jeune. Dis-toi que les vies que je prends me permettent de vivre à jamais. Maintenant, meurs, pour me donner ce dont j'ai tant besoin.

Dague à la main, Lina s'approcha de lui avec un air cruellement satisfait tandis que Zaed le penchait vers le bain. Puis elle passa la lame sur sa pomme d'Adam avant de lui sectionner carotide et jugulaire. C'est se vidant de son sang que Marcus Leland vit le monde s'évanouir lentement, se laissant guider vers les méandres de la mort.

****Quelques jours plus tard, près d'Amamizu****

Le groupe de voyageurs était arrivé la veille et c'était établi dans une petite auberge non loin de la ville. Léane pensait qu'être en dehors d'Amamizu éviterait de trop attirer l'attention, une idée qu'Elyncia se haïssait de partager.
Les informations que leurs avaient fournies Marcia leur avaient été très utiles et ils avaient réussi à prendre d'assauts plusieurs avant-postes de Sombre Présages. La manière dont Léane menait la troupe était exemplaire, sans erreurs aucunes et c'est sans doute ce qui faisait peur à la lancière : elle craignait ne jamais retrouver sa place à la tête de l'expédition. En attendant, le plan de Marcia ne semblait pas vraiment fonctionner. Wheatley ne s'était toujours pas exposé comme elle l'avait prévu. Attaquer les réseaux de l'organisation pour en déloger les meneurs n'étaient pas en soit stupide, mais c'était long, très long... trop long. Elyncia aurait voulu pouvoir en finir rapidement avec Kaïlla et pouvoir retrouver sa Zélote.

Depuis quelque temps, la jeune femme était mélancolique. Elle ne savait pas quand elle pourrait retourner à Cydonia pour la revoir enfin. Elle avait l'impression que cela faisait une éternité qu'elle n'avait pas pu la voir et elle avait peur qu'elle mette trop de temps à revenir.
Elle n'avait pas envie d'ouvrir la porte de l'appartement, et de le retrouver vide. Elle avait peur que sa relation avec Gabrielle n'en prenne un coup. Son père disait que l'amour était un jardin qu'il fallait entretenir pour pouvoir continuer à faire croître les sentiments. N'étant plus auprès de sa belle, elle avait peur que les mauvaises herbes ne poussent. C'était sans-doute ce qui la rendait si maussade et Léane l'avait remarqué.
L'assassin s'inquiétait pour elle. Elle pensait que c'était de sa faute, après la discussion qu'elles avaient eu à Cydonia avant de partir. Elle ignorait totalement qu'Elyncia avait une compagne, même si cela n'aurait sûrement pas changé se sentiment de gène qu'elle éprouvait. Elle savait qu'Elyncia était dans un passe difficile et elle l'avait enfoncée au lieu de l'aider à s'en sortir. Avec le recule, elle pensait qu'elle aurait dû la défendre ardemment devant la commission au lieu d'accepter la chose comme elle venait. Elle ne pouvait alors s'empêcher de se sentir coupable.

Heureusement pour elle, elle arrivait un peu à oublier tout ça grâce à la présence de Zihark et de Jarod. Ces trois-là avaient fini par devenir inséparables. Elyncia voyait bien que les deux garçons avaient crée un lien fort avec l'assassin. Pourquoi elle-même n'y parvenait pas ? Était-ce réellement au-delà de ses forces ? Elle avait tellement peur de faire défaut à ses principes en se rapprochant d'une telle personne.
Pour le moment, elle se sentait seule, horriblement seule, car Jaord était partie avec Joshua à Cydonia, pour faire leur rapport sur la situation, alors que Léane, Faelin, Zihark et elle étaient resté à Amamizu. Elle n'avait donc plus que Faelin à qui se confier, se refusant de le faire avec Léane. Zihark quant à lui était devenu plutôt distant depuis le combat contre Mitsuki et Elyncia savait très bien pourquoi... ou pensait le savoir.


- Aujourd'hui c'est quartier libres ! Vous pouvez faire ce que vous souhaitez mais à une condition. Zihark tu ne restes pas seul. Tu devras toujours être accompagné de l'un d'entre nous.


Elyncia était plutôt surprise. Elle ne pensait pas que Léane était du genre à s'amuser. A moins qu'elle ait quelque chose en tête. L'assassin continua :

- Pour ma part, j'aimerai rester un peu seule donc après faut voir avec Elyncia ou Faelin...

- Je vais rester seule un petit moment si ça ne vous dérange pas. J'ai une lettre à écrire.


Léane lui fit un clin d'oeil. Pourquoi ? Avait-elle prévu qu'elle voudrait rester seule ? La lancière se demandait bien ce que cela voulait bien signifier. Elle ne l'avait pas remarqué, mais cela faisait un moment que Zihark dévorait Faelin des yeux. Si la lancière ne l'avait pas remarqué, Léane, elle, n'était pas passé à côté. Elle n'avait pas prévu qu'Elyncia n'irait pas avec eux, mais au final, c'était encore mieux que ce qu'elle avait espéré.
Un fois tous d'accord, Faelin et Zihark partirent en ville. Il y avait là-bas pas mal de choses à faire, d'endroits à visiter et quel meilleur endroit existait-il pour un guide comme Zihark. Au moins s'amuseraient-ils... enfin c'est aussi c'est ce que tout le monde croyait, mais nous y reviendrons plus tard.
Quant à Léane, elle avait disparue, laissant seule la militaire avec elle-même. La jeune femme avait trouvé un cerisier en fleur, non loin de l'auberge. Elle aimait ces arbres, mais ne pouvait expliquer pourquoi. En un sens, elle les trouvait réconfortants. Elle s'approcha de l'arbre, toucha son écorce en s'appuyant sur le tronc avant de s'asseoir sous ses branches décorées de centaines de pétales roses. Elle sortit ensuite de son sac de voyage une lampe à huile, un morceau de papier, de l'encre puis elle commença silencieusement sa lettre après avoir allumé la lampe, tandis que le crépuscule commençait à tomber sur Amamizu où s'éclairaient les lampions. Ce soir c'était la fête en ville.

******

Un petit groupe s'avançait, marchant au rythme auquel le soleil se couchait. C'était leur heure, l'heure de la chasse, l'heure du meurtre. Ils savaient que leurs cibles étaient ici et aucune d'entre elles ne verraient le jour se lever. Du moins, était-ce prévu comme cela sur le papier. A leur tête, un almer et une cydienne : Lina et Zaed. La jeune femme avait attendu depuis longtemps ce jour où elle tuerait la cousine de Kaïlla. Une belle vengeance face à cette femme qu'elle détestait plus que tout. Elle allait lui montrer qu'elle était meilleure qu'elle, qu'elle serait capable d'affronter son potentiel bourreau et de l' éliminer. Elle, elle n'aurait pas peur, comme cette garce terrée au fond de son trou à envoyer de pauvres larbins sans volonté se salir les mains.
Pourquoi Wheatley avait-il besoin de cette faiblarde ? Il n'avait pourtant aucun intérêt à l'avoir auprès de lui. Elle était inutile et elle allait le lui prouver ce soir. Il n'avait besoin que d'elle.

Une fois arrivés aux abords de la ville Jinmens, les hommes s'arrêtèrent, épiant de loin les portes desquelles s'échappaient des musiques et la rumeur de la foule. Il serait très facile d'agir cette nuit, sans que personne ne s'en aperçoive : ils trouveraient les cydiens et les assassineraient tous.


- Lina viendra avec moi en ville où nous ferons un repérage. Vous autres, fouillez partout à l'extérieur de la ville au cas où ils auraient campé non loin. Ils ne doivent pas nous échapper.

- Chef, j'ai cru voir une lueur à une centaines de mètres des portes à l'est... ce sont peut-être nos hommes.

- Allez vérifier d'abord cela, alors. Mais faites vites et revenez rapidement vers nous un fois que vous aurez fait les vérifications à l'extérieur. Vous connaissez la description des cibles. Ce ne devrait pas prendre plus d'une heure. Nous nous retrouverons sur la place, comme prévu.

- Bien, chef.


Sans un bruit, les cinq assassin filèrent dans l'obscurité, se dirigeant droit vers le cerisier à l'entrée de la ville. Les deux autres marchèrent tout droit, y entrèrent et s'évanouirent dans la foule, tandis qu'ils épiaient chaque rues d'un regard affûté et méthodique. Les Traqueurs étaient désormais traqués.

*****

Mon amour,
J'imagine que tu dois attendre éperdument que je revienne auprès de toi. Je n'ai pu te dire au revoir avant de partir et je ne trouve le temps que de t'écrire maintenant. Comme je te l'avais déjà dit, la Commission attend des résultats, encore plus aujourd'hui apparemment vu que nous nous sommes amusé à nettoyer les camps de Sombres Présages un à un depuis un mois.
Je n'ai vraiment pas l'impression que ce soit efficace. J'ai plutôt l'impression que Marcia nous fait tourner en bourrique.

C'est pourquoi je commence à désespérer de te revoir un jour. J'aimerais vraiment que la mission prenne fin aujourd'hui, pour venir te rejoindre, rattraper le temps qu'ils nous ont volé. Tu me manques affreusement mon ange et je ne sais pas ce que je donnerais pour retrouver la chaleur de tes bras lors de mes nuits de sommeil.
Parfois j'ai envie de tout lâcher, mais je sais que mon nom en serait que plus souillé encore. Je dois tuer cette garce de mes propres mains.

Mais au moins, je ne regrette pas les choses que j'ai pu voir durant mes voyages. Hoshizora est un pays magnifique que j'aimerai te faire découvrir un jour et je comprends mieux pourquoi Zihark est tombé amoureux de ce pays et de cette culture. Il faut dire que je suis totalement charmée moi aussi. Je pense que je demanderai à notre ami de m'apprendre la langue locale, quand il aura cessé de m'éviter... à moins que ce ne soit moi qui l'évite. Je ne sais plus trop en fait. Tout est devenu plutôt bizarre depuis quelques temps. Tu es mon seul et unique repère dans cette aventure je crois.
J'espère pouvoir obtenir une longue permission à la fin de tout ça pour t'emmener en voyage. Nous en profiterions pour aller ensemble à Silmarie.
Mais nous n'y sommes pas encore, hélas.
Souhaite-moi de rentrer bientôt Gabrielle. Je t'aime.

Ta tendre Elyn'


La lancière avait l'air satisfaite de sa lettre, bien qu'elle aurait voulu avoir plus de place sur le papier tant elle avait de choses à lui raconter, même si elle n'en avait pas forcément le temps. Les nuits étaient courtes et les journées éprouvantes. Elle rangea la lettre soigneusement dans son sac, avec le reste de son attirail, ne gardant que la lampe en main.
Elle ramassa ensuite sa lance d'une main avant que ne craque une brindille à quelques mètres. Par réflexe, la jeune femme s'écarta de l'endroit où elle se trouvait, voyant passer devant ses yeux un couteau de lancer. Sans hésité, elle lança la lampe à huile vers l'origine du lancer et quand l'huile se déversa, elle entendit un juron alors que que l'herbe prenait feu, dissipant ainsi les ombres.

Face à elle se trouvaient cinq gaillards en habits aussi sombres que la mort. Elle reconnu là l'art des assassins. L'un d'eux se jeta en avant, dague en main, cherchant sa gorge. Elyncia esquiva en se jetant le dos rond au sol avant d'envoyer ses pieds joins dans le visage de l'assaillant, avant de prendre appui sur ses mains, pour ensuite se camper sur ses jambes, prête à se défendra. Les éclats des lames dansaient dans les ténèbres tandis qu'Elyncia repoussait leurs assauts avec le fer de la lance. Leurs attaques coordonnées l'obligeaient à les affronter sans possibilité de trouver une faille et bientôt elle se retrouva essoufflée et encerclés. *Ce ne sont pas des manches*. Lames et dagues contre-elle, elle ne pourrait tenir encore longtemps.
Les cinq hommes la scrutaient comme elle le faisait elle-même, cherchant d'où viendrait la première attaque. Elle vint de l'arrière. Ayant sentit le mouvement dans son dos, elle se protégea de l'attaque avec le bois de la lance ce que n'avait pas prévu le prochain assassin à attaquer.
Le voyant se stopper dans son élan, Elyncia pris le siens et frappa d'une estocade aussi précise que mortelle. Le fer s'enfonça dans la poitrine du malheureux, lui ôtant la vie rapidement. Mais la ferveur du troisième laissa une traînée sanglante sur son flanc droit. S'il n'avait laissé aucune chance à Elyncia d'éviter ce coups, elle ne lui en laissa guère elle aussi lorsque le coup de paume sous le menton fit basculer sa tête en arrière si violemment qu'on entendit sa nuque se briser dans un craquement sinistre. Le quatrième vint par la droite, si rapidement qu'elle dû abandonner son arme pour tenter d'esquiver le coups vers sa poitrine. Mais la réussite ne fut que partielle, le sabre Jinmen s'enfonçant dans son épaule gauche. Surpris de ne pas avoir atteint sa cible avec précision, l'homme retira la lame mais ne la vit pas prendre un couteau de lancer sa ceinture avant de l'enfoncer dans sa gorge, accompagnant son geste d'un cri mêlé de rage et de douleur.
Le premier assaillant ne lui laissa pas de répit, tranchant les tendons à l'arrière de son genou gauche, lui faisant ainsi perdre ses appuis. Elyncia bascula en arrière, atteignant le sol sur son épaule blessée, lui arrachant un autre cri tandis qu'elle constatait impuissante que le cinquième homme se tenait au dessus d'elle, l'épée dirigée vers son cœur.
La lancière soupira. C'était la fin. Elle ne pourrait pas empêcher la lame de s'enfoncer cette fois-ci. Elle ferma les yeux, en pleurant. Elle ne pourrait lui dire au revoir en l'embrassant. *Gabrielle... je suis désolée*

*****

Léane avait décidée de rester un peu seule histoire de réfléchir un peu. Un tas de choses étaient arrivées depuis qu'elle faisait partie des Traqueurs, des choses auxquelles elle ne s'attendait pas vraiment... enfin elle ne pensait pas que ce serait aussi facile de les voir se réaliser. Elle avait gagné la confiance de Zihark, puis elle avait sauvé la vie de Faelin à Tamawa. Mais par-dessus tout, il y avait Jarod. Cet homme l'empêchait d'avoir les idées claires.
Quand elle se concentrait sur sa mission, elle parvenait à le chasser de ses pensées, mais quand elle se retrouvait seule le soir, son visage était là, omniprésent dans son esprit et elle s'endormait avec, chassant ses mauvais rêves. Rien que de penser à lui, elle avait le cœur qui battait à rompre. Les seuls moment pour lesquels son cœur battait à un tel rythme étaient gravé dans sa mémoire qu'elle aurait souhaiter oublier.
Elle se souvenait encore le goût du sang sur ses lèvres, son odeur écœurante, ainsi que ces yeux accusateurs qui la fixaient, figés par la mort et ses cheveux d'or qui glissaient entre ses doigts tandis qu'elle laissait échapper quelques larmes, au bord de la folie. Il y a quelques mois, elle aurait donné n'importe quoi pour oublier ses images, même si c'eut été son corps.

Mais en ce qui concernait Jarod, la sensation n'était pas désagréable et cela la troublait. Elle sentait bien qu'elle était en train de changer et que chaque jour elle s'approchait de la vie qu'elle rêvait d'avoir désormais. Chaque jours, elle se rapprochait un peu plus de la liberté et de ses souhaits les plus profondément enfouie dans son cœur. Elle se sentait enfin devenir une femme alors qu'elle ne s'était toujours perçue que comme un monstre.
Combien de temps cela prendrait-il encore ? Tout ce qu'elle savait, c'est que c'était tout proche et elle savait au plus profond d'elle-même comment faire pour finir sa métamorphose mais elle avait peur de le faire, d'être rejetée car Jarod ne posait pas les yeux sur elle mais sur Elyncia. Elle ne pouvait lui en vouloir.
Elyncia était la femme qu'elle avait toujours rêvée d'être. Belle, intelligente, déterminée, douce mais ferme ainsi que courageuse, voir même imprudente. Mais ces derniers temps, la jeune femme l'avait déçue. Elle n'était plus comme elle était au début de l'expédition. C'était comme si son âme était malade... Elle la soignerai en veillant à ce qu'elle reprenne sa place à la tête de l'expédition. Du moins elle souhaitait que ça se passe de cette manière.

Elle pensa qu'il était temps d'aller lui en parler. Elle avait sûrement eu le temps elle aussi pour réfléchir et faire ce qu'elle avait à faire. De l'oeil, elle chercha la lueur de sa lampe à huile vers l'auberge. D'après sa position, elle s'était installé sous le cerisier avant l'auberge.
Le sourire aux lèvres pour elle ne savait qu'elle raison, l'assassin se mit à marcher en sa direction avant de se stopper nette, voyant la flamme bouger rapidement avant de se briser au sol, mettait le feu à l'herbe. Son instinct, alarmé lui ordonnait de presser le pas car quelque chose n'allait pas et c'était sans compter sur le mauvais pressentiment qui parcourait sa colonne vertébrale.

Elle se mit à courir, entendant les bruits des lames qui s'entrechoquaient. Elyncia était en train de combattre. Il fallut à Léane une détermination implacable pour ne pas se figer à l'entente des cris de douleur de la jeune femme. *Non il ne peuvent pas l'avoir eu... pitié faites qu'ils ne l'aient pas eu* ne pouvait-elle s'empêcher de penser.
Quand elle arriva, trois hommes étaient à terre, sans vie et deux autres se tenait près d'un corps de femme, l'un deux prêt à enfoncer son arme dans sa poitrine. Sans hésiter, Léane courut en sortant sa dague et plongea sur l'homme. Ensemble, ils roulèrent à terre en se débattant mais une giclée de sang fendit l'air. Egorgé, l'homme commença son agonie, regardant la jeune femme se relever, faisait désormais face au dernier assassin.
Leurs dagues se cherchaient l'un l'autre dans une danse macabre mais au final, ce fut celle de Léane qui goutta la chaire de son adversaire en premier, lui laissant une balafre à l'oeil droit, l'empêchant de voir le prochain coup vers son cœur. La Mort le faucha sans pitié aucune, puis laissant son cadavre sur le sol, Léane accourut auprès d'Elyncia posant sa main sur sa joue, ce qui fit frémir la lancière.


- Lieutenant, accrochez-vous ! Ils sont morts, vous n'avez plus rien à craindre.


Le jeune femme ouvrit ses yeux embués de larmes, croisant le regard de l'assassin qu'elle sentit fébrile. Pourquoi Léane était-elle si bouleversée par ce qui lui était arrivé ? C'était comme ce à Tamawa où elle avait hurlé sur le toit quand Caroline avait précipité Faelin dans le vide.
Se préoccupait-elle de son sort ? Un assassin normal n'aurait certainement pas eu cette attitude face aux blessures mortelles d'un camarade. Etait-elle réellement différente ?


- Léane... j'ai peur. Je ne veux pas mourir.

Elle était bouleversée. C'était la première fois qu'elle se trouvait dans un état si proche de la mort. C'est comme si elle sentait déjà sa main froide la prendre par le bras et entraîner son âme dans l'au-delà. Elle se sentait tellement impuissante, ses seules pensées tournées vers la femme qu'elle aimait. Elle avait l'impression de ne pas lui avoir souvent dit à quel point elle tenait à elle et elle regrettait de ne lui avoir fait part d'idée folle comme le mariage ou de choses dans le genre, difficilement réalisable mais qui lui tenait à cœur maintenant qu'elle était aux portes des ténèbres.

- Je ne vous laisserai pas mourir Elyncia. Jarod, Zihark, Faelin... ils ont besoin de vous. Nous avons besoin de vous. Je dois vous adosser quelque part. Serrez les dents !

L'assassin passa un bras sous les genoux de la lancière, l'autre sous ces aisselles, puis elle se releva, la portant dans ses bras tandis qu'elle gémissait en retenant ses cris. Léane se hâta de l'emmener près de l'arbre en fleur, l'adossant contre le tronc, avant d'arracher les vêtements de la lancière à l'endroit où se trouvaient ses blessures. Elle les examina d'un coup d'oeil avant de se relever et ôter sa cape de voyage ainsi que le haut de sa tunique de tissus bleue. Avec sa dague elle tailla un lambeau qu'elle enroula autour du genou d'Elyncia tout en disant :

- L'entaille à votre hanche n'est pas profonde. En revanche celle de votre épaule est inquiétante et je n'ai pas de quoi vous recoudre.


ELyncia chercha des yeux une solution quand elle vit les flammes de sa lampe à huile brisée qui commençaient à s'éteindre. Elle eu alors une idée qui lui permettrait de tenir jusqu'au retour de Jarod et Joshua.

- Cautérisez-là avec une torche.

- Mais la cicatrice serait...

- Faites-le bon sang ! Joshua pourra arranger ça après même s'il en reste une marque. Faites-le !


Léane n'hésita plus un instant. Prenant dans son sac sa propre lampe à huile, elle imbiba un autre lambeau de tunique du liquide inflammable, après l'avoir enroulé autour d'un morceau de bois.
Elle l'alluma et sa main tremblante l'approcha de la plaie et avec un dernier regard vers Elyncia, elle l'appliqua sur la blessure pendant que la lancière hurlait sans retenue, frappant du talon sur le sol et ce n'est qu'une fois tout terminé qu'elle s'évanouit.
Léane la recouvrit alors de sa cape de voyage pour qu'elle n'attrape pas froid durant la nuit qui risquait d'être longue pour elle, maintenant qu'elle n'avait plus qu'une demie-tunique sur le dos.


[HRP = comme vous l'avez surement deviné, vous êtes libre de vous balader dans Amamizu. Je répondrai à votre suite après quoi je vous laisserai deux petits tour de jeu sans répondre. Ensuite je reprendrai le MJtage. Amusez-vous bien ! Wink]


Dernière édition par Elyncia le Mer 14 Mar - 4:53, édité 1 fois
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Re: [FP]Le gout du sang - Sombre Présage (QA Faelin, Elyncia, Zihark)(fini)
   [FP]Le gout du sang - Sombre Présage (QA Faelin, Elyncia, Zihark)(fini) EmptyMer 11 Jan - 9:03

Enfin nous revenons à Cydonia. J’ignore pourquoi l’air de cette ville me semble différent des contrées que nous avons explorées jusqu’à maintenant... il s’agit de ma ville, de ma Cydonia. Je salue rapidement les autres et je m’empresse d’aller voir mon père. Nous sommes arrivés en plein milieu de la nuit, mais je me fiche de le réveiller. Je suis heureux de rentrer, après tout ce qui s’est passé. J’entre avec fracas dans sa chambre et je le vois sursauter, se lever rapidement et empoigner un vulgaire bâton pour attaquer un inconnu. Lorsque je m’approche, il voit qu’il s’agit de moi et me sourit sincèrement avant de m’offrir une tendre accolade. J’ai beau être un homme, revoir mon père me fait toujours autant de bien. Nous allumons quelques lampes à huile et je commence mon récit, comme à chaque fois. C’est comme si mon père se transformait alors en carnet de bord. Un carnet de bord bien expressif, car il réagit vivement lorsque je lui raconte mes aventures d’illusions et autres rêves.

- Dis, mon fils... tu en sauves, des vies ! dit-il une fois que je finis mon discours.

Je ris, sans prendre réellement au sérieux ce qu’il me dit. Même si je n’avais pas crié, même si les autres n’avaient rien dit, j’avais suffisamment foi en Elyncia pour croire qu’elle n’allait pas la tuer. Je ne sais pas pourquoi, d’ailleurs... Quoi qu’il en soit, mon père a l’air bien plus confiant que lors de ma dernière visite et semble commencer à croire que cette quête est bénéfique pour moi. Son sourire s’efface légèrement lorsque je lui annonce que je repars peut-être bientôt et pour une durée indéterminée, mais il m’encourage à me reposer et à soigner mes égratignures. Je passe donc la journée suivante à prendre soin de moi, sans sortir et sans voir personne. Je repense brièvement à chacun de mes compagnons. Et mes pensées s’arrêtent sur Elyncia ; je me demande quel genre de relation va nous unir désormais, car nous étions devenus distants et en une fraction de seconde, mes sentiments ont changé. Je la trouve toujours belle et je suis toujours admiratif de ses performances et de son fort caractère. Malgré tout, elle n’a plus une connotation de déesse dans mon esprit et je sens que mon cœur palpite moins lorsque je pense à elle. Je suis alors étonné de voir qu’en pensant à quelqu’un d’autre, des questionnements étonnants arrivent à mon esprit... A la fin de la journée, on vient frapper à notre porte et on m'annonce que le départ a lieu le lendemain à l'aube.

***
Notre travail est efficace depuis notre arrivée à Amamizu mais... inutile de préciser qu’évoluer sous les ordres de Léane est bien différent. J’ai été tellement étonné de la nouvelle quand elle nous a été annoncée que j’ai littéralement failli tomber ; heureusement que Jarod était là pour me soutenir et m’éviter le ridicule. Malgré tout, Léane est une merveilleuse meneuse de troupe et me retrouver sur un pied d’égalité avec Elyncia me plait bien, même si nous nous parlons très peu. J’espère tout de même réussir à l’approcher pour enfin créer un semblant de lien solide et, au mieux, amical. Car c’est toujours pour elle que je continue cette quête, malgré que j’aie aussi décidé de la continuer pour moi après les conseils d’Indy. Celui-là est parti aussi vite qu’il est arrivé, mais il m’a marqué... je retiendrai sa « sagesse » encore un moment, je pense. Quand à Joshua, ma haine envers lui grandit de plus en plus vu que je soupçonne qu’il y soit quelque chose dans les changements de postes au sein de notre groupe.

Malgré ces perturbations, Léane, Jarod et moi avons créé de bons liens et sommes devenus très complices. La jeune femme est devenue une sorte de confidente pour moi qui, d’ailleurs, connaît plus ou moins tout de moi à présent. Jarod, quant à lui, reste un genre de rival que j’aime bien taquiner mais avec qui je m’amuse beaucoup. Des amis fidèles, en tout cas ! Quant à Faelin...


- Aujourd'hui c'est quartier libres ! Vous pouvez faire ce que vous souhaitez mais à une condition. Zihark tu ne restes pas seul. Tu devras toujours être accompagné de l'un d'entre nous. Pour ma part, j'aimerai rester un peu seule donc après faut voir avec Elyncia ou Faelin...

- Je vais rester seule un petit moment si ça ne vous dérange pas. J'ai une lettre à écrire.

Bouche bée, je n’ai pas vraiment le temps d’assimiler ce qui se passe. Le sourire satisfait de Léane à mon égard, après le clin d’œil à Elyncia, me fait penser qu’elle a bien tout prévu. Mon intérêt soudain pour Faelin n’est apparemment pas passé inaperçu. J’espère simplement que la principale concernée ne l’a pas non plus remarqué, auquel cas la situation serait gênante. Je n’imagine pas du tout la Chasseuse vouloir d’une relation ou de quelque chose s’en rapprochant. Et je ne pense pas que cela soit approprié, vu la quête à laquelle nous participons tous... pas le temps de fricotter ! Mais Léane pense apparemment autrement, puisqu’elle nous permet de passer du temps ensemble. Sans que je donne vraiment mon accord, nous partons alors en ville. Malgré ça, je suis bien content de montrer encore une fois ce que je connais de ce merveilleux pays que sont les Terres Jinmen... Surtout à Faelin qui m’avait l’air intéressée la dernière fois que je l’ai guidée.

Nous commençons par l’entrée de la ville ou un chemin imaginaire est tracé par les pas et le rythme de la foule ordonnée. Des stands sont alignés les uns aux autres, éclairés par toutes sortes de lumières. À vrai dire, ces lueurs sont toutes les mêmes, mais les Jinmen sont passé Maîtres dans la fabrication de lampions colorés et autres fresques absolument magnifiques. À chaque stand, de la nourriture dont les cydiens n’ont vraiment pas l’habitude est proposée et j’arrive à convaincre Faelin de goûter la plupart mets. Certains artisans vendent des armes, des armures et autres materiaux qu’ils vendent habituellement... mais l’esprit festif incite les nouveaux touristes et les habitants même à acheter davantage ici. Malgré cela, les commerçants ne sont pas malhonnêtes et l’ambiance est vraiment entraînante. C’est avec le sourire que nous regardons les divers spectacles de danse, de musique et de dressage qui s’offrent à nous. Au passage, j’offre un petit pendentif porte-bonheur à Faelin et j’en achète un pour chaque membre du groupe, sauf pour Joshua, évidamment, puis je range tout ça dans mon sac (que j’ai décidé d’attacher à ma ceinture, pour le cacher sous mes vêtements désormais).

Après une bonne heure, je me relâche légèrement et enlève ma casquette de Guide pour observer du coin de l’œil la jeune femme. À chaque fois que je fais cela, je me rappelle de l’illusion que Mitsuki m’avait projetée pour enfin me faire passer à autre chose... mais je sais que je n’oserai peut-être jamais faire de même avec la vraie Faelin. Celle qui sourit en regardant tout autour d’elle comme une enfant mais qui cache sûrement bien des choses à tout le monde. Elle ne parle jamais d’elle et partage rarement des moments avec nous tous. Le fait qu’elle n’apprécie pas tellement Léane n’arrange pas tellement les choses, étant donné que je suis souvent avec elle. Je décide de profiter d’une petite pause dans mon discours pour tenter d’en savoir plus sur Faelin. Je reste le plus discret possible car, bien que nous soyions à une fête, les membres de la secte peuvent être partout. Qui sait ensuite où nous mènera cette conversation ?


- Finalement, ça fait plusieurs mois qu'on vit tout ça ensemble... mais je ne sais pas grand-chose sur toi, malgré que tu sois cydienne. Que penses-tu de Sombre Presage et de toute cette histoire ?

La Chasseuse ralentit le pas et serre les poings. Je me dis alors que je n’ai pas forcément bien fait d’aborder ce thème sous ce ton si détaché et léger.

"Sombre Présage est une organisation de la pire espèce ... Ils entraînent des gens à la base innocents dans leurs manigances et ce sans scrupules ; ils causent la mort de tant de pauvres gens ... Ils profitent d'eux, pour ensuite s'en débarasser ! Ma famille serait sûrement encore en vie sans leur existence."

Je me place alors en face de Faelin et arrête de bouger. En cherchant son regard perdu dans le vide, les yeux plein de haine, je tente de lui transmettre ma compassion.

- Je ne pensais pas que tu étais directement concernée par cette traque... du moins, pas tant que ça. Tu as donc perdu tous tes proches à cause de ces démons ?

Toujours si inexpressive, sans me regarder directement, Faelin me dévoile alors une partie de son passé que je ne soupçonnais pas jusqu’ici.

"A cause d'eux, mon frère a tué nos parents, et nos trois autres frères. L'un d'eux a laissé une fiancée derrière lui."

J’écarquille les yeux d’incompréhension et je serre les dents de colère. Quel être abjecte aurait pu faire ça à sa famille ? Et quel autre être abjecte pourrait manipuler un homme de telle sorte qu’il fasse subir cela aux Galician... à Faelin. Je mets quelques secondes à me calmer puis je finis par soupirer. J’essaye alors, sans savoir comment elle va réagir, de glisser ma main tremblante sur sa joue.

- Et toi, n'as-tu laissé qu'une famille défunte derrière toi ? Ou d'autres fantômes te poursuivent-ils encore ?

Elle ne répond pas tout de suite et ne réagit pas non plus à mon geste. C’est comme si elle se déconnectait de mes paroles, comme si elle cherchait à fuir ses émotions en se cachant dans le noir absolu... le néant.

"Ce sont de bien longues histoires, inintéressantes qui plus est. Je préfère ne pas remuer le passé, il est très bien là où il se trouve. "

Je finis pas voir qu’elle est remuée et qu’elle n’a pas surmonté son passé... Je finis par retirer ma main, contrarié de sa non-réaction et je soupire de nouveau. Une image me revient, alors que je pense à son désespoir, même si c’est légèrement hors sujet. Je souris et commence à parler doucement.

- Prends-moi pour un fou, si tu le veux, mais... il y a quelques années de cela maintenant, j'ai vu le fantôme de ma mère. Je ne l'avais jamais connue car elle est morte à ma naissance et je ressentais un réel manque de ne pas avoir connu d'amour maternel. La voir si belle et si expressive de me revoir, c'était...

Je me tais quelques secondes, puis je recherche à nouveau les yeux de Faelin.

- Cette expérience m'a appris que ce n'est pas en voulant oublier son passé qu'on l'oublie le mieux, mais bien en l'affrontant et en réglant les choses dès qu'on sent le mal nous prendre à la gorge. Libre à toi de me mentir si tu le souhaites, mais tu ne peux pas te mentir à toi-même en disant que ton passé est inintéressant. Un frère qui devient fou et assassine toute sa famille... ça ne peut pas s'oublier comme ça. Et le fait que tu nous aies rejoints montre que tu n'es pas prête à mettre cette souffrance de côté. Ai-je tort ?

"Il n'y a rien à régler", me répond-elle froidement. "Tout est fini, et enterré. Rien ne reste, tout est terminé. Il n'y a plus rien à faire. Bientôt, je retrouverai mon frère, et je le tuerai. Et tout sera définivitement achevé. Absolument tout."

J’en déduis malheureusement qu’elle veut aller jusqu’à s’enlever la vie. Je fronce les sourcils et me sens un peu désemparé. Je n'ai qu'une envie : la "retenir pour ne pas qu'elle tombe". Mais je ne sais pas comment faire cela se voit sûrement sur mon visage.

- Pourquoi vouloir achever ce qui vient de commencer ? Je... je n'ai jamais eu l'envie ou la nécessité de tuer quelqu'un jusqu'à aujourd'hui mais je pense que, le jour où cela arrivera, je ne le ferai pas sans raison. Est-ce que tuer ton frère, meurtrier certes mais le seul qu'il te reste, est vraiment la seule solution ? Qui rendras-tu heureux en lui retirant la vie et en finissant comme lui, complètement seule ?

"Ainsi, ma famille sera vengée. Elle pourra reposer en paix sous ses marguerites. Mon frère est devenu fou, il ne mérite plus de vivre. Il est un danger pour tous ceux qui l'entourent."

Puis elle murmure :

"Je n'aurai plus de vie après cela, alors ce ne sera pas un problème ..."

La colère me monte au nez. Je saisis Faelin par les épaules et parle un peu plus fort, sans forcément attirer l'attention de la foule à cause du bruit alentours.

- Je ne connaissais pas tes parents, mais je ne pense pas que leur souhait eut été de voir leurs enfants s'entretuer ! Il doit forcément y avoir un moyen de régler ça autrement... Et comment peux-tu parler de ta vie de façon si éphémère ? Nous avons encore tellement de choses à vivre, tellement de choses à ressentir... Ta vie ne demande qu'à être prolongée... Je... Je ne demande que ça.

Je m'arrête et rougit, mais je ne lâche pas les épaules de Faelin. Je relâche légèrement leur pression et leur ordonne un peu de tendresse vis-à-vis de cette si jolie jeune femme.

"Les remords vous ôtent facilement l'envie de vivre." me dit-elle avec un sourire. "Et je ne pense pas que quiconque puisse y faire quelque chose."

- Si quelqu'un doit avoir des remords, ce n'est pas toi mais bien cette secte infernale... dis-je immédiatement. Ce n'est quand même pas de ta faute si ton frère est devenu dingue !

Je ne veux pas qu’elle meurt. Mon geste de l’aggriper de cette manière signifie bien que je veux qu’elle reste ici, avec nous... avec moi. J’ignore d’où m’est venu cet intérêt soudain pour elle... mais maintenant que je réfléchis, dès la première fois que je l’ai vue...

Faelin ne répond pas, son visage se ferme, elle part dans ses pensées, se dégage de mes mains et accélère le pas pour partir devant. En la voyant s’en aller, je ne peux me retenir de la rattraper à grands pas. Je saisis alors son épaule et, sans la retourner, je la prends par la taille et serre son corps contre le mien, comme si je voulais qu’elle se fonde en moi et ne parte plus jamais. Mon autre bras se place au-dessus de sa poitrine et je cache mon visage rougissant de plus belle dans son cou, laissant l’odeur de sa peau (bien réelle cette fois) envahir tout mon être. Je ne sais pas comment elle va réagir, mais je ne peux m’empêcher de la retenir encore et toujours, avec douceur tout de même de peur de la briser encore. À cet instant, je n’ai qu’une envie, celle de la sauver d’une mort certaine.
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Lieutenant
Elyncia
Elyncia
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Race et âge : Cydienne - 33 ans
Cité : Erathia
Métier : Gladiateur

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Compétences: Spécialisation du combat à la lance, Acrobatie, Ambidextrie
Compétences bonus: Spécialisation du combat à la lance (Jinmen); Combat à mains nues Jinmen
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Re: [FP]Le gout du sang - Sombre Présage (QA Faelin, Elyncia, Zihark)(fini)
   [FP]Le gout du sang - Sombre Présage (QA Faelin, Elyncia, Zihark)(fini) EmptyLun 16 Jan - 15:21

La lancière se réveilla avec un mal de crâne digne des soirées les plus arrosées de Cydonia. Pourtant, ce n'était pas le fait d'avoir bu qui l'avait mise dans cet état. La jeune femme peinait à se souvenir ce qui lui était arrivé à tel point que lorsqu'elle ouvrit les yeux, voyant l'assassin au dessus d'elle, en train de prendre sa température en lui touchant délicatement son front brûlant, elle fronça les paupières, croyant à un rêve.
Pourtant Léane était bien en train de prendre soin d'elle, comme une sœur, ce qui rappelait à Elyncia comment Eléonore s'occupait d'elle petite, quand elle attrapait un vilain rhume, ou même la grippe. La jeune femme remarqua alors, après ses quelques gémissements dû à la douleur qui lui parcourait l'arrière de la caboche, qu'elle avait enfin ouvert les yeux. L'assassin se mit alors à sourire en posant sa main sur sa joue. Et Elyncia se laissa faire alors que la veille, elle l'aurait envoyer pètre.


- Contente de voir que vous vous remettez lieutenant. J'ai bien cru que vous alliez y passer.

Elyncia se souvint alors de l'attaque et de comment l'assassin lui avait sauvé la vie avant de s'occuper de sa blessure à l'épaule et si une affreuse nausée la prit, ce n'était qu'à cause de la douleur cette fois-ci, et non pas à cause de la présence de l'autre femme.

- Je me suis occupé aussi de votre genoux. Quant à votre hanche, elle a cessé de saigner. La blessure n'était pas vraiment profonde, mais il faudra tout de même faire des points de suture... Quand Zihark et Faelin reviendront, j'irai quérir un guérisseur.


La Cydienne hocha la tête en signe d'approbation tout en regardant Léane, un peu déroutée. Elle, l'assassin qui faisait tout son possible pour sauver sa vie. Tout ça lui paraissait irréel. Il se mit alors à rougir, un peu honteuse de lui avoir mené la vie dure jusqu'à maintenant alors qu'elle n'avait pas hésité à lui sauver la vie en mettant la sienne en péril. Elle sentit alors le besoin de la remercier mais aussi de s'excuser :

- Léane... je... merci. Je...

- Je vous en pris lieutenant, vous n'avez pas besoin de le dire. Economisez vos force et reposez-vous. Vous l'avez bien mérité ce repos. Se battre seule contre cinq assassins et en tuer trois n'est pas si facile que ça. Il semblerait que Sombre Présage se met à réagir. J'ai vérifié les corps... tous portent le tatouage. Ce qui m'inquiète, c'est que nous n'avons toujours pas eu de nouvelles de Mitsuki. Elle aurait dû être au courant de tout ça. Son silence n'augure rien de bon.


La lancière s'inquiétait elle aussi. Elle espérait que rien ne soit arrivé à l'adolescente qui avait su toucher son âme. Elle s'était étonnée de la proximité qu'elles avaient eu après le combat à Tamawa. Elle remarquait qu'elle aurait voulu la connaître plus-tôt... ou du moins elle avait l'impression de l'avoir connu bien trop tard.
Et maintenant, elle avait ce même étrange sentiment pour Léane. Elle l'avait méprisé pendant un trimestre entier et maintenant, elle se sentait proche d'elle, ou du moins plus proche qu'elle ne l'avait été quelques heures plus tôt.


- Lieutenant ?

- Oui ?

- Non... c'est juste que vous me regardez sans rien dire... vous allez bien ?


- Oh ! Désolée, je... je réfléchissais à quelque chose.


Un silence un peu pesant s'installa entre les deux femmes. Elyncia, adossé au troncs du cerisier se sentait toujours aussi bizarre, ne sachant que dire à Léane. Pourtant elle ressentait le besoin irrésistible de lui parler. Pour la première fois depuis leur rencontre, elle l'a voyait comme une femme, et nous comme un outil de mort.
Finalement, c'est cette dernière qui rompit le silence :


- Vous savez lieutenant, je suis désolée pour la dernière fois à Cydonia. Je ne voulais pas vous enfoncer vous savez. Je me rend compte que j'aurai dû vous soutenir au lieu de vous balancer au visage ces mots blessant.

- Non c'est moi qui devrai m'excuser. Je vous ai rabaissée trop longtemps alors qu'à l'évidence vous souffrez de ce que vous avez pu faire de votre vie avant.

- Ce n'était pas vraiment une vie... pour vous dire la vérité, je ne sais pas vraiment ce que c'est de vivre. Je vous envie.

- Parce que je suis une sale gosse capricieuse ?

- Parce qu'on vous aime même avec vos défauts.

- Vous savez, c'est parfois agaçant. Jarod est un peu casse-pied avec ça... sans compter Zihark... mais ces derniers temps, j'ai l'impression qu'il largue le lest.


Léane se mit alors à rire sans qu'Elyncia ne comprenne pourquoi. Quand son air surpris croisa le regard amusé de l'assassin, elle commença à se dire qu'elle avait sûrement loupé quelque chose d'important... ou alors Léane en savait plus grâce à sa proximité avec Zihark.

- Je pense qu'il ne vous posera plus de problèmes. Vu comment ils se regardent Faelin et lui, ça ne m'étonnerai pas que ce soir ils reviennent main dans la main. En revanche, Jarod...

Léane se mit à rougir soudainement, sous le regard insistant d'Elyncia. La lancière avait cru percevoir un peu de déception dans sa voix, comme si elle aurait souhaité avoir l'attention de l'archer.

- Dîtes... c'est comment quand on aime quelqu'un ?

Cette question prit la lancière un peu au dépourvu. Elle pensait que tout le monde savait ça. Mais Léane n'avait jamais eu une enfance vraiment normale. Elle n'a jamais eu la chance de pouvoir avoir une relation normal avec d'autres personnes de son âge. La seule proximité qu'elle connaissait, c'était celle qui liait ses victimes à elle. Évidemment, il y avait maintenant celle de Zihark et celle de Jarod qui était plus ambiguë, mais elle ne savait pas vraiment où se situer dans tout ça.

- Et bien c'est difficile à expliquer... c'est plus quelque chose qu'on ressent sans pouvoir l'expliquer. Moi je sais qu'il n'y aura personne d'autre que ma fiancée, mais je peux pas l'expliquer.

- Fiancée ? Vous voulez dire que vous n'êtes pas seule ? Je l'ignorais. Je croyais que les autres m'en aurait parlé si c'était le cas.

- C'est parce que seul Zihark est au courant. Et puis je pense que ça le faisait souffrir donc j'imagine qu'il ne voulait pas en parler. J'imagine que me demander ça a un but.

- Je ne sais pas trop. Je crois que Jarod me plaît bien... mais je n'arrive pas à savoir si... enfin vous voyez. Je ne sais pas si je suis capable de pouvoir un jour avoir une relation normale avec quelqu'un d'autre. Ca me fait peur, même si j'en ai envie. Je sais qu'il n'y a que ça qui pourrait me faire oublier mon passé d'assassin.

- Je me rends compte que je ne sais presque rien de votre passé, si ce n'est ce dont nous avions parlé à Cydonia. Enfin si on peut dire que vous m'en avez parlé...

- Je n'en ai jamais parlé à personne. Sauf à mon mentor...


Le regard de Léane commençait à se voiler de tristesse en repensant à cet homme qui lui avait tant apporté. Elyncia, voyant que l'assassin semblait en proie à la mélancolie, serra affectueusement son épaule pour la rasséréner. Léane ne put s'empêcher de plonger son regard dans celui de la lancière qui comprenait maintenant à quelle point cette fille cherchait désespérément un avenir radieux pour la tranquillité de son âme en lambeaux. Elle ne pouvait sans doute pas comprendre ce qu'elle ressentait, mais pour la première fois, elle espérait qu'elle puisse obtenir ce qu'elle cherchait dans sa quête de rédemption.

- Mes parents sont morts quand j'avais l'âge de dix ans. Ils étaient marchands ambulant. Nous avons beaucoup voyagé mais en retournant à Cydonia, des bandit ont attaqués la caravane. J'ai réussit à me cacher tandis qu'ils massacraient tous le monde. Je fus la seul à m'en sortir. Je suis finalement allée de village en village jusqu'à la cité de mon enfance. Par chance, une vieille dame s'était prise d'affection pour moi alors que j'étais obligé de mendier pour survivre.
Elle m'a recueillit un temps, mais... elle a fini par mourir. Comme elle n'avait pas d'héritier, le Sénat s'est chargé de la dépouiller. J'avais pas loin de treize ans à ce moment là. Le Sénat et les Zélotes, à l'époque, avaient mis en place un programme visant à former des assassins. Je vous laisse deviner comment j'ai rejoins le programme. Une orpheline, vivant dans la rue... elle ne manquerait à personne.
Nous étions tous entassés dans une sorte de cellule. Les premiers jours, les gardes faisaient tomber du sang de porc à travers les grilles du plafond. On nous disait qu'il fallait s'habituer à l'odeur, que bientôt, on en aurait sur les main. Les « surveillants » comme on devait les appeler avait commencé à nous battre... ça faisait partie de l'entraînement. Il fallait anéantir toute humanité chez nous. On début nous résistions tous mais... les châtiments se firent de plus en plus cruel et beaucoup craquèrent. Au bout d'un an nous n'étions plus que deux à ne pas être encore « formatées ». L'autre s'appelait Maïev. Nous étions comme des sœurs et nous étions les seules à ne pas être sous la responsabilité d'un maître car nous n'avions toujours pas tué. Ils ont vite compris, que s'ils ne nous séparaient pas, ils ne pourraient jamais rien obtenir de nous.
Une nuit, ils sont venus nous chercher dans la cellule et nous ont lancé dans une arène improvisée. Puis ils ont braqué des arbalètes vers nous après nous avoir ordonné de combattre l'une contre l'autre jusqu'à la mort, sous peine de mourir toutes les deux si nous refusions.


Léane se mit à pleurer et Elyncia la prit contre elle, cherchant à lui apporter un peu de chaleur, ce qu'elle n'avait sûrement pas dû avoir durant son adolescence tandis qu'elle avait eu la chance de grandir avec sa famille, ne peinant que peu pour pouvoir saisir ses rêves. L'assassin, elle, n'en avait eu aucun avant. Elle ne devait même plus vraiment se souvenir ce qu'était réellement la vie, et l'amour d'une personne proche. Elle n'avait connu que la cruauté des Hommes et Elyncia se demandait comment elle avait fait pour ne pas sombrer dans la folie ou ne pas s'être donnée la mort. Cette dernière continua son insupportable récit, entrecoupé de sanglots :

- Nous avions peur de la mort alors nous avons combattu, le cœur lourd. Moi je m'efforçais de faire durer le combat, comme si cela pouvait les faire changer d'avis... Maïev avait compris qu'ils n'en feraient rien. Je ne sais pas ce qu'il lui a pris, mais elle a abaissé son arme alors qu'elle aurait pu parer mon coup.
J'ai senti son sang chaud couler sur mes mains alors qu'elle me serrait contre elle, front contre front. Je n'ai jamais pu chasser son visage et son regard. J'ai tué des hommes et des enfants... mais je n'ai jamais réussit à tuer une autre femme car à chaque fois je revois le visage de Maïev.
Mon premier maître avait bien essayé de me faire aller au-delà de cette « faiblesse », mais rien n'y a fait.
Il est mort il y a un an, de mes propres mains. Je ne supportais plus cet homme et ses ténèbres. J'ai fait disparaître le corps. Personne n'en a jamais rien su, mis à part celui qui était devenu mon nouveau maître.
Il s'appelait Erman. Nous avions tous entendu parlé de cet homme. On disait qu'il était le plus talentueux de tous les assassins au compte de Cydonia. Mais je n'ai vu chez lui qu'un homme brisé par le temps. Il avait un oiseau de proie, comme Storm. Il m'avait raconté que cet oiseau lui avait ouvert la voie de la rédemption. Il était comme moi. Un êtres brisé en quête du repos de l'âme. Il voulait en finir avec tout ça. Lui aussi est mort. On le soupçonnait de comploter contre les membres du Sénat à l'origine du programme. Ils l'ont fait pendre sur la place publique, pour trahison. Le programme prit fin peu de temps après. Les politiques devaient sans-doute craindre un retour de flamme.
Ils ont donc décidé de nous confier à l'armée car nous pouvions faire d'excellents éclaireurs. Et mon destin a été de vous suivre.


- Léane, je ne sais que dire...

- Il n'y a rien à dire lieutenant... vous avez raison. J'ai accepté d'être le monstre qui a tué tout ces gens, parce que sinon, Maïev serait morte pour rien. Si seulement je m'étais laissée mourir à sa place...

- Alors c'est elle qui aurait pris votre place. L'auriez-vous souhaité ?

- Alors nous aurions dû mourir toutes les deux, en refusant de nous battre.

- Mais ça ne s'est pas passé comme ça, et maintenant vous êtes-là, et vous venez de sauver ma vie. Vous n'êtes pas une mauvaise personne, même si j'ai essayé de m'en convaincre. Depuis le début, je l'avais senti.


Blottie dans les bras de la lancière, Léane n'osa pas relever le regard vers elle, pleurant chaque larme de son corps. Elle ne parvenait pas à savoir ce qu'elle ressentait maintenant qu'Elyncia l'avait acceptée. C'était juste un mélange de fierté, de joie et de tristesse, car oui, elle était encore en vie tandis que ceux qu'elle aimait n'était plus de son monde. Et pourtant elle se sentait à nouveau appartenir à quelque chose auprès des Traqueurs et encore plus maintenant.
Quant à Elyncia, elle commençait à trouver une soeur en elle. Elle désirait la protéger, la rendre heureuse, un peu comme une soeur. Elle n'avait découvert ce besoin que maintenant.
Mais elles ne pourraient profiter longtemps de ce moment de grâce, car marchait vers elles une ombre silencieuse et menaçante.

***Plus tôt***

"Oh comme c'est mignon !" C'est surement ce que ce serait dit une personne normale en vous voyant tous les deux. Mais Zaed était bien loin de tout ça, concentrer sur le portrait que lui avait donné Wheatley. Et le morceau de parchemin avait suffit à t'identifier toi. Tu étais sa proie et si Faelin s'interposait, il la tuerait elle aussi. Cela allait d'ailleurs être plus problématique qu'il ne le pensait... enfin c'est pas pour tout de suite... enfin si mais non. Bref je me comprends.
J'en étais où du coup ? Ah oui, Zaed, ce magnifique almer au corps surentrainé. Loin d'être ultra-baraqué hein. Mais son corps souple et son pas de loup étaient redoutables. Et il serait votre adversaire, même si Lina voulait s'en donner à coeur joie. D'ailleurs son impatience commença à se faire sentir :


- Tu prends lequel des deux ?

- Je prends les deux,
répondit calmement l'assassin qui ne tourna même pas le regard vers elle. Cette dernière s'offusqua d'ailleurs :

- Tu veux t'attribuer tous les mérites c'est ça ? Je te préviens, je ne te laisserai pas faire.

- Ce n'est pas ça... ils ne sont pas tous là et ça fait plus d'une heure que nous les cherchons dans la ville. Les autres devraient être-là.


Lina eut l'air un instant surprise. Elle avait presque oublié qu'ils s'étaient séparer pour les traquer. Si tous les cinq étaient tombés, alors le combat serait d'un niveau digne de ses talents. Elle ne s'imaginait même pas la surprise qu'elle aurait en découvrant que la dernière personne que Wheatley voulait voir morte était en compagnie d'une femme qui avait déjà croisé son chemin sans mourir.
La cydienne n'eut pas besoin d'attendre la réponse de son compagnon qui l'entendit répondre, pouvant presque entendre le sourire qui se dessinait sur ses lèvres :


- Je vais me charger de la cousine de Kaïlla alors. Ca risque d'être intéressant.

La jeune femme se faufila à travers la foule, laissant Zaed analyser la situation. Il y avait bien trop de monde ici pour pouvoir agir. Il n'aurait pas d'autre choix que d'attendre que le couple se rendre dans une ruelle sombre, où un autre coin moins fréquenté où on ne le verrai pas agir. Il faudrait donc qu'il soit patient pour frapper, continuant à les épier.
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Re: [FP]Le gout du sang - Sombre Présage (QA Faelin, Elyncia, Zihark)(fini)
   [FP]Le gout du sang - Sombre Présage (QA Faelin, Elyncia, Zihark)(fini) EmptyDim 22 Jan - 8:21

Cela fait quelques secondes que nous sommes enlacés et j’oublie tout ce qui peut se passer autour de nous. Malgré les regards de ce peuple si cher à mon cœur, je ne desserre pas mon étreinte et je « ressens » Faelin ; j’écoute son souffle, qui devient progressivement irrégulier. Elle a saisi mes bras avec ses mains, comme si elle voulait que ça s’arrête, mais elle n’y met aucune force. Essaye-t-elle de lutter contre sa volonté, celle d’être réconfortée malgré cette carapace qu’elle s’est construite ? Je la sens tressaillir, bouger, sans réellement se dégager. Elle finit par se retourner doucement et, les joues légèrement rosies, elle se blottit contre moi. J’ignore ce que ce geste signifie... accepte-elle enfin de vivre et d’accepter que je suis là pour elle, pour l’aider à régler ses soucis ? Je la sens finalement sangloter légèrement, aussi timidement qu’elle se laisse câliner. Je resserre mon étreinte encore une fois et tente de me vider de toute la colère que j’ai pu ressentir précédemment. Finalement, elle est bien fragile, cette si belle Chasseuse.

- Si tu le veux, je t’aiderai à poursuivre tes fantômes et à exorciser ton passé douloureux, dis-je doucement, en lui caressant les cheveux. On se connaît bien mal, mais tu peux compter sur moi. Tu es bien la seule personne que j’ai envie de protéger jusqu’au bout, désormais.

Je ne mesure plus mes paroles. Au-delà d’une déclaration, j’aimerais plutôt que mes mots et mes gestes la réconfortent, car je sais bien qu’aimer une personne ne suffit pas à la protéger. Cela a marché pour Léane ainsi que pour Mitsuki, dont les liens d’attachements ont été tout aussi rapides qu’avec Faelin. Mais je ressens tellement de choses pour elle... Je me suis plusieurs fois demandé si c’était le fait que je ne connaisse rien de la jeune femme et j’ai eu peur que l’effet « amour non réciproque et idéalisé » ne se reproduise, comme pour Elyncia. Mais cette fois-ci, c’est bien différent. Parce qu’elle est dans mes bras et elle ne peut pas oublier cette douleur qui la ronge.

Une fois qu’elle s’est calmée, je caresse son dos, puis ses bras et je me décolle légèrement d’elle. Sans plus rougir, maintenant, je la regarde dans les yeux en souriant. Pourrais-je lui apporter suffisamment de bonheur pour qu’elle sourie à son tour ? C’est ce que je souhaite en essuyant ses larmes du bout des doigts. Je passe ma main sur son visage et je lui prends la main. Nous marchons tranquillement sans ne rien dire et nous arrivons près d’une rue isolée de la foule bruyante. Là, je m’appuie contre le mur et l’invite à s’approcher en le tirant gentiment vers moi. Je repousse ses cheveux vers l’arrière et l’embrasse sur la joue. Mon cœur s’emballe alors que je lui demande quelque chose que je ne pensais pas oser demander quelques minutes plus tôt.


- Voudrais-tu tout me dire de toi, tout partager avec moi jusqu’à ce que je puisse te comprendre mieux que quiconque ? dis-je doucement, la voix tremblante.

Je ne sais alors pas encore que ma vie va basculer d’une minute à l’autre et que tout partager avec Faelin me semblera alors être une évidence.


[HRP : ma réponse est courte, mais je ne pouvais pas tellement faire autre chose en attendant le moment fatidique ! Very Happy]
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Lieutenant
Elyncia
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Race et âge : Cydienne - 33 ans
Cité : Erathia
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Compétences: Spécialisation du combat à la lance, Acrobatie, Ambidextrie
Compétences bonus: Spécialisation du combat à la lance (Jinmen); Combat à mains nues Jinmen
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   [FP]Le gout du sang - Sombre Présage (QA Faelin, Elyncia, Zihark)(fini) EmptyLun 23 Jan - 13:18

[HRP : la deuxième partie est un peu moins soft que la première et le langage utilisé est très vulgaire et inapproprié pour un jeune public. C'est pourquoi je préfère vous avertir maintenant et me décharger de toutes responsabilité quand au cauchemars que pourraient faire nos jeunes adolescents /brique/]


L'amour, le sacrifice, l'honneur... c'était quelque chose que Zaed ne connaissait pas, contrairement à cet autre homme qui le suivait depuis des jours et des jours. Satô croyait en tout ça, et encore plus en la dette qu'il devait à celui qui l'avait envoyé accomplir sa mission. Ce jeune homme lui avait sauvé et le grand guerrier qu'il était lui avait confié sa vie pour qu'il en dispose comme il le souhaitait, car il savait que cet homme était bon. Et puis il avait aussi la chance de sauver des innocents apparemment. Certes il ne connaissait pas tous les détails mais il savait que son maître ne l'aurait pas envoyé sauver des personnes qui seraient mauvaise. Et puis il n'avait jamais eu confiance en Zaed et Lina.
Il voyait bien qu'il émanait d'eux une aura terrifiante, une odeur de mort et de sang. Tous le contraire de ces deux jeunes gens qui se tenaient enlacés sous les yeux de l'almer. Etaient-ce eux les fameuse cibles des assassins ? Vu le regard que l'almer leur jetait, il n'en avait presque aucun doute. Il était là pour les tuer eux. Pourquoi ? Une question dont-il ne voulait pas s'embarrasser. Le quadragénaire savait juste que des êtres pareils ne pouvaient représenter une menace pour quiconque, et que les massacrer ne serait qu'un gâchis de plus. Une raison de plus de les sauver en somme.

En revanche, il trouvait étrange que Lina se soit séparée de son compagnon. Avait-elle à faire ailleurs, auquel cas il devrait se charger d'elle plus tard ? Sans doute les cibles étaient-elles dispersées, ce qui allait compliquer la tâche de notre guerrier au grand coeur.
Autant s'il pouvait être attendri par vos mamours par encore très poussées, ce n'était pas le cas de l'assassin qui vous suivait sans vous lâcher du regard, attendant furtivement son heure, prêt à frapper à tout instant et ça, Satô l'avait compris.
Le jinmen n'avait d'ailleurs pas perdu de temps en voyant que vous vous étiez dirigé dans une ruelle sombre. L'assassin lui non plus d'ailleurs car voilà qu'il approchait de toi Zihark, prêt à t'enfoncer sa dague dans le dos, mettant fin à ta vie.
Le jinmen interposa son avant bras qui se vit transpercé à ta place pendant que vous compreniez enfin que vous étiez pris pour cible. Satô avait déjà repoussé l'assaillant en vous jetant un regard qui vous criait de fuir. Seulement, aussi expérimenté et polyvalent qu'il était, le vieux guerrier était dans une mauvaise situation. Qui devait sauver qui déjà ? N'est-il pas le moment de tirer ton épée mon brave petit guide ? N'est-ce pas là la situation rêvé pour que ton épée soit tirée ? Le courage de défendre quelqu'un au péril de sa propre vie et d'en mettre plein les mirettes à la jolie chasseresse avant de lui donner un baiser passionné après tant d'actes héroïques ? Comment ça j'en fais un peu trop ? Bon c'est vrai, je sais bien que ça ne se passera pas comme ça, malgré le courage évident dont tu avais déjà fait preuve quand il avait fallu sauver Léane et Mitsuki... un peu bête que pour cette dernière ça n'ait servi à rien... oui bon j'arrête d'enfoncer le clou. A ton tour de hurler "Supri-ise" en embrochant ce salopard d'assassin de sa maman la... enfin on a compris l'idée. Oui tu pourrais faire ça... ou pas en fait. Ba oui, Zaed n'est pas un amateur et il était rapide le bougre. Satô avait reçu un nouveau coup de dague dans le ventre. Mais le vioc n'avait pas encore joué toute ses cartes et la contre-attaque allait coûter cher à l'almer qui regardait avec surprise son opposant lui briser le poignet dans une prise vachement techeunique. Mais un bon coup de genoux pour enfoncer encore plus la dague, et le jinmen tomba à la renverse, ne cachant pas sa douleur.

Son bras dominant devenu inutile (et foutrement douloureux), le tueur saisi un couteau dans sa botte avec son autre main, visiblement motivé pour ne pas te louper cette fois. Rapide comme l'éclaire et ignorant les élancement dans son bras droit, Zaed, fonça vers toi, et la lame siffla en direction de ta gorge. allais-tu te laisser mourir ou bien allais-tu combattre jusqu'à la mort ? Dans les yeux, de Satô, encore en vie, tu pouvais lire qu'il n'y avait plus d'échappatoire pour vous deux, même si la fille ne faisait pas partie des cibles que Wheatley voulait voir mortes. Après toi, ce serait à son tour. De quoi te motiver hein ?

***Elyncia/Léane***

Léane avait réussit à calmer ses sanglots. Cela faisait tellement longtemps qu'elle ne c'était pas abandonnée à pleurer comme ça. Rien à voir par rapport à ses pleurs à Cydonia. Non cette fois, c'était une véritable délivrance. Elle avait enfin su partager son passé avec quelqu'un d'autre qu'elle et ses cauchemars. Elle allait enfin de l'avant, prête à tout oublier. Un avenir radieux lui tendait les bras, et elle oublierai bientôt ses démons qui la hantaient. Mais ce n'était pas encore pour aujourd'hui car elle sentit cette présence oppressante et les bruit de pas pourtant silencieux de Lina lui parvinrent. L'obscurité de la nuit l'empêchait de la voir distinctement, mais elle était presque sûre de l'avoir déjà vu quelque part.
Mais sa voix finit par la trahir, sur un ton mi-étonné :


- Et bien et bien... regardez qui voilà ? Je ne pensais vraiment pas te revoir un jour, l'assassin. Parfait, je vais pouvoir te faire couiner pour ce que tu m'as fait subir et je me chargerai ensuite de ton amie. Son regard s'attarda sur les cadavres de ses hommes qui jonchaient le sol, avant qu'elle ne s'aperçoive qu'Elyncia était blessée. Elle ajouta avec un sourir : Joli carton ma belle. Je comprends mieux pourquoi Wheatley et cette garce de Kaïlla ont la trouille à l'idée que tu viennes les chercher. Seulement, tu vas mourir avant de les atteindre... Quel dommage.

Lina entendit un couteau de lancer siffler devant elle et elle s'écarta de justesse avec une souplesse à en faire pâlir Jillian Torrez. Son regard de défis se posa cette fois sur Léane qui la regardait l'oeil mauvais en rétorquant :

- Si tu l'as fermais un peu ? Avant de pouvoir la tuer, il faudra que tu me tues moi.

- Ne t'en fais pas, je ne t'ai pas oubliée princesse. Mais avant, je veux te comprendre. Tu sens la mort, le sang et la sueur, comme moi. Pourquoi t'amuses-tu à défendre sa misérable existence de chienne de Cydonia ?

- Ne me compare pas à toi. Je ne suis pas comme toi. Et toi, tu crois que tu n'es pas la chienne de Wheatley ?

- Je ne fais pas ça pour lui. J'aime tuer, sentir la vie de mes victimes s'échapper de leur corps tandis qu'elles prient les Dieux de les épargner, si faible. C'est mieux que baiser... non le mieux c'est le faire en baisant, juste au moment de l'orgasme. Je suis sûre qu'au fond de toi tu aimes ça, ce sentiments de puissance, et ce fébrile frisson qui parcours ton corps quand jailli le sang, son odeur, son goût. C'est ce que tu as ressenti la première fois n'est-ce pas ? Dis-moi, c'était comment de tuer quelqu'un pour la première fois ?


Elle en avait assez de l'entendre car elle savait qu'elle ferai remonter ces horribles images à son esprit déjà bien assez torturé par ces souvenirs qu'elle cherchait à chasser. Elle se revit alors, dague à la main, hurlant de désespoir face au regard vide de son amie qui lui souriait dans la mort. Elle était morte pour elle et elle le savait. Elle voulait qu'elle vive et qu'elle oublie tout ça. Mais Léane ne le supportait pas, elle ne le supportait plus :

- Ta geule...

- Tu sais que j'ai raison n'est-ce pas... tu en as envie autant que moi, de tuer encore et encore jusqu'à ce que ta soif de sang soit étanchée. Tu es une meurtrière et tu auras beau faire, jamais tu ne pourras t'en défaire. Tu es un instrument de mort et tu le resteras toute ta vie. C'est ça notre destin. Tu ne peux pas renier ce que tu es.

- FERME TA PUTAIN DE GUEULE !!!!


Elle la haïssait de tout son être. Oui elle avait de tuer, mais contrairement à ce que pensait Lina, ce n'était que d'une seule personne qu'elle voulait voir le sang couler : elle. Elle s'élança alors vers l'assassin, dague en main tandis que l'ambidextre l'attendait, armée d'un sabre et d'un long poignard. Bientôt, l'une des deux allait mourir. Elyncia en était certaine.

[hrp = bon je sais pas si Fafa répond mais vous l'aurez compris, les hostilités commencent vraiment. De votre côté, interdiction de tuer Zaed qui de toute manière reste supérieur à vous même avec un poignet cassé. Sinon je vous laisse mener le combat jusqu'au tour suivant où je reprendrai les rennes. Il reste plus grand chose les filles. Courage !!!]
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Re: [FP]Le gout du sang - Sombre Présage (QA Faelin, Elyncia, Zihark)(fini)
   [FP]Le gout du sang - Sombre Présage (QA Faelin, Elyncia, Zihark)(fini) EmptySam 28 Jan - 2:40

Je n’ai malheureusement pas le temps d’entendre la réponse de Faelin que j’entends du bruit derrière moi. Le temps de comprendre la situation dans l’obscurité, beaucoup de choses se sont passées. Quelqu’un a probablement essayé de me tuer et quelqu’un d’autre m’a défendu et s’est fait transpercé le bras par une dague... un assassin ?! J’ai à peine le temps de voir le regard de notre sauveur plein de compassion et d’ « allez-vous-en » qu’il reçoit un nouveau coup de dague dans l’abdomen. Un massacre, c’est à ça que nous assistions. Bien que ce dernier ait le temps de briser le poignet de l’assassin, le dernier coup que celui-ci lui donna le mit à terre. Et je comprends que je suis sûrement le seul à pouvoir combattre cet homme (si on peut appeler ça comme ça), car Faelin ne peut pas vraiment encocher de flèche dans cette ruelle étroite et la puissance de son arme serait moindre ici, contre lui.

Je n’ai malheureusement pas le temps d’aider le pauvre homme que l’assassin a déjà sorti une autre arme, suffisamment doué pour ignorer la douleur qui doit être atroce. J’indique rapidement à Faelin de rester en retrait et j’esquive son coup en me transformant rapidement en loup, n’ayant pas le temps et l’envie de dégainer tout de suite. Je réussis rapidement à planter mes crocs dans sa cheville, mais je suis bien conscient que je ne pourrai l’empêcher de rien faire avec ça. Je reste accroché alors qu’il me projette contre le mur. Je sens une côte craquer, mon souffle se couper et je lâche ma prise. Encore transformé, je tente de bouger sur le côté pour détourner son attention sur la sortie de la ruelle plutôt que sur Faelin et notre sauveur. Je la vois rapidement aller vers lui pour prendre en compte son état et je décide de me retransformer. Cette fois, il n’y a qu’avec mon épée que je pourrai en venir à bout.

Agenouillé, la main sur mon flanc, reprenant mon souffle rapidement, je le vois se précipiter sur moi en boitillant à peine. Avec une pensée pour Kyle, je décide, en me relevant, de sortir mon épée de son fourreau pour contrer le même coup que tout à l’heure. Nos lames se rencontrent et son visage se rapproche du mien. Dans ses yeux, je vois que c’est bien moi sa cible. Mais une fois qu’il m’aura tué, que fera-t-il des deux autres ? Sa force est impressionnante et j’utilise ma deuxième main pour tenir mon épée et le repousser. J’attends sa prochaine attaque pour utiliser les techniques que mon Maître m’a apprise et enfin les mettre en application correctement. Me voilà guerrier avant d’être Guide... une belle blague, pas si drôle que ça.



[HRP : ma réponse est courte, mais comme c'est un combat, je ne pouvais pas prendre trop de libertés...]
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   [FP]Le gout du sang - Sombre Présage (QA Faelin, Elyncia, Zihark)(fini) EmptySam 11 Fév - 14:16

Même diminué, Zaed restait bien au-dessus de toi et c'est boitant qu'il fonçait sur toi, cherchant un coup ta gorge, une autre fois ton flanc, puis ton poignet. En vain. Il semblerait que Kyle ait été un bon professeur et tu étais maintenant capable de te défendre, de parer toutes les attaques du monstre qu'était Zaed.
Mais contrairement à lui, il te manquait quelque chose : l'envie de le tuer. Rien dans tes mouvements ne le mettait en difficulté et il savait qu'à l'usure, c'est toi qui tomberais et c'était ce qui était en train de se passer. Un simple croque en jambe t'envoya à terre malgré l'énorme résistance dont tu faisais preuve. Il n'avait plus qu'à t'achever. Mais Faelin en décida autrement, se jetant sur lui pour te protéger, comptant l'occire avec les lames de son arc... en vain.
Zaed la repoussa comme un vulgaire moucheron, l'envoyant violemment contre un mur. Sa tête heurta le bâtiment avec force, la sonnant un instant. Mais son assaut avait eu le mérite de te laisser du temps pour réagir sans compter que l'assassin se dirigeait maintenant vers elle d'un pas vif et décidé. Elle allait y passer si tu ne l’arrêtais pas.

***Elyncia/Léane/Lina***

Le combat qui se déroulait devant elle lui laissa un sentiment bizarre. Elle aurait dû être effrayée de la probable issue qu'il pouvait prendre, mais en réalité, la lancière était ébahie par ce spectacle peu commun. Sous les rayons d'une lune pleine, les deux femmes dansaient au milieu des éclats de leurs lames qui cherchaient la chaire. C'est comme si une douce mélodie fendait l'air, teintées de notes cristallines à chaque fois que l'acier d'une arme rencontrait l'autre, incroyable percussion qui rythmait une danse macabre d'où émanait une sombre beauté.
La lancière n'avait pas pour habitude d'admirer la violence, mais elle ne pouvait détacher le regard de ses mouvements hypnotisant, que l'on aurait pu croire orchestrer par une puissance supérieure. Même les gouttes de sang, s'échappant des multiples estafilades laissées sur leur corps, dessinaient de somptueuses et écarlates arabesques.
C'était comme dans un rêve... elle se dit alors qu'elle avait dû perdre pas mal de sang pour trouver ce spectacle moribond si beau. Seul le cri de Léane la tira de sa fascination.

Lina venait d'enfoncer son poignard dans l'épaule de l'ex-assassin. Cette dernière la repoussa en lui donnant un coup de tête dans le nez. La réplique fut immédiate et un coup de pied envoya Léane au sol, la merci de son adversaire. Elyncia cru revivre le moment de la mort de Niyam. Blessée, elle n'avait pu le sauver de la mort. Ce fut un terrible choc pour elle et elle n'avait pas envie que cette impression d'échec ne la reprenne, d'autant plus qu'elle n'aurait surement par la force nécessaire pour se sauver elle-même des griffes de Lina.
Alors que l'assassin se plaçait au-dessus de son alter-ego, prête à enfoncer son sabre dans sa poitrine qui se soulevait violemment sous le coup de la douleur, la lancière attrapa un couteau de lancer à sa ceinture, l'envoyant dans le flanc de l'agent de Sombre Présage qui se stoppa nette tandis que la lancière hurla de douleur, sa blessure à l'épaule s'étant ré-ouverte. Léane en profita, arrondi son dos pour prendre de l'élan et en se relevant d'un coup, elle lui enfonça sa dague en plein coeur regardant avec stupéfaction le visage de son adversaire.
Lina la fixait droit dans les yeux, mais contrairement à ce qu'elle aurait pensé, elle était en train de sourire, sentant le goût de son sang. Elle trouvait assez drôle qu’elles doivent mourir pour comprendre qu'elle regretterait d'être devenue ainsi. Elle savait qu'elle aurait pu redevenir quelqu'un de bien si elle avait osé combattre Zaed, elle savait qu'elle aurait pu vivre heureuse avec Ilias si elle l'avait défendu. Mais finalement, elle souhaitait mourir maintenant, car elle savait qu'elle ne pourrait plus être cette personne-là, que plus rien ne pouvait la sauver maintenant.

Quant à Léane, elle fut surprise de ne pas voir le visage de Maïev sur celui de Lina. Quand l'assassin s'effondra sur son épaule, s'enfonçant dans la mort, elle put alors voir son fantôme au loin. Elle était comme dans ses souvenirs, toujours aussi souriante. Léane sourit tristement à l'hallucination, tandis que de lourdes larmes commencèrent à couler le long de ses joues.
La jeune femme tomba à genoux tandis que l'image de Maïev disparaissait dans les ténèbres. Elle laissa de côté le cadavre de Lina avant de se répandre en de douloureux sanglots. Le jeune femme lui manquait énormément.
Elyncia trouva la force de se trainer jusqu'à elle malgré la douleur de ses blessures, puis elle prit l'ex-assassin dans ses bras. Elle s'y blotti et s'endormit laissant Elyncia seule. Cette dernière commençait à voir trouble. Elle sentait qu'elle ne resterait plus très longtemps éveillée.
Elle eut juste le temps de voir accourir vers elle deux silhouettes, dont l'une hurla son nom... Il s'agissait de la voix de Jarod. Sachant qu'elles étaient maintenant hors de danger, elle se laissa aller, s'évanouissant.



[HRP= j'imagine que tu sais ce qu'il te reste à faire ^^
Vu qu'il nous reste un peu de temps, je me suis dit qu'un petit coup de RP entre nous pour la suite serait sympa, surtout qu'il faut bien qu'Elyn commence à apprendre le Jinmen x). Il faudra aussi que tu parles à notre ami Satô mais je te dirais ce qu'il doit te donner et évidemment ce qu'il te dira avant qu'il ne meurt pour rendre ça plus fluide. Breeeeeeeef]
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Re: [FP]Le gout du sang - Sombre Présage (QA Faelin, Elyncia, Zihark)(fini)
   [FP]Le gout du sang - Sombre Présage (QA Faelin, Elyncia, Zihark)(fini) EmptyLun 13 Fév - 1:25

[Attention : ma réponse peut-être considérée comme violente par certaines personnes, je parle pas mal d'hémoglobine. Avis aux âmes sensibles. Wink]

Malgré la douleur de ma côte brisée, j’arrive à esquiver chacun de ses coups et je remercie intérieurement Kyle pour ses enseignements. Sans lui, je me serais fait littéralement dégommer par cet homme... si on peut appeler ça comme ça. Malgré tout, je sens la fatigue me gagner et une seule seconde d’inattention lui suffit pour me faire tomber avec un croche-pied. J’ai à peine le temps de relever la tête pour voir ce qu’il me prépare que Faelin se précipite vers lui pour me défendre, ses deux lames haineuses comme jamais. Mais l’assassin ne perds pas de temps et l’envoie violemment contre le mur. Elle semble étourdie, ne comprenant plus ce qu’il se passe, ne voyant pas ce monstre se diriger vers elle.

Jamais alors je n’avais ressenti une telle colère, une telle envie d’en finir. La douleur s’évanouit, je me relève et serre les dents en cramponnant mon épée. Plus aucun choix ne s’offre à moi... à part celui-ci. Gagnant du temps grâce à l’intervention de Faelin, je cours vers lui et, grâce à une poussée puissante d’adrénaline, je le saisis par le col, recule ma lame et lui enfonce directement dans le cœur. Une résistance se fait légèrement sentir... sans doute une de ses côtes, mais ma force est décuplée et je ne m’attarde pas sur ce détail. Aucun râle ne ponctue ce qui suit... Respirant maintenant tout l’air alentours, me semble-t-il, je retire mon épée de son corps. Son sang se propage sur mes vêtements et sur le sol à une vitesse étonnante. Je finis par le poser presque délicatement par terre, toujours en le tenant par le col.

En même temps que ma respiration se calme et ma haine aussi, je me réveille de ce drôle d’état. Je réalise ce que je viens de faire. Je lâche mon épée et tombe à genoux. L’odeur du sang me donne soudain envie de vomir, mais je me retiens autant que je le peux. En plantant ma si chère épée dans un être vivant, étant sensée être plus un symbole qu’une arme lorsque je l’ai achetée, c’est comme si j’avais senti son âme quitter son corps, comme si je l’avais absorbée... Je suis alors persuadé, en commençant à trembler, que je cauchemarderai un bon moment, me remémorant absolument tout ce qu’il vient de se passer. Je regarde mes mains et mes vêtements trempés par le liquide rouge à l’odeur ferreuse puis saisis mon épée à nouveau pour la remettre dans son fourreau.

De drôles de bruits attirent alors mon attention, me forçant à me calmer le plus possible. Celui qui nous a aidés précédemment semble m’appeler. Titubant, la douleur se réveillant progressivement, je m’avance et m’abaisse vers lui. Je le déplace délicatement pour mieux voir son visage – je me rends compte maintenant qu’il est jinmen – et tente de le maintenir sans une position la plus confrtable possible pour qu’il puisse parler. Mais c’est moi qui prends la parole, voyant qu’il n’y parvient pas immédiatement. Je lui parle dans sa langue, espérant avoir quelques informations supplémentaires.


- Pourquoi avez-vous fait ça pour nous, Monsieur ?

Pour toute réponse, malheureusement, l’homme saisit un bout de parchemin plié, caché dans l’une ses poches. Il me le tend fébrilement avant d’ajouter maladroitement en cydien :

- Donner ça... chef...

Pourquoi du cydien, alors que cet homme est véritablement un jinmen ? A-t-il vu que j’en étais un ? Ou bien sait-il que les deux cheffes que j’ai pu avoir son elles aussi cydiennes ? J’aimerais lui poser des tas de questions, mais je vois qu’il ne tardera pas à rendre l’âme, lui aussi. Je me contente de lui dire doucement, en hochant la tête :

- Je le ferai. Et j'enverrai quelqu'un s'occuper de vous.

Je vois ses yeux vriller, mais il arrive quand même à contester ce que je lui dit en bougeant la tête.

- Non... c'est la fin... laissez-moi mourir avec honneur, dit-il en jinmen cette fois-ci.

Les jinmens m’épatent toujours autant... Eux et leur sens de l’honneur si proéminent.


- Bien, lui dis-je en lui saisissant simplement la main. Merci infiniment pour votre aide, sans vous, nous serions...

Mais il est déjà parti lorsque je prononce le mot "morts". Mon père m’avait souvent parlé des horreurs de la guerre, me dissuadant toute mon enfance d’éviter de me battre, de m’exposer au danger. Alors que je pose notre sauveur délicatement sur le sol froid et trempé de son sang encore tiède, je prends le temps de m’asseoir, plaçant mes bras sur mes genoux et baissant la tête. J’offre alors l’une des nombreuses prières jinmens que j’ai apprises par cœur. En tant que non-croyant, je doute que mes vœux ne l’amènent correctement dans l’Au-Delà, mais mes intentions n’ont jamais été aussi pures... du moins, c’est ce que je pense avant de me rappeler que je venais de tuer. Je relève la tête, la gorge nouée et mes yeux s’attardent sur Faelin, toujours à moitié évanouie.

La douleur m’arrache un gémissement lorsque je me relève pour m’accroupir en face d’elle. Mes mains sont congelées et je m’en rends compte en les essuyant sur un bout de mon écharpe ayant été épargné par les éclaboussures. Je glisse alors mes doigts puis ma main sur sa joue en l’appelant doucement pour la réveiller délicatement. Lorsqu’elle ouvre les yeux, je soupire de soulagement.


- Je suis rassuré... tu es blessée ? Tu as mal quelque part ? dis-je très doucement, au point de me demander si elle a réussi à saisir mes paroles.

- Je ... J'ai mal à la tête ... Mais ça ira, dit-elle avec un sourire forcé.

- Avec le choc, c’est normal... Tu sais, c'est grâce à toi que j'ai pu... commence-je sans terminer ma phrase.

Je suis troublé, tout à coup. Les images de ce qui vient de se passer me reviennent déjà en tête et toutes les émotions que j’ai ressenties aussi. Je suis sorti de ma limite, celle que j’avais créée sans m’en rendre compte. « On ne blesse pas Faelin »... Depuis quand tenais-je autant à elle ? Depuis quand mes sentiments prenaient le dessus sur ma raison ? Même pour Léane, je n’avais pas osé tué... Pour Elyncia non plus, je n’aurais pas pu, j’en suis convaincu. Je l’ai fait pour elle, pour Faelin, la Chasseuse qui avait failli tuer Storm. Celle qui parle tellement peu qu’on ne peut pas la sonder. Celle qui renferme sans cesses ses sentiments de vengeance, au point de n’oser en pleurer. Celle qui me ressemble, finalement.

J’essaye de retenir les larmes qui montent à mes yeux aussi rapidement que je pense tout ça. Mais je n’y parvient pas. Je caresse son visage, puis descends sur son cou et finit par placer mes mains sur ma face, voulant me cacher d’elle. Voulant cacher ma honte d’être si faible.


- J'ai tué un homme... souffle-je, sans savoir quoi ressentir à présent.

De la tristesse et du bonheur d’avoir pu la sauver. Mais de la frustration et du dégoût d’en être arrivé là. Malgré tout, aucun dialogue n’était possible, à ce moment-là. Cette abomination voulait simplement tuer, de sang-froid, sans se poser une quelconque question éthique. Je sens soudain Faelin glisser ses bras derrière ma nuque et me tirer doucement vers elle. Elle m’étreint... si sincèrement, si naturellement. À ce moment-là je sais que je l’ai rejointe : elle non plus n’a pas d’espoir de négociations avec son frère. S’il est vraiment si psychopathe – et pour avoir tué toute sa famille, il doit l’être – mes paroles précédentes n’ont aucun sens. On ne peut pas raisonner les fous... pas plus qu’on ne peut raisonner un amoureux transit.

Je pleure d’avantage et la serre contre moi également. J’ai une pensée pour mon père... que va-t-il penser de moi quand je lui dirai cette fois que, pour sauver une vie, j’ai dû en enlever une ? Que pensera-t-il de son garçon, dont il était si fier à notre dernière rencontre. A-t-il déjà tué lors de ses nombreux voyages ? Cela expliquerait les nombreux avertissements dont il m’a souvent fait part. Intérieurement, je me replie sur moi-même et j’imagine alors mettre les sentiments que j’éprouve dans une sorte de boîte. Une boîte que Faelin m’aurait tendue à cet instant-ci. Je sais alors que je mettrai du temps à la rouvrir... je change à nouveau. Le Guide que je suis est devenu meurtrier. Comment guider les gens sur la bonne voie, maintenant ? Je sèche finalement mes larmes, recule légèrement et saisis doucement Faelin par les épaules.


- Tu sais, je... j'aimerais que tu répondes à ma question de tout à l'heure, lui dis-je sans expression particulière... et sans savoir pourquoi je lui demande ça maintenant.

Elle semble essayer de se rappeler de cette question, comme si elle l’avait aussi enfouie quelque part. Puis, spontanément, elle me répond.


- Je ... Je ne peux te promettre de tout t'accorder maintenant ... Mais peut-être, avec le temps, deviendras-tu celui qui en sait le plus. Je ne peux rien te promettre, à part d'essayer.

Instantanément, je souris... comme si je devais m’empresser de le donner, comme si c’était le dernier que je pourrai offrir. Soupirant encore, gémissant encore, j’aide Faelin à se relever. Je décide, sans rien dire, de me diriger discrètement vers l’un des stands du bord pour parler à l’un des dresseurs que je connais bien. Je lui confie à voix basse que nous nous sommes battus et que deux hommes sont morts dans la ruelle là-bas. Je lui demande ensuite de leur offrir des sépultures dignes de ce nom et je le prie de prévenir un minimum de personnes. Il semble surprit puis constate que mes vêtements sont tâchés de partout. Il hoche la tête, comprend ma mine défaite et me suggère vivement d’aller me cacher un peu plus loin dans la forêt car, ici, les rumeurs vont très vite.

Je suis son conseil et, prenant Faelin par la main, je me dirige vers la nuit de la forêt, là où personne ne nous verra. Je repère un énorme arbre, sûrement âgé de plusieurs siècles et je nous y dissimule. Je prends ensuite Faelin sans mes bras, soupirant encore une fois.


- Je te disais tout à l'heure que si, un jour, l'envie de tuer me venait, je... je ne le ferais sûrement pas sans raison. J'ai voulu te sauver et c'est ce qui est arrivé. Ça veut dire ce que ça veut dire.

J’avais parlé vite... signe que j’étais bel et bien timide. J’oublie tout ce qui s’est passé pendant quelques secondes, alors que j’enfouis mon visage dans le cou de la jeune femme. Son odeur purifie et élimine celle du fer qui remplissait tout mon corps, me semble-il. Je finis par déposer un baiser, puis deux, puis trois, tout en remontant doucement et progressivement vers la commissure de ses lèvres... sans oser les effleurer une bonne fois pour toute. Je lui montre, par un regard, que j’attends son action à elle, une sorte de confirmation que tout ce que nous vivons actuellement est réel et réciproque. Comme si j’essayais de me rassurer et de vérifier que Mitsuki ne me fait pas encore miroiter... bien qu’elle ne soit pas là.

J’ai à peine le temps de ressentir un drôle de malaise, comme si j’avais l’impression que je ne reverrai pas l’illusionniste, que je sens Faelin réagir à mon geste. Elle rougit, mais détourne le regard quelques instants, sans rien dire. Je ne sais pas quoi penser de cette réaction, mais je sais qu’elle est touchée par tout ça. Elle finit par me regarder, par se rapprocher et par m’offrir un délicat baiser. En fermant les yeux quelques secondes, je sens qu’elle aurait voulu continuer, mais elle est trop gênée et s’arrête. Ce geste n’était pas maladroit, malgré sa timidité. C’est comme si elle acceptait enfin de m’ouvrir son cœur... même si elle a émis quelques doutes là-dessus précédemment. Mon cœur s'emballe et, malgré qu'elle cherche à se cacher timidement, je ne peux m'empêcher de caresser son visage en recommençant à trembler puis de le saisir délicatement avant de l'embrasser à nouveau. Alors que nos lèvres se caressent plus avant et que nos langues se rencontrent sous le signe de l’envie la plus intense, je sens mon corps tout entier réagir à ce moment et à ses gestes. Le baiser et les gestes d'affections échangés à cet instant me permettent de lui faire comprendre que c'est elle que j'ai choisie. Celles que j'ai pu connaître avant n'ont plus d'importance, du moins, pas sous le même angle. J’ai alors le sentiment de connaître le véritable amour, celui qui nous fait perdre le contrôle et nous fait perdre la tête. Je ne suis pas aventureux, mais à cet instant précis, j’aurais aimé perdre la maîtrise de moi-même. Je m'arrête malgré tout à contrecœur de l'embrasser, les lèvres encore frémissantes et désireuses des siennes, et je caresse ses cheveux en libérant, pour la dernière fois aussi il me semble, mes sentiments.


- Ça peut paraitre prématuré... on se connaît tellement mal, finalement. Mais Faelin, tu sais, je... je crois bien que je t'aime. Et ce que j'ai ressenti, ce que je ressens, je sais que je ne le ressentirai avec personne d'autre.

Je lui souris encore, évitant de repenser à la douleur de ma côte brisée, totalement éveillée maintenant, mais aussi aux autres douleurs qui s'éveillent dans le reste de mon corps. Mon sourire est finalement plein d’ironie : je ne pensais pas qu'enlever la vie de quelqu'un pourrait me permettre de revivre. Faelin ne répond pas à mes paroles. Du moins, pas avec des mots. Elle m’étreint encore une fois, se blottissant tendrement contre moi. C’est sa réponse. Et elle me convient tout à fait pour le moment. Je n’arriverai sûrement plus à exprimer mes sentiments comme je l’ai fait à cet instant... et, en caressant son dos avec amour, j’ai l’impression que nos rôles s’inverseront. Un jour, peut-être, alors que je n’aurai plus la force de lui dire que je l’aime, elle pourra enfin l’exprimer. Ce jour-là, nous serons quittes. En attendant, nous nous aimerons ainsi.

***
Nous marchons depuis plusieurs minutes et je me sens de plus en plus faiblir. Malgré tout, je me dis que l’état dans lequel je suis aurait pu rejoindre celui dans lequel j’étais lorsque Lina avait failli me tuer. C’aurait pu être pire, donc. Je tiens toujours la main de Faelin, l’incitant à me suivre jusqu’à l’auberge, notre point de rencontre avec les autres. Pour eux aussi, il a dû se passer des choses. Si nous nous sommes fait agresser, ils ont tous dû passer par là également. Je sens l’angoisse me saisir et j’accélère le pas pour être plus rapidement au clair avec la situation. Nous arrivons finalement à l’auberge et, alors que j’ouvre la porte, je scrute déjà les détails qui pourraient m’éclairer sur ce qu’il s’est passé.

Le patron est au bar, mais semble avoir une mine défaite. Je m’étonne à ressentir du soulagement lorsque je vois Jarod et Léane... mais ce sentiment s’évanouit rapidement. Léane semble blessée et, même si ça n’a pas l’air très sérieux, je m’imagine tout de suite le pire. Elyncia n’est pas là... Joshua non plus. Soit elle est morte et il s’occupe du corps, soit elle est vivante mais tellement blessée que le Zélote doit s’occuper régulièrement des soins. Je secoue légèrement la tête et me dirige vers mes deux amis. Ils semblent étonnés de voir une si grande proximité entre Faelin et moi, mais ce n’est pas le moment de plaisanter. Avec un calme et un pragmatisme qu’ils ne me connaissent pas (moi non plus, d’ailleurs), je tiens alors à tout savoir.


- Que s’est-il passé ? demande-je, absolument déterminé.
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Lieutenant
Elyncia
Elyncia
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Race et âge : Cydienne - 33 ans
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- Léane ?

La jeune femme tourna le regard vers Jarod qui lui prit la température, la mine inquiète, tandis que son autre main passait un morceau de coton imbibé d'alcool sur sa blessure. L'archer avait déchiré sa tunique de sorte à ce qu'elle n'ait pas à se déshabiller devant lui pour pouvoir la soigner. Joshua n'aurait plus aucune force après s'être occupé d'Elyncia dont les blessures étaient largement plus inquiétantes, du coup il fallait bien que quelqu'un se charge de soigné la belle Léane.

- Désolée, je... j'étais ailleurs.


La vérité, c'était qu'elle était épuisée. Elle n'avait eu que peut de répit depuis la mort de Lina. Elle s'était réveillée à peine deux minutes après avoir sombré dans l'inconscience, dans les bras de son si cher Jarod qui la ramenait à l'auberge. Il n'avait pas encore demandé ce qu'il s'était passé et à vrai dire, ce n'était pas une priorité à ses yeux. Jarod était surtout inquiet pour ce qui était arrivé à Elyncia.
Malgré ce que lui avait dit Mitsuki, il conservait encore quelques sentiments pour la lancière, des sentiments qu'il sentait disparaitre au fil du temps mais qui étaient là tout de même, si bien qu'il était incapable de voir ceux qu'avait Léane pour lui.


- Tu t'inquiètes pour Elyncia toi aussi ?

- Pas vraiment... Je sais qu'elle s'en sortira. C'est juste qu'ils ont l'air de savoir qui nous sommes maintenant. Ca devient vraiment dangereux.

- Je ne pensais pas que tu étais du genre à avoir peur.

- Parce que je suis une ancienne assassin ?

- C'est pas ce que je voulais dire...

- Mais tu le pensais.


- Je pensais simplement que tu étais plus courageuse que tu ne l'es apparemment. Ca n'a rien à voir avec ton passé... un passé que je ne veux pas connaître. Je veux juste que ce que tu es maintenant ne soit pas qu'une façade parce que... parce que je t'aime bien.


Leurs regards se croisèrent à nouveau, même si Jarod essayait d'éviter les yeux perçants de la jeune femme, rougissant timidement après cet aveux un peu en dessous de ce que rêvait Léane depuis quelque temps. Jarod, lui, avait du mal à admettre son attachement pour qui que ce soit. Seul celui qu'il avait pour Elyncia était flagrant. Mais il se découvrait un lien fort avec ces autres qui partageaient son quotidien. Zihark, Léane.... même la présence de cet enfoiré de Joshua lui était devenu indispensable même si elle ne lui était pas plaisante.
Quant à Léane, elle fut surprise de sa propre témérité quand elle remarqua que son visage s'approchait de celui de l'archer. Sa voix devint presque un murmure quand elle commença à dire :


- Jarod, je... je... Je t'...

Mais le dernier mot se bloqua dans sa gorge, quand la porte de l'auberge s'ouvrit, laissant apparaitre dans l'encadrement les deux civils. Léane soupira de ne pas avoir pu concrétiser son audace, mais elle fut heureuse de voir le guide tenir la main de la chasseresse à tel point qu'elle ne remarqua pas le sang qui tâchait sa chemise ce qui ne fut pas le cas de Jarod.
Seulement, c'est le demi-elfe qui prit la parole en premier.
Tous deux furent surpris du ton grave et sérieux qu'avait utilisé Zihark, qui avait semblait-il remarqué la blessure de l'ex-assassin.


- Tout ce que je sais, c'est qu'on a retrouvé un joli paquet de cadavre en revenant de Cydonia. Ainsi que nos deux jolies guerrières. D'ailleurs il s'est passé quoi ? C'est valable aussi pour vous deux... où vous étiez ?

Léane se sentit alors obligée de répondre, même si elle n'avait pas vraiment l'envie de se remémorer ce qui était arrivé :

- C'était la fête en ville alors j'ai proposé à Zihark et Faelin de partir de leur côté, histoire de s'amuser un peu. Quant à Elyncia et moi... on est allé chacune de notre côté. On avait besoin d'être un peu seule. Seulement, Elyncia a été attaqué et le temps que je revienne, elle avait été blessé dans un combat à un contre cinq. J'ai fait de mon mieux pour éviter qu'elle perdre trop de sang. C'est juste après qu'elle est arrivé. Zihark, elle était encore en vie, cette femme qu'on avait croisé à Aoitsuki. Je... je l'ai tué en défendant Elyncia. Je me souviens être tombée de fatigue et quand je me suis réveillée, j'étais dans les bras de Jarod...


C'est en baissant les yeux qu'elle remarqua enfin l'énorme tâche de sang sur la chemise du jeune homme. Devenant pâle comme un linge, elle s'écria :

- Mais tu es blessé ?!

- Léane, calme-toi... ce n'est pas son sang, il ne serait plus en vie sinon. Vous aussi vous vous êtes fait attaqués ?

- On discutait tranquillement un peu à l'écart alors qu'un homme... un monstre nous a attaqué... un autre nous a défendu. C'est allé tellement vite que nous n'avons rien compris. Moi aussi, j'ai... moi aussi j'ai tué ce soir.


Jarod eut alors l'air grave. Il s'inquiétait pour son ami. La première fois qu'il avait tué, il s'était sentit horriblement mal, et malgré la distance qui le séparait de sa victime, il avait pu voir son regard avant de mourir. Zihark, lui avait été encore plus proche de la sienne semblait-il. Il craignait donc de le voir sombré comme il avait sombré lui même pendant un temps. Chassant cette mauvaise impression, qu'il comptait faire taire plus tard, et continuant à bander l'épaule de Léane, il reprit :

- On ne s'est pas fait attaqué à Cydonia mais... les choses ne sont pas roses non plus. Je ne sais pas s'il y a un lien mais, le Sénateur Leland a été retrouvé assassiné avec toute sa famille deux semaines après notre départ. C'est mon cousin qui a été chargé de l'enquête et d'après lui, il y a une erreur dans le livre de compte de la famille qui remonte à quatorze ans environ. Avec Joshua, nous avons un peu fouillé dans les archives de Cydonia. Leland...

- ... finançait un projet visant à former des assassins au service de l'ordre Zélote. Pour une question d'éthique, le Sénat a décidé de stopper le projet et de répartir les "sujets" dans l'armée. J'étais l'une d'entre eux... enfin c'est compliqué. Mais quel est le rapport avec Sombre Présage ? Je n'ai jamais entendu parler d'eux avant.

- Et bien j'ai appris qu'il y avait eu des tests avant de mettre en place le programme. La rumeur dit que le premier "sujet" serait la nièce illégitime de Leland. Mais personne n'arrivait à la garder sous-contrôle. Seulement, impossible de retrouver sa trace. J'ai essayé de savoir ce qu'il s'était passé auprès des collaborateurs de Leland mais personne ne semble être au courant... mais j'ai pu découvrir que si Leland ne rendait pas souvent visite à sa nièce, un homme plutôt mystérieux venait lui rendre visite assez souvent, et l'un des gardes de l'époque ne se rappel que d'un seul détail : son tatouage. Un crâne ailé transpercé d'une épée.

- Wheatley s'intéressait à cette gamine ?


- Si c'est bien Wheatley. Mais ce qui est sûr, c'est que Leland ne pouvait pas l'ignorait. Il était forcément dans la confidence. Mais il y a encore autre chose. Altor Landrë a aussi été mentionné dans les archives et Joshua n'avait pas l'air d'être au courant que son père était l'un des garants du projet. Bref, il se fait tard. Faelin a l'air fatiguée et toi, t'as pas l'air dans ton assiette Zih'. Allez dormir, je m'occupe de Léane.


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Re: [FP]Le gout du sang - Sombre Présage (QA Faelin, Elyncia, Zihark)(fini)
   [FP]Le gout du sang - Sombre Présage (QA Faelin, Elyncia, Zihark)(fini) EmptyMer 15 Fév - 1:48

Les mots de Jarod me rassurent quelque peu. Le ton qu’il emploie me fait penser qu’Elyncia doit être grièvement blessée, mais tout de même parmi nous. Léane ne me laisse pas le temps de répondre à sa question et son explication me glace le sang. Cinq contre un... J’avais toujours surestimé les capacités d’Elyncia mais, ayant eu un aperçu de la force des membres de Sombre Presage à plusieurs reprises, je n’osais même pas imaginer dans quel état était ma... la pauvre Lancière. Léane s’adresse à moi pour me dire que Lina était toujours en vie et qu’elle a réussi à la tuer cette fois-ci ; je comprends que cet acte était très important pour elle, qu’elle aussi a dépassé une limite qu’elle s’était fixée (consciemment ou non). Mais elle ne peut pas laisser place à sa fierté car, même si c’est une assassin, elle ne prend aucun plaisir à tuer, j’en suis convaincu. Elle s’inquiète soudain de mon état et je ne peux réagir tout de suite car son intention me touche. Jarod la rassure rapidement, bien qu’il ignore qu’une de mes côtes devra être remise en place assez rapidement. Ma blessure est de toute façon moins grave que celles de Léane et d’Elyncia. L’odeur et les images de tout ce sang me reviennent en pleine face lorsqu’il me pose cette question. Je ne peux répondre que vaguement et de manière imprécise... bien que ce que je voie soit très clair dans mon esprit.

- On discutait tranquillement un peu à l'écart alors qu'un homme... un monstre nous a attaqué... un autre nous a défendu. C'est allé tellement vite que nous n'avons rien compris. Moi aussi, j'ai... moi aussi j'ai tué ce soir.

Je serre légèrement la main de Faelin et je sens qu’elle caresse la mienne avec son autre main, avec toute la douceur du monde. J’arrive à me calmer légèrement et à reprendre le fil de la conversation. Je reçois une claque lorsque Jarod et Léane me parlent de ce projet inhumain qui visait à former des assassins. Sans peine, voyant l’expression défaite de mon amie, je comprends qu’elle a énormément souffert de faire partie de cette expérience. La suite me glace le sang : la toute première à avoir été formée était incontrôlable et visitée par Wheatley. Instinctivement, je ne peux m’empêcher de penser à Lina... mais les rangs de cet être immonde sont peut-être composés d’autres assassins issus de ce projet démesurément dingue. Le fait que Leland ait été au courant de toute la situation explique sûrement qu’il se soit fait éliminer... mais nous ne connaissons pas les raisons qui motivent ces actions. Avec l’avant dernière phrase de Jarod, je me rends compte que nous ne savons rien de Joshua... à part que c’est un Zélote et qu’il pourrit la vie de tout le monde. Je me surprends à me mettre à sa place quelques secondes : qu’est-ce que ça peut produire en nous de découvrir que notre propre père est peut-être mêlé à ces histoires aussi tordues que terrifiantes ? Enfin... après tout, il n’en était peut-être pas si proche.

Sans lutter, je hoche la tête et approuve la suggestion de Jarod. Avant de monter, cependant, je lâche la main de Faelin et m’approche de Léane. D’un seul bras, je l’étreins, comme un frère étreindrait sa sœur, et je caresse doucement sa tête, tout en faisant attention au bandage non terminé.


- Je crois qu’on a fait du bon travail, tous les deux... lui chuchote-je à l’oreille. On n’aura pas de soucis pour se faire pardonner. Le principal, maintenant, c’est qu’on se pardonne à nous-même.

Je recule doucement et je gémis de mettre baissé légèrement. La mine inquiète de Léane me fait sourire et j’essaye de la rassurer.

- Une côte cassée, je crois. Il faut que j’évite de bouger, le temps de recevoir les soins nécessaires.

Je me tourne vers Jarod et lui adresse une tape sur l’épaule, n’osant pas vraiment le prendre amicalement dans mes bras, à cause de la douleur mais aussi à cause d’une certaine pudeur. Nous sommes proches, mais nous nous connaissons mal. Tous. Nous nous soutenons... c’est ce qui compte, d’ailleurs, pour le moment. Au-delà de nos rangs respectifs, de nos rôles au sein de l’équipe, nous nous sommes chacun investis dans cette histoire pour une seule et même personne. C’est elle qui nous soude, qui nous fait nous apprécier.

- Merci de prendre soin de Léane, lui dis-je simplement et sincèrement. J’irai voir Elyncia demain... je pense qu’elle aussi a des choses à nous dire.

J’incite Faelin à me suivre à l’étage en plaçant mon bras derrière son épaule, mais je le retire vite... cette position me fait souffrir. Nous arrivons à monter et je ressens, malgré la chaleur que la Chasseuse m’a apportée ce soir, le besoin irrésistible de me retrouver seul. Doucement je caresse le visage de Faelin, l’embrasse une dernière fois et lui glisse un « bonne nuit » à peine audible. J’entre ensuite dans une chambre inoccupée et, sans me poser de questions immédiatement, je m’assois sur le lit. Je soupire, puis installe les deux coussins l’un sur l’autre pour l’allonger dessus. Ma tête surélevée, je soulève ma tunique et contemple l’hématome dégoûtant qui a pris le temps de se colorer de manière improbable. Je prends le risque d’effleurer du bout des doigts mon « ancienne » cicatrice, marque que l’assassin m’avait laissée, souvenir de ma toute première action vaillante. Tout passe tellement vite. Je défends quelqu’un et voilà que je me retrouve à tuer. En fermant les yeux, il me semble retrouver la texture du sang, son odeur, sa couleur. Mais c’est dans ce rouge le plus complet que je me sens partir et enveloppé dans les bras de Morphée.

***
Le lendemain, je me lève. La douleur a disparu... Joshua serait-il venu me soigner pendant mon sommeil ? Le sang a séché sur mes vêtements et, effectivement, mon hématome a disparu. Je me dirige, encore un peu assommé de la veille, vers le bas de l’auberge. Il n’y a personne, pas même le patron. Je fronce les sourcils, ne comprenant pas bien pourquoi c’est si désert. Je finis par sortir et, là, tout le monde se tient debout, y compris Elyncia. Apparemment, ils m’attendaient.

- Désolé... je suis en retard ?
- Tu aurais dû mourir, Zihark, me dit franchement Léane, sans exprimer quoi que ce soit.
- Quoi..?
- Vas-t-en, me dit Faelin, les larmes aux yeux, apparemment effrayée par quelque chose.

Je comprends rapidement que quelque chose ne va pas, mais je ne peux pas fuir car mes sentiments pour eux me retiennent ici. Jarod s’avance rapidement vers moi et saisis mon bras. Il a une force extraordinaire et m’empêche de me dégager. Joshua se prépare à me lancer sa magie et sourit de façon bien cruelle...


- Me suivre jusqu’ici te conduira à tuer encore et encore et encore... répéte Elyncia en boucle, la mine défaite.
- Mais qu’est-ce qui se passe ?! dis-je, commençant à paniquer. Lâche-moi Jarod, explique-moi !
- Il n’y a rien à expliquer, me dit-il froidement. Tu mourras ou tu tueras pour survivre.

Au loin, je cherche de l’aide, mais je ne vois que Mitsuki, encapuchonnée. Elle ne bouge pas, ne vient pas m’aider. Je vois aussi Indy, son masque sur le visage mais je peux le deviner entrain de sourire lui aussi. Je repense aux paroles de mon père qui me disait de me méfier et ne comprenait pas la confiance aveugle que j’avais en mes amis. Ceux que je croyais être mes amis. Je tente désespérément de me dégager, mais rien n’y fait. Joshua me lance une boule de feu mais je réussis, en tordant mon bras dans une position impossible, à esquiver. Sans réfléchir, pour me défendre, je dégaine mon épée. Mais Jarod ne semble pas impressionné et il me donne un coup qui me projette au sol. Un homme fort me soulève et, sans le regarder, je devine qu’il s’agit de mon Maître. Qu’est-ce qu’ils me veulent tous ? Je pense que Kyle est là pour m’aider, mais il dégaine son sabre runique et m’attaque directement avec. Je l’arrête avec mon épée pour bouclier, mais sa force à lui aussi est décuplée. Mes jambes plient sous le poids de son corps. Il faut que je m’enfuie !

Un genre d’humeur obscure s’empare ensuite de moi et je me plais à penser que si je les tuais tous, je pourrais fuir... et personne ne me retrouverait. Mon bras bouge vite et seul ; je plante mon épée dans l’estomac de Kyle qui, sans expression aucune, s’effondre sur le sol. Jarod encoche une flèche, mais j’arrive à courir suffisamment vite pour lui trancher la gorge. Là encore, aucune expression, malgré le sang qui gicle partout et tâche à nouveau mes vêtements. Léane, avec sa vitesse impressionnante, réussit de justesse à effleurer ma joue avec sa dague, mais je la contre, la retourne et traverse son corps de ma lame également, transperçant son dos. Il ne reste plus qu’Elyncia et Faelin. Je respire fort, j’ai encore soif de vengeance, soif de sang. Elyncia ne cherche pas à fuir et saisit elle-même la lame de mon épée pour la guider vers son cœur. Sans hésitation, je force et elle aussi s’écroule, sans regretter son geste. Il ne reste plus que Faelin. Elle semble m’attendre, elle pleure encore. Je veux abréger ses souffrances et je sais, à cet instant, qu’une seule solution est possible. Je m’approche, l’attrape par les cheveux et l’embrasse langoureusement... mais violemment. Elle ne lutte pas, mais n’apprécie pas ce que je suis devenu. Elle veut mourir plutôt que me voir ainsi. Je la projette au sol avec un coup de coude au visage et m’avance vers elle. Ma lame effleure son cou mais je décide de la planter directement dans son cœur, là aussi. Une tristesse infinie m’envahit lorsque je constate qu’elle était la seule à ressentir de réelles émotions à cet instant et à ressentir de la douleur avant de rendre l’âme. Je regarde autour de moi : Joshua, Mitsuki et Indy ne sont plus là. Je me jure de les poursuivre pour les tuer eux aussi.

Je suis soudain dans un endroit que je ne connais pas, dans un noir total. Puis, l’homme rencontré dans la ruelle s’avance vers moi. Il me fait peur, son sourire machiavélique me glace le sang.


- Me tuer ne sera pas compliqué, maintenant que as assassiné tous ceux qui t’étaient chers, me dit-il, avec une voix déformée, en continuant à s’avancer.

Je commence à trembler, au point que j’en lâche mon épée. Ma douleur revient et je réalise qu’elle a toujours été là. Peut-être est-ce elle qui m’a poussé à tous les tuer... les tuer... J’ai tué tout le monde. Leur sang se trouve sur mes mains... mes si chers amis, la femme que j’aime... tout le monde. L’homme s’avance vers moi, commence à m’étrangler et le noir me semble encore plus noir. Je sors mon petit couteau, cette « arme » que je garde toujours avec moi, ma première arme. Je lui plante directement dans la gorge, mais il continue à serrer, à serrer. Il finit par tomber, moi avec. Et le sol se volatilise, me laissant tomber encore plus loin dans l’abîme, dans le chaos... seul à jamais, les âmes des gens que j’ai tué, que je tue et que je tuerai encore me hantant sûrement pour l’éternité.


- AAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHHHHHHHHH!!!!!!!!!!!!!!!

Je me réveille en sursaut, pris de spasmes, de sanglots et complètement trempé. J’ai horriblement mal, ma côte me fait souffrir. Je crois que j’ai de la fièvre. Dans la chambre... je suis dans la chambre de l’auberge. Et j’ai tué... un seul homme, celui qui nous a attaqués dans la ruelle. Personne d’autre... personne d’autre ! Une violente nausée me prend à la gorge et je me lève subitement pour me diriger vers l’extérieur. Je dévale l’escalier, manque d’y tomber et je sors. Je me prends les pieds dans une racine, tombe et j’ai à peine le temps de me mettre à genou que je vomis toutes mes tripes. Je pleure en même temps, sans pouvoir stopper l’hémorragie de larmes et de... du reste. J’ai à peine le temps de reprendre ma respiration. Mais qu’est-ce que je vomis bordel ?! Sûrement ce que j’ai mangé à la fête de la veille. Progressivement, j’arrive cependant à me calmer. Une fois l’estomac vide, j’essuie ma bouche d’un revers de gant et me penche en arrière, me soutenant avec mes mains, plongeant ma tête dans les étoiles. Le noir est parti... les petites lueurs accrochées là-haut me ramènent étrangement sur terre. Je sens l’herbe au toucher et l’odeur de la nature me revigore.

Je m’allonge sur le sol, gémissant à nouveau à cause de la douleur. Mais elle repart vite. La fraicheur du sol m’aide à retrouver mon souffle, à faire le vide dans mon esprit. Ce rêve était horrible... encore plus terrible que la réalité. J’ai tué un homme et il faudra que je l’accepte, car ça s’est réellement passé. La différence entre lui et mes amis, cependant, c’est son regard plein de mal, de mauvaises intentions, de plaisir de tuer. Aucun de mes amis ne ressent ce sentiment... Joshua, Mitsuki et Indy ont disparu dans mon rêve... peut-être parce que je ne pouvais pas connaître ça chez eux. J’imagine bien Joshua aimer tuer... mais pas Mitsuki. Pourtant elle ne ressentait rien, je n’ai pas vu son visage. Et Indy était tellement mystérieux qu’il est impossible pour moi de le cerner. Tous les autres... je sais qu’ils ne veulent pas et n’aiment pas tuer. Tout comme moi. J’étais à la place de cet homme, d’un meurtrier qui ne demande que du sang... tellement de sang...

Je prends une grande inspiration et ferme les yeux quelques secondes. Lorsque je les rouvre, je suis surpris de voir une personne se pencher au-dessus de moi et me demander si je vais bien d’une mine inquiète. Je ne la reconnais pas immédiatement : ni sa voix, ni son visage, ni son attitude. Mais parler à quelqu’un me fera du bien.



[HRP : voilà ! Fais intervenir qui tu veux, peut-être pas Faelin, par contre. C’est en fonction de ton ressenti et de ce que tu penses intéressant de mettre ici pour le moment. Tu peux même faire venir plusieurs personnes, si tu veux. J’espère que cette réponse te plaît. Personnellement, j’en suis plus fière que de la précédente. Razz]
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Re: [FP]Le gout du sang - Sombre Présage (QA Faelin, Elyncia, Zihark)(fini)
   [FP]Le gout du sang - Sombre Présage (QA Faelin, Elyncia, Zihark)(fini) EmptyDim 19 Fév - 11:27

Malgré la fatigue, Léane n'arrivait pas à dormir. Le dos tourné à Jarod qui la surveillait, elle était inquiète pour Zihark. Ce qu'il lui avait dit en bas sonnait tellement faux, comme si c'est lui qui cherchait à se rassurer. Léane n'avait pas besoin qu'on la réconforte cette fois. Elyncia s'en était chargée et la sauver de cette garce l'aidait à le faire. Ses fantômes étaient morts avec Lina alors que ceux de Zihark allaient naitre.

Hé, détends-toi. C'est parce qu'il y a un garçon dans ta chambre que tu es fébrile ? lança Jarod sur le ton de la plaisanterie, ignorant ce que Léane pouvait bien ressentir pour lui. Ba quand on est maladroit, on le reste hein ?

Au moins Léane ne put s'empêcher de rire, comme elle le faisait à chaque fois qu'il avait l'audace de sortir une bêtise dans le genre. Elle se surprit même à se prendre au jeu en lui rétorquant :


- Oh tu sais, ce n'est surement pas l'homme de la chambre qui est à craindre. Je pourrais très bien te sauter dessus à tout moment et on verra qui sera le plus fébrile de nous deux.

Jarod accueillit cette réponse avec ce rire qu'elle lui connaissait et qu'elle aurait aimé savoir rien que pour elle. Mais évidemment, ce n'était pas le cas et sans doute le serait-ce jamais.

- Ton sens de l'humour s'améliore jeune apprentie. Bientôt tu verras la vie en rose.

- J'aimerai bien te croire mais rien n'est toujours très rose quand on creuse un peu. Cela-dit, les choses peuvent aller de mieux en mieux.

- Je te croyais pas non plus si optimiste.

- Moi non plus pour tout te dire. Seulement, ma conversation avec Elyncia m'y a aidé.

- J'ai du mal à croire que vous ne vous soyez pas entretuées en discutant. Avoue, c'est toi qui lui a infligé toutes ces blessures.
Léane explosa de rire et Jarod se mit à sourire bêtement, enfin ce dernier point ne change pas de d'habitude. L'archer reprit après qu'elle ait pu retrouver son sérieux :

- Tu devrais dormir. Je m'occupe de tout, que ce soit de toi, Zihark ou Elyncia. Puis même s'il est d'une amabilité limité, on peut compter sur Joshua.

- Toi aussi tu t'inquiètes pour Zihark ?

- Tuer un homme pour la première fois n'est pas une chose facile. Je me tiens prêt c'est tout. Tu sais ce que c'est quand une personne flanche...

- C'est le groupe qui en pâtis. Je sais. Ce qui m'est arrivé à Aoitsuki avec Zihark me l'a bien fait comprendre. Mais il n'y a pas que ça n'est-ce pas ?

- Non bien sûr que non... on est comme un famille. Elyncia est notre maman, et Joshua est le petit frère emmerdeur de la fratrie. Enfin c'est une métaphore hein ?


Un cri déchira alors l'obscurité, stoppant leurs rires. Jarod afficha pour la première fois depuis le début de l'expédition une mine horriblement triste. Il imaginait ce que qui hantait les rêves du guide, car il y avait eu le droit pendant longtemps. En l'entendant dévaler les escaliers, il comprit qu'il devait y aller.

- Il faut que j'y aille. Attends-moi bien sagement. Je ne veux pas que tu fasses de folie.

- Mais...

- Ce n'est pas négociable Léane. Je me fais déjà bien assez de soucis comme ça pour vous tous, alors fait moi le plaisir de te reposer.


Le jeune homme sortit de la chambre en hâte, descendit les escaliers à sont tour puis sortit de l'auberge cherchant le guide du regard. Il n'était pas allé bien loin. Jarod le regarda vomir à genoux avant de s'allonger sur le dos, le regard tourné vers le ciel parsemé d'étoile. Le printemps était là, encore furtif mais tous le sentait. Cette soirée aurait pu être belle, s'il n'y avait pas eu tout ça. L'archer soupira avant de s'avancer. Il se pencha au-dessus du jeune homme, et d'une voix triste il lui demanda :

- Ca va ?

Il ne prit pas le temps d'attendre la réponse qu'il s'installa dans l'herbe, le regard dans le vide. Il ne savait plus trop comment commencer. Après tout, il n'avait jamais vraiment comme ses meneurs d'hommes qui avaient un don pour faire taire les peur. Il avait même du mal à se mettre dans la peau d'un homme qu'il était devenu. Il était loin d'être le garçon qu'il avait été cette nuit où Elyncia et lui avait libéré cette esclave Nùa.
Il tourna la tête vers Zihark et sentit la peur dans ses yeux. Il comprit maintenant pourquoi Elyncia avait souhaité le tenir à l'écart de tout ça, et il se sentait mal d'avoir encourager le guide à lui montrer sa véritable valeur. S'il avait su qu'il aurait à supporter un tel fardeau, sans-doute ne l'aurait-il jamais fait et il aurait fait ce qu'Elyncia attendait de lui : la soutenir pour trouver un autre guide. Mais c'était trop tard maintenant, le mal était fait.


- Ca me fait mal de le dire, mais Elyncia avait raison... tu n'avais pas les épaules assez large pour ça. Elle va vraiment s'en vouloir... quand elle se réveillera du moins. En tout cas, moi je m'en veux car maintenant tu vas devoir vivre avec ce sang sur les mains... quel gâchis.
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Re: [FP]Le gout du sang - Sombre Présage (QA Faelin, Elyncia, Zihark)(fini)
   [FP]Le gout du sang - Sombre Présage (QA Faelin, Elyncia, Zihark)(fini) EmptyMer 22 Fév - 4:44

Juste avant qu’il ne s’assoit à côté de moi, je reconnais Jarod. J’arrive difficilement à me redresser mais je perçois quand même son regard vide. À quoi peut-il bien penser en me voyant dans cet état de souffrance ? A-t-il déjà souffert de la sorte ? Je me suis senti proche de lui dès l’instant où j’ai su que nous aimions la même femme... peut-être nous entendrons-nous sur d’autres points ? Son expression lorsqu’il me regarde une deuxième fois en dit long. C’est un mélange de culpabilité et de compassion que j’ai de la peine à cerner et que j’ai envie d’effacer immédiatement. Je le sens prêt à me fais la morale... et c’est ce qui se passe en quelque sorte.

- Ca me fait mal de le dire, mais Elyncia avait raison... tu n'avais pas les épaules assez large pour ça. Elle va vraiment s'en vouloir... quand elle se réveillera du moins. En tout cas, moi je m'en veux car maintenant tu vas devoir vivre avec ce sang sur les mains... quel gâchis.

Je laisse un moment de silence s’installer puis je me redresse complètement pour réussir à regarder correctement Jarod. Je tente d’oublier les images de mon rêve. Ce Jarod-là ne me fera rien, je le sais.

- Effectivement, j’étais trop jeune, trop fragile... commence-je alors, bien décidé à modifier leur regard sur moi à présent. Mais vous en vouloir ne sert à rien parce que... même si j’accepte ma faiblesse en continuant à faire des cauchemars, j’ai bien l’intention de voir le côté positif de tout ça. Si j’étais resté le Zihark naïf et sans expérience que j’ai été, j’aurais continué à faire fausse route.

Encore un silence et j’en profite pour me placer en face de Jarod, plus déterminé que jamais. J’ai encore peur de ce que j’ai fait et de le refaire encore... mais je n’ai plus peur de changer, plus peur de grandir.

- Si j’étais encore l’ancien Zihark, j’aurais laissé Léane mourir... Faelin aussi. Et le pire dans cette histoire, c’est que... j’aurais continué à aimer Elyncia.

Je le vois tiquer légèrement, mais il ne dit rien. Avant qu’il me redise quelque chose, je tiens à clarifier les choses avec lui.

- Continuer à poursuivre l’inaccessible même si, apparemment c’est ce qu’on désire le plus, c’est le meilleur moyen de rester naïf et prostré. Si j’avais suivi mes désirs profonds, j’aurais fui lorsqu’on s’est fait attaquer par Lina, j’aurais laissé Mitsuki parler sans l’écouter et j’aurais sûrement fui les sentiments que j’ai pour Faelin... simplement pour poursuivre ce fantôme, cette femme merveilleuse qu’est Elyncia. Mais j’ai décidé de défendre Léane, d’écouter les leçons de Mitsuki et d’aimer Faelin autant que je le pouvais... Parce que l’amour que j’ai pour Elyncia est vain et ne m’aide pas à avancer. Pourtant, tu dois bien savoir à quel point on peut l'aimer... Mais elle aime et est aimée par une personne à qui je tiens beaucoup, une personne qui la rend heureuse et je pense que ça lui suffit... Elle n’a pas besoin de nous. Oui, je t’en ai voulu de l’aimer aussi, d’être si proche d’elle et d’assumer tes sentiments comme tu le fais, finalement. Mais tu n’as pas l’impression de passer à côté de quelque chose avec quelqu’un d’autre ?

Je respire profondément et trouve une position plus confortable pour finir mon discours afin de le laisser finalement parler. Je croyais que c’était lui qui me ferait la morale.

- Maintenant que je suis passé près de la mort et que j’ai enlevé une vie si facilement... je me rends compte qu’on doit vivre les choses qui nous sont accessibles. Parce que, dans nos rêves, tout est permis... mais rien n’est réel. Et on pourra dire ce qu’on veut, le bonheur existe bel et bien, on ne le trouve que dans cette vie. Même si je me permets encore d’en douter lorsque je pense à l’avis de mon père sur ce que j’ai accompli ce soir...

Ma gorge se noue et je ne peux plus parler ; je referme cette boîte que j'ai malencontreusement laissée s'entrouvrire. Est-ce vraiment mon rôle de sermonner un homme de si grande expérience ? Il a enlevé des milliers de vies, a sûrement perdu des êtres chers, a aimé probablement plus d’une femme. Je me sens soudain gêné d’avoir déballé ainsi des leçons à cet ami que j’admire maintenant beaucoup. Mais je n’arrive pas à m’excuser... j’espère que mon regard pourra faire en sorte qu’il me pardonne d’être si impulsif, parfois.
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Re: [FP]Le gout du sang - Sombre Présage (QA Faelin, Elyncia, Zihark)(fini)
   [FP]Le gout du sang - Sombre Présage (QA Faelin, Elyncia, Zihark)(fini) EmptyDim 26 Fév - 7:38

Il t'avait écouté en serrant les poings. Il n'avait pas besoin qu'on lui fasse la morale, et encore moins quand elle vient d'un ami qui ne sait pas vraiment de quoi est fait sa vie, qui ne sait pas ce que veux dire tuer un homme. Penser que ça fait de lui un héros est surement une erreur. C'est vrai que cet évènement le changera, mais surement pas de cette manière. Jarod le savait :

- Tu crois que tu avais besoin de tuer un homme pour ça ? Tu crois vraiment que c'est positif ? Ca se voit que tu n'as pas connut Elyncia avant qu'elle ne sorte de l'école militaire. Elle n'était pas comme ça avant. Elle était peut-être plus courageuse que toi mais elle était aussi naïve. Elle pensait que ce serait facile. Le jour où elle a tué son premier homme, je l'entendais murmurer dans les vestiaire. Elle essayait de se convaincre que ce qu'elle avait fait était bien, qu'elle n'avait pas à s'en vouloir. Tu es en train de faire la même chose maintenant et plus tu auras l'occasion de tuer et plus tu sombreras, même si tu ne le montre pas. Rien de ce que tu as fait aujourd'hui ne t'as rendu meilleur ou plus heureux, même si toi et Faelin vous vivrez sans doute heureux tous les deux. Mais ça, tu ne le dois pas à la vie que tu as prise cette nuit. Tu ne le dois qu'à toi-même. Et puis, je suis au courant pour Elyn'. Mais je ne peux m'empêcher de l'aimer. Et je ne sais pas si je finirai par rencontrer la personne qui me la fera oublier.

Jarod savait au fond de lui que cette dernière affirmation était fausse. A chaque fois qu'il lançait un regard vers Léane, son coeur s'emballait. Il essayait vraiment de faire taire cette impression mais il n'y arrivait pas, surtout qu'il avait l'impression qu'elle ne cessait de le regarder quand il avait le dos tourné. Il s'était convaincu que tout ceci n'était qu'une impression, et que ça finirait par disparaitre.

- Nous devrions rentrer Zihark. J'en connais deux qui risquent de s'inquiéter sinon. On aura le temps de parler demain. Pour l'instant on a tous besoin de repos.

***Elyncia***

Quand elle se réveilla, le soleil commençait à être haut dans le ciel. Elle n'avait aucun bandage mais elle sentait sa peau tirer à chaque mouvement qu'elle faisait. Joshua avait fait son maximum pour s'occuper d'elle apparemment. Le zélote était d'ailleurs dans la chambre, endormi sur une chaise.
Elyncia n'arrivait pas à le comprendre. A chaque fois que l'un d'entre eux était blessé, il faisait tout ce qu'il lui était possible de faire malgré le mépris qu'il avait pour eux. La jeune femme soupira, enfilant une tenue de soie-verte achetée au marcher quelques jours plus tôt. Elle comptait l'offrir à Gabrielle, mais n'ayant plus rien de correct à se mettre sur le dos, elle n'avait pas vraiment d'autres choix.
Elle sortit silencieusement de sa chambre, et descendit les escaliers avec difficultés. Léane l'ayant entendu arriver s'était précipitée pour l'aider et l'amener vers la table autour de laquelle le reste de l'équipe s'était assise. Jarod l'accueillit avec un grand sourire mais elle sentait qu'il y avait quelque chose qui clochait.
Il lui fit un rapide topo de la situation, les autres étant déjà au courant de tout ce qui avait été dit hier. Néanmoins, il omit volontairement l'épisode du premier meurtre de Zihark. Elle n'avait pas besoin de ça pour le moment.


- Je pensais pas qu'il se passerait quelque chose de ce genre à Cydonia.

- Je pense que personne ne s'en doutait. Un traitre parmi la Commission... ça parait invraisemblable. M'enfin il se peut que tu reprenne ta place du coup. Pas tout de suite... tu connais le genre de ses scribouillards du Sénat. Ils vont vouloir relir nos rapports, nous réentendre et tout et tout.

- Je m'en fous. Léane est très compétente et je lui fais confiance même si ses méthodes ne sont pas les miennes. Autre chose qu'il faut que je sâche ?


Léane s'approcha de la lancière avant de lui tendre un morceau de parchemin. La lancière avait failli oublier ça.

- Jarod l'a mise de côté quand il nous a trouvé. Il me l'a confié hier de peur de succomber à la tentation de la lire. J'imagine qu'elle doit être importante pour vous.

- Merci... et puis tu peux me tutoyer maintenant.


Même si Léane lui avait parler de se retournement de comportement, il n'en croyait toujours pas ses yeux et ses oreilles. Il n'y avait plus que Faelin, restée silencieuse comme à son habitude, qui lançait encore un regard noir à l'assassin. Le fait de lui avoir sauvé la vie à Tamawa n'avait pas changé leur rapport et sans doute ne changerait-il jamais.
Elyncia se leva alors que Zihark s'approchait d'elle. Elle commença par lui sourire parce que c'est à lui qu'elle voulait parler maintenant. Mais il semblait que lui aussi ait des choses à lui dire.



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Re: [FP]Le gout du sang - Sombre Présage (QA Faelin, Elyncia, Zihark)(fini)
   [FP]Le gout du sang - Sombre Présage (QA Faelin, Elyncia, Zihark)(fini) EmptyMer 29 Fév - 0:57

Ses mots me tuent, me poignarde sauvagement. Pourtant il dit ça pour mon bien, j’en suis convaincu. Il ne veut pas que je me fasse d’illusion comme Elyncia a pu s’en faire. Il veut me dire qu’on ne sort jamais des ténèbres une fois qu’on a commis l’irréparable. Et c’est sûrement ce que me dira mon père à mon retour. Et c’est ça qui me fait le plus mal... je sais que Jarod a raison. J’ai pu oser certaines choses mais sans doute aurais-je réussi à les faire même sans enlever de vie. Peut-être moins rapidement, mais sûrement en tout cas. Je sors de ma torpeur lorsque je le vois douter de ses propos alors qu’il parle d’Elyncia. Lui aussi veut se voiler la face sur ça... Mais je ne trouve pas les mots pour renchérir et enfin le faire lâcher prise. Parce que j’ai le profond sentiment qu’il ne m’écoutera pas. Il a bien vu que je faiblissais et que je faiblirai encore. J’ai toujours tellement de peine à cacher ce que je ressens... Finalement, je n’ai pas tellement changé.

- Nous devrions rentrer Zihark. J'en connais deux qui risquent de s'inquiéter sinon. On aura le temps de parler demain. Pour l'instant on a tous besoin de repos.

Il coupe court, mais je ne lui en veux pas. J’ai un sentiment étrange après cet échange. C’est comme si Jarod m’avait aidé à refermer cette boîte contenant tout ce que je ressentais. Mais j’ignore encore si tout ça est bénéfique ou non. Pendant la nuit, je cauchemarde encore, mais mes songes sont flous et pas si précis que le précédent. Je vois du sang et mes amis... car malgré tout, c’est bien ce qu’ils sont devenus. Essaye-je encore de me voiler la face à cet instant ?

***
Après une rapide toilette le lendemain matin, je vois que ma mine laisse à désirer rien qu’en passant mes doigts sur mes cernes apparentes. Lorsque je descends, tout le monde est déjà assis à une table, sauf Elyncia et Joshua. La douleur s’est estompée mais je ne sais pas si c’est parce que je la supporte mieux ou si c’est parce que j’ai bien dormi malgré mes cauchemars. Je vais m’asseoir près de Faelin, l’embrasse tendrement sur la tempe et lui saisis la main... tout ça sans exprimer le moindre sentiment, même si elle me semble on ne peut plus radieuse ce matin. Je salue Léane d’un hochement de tête et je fais de même pour Jarod, même si je fuis légèrement son regard.

Finalement, Elyncia nous rejoint et Léane va l’aider à descendre les marches et à nous rejoindre. Chacun fait son topo et les rapports des deux jeunes femmes sont vraiment métamorphosés. Je suis content pour elles, content qu’elles ne s’envoient plus de piques incessantes et qu’elles puissent enfin s’apprécier. Je vais rapidement chercher un chocolat chaud pour Faelin et, lorsque que je m’approche de la table, Elyncia me sourit. C’est comme si elle avait ranimé mon cœur, comme si elle m’offrait une opportunité d’exprimer ce que je ressens. Et je ne peux que lui sourire à mon tour, l’invitant à sortir profiter du soleil en sortant. Je l’aide à descendre les trois marches de l’entrée et, en lui lâchant la main, je prends une grande inspiration. Puis je la regarde.

Je ne peux m’empêcher de repenser à tout ce que j’ai pu imaginer pendant toutes ses années à la désirer à mes côtés, à fantasmer qu’elle daigne accepter mes sentiments. Et j’ai peur de la trouver toujours aussi belle et de vouloir encore la prendre dans mes bras... alors que hier encore je disais à Faelin que je l’aimais. Peut-on aimer deux personnes de façon tellement différente qu’on ne sait plus quoi penser, quoi ressentir pour elles deux jusqu’à finalement trancher pour la raison ? Je finis par voir qu’elle aimerait engager la conversation, mais peut-être attend-elle aussi quelques mots de ma part. J’entrouvre mon cœur, ma boîte et je décide finalement d’y aller, sans forcément évoquer absolument tout. Lui dire que j’ai tué la ferait sûrement culpabiliser, comme me l’a dit Jarod. Étant en plein rétablissement, je doute que ça soit le bon moment pour le lui dire.


- Je suis content de voir que tu vas bien... commence-je en regardant mes paumes de mes mains, le tissu de mes gants encore tâché. J’ai imaginé le pire quand je suis revenu de la fête. On se plaint souvent de Joshua mais, finalement, sans lui on aurait pu y laisser la vie. Tu sais, je... je ne suis pas très doué pour te dire tout ce que je peux ressentir et puis, depuis ce baiser, on n’a pas vraiment pu se parler. Tu risques de mal comprendre ce que je vais te dire et, crois-moi, je ne me comprends pas bien non plus. Jusqu’ici, j’ai fait énormément de choses dont je ne me pensais pas capable... et je regretterai sûrement beaucoup de choses toute ma vie. Malgré tout, Elyncia... malgré cette douleur, malgré tout ce que j’ai pu éprouver et tout ce que j’éprouve encore pour toi, j’aimerais te dire merci. C’est... c’est quelque chose que je sais que je ne regretterai pas. Au moins ça.

Mon débit de parole était lent, pour une fois, malgré quelques bafouillements maladroits. Je finis par la regarder dans les yeux et mon cœur rate un battement. Est-ce qu’on peut oublier Elyncia si facilement que j’ai pu le prétendre auprès de Jarod ? J’en doute maintenant. Mais j’aimerais la considérer comme un mirage et progressivement faire disparaître cet amour et ce désir immuable que j’ai pour elle depuis tellement longtemps. Je m’y attèle dès maintenant en refermant ma boîte de sentiments et en écoutant sa voix si chaleureuse répondre à mes paroles.
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   [FP]Le gout du sang - Sombre Présage (QA Faelin, Elyncia, Zihark)(fini) EmptyMer 29 Fév - 14:39

Avec un regard accompagné d'une phrase brève, le jeune homme l'invita à sortir. En bon gentleman qu'il avait toujours été, il l'aida à descendre les marches, lui évitant que la douleur soit trop lancinante. La lancière lui adressa un nouveau sourire pour le remercier.
Elle releva la tête vers le ciel du bleu le plus pur. La lumière du soleil en était presque éblouissante et lui faisait oublier les tristes jours de grisaille auxquelles ils avaient eu le droit la plupart du temps. La lancière prit une grande bouffée d'air, se sentant en quelque sorte libérée de tout les ressentiments qu'elle avaient accumulé depuis leur dernier passage à Cydonia. Pourtant, elle serrait dans sa main la lettre destinée à Gabrielle. Elle comptait demander à Zihark de lui prêter Storm pour qu'elle trouve son chemin vers sa douce compagne qui se languissait d'elle dans d'autres draps, mais cela elle ne le savait, ni ne s'en doutait.

Néanmoins, elle était un peu gêné par le silence de Zihark. C'était comme s'il avait l'air de réfléchir, de préparer ce qu'il allait lui dire ou plutôt qu'il hésitait à lui dire quelque chose. Etait-ce à propos de Faelin ? Ne savait-il pas comment amener la chose, non pas que ce soit difficile mais plutôt parce que parler de ça maintenant serait un peu, inadéquat.
La militaire était presque amusée de le voir tourner en rond comme ça. Et pourtant elle avait aussi envie de lui parler, de s'excuser pour son comportement qu'elle regrettait bien évidemment. Il avait toujours été un ami malgré sa naïveté et c'était sans-doute cette naïveté qu'elle essayait de tenir à l'écart, car c'était uniquement ça le problème de Zihark au final et la raison pour laquelle elle aurait voulu le tenir à l'écart. Seulement, avant qu'elle ne puisse ouvrir la bouche, le guide décide de rompre le silence.

La lancière l'écouta sans rien dire, ni même penser. Elle ne s'attendait pas vraiment à ce genre de déclaration. Il était calme pour une fois, et non pas pressé par ses mots maladroits dont il aimait barbouiller la toile de son discours. Même si elle avait l'impression que cette discussion avait déjà eu lieu, la jeune femme sentait que le son en avait changé cette fois. Elle sentait non plus son désir inconscient d'aventure, mais quelque chose d'autre, quelque chose de moins pétillant, de moins impulsifs.
Elle sentit que quelque chose de spécial s'était produit pendant qu'elle gisait soit sur le sol, soit dans un lit. Seulement, il ne voulait pas vraiment en parler.
Elle comprit alors, que ce dont elle cherchait à le protéger l'avait rattrapé, que quelque chose en lui avait été abîmé, souillé à moindre mesure. Il fallait maintenant qu'elle veille à ce qu'il n'en prenne pas le gout, ni qu'il s'en dégoute. Zihark devait rester Zihark, car c'était une personne qu'elle aimait plus qu'elle n'aurait voulu le montrer, plus qu'un ami, mais moins qu'un amant. Elle comprenait maintenant mieux le lien qui avait pu les unir Gabrielle et lui et elle l'acceptait maintenant sans jalousie - même si elle était celle à envier.


- J'ai toujours su que tu m'aimais Zihark. Depuis le jour de notre rencontre, j'ai vu dans tes yeux le même espoir que je voyais dans ceux de Jarod. Je pense que ça me rendait mal à l'aise et ce baiser a été, même s'il s'agissait d'un malentendu, quelque chose qui nous a éloigné... Enfin pas que ça m'affectait hein. Je... pour moi c'était clair mais pour ce qui était de toi, j'ai jamais vraiment su. J'ai cru que tu m'évitais mais au final je me demande si c'était la situation qui me faisait penser ça. Entre ce qui s'est passé avec la Commission, puis avec Léane... et aussi le fait que Gabrielle me manque. Je suis vraiment désolée de tout ça. Ca fait un moment que je veux le dire... et puis, en ce qui concernait de t'entrainer... j'étais sérieuse tu sais. Je ne te sous-estimais pas. Et peut-être que de ton côté... tu pourrais m'apprendre le Jinmen ?


Elle avait débité ça sans trop réfléchir, comme souvent ces derniers temps. Mais cette fois-ci, c'était sans-doute sur une note plus joyeuse. Elle commençait à retrouver sa motivation et avec ce que lui avait dit Jarod et le soutient de Léane, elle avait sans doute les moyens de reprendre la tête de l'expédition. Aussi, elle attendit que Zihark eu répondu avant de lui demander :

- Au fait... nos assaillants d'hier... il s'agissait d'assassins envoyés pour nous éliminer. Je ne sais pas ce qui a pu se passer mais, si tu as appris quelque chose, ou si tu te souviens d'une chose que Mitsuki aurait pu te dire... je ne sais pas.. enfin, tu vois, il nous faut vraiment une piste sérieuse. Je n'ai plus confiance en Marcia, alors si quoique ce soit peut nous permettre d'avancer, nous devons l'exploiter.


[HRP : on peut prendre du temps pour clôturer so tu n'est pas obligé de t'arrêter sur "je transmet le message et voilà". On peut continuer un peu sur un ligne moins MJté.]
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   [FP]Le gout du sang - Sombre Présage (QA Faelin, Elyncia, Zihark)(fini) EmptyDim 4 Mar - 3:34

Sa sincérité me fait du bien. On se dit tout de but en blanc, sans forcément avoir peur de la réaction de l’autre. Et on a le temps de le faire, ça me rassure. C’est comme si je savais qu’on avait du répit, comme si on allait prendre le temps de vraiment se connaître, maintenant. Ainsi, l’illusion disparaîtra, je l’apprécierai à sa juste valeur... et enfin comme une amie.

- Oui, je pense que je me suis éloigné... dis-je sans réfléchir. Ce n’était sûrement pas la bonne méthode, mais je devais te fuir pour me retrouver. Du moins, c’est ce que je pensais. Finalement, ça m’a aidé à ouvrir les yeux, même si on a perdu du temps à passer tous les deux. Tu n’as pas vraiment besoin de t’excuser d’avoir pensé quelque chose de juste. Et puis, tu es humaine, tu as le droit d’être triste d’être si loin de Gabrielle et être démise de tes fonctions comme ça n’a pas dû être facile. Mais merci de me dire tout ça.

Je fais une petite pause avant d’aborder le thème de l’entraînement. Le ton sur lequel elle le dit aujourd’hui me semble différent de la fois précédente... peut-être est-ce aussi la situation qui fait que j’accepte mieux ce genre de conseil ? J’ai le sentiment qu’elle m’accorde plus d’égalité, qu’elle a moins peur pour moi et qu’elle cherche aussi à mieux me connaître. Le fait qu’elle veuille apprendre le Jinmen me surprend, mais cela me fait sourire et je ne peux m’empêcher d’accepter.

- Je t’apprendrai le Jinmen, c’est une langue magnifique mais c’est aussi une culture très différente. J’espère que tu seras une élève aussi appliquée que je le serai en tant que ton apprenti au combat.

- Au fait... nos assaillants d'hier... il s'agissait d'assassins envoyés pour nous éliminer. Je ne sais pas ce qui a pu se passer mais, si tu as appris quelque chose, ou si tu te souviens d'une chose que Mitsuki aurait pu te dire... je ne sais pas.. enfin, tu vois, il nous faut vraiment une piste sérieuse. Je n'ai plus confiance en Marcia, alors si quoique ce soit peut nous permettre d'avancer, nous devons l'exploiter.

J’écarquille les yeux et je me rappelle soudain de quelque chose. Mes souvenirs tâchés de sangs semblent s’éclaircir et, instinctivement, ma main s’enfonce dans ma sacoche, dans laquelle je retrouve le bout de parchemin que le sauveur de Faelin et moi m’a confié avant de mourir.

- A la fête, on a rencontré quelqu’un, un Jinmen... dis-je légèrement hésitant sur la suite de mes mots. J’ignore son nom, mais il m’a demandé de remettre ça à mon chef. Je n’ai pas eu le temps de regarder et ça m’a l’air tellement important que...

Je lui tends le papier et, lorsqu’elle le saisit, je ne le lâche pas. Avant qu’elle ne le lise, avant que ce répit auquel nous avons droit ne s’effondre, je tiens à lui dire quelque chose.

- Si on a un moment dans la journée, je pourrai déjà t’apprendre quelques mots. Tu seras toujours importante pour moi, Elyncia. J’irai jusqu’au bout de cette aventure avec toi.

[HRP : je ne suis pas allée beaucoup plus loin, mais je suis pour continuer à RP un peu, ne t'inquiètes pas. Je n'ai juste pas osé interprêter ce message. Mais n'hésite pas à les faire passer du temps ensemble si tu veux.]
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   [FP]Le gout du sang - Sombre Présage (QA Faelin, Elyncia, Zihark)(fini) EmptyDim 4 Mar - 15:12

L'intervention de ce Jinmen l'intriguait. Mais quand elle prit le papier, Zihark sembla s'arrêter. Ses mots lui réchauffèrent le coeur plus que tout autre chose... pourtant ils étaient si simples, mais sans artifice. Elle ne résista alors pas à un geste qu'elle voulait faire depuis longtemps déjà et aujourd'hui, elle était libérée de toute cette pression qu'était les sentiments du guide pour elle.

- Oh Zihark !

La jeune femme se jeta dans ses bras dans une forte étreinte. Lui aussi était devenu quelqu'un d'important pour elle. Pas comme le jeune homme l'eut souhaité jusqu'à maintenant, mais elle comprenait maintenant sa motivation, mais aussi sa loyauté et son dévouement. Kaïlla méritait-elle autant de choses ? Cette vengeance nécessitait-elle tous les sacrifices dont ils ont souffert et dont ils continueront à souffrir pendant des mois encore ? La cydienne se mit à pleurer dans ses bras. Pas des fontaines hein ? Jusque quelques petites larmes de rien du tout mais elle était triste et heureuse en même temps. Non Kaïlla ne méritait pas qu'un homme comme Zihark perde son innocence pour son exécution, lui faire payer ses crimes. Mais Elyncia était heureuse de savoir son ami à ses côté, et elle savait qu'il irait jusqu'au bout. Le guide venait de lui rendre quelque chose qui lui avait été prise. Sa morosité l'avait quittée, les sombres sentiments qu'elle avait de son habitude à donner la mort étaient maintenant percé par une douce lumière, et quand elle retira sa tête de l'épaule du jeune homme, son sourire avait un nouvel éclat. C'était comme une renaissance, et elle le devait exclusivement à tous ses hommes.

- Je ne sais pas ce qui m'a pris, mais... oh et puis zut ! Toi aussi tu es important Zihark. Alors, je t'en pries, si le combat est trop dur pour toi, promets-moi de me le dire. Je ne t'en voudrais pas, même si je sais que tu es entêté et que tu iras au bout de tes limites. Je ne veux pas te voir mourir.

Ce moment de sincérité restera longtemps gravé dans l'esprit de la lancière, et sur son lit de mort, elle s'en souviendrait assurément, sans aucun regret sinon celui de ne pas avoir mieux réagit au début. Mais elle n'oublia pas le morceau de papier qu'elle avait saisit avec deux doigts. Les personnes qui auraient pu lui envoyer une missive étaient nombreuses. Au finale, elle n'était pas vraiment surprise. Seulement, il était étrange que cela arrive à ce moment là. Mitsuki aurait-elle voulu les avertir de quelque chose ? Car oui, pour la lancière, il se pouvait que ce soit l'illusionniste, seulement, elle ignorait que celle-ci n'était plus de ce monde. C'est le coeur plein d'espoir qu'elle déplia le message et le lut à haute voix.

Je sais certaines choses sur Sombre Présage et si vous lisez ce message, c'est que vous êtes parvenus à échapper à Lina, Zaed et leurs assassins.
Je ne peux en dire plus pour le moment mais rendez-vous aux premiers jours de l'été à Erathia. Je vous attendrais à l'auberge du Ragondin soyeux.

Un ami.


Ainsi donc, il ne s'agissait pas de Mitsuki. Y avait-il quelqu'un qui en savait plus qu'elle, prêt à les aider ? La lancière était tiraillée entre la joie d'avoir une nouvelle source d'information et la méfiance. Quelque chose ne collait vraiment pas, aussi elle demanda à Zihark :

- Tu en penses quoi toi ?
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   [FP]Le gout du sang - Sombre Présage (QA Faelin, Elyncia, Zihark)(fini) EmptyJeu 8 Mar - 9:53

Elle saute dans mes bras... hein ? C’est comme si tout se vidait dans ma tête, comme si le temps s’arrêtait. Elle sent bon, mais surtout elle sanglote très doucement. Je la serre légèrement et timidement contre moi, repensant brièvement à l’illusion que m’avait servie Mitsuki la dernière fois. Mais cette étreinte amicale était bien réelle cette fois-ci. Le sourire qu’elle m’offre ensuite illuminera ma vie pour encore de nombreuses années. Un nouveau départ : c’est ce que je perçois de son expression et de tout ce qu’on se donne à cet instant.

- Je ne sais pas ce qui m'a pris, mais... oh et puis zut ! Toi aussi tu es important Zihark. Alors, je t'en pries, si le combat est trop dur pour toi, promets-moi de me le dire. Je ne t'en voudrais pas, même si je sais que tu es entêté et que tu iras au bout de tes limites. Je ne veux pas te voir mourir.

Comment des mots aussi simples peuvent me permettre de ressentir autant de joie et de reconnaissance... cette reconnaissance que j’attendais depuis le début de ce voyage. Enfin, Elyncia me voyait comme un homme à part entière de son groupe et plus comme un civile ou comme un simple Guide. J’ai pris une place importante dans sa vie et dans cette quête et je sais maintenant que s’il m’arrive quelque chose, je pourrai me confier à elle sans jamais le regretter. Je hoche la tête pour lui assurer que j’avais bel et bien compris ce qu’elle me disait et pour lui montrer que je n’hésiterai pas.

Elle s’empresse ensuite de déplier le bout de parchemin et le lit à haute voix. Zaed... ce nom me flanque des frissons mais la question d’Elyncia me torture les méninges et prend le dessus. Quelque chose me chicane dans cette histoire et la Lancière me demande justement mon avis. Sans réfléchir, je l’expose, sentant que ma réflexion pourrait peut-être l’aider.


- A première vue, on pourrait penser à un piège. Mais plusieurs choses me font dire qu’on ne risque pas grand-chose à rejoindre cet « ami ». D’abord, Erathia est une cité neutre voire même de paix et le port d’arme est interdit à l’intérieur de la ville. De fait, il y a peu de chances que la personne nous demandant de la rejoindre nous agresse, surtout à la vue de tous. Et... je ne maîtrise pas l’Esprit comme les Templiers, mais la sincérité de celui qui m’a sauvé la vie n’a pas besoin d’être ressentie pour être démontrée. Il est mort pour nous transmettre ce message et j’ai pu voir qu’il nous voulait du bien... en tout cas, qu’il ne nous voulait pas de mal.

Je fais une pause. Je ne connais rien de cet homme, mais je l’ai senti si honnête. Mon affection pour les Jinmen me portera préjudice un jour peut-être...

- Après, ce n’est que mon avis et mon ressenti. Peut-être qu’en fait il s’agit d’un piège... mais j’en doute. Parce qu’il nous a véritablement défendu contre... un grand danger.

Je m’arrête là. J’ai peur d’en avoir trop dit. Mais maintenant, les choses sont dites. Si elle me pose des questions, je pense que je répondrai, même si je ne veux pas l’inquiéter. Une légère appréhension me saisit au ventre, malgré tout.
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Un piège... Elyncia y avait pensé aussi. Seulement, d'après ce que disait Zihark, il avait été défendu par le messager. Dans tout les cas, la personne qui leur avait envoyé cette personne n'aillait de toute évidence pas dans le sens de Sombre Présage. A moins qu'il s'agisse d'une ruse mais la lancière n'y comptait pas vraiment. Il était donc possible que ce soit un ami, oui. Et comme l'avait dit Zihark, les armes n'étaient pas autorisé à Erathia.
Cela-dit, Elyncia savait qu'il y avait beaucoup de manières de tuer quelqu'un car sans sa lance, elle s'était entrainé à le faire sur des mannequins. Et elle avait vu beaucoup d'autres soldats se servir uniquement de leurs mains pour venir à bout de leur adversaire.
Néanmoins, elle faisait confiance dans le jugement de Zihark. Il avait le don de voir chez les autres leur bonté et leur honneur. S'il n'avait pas été là, nulle-doute que la lancière aurait tué Mitsuki.


- Je pense que Léane va ordonner qu'on se mette en route pour nettoyer les dernières planque de Sombre Présage que nous avait indiquées Marcia. Je lui en toucherai un mot, et j'imagine qu'elle se débrouillera pour qu'on aille à Erathia. J'imagine qu'elle va garder le commandement le temps que l'enquête sur Leland avance. Nous ferions mieux de rentrer, les autres doivent nous attendre.

La jeune femme lui emboita le pas en claudiquant. Elle était épuisé et avait besoin de dormir un peu avant la leçon de Zihark qu'elle attendait avec impatience. Bientôt, elle saurait parler cette langue et déjà, les idées de voyages avec sa tendre Gabrielle lui traversait l'esprit, comme l'idée d'une troisième petite choses lui tenant la main.
Un sourire rêveur barra son visage, remplaçant les grimaces de douleurs. Les choses s'amélioraient de jour en jour, mais elles devenaient aussi de plus en plus dangereuses maintenant qu'elle et les autres étaient dans la ligne de mire de Sombre Présage.

***Non loin de Cydonia***

Les rayons de la lune perçaient à peine les nuages qui la masquait, plongeant dans l'obscurité le petit village bien tranquille qui avait poussé ici il y avait une dizaine d'années. Rien ne semblait s'y passer d'important, jusqu'à cette nuit qui allait remuer les résidents.
Alvyr était un petit semi-elfe sans histoire. Fils modèle d'un paysan, il avait reprit la ferme de ses parents décédés après avoir été malades tous deux pendant des mois, emportés par la fièvre. Ainsi va la vie se disait-il. La journée avait été tout aussi normale que les précédente : le jeune homme s'était chargé d'arroser ses cultures tandis que sa petite femme s'était occupée du linge et de saler la nourriture pour la mettre de côté, dans leur petite cave où l'odeur du jambon fumé vous prenait les narines et faisait baver les plus gourmands.
Mais dans son sommeil, Alvyr entendit quelque chose frapper contre son abri en bois et les chiens du père Magote aboyaient méchamment. Intrigué par cette étrangeté, le jeune homme se tira du lit, enfila un manteau et saisit son arbalète avant de la bander. D'un pas peu assuré, il se rendit à l'extérieur, aux aguets. Regardant l'un des pilier de son avancée, il remarqua une trace de sang : quelqu'un y avait posé la paume de sa main, surement pour se retenir de tomber. Ses yeux se tournèrent vite vers le sol qui en était maculé.
Retenant son souffle, le fermier suivit le sillon, jusqu'à apercevoir sur le sol une silhouette recroquevillée sur elle-même. Baissant sa garde, il s'approcha d'elle et la retourna sur le dos. Il s'agissait d'un homme. Un cydien, bâti comme un guerrier. Il devait avoir entre quarante et cinquante ans. Le fermier repéra rapidement la blessure du vieil homme. Elle n'était pas nécessairement profonde, mais elle saignait beaucoup. Autant dire que le cydien avait dû se débattre comme un beau diable pour échapper à son agresseur.

Sans hésiter une seule seconde, le demi-elfe hurla pour demander de l'aide. Et tandis que le village s'affolait pour venir donner un coup de main au brave homme, ce dernier prit la main d'Alvyr, y déposant alors un médaillon en or, sans un mot, car il s'évanouit. Les questions étaient nombreuses, mais les réponses viendraient surement le lendemain.


[Zihark et moi sommes Désengagés]
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