La cité de Muria était organisée de façon stricte mais efficace. Chaque matin était un jour différent et impliquait des responsabilités différentes. Tantôt patrouille tantôt instructeur, les activités ne manquaient pas pour occuper les Amazones. Depuis quelques années, la cité avait connu un certain essor et, pour rester cachée aux yeux de tous, elle avait du employer bon nombre de stratagèmes comme notamment la multiplication des patrouilles ou plus simplement l'impossibilité d'agrandir outre mesure la cité et ses enceintes. Sans être les unes sur les autres, les Amazones vivaient tout de même en communauté mais peu leur importaient car toutes ou presque étaient venues chercher la paix ici.
Ce matin-là, Kiera avait pris la décision de t'envoyer en patrouille, il était encore tôt lorsque l'ordre te parvint, le soleil pointait timidement le bout de son nez à l'horizon pour être précis. La Chef des Sentinelles avait désigné plusieurs sœurs pour se partager la tâche et désormais, c'était à toi de choisir lesquelles t'accompagneraient.

Une fois le choix effectué, vous étiez parties, à quatre, vers le nord. Le sol humide de part la rosée matinale était recouvert de mousse par endroit et d'une herbe timide par d'autre. La nature reprenait ses droits et le printemps avançait doucement. S'il faisait encore frais, il faisait déjà moins froid que l'hiver dernier ! Les minutes s'écoulèrent sans que rien ne perturbe la patrouille mais bien entendu, tout ne pouvait pas bien aller ! Un craquement se fit entendre sur la gauche. Le bruit s'intensifia mais ne révéla finalement rien d'autre qu'un lapin un peu trop gourmand … et pourtant, la forêt était belle et bien peuplée à cette heure, et pas que d'animaux !

[ C'est un post introductif pour te permettre de jouer ton rôle de Capitaine etc, la suite au prochain épisode ]

Lyvie, réveille-toi !

Émergeant du royaume des songes, je pouvais parfaitement reconnaitre la voix douce de Mélissandre, ma vice-capitaine. Bien qu'elle soit plus âgée que moi, elle avait accepté de se placer sous mon commandement, sans broncher. Et puis elle était d'un soutient incomparable lors de mes prises de décisions. Je savais que que je pouvais avoir une confiance aveugle en elle. Elle écoutait mes ordres et je pouvais être sûre que dans la minute qui suivait, ils étaient connu de toutes mes filles et gare à celles qui y manquaient, car elle était là pour leur rappeler qui était la patronne.
Néanmoins, la raison de sa présence dans ma chambre m'interpelait. Un problème peut-être ?

- Qu'y a-t-il Méli' ?

Ouvrant les yeux, je me redressai pour regarder autour de moi. A travers la fenêtre, je pouvais voir que les premières lueurs du soleil commençaient à percer l'horizon. Il était beaucoup trop tôt pour qu'il s'agisse de l'entrainement. Quelque chose d'autre l'amenait et ce ne pouvait-être qu'un ordre venu de plus haut :

- Kiera t'a désigné pour mener un des groupes de ronde aujourd'hui. Il faut que tu te prépares.

- Groupe de quatre Sentinelles j'imagine. Mélissandre acquiesça d'un mouvement de tête. Bien... va réveiller Line, Ambre et Edna. Toi tu resteras ici pour t'occuper des filles.

- Oui, je sais. Tu n'avais pas besoin de me le dire.

La sentinelle s'éclipsa d'un pas rapide tandis que je sortais de mon lit, ramassant mes sous-vêtements qui jonchaient au pied de mon lit, les enfilant rapidement pour pouvoir ensuite revêtir ma tunique de soie sombre. Je me rendis ensuite dans la salle à manger où était assise ma mère adoptive. Elle me regarda avec tendresse, me tendant un sac, surement de sandwich. Je la pris avec un sourire, en lui souhaitant une bonne journée, puis j'attrapai mon arc et mon carquois avant de sortir. La journée allait être longue.


Nous avancions avec assurance dans la forêt humide. Cette partie là de la forêt, je l'adorais. L'herbe et la mousse qui recouvraient le sol y étaient fraiches et j'aimais m'y promener pieds-nus, comme aujourd'hui. La rosée faisait remonter les odeur de l'humus, une odeur qui n'était pas si désagréable en fin de compte, mêlée à celle des quelques pins qui se dressaient ça et là. J'aimais à penser que rien n'était plus pur que cet endroit d'une tranquillité encore jamais souillé par le sang versé lors des batailles. Gaya elle aussi aimais marcher au Nord. On s'y rapprochait de la mer. "Cela me rappel le pays" qu'elle disait. Elle était encore jeune à cette époque là, avant d'être emmené à Ptot-Tàh. Seulement, je ne pouvais pas comprendre étant née esclave. Jamais je n'ai pu voir la terre de mes ancêtres. Un de mes seuls regrets surement...
Mais la place n'était pas à la nostalgie factice. Un craquement de branche s'était fait entendre. Je bandais mon arc instantanément, intimant à mes trois sentinelles de ne plus faire un seul geste.
Mon coeur s'affolait dans ma poitrine tandis qu'Edna esquissa un pas vers moi, me chuchotant à l'oreille :

- Qu'est-ce que c'est ?

- Comment veux-tu que je le sache... ça pourrait être tout et n'importe quoi. Restez-là toutes les trois. Je vais me rapprocher.

Un regard lancé au deux autres m'assurait qu'elles ne bougeraient pas et qu'elles me couvriraient s'il s'agissait d'une embuscade. Je m'approchai alors à pas de loups, faisant preuve de ma dextérité la plus fine, sans bruit. Puis quand je fus à quelque mètres du buisson d'où provenait le craquement et les autres bruits, un lapin en sortit, mort de trouille. Par pur réflexe, je sursautai en décochant une flèche qui frôla l'animal pour aller se planter plus loin dans la terre. Je soufflai alors de soulagement tandis que derrière moi, Edna pouffa de rire.

- Effrayée par un lapin !

Je n'eus même pas le loisir de répliquer que Line lui rétorqua :

- Tu ne devrais pas sous-estimer les lapins, Edna... Si ça avait été le grand lapin tueur, nous ne serions déjà plus de ce monde.

- Le grand lapin tueur ?

C'était au tour d'Ambre de répliquer, passant derrière Edna et en lui chuchotant sur un ton ténébreux :

- Tu ne connais pas l'histoire du lapin tueur ? Ma pauvre fille, il faut sortir un peu de ta chambre. On dit qu'il existe un lapin en Azthia qui dévore les passants car un jour, son petit fut tué par une elfe sanguinaire et un astorg homosexuel.

- Quand un voyageur s'égare, il le guette pendant des heures avant de lui sauter à la gorge et de lui arracher la trachée, continua l'autre tandis que la petite Edna tremblait comme une feuille à présent. Et ensuite, il le dévore, ne laissant derrière-lui que les os.

- On dit aussi qu'il raffole des petites elfes comme toi.

Je me mis alors à rire face à leurs enfantillages même si j'avais déjà entendu cette légende durant la guerre contre les Erathiens. Mais je doutais que le lapin tueur se trouve dans ce bois-ci, auquel cas, il serait mort depuis bien longtemps, rapporter par nos chasseuses. Je décidai alors de mettre fin à cette petite gaminerie :

- Cessez-donc de l'importuner avec cette histoire vous deux et ouvrez plutôt grand vos yeux et vos oreilles. Le lapin tueur pourrait profiter d'un moment d’inattention pour nous dévorer toutes les quatre. En avant.

Le lapin avait eut chaud aux fesses, c'était le moins que l'on puisse dire ! Encore heureux qu'il n'eut pas été le petit lapin tueur n'est-ce-pas ? Je n'y avais pas pensé en fait, mais c'est vrai que l'histoire aurait pu être sympathique avec ce petit être dans l'aventure … je m'égare. Je disais donc, s'il ne finirait pas en ragout amazone ce soir, il finirait en ragout tout court dans l'estomac d'un loup ou d'une autre bestiole à pattes … en parlant de bestiole à pattes, ce n'étaient pas des traces de pas que l'on voyait là ? Mais dis donc, ce n'était pas une silhouette droit devant vous qui tentait de se subtiliser aux regards ? Pire, ce n'était pas une silhouette qui avait volé le lapin et semblait prêt à courir pour vous semer ?

J'ai cru voir un Romin... euh quelqu'un en forêt ! Mais oui, mais oui, c'est bien le cas ! La silhouette compris bien vite qu'elle avait été repérée et si ses pas étaient plus ou moins certains au début de la traque, voilà que désormais, elle cherchait visiblement à s'enfuir, peu important le bruit de ses pas sur les brindilles sèches. A croire qu'elle fuyait autre chose que les Amazones à ses trousses ! Que pouvait-il y avoir de pire ? La silhouette fut bientôt encerclée par les femmes et, si elle pouvait s'enfuir encore en passant en force dans le trou béant laissé entre l'une des Sentinelles et Edna, elle se refusa à le faire, comme de peur de blesser la jeune fille. Pourtant, son corps, sans être massif, démontrait une certaine endurance et mieux encore, une certaine force. Plutôt grande, cette personne aurait pu facilement se frayer un chemin parmi les troupes mais son intérêt semblait tout autre. Le souffle court, son visage encapuchonné allait de l'une à l'autre, cherchant une faille, n'importe quoi qui lui permettrait de mettre les voiles. Mais rien ne s'offrait à elle. Rien à part le visage impassible des Amazones et surtout, le tien. Nul doutes qu'il lui faudrait bientôt se mettre à découvert. Pourquoi ne cherchait-elle pas à fuir ? Cherchait-elle au contraire Muria pour y intégrer les rangs de Sentinelles ? Peu importait, personne n'allait et venait sans autorisation dans la forêt, il en allait de la survie de cette cité si bien cachée …

[ Je suis désolée, c'est chaotique mais je n'ai pas le temps de faire mieux ce soir et comme je n'ai pas envie de te bloquer éternellement … Je t'ai laissé le soin de décrire la 'chasse' jusqu'au moment où vous l'encerclez. Par contre, si tu peux t'adresser à la personne, tu ne sais pas encore s'il s'agit d'un homme ou d'une femme ^^ ]

Oui en avant... et droit devant, quelqu'un était sur le "sentier". Je me frottai les yeux pour vérifier que mes yeux ne me jouaient pas un tour. Après tout, il faisait quand même sombre dans cette partie de la forêt. Mais je voyais bien. et je n'étais pas la seule car je sentis derrière moi Edna bander son arc. D'un seul geste, je la stoppai scrutant l'individu. Homme ? Femme ? Impossible à dire. Tout ce que je pouvais voir, c'était que l'intrus avait attrapé le pauvre lapin qui avait déjà failli se faire fléché et à fuir à toute jambe.
Je priai alors pour qu'il parvienne à s'échapper s'il s'avérait qu'il s'était perdu dans la forêt car s'il était un homme, il me faudrait alors délivrer un Soumis de plus. Et pourtant j'avais déjà de quoi faire avec ceux qui étaient déjà enfermés à Muria. Mais je ne pouvais prendre le risque s'il s'avérait que cette personne soit un espion venu de Cydonia. Je n'avais donc pas d'autre choix que de lancer la traque immédiatement.
La silhouette se dirigeait vers l'ouest. Je savais qu'il y avait une toute petite clairière là-bas, plus au nord-ouest. Si nous parvenions à l'encercler alors il n'aurait nulle-part où se cacher.

- Line, dirige-toi vers la "Clairière de Méane". On te le ramène pour que tu lui coupes la route.

Après m'avoir fait un signe de tête, l'amazone prit sa forme de loup, coupant à travers les bois pour se rendre à destination. Je continuai alors à donner mes ordres aux autres amazones :

- Ambre, tu vas le ramener un peu plus au nord. Edna, tu le suis et tu ne le perds pas de vu. Je l'empêcherai de partir plein nord. En avant.

- Oui Capitaine !, s'exclamèrent mes deux subordonnées.

De bonnes filles, bien obéissantes. Si Edna était une plaie dans la plupart de nos activité, elle était tout de même doué dans la traque. Piéger le gibier avec elle était vraiment une partie de plaisir et puis cela nous permettait d'économiser de nombreuses flèches, restant ainsi sous nos formes animales. Le plan devrait alors fonctionner à merveille. Il ne faudrait que peu de temps pour que l'intrus ne se retrouve pris dans nos filets.
Mais pour l'instant, le bougre se montrait sacrément véloce. Mais il ne l'était pas assez comparé à Ambre qui, sous sa forme de renard, l'avait déjà forcé à prendre une autre route, montrant ses babines. Elle aurait très bien pu l'attraper en lui arrachant la trachée, mais il me le fallait vivant... enfin je préférais qu'il ou elle reste en vie tant que nous ne connaissions pas son sexe, ni les circonstances qui l'avaient amené dans ce bois. Tuer un innocent n'était vraiment pas un de mes loisirs favoris.
Voyant qu'il partait trop au nord, je me transformai en léopard, courant comme si je voulais le prendre de flanc. Sa réaction fut immédiate et il continua sur la "route" qu'on lui avait tracée, enjambant racines et arbres abattue.

Nous courûmes alors comme cela pendant deux minutes, avant d'atteindre la clairière tant attendu. L'homme se figea en voyant Line sortir son épée tandis que nous l'encerclions. L'individu nous balaya toutes du regard avant de résigner. Je décidai alors de l'interpeller avec ma voix la plus douce :

- Tu t'es mis dans un sacrée pétrin voyageur. Je ne peux pas te laisser partir. J'imagine que tu sais qui nous sommes ? N'est-ce pas ? La personne resta silencieuse. Je continuai donc : Dis-moi, que fais-tu dans cette forêt ? Qui es-tu ? Nous ne te ferons pas de mal si tu coopères, tu sais ? On est pas des monstres.

Quand son capuchon tomba, je ne pus m'empêcher de soupirer. Il s'agissait d'un gamin, un gamin qui serait bientôt privé de son adolescence, les plus belles années de sa vie, car je ne pouvais pas le laisser partir. Pourtant il souriait comme s'il était heureux d'avoir trouvé une geôlière compréhensive, qui tentait de le rassurer. D'ici, je pouvais presque entendre son coeur battre à cause de la terreur qu'il avait pu ressentir, traqué comme une bête sauvage.
Mais lorsqu'il allait dire quelque chose enfin, ce sifflement vrilla à mes tympan et la stupeur peint alors mon visage. Le trait fiché dans l'épaule, le jeune homme était tombé, sa tête heurtant le sol tandis que je me précipitai vers lui pour voir s'il était encore en vie. Par chance, je sentais encore son souffle sur mon visage en me penchant au-dessus de lui.

Le visage dur, je me retournai alors vers mes sentinelles. Edna, la main tremblante, était la seule à tenir un arc débandé. Folle de rage, je marchais d'un pas rapide et arrivée à sa hauteur, mon sang ne fit qu'un tour. Le plat de ma main s'abattit sur le visage de l'elfe qui tomba à la renverse, son visage marqué par la surprise :

- Mais qu'est-ce qu'il te prend !

- Non, à toi qu'est-ce qu'il te prend ? Il était notre prisonnier. Il s'était rendu et toi tu l'abats sous mes yeux et je ne devrais rien dire et te laisser faire comme il te chante en dépit de nos principes, de nos règles et de mes ordres.

- Il s'agissait d'un homme ! Ce sont nos ennemis !

- Ce n'est qu'un gamin ! Que penses-tu qu'il allait pouvoir faire seul contre quatre amazones, espèce d'idiote ?! Line, raccompagne-là jusqu'à Muria, trouve Kiera et explique lui ce qui est passé. Quant à toi ma petite, tu as intérêt à m'attendre sans broncher. Ambre, tu vas m'aider à le transporter, il a besoin de soin.

- Oui Lyvie, tout de suite.

*****

Le retour à Muria c'était fait dans le silence le plus total. Les Phoenix avaient stabilisé l'état du garçon qui avait été placé chez un Soumis en qui j'avais toute confiance pour s'occuper de lui. Mickaël était surement l'un des Soumis les plus calmes que je n'eus jamais rencontré... et surement l'un des plus beau aussi. L'astorg était vraiment bien battit et je ne parlais pas que de ses muscles discrets si vous voyez ce que je veux dire. Enfin bref, là n'est pas le sujet.
Je le savais en sécurité là-bas mais je préférai envoyé une amazone surveiller l'état du jeune homme le temps que je m'occupais d'Edna. Son châtiment avait été bien trop doux à mon goût mais au moins se rendrait-elle utile pour la cité en passant sa nuit à confectionner des flèches pour nos soeurs. Mais comme ma mère disait, une fois que tu t'es débarrassé d'un problème, un autre arrivait bien vite. Et voilà que l'amazone que j'avais envoyé revenait pour me dire que le prisonnier souhaitait me voir.
Je me sentis alors extrêmement mal. Cette idiote d'Edna m'avait fait passé pour une menteuse auprès de lui. Je lui avais promis qu'on ne lui ferait aucun mal mais il fallait que cette gamine vienne mettre son grain de sel. Comment allais-je pouvoir le regarder droit dans les yeux désormais.

Soupirant, je me levai et me rendit jusqu'à la demeure de Mickaël, à la lueur des torches qui m'avaient guidé à travers l'obscurité de la nuit. Quand j'entrai, il attendait ma venu, dos tourné à la porte que je refermai doucement et silencieusement. Je me décidai alors de parler avant qu'il ne le fasse, car j'avais peur de subir ses foudres, ce que je ne méritais pas certes, mais comment l'en convaincre :

- Avant que tu ne dises quoi que ce soit, je voudrai m'excuser pour l'insubordination d'Edna. Elle a agit de sa propre initiative sans me consulter et je peux t'assurer qu'elle s'en mord les doigts en ce moment même. J'y ai veillé personnellement. Je fis une brève pause, attendant une réaction qui ne vint pas, ou pas tout de suite. Je continuai donc : Montre moi ta blessure.

Sans même attendre un refus où une invitation, je me plaçai face à lui, m'agenouillant portant ma main vers son pansement tandis que Mickaël lui faisait signe que tout irait bien, qu'il pouvait avoir confiance en moi. La plaie avait cicatrisé rapidement et correctement, comme on pouvait s'y attendre avec la magie curative de la section des Phoenix.

- Tu es plutôt solide dis-moi. C'est presque comme neuf, lançai-je à son attention, accompagnant le tout d'un sourire un peu timide. Je m'appelle Lyvie... et toi ?

Jafa ? Que faisait ce petit bout d'homme si loin de chez lui ? J'étais prise de pitié pour l'adolescent. Savoir qu'il allait devoir passer la fin de sa jeunesse à Muria me déprimait. Mais en le regardant dans les yeux, je devinai qu'il y avait quelque chose d'autre. Quelque chose me faisait me dire qu'il ne s'était pas retrouvé là par hasard. J'eus peur alors qu'il se soit sacrifié pour quelque chose qu'il allait perdre, certes temporairement, mais de manière certaine.
Elyas ne cessait de porter son regard sur Michael. Je connaissais bien le regard qu'il lui lançait, comme s'il pouvait voir à travers lui. Il le jaugeait. J'avais un mauvais pressentiment et je n'arrivais pas à savoir pourquoi... le fait est qu'il m'avait fait demander et tout indiquait qu'il avait quelque chose en tête :

- Je … je dois vous parler de quelque chose. En privé.

Et voilà, ça commençait. J'allais enfin savoir ce qu'il se passait. Mais il n'avait pas l'air tout à fait à l'aise. Je savais que Michael n'était pas du genre à se mêler des affaires des autres mais j'avais besoin de la confiance d'Elyas pour qu'il me parle et m'avoue la raison de sa présence. Avec un regard suppliant, je priai l'astorg de sortir, ce qu'il fit sans se plaindre. Cela-dit, je ne lui en aurait pas voulu de le faire. Il était chez lui après tout et il savait qu'il n'avait pas à se gêner s'il devait me dire quelque chose.
Je le regardai sortir un peu gênée avant de me tourner vers notre "invité".

- J'imagine que tu as quelque chose d'important à me demander ? Tu sais, Mischael est un Soumi de confiance. Ce qui aurait été dit dans cette pièce y serait rester. Il va falloir t'y habituer parce que tu risques de rester quelques années maintenant que tu t'es fais capturé. Qu'est-ce qu'il y a d'aussi important pour toi pour que tu veuilles te confier à une amazone ?

J'avais essayé d'avoir un ton dur pour lui faire comprendre la gravité de la situation. Et je m'attendais à ce que ce qu'il allait me dire n'arrange rien. Mais je savais que je n'aurais pas attendre longtemps pour être enfin fixée et j'espérai ne pas avoir à me dire que tout ceci n'était qu'un incroyable gâchis.

[hrp = post court mais je ne savais pas trop quoi dire ni faire.]

Tu ne répondis rien, te contentant de tourner la tête dans la direction du Soumis qui semblait visiblement perturber l'adolescent. Il avait quelque chose d'important à te dire sans quoi, tout ce qu'il venait d'entreprendre ne servirait absolument à rien mais en même temps, il ne pouvait pas se permettre de le révéler devant n'importe qui, pas si cette personne n'avait pas sa confiance. Non pas qu'il te faisait particulièrement confiance car après tout, tu étais une Amazone et tu ne t'étais pas privée de le capturer, sans parler du mal qu'on avait pu lui faire, mais tu étais venue, ce qui quelque part prouvait que tu lui portais de l'intérêt. C'est tout ce dont il avait besoin, qu'on s'intéresse suffisamment à lui pour écouter ce qu'il avait à dire. Quoi qu'il en soit, l'homme sortit sans dire un mot, peut être parce qu'il ne voulait pas d'ennuis avec l'Amazone, peut être parce qu'il ne tenait pas particulièrement à prendre part à quelque chose qui ne le concernait pas vraiment, peu importait, Elyas n'en avait cure.
Il attendit que tu répondes à sa question oratoire. Ce n'était pas parce que le Soumis avait décidé de les laisser seul à seule qu'il devait se permettre un seul faux pas. Des vies dépendaient de ses actes et s'il avait pris autant de risques, ce n'était pas pour tout gâcher maintenant ! Fort heureusement, tu ne paraissais pas énervée par sa question implicite à savoir « avez-vous suffisamment confiance en cet homme pour le laisser dans cette pièce pendant que je vous parlerais ? ». Oui, c'était sans doutes un homme bien, en tout cas, du peu qu'il avait vu de lui, Elyas trouvait que ce Michael était gentil et appréciable mais pour autant, il s'était promis de ne faire confiance à personne, de ne compter que sur lui-même.

Rester quelques années … Oui, il s'y était préparé, mais il avait également prévu sa fuite et si il ne parvenait pas à fuir maintenant, certaines personnes l'y aideraient d'autant que de toute façon, il lui semblait que la peine pour se trouver proche de la cité Amazone n'était pas aussi lourde que de commettre un crime alors au pire, il resterait là.

« Combien de temps ? »ne put-il pourtant s'empêcher de demander.

La liberté était un bien précieux, on s'en rendait compte lorsqu'on la perdait mais pour autant, il ne devait pas perdre de vue l'objet de sa visite. Il avait parcouru les forêts alentours de nombreux jours durant, sans parler qu'elle avait essayé de convaincre toutes les femmes qu'ils croisaient et que, l'une avait cédé non sans quelques subterfuges … Voilà comment ils étaient parvenus près de Muria et voilà pourquoi il s'était fait capturer.
Elyas soupira un instant, cherchant ses mots puis, après avoir repris son souffle, il se décida à répondre :

« Je vous l'ai dit, je m'appelle Elyas Iben Mohab et je ... »

Il était jeune, ça crevait les yeux, pourtant, s'il était intimidé, il ne semblait pas prêt à se démonter facilement, comme si ses motivations le poussaient vers l'avant, quitte à mettre sa vie en péril. Il reprit de nouveau sa respiration avant de poursuivre :

« Je ... je suis venu de mon plein gré dans cette cité. »

Il venait de dire quelque chose d'impensable mais pourtant, il te regardait droit dans les yeux, signifiant par là même qu'il ne mentait pas, du moins espérait-il que tu comprendrais son comportement comme ça et que tu ne prendrais pas cette attitude pour un affront. Avant que tu puisses ajouter quoi que ce soit, il poursuivit, de peur sans doutes que tu ne te moques de lui ou encore, que tu le fasses taire :

« Je suis venu quérir votre aide ! Je ... J'ai caché en forêt mes deux sœurs, l'une est enceinte, l'autre n'a que onze ans, mais s'il vous plait, il faut que vous les acceptiez ! Mon père a promis ma sœur en mariage à un homme qu'elle déteste et il a fait assassiner son amant, s'il venait à savoir qu'elle est enceinte de ce dernier, il la tuerait. Alors je l'ai cachée et j'ai décidé de l'amener ici. »

Le ton était à présent suppliant. Voilà, il avait tout dit, ou presque.

« Je veux que vous les preniez ici, toutes les deux, s'il vous plait ! »

A nouveau ce ton suppliant …
N'y avait-il pas quelque chose qui clochait dans ses propos ? Outre le nom de famille noble qu'il portait, qui indiquait que les ennuis attendaient peut-être Muria pour accueillir les deux filles, si l'histoire était vraie, n'avait-il pas omis un détail important pour quelqu'un qui voulait protéger ses sœurs ? Du genre, où elles se trouvaient par exemple ou encore, comment il avait fait pour les cacher … Alors Lyvie, allais-tu aider ce gamin ? Et si oui, sans doutes avais-tu encore beaucoup de questions à lui poser non ?

[ J'essaye de ne pas trop faire avancer la mission d'un coup car à partir du moment où il te dit cela, les choses vont aller vite, du coup, je n'ai pas trop avancé dans ce post ]

Le jeune homme posait un regard étrange sur toi, mêlé d'anxiété et de contrariété. Quelque part, tu étais la clé maîtresse de son plan et si jamais tu refusais de l'aider, il n'avait aucun recours pour aider ses sœurs. Il n'avait pas trente six solutions mais pour autant, il ne pouvait pas se permettre de risquer de perdre sa liberté. Il aimait ses sœurs, plus que tout, mais il n'était pas prêt à vivre enfermé loin de tout pour autant et surtout pas loin d'elles. Teïla était enceinte, Lou n'était qu'une petite fille … sans lui, elles allaient mourir. Six mois … qu'étaient six mois pour sauver la vie de ses jeunes sœurs ? Il était évident que ce n'était pas grand chose mais quelque part dans un coin de sa tête, Elyas savait pour autant qu'il n'était pas prêt à sacrifier tout ce qu'il avait pour Muria. Les hommes n'y étaient pas maltraités, cependant ils n'étaient pas libres pour autant et en jeune adolescent qu'il était, Elyas rêvait de liberté. Le jeune homme ne répondit pas, réfléchissant à toute vitesse sur ce qu'il devait faire ou dire. Peu importait de toute façon, il fallait faire vite et le temps pressait d'autant plus que la nuit devait être tombée et avec elle, le froid et les bestioles qui, si elles ne pourraient pas les voir, pourraient les sentir. Mieux valait passer à table au plus vite … Tu ne tarda pas à lui poser des questions, logique, il s'y attendait, seulement, il ne savait plus quoi répondre. Totalement perdu dans ses pensées, il était incapable de cogiter suffisamment pour répondre tout de suite quelque chose d'intelligible. Une once de courage traversa son esprit et il répondit aussitôt :

« Parce que Muria protège les femmes de la colère des hommes. Aucun homme ne pourrait atteindre mes sœurs ici, pas même mon père. Mon nom ne vous dit sans doutes rien, mais il est suffisamment puissant pour obtenir certaines faveurs. Philéa n'est pas une reine susceptible de se laisser influencer par ce genre d'hommes. Mes sœurs sont ce que j'ai de plus précieux et je ne voulais pas que mon père leur fasse du mal. Muria protège ses sœurs non ? Quant à vos propositions … Silmarie était impensable, cela va de soit, Storghein n'est pas la plus calme des cités et le froid ne sied que peu aux jeunes femmes quant à Cydonia … mon père y a ses habitudes. »

A ne rien cacher, il n'avait pas prévu d'être aussi honnête mais quelque chose le pousser à tout te dire. Étrangement, il sentait qu'il pouvait avoir confiance en toi, suffisamment du moins pour te révéler ce qu'il avait sur le cœur. La main sur sa joue eut tendance à le calmer et si son regard se fit un instant fuyant, après un soupir, il posa sur toi un regard sur de lui.

« Lorsque ma sœur est venue me confier son état avancé de grossesse, elle était mortifiée, elle pensait que notre père la tuerait en l'apprenant, aussi, j'ai décidé de l'aider et pour cela, j'avais besoin de temps. Enfant, notre nourrice nous parlait souvent de Muria, elle voyait dans cette cité une terre sainte pour les femmes alors j'ai décidé de l'y emmener seulement, j'avais besoin de savoir où elle se trouvait. Je savais qu'un récent traité acheminait les reclus de notre cité vers la votre, je savais quand partais le convoi mais je devais cacher ma sœur. C'est alors que j'ai compris que je ne pouvais pas laisser Lou avec mon père. Une fois notre sœur disparue, il ferait de même avec elle, c'est pourquoi, j'ai fait croire à leur départ. Fou de rage, mon père a envoyé ses gens les chercher, mais comment auraient-ils pu les trouver quand elles dormaient dans la maison même, bien à l'abri des regards ? J'ai attendu deux jours avant de proposer mes services à mon père et lorsqu'il a accepté, j'ai emmené les filles en cachette, suivant le convoi de près. Mon père les pensait parties depuis deux jours, j'avais une longueur d'avance et les dons naturels de mes sœurs étaient suffisants pour leur assurer une protection. Une fois en forêt, je savais que Muria ne me serait pas accessible et je savais qu'elles ne voudraient pas y aller sans moi alors je me suis laissé capturer. » il marqua une pause avant de reprendre, « Mes sœurs contre ma liberté, voilà ce que je vous propose. »

Il avait parlé avec autant d'aplomb qu'il le pouvait mais sans doutes cela ne suffirait-il pas aussi ajouta-t-il, plus pour se convaincre lui-même qu'autre chose :

« Inutile de les chercher, Teïla est illusionniste, elle ne se montrera pas sans moi. »

Si tu avais pu pensé que son regard dirais « je vous mets au défi », en réalité, il te suppliait seulement de l'aider. Sauf que là encore, c'était compliqué. Aider un gamin à s'enfuir, quand bien même serait-ce pour réaliser une bonne action … trahison. Et puis, qui t'assurait qu'il ne mentait pas ?

« Je ne cherche pas à me jouer de vous, je veux simplement être sur qu'elles seront entre de bonnes mains et que vous me laisserai partir. »

[ Désolée pour ce message fouilli, j'ai perdu le script de la mission ... du coup j'ai improvisé ! >.< ]

Un frisson me parcourut l'échine. Je sentais bien qu'il allait me demander quelque chose que je ne pouvais accepter... que je n'aurais pas dû accepter, car il m'avait piégée avec son regard d'adolescent suppliant. Encore une fois, j'étais tiraillée entre la raison et mon coeur qui battait encore une foutue fois de plus. C'était comme sur le champs de bataille à Erathia avec ce maudit elfe dont on avait tuée la soeur Chiko et moi. Ca ne sentait vraiment pas bon mais je ne pouvais décroché mon regard du siens, ni même ma main de sa joue qui se faisant de plus en plus douce au fil des seconde.
Pourtant ce n'était qu'un gamin, mais il était beau... ou était-ce cette situation et son courage qui le rendait beau comme ça ? Qu'importe ! J'étais en train de commettre encore la même erreur : celle de tomber pour un homme.

Mais le faire sortir de la cité allait être compliqué et le laisser s'échapper encore plus. C'était ma vie que j'allais risquer pour lui. Serait-ce mon premier défis à Méléane ? Serait-ce ma première action de ce que j'avais prévu de faire avec Kiera ? Lui il ne pouvait pas être mauvais, alors il ne méritait pas de rester six moi enfermé dans Muria. Il méritait d'être libre lui. Mais même sans ça, je ne pouvais lui résister.
C'était décidé, je risquerais ma vie pour lui.

- Très bien, mais tu devras faire ce que je te dis le temps de nous éloigner de Muria. Je... je te fais confiance. Je sais que je peux te faire confiance.

Je n'avais pourtant aucune garantie que tout se passerait pour le mieux, qu'il ne pouvait pas me trahir. Dans quoi étais-je en train de m'embarquer ?

[HRP = c'est court mais bon... je savais pas quoi rajouter de plus =/]

Le visage de l'adolescent sembla s'illuminer. Peu conscient jusque là de la main qui parcourait sa joue avec pourtant beaucoup de douceur, il la prit dans les siennes dans un élan de joie et plongea son regard dans celui de l'Amazone, comme s'il cherchait à sonder son âme avant d'ajouter :

« Ilith soit louée, mes prières ont été entendues ! » s'exclama-t-il dans un premier temps avant de reprendre, ne pouvant s'empêcher de sourire si sincèrement qu'on ne pouvait que le croire, « Merci, merci mille fois ! Je ferais ce que vous voudrais tant que vous me promettez la liberté pour mes sœurs comme pour moi. »

Il faisait confiance à la femme plus qu'à l'Amazone, sans savoir pourquoi, il te faisait confiance tout simplement. Elyas plongea son regard plus intensément dans le sien avant d'ajouter, plus timidement cependant :

« Je suis conscient du sacrifice que je vous demande et des risques, et je loue les dieux d'être tombé sur une âme aussi charitable que la votre ... »

Il se tut, n'osant visiblement pas poursuivre. Il savait que ce qu'il allait dire était dangereux, bien plus certainement que tout ce qu'il avait pu avouer jusque là mais tant pis, il prit le risque et murmura piteusement :

« Je n'ai rien à offrir de mieux en échange de ma bonne foi que mon corps, si tel est votre désir, vous pouvez en disposer. »

Il y avait beaucoup réfléchi durant la route : quoi offrir à l'Amazone qui l'aiderait à faire entrer ses soeurs en échange de sa liberté. Aucune d'entre elles n'avaient d'excuses pour l'aider et malheureusement, tout aussi riche que soit son père, il ne l'était pas lui même. Son corps était donc la seule monnaie d'échange qu'il avait pour sauver les filles ...

[ Tu peux répondre à la proposition indécente (beh quoi, t'as tendu la perche en même temps XD) ou alors continuer en manipulant Elyas jusqu'au moment où vous atteignez la forêt. La sortie de Muria, je te laisse la gérer, si tu as besoin d'aide, n'hésite pas à me MP ]

Le gamin tremblait, il tentait de se contrôler, mais tout son corps tremblait. De peur ou d'appréhension ? Peu importait, il n'était pas aussi fier qu'il voulait bien le laisser croire. Tu semblais hésiter, pourtant, n'était-il pas à croquer ? Almer de surcroit, ce qui n'enlevait rien au charme de la vengeance n'est-ce-pas ? Il s'attendait à ce que la proposition te fasse de l'effet mais il fut néanmoins soulagé quelque part par ta réponse et les battements de son cœur se firent plus réguliers à partir de là. Il se retint de ne pas reculer et ne regretta pas l'ombre d'un instant ce geste. Il se laissa faire sans oser au début répondre de plein cœur mais lorsqu'il sentit tes avances, il se laissa aller. Novice en la matière ? Pas vraiment, à son âge, rares étaient les garçons encore vierge de tout soupçons voyons. A quelle époque vit-on, je vous le demande ! Hum, pardon. Quoi qu'il en soit, il hésita une seconde avant de te rendre la pareille mais sans qu'il ne comprenne pourquoi, tu avais rompu le contact, en brisant par là même le charme. Les joues rougies, il attendit que tu parles, que tu fasses quelque chose.

Il attendit. Pas longtemps car tu avais repris la parole.
Il écouta chaque mot qui sortirent de ta bouche avec une attention toute particulière. Lorsque tu eu finis, il se contenta de t'assurer qu'il ferait tout pour mettre ses sœurs à l'abri, non sans ajouter qu'il t'obéirait au doigt et à l'œil et quelque chose dans son regard prouvait sa bonne foi. Le gamin enfila sa cape et dissimula son visage du mieux qu'il put. Sa silhouette féline lui donnait des airs de femme, ce qui était bien pratique pour l'occasion ! Il émit un léger cri de surprise en te voyant te transformer en chatte mais se tut par la suite. Il se cacha comme tu le lui avais demandé. Le signe convenu arriva enfin et l'adolescent se précipita à ta rencontre, le cœur battant. Dans ses yeux pouvait se lire tant la terreur que l'espoir.

Le gamin te croyait, et pour te prouver qu'il ne te trahirait pas, il déposa un baiser sur ta joue avant de disparaître. Le cœur battant, le souffle court, il eut du mal à trouver la clairière mais finit par tomber dessus. Fort heureusement, ses sœurs n'étaient pas loin, comme quoi, l'Esprit était un don merveilleux.
Il fut surpris de voir un guépard arriver mais peu importait, lorsqu'il se rendit compte que c'était toi, il soupira, rassuré. Sans bruit, sans même ouvrir la bouche pour te remercier, il entreprit de te guider vers ses sœurs.

** Teïla ** appela-t-il par la pensée l'ainée des deux frangines.

L'illusion tomba alors et deux visages familiers se firent entrevoir. Lou se précipita dans les bras de son frère tandis que ce dernier, après lui avoir caressé les cheveux, aida la plus grande à se relever. Son ventre était arrondi par la grossesse, son teint affreusement pâle. Elle aurait bientôt besoin de tous les soins possibles mais pour l'heure, Elyas devait encore négocier sa sortie.

« Ely, j'ai eut tellement peur » murmura la plus petite.

« Elyas, qui est-ce ? » demanda la plus grande dans un souffle.

« Lyvie, Capitaine Amazone, elle m'a aidé à vous tro... »

« Tu as mené une Amazone ici ? Mais elle va te capturer ! » réagit aussitôt Teïla, « Tu dois t'enfuir ! »

Visiblement gêné, Elyas montra cette fois une facette de sa personnalité que tu ne connaissais pas. Menteur, il n'avait rien dit à ses sœurs pour les protéger et les convaincre de les accompagner. Lou se plaça devant lui, fit un pas et te dit d'un ton ferme :

« T'as pas le droit de toucher à Ely, il est zentil ! »
« Lou ... » commença-t-il avant de soudain s'arrêter, comme s'il venait de percuter quelque chose.

Le trait traversa la scène pour se ficher au dernier moment dans l'épaule de la pauvre Lou qui tomba lourdement sur le sol. Le sang imbiba l'herbe tandis que la petite se mettait à pleurer sous le coup de la douleur. Des fourrés sortit Edna, l'arc à la main, les yeux terrorisés par ce qu'elle venait de faire. En visant Elyas, elle avait touché la petite fille. Le jeune homme quant à lui, fou de rage, se jeta aussitôt sur elle. D'une claque, il la fit tomber à terre, l'arc se brisant sous le choc. A cheval sur elle, il commença alors à la frapper tandis que Teïla s'agenouillait auprès de la petite qui gémissait. Alors voilà, il te restait deux solutions, tuer Elyas maintenant devant les yeux des innocentes ou trahir Muria en le laissant faire. Une chose était sure, il valait mieux que tu interviennes avant qu'il ne tue Edna car à présent, ses mains s'étaient refermées sur sa gorge sans que la jeune fille ne soit capable de se défendre plus que ça. Alors petite Lyvie, où allait ton cœur ? Et si justement, tu jouais sur le coeur pour régler ce problème ?

[ Désolée pour la rédaction chaotique, j'avais une trop bonne idée en tête mais j'ai pas su te l'exprimer ... ]

Il m’avait attendu, comme il me l’avait promis. En reprenant ma forme humaine, je lui adressai mon sourire naïf, celui d’une femme amoureuse. Il n’y répondit que par un soupir de soulagement et me prenant par la main, il m’entraina avec lui.
Bien vite, le voile de l’illusion tomba, laissant apparaitre deux silhouettes. La première appartenait à une enfant d’environ huit printemps. Je lui adressai alors un sourire radieux, sous le charme d’une si jolie bouille. Oui elle était vraiment mignonne cette petite et quand elle se jeta dans les bras de son frère, je me dis alors que j’avais bien fait de lui faire confiance. Plus que ça, je savais qu’il était un homme bon et admirable. Comment pourrais-je le laisser s’enfuir après ça ? Il pourrait vivre en paix à Muria, avec ses deux sœurs… et moi. Oui j’avais envie qu’il reste parmi nous. Il y serait heureux et j’avais vraiment peur maintenant que son père ne découvre le pot-aux-roses et ne le tue. Je ne voulais pas que cela arrive. La deuxième, il l’aida à se relever et je pu alors voir son ventre bien rond. C’était apparemment pour bientôt et il lui faudrait vite l’emmener auprès de ses nouvelles sœurs, qu’elle y trouve les soins qu’elle devait recevoir.

Mais lorsqu’il me présenta, la peur les saisit toutes les deux. Je voulais leur dire que je ne ferai aucun mal à leur frère - au contraire, moi qui lui voulait que du bien – mais elles ne m’en laissèrent pas le temps, la petite s’interposant pour le protéger.
Je faillis rire si seulement cette flèche n’était pas venue se figer dans l’épaule de la gamine. Nous avions été repérés… mais par qui ?
J’eus vite ma réponse, voyant Edna sortir des fourrés, le regard livide. *Espèce de sale petite garce !!!* J’explosai d’une colère intérieure que je ne pouvais calmer. Apparemment Elyas était en accord avec mes sentiments… seulement, il l’extériorisa cette colère, se ruant sur Edna, la frappant, l’étranglant.
J’étais paralysée par la panique qui me prenait soudainement. Je ne savais plus quoi faire, entre les pleurs de Lou et les plaintes étouffés de ma camarade. J’étais en plein cauchemar. Je ne pouvais le tuer lui, mais il était en train de tuer une de nos sœur, elle qui avait blessé une femme à cause de son orgueil mal placé. Que devais-je faire bon sang ?
Et si je la sauvais, qu’allait-il se passer ? Je serais dénoncée et exécutée… Mais Elyas allait devenir un meurtrier si je le laissais faire. Je ne pouvais pas le laisser faire, porter ce meurtre, et laisser ses sœurs se souvenir de la violence de cette scène.
Alors je sus ce qu’il fallait que je fasse. J’accourus auprès du jeune homme, l’empêchant de continuer et tandis qu’il tentait de se débattre en hurlant, je lui criai :

- Non, tu n’es pas un meurtrier. Arrête… je t’en supplie… pense à tes sœurs, pense à la vie qui t’attends. Je t’en prie… je ne veux pas que tu deviennes un meurtrier à cause de cette garce.

Je le forçai à me regarder, posant ma main sur sa joue. Je pleurais. Mon cœur n’avait jamais frappé aussi fort ma poitrine qu’à cet instant. Je le serai contre moi continuant de caresser son visage. Puis je l’embrassai alors avant de faire ce que je n’osais imaginer. Résolue, je me plaçai au-dessus d’Edna avant de lui murmurer de la voix la plus dure :

- Toi ! Vois-ce que tu as fait ! Tu as failli tuer cette fillette pour une chose que tu ne comprends même pas. Tu n’es qu’une merdeuse insubordonnée et un danger pour les autres… et en ce moment même, surtout pour moi.

Mes mains se placèrent autour de son cou et mes pouces commencèrent à appuyer sur sa trachée. Elle me regardait avec un air suppliant mais je détournai le regard, continuant à l’étrangler. Elle se débattit sous moins, cherchant à échapper à la fin funeste qui l’attendant tandis que je fondais en sanglots. Mais je ne m’arrêtais que lorsque la vie l’abandonna.
Je me redressai alors, regardant Elyas dans les yeux avant de lui demander :

- Frappe-moi ! Il faut que j’aie des marques pour feindre la lutte entre moi et Edna. Je dirai que je l’ai suivi alors qu’elle t’avait emmené ici pour te tuer mais que ta petite sœur s’était interposée. Alors frappe-moi ! Et si tu le veux, reste à Muria, avec nous. Tu n’en seras pas inquiété, je te le promets. Tu pourras voir tes sœurs… à moins que quelque chose d’autre ne te retiennes… auquel cas, je dirai que tu t’es enfui alors que je luttais contre Edna.

La scène s'était déroulée avec tant de rapidité, qu'il était difficile sans doutes de reprendre ses esprits pour agir sereinement. Le teint livide de la petite Edna, la colère d'Elyas, et sa réaction. Exagérée, exacerbée par l'image de la petite inconsciente au sol qui n'est autre que sa sœur. Elyas était en train de tuer Edna. Le souffle de cette dernière se faisait plus lent, plus saccadé, comme si elle ne parvenait pas à reprendre sa respiration. Elle tentait vainement de repousser son agresseur mais son opposition se faisait de plus en plus molle, de plus en plus vaine. Au final, ses mains commençaient à lâcher prise bien que des traces de griffures et des bleus tant elle avait serré les poignets d'Elyas soient apparues.
En arrière plan, la sœur enceinte s'occupait de la plus petite, tentant désespérément d'appliquer les premiers soins à la petite demoiselle inconsciente mais elle était bien trop stressée pour se concentrer et lui prodiguer les soins nécessaires.

« Elyas ! » avait-elle hurlé lorsque, en relevant le nez, elle avait vu son jeune frère manquer de tuer la petite demoiselle qui avait pourtant agressé Lou.

Le jeune homme n'écoutait rien ni personne et lorsque tu lui pris le bras pour l'arracher à sa victime, ton regard pu croiser le sien. Violent. Sanguin. Colérique. Son esprit était totalement ailleurs, il n'avait qu'une envie, c'était de continuer à punir cette salope qui avait touché sa petite sœur.
Il n'écoutait rien, il voulait punir. Punir. Punir.
Le contact avec ta main le força à te regarder et quelque part, ta voix parvint enfin à atteindre le brouillard qui s'était formé dans son esprit. Ton baiser acheva de le convaincre et ses forces l'abandonnèrent. Il resta là, incapable de bouger, son regard plongé dans le tien tandis que des larmes roulaient sur ses joues. De colère ? Il ne t'entendit pas parler à Edna, il était comme dans un monde secondaire. Il suivit l'agonie de la pauvre gamine sans rien faire, sans rien dire, les larmes roulant toujours sur ses joues. Il ne reprit conscience que lorsque tu lui demanda violemment de te frapper.

Il tenta de faire le point sur ce que tu lui disais mais il était clairement incapable de faire quoi que ce soit. Le regard terrorisé, il te lança comme un appel à l'aida et recula même d'un pas, incapable de détacher à présent son regard de la pauvre Edna étendue sans vie. Pourtant, tu reçus un coup violent. Une claque brisa le silence tandis que Teïla se dressait devant toi, te fusillant du regard.

« Vous ! » commença-t-elle avant de te remettre une claque, manquant de perdre l'équilibre avec son ventre arrondi, « Comment osez-vous embrasser mon frère ? Comment osez-vous tuer cette gamine ? Et vous dites vouloir nous protéger ? »

Elle perdait visiblement ses mots et leva à nouveau la main vers toi. Il était temps de trouver une bonne excuse pour tes sœurs et, pour finir, il était temps de régler cette histoire avec les sœurs.

« Teïla arrête ! J'accepte de vous suivre, j'accepte, et je me dénoncerais, j'accepte ! » tenta Elyas avant que sa soeur ne lui jette un regard noir et lui donne une gifle tout aussi retentissante, les larmes aux yeux.
Oui, visiblement, le garçon était prêt à tout pour les protéger, pour TE protéger.

Le gamin n'avait pas peur de toi, bien loin de là, car il se rendait compte de ce que tu venais de faire pour lui, non, il avait peur de ce qu'il adviendrait de lui comme de ses soeurs une fois rentrés à Muria. Il avait songé dans le meilleur des mondes rentrer chez lui après que Teïla et Lou soient entre de bonnes mains mais sans doutes son père l'aurait-il tué alors au final, mourir ici ou là-bas ne changeait plus rien ...
Sauver sa soeur ... ah oui, mais ça, il savait que tu allais le faire, pour ça, il n'avait même pas eut peur. Là tout de suite maintenant, il cherchait à te protéger tout autant qu'il avait pu protéger Teïla et Lou. Alors que tu prenais le corps de la plus petite avec délicatesse, la plus grande s'avança, furieuse, pour t'en empêcher mais Elyas parvint à la rattraper de justesse par le bras avant de lui dire :

« Elle vient de mettre sa vie dans la balance pour nous, alors arrête »

Bien qu'il ne soit pas l'ainé, son ton était suffisamment sérieux et dur pour calmer la plus grande. Elle te regarda d'un air mauvais, soupira, puis se rallia à son frère car après tout, il avait tout sacrifié pour elles. Non sans t'assurer qu'elle te tuerait si tu faisais du mal à Lou, elle se contenta de suivre Elyas, lui tenant furieusement la main comme pour se rassurer ou peut-être pour t'assurer que tu ne l'aurais pas.

La question qui allait se poser maintenant était de savoir ce que tu allais dire devant Philéa pour ta défense comme pour la sienne. Une Sentinelle en devenir morte pour un simple Soumis, voilà qui ne ferait pas pencher la balance en sa faveur ... Ce ne fut pas Elyas mais Teïla qui rompit le silence après quelques minutes de marche :

« Comment comptez-vous sauver mon frère ? Car il n'est pas question que tu te dénonces, comme il n'est pas question que tu deviennes un Soumis. Alors, qu'est-ce-que vous allez faire pour le sauver maintenant ? »

Le ton était étrangement plus proche de l'angoisse que du reproche. Il ne te restait plus qu'à mettre les pions en jeu et à leur expliquer ce qu'ils devaient dire ou faire car sans cela, il y avait de fortes chances pour qu'Elyas et toi soyez perdus.

[ Je te laisse le soin de leur apprendre ce qu'ils doivent dire, tout comme je te laisse le soin de décrire comment vous rentrez dans la cité. Je te laisse ensuite le soin de vous présenter tous les 3 (pas Lou) devant la reine et de lui présenter la situation. Tu peux manipuler Teïla et Elyas sauf à les faire parler devant Philéa ^^
Ps : l'entrevu est sans témoin devant Philéa ]

Elle avait toujours ce regard de haine. Pourquoi avais-je sauvé cette petite fille à papa, bien trop ingrate et trop orgueilleuse. Et dire qu'Edna était morte en partie à cause de cette... je ne trouvais pas de mot pour la décrire. Même si elle était la soeur d'Elyas, elle ne m'aimait pas, et c'était réciproque. Mais je devais la sauver, j'avais donné ma parole à Elyas et prêté serrement devant ma reine de venir en aide aux femmes égarées qui chercheraient à nous rejoindre.
Et regardez-là la jalouse, en train de broyer la main de son frère ! Qu'importe, au moins elle allait me servir dans mon plan sans vraiment avoir le choix. Son amour pour son frère me préservera de la mort ou de l'exile pour cette trahison que je regrettai en quelque sorte...

Cette marche silencieuse était pesante. J'essayai de rester concentrer sur ma tache, sur le coup de bluff qu'il fallait que j'accomplisse mais je ne pouvais m'empêcher de revoir les yeux exorbité de ma petite Edna me fixer d'un regard accusateur tandis que je la tuais. Je serrai les dents et secouai la tête pour chasser ses terribles images et quelque chose allait m'y aider :

- Comment comptez-vous sauver mon frère ? Car il n'est pas question que tu te dénonces, comme il n'est pas question que tu deviennes un Soumis. Alors, qu'est-ce-que vous allez faire pour le sauver maintenant ?

- Je compte faire passer Edna pour une traitresse. De toute façon, plus personne ne peut témoigner de la véritable version, sauf vous trois, ce qui n'est pas vraiment dans votre intérêt, car Elyas et moi pourrions être exécutés tous deux. Elyas, tu diras qu'Edna est venue te chercher pour une raison que tu ignorais. Tu lui a alors raconté que tes soeurs étaient dans les forêt et que tu devais la mener à elles. Elle a accepté de te suivre mais une fois bien loin des remparts, elle a commencé à te tenir en joue, en disant que tu ne méritais pas de vivre, que tu ne l'amadouerai pas avec ton histoire de soeurs imaginaires et que tu allais mourir comme un chien. Seulement, Lou s'est jeté devant toi, prenant la flèche à ta place pour te protéger, les menaces d'Edna ayant attiré l'attention de tes deux soeurs. Teïlla, j'imagine ce que vous devez dire. Que vous avez entendu Edna, et que vous pensiez que votre frère était de retour pour venir vous chercher.

Je fis une pause, laissant le temps à mes compagnons de galère d'assimiler tout ça, cherchant du regard leur approbation. Je continuai alors :

- Seulement, je suis tombée sur vous par hasard lors d'une de mes habituelles balades nocturne. L'une de mes sentinelles confirmera vu qu'elle était de garde et qu'elle m'a ouvert les portes. Voyant toute la scène, j'ai tenté d'intervenir mais Edna s'est débattu et à essayé de me tuer, de peur d'être dénoncée. Tuer un homme sans défense et coopératif n'est pas vraiment bien vu, même chez nous, Amazones. Et en essayant de sauver ma vie, je l'ai tuée, n'ayant plus d'autre choix. Je ne veux aucun mot concernant le fait qu'Elyas se soit rué sur elle. Après... j'essayerai de négocier sa liberté. Après tout, il nous a permis de sauver deux femmes. Philéa saura en tenir compte, j'en suis sûre. Après, s'il désir rester, il le pourra. Les Soumis ne sont pas des esclaves. Ils ne sont pas les égaux des femmes à Muria, mais le traitement qu'ils reçoivent est tout à fait humain et digne. Ils pourras vous voir tant qu'il le souhaite. Seuls le couvre-feu et les travaux de participation à la vie de la cité sont un peu contraignants.
Mais je pense que c'est à lui de faire son choix.

En prononçant cette dernière phrase, je lançai un regard au jeune homme, le suppliant silencieusement de rester parmi nous. Pour une fois, j'étais un peu égoïste, comment pouvait-on m'en priver ? Il me faisait craquer et j'avais vraiment l'espoir pouvoir continuer à apprendre à la connaître, à continuer ce qu'il s'était passé cette nuit, mais je savais au fond de moi que sa place n'était pas auprès de moi, et que s'il devait rester, ce ne serait surement pas pour moi.


La petite Lou avait été prise en charge par les Phoenix qui avaient soigné son frère quelques heures plus tôt. Quant à nous, nous avions pris le chemin du Palais pour faire face à Philéa. Tout en marchant, je me grattai nerveusement le bras, gardant à l'oeil nos deux invités, de peur qu'ils ne disparaissent soudainement sous une volonté Divine qui voudrait châtier les mensonges que je m'apprêtais à raconter à ma reine.

- Et surtout, n'oubliez pas de vous incliner devant elle. Ce sera déjà bien assez difficile comme ça de faire ce rapport.

Et une fois arrivée devant Philéa, nous le fîmes presque simultanément avant que je ne commence avec une voix légèrement tremblante. Heureusement pour moi, on pourrait croire qu'il s'agirait de l'émotion d'avoir perdu l'une de mes Lionnes :

- Ma Reine, j'ai une bien mauvaise nouvelle à te faire part.

Je racontai alors ce que j'avais pu "voir" : Edna pointant son arc vers Elyas, les mots qu'elle lui avait dit, prélude d'une mort qu'elle allait lui donner, puis la petite fille qui sortit de sa cachette, prenant le trait à la place de l'adolescent, sans évoquer la fausse raison de sa présence avec Edna dans les bois, puis je lui racontai la lutte qui n'avait pas vraiment eu lieu entre elle et moi... et enfin :

- Philéa... je l'ai tuée. Je n'avais pas le choix.

Même si on pouvait croire que les sanglots que j'étouffais n'étaient là que pour rendre la chose plus dramatique, ce n'était pas le cas. J'avais réellement les larmes aux yeux, tandis que ma gorge se serrait et qu'un désespoir intense envahissait ma poitrine avant que je me laisse aller à des pleurs. Finalement, enlever cette vie-ci me sera bien plus pénible que je ne l'aurais pensé sur le moment.
Je relevai la tête vers Philéa, cherchant son regard en espérant y trouver un certain réconfort. Qu'allait-elle penser de moi maintenant ?

[Désolé, c'est vraiment minable comme dernier post =/]

La jeune femme était en colère, plus que de t'en vouloir, elle en voulait à son jeune frère de s'être sacrifié pour la sauver. Sans doutes aurait-elle préféré que son père ne la tue plutôt que de voir son jeune frère devenir le pire de tout, un Soumis. Aussi ferait-elle tout pour le sauver du destin funeste qu'il s'était choisi ! Elle écouta donc avec attention ce que tu avais à dire.
Le silence retomba lourdement sur le groupe jusqu'à ce que Teïla le rompe d'une voix plus tranquille mais tendue malgré tout :

« Je suis d'accord »

Elle sembla hésiter à poursuivre, se ravisa puis se dit que finalement, elle n'avait plus rien à perdre et surtout pas à garder le silence :

« Mène nous à ta reine, je défendrais mon frère et j'approuverais ta version. Si ta vie peut être sauvée en plus de celle de mon frère, alors soit. Tu nous as sauvée, je ferais tout pour te rendre la pareille. »

Sur ce, la jeune femme se tut, mais il ne fallait pas être sorti du Temple pour comprendre qu'elle conversait avec son cadet par l'Esprit. Les grimaces qu'il faisait de temps à autre sur le chemin du retour indiquait que quelque chose se passait mais de toute évidence, la jeune femme n'avait pas l'intention de t'en faire part. En tout cas semblait-elle sincère lorsqu'elle prétendait vouloir sauver ta vie en même temps que celle de son jeune frère.

[ … ]

Lou avait été confiée aux Amazones qui tenteraient le tout pour le tout de sorte qu'elle n'aurait normalement aucune séquelle, pas même une cicatrice qui lui permettrait de se vanter plus tard de son aventure. Rien, tel avait été l'ordre intimé par Teïla même si elle n'avait pas de pouvoir en la matière. Il fallait admettre qu'elle avait un certain charisme et qu'elle savait s'imposer quand les choses étaient nécessaires. De toute façon, les Phoenix avaient l'habitude de ce genre de demandes et faisaient en sorte en général de faire de leur mieux pour que l'accident, l'attaque peu importe la raison mais pour que le corps ne garde aucune trace. Lou ne ferait pas exception.

Teïla et Elyas s'inclinèrent poliment face à la reine, la sœur tenant fermement la main de son cadet dans la sienne. Le jeune homme, ne sachant quel comportement adopter, se laissa faire et baissa les yeux pour ne pas importuner la souveraine.
La reine écouta sans un mot, jaugeant chacun des personnages dans la pièce tour à tour jusqu'à ce que son regard tombe sur toi.

Elle garda le silence quelques minutes avant d'ajouter d'un ton ferme :

« Elyas, donne moi ta version des faits. »

La proie facile, toujours. Teïla faisait trop sure d'elle tandis que le jeune homme avait l'air beaucoup trop faible … Il releva les yeux, apeuré mais la main de sa sœur lui permit de reprendre contenance. Il hésita entre chaque phrase sous le coup de l'émotion mais parvint à répéter la même version que la tienne.

« Vous semblez vouloir ajouter quelque chose, je vous en prie » intima la reine à Teïla.

La jeune femme détourna le regard, mal à l'aise. La reine insista, visiblement froissée par ce comportement, ce qui obligea la jeune femme à répondre :

« J'ai pensé que mon frère était de retour lorsque cette sale petite peste est arrivée. Elle tenait en joug mon frère et voulait le tuer. Lou a tenté de l'en empêcher et voyez ce qu'elle lui a fait … si Lyvie n'était pas arrivée pour nous sauver Lou et moi, votre Amazone aurait tué mon frère. »

« Mon Amazone est morte par votre faute, vous voudriez que je m’apitoies sur le sort de votre frère parce qu'il a tenté d'enfreindre les lois de ma cité ? »

Bah oui forcément, elle marquait un point la dame. Parce que techniquement, Elyas avait enfreint les lois de la cité et cela, rien ne pourrait rien y faire.

« Edna a trahi les lois en vous laissant quitter la cité, tout comme elle a trahi nos lois en tentant de vous tuer. Justice a été faite selon nos lois. Teïla, puissent votre jeune sœur et vous obtenir la paix que vous convoitiez en venant ici par vos nouvelles sœurs. Que leur sacrifice forge votre serment d'allégeance. »

La reine leur fit signe de sortir mais Teïla se permit de répondre malgré tout :

« Majesté, sachez que ma loyauté dépendra du sort de mon jeune frère. Sans lui, jamais ma sœur et moi n'aurions pu arriver en vie ici. Mon père nous aurait tuées avant. C'est son courage et son ingéniosité qui nous ont laissé la vie sauve et nous ont mené parmi vous. »

« Et qui a tué ma Sentinelle. »

« Il aurait pu s'enfuir dans cette forêt, tout comme il aurait pu tuer votre Sentinelle lui-même et pourtant, il est là, devant vous. Il a bravé les périls pour nous mener ici saines et sauves Lou et moi car dans notre cité .. »

Et la jeune femme raconta leur histoire à la reine avec force, convaincue par chaque mot qu'elle prononçait. A la fin, elle conclut simplement :

« Pensez-vous que la vie de votre Sentinelle vaille plus que celle de mon frère, cet homme qui nous a mené ici alors qu'il avait tout à y perdre ? »

La reine sembla songeuse un instant puis répondit, s'adressant à toi et non à la jeune femme :

« Lyvie, puisque tu as permis à cet homme de pénétrer dans notre cité au prix de la vie de l'une de tes sœurs, ta nouvelle mission pour honorer ta cité sera désormais de le maintenir en vie, d'assumer ses besoins et de faire taire ses envies. Il sera désormais ton ombre sans quoi, il mourra. »

[ Mission terminée, félicitations !
Elyas est à toi, tu peux en faire ce que tu veux, en revanche, il n'a pas le droit de se déplacer hors de chez toi sans toi sauf à voir ses sœurs. Il peut t'accompagner en dehors de la cité mais à condition de revenir obligatoirement etc.

Elyas, 17 ans, Almer
Compétences d'Elyas : Esprit, Spécialisation à la dague, connaissance des langues, marchandage

Ps : j'ai galéré XD ]