Raah Gabrielle en avait de ses stupides fourmis qui avaient envahies sa cuisine. Des fourmis par-ci, des fourmis par là. C’était insupportable ! Puis elles la rendaient complètement folle, à tel point que Gaby pensait fourmis, rêvait fourmis et c’était limite si elle ne m’engeait pas fourmis ! Sa mère avait, au début, eu pitié des fourmis et l’elfe ,qu’elle était, voulait les laissées vivre. Mais au bout d’un certain temps, sous le carnage que les fourmis avaient fais dans le buffet et puis sous les crises de nerfs de Gaby, elle avait décidé d’utiliser les grands moyens. Elle était parti chercher un plante qui dès qu’une fourmi s’en approchait, elle mourrait ! Moins de fourmis il y avait, mieux se porterait Gabrielle.

Ne supportant plus les fourmis, la zélote se résolut à aller faire un tour en forêt. Le bruit du vent dans les feuilles des arbres vint caresser ses oreilles, l’odeur de la nature après une journée de pluie titilla ses narines. Aaah, la douceur et la tranquillité du lieu avaient même réussi à lui faire oublier ses amies les fourmis. Plus de fourmis, plus de problèmes..

Arrivée dans une clairière, sous un coin à l’ombre, bien loin des rayons du soleil, Gabrielle eu soudainement très envie de s’allonger dans l’herbe, ce qu’elle fit très rapidement. Bercé par le bruit de la végétation, elle aurait pu s’endormir si un chatouillement sur le nez de l’en avait pas empêchée. Elle se gratta paresseusement avant de comprendre que le chatouillis se manifestait sur son bras, et qu'en fait il se déplaçait ! En regardant de plus près, Gaby vit une petite bète noire.. qui se revela être une fourmi ! Raah encore et toujours des fourmis ! La jeune elfe se leva d’un bond et se secoua. Elle tituba légèrement et finit par poser les pieds sur une motte de terre. Une motte de terre qui d’ailleurs avait une drôle de forme. Pourquoi ? Tout simplement parce que ce n’était pas une motte de terre classique mais bel et bien une fourmilière ! Un nid entier remplit de fourmis ! Pensant se débarrasser des fourmis de chez elle, elle s’était retrouvée avec les fourmis de la nature. Les fourmis pullulaient littéralement à cydonia ou quoi ?! Dans un cri de rage, Gaby put enfin exprimer sa haine envers les insectes noirs.

-Foutues fourmis !

[HS : 20 fois "fourmis" hum hum peu mieux faire ? ]

Voilà bien longtemps qu’Ashrand ne s’était plus rendu jusqu’à la forêt non loin de Cydonia, sa ville natale. Des années, à vrai dire. Il allait souvent y jouer ou si balader lorsqu’il était plus jeune. Que ce soit avec ses parents ou ses amis, il avait toujours réussi à s’amuser dans ces bois. A quand remontait la dernière fois qu’il y était venu ? Oh, au moins huit ans, se dit-il, il était bien temps qu’il y revienne au moins une fois.
Le gladiateur avait laissé sa jument aux bons soins des palefreniers du Joyau pour s’y rendre à pied, un peu d’exercice ne lui ferait pas de mal, même s’il était loin d’être en mauvaise condition physique. Enfin, la marche n’allait pas le tuer et il voulait prendre un peu l’air tout autant que se dégourdir les jambes. Il avait même laissé ses armes chez Claire afin de ne pas s’encombrer. De toute façon, la forêt n’était pas vraiment dangereuse.

Les premiers arbres ne tardèrent pas à éveiller en lui d’anciens souvenirs ainsi qu’une grande nostalgie ; il ne pouvait même pas calculer le temps qu’il avait auparavant passé à gambader ici mais cela ne se chiffrait plus en heures ! Il se revoyait en train de courir ça et là, s’adonnant à un quelconque jeu d’enfant car à l’époque, il en était bien un. Certains diront qu’Ashrand n’avait jamais passé le stade de l’adolescence et était toujours un grand enfant mais l’heure n’était pas à s’attarder sur ce sujet. Après tout, il se fichait bien de ce qu’on pouvait penser de lui, il trouvait au contraire la vie des personnes trop sérieuses très ennuyante sinon totalement assommante. On n’a qu’une vie, autant en profiter ! Il était certes vrai que le jeune homme prenait un malin plaisir à taquiner gentiment les gens et à ne jamais se prendre au sérieux ou presque, mais de là à dire qu’il restait un gosse…
L’Ancien Soumis passa donc quelques heures à barouder dans les bois cydiens, tantôt prenant un bain de soleil dans une clairière herbeuse en cette agréable journée, tantôt se faisant surprendre par un lièvre qui détalait à son approche, tantôt en marchant, tout simplement. Sans qu’il ne puisse expliquer pourquoi, ses pensées dérivantes lui firent se souvenir d’une bien étrange chanson et, bien que puérile, Ashrand se mit à la fredonner tout bas. Personne ne l’entendrait, il pouvait bien se permettre ça.

« J’aime les fourmis,
Beaucoup, beaucoup,
Beaucoup, beaucoup, beaucoup.

Les fourmis,
Je les aime beaucoup,
Et si j’en avais une apprivoisée,
Je serais très content »

Il l’accordait volontiers, la recherche des paroles et l’utilité même de la chanson étaient très discutables mais bon, qui n’avait fait quelque chose totalement dénué de sens juste parce qu’il s’en souvenait vaguement. Lui se rappelait une chanson sur les fourmis et pour le peu qu’il s’en souvenait, il essayait de reconstituer les paroles. Pourquoi la chanson parlait-elle de fourmis ? Mystère, Ashrand trouvait que remplacer le mot « fourmis » par « licornes » aurait donné un meilleur effet mais puisqu’elle avait été écrite – probablement par quelqu’un de dérangé – en parlant de fourmis, il fredonnait à propos de celles-ci et non de licornes.
Telle une suite illogique, le simple fait de soulever l’existence des fourmis fit remonter divers autres souvenirs dans sa tête, notamment les mauvais rêves qu’il faisait à propos des fourmis alors qu’il était encore un petiot. Dans ces cauchemars, il se faisait attaqué par d’énormes fourmis de plus de dix pieds de haut. Il en avait tellement rêvé qu’il se remémorait la scène parfaitement. Il voyait encore la gigantesque fourmi noire qui avançait en faisant cliqueter ses mandibules et à cette échelle, celles-ci étaient mortelles ! Bizarrement, même si la fourmi avançait, Ashrand ne pouvait pas courir, ses jambes étaient lourdes et à chaque seconde, l’insecte géant se rapprochait de lui. C’était déjà insoutenable comme cela… et pourtant ça ne s’arrêtait pas là : Il trébuchait et ne pouvait plus se relever jusqu’à ce que la fourmi l’atteigne et là … là … la fourmi démesurée refermait ses pinces meurtrières sur lui. A chaque fois, il se réveillait à cet instant, ce cauchemar à propos de la fourmi fut durant un temps assez récurrent sans que ni l’enfant ni ses parents ne puissent jamais y trouver d’explications. Aussi loin que remontait sa mémoire, il n’avait pas connu de traumatismes particuliers avec les fourmis, ces dernières n’étaient que des insectes tout ce qu’il y a de plus commun mais il rêvait de fourmis pourtant, il devait bien y avoir une raison. Enfin, on ne voyait pas des fourmis la nuit sans raison ! Ces cauchemars disparurent quelques semaines plus tard et jamais plus le brun n’eût à se soucier de fourmis.

Les pensées du gladiateur se détournèrent rapidement des petits insectes qui grouillaient au sol pour dériver un peu partout, sur des sujets tous aussi inintéressants les uns que les autres. Il étendit, comme régulièrement depuis le début depuis sa ballade, son Esprit aux environs, juste histoire de voir s’il y aurait d’autres promeneurs dans la forêt, il était par ailleurs assez étonné de ne pas en avoir croisé depuis tout à l’heure. Sauf que cette fois-ci, il détecta une présence un peu plus loin dans le bois, une quinzaine de mètres tout plus, et il ne tarda pas à décider d’aller jeter un œil dans cette direction. Voilà un bon moment qu’il voyageait en solitaire avec ses réflexions sur les fourmis, un peu de compagnie ne serait pas pour lui déplaire.
Ashrand écarta une branche et pénétra dans une petite clairière où une demoiselle venait de pester bruyamment contre … des fourmis !

« Un problème avec les fourmis ? » demanda-t-il après avoir étouffé un rire.

Alors qu’elle avait son attention détournée des fourmis pour une seconde, le Cydien remarqua la teinte inhabituelle de la peau de l’Elfe. Bleue ? C’était certes étrange mais maintenant qu’il rencontrait ça, il se souvenait avoir autrefois très bien connue une certaine personne à la peau bleue et aux oreilles pointues. C’était d’ailleurs la seule qu’il ait connue avec ce genre de couleur singulière.

« … Gabrielle ? »

Il avait hasardé le prénom sans être vraiment sûr de lui mais au fond, il ne devait pas exister plus de deux personnes comme ça à proximité de Cydonia.


[On disait donc 22 fois, Ex-plo-sée 8D Bon sinon ouais j'ai dérivé un peu partout pour ce post xD]

Fourmis, fourmis, comment ça encore des fourmis ? Gaby commençait vraiment en avoir marre des fourmis ! Trop trop trop de fourmis !

« … Gabrielle ? »

Commet cela Gabrielle ? Ah oui, c’est vrai, Gabrielle c’était elle. Avec toutes ces histoires de fourmis, elle en avait même oublié son nom ! Mais qui donc pouvait bien se trouver dans cette forêt, plus précisément dans cette clairière et surtout connaître comment elle s’appelait ? Quand elle se tourna pour regarder à qui elle avait à faire, elle resta stupéfaite. Lui ?! Ici ?! Comment était-ce possible ? Mais la surprise laisse bien vite place à la colère. Même les fourmis n’étaient plus rien pour elle à ce moment. Elle ne se demande même pas comment elle avait pu la reconnaitre après toutes années, une elfe à la peau mauve et aux cheveux bleus n’était pas, à vraiment dire, courante. Oubliant totalement les fourmis, elle plissa les yeux pour le regarder. Non il n’avait vraiment pas changé, toujours le même, toujours aussi séduisant mais aussi toujours aussi insupportable. Rien qu’en le regardant elle le comprit.

-Qu’est-ce que tu fais ici ? QU’EST-CE QUE TU FAIS ICI ?

Elle hurla plus ces derniers mots qu’elle ne les cria. C’était au delà de la colère mais de la haine. Cet homme lui avait brisé le cœur quand elle avait treize ans. Elle l’avait aimé comme jamais du haut de son jeune âge elle n’avait aimé. Même maintenant elle pouvait dire qu’elle l’avait aimé presque autant qu’elle aimait maintenant Elyncia. Quand il était parti, comme cela, du jour au lendemain, sans rien lui dire, elle avait eu l’impression qu’on lui arrachait une part d’elle-même, que sans lui elle allait mourir. Pendant des mois elle avait eu des pensées les plus noires, et sombra dans une dépression. Mais c’est suite à cette situation qu’elle perdit foie en l’homme et surtout, quand elle décida de se reprendre en mains, elle rejoint les rangs des zélotes. Ce choix fut quand même le meilleur qu’elle ait fais dans sa vie.

-COMMENT OSES TU VENIR A CYDONIA ET SURTOUT COMMENT OSES TU VENIR M’ADRESSER LA PAROLE ?

Oui Gaby n’était pas de bonne humeur, vraiment pas … Pour le moment elle avait juste envie de lui faire manger son indifférence et de lui encastrer la tête contre un tronc d’arbre puisque les ennemis de Gaby doivent périr ... Mais hélas, son statut de zélote lui en empêchait alors elle essaya de se calmer …

Une fourmi, deux fourmis, trois fourmis, quatre fourmis … Compter lui permettait de remettre ses idées en place. Dix fourmis, onze fourmis, douze fourmis … Même si elle n’aimait pas énormément ces petites bêtes, elle était bien contente qu’il y en aies partout près d’elle. Vingt fourmis, vingt et une fourmis, vingt deux fourmis … Raaah ! Mais cela, la lassa très vite et son sang recommença de bouillonner à ses oreilles. Trop de fourmis, trop d’Ashrand autours d’elle. Ashrand …

Même dans sa rage, elle se souvint de son sourire, de sa gentillesse et de tous leurs bons moments passaient ensemble et loin des fourmis. Après la surprise, la colère, la haine, c’était la nostalgie qui s’empara d’elle. Oui, comment oublier sa façon d’être avec elle, son humour, son regard, ses lèvres … Elle l’avait aimé, elle avait été dupée et blessée, mais une part d’elle n’avait rien oubliée, se souvenait et regrettait … Maintenant il y avait quelqu’un d’autre dans sa vie, de plus c’était une femme, mais qui sait ce qu’il se serait passé pour elle s’il était resté comme il lui avait promis, comment savoir ?

Une fourmi vint chatouiller une nouvelle fois son nez mais elle la chassa distraitement, absorbée par ses réflexions. La pauvre fourmi vola dans l’herbe, légèrement sonnée, elle gigota ses pattes avant de se relever et de rejoindre ses amies fourmis. Heureusement pour la fourmi qu’il y avait eu plus de peur que de mal. Mais bon Gaby n’était pas vraiment intéressée par le sort qui était réservée à la petite fourmi noire. Mais de toute façon, en général, la vie des fourmis ne l’intéressaient pas plus que cela, même pas du tout. Pour elle, plus les fourmis n’étaient loin, mieux elle se portait.

Elle fit quelque pas dans l’herbe, en ce tenant la tête entre les mains. Elle était perdue, elle ne savait plus quoi faire, plus quoi dire, plus quoi penser. Que dirait Elyncia si elle apprenait qu’elle avait revu l’amour de sa vie, que penserait-elle ? Enfin l’ancien amour de sa vie, car maintenant c’était la jeune lancière, qui portait ce titre, l’unique personne qui hante ses rêves et ses espoirs. Mais même les années suivantes cette rupture, elle ne l’avait pas effacé de sa mémoire, jamais. Enfin calmée, elle respira un grand coup et le regarda droit dans ses yeux d’une magnifique couleur bleue. Mais cela aussi lui fit un choc, comment avait-elle pu oublier leur pureté, leur limpidité, leur beauté. Comme hypnotisée, elle arrêta de penser, elle arrêta tout. Seul l’amour qu’elle avait eu pour lui explosa dans sa tête, dans son cœur, tout … Alors les larmes lui montèrent aux yeux. Il revenait comme une fleur, rien que son retour chamboulait sa vie. Elle ne voulait rien gâcher avec Elyn’, absolument rien … Il devait partit. D’un bout des lèvres elle murmura :

-Pourquoi … ?

[HS : Tss t'as voulu faire le GB avec un post long, là je t'ai OWNED, puis en plus 25 fourmis et le clin d'oeil (je conçois il est dur). Bon j'espère que cette réponse te suffira, j'ai bien insisté sur le fait que tu lui as brisé le coeur, cougat ! Et désoulée, si je t'ai fais un peu bouger, si quoi que ce soit ne va pas, dis moi T'en fais pas, elle éprouve plus vraiment rien pour toi même si mes mots peuvent laisser penser le contraire, fin' tu comprends .. pourquoi toussah toussah ^^]

Ashrand sursauta quand elle se mit à lui hurler dessus, semblant lui en vouloir de se trouver ici. Lui se trouvait dans l'incompréhension étant donné qu'il ne saisissait pas ce qui lui avait valu un tel accueil après tout ce temps.

« Mais... »

Confus, il l'était oui, et pas qu'un peu. Le garçon commença alors à se remémorer les événements, peut-être trouverait-il une raison à cette réaction. Il venait juste d'arriver et à part avoir surpris l'Elfe en train de se défouler sur des fourmis, il ne voyait pas ce qui posait problème dans l'histoire. Certes, il admettait qu'être découvert en train de crier sur des fourmis, de toutes petites fourmis inoffensives, devait être gênant mais de là s'énerver ainsi ...
Chacun avait le droit de ne pas apprécier certaines choses, même des fourmis, seulement le brun ne voyait pas trop comment détester des fourmis. Lui-même ne portait pas ces insectes dans son cœur mais les fourmis n'étaient que de minuscules êtres à six pattes et sinon avoir l'habitude de fourmiller partout, il ne voyait pas ce que Gabrielle pouvait reprocher aux fourmis. D'accord, les morsures de fourmis étaient rarement agréables mais les fourmis n'attaquaient qu'en se sentant menacées, qu'est-ce qui avait bien pu la pousser à s'irriter autant pour des fourmis ?

La suite lui fit cependant comprendre que le problème n'était pas les fourmis mais lui, il laisserait donc les fourmis la où elles étaient. D'un autre côté, il avait été idiot de croire qu'une bande de fourmis ait pu être à l'origine d'un tel comportement chez elle, l'Elfe aurait de sérieux problèmes si elle se mettait en colère pour des fourmis noires ...
Bref, elle lui reprochait d'être venu lui parler, ce qu'il avait aussi du mal à saisir : il revenait la voir – involontairement mais passons – et il se faisait accueillir si joyeusement !? Des fourmis seraient plus gaies qu'elle, même s'il avait piétiné leur fourmilière abritant toutes les ouvrières et la reine des fourmis. Il lui avait fait quelque chose de mal ?

Les larmes aux yeux et un « Pourquoi ... ? » lourd de chagrin suivirent, ce qui serra le cœur du gladiateur, appréciant peu voir cette femme qu'il avait jadis aimé en proie à la tristesse. Gabrielle avait été son tout premier amour, celui qui fait rougir lorsque le sujet est abordé à la table familiale, celui qui marque le début de l'adolescence, mais rarement celui qui dure ... Ashrand l'avait aimé alors qu'elle n'était encore qu'une jeune fille, il avait aimé cette demi-sang à la peau bleue autant qu'il était possible de l'imaginer mais ça n'avait guère duré longtemps et cela malgré lui...
Les fourmis importaient peu à présent, seuls quelques souvenirs plus ou moins heureux hantaient l'esprit du garçon, les fourmis n'y avaient plus leur place . Même après toutes ces années, il pouvait encore affirmer que le temps passé auprès d'elle l'avait comblé, qu'il ne regrettait pas de lui avoir offert son cœur à cette époque. Oui, il avait été heureux de l'avoir à ses côtés et, à ce moment-là, il ne voyait leur jeune couple se briser. Il fallait dire qu'ils étaient très proches, seulement le destin en avait décidé autrement pour eux...

Âgé de quatorze printemps, Ashrand avait décidé d'accompagner son père dans ses voyages professionnels qui le menaient aux quatre coins du continent. Oh, il avait bien entendu prévenu Gabrielle qu'il s'absenterait plusieurs semaines avant de revenir faire halte à Cydonia. L'idée de la quitter n'avait pas dû lui plaire plus qu'à elle mais la soif de liberté était un désir qu'il se devait d'assouvir. La suite du récit était moins joyeuse : il avait perdu son père dans un traquenard, tué par un groupe de bandits de la même façon que des fourmis s'attaqueraient à leur proie. Blessé à son tour, l'adolescent avait fui pour finalement être pris dans les filets d'une patrouille Amazone, et ce fut le début de six longues années d'isolement presque total, loin de son foyer et de ceux qu'il aimait, six années où Gabrielle fut lentement oubliée puis remplacée par Kiera. Personne n'avait pu être averti de cela, longtemps Ashrand et Mat furent considérés comme morts par leurs proches avant que lui ne revienne miraculeusement au Joyau ; il comprenait maintenant la réaction de l'Elfe.

Le problème n'était pas lui à proprement parler et encore moins les fourmis contre lesquelles elle pestait tout à l'heure, non, ces fourmis n'avaient plus rien à faire dans l'histoire. Il avait été vraiment bête d'imaginer que ces petites fourmis aient pu être à l'origine de son comportement, tout aurait été possible mais quand même pas des fourmis.
Le mal dans tout cela, c'était précisément qu'il était revenu : Gabrielle avait probablement dû faire son deuil depuis longtemps et le voir débouler ainsi, en excellente forme, l'avait peut-être choquée. Lui aussi avait peu à peu fini par tirer un trait sur son premier amour pour passer à autre chose mais maintenant qu'il se retrouvait nez à nez avec elle, il ne savait plus vraiment que faire. Chose triste à admettre, le gladiateur n'avait même pas songé à la revoir lorsqu'il avait été libéré des chaînes de la Soumission tant il l'avait au fil du temps reléguée au rang de souvenir. « Loin des yeux, loin du cœur », ça n'avait jamais été aussi vrai mais qui sait, peut-être aurait-il mieux valu qu'ils ne se revoient jamais ... ?

Ashrand fit quelques pas dans sa direction et sans dire mot, la prit dans ses bras, submergé par l'émotion. Comment avait-il pu l'oublier, elle, son premier amour !? Comment avait-il pu oublier cette peau froide qui pourtant apportait des étreintes à vous réchauffer le cœur et ses lèvres si singulières mais néanmoins si douces ?
Depuis presque dix ans, la fillette était devenue une très belle jeune femme sans perdre son tempérament de feu.

« Je suis tellement content de te revoir ... » lui murmura-t-il en resserrant ses bras autour de la taille de l'Elfe.

Gabrielle, j'attends
Un peu de sentiments
Que ton âme se jette à l'eau
Dans mes yeux océan

Gabrielle
Ma reine
Mon ange en qui je crois
Si pour toi je me démène
Sauras-tu faire un choix ?

C'étaient là les vagues strophes du poème que le romantique naïf qu'il était avait écrit jadis à sa chère et tendre ; il se rappelait maintenant d'à quel point il était heureux à ce moment... Mais c'était fini aujourd'hui, chacun avait refait sa vie de son côté : lui à Silmarie avec la Capitaine Amazone pour amante et elle à Cydonia, ayant sans doute trouvé l'amour dans les bras d'un autre. Ce n'était pas plus mal, il était au contraire soulagé de constater que Gabrielle se portait comme un charme.

A ce moment précis, l'Ancien Soumis remarqua une fourmi sur l'épaule de la demoiselle aux oreilles pointues. La fourmi se promenait impunément sur le tissu en remuant ses petites pattes d'insecte. Sachant à quel point elle détestait les fourmis, Ashrand décida donc de l'en débarrasser, ainsi se mit-il à souffler sur la fourmi afin qu'elle s'envole, mais la bestiole était fermement accrochée et refusait de céder. Il souffla plusieurs fois et de plus en plus fort pour expulser la fourmi hors de là et ce ne fut qu'à la cinquième tentative que la fourmi se fit emporter par l'expiration. Bon vent, la fourmi !
Puis, il se rendit compte qu'il avait été tout sauf discret en délogeant la fourmi de son épaule et que Gabrielle risquait de le prendre pour le dernier des idiots à lui souffler ainsi dessus. Il relâcha son étreinte et recula avant de se justifier :

« Une fourmi » dit-il en pointant de l'index sa propre épaule pour lui faire comprendre.

Il planta ses iris azurés dans ceux couleur or de l'Elfe, cherchant ce qu'il allait répondre à ses interrogations. Même s'il n'y avait plus rien entre eux, Ashrand ne voulait pas lui cacher la vérité, au moins par respect pour ce qu'elle avait été pour lui. Il n'aimait pas vraiment aller raconter ses aventures parmi les Amazones aux gens de l'extérieur – seule une poignée le savait – mais il ne se sentait pas le droit de lui mentir, davantage maintenant qu'il savait qu'elle n'avait pas vraiment été enchantée de sa soudaine disparition il y a huit années de cela.

« Gabrielle, je ... je n'ai pas eu le choix. Il m'est arrivé des tas de choses et je n'ai pu revenir qu'il y a peu de temps »

Plus d'un an qu'il avait été libéré à vrai dire mais peu importait pour le moment.

« Crois-moi que je ne voulais pas te quitter, vraiment... » poursuivit-il, «... mais la décision ne m'appartenait pas, elles ne m'ont pas laissé le choix ! »

Il n'avait pas conscience de parler par mystère et que la jeune femme ne comprenait peut-être pas un traître mot de ce qu'il baragouinait. Cependant il ne mentait pas, les Amazones ne l'avaient pas laissé faire ses adieux, rien ... Après tout, Gabrielle avait forcément dû apprendre qu'ils étaient portés disparus, son père et lui, non ?


[34 FOIS BOOYAH ! \o/
Ton clin d’œil ne compte pas puisque tu t'en souvenais même plus è_é Le mien y est et il est franchement facile x)]

Un câlin et puis c'est tout ? Il croyait vraiment qu'il allait arriver à se faire pardonner comme cela ? Non il n'y arrive pas, et je ne pense pas qu'il y arrive un jour. A cause de lui Gabrielle avait juste eu l'impression de mourir. Le jour où il était parti, il avait emporté son coeur avec, et l'avait brisé. C'était peut être pas de sa faute, mais pour Gaby ça le sera toujours. L'elfette bleue s'écarte de lui, un pas, puis deux, puis trois. Elle le regarde droit dans les yeux, de ce regard qu'il fera même pleurer un rocher. Puis elle ne tint plus, une larme coula, puis deux, puis trois, puis ce fut un véritable torrent. Sans parler, elle lui tourna le dos et s'enfuit en courant. Pourquoi revenait-il ? Il ne pouvait pas rester là où il était parti ? Après tout, il devait y être bien pour ne pas avoir donner signe de vie depuis toutes ses années. Elle ne comprenait pas pourquoi il lui faisait subir tout cela. Elle n'aurait pas du réagir comme cela après toutes ses années, elle aurait du être plus forte, mais elle n'avait pas pu, preuve de toute la souffrance qu'il lui avait causer. Elle courut le plus longtemps possible pour mettre, un, puis deux, puis trois kilomètres entre eux. Mais même ayant atteinte cette distance elle continua de courir, comme si elle espérait semer sa peur, sa haine et sa douleur. Finalement arrivée dans une petite clairière, elle s’effondra et pleura toutes les larmes de son corps (après bien sur avoir vérifier qu'il n'y avait pas l'ombre d'une fourmis, parce que je pense qu'elle ne l'aurait pas supporté). Une personne et quelques mots avaient réussi à rouvrir toutes ses plaies et à la faire se remettre en question. D'ailleurs une seule revenait sans cesse dans son esprit : Pourquoi ? Peut être qu'un jour elle aurait une réponse, mais pour l'instant elle n'était pas vraiment en état ..

[HS : Vila fini o// on continue en été ^^]

[Modération Sio' : L'italique, c'est automatique !]