- Wheatley, enfin ! Où sont les autres ? Que ce passe-t-il bon sang ?! Ca fait des mois qu’on prépare la rébellion et elle est annulée ? Où sont ma sœur et Amanda ? Où est Caroline ? Wheatley ?

- Calme-toi Shou. Nous voulons tous savoir. Il ne peut rien leur arriver. Tatie Amanda est bien trop forte pour se laisser abattre. Et tante Mitsuki est trop gentille pour qu’on lui fasse du mal.

Shou n’en avait que faire des paroles de cette foutue gamine. Elle lui filait les jetons, même quand elle essayait de le rassurer, et ce depuis qu’il eut retrouvé son meilleur ami démembré et éviscéré. Il savait qu’il allait trahir Sombre Présage et c’est pourquoi il l’avait dénoncé à Wheatley. Et cette gamine s’en était chargée. Cela lui avait paru invraisemblable qu’une fillette de son âge puisse tuer quelqu’un. Et pourtant il l’avait bien vu, couverte de sang en sortant de la salle où attendait le cadavre du pauvre Quimbee, avec ces yeux remplis de folie et ce sourire en coin. Non seulement elle l’avait tué, mais en plus elle avait aimé le faire. Comme il n’avait pas bien vu, il s’était dit qu’il avait peut-être eu un moment d’égarement mais chaque nuit, il revoyait ce visage si bien qu’il ne savait plus quoi croire.

- Si je vous ai tous réunis, c’est en une circonstance particulière. Nous avons été découverts et nos ennemis ont enfin été identifiés. Il s’agit d’un groupe de soldats de Cydonia.

- Quoi ! Cydonia ? Qui en est à la tête ? Wheatley, je dois savoir !

Jamais Shou n’avait vu trembler Kaïlla comme cela. De quoi pouvait-elle avoir peur ? Il interrogea Marcia du regard mais son visage était resté impassible. Le jinmen avait un mauvais pressentiment, comme si quelque chose de terrible allait se passer, comme si on ne lui avait pas tout dit. Et qui était ce groupe et pourquoi Caroline, Mitsuki et Amanda n’étaient pas là ?

- Il s’agit de ta cousine. Il semblerait qu’elle soit sur ta trace. Mais elle ne vivra pas longtemps, je peux te le garantir. Je vais avoir une petite discussion avec notre ami de Cydonia et je m’arrangerai pour que des mesures soient prises pour l’écarter, si tu vois ce que je veux dire. Je suis sûr que notre chère Lina qui vient de nous revenir en un seul morceau saura prendre les bonnes décisions. Elle sait ce que c’est que la famille.

- J’imagine que cet ami est mon très cher oncle ?

Wheatley lança un sourire à l’assassin, confirmant ses pensés. Elle lui retourna son sourire pour les raisons que nous connaissons déjà. Shou quant à lui était un peu perdu. Wheatley avait bien dit qu’ils avaient tous été convié à cette réunion. Tabris, Bors, Rei, Zaed et Lina étaient tous là. Mais il n’y avait aucune trace d’Amanda, de sa sœur et de Caroline. Tous cela commençait à l’inquiéter :

- Wheatley ! Où sont-elles ? J’aimerai avoir une réponse, mon frère !

Les yeux du guru se posèrent sur lui avec une expression de tristesse digne d’un comédien de génie puis il répondit :

- Je suis désolé pour toi. Elles ont été tuées.

C’était tout bonnement impossible. Shou ne pouvait pas le croire. Il ne voulait pas y croire. Sa sœur et celle qu’il aimait. Pourquoi ne lui avait-il rien dit pendant tout ce temps ? Pourquoi voulait-il attendre de lui offrir son rêve, et celui de Mitsuki, sur un plateau d’argent avant de lui faire sa demande ? Son monde venait de s’écroulé, lui qui pensait que Sombre Présage vaincrait rapidement, lui qui pensait reprendre une vie normale avec les deux femmes qui comptaient le plus pour lui. On les lui avait enlevées et c’était comme si tout commençait à ne plus avoir de sens sauf une unique chose : la vengeance. Rei s’était mise à pleurer et pour une fois, les pleurs de la gamine lui perçaient le cœur. Il savait qu’Amanda aimait beaucoup la petite orpheline et qu’elle en prenait soin comme sa fille. Rei devait surement la considérer comme sa mère elle aussi. Mais il poserait cette question qui le mènerait sur un chemin obscure qu’il n’aurait jamais du emprunter, car il était un homme juste et honnête, surement le seul qui restait dans les haut-membres de Sombre Présage. Mais nous y reviendrons plus tard :

- Kaïlla, comment s’appelle-t-elle ?

- Shou, ce n’est pas toi qui les vengera, intervint Wheatley. Il le regardait avec insistance avant d’ajouter : Il s’agit du travail de Lina et de Zaed.
Bien maintenant je vais vous donner vos nouvelles directives.

Shou ne prêta pas vraiment une oreille attentive à ce qui allait être dit à la réunion. Il se contentait de ruminer ses idées noires en acquiesçant à chaque question qu’on lui posait pour savoir s’il avait bien compris.
Une fois terminé, il partit trouver l’un de ses hommes. Satou ne l’avait jamais déçu jusqu’à maintenant et le guerrier était l’un des plus polyvalents qu’il avait sous la main. Il voulait être sûr qu’il ne se fasse pas repérer pour la mission qu’il allait lui confier.
Avant de le rejoindre, il avait rédigé un mot qui était destiné aux cydiens, leur donnant rendez-vous à Erathia pour le début de l’été, le temps de couvrir sa fuite. Sombre Présage n’avait plus aucune importance pour lui maintenant qu’elles étaient mortes.

- Satou !

- Oui chef ?

- J’ai une mission à te confier. Tu vas suivre Lina et Zaed à partir de ce soir. Tu devras les empêcher de tuer leurs cibles et après les avoir sauvé, tu leur remettras ce message. Tu as bien compris ? Aucun d’eux ne doit mourir.

Shou lui tendit le morceau de papier après qu’il lui eut confirmé qu’il avait bien compris sa mission. Ils voulaient les tuer de ses propres mains. Ces monstres ne méritaient pas de vivre, mais ils ne devaient pas mourir sans souffrir et avoir demandé son pardon. Il était prêt à vendre son âme pour obtenir ce qu’il souhaitait.

*** Deux mois et une semaine plus tard***

Tout cela sentait le piège à plein nez. Elyncia n’était pas rassurée mais contrairement à Léane, elle pouvait encore se battre sans armes, ce qui n’était pas vraiment le cas de l’assassin. Aux portes de la ville, la milice leur avait confisqué les leurs : telle était la loi et tout le monde devait s’y plier. Jarod lui aussi se sentait nu, mais il gardait son sang-froid. Après tout, il pouvait encore se rendre utile en tant qu’analyste. Quant à Zihark et Joshua, ceux-là n’avait pas besoin d’arme, le premier grâce à sa capacité de se métamorphoser, le second grâce à son don pour la manipulation du feu. Seulement, si Elyncia avait confiance en Zihark, elle n’en avait aucune envers Joshua. C’est pourquoi elle était si tendu quand elle entra dans l’établissement dans lequel ils devaient retrouver l’auteur du message qui leur avait été transmis par ce jinmen, mort en protégeant Faelin et Zihark.
La lancière se demandait d’ailleurs ce que devenait la chasseresse qui les avait quittés la veille pour se rendre à Cydonia. Zihark avait tué Zaed mais il semblait que les choses n’avançaient pas assez vite pour elle qui souhaitait retrouver son frère, enfin c’est ce que pensait Elyncia qui avait choisi de ne pas lui demander de s’expliquer, acceptant son choix de partir. Mais souvent, elle s’inquiétait de savoir ce qu’il passait par la tête de Zihark alors qu’ils avaient commencé quelque chose ensemble, avant qu’elle ne reparte pour Cydonia. Elyncia imaginait bien ce qu’il pouvait ressentir. Elle aussi avait quelqu’un qui l’attendait à Cydonia et tout cela les avait rapprochés. Elle avait d’ailleurs commencé à apprendre le Jinmen avec lui, le soir, ou quand il voyageait. Parcourir les routes était donc devenu moins ennuyeux. D’ailleurs, il ne restait plus que Joshua pour s’ennuyer. Tout le groupe connaissait maintenant la bonne humeur d’une équipe bien soudée ou presque. Léane avait enfin su acquérir la confiance de tous, et chaque soir auprès du feu, elle pouvait enfin partager des moments avec elle à tel point que la lancière venait à apprécier sa présence. Chacune d’elles n’hésitaient pas à se confier à l’autre quand certaines choses les tracassaient et généralement, il s’agissait des sentiments que ressentait l’assassin pour Jarod.

Plus le temps passait et plus elle désespérait de pouvoir tout lui avouer un jour. Elle était un peu comme une adolescente qui tombait amoureuse pour la première fois. Enfin c’était le cas au détail près que Léane n’était plus une adolescente. Mais elle était intimidée lorsqu’elle se retrouvait seule avec le jeune homme et bien souvent la proximité qu’ils avaient quand les deux autres plaisantaient avec eux s’évanouissait, laissant place à un silence gênant et bien entendu, s’il avait muri, Jarod avait gardé ses œillères, l’empêchant de voir l’admiration amoureuse que lui vouait l’assassin.
Pourtant depuis que Mitsuki avait mis le nez dans son esprit, il avait commencé à abandonner l’idée de finir un jour avec la lancière.
Chaque fois qu’elle lui avait dit qu’elle était lesbienne, il n’avait voulu le croire, pensant qu’il s’agissait d’une ruse pour se débarrasser de lui. Mais maintenant qu’il savait qu’il s’agissait de la vérité, ses caprices avaient pris fin. De temps en temps, Elyncia devait le rappeler à l’ordre quand il tentait de flirter avec d’autres femmes. Elle se mettait un point d’honneur à protéger la vue et le cœur de sa nouvelle amie.

Pour ce qui était du commandement, Léane dirigeait toujours l’expédition… enfin c’était le cas officiellement car la nuit, elles se retrouvaient avec Elyncia pour faire le point et prendre les décisions ensemble. Même dans le feu de l’action, elles avaient mis en place un langage corporel pour qu’elles puissent se parler sans éveiller les soupçons de Joshua qui sentait bien que la lancière recommençait à avoir un impact sur le commandement. Seulement, il n’arrivait pas à comprendre comment, ce qui arrangeait bien les affaires des deux femmes qui attendaient de la Commission une restitution de commandement après une demande de l’assassin. La chose allait être d’autant plus facile que l’enquête sur la mort de Leland avait prouvé qu’il existait un lien entre lui et Sombre Présage faisant douter la Commission que les options qu’il eut suggérées relèvent d’un conflit d’intérêt, en en entachant la légitimité.
Mais rien n’était encore joué, et l’assassin devait encore donner ses ordres qui mettait d’ailleurs en rogne Joshua, son commandement ressemblait trait pour trait à celui d’Elyncia qui ne pouvait s’empêcher de répondre à ses accusations que par un sourire amusé. Elle allait finir par le rendre dingue.
Ainsi, l’assassin avait décidé de se rendre à l’endroit convenu par leur mystérieux « ami ». Il s’agissait d’une taverne : la plus mal famée d’Erathia à ce qu’on disait, mais aussi le plus fréquenté. Assassins, pirates, mercenaires… la crème des meurtriers en puissance et des pillards. Rien de tel qu’un endroit pareil pour un mystérieux rendez-vous.
Quand les cydiens entrèrent, tous les yeux se tournèrent vers eux, le jaugeant de toute leur hauteur. Elyncia, Léane et Joshua leur lancèrent un regard froid, les incitant à ne pas leur chercher des noises à moins de vouloir mordre la poussière.
Ils s’installèrent ensuite à une table, couverte de crasse et de miettes avant que la « charmante » serveuse ne vienne prendre leur commande en les saluant sur un ton « fort aimable ». *Au moins une que Jarod ne draguera pas *, pensa la lancière qui répondait à l’employer sur un ton neutre.

- Pour moi, ce sera une salade de crevette Astorgs au fromage blanc.

Il s’agissait du code laissé sur le message, permettant à leur futur interlocuteur de les trouver. Il devait donc déjà être-là, à l’écoute. Seulement, parmi tout ce beau monde, difficile de trouver de qui il s’agissait.

- On a pas ! lui répondit-elle tout aussi aimablement.

- Et bien dites-nous ce que vous avez, qu’on y passe pas la nuit !

- Du steak de murlocs, des pièces de bœuf, des patates et c’est tout.

Elyncia soupira, avant de lui dire qu’elle ne voulait rien dans ce cas. Tous les autres firent de même sauf Léane qui demanda le plus gros steak de murloc qu’ils pouvaient lui faire. La lancière l’interrogea du regard avant qu’elle ne lui fasse un clin d’œil furtif et Elyncia ne compris pas tout. A croire que c’était à chaque fois qu’elle lui faisait un clin d’œil. Elle se contenta alors de regarder aux autres tables, histoire de pouvoir trouver leur oiseau.
Beaucoup discutaient, entre autre les deux grands gaillards de la table d’à côté qui discutaient d’un sujet qui avait mis la cité en effervescence ces derniers temps :

- Franchement Boyd, je sais pas toi, mais ça sent le patté cette histoire.

- Marvin, espèce de poule mouillée… on retrouve souvent des cadavres à Erathia tu sais. L’interdiction du port d’armes ne nous empêche pas de nous foutre sur la gueule à longueur de journée jusqu’à ce que mort s’ensuive.

- Oui ça je sais, mais ces trois meurtres-là… ils sont différents je t’assure. C’est pas un truc ethnique quoi ! T’en croises beaucoup des gars qui se vente d’éventrer leur victime et de bouffer leur boyaux. La milice parle d’un monstre du même genre que le petit lapin tueur. Bref c’est pas naturel tout ça.

- Surement un clebs sauvages qui s’amuse à bouffer des tripes, rien d’autre.

- J’te jure Boyd, j’ai vu l’un des corps… et j’en ai vu des gars retrouvé bouffé par des bêtes sauvages… mais ça, c’était pas une bête que j’te dis. L’ouverture dans son bide, n’avait rien à voir avec des marques laissé par des crocs. C’était trop net.

Encore un cadavre de ce genre ? Décidément, les Traqueurs en trouvaient décidément presque partout où il passait, et toujours là où se trouve Sombre Présage. Etait-ce une coïncidence à nouveau ?
Chassant cette question de sa tête, Elyncia se remit à chercher et elle s’arrêta alors sur un homme, vêtu de noir. Elle avait comme le sentiment qu’il les observait mais elle n’en était pas sûre.
Quand la commande de l’assassin arriva, l’homme se leva, se dirigeant à l’extérieur de l’établissement, laissant à Elyncia une étrange impression. Curieuse, elle se leva, annonçant aux autres qu’elle allait prendre l’air et elle se lança l’air de rien à la poursuite de l’individu.
Une fois dehors, elle commença à marcher, le cherchant. Mais il avait disparu. Puis lorsqu’elle passa le coin qui menait vers une ruelle sombre, elle sentit deux mains expertes la saisir, la plaquant contre le mur.

- Si vous hurlez, je vous tue sur le champ, c’est bien clair.

- Qui êtes-vous… vous êtes de Sombre Présage ?

D’une simple pression sur l’épaule, le jeune homme la fit taire tandis qu’elle retenait un cri de douleur. Elyncia connaissait ce genre de prise mais jamais les siennes n’avaient été aussi efficaces que celle-ci. Son agresseur devait être habitué au combat jinmen. Elyncia, au vue de l’accent de l’homme supposait que celui-ci en était d’ailleurs un. Elle se souvenait que Mitsuki avait le même quand elle parlait cydien.

- Je crois que vous n’avez pas tout compris… c’est moi qui pose les questions. De toute manière, je pense que vous venez de me confirmer ce que je voulais savoir en parlant de Sombre Présage.

Elyncia sentit de la colère dans sa voix. Qui était-il vraiment ? Elle se souvint alors de ce qu’avait dit Mitsuki. Elle avait un frère qui s’était lui aussi fait avoir par Wheatley… était-ce lui ?

- Vous êtes Shou n’est-ce pas ?

- Qui… qui vous a donné mon nom ?

- J’imagine que vous êtes là pour Mitsuki ?

Shou sentit son sang ne faire qu’un tour. Attrapant au passage les cheveux de la lancière, il projeta son visage contre le mur qu’elle n’avait qu’« embrassé » jusqu’à maintenant. Elle sentit son nez craquer à l’impact et le sang se mit à couler de ses narines tandis qu’il lui força à lever la tête, tirant sur ses cheveux verts.

- Oui je vais venger sa mort en vous faisant souffrir un part un avant de vous tuer.

- Mitsuki est morte ? Où ? Quand ?

Cette révélation avait eu l’effet d’une bombe dans sa tête. C’était pour cette raison qu’elle ne leur avait encore envoyé aucune information. Le cœur de la lancière explosa, tandis qu’elle aurait voulu prendre le temps d’encaisser la nouvelle, pleurer et prier. Mais Shou ne lui en laissa pas l’occasion, la frappant dans les côtes, lui arrachant un gémissement bien senti.

- Ne faites pas l’innocente ! Vous l’avez tué elle et Caroline ! Et vous avez tué Amanda ! Maintenant c’est à votre tour !

- Je ne crois pas non. Shou se retrouva avec une lame sur la gorge, Léane la tenant bien fermement. Je me demande à quoi sert l’interdiction du port d’arme si on peut obtenir un couteau à chaque fois qu’on va manger un steak de Murloc ? Maintenant, relâchez-là et en douceur sinon je vous envois six pied sous terre, c’est bien compris ?

Le jinmen obtempéra à contre cœur, relâchant la cydienne qui tomba genoux à terre, se tenant le flanc, toussant et crachant à cause du sang qui était remonté à sa bouche. Elle avait l’impression qu’une charrette lui était passée dessus alors qu’il ne lui avait porté que deux coups.

- Elyncia, tu vas bien ?

- J’ai connu pire.

L’assassin se tourna vers Shou, lui faisant plier les genoux, tandis qu’elle plaça la pointe du couteau sur sa nuque avant de le questionner :

- Shou… c’est bien ça ? Vous allez me dire ce que vous vouliez à mon lieutenant et je vous conseil de répondre sans détour si vous ne voulez pas mourir.

- Vous avez tué ma sœur et la femme que j’aime. A votre avis, qu’est-ce que j’étais en train de faire ?

- Vous parlez d’Amanda et Mitsuki ? Pour la première, nous l’avons abattue c’est vrai… mais nous n’avons fait que nous défendre. Elyncia et les autres ont tout fait pour la convaincre de se rendre. Quant à Mitsuki, elle l’avait fait après la mort de Caroline. Quand nous nous sommes séparés, elle était encore vivante et elle s’apprêtait à vous rejoindre. Wheatley vous manipule depuis le début et elle avait décidé de trahir Sombre Présage.

- VOUS MENTEZ !

- Êtes-vous sûr que votre sœur est morte ?

Alors qu’Elyncia posait cette question, dans son regard naissait l’espoir de l’entendre dire qu’il n’était pas sûr. Mais elle comprit bien vite que l’élémentaire était morte en voyant rouler les larmes de Shou. La lancière frappa le mur du poing, espérant que la douleur calmerait sa tristesse mais des larmes embuaient déjà ses yeux. Elle s’était sentie tellement proche de Mitsuki ce soir-là à Tamawa qu’elle avait maintenant du chagrin d’apprendre sa disparition. Mais c’était aussi la culpabilité qui rongeait son cœur.[ /i]

- Je n’aurais pas dû la laisser partir… j’aurais dû lui demander de rester avec nous. C’est ma faute. Comment est-elle morte ? Dites quelque chose bon sang !

- Elyncia… gardes ton sang-froid… Si Sombre Présage est à l’origine de sa mort, nous la vengerons.

- Alors vous ne savez rien ? Non, c’est impossible… c’est vous qui l’avez tuée… vous l’avez tuée…

[i]Shou espérait que tout le mal qu’il s’était donné n’avait pas servi à rien. Il ne voulait pas les croire. C’était plus facile de ne pas les croire car si elles ne mentaient pas, alors il avait loupé l’occasion de tuer ses meurtriers et il avait failli tuer des innocents. Il était perdu et soudain il serra les poing.

- Wheatley... tout est de sa faute...

Léane retira la lame du coup de Shou qui resta à genoux, les poings serrés et le regard emplit d’une haine profonde. Jamais il n’avait osé lire dans l’Esprit de ses camarades et il se rendait maintenant compte qu’il aurait dû le faire et de ne pas leur accorder une confiance aveugle. S’il l’avait fait, Mitsuki ne serrait pas morte… ni Caroline… ni Amanda. Il ne lui restait plus qu’une chose à faire, il le savait. Il devait le tuer.

- Elyncia, ta sœur réside à Erathia si je me souviens bien. Je pense qu’il faudrait qu’on lui demande le gîte. Nous sommes tous épuisés et les nouvelles… enfin… tu vois. Shou, venez avec nous.

- Je n’ai pas besoin de votre pitié.

- Ce n’en est pas. On m’a appris à ne pas en avoir et croyez-moi que si vous aviez résisté, frère de Mitsuki ou non, je vous aurais tué sans en avoir aucune, de la pitié. Maintenant, suivez-nous. Je pense que nous devons parler de certaines choses.

Si le sentiment qui habitait Léane n’était pas de la pitié, Elyncia en ressentait pour cet homme. Elle ne pouvait s’empêcher de penser à quel point il devrait souffrir d’avoir perdu sa sœur. Le souvenir de la mort de Guy était encore présent dans son esprit et elle ne pouvait faire autrement que de compatir pour le jinmen au regard hagard mais rempli d’une colère que rien ne pourrait supprimer.
La lancière joignit ses mains en priant Zéphyr d’amener l’âme de Mitsuki dans un monde baigné de lumière où elle pourrait trouver le repos avant de tendre sa main à Shou, pour l’aider à se relever.
Le jeune homme la saisit en détournant le regard, sa fierté de Jinmen en étant surement entamée mais ce n’était pas vraiment une priorité dans l’ordre de ses soucis.
Ensemble, ils retournèrent à l’intérieur de la taverne sous les yeux interrogateurs des trois autres.

- C’est… c’est quoi ce merdier, d’où il sort celui-là et… Elyncia… tu saignes ?

- C’est rien… notre ami est quelqu’un de taquin, répondit-elle en pensait que Shou avait déjà assez de problème comme ça sur le dos. Autant faire en sorte qu’il ne s’attire pas l’antipathie du groupe.

- Voici notre nouvel allié. Shou, le frère de Mitsuki.

Jarod failli s’étouffer à cette annonce, ne s’attendant de toute évidence pas à ça. Quant à Joshua, il se contenta de faire la moue, comme toujours, mais il ne semblait pas surpris de tout ça. Après tout, Shou avait les mêmes traits que sa sœur.
Le jeune homme s’installa entre Zihark et Léane puis il attendit que les regards ne cessent de le fixer avant de se détendre. Il ne comprenait pas comment Léane avait pu le présenter comme un allié alors qu’il venait tout juste de se rencontrer.
Et c’était eux qui avaient tué Amanda… seulement, son esprit était pris dans une brume de tristesse, si bien qu’il ne savait plus trop s’il devait la leur imputer à eux, ou alors à Sombre Présage. Il était totalement paumé. En tout cas, pour le moment, ils étaient les plus à même de l’aider dans l’assassina de Wheatley et ça, c’était une occasion à ne pas manquer. Oui, pour l’instant, venger la mort de Mitsuki serait le lien qui les unirait, et après, il verra ce que l’avenir lui réserve.

- J’espère qu’il nous sera plus utile que sa sœur, au moins.

Elyncia lança un regard noir à Joshua. *Y peut pas s’empêcher de l’ouvrir pour dire des horreurs ce connard !* pensa-t-elle en fulminant de l’intérieur, tandis que Léane posa sa main sur l’épaule du Jinmen au cas où il lui prendrait l’envie d’aller casser deux trois dents au Zélote tout en répliquant.

- Et bien, sergent, il vous plaira ou non d’en entendre la raison. Mitsuki a été tuée.

Elyncia lança un regard triste vers Zihark. Il était celui qui avait été le plus proche de Mitsuki parmi eux et entre deux cours de grammaire Jinmen, il lui parlait souvent de sa drôle d’expérience dans l’illusion de la jeune adolescente. La lancière sentait dans ses paroles une certaine admiration mais aussi le sentiment qu’il lui était redevable. C’était quelque chose de vraiment bizarre alors qu’ils ne se connaissaient presque pas. Comme quoi, les personnes qui nous sont chères ne sont pas forcément celles que nous connaissons depuis des années.
Le connaissant, Zihark devait-être anéanti par la nouvelle, tout comme Elyncia l’avait été.

[HRP : je pense que ça fait pas mal de chose à digérer d’un coup. Je te laisse répondre et on voit la suite après ^^]

Même si Elyncia n'était pas habituée à cette réaction chez son ami, elle l'a comprenait. Elle aussi voulait infliger mille tourments à ce salopard de Wheatley et au meurtrier de l'élémentaire. Shou lui aussi s'étonna de la réaction du guide. Il ne voulait pas vraiment y croire, mais il était évident que sa soeur avait tissé des liens avec ces individus qu'il avait prévu de tuer jusqu'au dernier. Et sa maitrise de l'esprit le lui confirmait. Chacun d'eux ressentait un grand trouble... tous sauf le grand brun qui le jaugeait d'un oeil inquisiteur. Pourtant Shou ne ressenti pas d'animosité envers lui de sa part. Plutôt de l'indifférence.
Mais il y avait encore quelque chose d'autre. Le doute était au centre de ses pensées - et le doute mène au côté obscur. Mais le Jinmen savait qu'Elyncia et les autres avaient une réelle motivation pour abattre Sombre Présage. Il ne leur manquait plus que des informations :

- Et vous aurez l'occasion de m'aider à mettre la main sur Wheatley et ses hommes. Je ne connais pas exactement leur localisation actuelle mais je sais ce qu'il recherche.

La lancière se tourna vers le jeune homme, le regard brillant d'intérêt. Contrairement à Marcia, Shou semblait bien plus coopératif pour lâcher les informations dont ils avaient besoin. C'était un grand pas vers la fin de cette mission qui se profilait dans son esprit. Malheureusement, la jeune femme plaçait ses espoirs trop haut :

- Un soir j'ai entendu une discussion entre Wheatley et un autre membre de Sombre Présage. Ils parlaient d'un médaillon et d'un Zélote. Je n'arrive pas à me souvenir de son nom, mais je n'aimerai pas être à sa place.

Personne ne put prévoir ce qui allait se passer sous leurs yeux à l'instant. Joshua bondit de sa chaise, attrapant le Jinmen par le col, approchant son visage du sien. Ses yeux étaient remplis de colère et d'empressement tandis qu'il exigeait des réponses avant même d'avoir posé les questions :

- Où est cet homme qu'ils cherchent ?! Réponds !

Zihark attrapa le bras de Joshua et le regarda comme il n'avait jamais regardé personne. Entre la haine, la colère mais aussi la curiosité de savoir pourquoi cet intérêt soudain alors qu'il semblait toujours détaché de tout.

- Écoute, on est tous sur les nerfs, mais t'en prendre à lui pour lui tirer des informations ne servira à rien. Il me semble prêt à coopérer... non ?

Il jetta un regard sur Shou, tentant de garder son calme. Mais Joshua était encore plus agacé par l'intervention du guide. Pour lui, Zihark n'était qu'un vulgaire moucheron inutile, et qui ne trouverait que souffrance en continuant à être aussi naïf. Il n'était pas très loin de la vérité sur l'ancien Zihark, mais depuis Amamizu, le jeune homme avait changé et ça, il ne semblait pas encore s'en être rendu compte.
Le Zélote ne répondit rien, armant son poing, prêt à l'envoyer dans la figure du guide. Shou, ayant sentit l'agacement de l'officier saisi alors son poignet et d'une simple pression, il fit plier Joshua.

- Pas de ça avec moi. Soit tu te calmes, soit c'est moi qui te calme. Shou lança un regard au guide avant de lui balancer : Quant à toi, je sais que tu veux bien faire et je te remercie de ton attitude envers moi. Seulement, je sais me défendre tout seul.

La réaction de Joshua ne fit pas descendre la tension et la colère qu'il ressentait, mais les paroles et l'attitude de Shou le calmèrent tout de suite. Il recula alors, détournant la tête, laissant les deux hommes se débrouiller, mais restant prêt à intervenir. Il ne doutait pas des capacités de Shou mais connaissait celles de Joshua. S'ils s'affrontaient, il y aurait forcément des dégâts. Heureusement pour les propriétaire de la taverne - si on pouvait appeler ce dépotoir comme ça - Joshua se contenta d'un regard haineux sous le regard impassible du traitre, se rasseyant lentement en résistant à l'envie de gémir de douleur.

- Bien, je vois que tu comprends vite. Pour répondre à ta question, je ne connais pas son nom. Je sais juste qu'il s'agit d'un ancien Zélote et un ami de Leland. Je sais aussi qu'il a disparu de Cydonia au début du printemps.

- Alors ce serait...

- Mon père.

Joshua et Jarod se lancèrent un regard entendu. Elyncia haussa les sourcils devant cette vision presque irréelle. C'était la première fois qu'il n'y avait pas de haine entre eux. Même Léane se frottait les yeux devant ce miracle si bien que la lancière joignit ses mains en murmurant :

- Zéphyr... encore une fois tu as entendu mes prières. Merci.

Mais ce moment de grace fut vite interrompu par Joshua qui regardai tour à tour Elyncia et Léane avant de continuer :

- Puisque vous semblez prendre les décisions à deux... Je veux aller à sa recherche, seul.

- C'est hors de question, Sergent. Nous allons le chercher, mais ensemble.

Le Zélote frappa violemment la table du poing suite au refus de Léane. Seulement, encore une fois, Jarod vint en soutient :

- Ce serait une perte de temps d'y aller tous. Il s'approcha et chuchota presque : Je suis sûr de ne pas être le seul à avoir entendu la conversation des deux guignols derrière. Souvenez-vous à Aoitsuki, le cadavre qui avait été retrouvé dans les bois. Des meurtres similaires ont eu lieu ici. Et à chaque fois qu'on a eu affaire à ce genre de chose, Sombre Présage n'était pas loin. Shou, savez-vous quelque chose à propos des victimes éviscérées qu'on retrouve en ville ?

- Cela va faire plus de deux mois que je n'ai plus eu de contact avec Sombre Présage. Et je dois dire que je ne sais pas... il y a bien une personne mais... je n'ose y croire. Rei, n'est pourtant pas du genre à faire ça. Elle est... trop jeune.

- Rei ?

- Une gamine... orpheline. Malgré son age, ses stratégies étaient à l'image de celles d'Amanda. C'est sans doute pour cette raison qu'elles s'entendaient à merveille et qu'elle faisait partit des haut-membres. Mais... je sais qu'elle a tué un homme... un traitre. Quand j'ai vu la salle remplie de sang, je... c'est impossible qu'une gamine comme elle ait pu faire une telle chose.

- Shou... petite, on m'a forcé à tuer ma meilleure amie. Et j'ai vu des enfants revenir les mains pleines de sang. Les apparences sont souvent trompeuses. Vous pensez que ce pourrait être elle ?

- Si vous pensez que cette série de meurtres est une piste à suivre... alors nous la suivrons.

- Et moi j'irai avec Joshua à la recherche de son père.

Les regards se tournèrent immédiatement vers Jarod. Même Joshua n'en revenait pas. Il n'eut même pas la force de lancer une remarque acerbe à l'encontre de l'archer dont Léane ne pouvait plus décrocher ses yeux larmoyants. Et puis Elyncia avait besoin de son chère Jarod pour pouvoir calmer ses doutes. Heureusement, il lui restait encore Léane et Zihark mais tout de même.

- Ecoutez, j'ai envie d'en finir au plus vite avec Sombre Présage. En retrouvant le père de Landrë, on retrouve les hommes de Wheatley. J'en ai plus qu'assez de tous ces morts, et de tous leurs vilains secrets et leurs petites magouilles. Moi aussi je veux la tête de cet enfoiré de guru. Alors faites ce que vous avez à faire, et nous, on se charge de résoudre cette histoire de médaillon.

Elyncia et Léane savaient au plus profond d'elles-mêmes qu'ils avaient intérêt à procéder ainsi pour en finir au plus vite. Finalement, la Commission avait peut-être raison... jamais Elyncia n'aurait pu prendre une telle décision. En fait, aucun d'eux n'en aurait été capables sauf cet enfoiré de Joshua. Maintenant qu'elles étaient devant ce cas, elles ne pouvaient toutes deux plus fermer les yeux.

- Vous partirez demain. Le voyage a été rude et nous sommes tous fatigués. Et j'ai envie de prier Zéphyr pour Mitsuki.

Un hochement de tête collectif mit fin à la proposition de la lancière. Même Joshua acquiesça. D'une signe de tête entendu, toute la troupe se leva, se laisser guider par Zihark dans les rue d'Erathia, l'adresse de la soeur d'Elyncia comme destination.

*****

Il ne fallut pas beaucoup de temps pour que les Traqueurs trouvent le magasin d'Eléonore et Edouard... et Elyncia en eut le souffle coupé. Il s'agissait d'un véritable palace. Elle qui s'attendait à s'installer de manière spartiate dans le petit salon d'un appartement plutôt modeste. Mais ils allaient être logés comme des rois.

- Ma petite Elyn' chérie !

Et il ne fallut pas longtemps non plus pour qu'Eléonore se jette dans les bras de sa petite soeur. Edouard la suivait, un grand sourire aux lèvres, renvoyant leur domestique à son activité.

- Eléonore... c'est quoi ce bordel ?

- Soit un peu moins vulgaire tu veux... C'est une surprise ! On voulait encore attendre un peu avec Edouard pour l'annoncer craignant que ce soit juste un petit moment de grâce mais c'est bien durable. Notre magasin fait fortune Elyn'.

La lancière n'en revenait pas. Sa soeur ? Riche ? Elle dû se pincer quatre fois pour vérifier qu'il ne s'agissait pas d'un rêve et Edouard éclata de rire. Il s'approcha de ses invités avant de développer un peu les révélations de son épouse :

- En fait, j'ai apparemment décroché l'affaire de ma vie il y a neuf mois. Au début, je ne m'attardais pas trop à écouter celui qui me l'avait proposée quand il me le disait. Dans le métier, on a toujours tendance à exagéré. Mais la proposition m'avait semblée intéressante et honnête... et voilà le résultat finalement.

Elyncia en était encore bouche bée, tout comme Jarod et Zihark. Léane, elle, ne savait pas trop qu'elle attitude adopter. Quant à Shou et Joshua, ils tachaient de rester neutres mais Elyncia voyait bien que c'était difficile, pour le gosse de riche qu'était le sergent Landrë, d'admettre qu'une personne du petit peuple puisse s'élever dans les rangs des puissants.

- Si je m'attendais à ça. Enfin bref. La lancière se retourna vers ses compagnons avant de commencer les présentations : Alors je crois que vous connaissez déjà Jarod. Lui, c'est Zihark, qui se trouve être aussi un ami de Gabrielle. Ensuite, voici Léane Talez qui m'assiste dans le commandement. Puis le sergent Joshua Landrë. Et enfin...

- Sagarashi Shou. Un de leur contacts, bien que je sois tout nouveau dans l'affaire.

Comme s’y attendait la lancière, le jeune homme s’inclina devant ses hôtes. C’était une des choses qu’elle avait apprise auprès de Zihark. La jeune femme avait rapidement compris que la langue seule des jinmens ne suffisait pas pour les comprendre et qu’il fallait qu’elle s’imprègne de leur culture, de leurs traditions et ses petits gestes rituels en faisaient partie. Elle les connaissait sur le bout des doigts et elle devina ce qu’allait ajouter l’homme dans un cydien un peu hésitant, cherchant ces mots qu’il ne maitrisait pas encore à la perfection :

- Je suis honorez de vous rencontrer… et d’être accueilli sous votre toit.

Elyncia voyait cela comme une forme de politesse mais pour les jinmens, il s’agissait de quelque chose qui allait au-delà de la politesse elle-même. Il s’agissait d’un besoin inexplicable. Eléonore et Edouard devait sans-doute avoir l’habitude de traiter avec le peuple oriental, s’inclinant à leur tour, montrant que le « plaisir » était partagé. Edouard déclara alors :

- J’imagine que vous êtes fatigués et que vous voudrez surement vous reposer. Je vous accompagne jusqu’au salon où vous pourrez vous détendre. A moins que vous ne vouliez directement découvrir vos appartements ?

-Merci Edouard. Je pense que les autres voudront découvrir leurs appartements avant de nous rejoindre. Quant à moi, cela fait si longtemps que je ne vous ai pas vu. J’ai envie de profiter de votre présence pour le moment, vu que je ne sais pas quand nous allons nous remettre en route.

-Oui je m’y attendais. Et j’imagine que tu en as des choses à raconter. Et puis Oyashima doit être magnifique pour que tu puisses louper les noces d’Adrëan.

-Pour tout te dire, je n’avais pas vraiment le choix. On m’a collé la mission dans les pattes tellement rapidement. Et puis je ne voulais pas perdre l’occasion de capturer cette garce de Kaïlla.

Le regard du marchand en disait long sur son avis sur la question. Il était inquiet pour sa belle-sœur. Eléonore lui avait déjà raconté cette triste histoire une bonne dizaine de fois, à croire que leur cousine était une obsession pour toute la famille. Cela ne rendait la chose que plus dramatique. Il ne s’imaginait pas à quel point le frère de Nicolaë avait été aimé. Il ne voulait pas vraiment s’en mêler, mais pour lui, la vengeance était une erreur. Mais il s’agissait plus que d’une simple affaire de vengeance. L’honneur de leur famille avait été sérieusement mis à mal depuis l’assassinat du Capitaine par sa propre fille. Et les rumeurs avaient longtemps attristé toute la famille Farëa… une triste histoire qui ne pouvait se finir que dans les larmes et le sang.

*****

La soirée avait été reposante, à discuter de tout et de rien. Léane n’imaginait pas vraiment Eléonore comme ça. Elle semblait si différente de sa sœur. L’une avait l’étoffe d’une guerrière sans merci, solide et timide. Alors qu’Eléonore était plutôt du genre extravertie, calme et… un peu choquée pour un rien. Mais c’était une personne agréable. Il fallait juste qu’à l’avenir, elle évite de lui dire qu’elle était le genre d’assassin à avoir les mains tâchées de sang… Elyncia l’avait présentée comme une sorte d’éclaireur et la jeune femme comprenait pourquoi maintenant.
Au départ, les sujets de discussion s’orientait autour d’Oyashima, des jinmens, de la vie de chacun des membres de l’expédition. Elle avait d’ailleurs eu beaucoup de mal à répondre aux questions innocente de ses bienfaiteurs d’ailleurs. Elle avait dû rester vague, tout en donnant assez de détails sur elle. Heureusement qu’elle avait été entrainé à ce genre de choses, sinon, elle n’y serait surement jamais arrivé.
Mais bien vite, la discussion s’était orientée sur les meurtres en série que connaissait la cité. De ce que savait Eléonore et Edouard, les corps retrouvé étaient tous évidés. Mais le plus curieux, c’est que tout a lieu à proximité des quartiers à peu près calme de la cité. Léane ne savait vraiment pas quoi en penser. Sans-doute était-ce pour ça qu’elle n’arrivait pas en dormir.

Elle se leva du lit, enfila une robe de chambre en soie que lui avait donné Eléonore, et ouvrit la fenêtre qui menait au balcon commun avec la chambre de Jarod. L’archer aussi avait décidé de prendre l’air, accoudé à la rambarde, observant les lumières de la tour qui accueillait le Tribunat.

- Toi non plus tu n’arrives pas à dormir ? l’apostropha-t-il alors qu’elle lui répondait non de la tête.

La jeune femme le rejoint, s’accoudant à son tour à côté de lui. Elle n’osait le regarder dans les yeux, de peur de rougir à nouveau. C’était de pire en pire et plus il s’éloignait d’Elyncia et plus elle se demandait ce qu’il fallait qu’elle fasse pour que le tout nouveau sergent ne la regarde elle. Sans-doute était-ce plus simple quand le soldat avait encore des sentiments pour la lancière. Vu qu’il n’avait d’yeux que pour elle, il ne pouvait pas remarquer Léane et ça, l’assassin l’avait bien compris, car maintenant elle prenait garde à ses moindres gestes.
Remarquant son silence gêné, Jarod la bouscula d’un petit coup d’épaule :

- Hey ! Fait pas cette bouille. C’est mon départ qui te met dans cet état ?

Son départ… elle ne voulait pas y penser. Quand il avait annoncé qu’il suivrait Joshua à la recherche de son père, c’était comme si son cœur c’était brisé en mille morceaux. Elle souffrait déjà de ne pas pouvoir lui révéler ses sentiments, mais en plus de ça, il fallait maintenant que le jeune homme s’en aille loin d’elle pour un temps indéterminé.

- Ne me dis pas que tu as peur que l’autre abruti de Zélote me cause des misères ? Tu sais, il est pas très futé le Joshua !

Une claque sonore résonna en écho dans les ruelles de la cité. Elle n’avait pas retenue son geste et en semblait surprise, tout comme l’était l’archer qui la regardait incrédule, ses doigts massant sa joue douloureuse tandis que l’assassin pleurait en lui rétorquant :

- C’est toi l’abruti ! Tu n’es qu’un idiot Jarod… Je t’aime ! Tu le comprends ça ?! Mais tu t’en fiches, c’est comme si je n’existais pas à tes yeux ! Je suis juste une bonne poire, la bonne amie quoi ! J’en ai assez de n’être qu’au second plan.

Elle tenta de le frapper à nouveau mais il lui saisit le poignet et l’accula contre la rambarde de pierre. Leurs corps étaient si proche l’un de l’autre que Léane s’était mise à rougir comme jamais elle ne l’avait fait. Le visage de Jarod s’approchait celui de la jeune femme, ne cessant de la fixer dans les yeux et il relâcha peu à peu son poignet et quand sa main vint caresser sa joue, la jeune femme sauta au cou de l’archer, l’embrassant sans retenue.
Jarod, lui, se laissa faire et pris par la fougue, il saisit fermement la hanche de Léane et entre deux soupire, il l’attira dans sa chambre, où doucement, il fit glisser son vêtement.

[HRP : tu peux raconter ta soirée de ton point de vu et reprendre au petit matin]

Jamais elle n'avait pensé que ce serait agréable un jour, cet acte qu'elle n'avait fait que subir jusqu'à aujourd'hui où pour la première fois, elle le partageait avec lui, cet homme qui lui avait fait connaître ce sentiments dont elle ignorait tout. Ses doigts serraient les draps, compulsivement, harassée par l'effort qui se traduisait par les râles chauds qui s'échouaient sur le torse de son amant qu'elle parcourait de ses lèvres embrasées de désir, comme l'étaient ses mouvements de hanche qui suivaient les battements de son coeur, ce coeur qui ne battait plus que pour lui. Léane était complète maintenant, et dans cet acte instinctivement animal, elle retrouvait enfin cette humanité qui lui manquait.
Jarod, lui, était un peu perdu. Son esprit n'était qu'un spectateur égarer, témoins d'un spectacle qu'il ne comprenait pas, mais qu'il appréciait. Depuis quand ressentait-il une telle chose pour cette femme ? Tout était embrouillé et il ne savait plus quoi faire, alors il cédait à l'appel de son corps et de celui de la femme qu'il étreignait entre douceur et fermeté tandis que ses caresses à elle lui donnaient un entrain frénétique.
Ce moment d'ivresse dura jusqu'à ce que l'assassin ne puisse plus retenir ses gémissements, dont l'un fut apparemment mal interprété par le guide qui venait de frapper à la porte, et qui l'avait ouverte, trouvant ses deux amis dans cette position bien inconfortable. Un bafouillage, une fuite, deux amants qui restent cois... et Léane qui finit par briser le silence sur le ton de la plaisanterie :

- Tu veux que je le tue pour le faire taire ?

- Je pense pas que ton visage maculé de sang t'aille à ravir.

L'archer tomba sur le lit, las, se couvrant du drap tandis que l'assassin se blottit contre lui, lui murmurant un timide "je t'aime". Jarod lui sourit tendrement et bascula pour se trouver au-dessus d'elle. Elle le regarda dans les yeux avec une pointe de regret, lui avouant :

- J'en peux plus tu sais... Ne compte pas sur moi pour continuer.

- Qui t'as dit que j'avais besoin de ton aide ?

Doucement, sa tête glissa sous les draps, sous les rires de Léane.

*****

Elyncia se réveilla quand les rayons du soleil percèrent à travers les rideaux, cachant son visage de sa main pour éviter d'être ébloui. Zihark n'était déjà plus là et la jeune femme en profita pour se vêtir d'une tunique verte qui lui avait apprêté sa soeur la veille. Elle s'étonna de s'y trouver à l'aise. Ses vêtements n'entravaient pas ses mouvements et elle était certaines qu'elle pourrait même se battre. L'ensemble était composé d'un chemisier cyan, au-dessus duquel était lacé un corset vert foncé, moulant sa petite poitrine, lui donnant un peu plus de volume. Ses jambes étaient couronnées d'une jupe longue, fendue de chaque côté, laissant la vue sur un peu de chair.
Satisfaite de son allure, la jeune femme sortit de sa chambre, descendit les escaliers et tomba nez à nez avec Léane, la mine triste. L'assassin lui déclarer alors :

- Il est parti avec Joshua. Ils ne voulaient pas te réveiller.

- Hey... ça va toi ?

L'assassin avait le regard fuyant et le teint rouge. Elyncia compris alors qu'il s'était passé quelque chose d'inhabituel. Elle insista alors, en cherchant les yeux de son amie qui craqua sous la pression :

- Sur le coup ça m'avait parut être une bonne idée... mais... dans cette maison... je me sens honteuse maintenant.

Elyncia lui lança un regard interrogateur, et rapidement, l'éclair de lucidité vint, et un grand sourire barra son visage alors qu'elle prenait les mains de sa chère Léane :

- Vous l'avez fait hein hein !

Elyncia ne se rendait surement pas compte de la niaiserie de son attitude digne d'une adolescente de seize ans encore vierge - dont le dernier point s'avérait être vrai techniquement parlant - mais cela avait eu le mérite de dérider l'assassin qui se mit à sourire.

- Oui... enfin on a été interrompu par Zihark mais bon.

- Curieux, je ne l'ai pas entendu se lever... Voyant que l'assassin la regardait bizarrement, elle continua pour clarifié son étonnement. Je lui avais proposé de dormir dans ma chambre. Il se sentait un peu mal.

- Amamizu ?

- Y'a un peu de ça oui.

- Il s'en remettra. Il a juste besoin de temps.

- Tu sais comme moi qu'on ne s'en remet pas vraiment. Même si c'est dans un but honorable.

- Oui... je sais. Mais il faut apprendre à vivre avec. Et il y arrivera. J'en suis sûre.

Elyncia commença à se rendre vers la salle à manger mais Léane la retint avant de dire :

- Il y a du nouveau... une quatrième victime.

*****

Rose n'avait jamais vu autant de sang de toute sa vie, pas même lorsqu'elle avait été sauvée par cette lancière quelques années auparavant, ce qui lui avait donné l'envie de suivre ses traces et devenir aussi forte qu'elle... même si elle en était encore loin. Elle avait quitté sa ferme et son frère pour devenir mercenaire, commençant des missions d'escortes pas trop risqué pour pouvoir gagner assez d'argent pour s'acheter une lance et quand se fut fait, elle s'entraina, seule, dans l'espoir de devenir comme cette femme qu'elle admirait temps et qui était à peine plus âgée qu'elle.
Il s'avéra qu'elle n'était pas mauvaise dans le maniement de l'arme, mais elle ne l'avait encore jamais brandi en ayant l'intention de tuer. Elle était encore innocente, contrairement à l'auteur de cette boucherie. Il s'agissait d'une femme cette fois. Rose ne pouvait dire si elle était belle ou non, son regard fixant le trou béant de son ventre d'où s'échappait quelques tripes dévorées à la hâte.

- Bon sang, encore une. A ce rythme-là, les habitants vont finir par ce demander ce que fait la milice. On ne se sent plus en sécurité, commenta commerçant du quartier bondé de curieux, tandis que la milice s'occupait justement de les éloigner pour pouvoir effectuer son travail.
C'est alors qu'elle aperçut une jeune fille dans la foule. Elle regardait la scène sans aucune émotion. Rose, intriguée esquissa un pas vers elle, mais un homme passa devant elle, lui cachant la vu de la petite fille et lorsqu'il fut passé, elle n'était plus là. Son instinct lui dictait de la retrouver. Pourquoi ? Elle n'en avait aucune idée. Elle la chercha dans les ruelle autour de la scène de crime, mais sans succès. En revanche, elle la vit elle. Elle était aussi belle que dans ses souvenirs, malgré les cernes qui se dessinait sous ses yeux. Elle était accompagnée de deux hommes et d'une femme. Mais elle n'hésita pas une seule seconde, s'avançant avec un grand sourire aux lèvres :

- Dame Elyncia !!!

La lancière se retourna vers celle qui l'appelait, se demandant bien qui elle pouvait être. Il fallait dire qu'en quatre ans, la fermière avait bien changée.

- Vous ne vous souvenez plus de moi ? Il y a un peu plus de quatre ans, vous m'avez tirée des griffes de sales bandits avec votre ami Kyle.

La lancière avait une très mauvaise mémoire, mais elle se souvenait bien de ce jour, où elle avait fait la rencontre de Marcia et combattu Lloyd dans la forêt proche de Varath pour sauver son frère. Décidément, il s'agissait d'une bien drôle coïncidence :

- Oui je me souviens... Rose c'est bien ça ?

- Oui ma Dame. Quel plaisir de vous revoir. Vous savez, j'ai longtemps pensé à vous et prié Zéphyr de vous préserver du malheur.

- Hélas, Zéphyr ne peut pas protéger tout le monde. Mais j'ai son amour. Et toi, comment tu vas ? Depuis le temps !

- Je suis devenue mercenaire. C'est un peu grâce à vous ma Dame... ajouta-t-elle timidement, enroulant nerveusement ses cheveux châtains autour de son index. J'ai voulu suivre votre exemple ! Vous savez, ce jour a changé ma vie. Je ne suis plus la faible fermière que vous avez connue.

La lancière rougit, d'autant plus que la jeune adolescente était devenue une belle jeune femme maintenant. Certes elle n'oubliait pas Gabrielle, mais Zéphyr lui avait donné des yeux pour voir et les compliment de la jeune femme avaient leur effet.

- Oh tu sais, ce n'était pas grand-chose. Alors comme ça tu es mercenaire ?

- Lancière oui. Je me débrouille pas trop mal. Je suis à Erathia pour trouver du boulot justement. Je sais qu'il y a des marchand qui cherchent à protéger leur marchandises ici alors bon. Il faut bien manger. Mais c'est cette histoire qui m'interpelle le plus en ce moment.

- Vous voulez parler des meurtres en séries ? demanda Léane, s'incrustant dans la conversation. La jeune femme se rendit alors compte que dans sa fougue, elle avait oublier de se présenter correctement auprès des compagnon de son modèle.

- Oh pardon... j'ai oublié de me présenter. Je m'appelle Rose, Rose Beltarë.

- Ne vous en faites pas. Moi c'est Léane Talez. Et voici Shou. Le jinmen s'inclina tandis que le regard de Rose se tournait vers le dernier luron, le teint légèrement rose.


[HRP= Je te laisse décrire comment se déroule le matin, le chemin jusqu'à la scène de crime et je te laisse aussi te présenter à Rose, et pourquoi pas papoter un peu avec elle.]

Non en fait, Elyncia s'était trompé... des talents de guide ? Tu parles... C'est surtout son joli minois et sa b... son organe qui allaient leur montrer le chemin, chose dont la lancière ne pouvait pas se douter au départ. Elle savait que Zihark était un garçon charmant et quelque peu séducteur mais elle était loin d'imaginer qu'il avait couché avec tout le quartier. A chaque fois qu'une porte leur claquait au nez, ses anciennes conquêtes n'ayant surement pas apprécié le fait de partir comme un voleur, la mine d'Elyncia s'ornait de tics nerveux supplémentaire, en se disant *Et dire que je l'ai invité à dormir dans mon lit, et dire que je l'ai invité à dormir dans mon lit*.
Heureusement pour elle, il n'avait pas abusé de la situation. Rose, elle, était si abasourdie qu'après la troisième tentative du guide elle demanda à son modèle :

- Tu savais qu'il était comme ça toi ?

- M'en parles pas... je crois que j'ai la main qui me démange.

- Ah ? Parce qu'il s'est passé un truc entre vous ?

- Aucune chance... Je t'expliquerai.

Et le pire était encore à venir. Encore une nouvelle du guide, qui apparemment n'en démordait pas de passer pour un vil coureur de jupons. Mais cette fois-ci fut la bonne. Une astorg, blonde et plantureuse. Un véritable plaisir pour les yeux... moins pour les oreilles en revanche. Elle avait un accent à vomir quand elle essayait de parler Cydien. Le guide n'y alla pas avec des gants, balançant rapidement le pourquoi de sa visite et voilà qu'ils étaient embarqué à l'intérieur de la bâtisse comme si la jeune femme craignait qu'on les surprenne à parler d'un tel sujet qui de toute évidence était quelque chose de courant à Erathia en ce moment. Les deux lancière haussèrent un toutes deux un sourcil quand la petite blonde sortit une carte d'Erathia, leur étalant les détails qu'elle avait pu recueillir. Un vrai travail de commère du quartier, mais ça allait leur être vraiment très utile. Léane semblait dépitée alors que le reste de la petite troupe ne semblait pas décrocher le regard du plan, suivant les mouvements de doigt de leur "contact".
Pour Elyncia c'était sa façon de ne pas exploser de rire. Elle savait que si elle croisait le regard de Zihark, elle ne pourrait résister longtemps avant de se moquer de lui. Shou, lui, enregistrait les informations données par l'Astorg dans le but de s'en resservir et il faisait bien parce que ce n'est pas avec le légendaire sens de l'orientation de la lancière qu'ils pourraient s'en sortir et en parlant de se perdre, la deuxième lancière ne savait vraiment plus quoi faire, regardant tantôt Elyncia, tantôt Léane, puis Shou et enfin Zihark... Zihark. Elle se mit à rougir en croisant son regard et ressentit un petit pincement au coeur : celui de la déception. Elle le trouvait toujours aussi beau, mais maintenant qu'elle avait connaissance de son festival de conquête, la vierge effarouchée qu'elle était s'était un peu refroidit à l'idée d'avoir un idylle avec un tel homme.
Une fois que la dénommé Ova eut terminé, toute la troupe prit le chemin de la porte, poussé par Zihark qui semblait bien pressé de partir, apparemment mal à l'aise de cette histoire sans lendemain.

Une fois la porte refermée, Elyncia n'en put plus et se mit à rire après avoir croisé le regard soulagé du demi-elfe. Léane, elle, n'avait plus cette gêne, pouffant déjà avant même de sortir, la larme à l'oeil. Rose suivi le mouvement mais son rire était plutôt jaune. Il n'y avait que Shou qui avait réussi à garder son sérieux... même si ce n'était pas l'envie qui lui manquait.
La question se posait maintenant de ce qu'il fallait faire. Il était encore tôt et la lune mettrait du temps à s'élever parmi les nuages en ces jours d'été. Mais pour Elyncia, il n'y avait pas de doute, ils avaient assez d'informations pour la coincer dès maintenant.
La jeune femme s'assit en tailleur, dos contre un mur, puis étala la carte devant elle. Puis il prit la main de Zihark pour lui faire pointer du doigt à l'endroit où elle apparaissait. Puis avec les mains des autres, elle les plaça aux endroits, avec l'aide de Shou et de Rose, sur les endroits où ont eu lieu les meurtre et le dépeçage.
La jeune femme fouilla dans son sac pour en sortir une fine ficelle rouge qu'elle passa derrière chaque doigt en repassant toujours au milieu. Elle eut un regard satisfait, constatant que tout les fils se croisaient au même endroit.

- Trop facile... Elle ne peut pas ne pas avoir pensé à ça tout de même.

- Qui sait ? C'est une gosse. Ou alors, elle l'a fait exprès.

- Dans quel but ?

Shou frissonna en serrant les dents. Elle avait raison, Rei était plutôt quelqu'un de prudent, à l'image d'Amanda. Et il connaissait aussi son caractère :

- C'est un jeu pour elle, se décida-t-il à dire avant de continuer, apparemment révulsé par l'idée que cette petite jouait avec eux. Elle s'amuse, elle veut qu'on la cherche. C'est comme si... elle était un chat qui s'amusait avec un souris qu'elle aurait réussit à attraper. Elle s'amuse avec la nourriture.

Décidément, ils avaient tous un grain dans cette secte. Elyncia se mit pourtant à sourire, s'adressant à Shou en Jinmen :

- Mais le Serpent ne sait pas reconnaitre une Loutre.

C'était un dicton que lui avait appris Zihark durant leur soirée d'apprentissage et d'entrainement. Elle trouvait adéquat de le ressortir dans une telle situation, même si elle en détournait légèrement le sens. Zihark lui avait expliqué que les jinmens l'utilisait quand ils étaient assaillis de malheurs, dans l'espoir qu'un jour, la roue tourne et que le bonheur finisse par vaincre toute cette souffrance, comme une loutre finissait par manger le serpent après ses attaques.
Shou se mit à rire d'une telle utilisation, mais d'un autre côté, il était entièrement d'accord avec la lancière. Rei n'avait pas l'air de comprendre que la mort seule l'attendait au bout du chemin qu'elle avait pris, sans aucune chance de pouvoir en réchapper. Il y veillerait.

- Vous avez un bel accent lieutenant. Il va falloir encore le travailler un peu et il sera parfait.

Elyncia ne comprit pas ce qu'il venait de lui répondre. Son vocabulaire était encore bien trop limité. Elle lui répondit alors en cydien cette fois :

- Excusez-moi, je n'ai pas compris. Je ne suis qu'une novice. Zihark n'a commencé à m'apprendre le jinmen il n'y a qu'un mois à peine.

- Cela n'a pas d'importance. Juste un compliment. Zihark, qu'y a-t-il à se point ?

Le guide ne paraissait pas sur de lui. Il n'y avait pourtant aucune cachette adéquat à cet endroit là du quartier. Il chercha un petit moment dans sa mémoire avant de leur répondre qu'il y avait bien quelque chose qui s'y était passé juste avant qu'il n'entreprenne son voyage avec les Traqueurs. Une cache de contrebandier qui alimentait le marché noir et surtout un accès...

- Aux égouts ? C'est donc là qu'elle se cache ?

- Oui j'ai entendu parlé de cette histoire de marché noir. Ils faisaient passer des marchandises prohibées par les égouts de la ville. C'est comme ça que certains avaient pu acquérir du Riff.

- C'est plutôt malin. Les chiens ne peuvent pas la traquer la dedans. Il y fait sombre, et on peut facilement s'y cacher. Le combat risque d'être dur si nous l'effectuons dans cet endroit.

- Il faut donc la chasser de cet endroit. Il faut qu'elle se sente suffisamment menacée pour en sortir. Zihark, tu sais combien de sortie il existe pour sortir des égouts ?

S'il n'y en avait pas beaucoup, Elyncia pourrait appliquer le plan qu'elle avait en tête. Il suffirait de prévenir la milice de leur découverte. Mieux encore. S'il y avait vraiment une prime sur sa tête, alors les mercenaires qui pullulaient les tavernes de la ville allait ratisser les égouts, et une fois que Rei sera sortie, il n'y aurait plus qu'à la cueillir.

Trois accès. Elyncia pensa que les choses allait être facile à gérer. Elle demanda à Rose si elle savait se battre sans armes et elle lui répondit qu'elle s'était intéressé aussi au combat à mains nues dans le style des Jinmen. L'espace d'un instant, elle eut l'impression que l'ex jeune fermière était son autre, son alter égo. Elle se reconnaissait en elle et elle se mit à rougir de se sentir si proche d'elle. Elle la voulait sous ses ordres si elle venait à intégrer le corps armé de Cydonia.

- Bien ! Tu iras avec Léane. Zihark viendra avec moi. Quant à vous Shou, j'imagine que vous serez capable de vous défendre en cas d'agression. Mon nez s'en souvient bien.

Le Jinmen eut un petit sourire en coin tandis que l'officier commençait à distribuer les rôles que chacun aurait à partir de maintenant. Shou devra se charger du repaire de contrebandier pendant qu'Elyncia chercherait à motiver les badauds qui grouillaient dans les tavernes. Léane et Rose, quant à elles, se chargeraient de prévenir la milice avant de rejoindre l'accès dans le jardin prêt de l'église en construction. Ils se séparèrent, tous prêts à appliquer le plan de la lancière qui allait s'adonner à l'un de ses jeux favoris, prenant la direction de la taverne la plus peuplée de la cité, suivant le guide qui la menait à travers les artères du quartier marchand.
Une fois arrivés devant l'établissement, la jeune femme ouvrit la porte avec brusquerie, regardant les gros plein de soupe qui la regardaient certains avec un air mauvais, les autres avec un rictus qui en disait long sur leur pensées. Elyncia allait bien vite leur faire comprendre qu'elle n'était pas du genre à se laisser démonter :

- Regardez-moi cette bandes de gros tas de graisse qui ne savent pas se bouger le cul si ce n'est que pour s'asseoir sur un banc à s'empiffrer et à boire avant d'aller dégueuler dans les caniveaux, ivre-morts.

Cette fois, c'était toute l'assemblée de pochtron et d'ivrognes qui la regardait d'un air mauvais, tandis que Zihark ne savait plus où se mettre. La lancière continua alors son petit cinéma en ajoutant :

- Mais bon, heureusement pour vous, tatie Elyn' est venue vous offrir la chance de votre vie : capturer la sale garce qui arrête pas de trucider vos voisins. Pensez à la récompense à la clé mes chéris. Ça vous fait pas envie ?

- Arrête ton char, gamine. Tout le monde sait qu'on ne peut pas mettre la main dessus.

- En même temps c'est parce que vous êtes tellement cons que vous n'avez pas pensez à aller chercher dans les égouts bande de troufions. Vous me faites vraiment de la peine. En ce moment même, la milice est en train de s'y rendre. Vous pensez que la récompense ira à qui une fois qu'ils l'auront choppé hein ?

Dans la salle, beaucoup commençaient à s'agiter mais bien entendu, tous n'étaient pas idiots et l'un d'entre eux commença à rire :

- Vous voyez pas qu'elle vous prend pour des abrutis ?! Vous croyez vraiment que si elle savait où se trouvait le monstre qui fait ça, elle vous le dirait ?

- De l'argent ? Pff, j'en ai rien à foutre. Ma soeur est la riche marchande qui habite dans les appartements plus loin. C'est bien plus intéressant pour moi de voir cette morveuse pendue au bout d'une corde rapidement plutôt que de la voir continuer à ruiner les affaires de ma frangine. Maintenant que vous avez la raison qui me motive, vous allez bouger vos gros culs bien gras ?!

Il ne fallut pas longtemps avant que toute la taverne se précipite vers la porte de sortie, courant pour trouver un accès aux égouts le plus rapidement possible, sous le rictus de satisfaction de la lancière qui reprit le chemin de la maison d'Ova. Mais en arrivant là-bas, elle eut un mauvais pressentiment. Zihark aussi semblait mal à l'aise et quand ils rentrèrent dans la maison où seul régnait le silence ; un silence de mort. Ce n'est que lorsque Zihark murmura le nom de son aventure d’un soir qu’Elyncia baissa les yeux vers le sol où le guide se penchait maintenant.
La tête d’Ova était presque tournée à cent quatre-vingt-dix degré, ce qui avait sans aucun doute causé sa mort. La lancière lança un regard inquiet au demi-elfe et ressentit soudainement le besoin de le prendre dans ses bras. Elle ne savait pas d’où lui venait ce besoin, mais elle secoua la tête pour le chasser de ses pensées et elle le regarda soulever un tapis qui cachait une trappe qu’il ouvrait maintenant.
Il avait mûri depuis le début de leur aventure. Le Zihark d’avant n’aurait pu continuer, le cadavre d’une « amie » gisant parterre. De la trappe s’échappait une obscurité peu rassurante, ainsi que des bruits de pas. Surement les assassins d’Ova.

- Zih’… plus on avance dans cette histoire, et plus je le sens mal. J’imagine qu’on ne va pas avoir que Rei sur le dos en descendant. Je passe devant.

La jeune femme descendit rapidement l'échelle qui menait en contre-bas, glissant dans les ténèbres puante de ce traquenard qu'était le labyrinthe de dédales humides qui s'étendaient sous la Lumineuse qui portait bien mal son nom. Il faisait pour le moment trop sombre pour qu'elle puisse y voir quelque chose. Elle dû attendre que ses yeux s'habituent à la pénombre qui les envelopper dans un voile d'inquiétude et qui trompait leur vigilance devenue bien précaire dans un tel endroit. Certes, elle n'y voyait pas grand-chose même après ça, mais allumer des torches serait surement une erreur le coin grouillant surement de mercenaire et de miliciens sans oublier la présence de ceux qui avait tué Ova et de leur adversaire ; Rei. C'était sans-doute elle qui lui faisait le plus peur. A chaque fois qu'elle pensait à cette gamine, Elyncia était parcourue d'un frisson, fébrile face à cette ambiance malsaine qu'alimentait le fait de parler de ses meurtres. Une enfant de devrait jamais avoir à tuer.
A chaque fois qu'elle faisait un pas, elle vérifiait la présence du demi-elfe derrière elle, comme si elle avait peur de le perdre, ce qui était assez paradoxale quand on connaissait son métier ; et encore plus quand on connaissait le légendaire sens de l'orientation dont elle faisait preuve - c'est à dire aucun.
Elle essayait toute fois de se guider au son des bruits de pas qu'elle avait entendu en descendant. et le résultat - contre toute attente - n'était pas catastrophique, au contraire. La lancière parvenait à suivre les présumés meurtriers d'Ova à la trace, si bien qu'elle les avait rattrapés. En effet, la cydienne pouvait maintenant voir la leur de leur torche à eux mais ils s'étaient stoppés.
La belle tiqua quand elle les entendit se retourner : ils avaient été repérés, elle et Zihark. Inutile de se cacher alors. Elle lança un regard entendu vers Zihark et son visage normalement emplie de douceurs s'était transformé en celui d'une femme qui avait l'intention de se battre et qui savait pertinemment que ces hommes ne se rendraient pas si la Mort ne venait pas les faucher elle-même.

- Je crois qu'il est temps de libérer la bête, dit-elle en accompagnant sa phrase d'un rictus ironique. Puis défaisant sa cape de voyage, elle passa l'angle du mur, laissant tomber ce qui l'encombrait sur le sol. Ils étaient trois, tous armés de leurs simples mains. Elyncia se mit en garde, ses doigts craquant légèrement sous la pression qu'elle exerçait dessus.

- Vous vous mêlez d'affaires qui ne vous regarde pas.

- Vous avez tué une amie... donc ça nous regarde maintenant.

- Si vous voulez mourir aussi. Soit !

L'un des hommes s'élança vers eux tandis qu'un autre se transformait en loup. Le dernier, lui, se contentait de regarder la scène, un sourire amusé barrant son visage blafard et narquois. Elyncia ne se laissa pas démonter. Elle pris elle aussi son élan, courant droit sur l'almer qui se tenait face à elle, laissant à Zihark, le soin de de s'occuper de l'autre.
Elle esquiva le premier coups avec difficulté ; le bougre était foutrement rapide, mais elle aussi.
Elle tenta de riposter : elle s'était penchée en avant pour éviter le coup de poing du trentenaire et elle continua son mouvement, en faisant monter sa jambe, dans le but de lui donner un coup de semelle dans le visage - c'est qu'elle est souple la donzelle - mais ce dernier bloqua l'attaque et la chaussure de la lancière ne toucha que l'avant-bras du combattant. quand son corps remonta, il tenta un nouveau coup mais ce fut à elle de bloquer et ainsi de suite, chacun n'arrivant pas à atteindre leur cible respective jusqu'à ce qu'il s'éloigne un peu trop d'elle.
La belle avait remarqué une flaque d'eau au milieu du ciment qui composait le sol de cet horrible endroit. Elle s'y dirigea avec une vitesse ahurissante et y glissa, envoyant des gerbes d'eau dans les yeux de son opposant qui surpris porta ses mains au visage, laissant libre son estomac et sa poitrine. Elyncia se campa sur ses jambes, armant ses deux mains pour lui y assener un coup violent qui provoqua un sinistre craquement.
La jeune femme venait de lui briser quelques côtes. L'homme se tordait de douleur au sol, mais il serait toujours capable de se battre une fois relevé, ce qu'il essaya de faire. La lancière ne lui laissa aucune chance : la paume de sa main frappa le menton de l'almer par dessous : un autre craquement se fit entendre et Elyncia savait que cette fois-ci l'homme ne se relèverait pas, tout comme celui que Zihark venait de combattre. Il ne restait plus que le dernier homme. C'est alors qu'elle entendit cette voix d'enfant lui dire :

- Tsugooooooï ! One-san, tsugoï desu ne !

Un pic de glace perça la gorge du dernier malheureux qui s'écroula devant les deux Cydiens. Elle était là, leur souriant avec des étoiles dans les yeux.

[HRP = tu peux décrire le combat contre ton adversaire comme tu le souhaites. Et pour Rei, commence comme tu le sens. N'joy ]

Elyncia s'était mise en garde, histoire d'en finir rapidement avec elle. Mais Zihark semblait vouloir faire durer leur rencontre. Il dit quelque chose en jinmen dont elle ne compris que quelques mots : rencontrer, jinmen, histoire, cruauté, peuple, apparence, tuer. C'était tout ce qu'elle avait comprit de ce qu'avait dit le guide, soit pas grand chose. Seulement, cela semblait amuser la gamine qui souriait encore plus. Elle s'approcha un peu plus et répondit en jinmen :

- Tu es amusant Oni-san ! Tu dis vraiment de drôles de choses. Moi je me fiche de séduire. Je tue un point c'est tout. Et une fois que j'ai fini de tuer, je leur ouvre le ventre et je me repais de tripes, ma seule récompense et la seule dont j'ai besoin pour calmer la malédiction qu'on m'a lancée. Et bientôt, c'est de toi et d'Onee-san dont je me nourrirais.

- Zihark attention !

Elyncia poussa son ami d'un simple coup d'épaule tandis qu'une dizaine de gerbes d'eau se dirigeait vers lui, se transformant soudainement en pics de glace pointu qui aurait pu lui transpercer tout le corps. Pour les éviter, Elyncia s'était jetée à terre et se trouvait maintenant vulnérable au attaque de la petite. Il n'y avait plus que Zihark pour l'aider, maintenant qu'elle comprenait dans quel bourbier ils s'étaient empêtrés. Elle manipulait l'eau et la glace et de l'eau, il y en avait partout dans les égouts. Il était impossible pour les cydiens d'empêcher la petite de faire quoi que ce soit.

*****

La traque avait apparemment été lancé par la lancière et Léane. Shou pouvait sentir la présence des miliciens et des mercenaires de tout horizon s'enfoncer dans le labyrinthe de dédales humides qu'étaient les égouts d'Erathia. Il patientait, mais ne se contenterait pas de surveiller l'entrée comme lui avait ordonné Elyncia. Il était de son devoir de mettre un terme à tout ça, de tuer Rei de ses propres mains car cela faisait longtemps qu'il aurait dû le faire.
Il était à l'affût de la moindre information, de n'importe quel énergumène qui tomberait face à elle. Il attendait que certains d'entre eux meurent face à elle car si c'était elle qui mourrait avant qu'il n'ait pu l'attraper, alors il en perdrait son honneur déjà bien entaché mais surtout, il voulait savoir si Wheatley l'avait envoyé et pour faire quoi. C'était la seule chose qu'il voulait réellement : la mort du guru.
C'est alors qu'il eu enfin les première information sur la gamine. L'un des mercenaire venait de l'apercevoir et s'était lancé à sa poursuite. Il commença alors à bouger, espérant pouvoir les rattraper. Il ne lui permettrait pas de s'enfuir. Il courrait à travers les couloirs sombres du sous-sol, se fiant uniquement à son don qui commençait à le fatiguer tant il ouvrait son Esprit pour percevoir autant de monde. Il continua encore et encore mais l'imbécile qui la suivait avait perdu sa trace et il n'arrivait plus à distinguer qui était qui dans cette foutue orgie de pensée. L'idée d'Elyncia n'allait pas lui faciliter la tâche, mais ça il le savait depuis le début. Mais il n'avait pas protesté de peur de trahir ses intentions.
Puis soudain, il sentit une envie de meurtre, une envie assouvie mais il sentit aussi que la personne qui ressentait cette pulsion avait été impressionnée quelques secondes plus tôt. Par quoi ? Et surtout par qui ? Il tenta d'isoler les pensées de cette personne et il compris alors vite de quoi. Elyncia et Zihark eux aussi était dans la danse.
Shou jura en serrant les dents. Il fallait qu'il intervienne avant qu'ils ne la tuent, ou pire encore, qu'ils se fassent tuer.

[HRP= je te laisse agir pour le début du combat, mais tu n'as pas le droit de tuer Rei, ni de la blesser. En revanche, tu peux la bousculer un peu =) ]

Zihark avant su réagir suffisamment vite pour sauver la lancière qui reprenait déjà ses appuis, près à se battre. Mais la petite avait éloigné Zihark et Elyncia n'arrivait pas à atteindre Rei à cause de l'eau gelé qu'elle déversait sur le sol, anticipant ses mouvement dans le but de l'empêcher de se ruer sur elle de peur de glisser. Par pur réflexe, la lancière porta sa main à sa ceinture, mais ses couteaux de lancer n'y étaient pas et elle maudit cette cité de les lui avoir retirés.
Mais la vie de Zihark était maintenant en jeux, le museau dans une bulle d'eau qu'elle maintenait tout autour de sa tête, l'empêchant de respirer. La lancière ne pouvait pas se permettre de perdre son ami maintenant. Il fallait qu'elle la déconcentre assez pour que la bulle cède mais elle savait que ce serait difficile.
Et pourtant, elle y parvint. Rei était certes une bonne élémentaire, elle avait du mal a rester concentrée, même si elle le restait suffisamment pour tenir Elyncia en respect. La lancière l'avait forcé à se rapprocher du guide qui était parvenu à se libérer de sa prison aqueuse, qui lui avait permis à la Jinmen de le tenir à l'écart. Mais maintenant, c'était à elle de subir.
Zihark était parvenu à la faire tomber à la renverse et à saisir sa robe, l'empêchant de fuir tendit qu'il continuait de lui parler. Sans savoir de quoi il parlait, Elyncia savait que c'était le moment de mettre un terme à la vie de la fillette, armant son pied au-dessus de sa tête. Elle allait lui écraser la trachée d'un seul et unique coups et la laisserait mourir dans une lente agonie... c'était ce qui était prévu mais le sort en avait décidé autrement.

Au moment d'abattre son coup mortel, quelqu'un bloqua sa jambe et la repoussa au loin comme une vulgaire brindille. Elyncia se rattrapa avec difficulté mais au final, elle parvint tout de même à rester accroupie. Cherchant des yeux ce nouvel adversaire... qui n'était autre que Shou.

- Que faites-vous bon sang ?!

- Ce n'est pas à vous de me dire ce que je dois faire ou non.

Le jinmen se retourna alors vers Rei, qui le regardait les larmes aux yeux, hébétée par l'incompréhension. Que faisait-il ici, sur son nouveau terrain de jeux ? Elle qui n'espérait ne plus rien avoir affaire avec Sombre Présage parce qu'ELLE lui avait demandé. Mais lui, il l'avait retrouvé et ça signifiait qu'elle allait mourir, parce qu'ELLE ne se trompe jamais. Elle lui avait dit que quelqu'un de Sombre Présage allait la tuer et c'était pourquoi elle l'avait quittée, sa seule véritable amie maintenant qu'Amanda était morte... à moins que ce soit ce qu'ELLE voulait.
Ses yeux rouges sombres scrutaient ceux tout noirs de Shou sur le visage duquel elle ne put lire qu'une expression dure et froide. C'était lui qui allait la tuer, elle en était convaincue.

- Je ne peux pas te laisser continuer ça. La jeune fille recula contre le mur, tétanisée. Elle ne chercha même pas à se défendre quand il s'approcha d'elle. C'était la fin. Shou prit son visage entre ses deux mains dont l'une glissa sur la nuque de le l'enfant. Et sans qu'un seul mot soit échangé, il la brisa d'un geste avant de laisser tomber le cadavre de la Jinmen sur le sol. Zihark ne connaitrait donc pas la réponse de la petite. Ni lui, ni personne sauf Shou qui savait qu'il n'y avait plus personne pour l'aimer désormais qu'Amanda était morte et qu'ELLE était la cause de tout ce carnage.
Le jinmen lança alors un dernier regard à Elyncia avant de dire :

- C'était à moi de le faire. Pas à vous. Nous autres jinmens, nous réparons nos fautes seuls. Et maintenant que je sais ce que je dois faire. Wheatley doit avoir lancer des assassins à ma poursuite. Dès que j'aurais pu en capturer un et découvert l'endroit où ils comptent se cacher, alors vous recevrez un message à Cydonia. Adieu, Elyncia.

La lancière le regarda passer devant elle, se dirigeant vers la sortie la plus proche essayant de comprendre pourquoi il avait fait tout ça. Un cadavre est un cadavre, qu'importe qui l'a tué. C'était surement l'une des choses qu'elle n'arriverait jamais vraiment à comprendre des jinmens, même si elle reproduisait inconsciemment (ou avec mauvaise-foi) le même schéma avec Kaïlla. Elle sentait que c'était à elle de tuer sa cousine et à personne d'autre.
Ce n'est que lorsqu'elle entendit de nombreux bruit de pas venir dans leur direction qu'elle se tira de ses rêveries, aidant le guide à se relever avant de mettre les voiles. Être découvert ici par la milice pouvait devenir gênant pour eux. Autant faire en sorte que ça ne soit pas le cas.

[HRP : je te laisse décrire notre sortie des égouts et réagir puis je ferai le post de conclusion à ta suite ^^]

Quand ils sortent de la maison d'Ova, Elyncia sent bien que son compagnon est atteint par sa mort. Elle s'attendait à ce qu'il dise quelque chose sur le moment, mais Zihark n'avait rien dit. Ce n'est qu'après qu'ils soient sortis qu'il prend la parole, demandant à ce qu'elle soit enterrée. Elyncia le regarde avec peine mais lui offre un sourire compréhensif. Ca la rassurait de voir que Zihark gardait son humanité à travers les épreuves qu'il avait enduré. Depuis le début de cette histoire, il avait côtoyé la mort à de nombreuse reprises, la frôlant, la donnant par deux fois ou l'observant. Mais il est toujours le Zihark qu'elle avait rencontré ce jour-là dans les rues de Cydonia, ou du moins, il existe encore au fond de lui, mais surtout dans le coeur de la lancière qui souhaite vraiment que le cette part-là de son ami existe pour toujours.
C'est néanmoins dans le silence qu'ils rentrent jusqu'à la maison d'Edouard et Eléonore, la lancière espérant que Rose et Léane ne tarderaient pas à rentrer elles aussi une fois que la milice aura retrouver le corps de la petite. Mais avant qu'Elyncia n'entre, Zihark la stoppe en lui disant :

- Elyncia... J’ai l’impression que beaucoup de membres de Sombres Présage vivent dans le mensonge et certains sont même maudits. Je pense à Mitsuki aussi et puis à cette pauvre Rei. Elle m’a dit qu’elle était obligée de manger les gens pour survivre à cause d’une malédiction, ça me travaille. Je ne dis pas qu’ils sont tous gentils, mais à chaque fin de combat, à chaque allié qu’on trouve, on découvre qu’ils ont été trompés. Et... je ne sais pas ce qu’on pourrait faire pour éviter de tuer des innocents.

Non ce n'est pas qu'une impression. Elle l'avait senti elle aussi, depuis la libération de Mitsuki. Quelque chose ne collait pas avec le souhait de Marcia ni à la façon de procéder de Sombre Présage. Mais Zihark avait raison, il y avait beaucoup trop d'innocents parmi ceux qu'ils avaient combattus. Lloyd, Amanda, Caroline, Mitsuki... même Lina n'aurait surement pas été comme elle l'était si Wheatley n'avait pas fait en sorte qu'elle finisse comme cela. La question que se pose la lancière maintenant, c'est de savoir pourquoi Marcia voulait leur mort à tous.

- Enfin, je suis sûrement encore trop sensible !

- Non Zihark, tu n'es pas trop sensible. Plus on s'approche de Wheatley, de Kaïlla et de la vérité sur Sombre Présage, plus je me dis qu'on est sans-doute manipulés nous-même par Marcia. Quelque-chose ne tourne pas rond et je suis sûr que Léane le sent elle aussi. Il va falloir être prudent désormais, car on ne sait plus vraiment qui sont nos alliés dans cette histoire. J'espère que ce que pourront découvrir Jarod et Joshua pourra nous éclairer.

La jeune femme pousse la porte et rentre bien décidée à se reposer avant de retourner à Cydonia. Ils avaient bien mérité de revoir leur patrie et leur cité après des mois d'absence.

*** Quelques jours plus tard, quelque part près de Jafa ***

Ploc, ploc, ploc.

L'homme qui marche dans le couloir aime ce bruit, un bruit qu'il a prit l'habitude d'entendre, que ce soit son sang ou celui des autres qui coulent. Il marche vers la source du bruit, sa robe de velours noire bruissant sur le sol poussiéreux de ce qui devait être un temple, ou quelque chose du genre, avant d'arriver devant une porte à deux battants. Il sourit et la pousse, révélant une immense chambre au milieu de laquelle se trouvait une femme, accroupie au-dessus d'un cadavre, dos à l'entrée.
D'après les sons qui lui parvenait, il devina qu'elle était en train de finir de manger. Il sourit de plus belle, s'avançant vers elle en lui annonçant :

- Rei est morte.

- Comme s'il fallait en douter.

- Mais ce n'est pas ta lancière qui l'a tué.

Marcia se met à rire, amusée par ce que venait de lui dire son compagnon, puis elle se retourne pour lui faire face la bouche et les mains couvertes de sang.

- Je me doute bien qu'il s'agit de Shou. N'oublie pas que nous partageons le même pouvoir. C'est toi qui doit être heureux.

Cette fois c'est l'homme qui se met à rire. Il savait qu'elle réagirait de la sorte. Il la connait depuis tellement longtemps. Il est surement l'un des seuls à savoir qui elle est vraiment et que le fait qu'elle se soit retrouvé sur la route de Kaïlla était bien loin d'être une coïncidence.

- J'ai du mal à croire que je sois le seul à l'être. Tu dois bien t'amuser j'imagine.

- Tu sais bien que je n'ai jamais considéré ça comme un jeu. Ce n'était que pour accomplir les sacrifices nécessaire à ton projet.

- Comme s'il ne s'agissait que du miens. Je suis le premier à savoir que les humains n'aident les autres que lorsque c'est dans leur intérêt et je me demande bien quel est le tiens. Ne me trahis pas Marcia !

- Il en va de même pour toi, Wheatley. Après tout ce que j'ai fait pour toi, ce serait bien ingrat de ta part.

L'homme se contenta de sourire et de repartir, laissant la femme à son festin. Il était maintenant tout près du but. Bientôt, plus rien n'allait pouvoir l'arrêter. Il attendait la venue de la lancière avec impatience.

***Un mois et demi plus tard***

Ils étaient trois... trois homme à marcher dans le désert, le visage couvert pour se protéger des grains de sables brulant portés par le vent. Le premier semblait guider les deux autres, deux cydiens, mais ça, on ne pouvait pas le voir sous leur vêtement. Que faisaient deux cydiens près de Jafa ? Il suivait juste les réponses à leurs questions, et pour l'un d'eux, c'était encore plus que ça : il suivait l'espoir de revoir son père en vie.
Jarod et Joshua avait commencé leur enquête dans les petits villages près de Cydonia pendant une semaine entière. Les premiers jours, ils ne trouvèrent rien de concret, mais au bout du sixième jour, ils eurent vent d'une chose bien étrange. Un homme aurait été retrouvé à l'agonie près de la ferme des Nilwë. Alvyr et sa femme avait disparus quelques temps après avoir recueillit le vieil homme dont on disait qu'il était magicien. Leur voisin, qu'on surnommait le père Magotte prétendait qu'ils étaient partis pour voir de la famille à Jafa, mais il avait l'impression bizarre qu'ils redoutaient plutôt quelque chose et qu'ils partaient pour y échapper. Pour Jarod et Joshua, cela ne pouvait être une coïncidence et ils auraient pu parier tout deux que ce qu'ils cherchaient à fuir était Sombre Présage.
Arrivés à Jafa, ils ne trouvèrent pourtant aucune trace de leur passage. Mais Joshua savait que son père n'aimait pas rester en ville quand il ne voulait pas attirer l'attention. Ils parièrent alors sur les ruines qui maculaient le désert de leur présence par endroit.
Ils avaient donc engagé un guide local pour les mener à travers les dunes et aujourd'hui encore, il cherchait une trace du passage des fermier et de leur père. Ils approchèrent des dernières ruines encore consistantes qu'ils n'avaient pas encore fouillées. Mais leur instinct leur indiqua de rester prudent à l'approche de ce qui devait-être l'ancien palais d'une ancienne citée almer bâtie il y a bien longtemps, bien avant le règne de Pale Platine et l'Empire d'Erathia. Et ils avaient bien raison car leur instinct leur avait permis de se mettre à terre quand une flèche qui leur était destinée partit du coin d'un mur.
Jarod saisit immédiatement son arc et une flèche, prêt à couvrir Joshua qui dévalera la dune pour atteindre le couvert des murs pour neutraliser celui qui leur en voulait autant.
Le Zélote n'eut même pas besoin de directives pour agir quand Jarod se releva, en bandant son arc et découchant une flèche qui était destinée à gêner leur agresseur.
Joshua arriva rapidement à se rapprocher. Il longea un mur jusqu'au coin qui donnait sur ce qui devait être une ancienne ruelle. Voyant une ombre courir du coin de l'oeil, il s'y engagea, sautant sur l'archer qui tentait de se replier, sentant qu'il se retrouverait bientôt dans une situation délicate.

- Je te tiens !

- Joshua ? Joshua, mon fils ? C'est bien toi ?

L'homme écrasé sous le poids du jeune homme avait tout de même réussit à reconnaître la voix de son fils adoré. Mais on pouvait sentir aussi qu'il était attristé par cette présence. Altor ne voulait pas mêler son cher Joshua à cette affaire, il ne voulait pas qu'il sache à quel point il avait été lâche, n'osant s'opposer à Wheatley et Leland. Il ne voulait pas que son fils voit en lui un faible. Il savait que ça le détruirait.

- Père, enfin je vous retrouve. Pourquoi ? Pourquoi avez-vous trahis Cydonia ? Pourquoi vous être allié à Sombre Présage vous et Leland ?

- Joshua je n'ai jamais voulu trahir Cydonia. C'est Wheatley qui nous a trahis. Il nous disait qu'il pourrait faire de Cydonia la cité la plus puissante d'Azthia. C'est grâce à lui que moi et Marcus avons obtenu nos rangs... mais maintenant que Marcus est mort, je me rends compte de ce que nous avons créé. Nous lui avons donné un crédit bien trop important. Il a tout orchestré depuis le début, il nous a manipulé. Jamais je n'aurais dû lui confier ton frère.

- Mon frère ? Qu'est-ce que vous racontez père ? Je n'ai jamais eu de frère.

- Et pourtant, j'existe bien, petit frère.

Joshua se retourna. Il était maintenant face à un jeune homme qui paraissait avoir tout juste plus de vingt-ans. Il avant les cheveux long, d'un noir intense et des yeux aussi vert que ceux de la lancière. Il tenait dans ses mains deux lames runiques accrochées à ses avant bras par deux cordes enroulées. Il lui sourit alors... mais c'était un sourire en coin qui ressemblait plus à un rictus qu'à autre chose.

- Je vois que le travail de Wheatley a été bien fait. La malédiction a su tenir tes souvenirs à l'écart. Seulement, maintenant tout devrait revenir. N'est-ce pas, père.

- Joshua, vas-t-en. Il te tuera.

- La ferme le vieux. Je t'ai pas sonné.

Une des deux lames runique vint se figer dans le corps du vieux guerrier, lui transperçant la poitrine sous le regard impuissant du Zélote qui le regarda, paralysé d'incompréhension, son géniteur expirer son dernier souffle. Tabris s'avança alors, passant à côté de son frère qui se prenait la tête entre les main, sujet à une migraine horrible tandis que des images de son passé refaisait surface peu à peu.

*****

Joshua n'avait que cinq and. Il descendait les marche de l'escalier qu'il connaissait si bien, ayant entendu du bruit dans le salon. De toutes manière, ce qu'il avait entrevue en allant jouer dans la forêt ne voulait plus quitter son esprit. Dès qu'il fermait les yeux, il repensait aux yeux accusateur de l'amie de son frère, figés dans leur dernière expression. Pourtant ce n'était pas sa faute à lui, mais c'est sur lui que retombait la culpabilité.
Il s'approcha de la porte du salon et c'est alors qu'il comprit que les bruits étaient des voix. Il entrouvrit la porte, regardant ce qu'il s'y passait. Il y avait trois personnes : son père, un autre homme encapuchonné dont il ne voyait pas le visage et un adolescent d'environ 13 ans. Son père semblait furieux :

- C'est hors de question Wheatley ! Je n'ai pas demander votre aide pour que vous m'enleviez mon fils ! Je veux uniquement le protéger.

- Je crois que vous ne semblez pas comprendre la situation, Altor. Votre fils a utilisé une magie interdite qu'il ne contrôle pas et qui a causé la mort de cette fillette. Et le Sénat n'est pas prèt à se compromettre dans un scandale pareil. La Justice le fera pendre haut et court. A moins de trouver un moyen de le faire passer pour mort.

Altor Landrë était désespéré et le petit Joshua aussi, si bien qu'il se mit à pleurer. Il n'avait pas envie de voir son frère partir, son grand frère qu'il aimait tant. Ses sanglots interpelèrent les trois autres. Altor se leva du fauteuil dans lequel il était assis, ouvrant cette fois la porte en grand, prenant le petit dernier dans ses bras.

- Et pour lui... comment va-t-il oublier son frère ?

- La Maho est une magie puissante, Altor. Je peux appeler un esprit pour lui faire oublier tout ça. Il risque d'en rêver mais en aucun cas il ne se souviendra de ses rêves. Je ne vois aucune autre solution.

*****

Tabris se pencha sur le cadavre de son père, fouillant dans les poches de son vêtement pour récupérer le médaillon d'or qu'il était venu chercher pour son maître. Bientôt Wheatley aurait tout ce dont il aurait besoin pour qu'enfin, le projet de toute une vie se réalise.

- Il ne t'a pas sauvé comme il l'avait promis à père. Il t'a transformé.

Le jeune homme se retourna vers son petit frère en riant. Un rire sombre, malsain... un rire que Joshua destestait, remplaçant l'ancien rire de son grand frère, plein de gaité. Joshua compris alors que son frère était mort le jour où son père avait accepté de le confier à cet homme. Il comprenait maintenant ce que voulait lui dire son père quand il lui disait que le pouvoir auquel il aspirait pouvait mener à sa propre ruine ou à la folie des grandeur. Lui qui n'avait vécu que pour la gloire, le prestige et la puissance, il commença à regretter son ignorance.

- Non petit frère. Il m'a rendu plus fort et plus puissant que tu ne le seras jamais. Ce que je veux, je le prends, pas comme toi qui attends qu'on t'en donnes le droit.

- Je ne te laisserai pas partir.

- Tu ne feras qu'essayer... parce que je vais te tuer aussi.

- Alors il faudra aussi me tuer, enfoiré.

Jarod s'était avancé et se trouvait dans le dos de Tabris, l'arc bandé, près à décocher. Le cydien resta immobile, un sourire de plus en plus marqué sur le visage, si bien que cela en devenait effrayant. Si Joshua avait eu le don de l'Esprit, il n'en aurait eu besoin pour dire que la folie était la seule chose qui motivait son frère. Puis soudain, il se mit à bouger, rapidement.
La flèche de Jarod ne se fit pas attendre, filant droit vers Tabris qui la dévia d'une lame avant de lancer l'autre direction de l'archer qui dû plonger et rouler sur le sol pour l'éviter, se préparant à tirer à nouveau tandis que Joshua tenta lui aussi une attaque. Son poing frôla la joue de son frère qui se déplaça avec la même agilité qu'Elyncia, tirant sur la corde de sa lame pour l'a ramener à lui, manque de décapiter le Zélote qui s'était penché au dernier moment pour l'éviter. Mais il lança l'autre lame encore dans sa main et lui transperça la cuisse gauche.
Jarod décocha une nouvelle flèche que le fou esquiva facilement tout en avançant sur lui. Mais les flammes de Joshua lui coupèrent la route. Le Zélote tenta alors de l'attaquer à nouveau mais se retrouva à terre quand Tabris lui trancha le bas du mollet. Une autre flèche fut décoché et se figea dans l'épaule de l'élève de Wheatley qui répliqua, lançant une nouvelle fois sa lame qui atteint Jarod à l'estomac.
L'archer s'écroula sous le regard désabusé de son compagnon qui, dans un accès de colère qu'il ne soupçonnait pas, lui rendit le coup en lui envoyant une flambée digne d'un des meilleur Zélote. Les vêtements de Tabris prirent feu tandis que sa peau et les muscles de son visage fondaient littéralement sous la chaleur. Le jeune homme abandonna alors ses lames runiques, courant dans le sable du désert dans lequel il se roula pour éteindre les flammes qui allait le tuer à petit feu. Tentant d'ignorer la douleur, il prit la fuite alors que Joshua rampait jusqu'à Jarod qui toussait en crachant du sang. La lame runique dans son ventre s'était désactivée, ce qui permit à Joshua de poser ses mains sur la plaie béante et commencer son travail.

- Vous devez le poursuivre !

- Fermez-là Jarod ! J'ai du mal à me concentrer !

Un match nul, voilà comment se termina le combat dont Joshua se sentit gagnant, pour la première fois de sa vie.


[HRP : ce post nous désengage tous les deux. J'espère t'avoir surpris sur la fin avec cette partie du passé de Joshua et le petit dialogue entre Marcia et Wheatley. Le prochain chapitre commencera au début de la prochaine saison. En attendant, je pense que tu auras de quoi ne pas souffrir de l'ennui ]