[155][D-A] Quelques artifices pour une soirée particulière (PV Aerin et Cersei) [Fini]

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Cette robe ? Non... elle ne me plaît pas. Celle-ci, alors ? Peut-être qu’elle fait ressortir mes yeux ? Pfffeeeuuu, le gris ne me va pas. Ah mais bien sûr, celle-ci ! Oui, j’essaye des robes et ce n’est pas mon dada... pourquoi ? Tout ça parce que Maître Jiven a reçu une missive de Storghein conviant les Templiers à un bal, organisé comme il se doit. Moi qui suis d’habitude peu coquette, je me suis finalement laissée convaincre par mon frère. Ewan m’a conseillé de me rendre dans la ville déjà pour enfin la découvrir puis surtout pour m’aérer l’esprit... avec ces derniers évènements, je n’ai pas vraiment eu le temps de penser à moi et, même si je n’ai pas encore parlé à mon jumeau de tous les détails, il a bien deviné que j’avais la tête pleine de questions. Cependant... lorsqu’il s’agit de le persuader à mon tour, il se montre totalement inflexible. Ça c’est bien Ewan. Grrr. Soit disant que la danse ce n’est pas son truc... Le parfum, les robes de soirée et le maquillage, c’est le mien, peut-être ?! Quoi qu’il en soit, je me sens bien impuissante face à mon miroir et à ce « non » catégorique et, maintenant que j’ai dit que j’y allais, je n’ai plus vraiment le choix. Comme Maître Jacen ne peut pas m’accompagner, c’est Asora qui le fera ; je la connais très mal mais je sais qu’il s’agit de sa première apprentie. J’ai pu entendre qu’elle était assez turbulente. En tout cas, j’espère que ça ne l’embête pas d’y aller mais, vu son apparence, sûrement aime-t-elle danser, elle.

Nous nous sommes donné rendez-vous dans le jardin du Temple, près d’un banc désigné un peu plus tôt. Une fois ma robe choisie, parfumée et maquillée, je me dirige vers le lieu de rendez-vous. J’ai triché et suis restée en sandales, ne pouvant pas supporter les talons hauts plus de cinq minutes... mais personne ne le verra. Ma robe est colorée et très longue, à tel point que je dois la soulever de mes mains pour éviter de marcher dessus. Bon, il faut dire que je suis petite aussi... Mais bon, ça fera une bonne excuse pour ne pas danser. Lorsque j’arrive, Asora est déjà là ; elle me complimente et j’ignore si elle le pense sincèrement... je préfère ne pas le savoir. J’ai une certaine aversion pour elle, j’ignore pourquoi. Surtout que je ne la connais pas. Mais peut-être que d’autres circonstances feront que nous nous connaîtrons mieux un jour. D’autant que nous avons le même Maître, autant apprendre quelques choses l’une sur l’autre.

Je lui demande alors quand on se décidera à y aller et voilà qu’elle me dit que nous attendons d’autres personnes. Une dénommée Cersei et... Aerin. J’ai brièvement entendu parler de la Capitaine de la Division des Pluies mais sans plus. Il faut dire qu’à part Maître Jacen et mon frère, je ne m’intéresse pas à grand monde au Temple. Manque d’intérêt ou plutôt le fait que j’aie été complètement « avalée » par mon apprentissage... je ne sais pas ce qui m’empêche d’aller vers les autres. Je suis cependant contente qu’Aerin nous accompagne, je me sentirai moins seule et le revoir me ferait plaisir. J’espère qu’il s’est remis de notre bataille et qu’il a gagné en puissance. Bien que je n’aie pas eu la patience de lui enseigner l’invocation, je suis convaincue qu’il arrivera à la maîtriser un jour. Si j’ai pu, tout le monde peut le faire. C’est alors que je commence à m’impatienter que je vois Maître Cersei arriver et Aerin la suivre de quelques pas. C’est donc un sourire qui s’affiche sur mon visage pour les accueillir. Finalement, je suis quand même ravie de pouvoir apprendre à les connaître sur le trajet jusqu’à Storghein.

Une missive était arrivée au Temple quelques jours auparavant et son père avait annoncé la nouvelle dans la salle commune après avoir pesé le pour et le contre, comme toujours. Si l'enfant ne s'en était pas une seconde préoccupé, d'autres l'avaient fait pour lui et, à quelques jours seulement de l’événement, le Temple était comme en effervescence, les jeunes apprenties ne parlant plus que de cela entre elles, espérant que tel ou tel autre apprenti leur propose de l'accompagner. Pour sa part, l'Almer trouvait cela stupide, il n'avait que peu envie de participer à ce genre de mondanités qu'il trouvait d'autant plus déplacées en ces temps de doutes et ne supportait pas de devoir rester longtemps en présence d'un aussi grand nombre de personnes. Après les derniers événements, il ne cherchait que le calme et se recroquevillait sur lui-même pour échapper à ses démons intérieurs. La seule présence qu'il acceptait en dehors de Jiven et de son maître, et encore, était celle de la petite princesse Amazone mais cette dernière avait quitté le Temple quelques jours plus tôt pour retrouver ses terres natales et se préparer …

Au bal.
Bien entendu, un tel événement n'était pas sans déplaire à la jeune fille et Aerin aurait mis sa main au feu avant même qu'elle soit venue lui en parler qu'elle voudrait y aller. Jelenna était contente d'avoir convaincu son aînée à la suivre, Eléa avait sa place dans un tel événement en l'honneur de l'alliance Amazone mais la petite craignait qu'elle ne se venge de la trahison d'Ashelia, l'organisatrice dudit bal. Quoi qu'il en soit, elle était venue le trouver, toujours aussi timide, et lui demander s'il avait eu vent de tout cela. Il n'avait même pas cherché à lui dire non, à la contredire ou autre tant elle semblait heureuse de lui proposer de l'accompagner. Il l'aimait, plus que tout au monde. Le métisse aurait été prêt à donner sa vie pour la sienne, à lui offrir son être corps et âme juste pour voir ce délicat sourire étirer ses traits. S'il s'était interdit de jamais le lui avouer, il avait cependant décidé de l'accompagner. Bien entendu, il n'y avait même pas besoin de demander l'autorisation, Jelenna obtenait en général tout de lui. Et puis quelque part, c'était sa façon de lui prouver qu'il serait là pour elle en toutes circonstances et qui plus est, c'était aussi une manière pour l'enfant qu'il était de se prouver qu'il était vivant mais surtout utile.
Jelenna avait quitté le Temple pour rentrer à Muria le temps de se préparer à la fête et si son absence lui pesait, elle lui permettait cependant de faire le point sur les problèmes éventuels qui allaient se poser suite à sa décision. Ilith l'avait prévenu que s'il choisissait la belle, elle tuerait toutes les descendantes de Diane jusqu'à ce que son âme elle même s'épuise. Celles qui suivraient Jelenna, il s'en moquait totalement, mais l'idée que la déesse puisse attenter à la vie de sa bien-aimée lui était insupportable aussi échafaudait-il déjà un plan pour faire paraître ce bal comme un effort et non comme un plaisir. Il n'aurait pas trop de mal sur ce point.

Jiven n'était pas friand à l'idée de le laisser partir, cela se lisait sur son visage même si l'Almer tentait de démontrer le contraire. Il accepta la demande à la seule condition qu'Asora soit présente, visiblement, il faisait totalement confiance à l'ancienne élève de son meilleur ami pour veiller sur le gamin. Bien entendu, Nyméria ne pourrait pas assister à la fête mais il parvint à faire en sorte qu'elle l'accompagne durant le trajet. Elle passerait le reste du temps dans les forêts alentours de Storghein jusqu'à la fin des mondanités ce qui sembla rassurer un tant soit peu son père qui faisait confiance à l'animal pour défendre le gamin en toutes circonstances et pour répondre à son appel s'il avait un souci.

Le lieu de rendez-vous avait été fixé dans les jardins du Temple, non loin d'un banc. Il avait vaguement retenu l'endroit, peu intéressé par toute cette affaire. Sa présence ne répondait qu'à un caprice tant de sa part que de la jeune princesse. Il ouvrit brièvement son Esprit pour « sentir » la présence d'Asora et remarqua non sans étonnement qu'elle n'était pas seule. Incapable de savoir qui était sa ou son convive, il fut néanmoins capable de reconnaître la troisième personne en sa compagnie. Auween, l'Elfe qu'il avait rencontré lors de leur voyage à Silmarie, celle qui avait un frère jumeau et avec qui … Il laissa cette pensée mourir d'elle-même. S'il commençait à s'inquiéter, à quoi pourrait-il bien servir à sa douce et tendre ?
Il hésita une seconde encore, une ultime seconde durant laquelle il se demanda s'il était vraiment à sa place avec elles, avec Elle surtout. Etait-il seulement capable de la protéger quand tant de choses le terrorisaient encore la nuit ? Quand ses cauchemars allaient parfois jusqu'à réveiller son père ou celle qu'il voulait tant protéger ? Il n'était encore qu'un enfant, à peine plus grand que lors de la disparition de sa mère … un enfant qui s'était mis sa déesse à dos pour les beaux yeux d'une étrangère. Certes. Il n'était qu'un enfant. Mais il était désormais sur la bonne voie, il le sentait, il le savait. Avec ses nouveaux dons, avec Nyméria, rien ne lui était impossible. Protéger Jelenna et offrir sa vie pour elle, quand bien même cela serait totalement inutile, c'était tout ce qui comptait pour lui.

Sans plus hésiter, il avance, fermant son Esprit aux autres, pierres après pierres. Une fois à leur portée, il se rend compte qu'il n'a rien d'un prince charmant comparé aux trois jeunes femmes. Il reconnaît immédiatement Asora et ses longs cheveux blonds ainsi que la jeune Auween. Cette dernière est tellement bien habillé qu'il se sent d'autant plus idiot, lui qui n'a revêtu qu'une tenue habituelle, parfaite pour voyager mais totalement inutile pour danser ou du moins inadapté. La dernière convive lui était inconnue.

« Désolé du retard » souffla-t-il tandis que la louve crème s'arrêtait à ses pieds, s'asseyant sur son postérieur sans faire attention aux trois jeunes filles, « Je suis le dernier ? »hasarda-t-il.

Il avait hâte de retrouver Jelenna mais sincèrement aucune envie de participer au bal. Il se sentait également quelque peu exclu car les trois jeunes femmes semblaient trop différentes de lui. S'il connaissait Asora un peu plus que les autres, il n'appréciait pas forcément sa présence qui ne lui rappelait que trop l'absence de sa chère élève sans parler qu'elle lui rappelait un peu trop sa mère dans son caractère. Auween était plutôt gentille certes mais il avait eu du mal à se lier à elle, sans doutes parce qu'il était trop timide ... Quoi qu'il en soit, ce voyage promettait d'être long, tout comme le bal, mais cela en valait la chandelle ... Maranwë profita de ce moment pour sortir le bout de son nez, cherchant de quoi se mettre sous la dent et il lui offrit une baie sortie de sa poche pour la contenter.

Bal astorg qui plus est, un instant Cersei se demanda si sa chère Oblat n’avait pas tout simplement perdu la tête. Aller danser et boire en temp de crise, alors qu’on ne savait même pas si on allait survivre à une année aussi obscur semblait on ne peut plus ridicule à la Capitaine ainsi s’informa-t-elle un peu plus quant aux objectifs de l’évènement. Elle les trouva alors qu’elle discutait avec Kirik – ou plutôt qu’elle imposait sa silencieuse compagnie au Capitaine qui lui apprenait à perfectionner l’invocation loin du regard de ses élèves - puisque Jiven vint les retrouver pour organiser le déplacement et encadrer un peu les marmots qui étaient - pour certains d’entre eux - assez excité par l’affaire. Cersei ne comprenait pas ce type d’engouement puisqu’en tant que fille d’une branche mineure d’une famille peu réputée vivant dans une contrée neigeuse perdue, ses parents n’avaient même pas cherché à lui trouver un parti avant qu’elle ne rentre dans l’Ordre –et non dans les Ordres s’il vous plaît !- et de par leur éloignement de la Cour Cersei n’avait jamais appris à danser mais bien à chasser depuis sa plus tendre enfance ce qui faisait d’elle l’excellente archère mais surtout dans le cas présent la piètre mondaine qu’elle était aujourd’hui.
Par miracle, Maître Jiven avait trouvé assez de volontaires pour ne pas avoir besoin de ses services mais uniquement ceux de Kirik et le bourru astorg accepta non sans maugréer ce qui arracha un plissement des yeux amusés à la Capitaine, seule trace d’une émotion quelconque dans son visage taillé dans le marbre. Quittant Kirik pour le laisser superviser tout cela avec Maître Jiven, Cersei rejoignit Sòlvejg qui lui demanda toute excitée si elle serait elle aussi du voyage. « Je te parie ce que tu veux que tu viendras ! », s’amusa-t-elle. Les yeux vairons se détournèrent de la jeune femme en secouant la tête de dépit, acquiesçant au pari puisqu’elle était certaine de le gagner. Avec un peu de chance, ce serait un bon moyen de contraindre Sòlvejg au silence.

Kirik se désista, Cersei était la suivante sur la liste. Elle perdit son pari… Et sa couleur de cheveux avec.
Ce matin-là, c’était auréolée de boucles de feu qu’elle était entrée dans la salle commune faisant même trébucher un apprenti qui n’avait pu détacher son regard d’un tel spectacle et avait percuté un banc. Lui présentant une main sûre pour se lever, il rougit en croisant le regard sévère de la templière mais Cersei l’ignora pour continuer sa route vers sa table Arnbjörn sur les talons. Son vice-capitaine Dag retint avec difficulté un sourire ne souhaitant pas s’attirer les foudres de sa supérieure mais Kirik qui n’en avait rien à faire de son courroux éclata tout simplement de rire et les regards assassins de la grande aujourd’hui rousse ne le calmèrent pas un instant. Sòlvejg passa par-là et gênée de la réaction du Capitaine tenta de vanter la ressemblance entre Cersei et sa Déesse Astrée pour se rattraper et la Pluie pensa effectivement qu’il n’y aurait qu’une intervention divine qui pourrait l’empêcher de planter une ou deux flèches dans le postérieur de son apprentie.
Grâce en soit rendue aux Dieux, la première impression passée tout revint à la normal et le jour du départ arriva bien vite.

Cersei s’avéra être dans le groupe de sa consœur d’Origine Asora ce qui la rassura partiellement puisqu’en plus d’elle se trouvait l’apprentie de Jacen et le fils de Jiven…. Bref une partie de Tamawa avec qui elle n’avait jamais conversé – en même temps ce n’était pas comme si elle avait conversé avec beaucoup de Templier en dehors des Pluies-.
N’étant pas sourde, elle avait entendu les péripéties du gamin et le savait difficile à vivre puisqu’orphelin de mère en revanche elle ne connaissait pas du tout la jeune elfe Auween mais étant dans une branche curative et elfe elle devait être comme les trois quart d’entre eux des militants végétariens pour la paix dans le monde donc facile à vivre.
Préjugé quand tu nous tiens.
Dans tous les cas, Cersei arriva à l’heure sur le lieu de rendez-vous Jaime sur son épaule, les serres solidement plantées dans une épaulière de cuir. Point de robe pour elle mais un corset brun tissé de pourpre sur lequel étaient rattachées des plaques de métal en guise de protection. Si l’une de ses épaules neigeuses étaient nues, il n’en était pas de même pour sa gorge qui était elle aussi cerclée de métal au reflet discrètement grenat et pour ses bras recouvert des protections habituelles que nécessitait l’archerie. Sa main ou plutôt ses doigts eux-mêmes portés des bandages vermeils pour ne pas qu’elle se blesse en tendant la corde de son arc couleur qui trouvait un lointain écho dans ses bottes brunes qui recouvraient ses genoux de la même teinte que son pantalon le tout faisant joliment ressortir sa carnation de spectre et sa nouvelle couleur de cheveux flamboyante.

Bref, elle s’était plus ou moins grimée en arbre. Cela pouvait sembler stupide, mais pareil camouflage pourrait s’avérer salvateur alors que les montagnes de Storghein avaient revêtu leur couleur automnale faisant profiter aux visiteurs de leur arborescence cramoisie… ainsi qu’aux bandits. Heureusement, de par l’Esprit les Maîtres étaient à même d’anticiper le moindre risque mais on n’était jamais trop prudent d’ailleurs pour la même raison un carquois de cuir pendait à sa taille au cas où l’invocation lui fasse défaut. Et puis soyons honnête, elle mourrait surtout d’envie de chasser dans ses forêts.
Ses pensées furent interrompues lorsqu’elle sentit l’esprit d’Asora quelques mètres plus loin accompagnée par la fameuse Auween. Faisant claquer ses talons qui agrandissaient la fine silhouette de la jeune astorg elle rejoignit les deux jeunes femmes les saluant d’un bonjour neutre, desserrant à peine la mâchoire alors qu’elle dardait son regard vairon sur l’elfe et sa tenue pas très adaptée au voyage. Son inspection fut néanmoins interrompue par l’arrivée d’Aerin qui demanda s’il était le dernier.

« Effectivement »

répondit simplement la Capitaine.

Cersei fut déséquilibrée par Jaime qui déploya ses ailes à la vue du furet d’Aerin et la Capitaine ferma son œil céruléen alors que le second intimait à l’aigle de se calmer. L’aigle royal n’avait d’yeux que pour le furet mais le grognement d’Arnbjörn, bien plus sensible aux ordres de sa maîtresse que l’aigle tout récemment dressé stoppa dans son élan ce dernier qui se calma. Se détournant du groupe pour se mettre en marche Cersei intima à Jaime d’aller chasser et ce fut allégé du prédateur que la jeune femme se dirigea vers les écuries pour se mettre en route vers la grande Storghein...

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Je remarque rapidement que je suis l’une des seules à m’être habillée pour les circonstances... certes, treize heures de voyage nous attendent mais, en faisant attention, je ne salirai pas ma robe et mon maquillage devrait tenir. J’ai pris, dans mon petit sac, quelques réserves pour un éventuel nettoyage et pour des retouches de maquillage. En même temps, je me sens bien laide face à Cersei et Asora qui sont des femmes magnifiques et qui n’ont pas besoin de grand-chose pour se faire voir, même en tenue quotidienne. Je sens le regard de Maître Cersei peser sur moi, m’examiner, mais elle n’a pas le temps de me faire une remarque qu’Aerin arrive en s’excusant d’être le dernier. La remarque de la Capitaine me froisse un peu et j’ai bien envie de défendre le jeune garçon... pour une fois, cependant, je fais preuve de retenue. Je me suis donnée de la peine pour prendre soin de moi, il serait inutile de rentrer maintenant à cause d’un blâme. Une fois ses animaux calmés, ceux d’Aerin installés, Asora levée du banc, un silence s’installe entre nous. Je ne sais pas s’il s’agit d’un malaise mais je sens que le voyage va être long.

Nous décidons de nous rendre aux écuries pour éviter de tarder. C’est un long trajet qui nous attend et le faire à pied n’aurait aucun sens. J’angoisse un peu : contrairement à Ewan, je ne suis pas du tout à l’aise avec les chevaux. Comme ces bêtes sont assez nerveuses et craintives, elles ressentent ma peur et s’emportent facilement en ma présence. C’est donc avec de l’appréhension que je suis le groupe vers l’endroit et imite les plus expérimentés pour préparer nos montures. Je sens déjà mon animal de voyage s’agiter, taper des sabots et agiter la tête pendant que je l’équipe de sa selle et de sa bride. Cependant, le tout se passe sans encombres jusqu’à la sortie des chevaux de leur box respectifs et nous les amenons à pieds jusqu’à la sortie de Tamawa sans difficultés. Bien que mes compagnons de route commencent gentiment à parler, je reste étrangement silencieuse jusqu’au moment de sortir de la ville. Je maudirais mon frère pour ce qu’il m’a conseillé de faire...

Nous finissons par monter et commençons à avancer plus vite. Mais c’est après une bonne demi heure de galop que mon cheval s’agite de nouveau. Le faisant exprès ou non (je crois que je n’ai pas tellement envie de le savoir...), il pivote sa tête jusqu’à ce que la lanière de la bride « attrape » mon pied. Par réflexe, je le sors de l’étrier mais au lieu de m’aider à m’en défaire, cela enroule ma cheville et l’emprisonne totalement. Je panique et le cheval s’arrête, ne pouvant plus vraiment regarder devant lui à cause de sa tête. Au lieu de s’apaiser ensuite pour me laisser défaire le nœud, il tourne en rond et commence à sauter. Je glisse légèrement de la selle et l’animal ne perd pas de temps à se cambrer en arrière en hennissant. J’ai une pensée pour ma robe, pour mon frère puis pour ma vie lorsque je me sens tomber et je me demande si mes compagnons ont vu que j’étais dans une situation compliquée.

[HRP : je m'excuse, mon post est court mais je voulais introduire cette difficulté ici, avant qu'Auween puisse prendre la parole. J'espère que ça vous va... :/]

Le gamin se savait quelque peu en retard, en réalité, il était même le dernier sur les lieux mais pour autant, il ne se sentait pas nécessairement coupable. Après tout, il n'avait pas fait exprès et quand bien même aurait-il souhaité être à l'heure, il n'aurait pas pu. Il espérait que son air désolé et sincère de surcroît suffirait à excuser l'attente, car sa mère lui avait toujours enseigné qu'on ne devait pas faire attendre les dames, mais pour autant il ne se sentait pas coupable du moindre crime, jusqu'à ce que la Capitaine des Pluies prenne la parole et réponde simplement qu'effectivement, il était le dernier. Le ton n'était pas agressif, cependant, il impliquait énormément de sous-entendus et le gamin eut tendance à ne pas vraiment apprécier. Pire encore, la jeune femme eut le don de le mettre totalement mal à l'aise … sans même s'en rendre compte.

N'osant plus ouvrir la bouche, le gamin se tut et attendit que quelqu'un reprenne la parole et lui explique la suite des événements. Il y avait un peu plus d'une journée de cheval pour se rendre à Storghein mais pour autant, il sentait déjà que ce voyage allait être long et terriblement difficile. Cersei ne semblait pas le porter dans son cœur malgré son léger retard et il ne souhaitait même pas comprendre pourquoi. Asora était égale à elle-même, elle le traitait comme un adolescent sans chercher à savoir pourquoi il était venu ni quelles étaient ses motivations. Auween, fidèle à elle-même, était habillée d'une jolie robe qui la mettait en valeur et le jeune homme se sentait plus proche d'elle soudainement que des deux autres … pour autant, il n'osa pas se rapprocher d'elle et resta quoi en attendant que quelqu'un dise quelque chose.
Totalement inconscient des prétentions de l'aigle sur son furet, Aerin se contenta de lui intimer de retourner à l'abri de sa manche. En ce début d'automne, il avait quelque peur que l'animal ne prenne froid et, vu son jeune âge, il savait que cela pouvait signifier son arrêt de mort. Ce fut le grognement de l'espèce de chien loup qui attira son attention et il se rendit compte que la Capitaine avait calmé son animal avant lui. Le gamin ne l'en remercia pas, conscient que cela ne servirait à rien si ce n'était mettre de l'huile sur le feu entre eux. Nyméria sembla prendre conscience de la présence de cet intrus et redressa les oreilles dans sa direction sans pour autant réagir. Elle le jaugea une minute avant de s'en détourner et de chercher la main de son compagnon qui caressa sa tête nacrée sans comprendre ce qui passait par sa tête.
Le petit groupe suivit en silence la Capitaine des Pluies vers les écuries. Une atmosphère pesante s'était installée entre eux, les filles ayant décidé de rester plus silencieuses les unes que les autres. Ce n'était pas forcément pour déranger l'Almer qui ainsi, n'avait pas à faire semblant ou à chercher à s'intégrer. Timide, introverti, il était totalement intimidé mais peu importait, la seule chose qui comptait était sa récompense à savoir, la belle Jelenna. Il n'allait à ce fichu bal que pour lui faire plaisir mais surtout pour la revoir et la protéger. Durant un tel événement, mieux valait rester sur ses gardes non ?

Les écuries n'ont jamais été son lieu de prédilection, pour ainsi dire, il a bien souvent évité de les visiter. Certes son cheval, offert par Jiven, y vivait et y passait le plus clair de son temps mais le métisse n'était pas spécialement à l'aise avec les chevaux, encore moins à l'idée de monter. Il avait commencé à apprendre à monter à cheval pour faire plaisir à son père mais ce n'était pas de gaieté de cœur. Il n'était pas forcément à l'aise mais depuis quelques années qu'il s'y était mis, il commençait à s'y faire. Abricot avait l'avantage d'être un animal calme, doux et très patient, il ne semblait pas forcément être conscient de la nervosité de son cavalier ou en tout cas ne s'y arrêtait-il pas. Asora est l'une des seules personnes à savoir que le jeune Elfe ne sait pas encore très bien monter à cheval et pour cause, elle a du le trimbaler plus d'une fois sur le sien lorsqu'il souhaitait se rendre à Tamawa. En silence, Aerin scella le jeune équidé qui se laissa faire jusqu’à ce que la jeune femme vienne discrètement vérifier son travail et lui ébouriffe les cheveux. Nyméria quant à elle était restée à l'extérieur, sachant pertinemment qu'elle n'avait pas le droit d'entrer sans quoi elle affolerait à coup sur les chevaux.

Abricot était visiblement ravi de sortir un peu et Aerin quant à lui était plutôt rassuré de ne pas avoir à le monter tout de suite. Asora s'était placée juste à côté de lui pour veiller au grain l'air de rien et Aerin lui en était infiniment reconnaissant même s'il ne l'avouerait sans doutes pas. Il savait de toute façon que la jeune femme le comprenait sans qu'il n'ai besoin de s'exprimer. Une fois les portes de Tamawa passées, il était grand temps de monter à cheval et ce fut nerveusement que le jeune homme monta en scelle. Nyméria trottait aux côtés d'Abricot qui n'avait pas eu grand mal à s'habituer à elle. Les jeunes femmes décidèrent de se lancer au galop pour gagner du temps et l'apprenti fut bien obligé de suivre malgré la peur qui le tenaillait. Asora avait beau chercher à rester à sa hauteur, il fut bientôt entre Auween et elle. Tandis qu'ils galopaient depuis environ une demi-heure, ou peut-être une heure, tandis que l'allure se faisait plus douce pour éviter de fatiguer inutilement les montures. L'enfant remarqua alors qu'il commençait à distancer Auween qui jusque là fermait la marche à ses côtés. Inquiet, il agrippa d'autant plus Abricot pour tourner la tête en arrière et constata qu'elle s'était arrêtée à quelques pas de là.

Il ne fallut que peu de temps au gamin pour comprendre qu'elle était en difficulté. Avec beaucoup de mal, il força son cheval à faire demi-tour tandis qu'Auween semblait se débattre avec le sien. Il était encore à quelques pas de la scène lorsque le cheval se cabra et son seul réflexe, aussi stupide soit-il, fut de créer instantanément une couche d'eau épaisse sur le sol tandis que sa camarade était projetée en l'air. Elle retomba lourdement à l'endroit où il avait matérialisé l'étendue d'eau mais il savait pertinemment que ce n'était pas suffisant, qu'il lui avait tout au plus évité de se rompre le cou. Totalement épouvanté, il descendit de cheval de son mieux, manquant de se casser la figure.

** Aso... Asora !! ** hurla-t-il mentalement ** Cersei !! **

Le gamin était tellement terrorisé qu'il s'était arrêté à deux bons mètres de la demoiselle et n'osait pas approcher.

[ Bon je ne sais pas si c'est ce que tu attendais mais j'ai pas tout bien compris, donc j'ai fait avec les moyens du bord en pensant notamment que si Auween tombait tel quel de cheval, on avait pas de soigneur, désolée si ça ne va pas ^^' La prochaine fois, je pense qu'il vaudra mieux en discuter avant par mp XD ]

Cela faisait un moment que Freyja n’était plus sortie pour un aussi long voyage et si l’archère appréciait beaucoup les balades avec sa jument elle était souvent obligée de la laisser à Tamawa lors de ces missions ainsi profita-t-elle pleinement de ces moments partagés avec ladite monture. La jument nordique fut rapidement scellée, Cersei ayant depuis le temps apprit à exécuter ses gestes qui relevaient de la simple routine et la complicité qui l’unissait à Freyja ne lui rendait la tâche que plus aisée. La petite troupe rejoignit l’entrée de Tamawa laissant la Templière à son silence alors qu’Asora n’était pas non plus décidée à papoter ni avec elle, ni avec les apprentis. Eux-mêmes étaient d’un calme assez inhabituel pour des jeunes. Cersei aurait facilement mit cela sur leur différence d’âge et le fait qu’ils n’avaient du coup pas eu l’occasion de se fréquenter mais ces derniers se connaissaient puisqu’ils avaient été agressés par un Crépusculaire alors qu’ils s’entraînaient ensemble donc Cersei se rabattit sur la seconde option c’est-à-dire qu’Aerin était assez renfermé, la pourtant volubile Auween s’était résolue au silence. A la sortie de Tamawa, la ville céda la place aux plaines arides et connaissant les rigueurs du climat de Storghein les deux maîtres savaient que si elles voulaient gagner du temps il fallait profiter de ce terrain facile à pratiquer ainsi lancèrent-elles leur monture au galop bientôt suivies par les apprentis. Dans les airs, Cersei vit Jaime les dépasser alors qu’Arnbjörn bien que tenant la cadence tirait carrément la tronche. Les maîtres ralentirent le pas pour ne pas épuiser les chevaux et Cersei en profita pour se concentrer plus en avant tachant d’effectuer un repérage rapide du chemin.

Aso... Asora, Cersei !!

La templière tourna la tête vers Aerin et vit que ce dernier avait mis pied à terre et regardait une personne étendue sur le sol qui se révéla être Auween.

« Merde. »

La Fenn fit faire demi-tour à son cheval qu’elle lança au galop vers les deux apprentis qu’elle avait déjà distancé d’une bonne centaine de mètre. Ralentissant la cadence, elle descendit de sa jument en passant les rênes de cette dernière par-dessus son encolure avant de se diriger vers l’apprentie à terre. Jetant un regard vers un mouvement plus au loin, elle vit que le cheval indiscipliné d’Auween avait déjà pris de la distance mais elle ne s’en soucia guère et rejoignit en quelques pas l’apprentie au sol. Elle nota la flaque d’eau dont la terre sèche avait du mal à s’abreuver autour de la jeune fille et les vêtements trempés de cette dernière confirmaient que la présence de l’élément aqueux n’était pas le fruit du hasard. En tout cas, à première vue la jeune femme n’avait pas l’air blessée. Pas de sang, ni de coupures ou de plaies mais les apparences pouvaient être trompeuses.

« Tu es blessée ? »

L’archère n’était pas ni de près, ni de loin guérisseuse ni aucun autres membres du petit groupe d’ailleurs et les murs de Tamawa étaient désormais à une bonne heure de route. Même en prévenant un des membres des Providences il ne serait pas près d’arriver.

« Que s’est-il passé ? »

ajouta-t-elle en se tournant vers Aerin.

Le ton était celui qu’elle utilisait pour commander ses troupes, pas agressif ni d’intonation incriminante mais assez autoritaire pour que la réponse fuse rapidement, la Capitaine tenant à mettre au clair les circonstances de l’accident pour réagir au mieux. D’ailleurs dans tous les cas les apprentis n’étaient pas responsables puisqu’ils étaient sous leur autorité, si Auween était blessée la faute retombait sur les maîtres mais Cersei tenait à savoir ce qui s’était passé pour prévenir une éventuelle autre menace. Sa main s’était d’ailleurs rapprochée de son arc et son regard et son Esprit balayaient la plaine en vue de détecter une autre présence.

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Lorsque j’ouvre les yeux, je suis allongée sur le sol et je ne peux pas m’asseoir parce que j’ai mal... aux fesses. Maître Cersei s’avance vers moi et j’aperçois Aerin du coin de l’œil ainsi qu’Asora, un peu plus loin, encore sur son cheval. Je réalise vraiment ce qu’il vient de se passer une fois que j’ai réussi à me redresser : mon cheval est parti, j’ai mal au poignet aussi et je suis complètement trempée. J’essaye de reconstituer les évènements mais j’ai dû légèrement me cogner la tête. Ah mais je me rappelle... Lorsque je suis tombée, Aerin a voulu amortir ma chute avec sa Manipulation de l’Eau. Grâce à lui, je suis en vie... j’aurais pu m’en sortir beaucoup moins bien !

* Merci. * lui dis-je par l’Esprit, avant que Maître Cersei ne m’aide à me relever en questionnant mon jeune ami.

Une fois qu’il a fini de lui répondre comme il pouvait et que j’ai retrouvé mes esprits, j’explique tout à l’astorg.

- J’étais anxieuse, le cheval ne l’a pas supporté et un faux mouvement a fait que mon pied s’est retrouvé coincé... il a paniqué et s’est cambré. Sans Aerin, j’aurais pu me casser quelque chose ou pire encore ! Là j’ai juste mal au poignet et à la cheville, ça doit être des foulures... puis aux fesses aussi.

Un instant, j’ai envie de rire de la situation mais je ne sais pas si ça s’y prête vraiment. J’ai été imprudente et j’aurais dû appeler à l’aide immédiatement plutôt que de paniquer comme la bête. Une chose est sûre, je ne laisserai plus quelque chose comme cela se reproduire ! Une fois calmée et ma robe légèrement nettoyée (par chance, elle n’est pas tâchée, juste mouillée), il est décidé que je continue le trajet sur le cheval d’Asora, avec elle. Juste avant que chacun ne se remette en selle, je m’avance vers Aerin et saisis sa main dans la mienne.

- Vraiment, merci infiniment... tu m’as évité de gros soucis ! J’ai été irresponsable... je crois que cette soirée me stresse plus qu’autre chose. Je ne sais même pas pourquoi Ewan m’a conseillé de venir !

Je finis par lui sourire et par marcher doucement vers ma compère. Celle-ci m’aide à monter, difficilement, mais nous finissons par reprendre la route tranquillement vers Storghein. La soirée sera peut-être longue mais c’est peut-être ce genre d’évènements qui créent des liens.

[HRP : je suis désolée, c’est super nul mais après quatre mois j’ai eu de la peine... je n’avais pas d’idée de relance non plus, j’espère que ça ira quand même. :/]

Le gamin ne savait pas quoi faire, pour ainsi dire, il était totalement « amorphe », incapable de se décider à s'approcher de la jeune femme ou encore, à lui venir en aide plus encore. Il avait tenté d'amortir sa chute sans vraiment être persuadé que son tour de passe passe ai fonctionné, à voir le manque de réaction de la Templière, le jeune apprenti doutait d'avoir réussi à lui porter secours aussi bien qu'il l'avait espéré.

Maître Cersei fut la plus rapide des deux à réagir et l'adolescent la vit revenir sur ses pas au pas de course sur sa jument tandis qu'Asora la suivait de peu. Les deux Astorgs mirent peut de temps à couvrir la distance, tout au plus une centaine de mètres mais il sembla à Aerin que le temps s'était arrêté. Il n'avait jamais spécialement apprécié les chevaux, encore moins les plus grands d'entre eux qui le terrorisaient. Le métisse avait la trouille de tomber de sa monture et souvent, il avait remarqué que cela les rendait nerveuses. Peu importait en l'occurrence ses considérations personnelles, il s'avérait que Cersei fut relativement efficace. Elle demanda à la jeune femme si elle était blessée et cela suffit à sortir le fils du Directeur de sa torpeur. Il s'approcha à son tour de la blessée, espérant de tout son cœur qu'elle n'avait rien. La Templière lui demanda ce qu'il s'était passé et le ton le laissa perplexe. Il tranchait très nettement avec le ton « anxieux » qu'il avait eu l'impression d'entendre lorsqu'elle parlait à la demoiselle.

Le « merci » de la victime lui fait du bien et le petit se mit à sourire sans vraiment s'en rendre compte. Toute la tension qu'il avait accumulé en quelques minutes venait de s'envoler avec ce simple mot. Auween allait bien et c'était le principal à ses yeux. Rassuré, il eut l'impression que le temps se remettait à courir tranquillement, à son rythme. Il prit conscience qu'il n'avait pas encore répondu à Maître Cersei mais avant qu'il ne remette ses idées en place, la jeune Elfe avait déjà pris la parole pour donner des explications aux deux femmes.

L'enfant aurait sans doutes rigolé si jamais la situation ne l'avait pas autant perturbé ! Mal aux fesses … il était vrai que si c'était navrant pour elle, c'était tout de même plutôt drôle et si en temps ordinaire, le jeune homme ne s'en serait pas privé, en l'occurrence, il ne parvint pas à esquisser autre chose qu'un maigre sourire. Au moins, Auween n'avait-elle qu'une légère foulure et Asora n'aurait pas de mal à la soigner … parce qu'elle savait soigner pas vrai ? Il avait un doutes, c'était un peu honteux mais il ignorait beaucoup de choses sur les capacités des trois femmes qui l'accompagnaient. Il espérait néanmoins que l'une d'elles avait les ressources nécessaires pour soigner Auween car la cité neutre était déjà à une bonne heure de cheval !

Le contact physique avec l'Elfe le ramena à la réalité si bien qu'il posa son regard dans le sien. A nouveau, elle le remerciait et il ne comprenait pas pourquoi car il n'avait fait que « son devoir » ou quelque chose du genre non ? Dans une situation similaire, elle aurait fait de même n'est-ce-pas ?

« Je … de rien ! Tu aurais fait la même chose pour moi ! Je suis rassuré de voir que tu vas bien » souffla-t-il.

Tandis que la jeune femme remonte sur son destrier, Aerin prit les rênes d'Abricot et remonta à son tour sur son dos.

[ Désengagé ]

Pas de réponse du côté d'Aerin qui, visiblement encore sous le choc de la chute de son amie, n'arrivait pas à trouver ses mots. Auween prit alors la parole leur expliquant que son cheval avait paniqué et qu'elle n'avait pas pu le calmer. Explications tout a fait plausibles du point de vue de la Pluie qui savait bien que les chevaux pouvaient être assez vicieux pour profiter de la faiblesse de leur cavalier et prendre la poudre d'escampette à la première occasion qui se présentait. Elle n'entretenait pas ce genre de rapport avec Freyja du fait de leur longue cohabitation mais l'Astorg avait pu constater dans sa prime jeunesse la difficulté des soldats de Storghein a discipliner des cheveux qu'ils ne connaissaient pas et qui ne les connaissaient pas malgré leur expérience. Son regard revint vers l'elfe et la Pluie acquiesça avant d'ajouter :

- L'important reste que tu ne sois pas grièvement blessée, tu montreras tes blessures à des soigneurs en arrivant à Storghein pour ne pas prendre de risque.»

L'Astorg se redressa avant d'ajouter à l'adresse de la jeune femme :

- La prochaine fois préviens nous, cela évitera que tu te mettes inutilement en danger. Asora et moi sommes là pour garantir votre sécurité.»

S'il arrivait quoique ce soit aux apprentis, la responsabilité incomberait aux maîtres et Cersei n'accepterait pas que sa difficulté à communiquer avec les autres êtres humains se répercutent sur la santé des gosses. Elle ne tenta pas un sourire rassurant, peu crédible et qui serait sans doute mal interprété venant de sa part mais si Auween avait appris à décrypter l'Esprit elle pouvait sentir que la Templière était sincère dans ses propos. Asora se proposa alors pour prendre la jeune fille avec elle, ce à quoi Cersei ne put qu'admettre que c'était plus prudent étant donné les circonstances.

- Je vais chercher la bête d'Auween, seul et harnaché il pourrait se coincer n'importe où et je n'aime pas trop l'idée de l'abandonner là. Reprenez la route, je vous rejoindrais à Lindis qui doit être à une heure tout au plus d'ici.»

Remettant le pied à l'étrier, la Templière attendit l'accord d'Asora à sa proposition avant de se détourner et de lancer sa jument au galop. Le cheval d'Auween ne devait pas être très loin et plus vite elle mettrait la main dessus plus vite elle retrouverait le groupe aimant encore moins l'idée de la laisser seule avec les deux jeunes. Si elle avait vu la direction dans laquelle avait filé la bête, elle aurait sans doute tout de même perdu sa trace si les sabots du cheval ne s'étaient pas imprimés dans la terre meuble près d'un ruisseau. Calmant l'allure du sien, elle mit pied à terre en s'approchant de l'orée d'un petit bois et suivit la trace s'apercevant en étudiant les empreintes que le cheval avait lu aussi calmer sa cadence puisque ces dernières étaient nettement moins profondes désormais. Malgré ses efforts, elle ne parvint plus à repérer la piste une fois dans les bois : Le parterre de fourrée, de branches et d'épines ne laissant que peu de place à l'interprétation pour l'amatrice. Continuant néanmoins sa route en tenant sa propre monture par la bride, elle parvint enfin à une clairière ou la bête paissait paisiblement à des lieues de l'agitation quelle avait provoqué quelques dizaines de minutes auparavant.

La monture se laissa approcher sans mal par la Pluie qui se remit alors en selle en attachant la monture d'Auween derrière la sienne à l'aide d'une corde. Le convoi fit bonne route au trot, rejoignant même les templières et Aerin avant leur arrivée à Lindis. Le reste du trajet se fit sans heurts au grand soulagement des Maîtresses Templières et des heures plus tard, après avoir traversé les chaînes de montagnes Storghein s'offrit enfin à leur yeux.

[Auween et Cersei désengagées]

[C'est pas terrible, mais c'est le moins pire de toutes les autres tentatives !]

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