[DA]Voyager, c'est bien. Avec un guide, c'est mieux !(pv Arsher) (fini)

« Pour encore combien de temps sommes-nous coincé ici Gangûro ?
- À la vitesse où nous avançons encore au moins une journée maître. »

Kaoru et son loyal serviteur avaient pris la route cinq jours plus tôt en direction de la nouvelle contrée à l'ouest d'Azthia. L'artisan avait été pris de la curiosité de découvrir les plantes existantes au-delà des montagnes, aussitôt dit, aussitôt fait, lui et son serviteur avaient loué un attelage avec deux chevaux et étaient partis en confiant la gestion de l'Hakuya à Jâdh. Les deux hommes avaient dépassé Noubaï la veille et cheminaient sur les chemins serpentants de la montagne. Le voyage était âpre pour le fils de geisha habitué à un minimum de commodités et de confort qui le trouvait très long. Gangûro, supportant stoïquement le caractère bougon de son maître comme à son habitude, pensait sans vouloir rien en dire qu'il aurait préféré partir accompagné d'une troupe plus conséquente afin d'avoir au moins une personne à leur côté ayant déjà séjourné en Azthia. Kaoru avait négligé l'idée et aujourd'hui il pestait contre l'immobilité contrainte.

L'artisan bourra sa pipe de son mélange d'herbe favori et en tira un grande bouffée après l'avoir allumée. Il regarda le paysage montagneux en admirant la végétation qui tournait au rouge et or. Originaire d'une région au chaud climat il était sans cesse rêveur en contemplant la végétation d'autres régions plus verdoyantes. Il pensait à tous les trésors de la nature encore méconnus dont on pourrait tirer des substances de tout effet possible. C'était cette idée qui l'avait attiré vers la voisine de l'occident depuis sa découverte quelques années plus tôt. Aujourd'hui il pouvait laisser l'Hakuya sans crainte, sa position étant bien établie. Contrairement à ce que croyait Gangûro, Kaoru avait parfaitement bien pensé au fait qu'un interprète avec eux leur serait utile, mais pour une fois, il ne prévoyait pas d'échanger avec les Azthiens. C'étaient bien sa végétation qui l'amenait. S'ils rencontraient des autochtones les deux hommes sauraient bien faire comprendre leur manque d'agressivité et dans le pire des cas, l'un comme l'autre savaient se défendre.

« Quand nous serons en Azthia où voulez-vous aller ? »

Demanda Gangûro brisant son silence méditatif. Kaoru aspira une bouffée de sa pipe avant de sortir la carte que son serviteur avait acheté à un marchand ambulant.

« Nous sortirons des montagnes au nord d'Avallon, n'est-ce pas ? »

Gangûro opina.

« Nous irons loger dans ce village, je ne prévois pas d'aller plus loin. L'idéal serait sans doute de camper.
- Si je peux me permettre, maître. Nous attirerons les gens de mauvaises fréquentations, les bandits ou encore des animaux sauvages. À nous deux seulement cela risque d'être dangereux. Il vaudrait mieux que nous dormions en ville.
- Nous ferons donc ça. Un vrai lit me fera toujours plus de bien que les maudites paillasses que tu nous as trouvé. »

Gangûro ne répondit rien, ils avaient déjà discouru sur la question de la literie. Les paillasses étaient de bonne qualité, faites par le serviteur lui-même et bourrée de paille saine, cependant Kaoru n'appréciait guère le manque de moelleux qu'elles offraient quoique non inconfortables. Gangûro se retint de dire qu'il doutait que la literie d'un petit village azthien réponde aux critères de son maître mais il était stérile de le lancer sur une question sur laquelle l'artisan était buté et tatillon.

Ils se turent pour le reste de l'après-midi, chacun perdu dans ses propres rêveries. La dernière nuit dans le chariot se passa sans plus de mal que les précédentes. Ni hommes, ni bêtes de quelques tailles que ce soit ne vinrent troubler leur repos.

[cf mon dossier si tu veux plus de précision sur Gangûro qui est mon pnj]

Un soir frais du début d'automne, alors que je chevauchais sur les plaines de la verte campagne d'Azthia en quête d'aventures et que j'étais sur le sommet d'une colline, je remarquais un chariot arrêté sur le bas côté de la route en contrebas à à peu près trois kilomètres d'où je me trouvais. La nuit étant déjà avancée, je décidais de dormir à la belle étoile sous ma couverture, collé à mon cheval.
Le matin venu, je notais que le chariot n'avait pas bougé, et qu'il n'y avait aucun mouvement autour de celui-ci, et je décidais donc de continuer ma route pour voir ce qu'il en était, et cela malgré les risques que ce soit un guet-apens organisé par des voleurs de bas-chemins. Plus je m'avançais, plus je remarquais les détails de l'ensemble. C'était un chariot d'assez bonne facture, que je supposais appartenir probablement à un noble, ou un riche commerçant.
Arrivé à quelques mètres, je mis pied-à-terre, laissant Rhiv, mon cheval, brouter tranquillement l'herbe bordant la route. Puis je sortis l'épée au clair ne sachant à quoi m'attendre. Puis, alors que j'avançais doucement vers l'arrière de l'attelage, un homme se jeta sur moi, et me fit rouler sur quelques mètres en arrière.
Lorsque je réussis à me relever, un homme assez grand, élancé à la musculature fine, aux cheveux bruns noirs et à la peau d'une couleur de miel, me faisait face, un sabre court jinmen à la main.

"Ecoutez, je ne vous veux pas de mal, je regardais juste si il y avait quelqu'un!",lui dis-je.

Puis voyant qu'il ne comprenait pas, et qu'il criait; je compris plus tard qu'il appelait son maître; je reculais lentement, allant vers l'épée que j'avais fais tomber dans le roulé-boulé, en ayant toutefois ma deuxième dans le dos, pour que je puisse me défendre, mais aussi en direction de mon cheval, pour pouvoir partir si il m'en laissait le temps; je ne voulais surtout pas me battre avec un étranger, surtout de bon matin comme cela, mais il ne m'en laissa pas le loisir et se jeta sur moi, continuant à appeler son maître, dans une langue étrangère, que je supposais être du jinmen de part le son, mais surtout le physique de celui qui parlait.
Et là, coincé sous cet homme, j'attendais que son maître veuillent bien se manifester.

Ce qui aurait dû être la dernière nuit dans le chariot eut une suite la nuit suivante. Alors que les deux voyageurs descendaient de la montagne Kaoru fit arrêter l'attelage avec autorité pour aller étudier un parterre de fleurs blanches et bleues. Gangûro dut se résigner à l'attendre. Quand enfin l'herboriste s'estima satisfait de ses notes il remonta sur le chariot. Un peu plus loin il le fit s'arrêter pour aller avancer un peu dans les bois pour voir la petite tache jaune qu'il avait perçu du coin de l'œil plus tôt. Il fut ravi de découvrir une petite fleur jaune dotée de deux petites antennes.

« Tu es étrange, toi… » murmura Kaoru en faisant le croquis de la fleur dans son calepin et notant à côté les caractéristiques du lieu où il l'a trouvé.

Il imposa encore plusieurs autres arrêts, soit pour étudier une nouvelle plante qui piquait sa curiosité, soit pour noter les différents emplacements où il trouvait les mêmes fleurs déjà observées. Le crépuscule les accueillit alors qu'ils n'avaient fait que quelques kilomètres dans la campagne. Obnubilé par ses nouvelles découvertes l'artisan ne plaignit pas de la nuit supplémentaire sur les paillasses. Il consultait son exemplaire de recueil de plantes existantes sur le continent et les comparaient à celles observées dans la journée pour en trouver le nom.

Gangûro se chargea du premier tour de garde et du dernier, caché dans le chariot. Kaoru avait fini par s'endormir son calepin et son livre à côté de lui. Il fut réveillé brusquement par les cris de son serviteur.

« Maître j'ai surprit un étranger près de l'attelage. Maître ! »

Un étranger ? Ma foi ils étaient en Azthia, ce n'était pas surprenant. Kaoru attrapa son manteau, l'air du matin était trop frais pour sortir en simple tenue de lin, matière plus adaptée au voyage.

« Maître il est armé ! » répéta Gangûro.

Kaoru descendit du chariot. Il y avait effectivement un homme, écrasé par son zélé serviteur, et un cheval plus loin. L'artisan s'avança en nouant son manteau rembourré de coton en frissonnant, qu'elle idée de voyager dans cette saison ! Il glissa la main dans sa poche pour saisir son éventail à bout renforcé au cas où. L'Azthien ne faisait pas mine de se défendre et paru dire quelques mots à l'intention de Kaoru qui n'y comprit rien. Gangûro le regardait, l'air grave.

« Il n'a pas l'air bien méchant, commenta Kaoru avant de lever la tête et de regarder les environs. Il est soit un curieux soit un voleur non belliqueux. Lâche-le donc. »

Gangûro s'exécuta et laissa l'homme se relever et ramasser son arme, une de ces fameuses épées droites à double tranchant d'Azthia dont il avait entendu parler. L'homme en portant d'ailleurs une autre dans le dos.

« Rengainez votre arme, dit-il à l'homme qui le regarda sans comprendre, Kaoru désigna son épée. Montre-lui Gangûro. »

Gangûro rengaina son katana en guise de traduction. L'homme comprit. Kaoru gardait la main sur son éventail dans sa poche en attendant de voir la réaction de l'homme. À côté de son homme à tout faire il faisait office de faible et fragile noble, ce qui était loin d'être exact, aussi si l'étranger leur voulait quelque chose et voulait profiter de l'effet de surprise il s'en prendrait d'abord à lui. À ses dépends. L'homme n'attaqua pas. Kaoru sourit amusé et lâcha son éventail et dit en le désignant.

« Êtes-vous seul ? il leva un doigt. Où avez-vous des amis plus loin ? il leva plusieurs doigts et désigna l'horizon. »

L'homme répondit qu'il était seul. Kaoru hocha la tête avant de s'adresser à Gangûro.

« Tu vois, il n'y a pas lieu de s'inquiéter. Invite le donc à déjeuner. »

Kaoru retourna au chariot. En guise de déjeuné ils n'avaient que des plats froids, faire un feu conséquent pour chauffer quoique ce soit prendrait trop de temps et Kaoru avait hâte d'arriver en ville pour se décrasser. Une fois n'est pas coutume, il sortit lui-même les tabourets qu'il posa sur le sol à côté du chariot et en désigna un à l'étranger. Il prit ensuite le coffret à nourriture dans lequel il retira une cuise de bœuf fumée entamée enroulée dans un torchon de lin grossier blanc et des boulettes de riz conservées dans un autre torchon humidifié, si elles n'étaient plus de la première fraîcheur elles étaient toujours mangeable. Gangûro rajouta à ce repas frugal des fruits et une sorte de pâte crémeuse fermentée assaisonnée au jasmin.

Kaoru invita l'étranger à se servir et lui tendit un bol que Gangûro remplit de thé froid.

« Je m'appelle Kaoru, dit-il en posant la main sur sa poitrine et prononçant son prénom distinctement. Lui c'est Gangûro, ajouta-t-il en désignant son compagnon. Et vous ? fini-il en désignant l'étranger. »

Tout en mangeant Kaoru détaillait l'homme, le premier Azthien qu'il ait jamais vu. Il avait la peau pâle, des cheveux châtains et des yeux verts. Voilà pour le plus étonnant pour le Jinmen. *Pas mal* pensa Kaoru. Son repas achevé il alla chercher son sac à herbes à fumer, sa pipe et une autre pipe plus sobre mais toujours élégantes qu'il proposait parfois aux invités et la tendit à l'homme avant de bourrer la sienne et de l'allumer. Pour le voyage il s'était choisit un mélange fort et raffiné à la fois à l'image de sa patrie.

Plissant les yeux, essayant de comprendre ce que l'on me disait, je suivais l'homme qui m'avait sortit de sous son garde du corps, nommé Gangûro, je ne savais pas ce que comptaient faire les deux hommes. Par chance, Kaoru, comme il venait de se présenter, parlait tout en désignant les choses. Ainsi, je compris que le jinmen me demandait si j' étais tout seul:

"Non, il n'y a que moi,et mon cheval là bas.", dis-je en montrant ma poitrine puis mon cheval du doigt.

Ensuite, mon hôte de fortune m'invita à déjeuner en sa compagnie, il s'agissait d'un petit-déjeuner de voyage, composé de boeuf fumé, de boulettes de riz, des fruits, et une pâte blanche que je connaissais pas jusque là, je supposais que c'était un repas typique de l'autre monde.

Puis, assis sur des petits tabourets nous discutâmes comme on le put:

"Je m'appelle Kaoru. Lui c'est Gangûro, ajouta-t-il en désignant son compagnon. Et vous ?
-Enchanté, moi c'est Arsher, Arsh-Er", prononçais-je distinctement à l'attention des deux étrangers."

Je remarquais que ce Kaoru m'observait d'un regard dont je ne parvins pas à dinstinguer la teneur; en tout cas, il m'analysait de la tête au pied, comme un marchand fait son inventaire, ou comme un commerçant choisit ses produits.
Enfin, à la fin du repas, l'homme typé m'offrit à fumer dans une pipe; ce n'était pas dans mon habitude de fumer, surtout que je connaissais rien de ce qu'il me donna, mais je ne voulais pas offenser mon hôte, ainsi je m'y essaya.
Ce ne fût pas joli, dès la première bouffée, je manqua de m'étouffer, et je m'excusais:

"Excusez-moi, je n'ai pas l'habitude de fumer.", puis je fut pris d'un fou rire qui, malgré le fait que le jinmen ne comprenait pas ce que je disais, se propagea aux deux autres hommes.
Après le repas, je suivis mon hôte qui me montra ce pour quoi il était venu de ce côté-ci du continent. Il répertoriait des plantes, sûrement inconnues de par chez lui; je compris également que c'était un commerçant, et qu'il tenait une sorte d'échoppe, de salon de thé, quand je vis une feuille de parchemin avec le nom de son échoppe, "Hakuya"; je supposais qu'il était également venu pour faire connaître son salon.

"Intéressant. Ce doit être chouette de parcourir des lieux pour trouver de nouvelles choses. Le métier de tenancier d'une maison de thé n'est pas trop difficle?", dis-je en oubliant complètement que nous ne parloins pas la même langue.

Je ne savais pas encore comment les choses allaient évoluées, mais au moins ce n'était pas un guet-apens de bandits; et Kaoru et Gangûro, le premier du moins, le second ne faisant que suivre, ne semblait pas me vouloir le moindre mal.
Cependant, des bruits de sabots arrivaient, de non loin face au chariot.

Kaoru aspira avec volupté une bouffée de fumée et la refit sortir lentement. Le temps était peut-être froid, le ciel étant couvert leur garantit une journée pas trop glaciale. En revanche ils n'étaient pas à l'abri de la pluie. Le Jinmen regarda Arsher aspirer une bouffée de sa pipe et partir dans une toux monumentale. Il n'avait visiblement jamais fumé. Il prononça quelques mots et se partit dans un fou rire contagieux.

Gangûro se chargea de ranger les mets et les couverts tandis que Kaoru récupérait sa pipe. Manquant la compagnie d'autres personnes que son serviteur l'artisan voulait profiter de la présence de l'étranger et l'invita à entrer dans le chariot. Là il lui montra son recueil de plantes.

« Je recherche des plantes azthiennes. »

Il savait que Arsher ne le comprenait pas, mais parler était un réflexe. En tout cas l'Azthien comprit qu'il ramassait et étudiait les plantes. Kaoru espérait un peu qu'il s'y connaisse pour l'aider dans ses recherches, mais la probabilité de tomber sur un Azthien herboriste en pleine campagne était assez faible. Arsher parla de manière enthousiaste mais le Jinmen n'y comprenant rien, il le regarda perplexe sans répondre. Avant de pouvoir l'interroger pour tenter de comprendre ce qu'il voulait dire, Kaoru entendit des pas de cheval dehors.

« Gangûro, qui est-ce ? »

Demanda-t-il en sortant. Une troupe de cavaliers s'approchaient d'eux l'air menaçant.

« Je l'ignore maître, mais je ne pense pas qu'ils veulent boire le thé. »

Malgré sa méfiance Gangûro n'avait pas dégainé son katana, il attendait de voir la réaction des nouveaux venus. Des cavaliers se séparèrent pour entourer leur attelage, ils n'avaient vraiment pas l'air amicaux. Kaoru rejoignit son serviteur attentif. Celui qui devait être le chef s'arrêta devant eux et , sans même prendre la peine de mettre pied à terre, les apostropha brutalement. Bien sûr aucun des deux Jinmens ne comprirent le moindre mot, mais l'attitude hautaine et le ton agressif de l'homme n'avaient pas besoin de traduction.

Voyant qu'ils ne répondaient pas il leva son épée et la brandit vers eux. Gangûro la repoussa d'un geste vif et, saisissant le bras de l'homme, le fit voler à terre.

« Arrête Gangûro, ils sont trop nombreux. »

Kaoru lui mis la main sur l'épaule pour le faire reculer et se mit à chanter. Il n'était pas certain que cela fonctionne sur autant d'hommes qui ne comprenaient pas ses paroles, mais le don apaisant du chant passait par l'intonation et la mélodie. Un léger flottement prit les hommes un peu indécis, puis l'un d'entre eux se mit à rire et cria. La colère qui s'était apaisée dans le regard du chef brilla de nouveau de plus belle.

« Bon, ils étaient un peu trop nombreux pour que cela marche, conclu Kaoru avant de dire, Arsher nous peut-être besoin de votre aide. »

L'artisan ne doutait pas de venir à bout du chef à lui tout seul et Gangûro n'avait rien à lui envier, mais tout de même à deux contre six il préférait tenter de parlementer par le biais d'Arsher.

[j'ai trouvé qu'un interprète qui tombait du ciel serait trop simple Wink

]

Les bruits de sabots n'étaient qu'autres que le bruit que faisait un groupe de bandits à cheval venant encercler le chariot, et le groupe de trois hommes que nous formions, déjà là.
J'étais resté dans le chariot alors que Kaoru était allé rejoindre son congénère dehors pour voir ce qu'il se passait. Malheureusement, ils ne pouvaient pas parlementer avec des gens qui ne parlaient pas leur langue.
Un des bandits s'approcha des deux Jinmen et dit:

"Donnez nous ce qui vaut beaucoup, et on vous laissera peut-être rentrer dans votre pays."

Mes deux camarades de fortunes n'avaient rien dut comprendre, et lorsque le bandit se rapprocha de trop près, sûrement pour se servir, Gangûro lui fit une clé de bras et le mit à terre, et au lieu de se préparer à combattre avec lui, son maître décida de chanter.
Chanter devant des gros bras comme ça, ayant l'intelligence d'une pierre fêlée, quelle idée.
C'est à ce moment là que je décida de sortir du chariot, une épée en main:

"Partez, il n'y a rien pour vous ici. A part des bleus, si ce n'est plus si vous vous approchez.
-Ah ah, enfin un mec qui cause comme il faut, dit le chef de la bande.
-Dernier avertissement les gros durs, partez d'ici."

Mais il ne servait à rien de parler avec des bandits cydiens, qui la moitié du temps étaient ivres, ou idiots, à plein temps. Le groupe, énervé d'avoir vu un des leurs se faire mettre à terre aussi rapidement par un étranger qui n'avait, en plus, pas un physique de lutteur, était descendu de cheval, et s'avançait en resserrant leur cercle autour de nous.

"Ecoutez, ça sert à rien de parler avec eux, battez-vous! Goûtez à l'hospitalité cydienne à la sauce hors-la-loi dégénéré. ", criais-je à l'intention des deux étrangers tout en sortant ma deuxième épée du fourreau.
Puis je parais le premier coup du bandit le plus près, puis lui entaillant le bras de mon autre lame, lui faisant lâcher son hache d'arme.
La bataille commença, et je ne fis plus trop attention aux deux Jinmen derrière moi, j'entendis néanmoins un bruit de métal sortit à l'air, avant de me plonger dans le combat; on était en infériorité numérique, mais si nous leur faisions perdre des combattants, le reste du groupe fuirait.
Je coupa la main d'un second adversaire, puis sauta sur le coté pour éviter le coup de masse d'un troisième.
Certains restèrent en retrait, attendant d'avoir une ouverture pour venir m'affronter, d'autres me contournèrent pour aller voir Gangûro et Kaoru.
Il y en avait déjà deux à terre, le reste ne tarderait pas à venir, les bandits n'étaient vraiment pas des adversaires coriaces pour des gens sachant manier le fer.

Kaoru regarda Arsher interpeller les hommes. Le ton était énervé et le Jinmen doutait que les intrus se laissent amadouer. Il glissa la main dans sa poche lentement et saisit son éventail. Il regrettait de n'avoir que celui-là, en cette situation périlleuse ses éventails de fers auraient été appréciés, hélas ils étaient en trop mauvais état pour servir. Maintenant les hommes mettaient pied à terre et s'approchaient menaçants.

« Ils ont l'air de vouloir se battre, commenta Gangûro
- Dommage pour eux, ajouta Kaoru amusé. »

Arsher leur cria quelque chose. Ils n'eurent pas besoin de comprendre ses mots pour savoir ce qu'il voulait dire. Il fallait se battre. Gangûro dégaina prestement son katana et contra le premier homme à l'atteindre sans trop s'éloigner de son maître. Kaoru se détourna de Arsher après s'être visuellement assuré qu'il pouvait se défendre.

Kaoru se contenta d'éviter les premiers coups. Étant le plus mince et fluet des trois il n'avait qu'un adversaire, grave erreur. L'homme était lent et maladroit, il était visible qu'il n'avait jamais appris à manier une épée dans l'art de sa maîtrise et ses coups brutaux manquaient de technique. S'étant avisé de ses mouvements l'artisan dévia la lame d'un coup sec de son éventail, chose qui surprit son adversaire, l'arme inhabituelle était faite dans un bois solide et suffisait amplement à ce qu'entendait faire son possesseur. D'un coup précis et dur Kaoru frappa la pomme d'Adam de l'homme puis donna deux autres coups aussi impitoyables sur son sternum, à peine protégé. L'homme s'affaissa momentanément asphyxié.

Kaoru n'eut pas besoin de se retourner pour parer l'autre qui arrivait derrière lui car son serviteur s'en chargea avec rapidité et lui perfora thorax. Le combat était achevé. Arsher paraissait en pleine forme. Trois hommes contre six… finalement c'était raisonnable.

Kaoru rangea son éventail et alla se bourrer une nouvelle pipe. La péripétie l'ennuyait déjà. Il prit son sac d'herbe et sa pipe et s'installa sur un tabouret tranquillement.

« Que fait-on d'eux ? demanda Gangûro.
- Ils ne sont pas tous morts, mets donc les cadavres et les évanouis sur leurs chevaux et incite les survivants à partir avec eux, répondit Kaoru en tirant une bouffée de fumée. »

L'incident était embêtant. Non pas que l'artisan ait peur de se battre, mais qu'il n'ait pu avoir le moindre contrôle sur ces hommes du fait qu'il ne parla pas leur langue.

[dis-moi si c'est trop juste pour toi pour poursuivre]

Je retirai mon épée du corps d'un bandit, et n'en voyant plus devant moi, je me retournai.
C'était en fait le dernier du groupe, Kaoru et son compagnon en avait aussi terminé avec eux; cependant, alors que j'en avais tué la plupart, eux, s'étaient contenté de les blesser; je rengainai mon épée, puis m'avança vers les deux Jinmen; laissant ainsi la possibilité aux bandits de fuir, certains prenaient les morts pour les enterrer, d'autres aider les blessés, mais d'autres encore détalaient pathétiquement, ne se souciant pas le moins du monde de leurs camarades.
Le combat n'avait, à vue d'oeil, duré une dizaine de minutes.

"J'ose espérer que cela ne vous aura pas dégoûté de Cydonia.", Kaoru n'avait certainement pas compris la plaisanterie, mais qu'importe. J'allai ensuite dans l'herbe, afin de nettoyer le sang présent sur mes lames, ensuite, j'allai chercher mon cheval s'étant écarté loin de l'affrontement.

Malgré la rapidité de l'affrontement, le temps passé extrêmement vite, et il restait encore du chemin à faire avant d'arriver au prochain village où j'espérais trouver du travail, afin de me gagner un petit peu d'argent.
Mais préférant faire le chemin en compagnie que seul, j'allai chercher une carte dans mon paquetage, puis, la déroulant par terre devant les deux étrangers, et la tenant avec différentes choses, j'expliquais à Kaoru que je comptais me rendre à un endroit spécifique, pointant un emplacement où se trouvait un village plus loin sur la route où on était de la pointe d'une de mes épées.
J'essayai ensuite de lui faire comprendre s'il désirait voyager à côté de moi jusqu'à la bas; pour ne pas avoir à faire le trajet seul.

Je ne savais pas s'il avait compris, mais j'attendis sa réponse.

Tirant nerveusement sur sa pipe, Kaoru se maudissait d'avoir négligé d'amener un traducteur : il ne pensait qu'à aller faire un tour dans la campagne et revenir et n'avait à aucun moment envisager qu'il serait moins en sécurité dans une région où l'on ne parlait pas sa langue… quand lui-même se voulait être un expert en manipulation ne pas pouvoir être compris l'enrageait. Lui qui raffolait du pouvoir des mots que l'on pouvait tricoter et emmêler pour transmettre clairement ses pensées ou pour les masquer sans que leurs destinataires n'en ait conscience, pouvoir en faire des phrases au double-sens tranchant et tour à tour insulter ou flatter une personne sans en avoir l'air. L'art de calmer les ardeurs par des phrases bien tournées ou de repousser un enquiquineur trop précieux pour être insulté.

Le combat à l'éventail n'était à côté de ça qu'un jeu défensif et qui lui permettait d'imiter la grâce des mouvements de danseuses des geishas qu'il n'avait jamais put qu'imiter privé des cours dont elles disposaient. C'était sommes toutes très pratique lorsque les malandrins étaient insensibles aux pouvoir des mots – ou plutôt étaient trop ignares pour les comprendre – et que le pouvoir de son chant se révélait lui-même inefficace, quelques coups bien placés calmaient les rustres.

Un peu maussade l'artisan regarda Arsher s'approcher de lui. Le Cydien savait se battre et s'était montré courageux et fort et doublé d'un charme exotique plutôt intéressant… malheureusement le Jinmen ne comprit rien à sa phrase si ce n'est que le guerrier avait fait de l'humour au ton qu'il avait employé et cela allait de même dans l'autre sens. Pas moyen de jouer des mots dans cette condition et son éventail était sa seule défense face aux rustres. Décevant. Il sourit néanmoins à Arsher pour lui montrer sa sympathie et le suivit des yeux alors que le guerrier allait essuyer ses lames et chercher son cheval. La frustration de ne pas comprendre ce qui se disait et six jours sans autre compagnie que son serviteur appelait à une autre frustration… qui pouvait s'avérer un peu plus difficile à satisfaire sans mots.

De son côté Gangûro avait ramassé les armes et objets que les bandits avaient perdus et laissés derrière eux en fuyant éperdument. La journée avançait rapidement et Kaoru n'était pas venu jusqu'en Azthia pour apprendre à se battre à des bandits de grands chemins rustres et malodorants mais bien pour étudier ses plantes, mais malgré tout il se sentit pris d'une grande envie de prendre un bain chaud et parfumé et pourquoi pas boire un peu d'alcool avec Arsher et les gens du crû avec lesquels il pourrait apprendre quelques mots de la langue du coin.

Arsher revint vers lui avec une carte qu'il déplia devant Kaoru. Intrigué Gangûro s'approcha à son tour. L'azthien leur désigna une ville et son chemin de la pointe de son épée en accompagnant ses gestes d'explications.

« Je crois qu'il veut nous proposer de l'accompagner, dit Gangûro.
- C'est ce qui semble, oui. Cela me paraît une excellente idée.
- D'autant plus que c'est la ville que nous voulions joindre et qu'il nous faudrait reprendre des vivres, ajouta inutilement le serviteur. »

Kaoru sourit de son sourire mystérieux coutumier et hocha la tête d'assentiment. Voilà qui répondait parfaitement à son envie de société et de confort sédentaire. Sans plus attendre il aida, chose rare, Gangûro à ranger les affaires sorties et à préparer l'attelage au départ – cette partie-là demeura la tâche du serviteur car Kaoru avait une certaine crainte de ces animaux.

« Nous vous suivons Arsher. »

Après avoir expliqué aux Jinmens où je me rendais et s' ils désiraient voyager en ma compagnie, je montai sur mon cheval en attendant qu'ils prennent une décision; si ils voulaient venir, arriver au village prendrait plus d'une journée, et il faudrait partir immédiatement pour ne pas voyager trop la nuit.

Enfin, le marchand jinmen dit une phrase que je supposai être une réponse positive.

"Et bien, nous partons maintenant.", dis-je avachi sur mon cheval, la tête entre ses oreilles.

Les étrangers n'avaient bien-sur pas compris ma phrase, mais le fait que je me trouvais déjà en selle, et sûrement la non-envie de retomber sur d'autres bandits les poussèrent à rassembler leurs affaires.

Je fus surpris de voir le maître, qui semblait maniéré, aider son serviteur à ranger; il ne l'aida cependant pas à s'occuper des chevaux de l'attelage; et l'image d'un couple aux habitudes des tâches bien définies me vint à l'esprit, et je ne pus m'empêcher de lâcher un petit rire.
En cinq minutes, ils étaient prêts, et installés sur le chariot, Kaoru à l'intérieur, et Gangûro à l'avant, pour diriger la voiture.

Je le dépassa un peu, et lui fit signe que l'on partait.
Nous avançâmes à bonne allure, si bien que nous arrivâmes au village alors que la nuit était tombée déjà. Les chaumières aux abord du village n'était éclairées que par les cheminées, et le centre du village par des lanternes disséminées un peu partout.
C'était un petit village, et le bâtiment qui servait d'auberge, comme le montrait les deux lanternes rouges éclairant une enseigne en bois représentant un lion endormi dans le creux d'un croissant de lune, en dessous était marqué le nom "Au lion reposé", était une petite construction en pierre à deux étages.

En tête, je conduisis notre petit groupe jusqu'aux étables, mais étant donné que l'auberge était située dans un petit village, qui ne semblait pas beaucoup fréquenté par des étrangers, il n 'y avait personne pour s'occuper des chevaux.
Je m'occupai donc de desceller mon cheval, puis de le nourrir avec du foin laissé là pour les rares voyageurs comme nousl laissant le soin à Gangûro de faire de même et de prévenir sa maitresse.

Il sembla à Kaoru que Arsher avait rit en les regardant ranger leurs affaires, mais il s'en moquait royalement, pour ce qu'il en savait l'Azthien avait d'autres coutumes et riait pour des raisons que les Jinmens ignoraient. L'artisan monta à l'arrière du chariot tandis que Gangûro s'asseyait sur le banc pour prendre les rênes et il s'installa de manière à voir le paysage tout en compulsant son herbier.

Arsher prit le départ devant eux et Gangûro fit avancer les chevaux d'un mouvement sec du poignet, depuis le temps qu'ils étaient partis d'Arano il avait développé un véritable talent pour mener l'attelage, ce qui n'était pas une surprise en soit pour Kaoru qui lui savait une aisance avec les chevaux et une grande adaptabilité à diverses tâches : quoiqu'il lui ait demandé de faire dans ses lubies son zélé serviteur s'en était acquitté avec succès. L'artisan en avait assez de la route et dormir dans un vrai lit lui ferait du bien, sans parler d'un bain… Un bain chaud parfumé d'herbes séchées voilà qui lui ferait le plus grand bien.

Ses rêveries l'occupèrent un bon moment avant de réaliser que le temps passait et qu'ils étaient encore loin de la ville.

« Gangûro, est-ce encore loin ? demanda-t-il étonné car il lui avait semblé que la ville était proche.
- Encore quelques heures, maître. Si vous avez faim servez-vous, je n'ai pas l'impression que notre ami ait envie de s'arrêter encore. »

Kaoru grogna de dépit. Qu'elle idée avait-il eut de partir en voyage ?! C'était on ne peut plus désagréable et à côté de cela il commençait à s'inquiéter de la bonne gestion de son établissement. Certes il était enrichissant de rencontrer des azthiens cependant le Jinmen ne parlait que sa langue et n'était pas certain d'avoir envie de se donner du mal à en apprendre d'autres : c'était du temps et de l'énergie et il préférait les mettre dans d'autres tâches qui attiraient d'avantage son ambition. Etant incapable de passer une journée sans manger au moins un peu comme son ami et serviteur il se servit à manger et à boire. Il en proposa également à Gangûro qui se contenta de boire, comment faisait-il ?

L'artisan parvint à garder patience en observant la végétation et repérant au passage les arrêts qu'il faudrait prévoir au retour. Ils arrivèrent au village à la nuit tombée et Kaoru tira la tête en voyant sa faible ampleur, il doutait d'avoir un lit de grandes qualité dans un de ces auberges. Son serviteur ne dit rien car il se doutait de ce qu'ils allaient trouver et ne voulait pas provoquer la mauvaise humeur de son maître tout au long du voyage.

L'auberge, puisqu'il fallait appeler ça une auberge, avait pour enseigne un lion endormi avec pour lit un croissant de lune, image charmante qui paru déplacée à l'artisan tatillon qui trouvait que le lion était un animal trop noble pour être représenté dans un petit village. Asher les mena aux étables où ils durent dételer eux-même les chevaux. Tâche que Kaoru ne fit même pas mine de vouloir effectuer, il plissa le nez à l'odeur des animaux et sortit prestement en frissonnant pour aller respirer l'air frais. Deux hommes sortaient de l'auberge et ils le regardèrent d'un air méfiant, le Jinmen leur rendit un sourire amical pour les apaiser, il avait eu son content de combat pour la journée.

« Maître, il faudrait empaqueter vos affaires pour vous installer à l'auberge, pouvez-vous le faire, s'il-vous-plaît ? »

Il n'était pas dans les habitudes de Gangûro de demander à son maître de l'aider, d'autant plus qu'il était parfois plus efficace et rapide seul, cependant il était tard et avait déjà fort à faire avec les chevaux et la protection des bagages qu'ils devraient laisser dans le chariot. Parce qu'il était pressé d'entrer dans l'auberge malgré tout Kaoru inspira une grande bouffée d'air pur de la nuit et retourna dans les étables pour réunir ses affaires les plus précieuses et son nécessaire pour la nuit. La tâche ne fut pas ardue puisqu'il était méticuleux et très ordonné, il n'eut qu'à remettre quelques livres dans un sac et s'assurer qu'il n'oubliait rien. Il laissa à son serviteur le soin de choisir où il dormirait, dans le chariot ou dans une chambre avec lui. Ce n'était pas une question de mépris, Kaoru n'avait aucune difficulté à partager sa chambre avec son serviteur et ami, cependant le sens de l'honneur et le dévouement de Gangûro l'amenaient à prendre des décisions auxquelles il ne dérogeait pas quoiqu'en dise Kaoru et il était tout à fait capable de décider de passer la nuit près du chariot pour protéger les animaux et le matériel, surtout après l'attaque.

Kaoru, muni de ses affaires décida d'attendre Arsher, son interprète improvisé, pour rentrer dans l'auberge afin de se limiter les désagréments de ne pas être compris par des tenanciers méfiants.

Une fois leurs affaires terminées, je conduisis Kaoru dans l'auberge, Gangûro resta dehors.
La salle commune de l'auberge était assez propre pour un si petit village; là où il y avait d'habitude résidu de nourriture, de boisson, et de vomi, il y avait des tables de bois ciré, mais elles étaient toutes vides, il n'y en avait que quatre.
La salle était très petite, il n'y avait, outre les quatre table pouvant n'accueillir que quatre personnes, une cheminée allumée qui prodiguait une trop forte chaleur pour une si petite pièce, et un comptoir qui était lui occupé par trois vieux villageois grisonnants et rougis par l'alcool, occupés à discuter avec le tenancier; un grand type bien bâti, au crâne dégarni hormis une couronne de cheveux gris; qui accompagné les trois autres à la bouteille.

Ils se turent et se retournèrent tous en nous entendant entrer, mais le visage de l'aubergiste s'illumina d'un sourire jauni par l'alcool, il semblait heureux de voir de vrais clients, et non pas les poivrots habituels, si bien qu'il vint nous accueillir en nous serrant les mains et en demandant:

"Bonjours mon sieur et ma dame, que désirez-vous dans ma simple bastisse?"
Il semblait avoir fait de gros efforts pour parler correctement, mais il avait confondu mon compagnon de route pour une femme, ce qui me fit sourire.

"Et bien, un repas chaud, si vous avez; ainsi que de la boisson,et deux chambres pour moi et lui. Oui, c'est un homme, un jinmen, un marchand qui a voyagé depuis l'autre côté des grandes montagnes, il ne parle pas notre langue."

Les trois villageois éclatèrent tous de rire à la maladresse du grand homme; mais Kaoru n'avait lui pas compris l'erreur.
Je n'avais pas demandé pour son compagnon qui semblait rester dehors.

"Très bien, je prépare ça pour vous.
- Merci."

[...]

Après le repas, durant lequel les villageois étaient tous partis en même temps, le tenancier qui s'avéra s'appeler Karlton, nous montra les chambres, il y en avait que trois pour les voyageurs, une plus grande que je laissa à Kaoru, qui semblait plus aimer le confort que moi.
IL y avait une annexe derrière l'auberge qui était la maison de l'aubergiste.

Nous nous séparâmes au moment d'aller nous coucher.

Kaoru suivit son guide improvisé dans l'auberge et retint une petite moue à la vie de la vétusté des lieux, certes tout était propre cependant c'était bien loin du faste et du luxe de l'Hakuya. Le patron des lieux, un homme de grande taille au début de calvitie, vint vers eux quand il les vit. Le Jinmen retint un frisson de dégoût doublé de surprise quand il sentit la grosse main moite de l'homme lui enserra la main avec un grand sourire aux dents jaunes. Comment un tenancier d'auberge pouvait-il se laisser aller à négliger ainsi son apparence ? L'artisan fit une discrète moue en s'essuyant la paume sous son sac, puisque Arsher avait rendu la poignée de main de l'homme, ce devait être un salut azthien.

Il leur parla et son halène empestait un alcool de basse qualité au vu de l'odeur. Kaoru ne comprit rien à ses propos et s'en remit à son compagnon qui paraissait à l'aise et répondit en souriant. Il dut faire une plaisanterie car les villageois attablés au bar se mirent à rire. Ensuite le patron les mena à une table et repartit probablement leur préparer le repas. Gangûro les rejoignit quelques minutes plus tard et le patron à le voir alla prestement en cuisine préparer une part de plus. L'artisan ressortit sa pipe en attendant que le plat soit prêt et s'enquit du lieu où dormirait son serviteur.

« Je ne connais pas les mœurs locales, je serais plus rassuré en dormant dans le chariot, affirma-t-il. »

Le repas se déroula dans une ambiance particulière, la discussion étant difficile pour ne pas dire impossible ils se prirent à s'enseigner réciproquement des mots de leurs langues respectives. Kaoru tenta pour plaisanter d'apprendre à Arsher des mots coquins à la place de salutations, mais Gangûro l'en empêcha. Enfin le serviteur retourna à l'extérieur sous le regard étonné du tenancier qui guida les deux autres hommes vers les chambres. Arsher laissa à Kaoru celle qui paraissait la plus grande et ce qui était relatif. L'artisan décida de ne pas s'en plaindre, après tout avant d'avoir son propre établissement il n'avait jamais eu de chambres plus grandes que celle-ci.

Arsher avait rejoint sa propre chambre, Kaoru passerait donc la nuit seul. Il testa le confort du matelas et admit qu'il était mieux que la paillasse sur laquelle il avait passé les dernières journées. Il entreprit de se changer pour la nuit et regretta de ne pas maîtriser l'azthien ne serait-ce que pour demander de l'eau chaude pour se faire une infusion. Le Jinmen s'allongea dans son lit froid qui n'avait pas été préchauffé d'une bouillotte et laissa vagabonder ses pensées avant de s'endormir. La journée avait été mouvementée et l'herboriste n'avait pas cueillit de plantes à son goût.

Kaoru dormit assez mal, toute cette nouveauté le mettait mal-à-l'aise et il eut le sentiment d'entendre d'infimes bruits de pattes parcourir le plancher toute la nuit. Il dut parvenir à s'endormir tout de même puisque le soleil soleil automnal vint le réveiller au matin, jouant sur son visage à travers les rideaux. Se rappelant qu'il n'était pas dans sa chambre – dont la décoration était de meilleur goût et les meubles de meilleure qualité – il se leva, résistant à l'envie de traîner plus longtemps dans le lit. Se rappelant les impressions de bruits de pas sur le sol il y jeta un coup d'œil méfiant avant de poser les pieds et alla faire sa toilette à l'aide de la bassine d'eau froide prévue à cet effet, puis il s'habilla.

Quand il redescendit il eut la surprise de trouver Arsher et Gangûro attablés autour d'un petit-déjeuner, avait-il dormit si longtemps ? Il les rejoignit avec un sourire. À la fin du repas Kaoru déclara à son serviteur son intention de rentrer.

« Je pense faire un arrêt dans la plaine avant de reprendre la route des montagnes pour cueillir quelques plantes, mais je ne souhaite pas m'attarder en ville… C'est assez désagréable de ne pas comprendre la langue des autochtones. »

Gangûro acquiesça et alla préparer l'attelage. L'artisan se retourna vers Arsher et regretta une fois de plus de ne pas parler sa langue. Il sortit sa carte et s'en servit pour lui expliquer son intention de repartir.

Le lit était simple, bien que fait de laine, mais il y avait assez de couvertures pour se réchauffer aisément. Il y avait que le début qui avait été inconfortable, le temps de s'habituer à la froideur du couchage.
Je m'étais juste débarrasser de mes épées que j'avais posées au pied du lit; à côté de mes bottes.

Après une nuit calme, où aucun rêve, même pas un bon, n'était venu me rendre visite, je me réveilla, paisible, reposé. Surtout après le voyage en cheval de la veille.
Il était encore tôt, même si le soleil perçait déjà les nuages matinaux. Il devait être aux alentours des huit premières heures du jour.

Je remis mes bottes, et récupérai mes lames, puis je descendis pour prendre un petit-déjeuner. Il n'y avait aucun signe de Kaoru, sûrement encore en train de dormir; en revanche, son acolyte Gangûro était déjà là. Assis à une table vide, sans repas matinal. Probablement à cause du problème de langue, il n'avait pas dû commander à manger.Et si l'aubergiste lui avait proposé, il n'avait pas accepté; encore à cause de l'incompréhension.

Cela me fit penser qu'il faudrait que j'apprenne les langues un jour.

Je saluai Gangûro d'un signe de tête, avant d'aller au comptoir derrière lequel se tenait le tenancier, afin de demander deux petit-déjeuners, je laissai quelques pièces pour payer d'avance, et allai m'asseoir devant le jinmen.
Les plats arrivèrent, sans que nous ayons échangé un mot; ils étaient composé de pain, de fromage, et d'une boisson chaude, au goût sucré.
Kaoru descendit enfin, alors que nous venions de demander un deuxième service; je fis signe à l'aubergiste d'en amener un de plus, à l'intention du dernier levé; lorsqu'il fut à la table, je payai les petit-déjeuners, ainsi que la nuit; et laissai un pourboire.

Après le repas, les jinmens échangèrent quelques mots, pendant ce temps, j'étais allé sceller mon cheval, et était allé voir l'aubergiste pour acheter quelques provisions pour le voyage de retour.
J'en pris également pour les deux étrangers.
Kaoru m'expliqua ensuite, son intention de partir, hélas, ils n'allaient pas dans la même direction que moi.

Il était donc temps de se séparer. Ce que j'expliquai alors comme je pus.

[PS: Tu peux conclure, si tu veux. Sinon, je répondrais quand même^^.]

Arsher leur signala qu'il n'allait pas dans le même sens qu'eux, ce qui n'avait rien de surprenant puisque les deux Jinmens revenaient sur leurs pas pour retourner à Oyashima. Kaoru s'alluma une pipe tranquillement et en tira une profonde bouffée un peu agacé par l'absence de thé au matin. Il avait bien pensé à s'en faire un soi-même en demandant de l'eau bouillante mais il n'avait pas réussit à le faire comprendre au tavernier. L'artisan regretta un peu de devoir quitter l'Azthien sans avoir eu le temps de discuter davantage, mais comment lier connaissance quand aucun ne parlait la langue de l'autre ? Il fut étonné et reconnaissant en comprenant qu'Arsher leur avait procuré des provisions, il tint à lui offrir en échange sa seconde pipe et un peu d'herbes. Gangûro le regarda sélectionner ses sachets d'herbes avec une pointe d'inquiétude.

« Heu, maître ? Si je peux me permettre vous lui donnez bien du tabac, n'est-ce pas ? Même si ce n'est qu'un Azthien j'aimerais éviter de laisser une mauvaise image en lui donnant des herbes hallucinatoires ou euphorisantes.
- Pour qui me prends-tu, voyons ? Mes herbes spéciales je les gardes mon mon usage personnel ou pour des personnes dont je veux tirer quelque chose.
- Justement je vous connais, souffla Gangûro résigné. »

Sans tenir compte de la remarque de son serviteur, Kaoru versa dans un sachet un peut de tabac émietté et après réflexion versa dans un autre sachet plus petit quelques feuilles d'une plante aux effets euphorisant. C'était une petite plaisanterie innocente car les herbes n'étaient pas fortes et il faudrait qu'il fume tout d'un coup pour perde véritablement le contrôle sur son esprit. Il offrit le tout à Arsher en l'enveloppant dans un bout de tissu.

Il attendit ensuite que Gangûro attèle les chevaux en fumant sa pipe dans la rue en regardant les passant tout aussi intrigués par lui que lui par eux. Il salua Arsher qui repartait sur son cheval et lui souhaita un bon voyage. Il n'avait pas vu que dans les étables Gangûro avait tenté de faire comprendre à l'Azthien de ne pas fumer le contenus du petit sachet. Quand le chariot fut prêt il monta à bord et ils repartirent ainsi du village. Kaoru regardait une dernière fois l'architecture des maisons paysannes azthiennes, sa curiosité n'était pas tout à fait satisfaite mais la barrière de la langue était trop handicapante pour lui. Pour le chemin du retour il comptait s'arrêter plus régulièrement pour ramasser des plantes montagneuses, pour ce qu'il avait vu les plantes d'Azthia étaient semblables à celles d'Oyashima.

[désengagé, merci pour le rp ! Tu voilà avec une pipe et de l'herbe, fais-en bon usage Wink

]

Alors que je lui donnais les provisions que j'avais acheté à son intention, Kaoru m'indiqua d'attendre et alla chercher des paquets.
En attendant qu'il revienne, je préparai mon cheval, je lui glissai la selle, puis lui passai le mors entre les dents, je savais qu'il n'aimait pas ça mais si je le laissais sans rênes, il m'amènerait ou bon lui semblerait et sans tenir compte de mes ordres; ce cheval était un bon cheval, il ne prenait pas peur même au beau milieu d'affrontements, mais il était peut-être trop intelligent, et ne faisait souvent que ce qu'il voulait bien faire.

Enfin, Kaoru revint vers moi, et il me tendit un paquet de tissu que je reçu sans l'ouvrir immédiatement puis le remerciai en inclinant la tête.
Quelques instants après qu'il fut parti, Gangûro vint me trouver, et en me montrant le paquet il me fit des signes de tête négatifs, probablement pour me signaler de faire attention avec ce qu'il y avait emballé dans le tissu. Cela m'intrigua, et lorsqu'il alla finir de s'occuper de son attelage, je jetai un coup d'oeil au cadeau de l'étranger: il y avait une pipe en bois d'assez bel ouvrage avec deux paquets d'herbes à fumer, me rappelant ce qu'il s'était passé la première fois que j'avais fumé de l'herbe donné par le Jiinmen, je ne pus m'empêcher de sourire et de rire.

Je finis ensuite d'harnacher Rhiv en glissant le paquet dans mon sac de voyage accroché à la selle, puis en attachant mes épées dans leurs fourreaux sur les côtés de la selle, afin de m'alléger le dos pour la chevauchée de retour.
Je me mis finalement en selle, après dix minutes, j'allai me placer face aux deux Jinmen que je saluai avant de me retourner de chevaucher tranquillement jusqu'à la sortie du village, direction la forêt non loin de Cydonia où se trouvait la maison de maître Gwain.

En chemin je me dis que dès que j'arriverai là-bas, je demanderais au vieil elfe de m'enseigner toutes les langues, ce serait long, mais ça me changerait des aventures extérieures.
Le voyage ne dura que un jour et demi, et je ne pris même pas le temps de dormir, ne nous sentant, ni moi ni Rhiv, pas fatigués.
Lorsque j'arriva aux écuries, ou du moins l'endroit où on rentrait les chevaux la nuit, je récupérai mon sac et mes épées puis allai saluer Gwain qui m'attendait devant la porte d'entrée de la maison-temple-caserne.

"Maître ! Il faut que vous m'appreniez à parler toutes les langues!", lui-dis-je avant même qu'il puisse prononcer un seul mot.
Il fut surpris, mais il accepta.

L'apprentissage des langues constituerait donc mes prochaines péripéties.

[Désengagé: j'avais oublié de poster la conclusion que j'avais écrite en plus, désolé^^.
Ce fut un plaisir également.]

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[DA]Voyager, c'est bien. Avec un guide, c'est mieux !(pv Arsher) (fini)

[DA]Voyager, c'est bien. Avec un guide, c'est mieux !(pv Arsher) (fini)

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