Azthia

Ô, petite flamme qui guide chaque cité d'Azthia, surtout ne vacille pas. Car les temps sont bien embrumés et un vent d'inquiétude souffle... Laissez vous tenter par un univers poétique et fantastique, créez un personnage haut en couleurs...
 
AccueilRechercherDernières imagesS'enregistrerConnexion
Le Deal du moment : -35%
Philips Hue Kit de démarrage : 3 Ampoules Hue ...
Voir le deal
64.99 €

Partagez
 

 [FA - 155] I wanna play a game. [PV' Ocarenna][Terminé]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Invité

Invité

[FA - 155] I wanna play a game. [PV' Ocarenna][Terminé] Empty
MessageSujet:
[FA - 155] I wanna play a game. [PV' Ocarenna][Terminé]
   [FA - 155] I wanna play a game. [PV' Ocarenna][Terminé] EmptyLun 18 Mar - 16:37

C’est fou ce que l’on peut s’ennuyer. La monotonie de mes dernières journées étaient absolument mortelles, dans tous les sens possibles. Je manquais d’inspiration en ce moment, difficile d’obtenir le résultat que je voulais lorsque je torturais mes dernières victimes. La veille j’étais tombée sur un groupe de voyageurs, un homme et une femme, visiblement très proches pour ne pas dire mariés. Je prenais toujours un malin plaisir à torturer les mariés, parce que les vœux les plus solennels proférés devant tel ou tel dieu, deux âmes se jurant amour et fidélité jusqu'à ce que la mort les sépare me faisait toujours rire. Un malin plaisir à briser ce tissu de mensonges, rien de plus simple. Le plus vil des deux avait cédé au bout de quinze minutes, c’était l’homme, étonnant non ?
Les deux tourtereaux qui scandaient partout que leur amour était plus fort que tout, n’était en fait que calomnies et bien que je ne doute pas qu’il avaient passé des nuits enflammées, je venais d’offrir à l’homme la plus chaude des nuits qu’il n’avait pu espérer… Au sens propre cette fois ci.
La chair brûlée de son bras puait, une odeur que j’assimilais au porc qu’il était. Incapable de respecter la promesse qu’il avait fait à sa femme au beau milieu d’une église : Ne jamais la laisser tomber. Pourtant il l’avait très clairement hurlé entre deux coups très précis de dague : « Par pitié laissez moi, prenez la à ma place. ». Salopard. Je l’avais pris en premier parce que je n’aimais pas spécialement les hommes, et aussi parce qu’intérieurement, je m’étais dit que sa femme méritait mieux. Elle n’aura bien entendu jamais eu ce temps, puisque je l’avais passée à la casserole juste après. Mais torturer des femmes n’était pas pareil, je me sentais mal, un peu comme si je me mutilais moi-même. Etrange de penser cela alors que je n’avais pas hésité un seul instant à tuer ma sœur et ma mère sur une crise de rage. Je n’aimais pas spécialement faire du mal aux demoiselles et je mettais ça sur la vie que j’avais passé à Muria, toutes ces femmes déjà meurtries par la vie qui survivaient dans la cité, de vraies combattantes.

Tuer était un passe temps, un genre de passion, un jeu. Torturer était presque mon métier maintenant, j’avais acquis tant de talent pour faire souffrir les autres que j’en oubliais parfois ce qu’était un sourire ou un rire. Les faciès défigurés de mes victimes et leurs hurlements étaient mes seuls souvenirs récents, enfin non, pas tout à fait. Je repensais à Imeane un moment, probablement la seule bonne rencontre que j’avais pu faire de ces trois derniers mois. Meian n’était en soi pas une mauvaise rencontre non plus, même si elle m’avait salement entaillé le bras avec son couteau a poisson géant. En fin de compte, j’avais consécutivement rencontré une Astorg très agréable et serviable, une Jinmen attirante mais dangereuse à souhait, Aredhel et sa pétasse qui n’était plus qu’un tas de cendre fumant au milieu du désert, ce dernier en cavale je-ne-sais-trop-où maintenant, probablement très décidé à m’éventrer pour se venger -et dieu seul sait a quel j’attendais le deuxième round- et ces deux voyageurs malchanceux. Pas très sympa tout ça, il faudrait que je trouve quelqu’un qui me divertirait et si j’avais de la chance, quelqu’un avec qui je pourrais m’amuser. J’errai depuis trois bonnes heures non loin de la montagne où le brouillard m’empêchait de voir à plus de dix mètres. Il ne faisait techniquement pas très chaud en cette saison, mais je brûlais de l’intérieur pour de multiples raisons, au sens figuré bien entendu. Cela faisait quelques lieues que je me sentais espionnée, allez savoir pourquoi. C’était devenu encore plus lourd maintenant que la brume limitait les champs de vision de mes poursuivants. Qui ils étaient ? Je m’en foutais, ce qu’ils me voulaient, je m’en foutais encore plus sur le moment. Ce n’est que lorsqu’ils me rattrapèrent enfin que je comprenais que les trois guignols en face n’étaient pas des passants. Armés et légèrement couillons, les mettre à mal n’était pas compliqué. Un simple petit déhanché qui se voulait un tant soi peu sexy avait déjà eu raison de la défense psychologique des deux premiers. Penser à autre chose était une erreur, il n’y avait rien de pire pour sa propre vie que de tomber dans le piège que je leur tendais. Mais après tout, pourquoi ne pas m’amuser un peu avec eux ?

Leur garde baissée, je feins de prendre la fuite sur ma gauche, m’enfonçant dans la brume sans trop faire attention. Je les entendais derrière et prenait soin de rester voyante, je les voulais à bonne portée. Coup de chance ou non, je venais de tomber sur l’entrée d’une grotte quelconque, vraisemblement vide. En y entrant je laissais une marque de sang sur le bord d’une pierre après avoir généreusement entaillé la paume de ma main. S’ils ne voyaient pas la trace, c’est qu’ils étaient complètement débiles. La grotte se terminait en cul-de-sac et il faisait plutôt sombre, assez pour ne plus rien y voir en tous cas. Je n’avais rien pour m’éclairer, eux si, quelle chance pour moi. J’étais acculée, -presque- sans défenses tandis qu’ils se rassemblaient près de moi en ricanant. Une véritable bande de hyène qui avaient eu la malchance de tomber sur bien pire qu’eux. Personne ne semblait s’attendre à ce qu’un petit geste de ma main fit jaillit de la lanterne du premier homme les flammes qu’elles contenaient, lui amochant méchamment le bras et provoqua la panique chez ses deux camarades. Je n’avais qu’à lancer une autre gerbe de flammes pour bloquer la sortie et la situation était inversée en un clin d’œil, ils avaient pris ma place dans le cul de sac et je me tenais devant la sortie, le blessé ayant éteint l’incendie en étouffant les flammes au sol.

Je devais avoir un peu forcé le coup, j’avais une main en sang et le saignement n’avait pas franchement envie de s’arrêter maintenant, que cela ne tienne, une seule main me suffirait pour les anéantir si l’envie m’en prenait, enfin, je le pensais. Le sol était maculé d’un peu de mon sang, le mur également et maintenant j’avais l’impression de ne plus être seule, quelqu’un d’autre semblait approcher dans mon dos, je ne saurais l’expliquer, une sensation déplaisante de m’être fait avoir. Mon seul réflexe fut de me retourner brusquement pour n’apercevoir en réalité qu’une personne, une femme. Maintenant que c’était moi qui avait baissé ma garde, j’étais prise entre deux feu, les deux hommes et demi et la femme qui m’encerclaient ne semblaient cependant pas se connaitre, était-ce purement du hasard ? Avec la main entaillée il était désagréable de tenir deux fronts, j’osais simplement espérer que la mystérieuse femme n’était pas là pour moi également. Après tout, peut être avait-elle été simplement attirée par le brouhaha de la poursuite ? Peut être avait elle vu le sang à l’entrée elle aussi ? Qui qu’elle soit, si elle venait pour me faire du mal, elle devrait s’attendre au pire. J’étais sur la défensive, tenant toujours les gugusses dans mon champ de vision, mon simple regard les gardaient calmes, probablement par peur de rôtir comme des petits porcelets. Coup de malchance, ma dague était fixée à mon bras qui tenait à bonne distance les hommes, difficile de la sortir avec mon autre main ensanglantée qui allait se dévouer à éventuellement riposter face à la femme.


« - Vous êtes aussi là pour me tuer ? Ou simplement pour vous amuser ? »

Une phrase un peu déconcertante, je devais le reconnaître. L’astorg en face de moi semblait amusée par la situation, ou peut être était elle surprise par ma phrase ? En y regardant mieux, elle n’avait pas l’air agressive… Mais je ne semblais pas l’être non plus, si on s’arrêtait au physique, elle pouvait très bien être autant voir plus dangereuse que Meian.


Dernière édition par Alleïa le Mer 1 Mai - 19:27, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Invité

Invité

[FA - 155] I wanna play a game. [PV' Ocarenna][Terminé] Empty
MessageSujet:
Re: [FA - 155] I wanna play a game. [PV' Ocarenna][Terminé]
   [FA - 155] I wanna play a game. [PV' Ocarenna][Terminé] EmptyMer 20 Mar - 6:12

Voilà quelques jours que j’ai quitté Méléane, la laissant avec tout le savoir dont je pouvais lui faire bénéficier. Je pense lui avoir laissé un peu plus, probablement une partie de moi... car même si je suis convaincue de ne pas ressentir d’amour pour elle, c’est bien grâce à l’amazone que j’ai pu découvrir le plus de moi-même. À ses côtés, j’ai pu tolérer les cydiens, tolérer les combats et les massacres, tolérer d’autres plaisirs charnels, tolérer l’enseignement et même le manque. Tolérer ne veut pas dire accepter, j’en suis consciente... la plupart de ces « tolérances » me répugnent toujours autant mais j’ai pu apprendre à les accepter. Je ne lui ai jamais dit mais je sais que Méléane est chère à mon cœur, peut-être comme une famille que je n’ai plus, une sœur que j’aurais aimé avoir. Son caractère me fera toujours tiquer mais finalement c’est parce que c’est elle que j’ai appris à me faire violence et à voir autre chose. À peine l’ai-je quittée qu’elle me manque déjà. Tout comme Eloween m’a manqué, tout comme Jaered me manque...

Moi qui veux sans arrêt fuir les liens, je n’arrête pas d’en créer... et j’ai peur, terriblement peur. Peur de la perte, d’encore tous les voir mourir, carbonisés, ensanglantés. Et pourtant j’aime le sang. Tuer est devenu un plaisir inavoué et je profite de chaque occasion, chaque conflit pour passer à l’action et défaire les malfaiteurs. Me justifier, cela m’aide à garder un semblant d’espoir. L’espoir que tout ceci soit un cauchemar, que ce plaisir ne soit qu’illusion et que je puisse, un jour, retrouver une vie normale. Chaque rencontre me fait réaliser que je suis encore capable de ressentir, d’aimer... et même si c’est effrayant, cela me donne une raison de vivre. Je n’ai plus envie de fuir, plus envie de blesser mes proches... si l’on peut appeler ça comme ça. Tiraillée... c’est bien l’adjectif qui me correspond, avec son frère « paradoxal ».

Isolée, j’ère à nouveau en Azthia, sans but, simplement pour bouger. De l’argent à dépenser, des pouvoirs à entraîner et, pourtant, aucune ambition ou motivation. Je suis vide, complètement seule en proie à l’ennui. La solitude ne me convient plus, je n’y suis plus habituée. Malgré tout, je la recherche tellement que je retourne à un climat plus frais, me rappelant Storghein, sans pour autant être si glacial. Je m’approche des montages et, après quelques minutes, je repère un abri. Je rassemble en quelques minutes ce qu’il me faudrait pour tenir la nuit... même pas besoin de feu, la fraîcheur me tiendra compagnie. Je finis par ressortir dans l’idée de chasser quelque gibier ou récolter quelques fruits pour grignoter. Je suis surprise et confuse de voir qu’une grosse tâche de sang sert de décoration à l’entrée de ma caverne. Je pense à une agression mais me rend rapidement compte de l’énergie étrange de ce sang... un mahoiste est dans les parages.

Bien que j’aie enseigné la Maho à Méléane, je n’ai jamais rencontré de mahoiste. J’ai appris seule, avec des livres et le peu de savoir-faire en magie que je pouvais avoir. En suivant les traces de sang se suivant dans la grotte, je sens l’excitation monter en moi. Peut-être pourrais-je encore une fois partager mon savoir et apprendre de nouvelles techniques sur la magie la plus crainte du monde. Je rencontre alors mes invités : une femme d’environ mon âge, aux traits cydiens (encore une, décidément) et trois hommes, dont un effondré sur le sol. J’aurais pu penser qu’elle soit en mauvaise posture mais je me rends rapidement compte que les deux encore debout ne sont pas rassurés en sa présence. J’aurais pu rester à observer la scène si elle ne m’avait pas repérée, après quoi je lui aurais gentiment demandé de débarrasser. Mais voilà que sa question me surprend :


« - Vous êtes aussi là pour me tuer ? Ou simplement pour vous amuser ? »

Je ne réalise pas tout de suite que sa proposition est tout à fait vile et cruelle... elle n’a apparemment pas de scrupule à en finir avec les autres. Je ne sais pas ce qui s’est passé avant que j’arrive et je ne sais pas qui est le coupable dans l’affaire. Mon excuse de justice ne servira à rien. Je reconsidère son offre : la tuer ne m’amènera rien, surtout qu’elle semble relativement coriace et que je ne me suis jamais battue contre un mahoiste. Éliminer les autres me poserait moins de problème et je pense que cela rendrait service à tout le monde. Je ne réponds pas et m’approche encore.

- C’est une bien vilaine blessure que tu t’es faite à la main... n’as-tu pas appris à économiser ta précieuse énergie ?

Je passe ensuite devant elle pour rejoindre les deux affreux, apparemment décontenancés par la situation. L’un deux se colle au mur pour me fuir, comprenant rapidement qu’une horreur attendait son camarade. Je saisis ce dernier par le col et me retourne vers la jeune femme. L’homme n’arrive pas à se dégager, panique et tente d’entailler mon flanc mais mon poignet dérive la lame, que mon ennemi lâche. La pression ridicule était pourtant juste suffisante pour me faire saigner. Je répands alors le liquide sur le front de ma future victime et souris.

- Une petite trainée suffit pour maîtriser les grands gaillards.

Contente de ma phrase à double sens, je me concentre alors et règle l’histoire en quelques secondes : il commence par saigner du nez et, une fois relâché, il tousse et crache du sang. Sa tête doit tourner puisqu’il s’effondre sur son autre camarade, déjà allongé sur le sol. J’entends l’homme murmurer un « pitié » mais c’est alors son dernier mot. Mon regard se retourne encore une fois sur la cydienne et, toujours avec la sourire, je lui désigne le dernier en état de combattre, toujours plaqué contre la roche, complètement terrorisé.

- Je te laisse le dernier ?
Revenir en haut Aller en bas
Invité

Invité

[FA - 155] I wanna play a game. [PV' Ocarenna][Terminé] Empty
MessageSujet:
Re: [FA - 155] I wanna play a game. [PV' Ocarenna][Terminé]
   [FA - 155] I wanna play a game. [PV' Ocarenna][Terminé] EmptyJeu 21 Mar - 4:22

La surprise est de taille, moi qui m'attendais à tomber sur une complice des trois rigolos, il n'en est rien. Sa réponse me trouble, ne serait-ce que de part sa claire consonance mahoiste. Néanmoins rien ne laissait présager qu'elle avait été prononcée en ce sens, peut être même était elle un simple piège pour ses interlocuteurs. Cependant j'étais un peu étonnée de la voir s'approcher sans même sourciller, sans même savoir quelle pourrait être ma réaction envers elle. Pour plusieurs raisons évidentes, je n'aurai jamais fait ce genre de chose à sa place, ne serait-ce parce que je suis cydienne et elle astorg, que nous ne nous connaissions pas et surtout qu'avec la situation présente, n'importe qui à ma place serait sur la défensive. Prête à agir si besoin, je la laisse continuer si bien qu'elle passe en réalité à côté de moi pour avancer vers les deux survivants. La stupéfaction atteint son paroxysme lorsque l'un d'entre eux, pris de panique tente de s'éloigner d'elle, ce qui percute mon esprit en deux hypothèses bien différentes : La première serait qu'elle n'est pas une de leur connaissance, la deuxième serait qu'elle en soit une mais qu'elle vienne effacer les traces en tuant tout le monde. Dans les deux cas, la réaction du gaillard laisse présager qu'elle est dangereuse, ils n'avaient eu aucun scrupule à me foncer dessus en jugeant les apparence et la chamane en face de moi était de loin bien moins chétive que moi d'apparence. Je ne m'en plaignait pas, au contraire, le fait de sembler faible avait le don d'attirer les hommes pour des raisons qui paraîtront évidentes.

Je m'interroge encore sur le véritable sens de sa première phrase tandis que le fuyard se débat et tente même de lui porter un coup qu'elle dévie très facilement. Là ou le tout devient intéressant est le moment ou elle étale le peu de sang qu'elle perdait sur le front de l'autre en souriant, inutile que je me titille plus pour deviner ce qu'elle était en réalité. Quelques secondes suffisent pour que le sortilège vienne à bout de sa victime, pour mon plus grand plaisir en m'arrachant un éclat de rire sadique. L'homme à terre était toujours conscient mais en trop sale état pour capter quoi que ce soit à l'horreur qui venait de frapper son collègue, le fuyard en revanche était terrorisé, si bien qu'il en tombait le cul par terre, tétanisé par la sanglante scène qui venait à peine de se terminer. L'inconnue avait inconsciemment éveillé en moi un profond sentiment d'hystérie. Une forme d'hystérie vile, malsaine, le genre de comportement dont personne ne voudrait être témoin. Je ne tenais pas compte de sa phrase avec le double sens évident qu'elle avait pris le soin de souligner, je lui rétorquais simplement après avoir repris mon souffle coupé par ce rire.


« - Tu n'es pourtant pas beaucoup plus grande que moi. »

Cependant, qu'elle me laisse le dernier signifiait quelque chose, une invitation peut être ? Ou alors elle voulait juste voir mes méthodes, comparer, apprendre, ou enseigner, peu importe. La suite promettait d'être amusante cependant, il n'y en avait pas qu'un mais deux encore en vie, et je préférais garder le plus fébrile des deux pour rigoler un peu. M'approchant de l'homme a terre, je le regarde en souriant, posant ma main valide sur son visage comme pour le rassurer un instant. Devant l'incompréhension la plus totale de l'assistance, j'achevais mon geste en lui projetant une volée incandescente en plein visage dans un hurlement strident de douleur, jusqu'à ce que ses cordes vocales ne lui permettent plus d'émettre aucun son. La chair calcinée laissait une odeur nauséabonde dans les alentours mais c'était le genre d'odeur qui me rendait également hilare. Avec deux adversaires sur le carreau, le dernier s'était littéralement fait dessus. Là ou la situation allait devenir encore plus drôle était enfin arrivé. Nous étions deux, il n'en restait qu'un et j'avais la sensation que l'astorg aimait tuer au moins autant que moi si ce n'est plus. M'approchant du survivant, un sourire en coin, tandis qu'il était prostré dos au mur encore tout tremblant. De ma main blessée je trace un petit cœur avec mon sang sur sa joue avant de reprendre la parole.

« - J'ai envie de jouer à un jeu ! Inutile d’essayer de t'enfuir, tu finiras comme ton copain sinon, alors reste là bien sagement mon grand. »

Je me relève pour me tourner vers l'inconnue, avec un sourire encore plus malsain. M'approchant légèrement d'elle je déclare alors d'un ton amusé.

« - La maho à beau être amusante, c'est bien trop rapide et ça gâche le plaisir. Alors jouons à un jeu. »

Je m'arrête brièvement, prenant le soin de décrire avec de grands gestes de la main ce que je réservais de mon côté. Je voulais voir comment elle était, étudier comment elle se comportait face à ce genre de situation, évaluer ses réactions.
Je l'observais avec insistance après avoir barré l'entrée de la caverne avec des flammes, pour couper la retraite au fuyard qui savait très bien que mourir par hémorragie était préférable à ce qui l'attendait.


« - Il n'y a qu'une règle, c'est simple comme bonjour : Celle qui parvient à le faire hurler le plus fort possible gagne. Ce qui implique qu'il doit rester vivant, bien entendu ! »

J'en rigole une nouvelle fois, un regard de défi croise celui de l'astorg, je voulais savoir ce qu'elle trouverait à dire à ça, il était peu simple de l'entendre, avec les premiers cris du survivant qui implorait dors et déjà pour sa vie.
Revenir en haut Aller en bas
Invité

Invité

[FA - 155] I wanna play a game. [PV' Ocarenna][Terminé] Empty
MessageSujet:
Re: [FA - 155] I wanna play a game. [PV' Ocarenna][Terminé]
   [FA - 155] I wanna play a game. [PV' Ocarenna][Terminé] EmptyDim 24 Mar - 9:40

Là où je pense qu’elle va se débarrasser du type terrifié mais encore en bon état, elle se dirige en fait vers celui qui est au sol, sans défense. La jeune femme maîtrise apparemment le feu, puisqu’elle le carbonise en moins de temps qu’il ne faut pour intervenir. Cruelle voire sadique... je crois qu’on ne peut la définir que comme cela. Alors que j’ai toujours cherché à tuer de façon expéditive, même si la souffrance de certaines victimes m’amenait une certaine satisfaction, elle n’hésite pas à rendre la mort cauchemardesque pour la victime. J’aurais pu être amusée par la situation si j’étais persuadée que ces hommes étaient des criminels... mais la situation semble plutôt inversée.

Je frissonne alors... sur quelle dingue suis-je tombée ?! Tout ça n’a rien à voir avec le combat que j’ai vécu avec Méléane qui, tout aussi sanglant, nous permettait au moins de défendre une jeune fille... Que vais-je défendre en faisant souffrir un potentiel innocent ? Sûrement pas ma vie, encore moins celle de l’inconnue puisque « l’ennemi » est littéralement pétrifié par la peur et ne peut pas se défendre. Son sourire malsain et sa proposition me rendent furieuse, sans que je ne sache vraiment pourquoi. J’en ai déjà tué un, alors pourquoi pas un deuxième ? Faire souffrir ne m’a jamais effrayée jusqu’ici, j’ai même fait du mal à la personne que je souhaite le plus revoir actuellement. Mais voilà... la situation me dérange.

Sans rien laisser paraître mais sans sourire non plus, je m’approche alors de notre proie ; il hurle déjà et demande notre pitié, comme si la simple faiblesse d’avoir suivi la cydienne jusqu’ici était la pire erreur de sa vie. C’est probablement... Je me demande s’il a une famille, à quoi il passait ses journées jusqu’à maintenant et ce à quoi il pense vraiment à l’instant où je saisis fermement sa tête. Il me supplie quelques secondes jusqu’à ce que je lui souffle doucement de se taire.


- Crois-moi, le monde astral est bien plus apaisant qu’une mort entre ses mains. Tu ne ressortiras pas d’ici... si tu ne meurs pas de tes blessures, tu mourras de douleur alors sois gentil et laisses-toi faire.

La panique le gagne mais il semble avoir compris pour finalement accepter son sort. Je jette un regard en coin à ma nouvelle rencontre, me demandant aussi à quoi elle peut bien penser... peut-être imagine-t-elle que j’ai accepté son drôle de jeu. Mais pas maintenant... pas encore. Je prends une grande inspiration et l’homme tente de faire pareil, les sanglots l’empêchant de respirer correctement.

- Pardon... murmure-je, reprenant sa tête en main.

D’un geste rapide, ferme et précis, je finis alors par lui briser la nuque, lui épargnant les souffrances à venir. Je pose délicatement son corps sur le sol et, pendant une minute de silence, je rassemble mes quelques affaires dans la grotte. Je passe à côté de l’étrangère et ne lui offre aucune expression.

- Je vais chercher un autre endroit où passer la nuit... les corps calcinés, ça fait faire des cauchemars...

Je ne me retourne pas après cela. Elle m’intrigue mis son jeu affreux m’a légèrement refroidie, même si j’y ai participé. J’aime tuer, c’est un fait. Mais je ne suis pas encore prête à le montrer.
Revenir en haut Aller en bas
Invité

Invité

[FA - 155] I wanna play a game. [PV' Ocarenna][Terminé] Empty
MessageSujet:
Re: [FA - 155] I wanna play a game. [PV' Ocarenna][Terminé]
   [FA - 155] I wanna play a game. [PV' Ocarenna][Terminé] EmptyMer 27 Mar - 11:56

Je ne savais que penser de sa manière de faire. Cette femme était pour le moins paradoxale, elle venait de massacrer l’un des trois hommes et maintenant elle rechignait à faire de même avec le dernier. Elle avait le don de tuer sans même sourciller, alors pourquoi faisait elle autant de chichi pour le dernier rebut présent dans la caverne. La maho était cruelle et infâme, elle l’utilisait sans même s’en cacher et pourtant, elle se contenta de lui briser le cou et de faire comme si de rien n’était.
Elle ne pouvait nier le fait qu’elle venait d’ôter la vie à deux personnes sans même les connaitre ou encore les avoir déjà vus. Elle ne pouvait pas non plus nier le fait qu’elle avait utilisé la magie la plus mal vue du continent devant moi, dont elle ne savait rien si ce n’est des spéculations sur mon appartenance à la pratique du sang et mon petit côté décérébré. Machinalement je lui coupais le passage avant de la fixer fermement dans les yeux.


« - Quelque chose m’échappe, tu supprimes le premier dans d’atroces souffrances en utilisant une magie interdite et pour le deuxième, tu te contentes de simplement lui briser le cou. Serait-ce par contradiction, par un sursaut de conscience ou simplement par caprice ? »

Je la fixe toujours, consciente que si elle décidait de me réduire au silence j’allais devoir être rapide pour au minimum l’entraîner dans la tombe avec moi. Elle avait des facultés de maho qui me dépassaient de loin, une maîtrise de son sang qui m’échappait, elle jaugeait à la perfection chaque goûte tandis que j’en étais toujours au stade ou je m’ouvrais à l’arrache une veine pour en tirer une quantité phénoménale. En revanche, j’avais mes flammes et sur ce point, je doutais qu’elle puisse m’égaler aussi simplement. Son regard ne me disait rien, elle était aussi stoïque qu’une statue et ça avait le don de me perturber.

« - Par pitié, peut être ? »

Une demi-seconde de silence pour appuyer le sarcasme puis je renchérissais sans même prendre garde.

« - Non, pas de la pitié, sinon tu n’aurais même pas pris la peine de faire une si belle démonstration de maho, même si ça appuyait ton joli double sens. Il faudrait être aveugle pour ne pas voir cette envie de tuer qui illumine ton regard et folle d’ignorer le sadisme dont tu as fait preuve en exécutant ta première victime. Ce qui m’étonne, c’est le fait de vouloir cacher cette pulsion. »

Je souris en coin, pour moi c’était clair comme de l’eau de roche, celle qui était en face de moi était plus ou moins comme moi, psychologiquement parlant, elle avait simplement renié cette partie de son esprit. Qu’elle prenne mal ou pas ce que je lui disais m’importait peu, il semblait évident qu’elle avait besoin qu’on lui mette la vérité en face. De toute manière je n’avais rien d’agressif quand je lui parlais, tout simplement parce que par défaut j’étais sympathique avec les femmes, elle l’avait d’ailleurs surement remarqué.
Revenir en haut Aller en bas
Invité

Invité

[FA - 155] I wanna play a game. [PV' Ocarenna][Terminé] Empty
MessageSujet:
Re: [FA - 155] I wanna play a game. [PV' Ocarenna][Terminé]
   [FA - 155] I wanna play a game. [PV' Ocarenna][Terminé] EmptyJeu 28 Mar - 8:40

Je ne l’aime pas... parce qu’elle me coupe la route, parce qu’elle m’accuse de cruauté alors qu’elle ne se serait pas débrouillée seule. Je ne l’aime pas, parce qu’elle remet en cause mes méthodes et se questionne trop. Je ne l’aime pas, parce qu’elle parle de pitié alors que je préfère le mot « justice ». Ils étaient des malfrats, j’en suis sûre. Est-ce pour autant une raison de les massacrer ? Le premier a souffert quelques secondes, tout au plus... une petite punition pour une cicatrice de plus sur mon corps, voilà tout. Je ne me pose pas plus de questions que cela. L’un méritait de vivre ou, du moins, de souffrir le moins possible en mourant. Ma philosophie ne changera pas, surtout pas pour une cydienne. Qu’elle soit sympathique avec moi ou non, voilà plus de vingt ans que je défends cette idéal : œil pour œil, dent pour dent.

Je ne l’aime pas car elle lit en moi, finalement. Elle me scrute et a rapidement détecté mon plaisir de tuer, de traiter les vies humaines comme les vies animales. Je ne l’aime pas parce qu’elle a vu ma retenue malgré ce plaisir impossible à nier pour moi. Je le cache depuis des années, jamais personne n’en a jamais rien su. Peut-être Méléane l’avait elle deviné sans m’en faire part mais jamais personne ne m’a fait face en me dénonçant de la sorte. En pensant à Méléane, je ne peux m’empêcher de penser à autre chose : la nouvelle venue traitait les hommes comme des déchets mais elle s’adressait à moi plutôt normalement. Ses accusations sont déplaisantes mais elle n’a pas montré d’envies de mettre fin à mes jours. Serait-elle elle aussi une amazone ? Je ne l’aime pas mais c’est pourtant légèrement souriante que je me décide à lui répondre.


- Contradiction, conscience, caprice... trois C qui ne me conviennent pas. Je suis la victime de la contradiction chaque jour de ma vie, tiraillée entre la vengeance et la justice. Pourtant, ce n’est pas cette première qui me fait tuer mais bien la deuxième. La conscience... peut-être en avais-je il y a des années. Le fait est que je ne m’interroge plus sur les gens que je tue – car oui, il s’agit bien de gens pour moi – je les ressens, simplement. Caprices... il y a des années que je n’en ai pas fait, des années que je ne suis plus une enfant. Je ne réclame pas ce que je ne pourrai pas avoir, tout simplement parce que je suis consciente de mon esprit de contradiction.

Un silence et j’éclate de rire. Cette étrangère me rend poète. Je ne l’aime pas, parce qu’encore une fois je me livre à quelqu’un que je ne reverrai pas ensuite. D’un coup, je m’arrête de rire, comme si j’avais craché mon amusement sur elle. Un amusement jaune, qui fait plutôt pleurer une fois qu’on est seul. Je ne l’aime pas car elle réussira sûrement à faire couler mes larmes, un jour.

- J’utilise et j’apprécie la Maho car elle tue rapidement. Tuer est un plaisir pour moi, tu l’as bien deviné. Mais je la cache, cette envie...

Je lâche toute mes affaires, comme un boulet que je décrocherais de mon pied pour me libérer de l’esclavagisme du paradoxe. Je m’approche d’elle, tellement près que je peux voir mon souffle faire bouger quelques uns de ses cheveux rouges comme le sang. Je ne l’aime pas, car elle réveille de vieilles pulsions en moi.

- Je la cache car c’est cette envie de tuer qui m’a enlevé mes parents des années auparavant. Cette même envie malsaine a poussé un ami à vouloir abuser de moi et cette même envie m’a fait le tuer lentement... Ce plaisir jouissif de tuer m’anime mais il m’éloigne de ceux qui me sont proches. Je suis capable d’apprécier les gens, d’apprécier la vie et c’est sûrement pour cela que je me permets de la retirer à certaines personnes. Celles-là mêmes qui ne connaissent pas la valeur d’une promesse, ceux qui violent, tuent également et font du mal. Ceux-là méritent de souffrir et je m’assure qu’ils sentent passer la douleur. Mais les autres... qui suis-je pour décider de les faire souffrir si, pour moi, ils ne le méritent pas ? Je ne suis pas la juge du paradis, je décide simplement si la victime que j’ai en face de moi mérite l’enfer ou non. L’enfer peut-être reflété par le sang, le paradis par le rêve. Je peux offrir les deux, c’est ma sentence, ma punition pour avoir envie d’être si cruelle parfois.

Je ne l’aime pas, parce que je lui ai tout déballé. J’aimais Eloween, innocente et fragile. J’aimais Jaered, tolérant et protecteur. J’aimais Méléane, persévérante et passionnée. Mais elle... je ne l’aime pas. Parce qu’elle est jolie, parce qu’elle est folle, parce qu’elle est puissante, parce qu’elle en a conscience, parce qu’elle se questionne, parce qu’elle sourit. Je ne l’aime pas parce qu'elle me ressemble... à travers elle, c'est probablement moi que je déteste le plus.
Revenir en haut Aller en bas
Invité

Invité

[FA - 155] I wanna play a game. [PV' Ocarenna][Terminé] Empty
MessageSujet:
Re: [FA - 155] I wanna play a game. [PV' Ocarenna][Terminé]
   [FA - 155] I wanna play a game. [PV' Ocarenna][Terminé] EmptyDim 31 Mar - 15:27

Que d’excuses, toutes aussi idiotes les unes que les autres et qui sonnaient aussi faussement à mes oreilles que les paroles pitoyable de nos victimes avant leur mort. Des excuses pour cacher quelque chose, mais quoi ? Qu’est-ce qui pouvait la pousser à se voiler la face ainsi ? Tandis qu’elle finissait son speech et qu’elle était si proche de moi que son souffle se faisait sentir sur mon visage, je lâchais juste en soupir en articulant brièvement.

« - N’importe quoi. »

Passant ma main dans mes cheveux, je la fixe de nouveau avec ce même sourire presque insolent.

« - Tu parles de justice, alors que tu exécutes sommairement des gens avec la magie la plus mal vue du continent. La maho n’appelle que la justice du sang, ce qui se nomme plus communément comme la vengeance. Ton idée de la justice est aussi faussée que l’est celle de la vengeance elle-même. La maho tue rapidement, mais avec quelle quantité de douleur ? Y as-tu seulement songé ? Que penses tu que cet homme se vidant de son sang à pu endurer pendant la poignée de seconde durant laquelle ton regard et ton attitude se confortait à sourire en coin et à te complaire de ton instant de supériorité sur lui ? Parce que c’est bien de cela qu’il s’agit, c’est cela même qui s’est passé, pendant un instant, ôter une vie n’a été pour toi qu’un soulagement, un plaisir que tu cherches désespérément à cacher derrière une pseudo justice. »

Je fais une pause en étouffant un éclat de rire qui ne se voulait pas moqueur envers elle mais plutôt envers moi-même, en train de faire la morale à cette décérébrée qui au final n’était que mon simili mais en version Astorg.

« - La mort nous retire régulièrement des proches, tes parents, les miens, ton ami, ma sœur jumelle, tous ont péri parce que la mort est capricieuse. C’est parce que nous avons souffert de ces pertes et de ces trahisons que nous savons à quel point il est facile de retirer la vie d’un corps et non pas parce que nous avons eu la chance d’éviter le même destin funeste que nos proches.
Apprécier la vie, signifie également apprécier la retirer. Tu ne tues pas des gens par devoir ou par justice mais bien parce que tu en as envie, parce qu’elle étanche ta soif de sang, cette pulsion que tu as eu il n’y a pas moins de dix minutes, tout comme moi, parce que nous sommes pareilles, au fond et je sais très bien que tu le sais, parce que ça se lit sur ton visage, tu es loin d’être idiote. »


Je marque une autre pause, moins longue, machinalement j’en profite pour poser ma main sur sa joue, la caressant doucement en esquissant un sourire plus compatissant.

« - Tu portes un fardeau qu’est celui du mensonge, parce que tu te mens à toi-même, parce que tu refuses de t’accepter telle que tu es. Aimer tuer ne signifie pas massacrer des gens à tour de bras, rien ne t’empêche d’apprécier des personnes, pour leur innocence, leur tolérance ou leurs idéaux mais sache qu’aucun d’entre eux ne pourra t’aider avec ta propre nature, tu tues et tu aimes ça, ce qui implique que tu tueras toute ta vie, encore et encore, même si tu parviens à te restreindre pendant des années, cette pulsion est titanesque et si profondément gravée dans ton âme qu’aucune magie ne pourra t’en débarrasser, les dieux eux-mêmes t’ont voulue ainsi. »

Je sentais bien que chacune de mes paroles sonnait comme une véritable torture pour elle, entre cette pulsion qui la poussait à tuer et sa pseudo-conscience qui tentait vainement de la bloquer. J’attisais un feu dangereux, instable qui ne manquait pas de vouloir exploser.

« - Il n’existe que deux différences entre nous deux actuellement, la première est que moi, j’ai accepté ce que j’étais, la deuxième est que j’ai su en tirer profit. La justice que tu exerces est celle du sang, la mienne est celle des flammes, le feu purifie l’âme et le corps, le sang n’est que barbarie et sadisme exprimés en un liquide écarlate. »

Je m’arrête de nouveau, me demandant si finalement, l’Astorg n’était pas pire que moi en matière de sadisme. La différence est qu’elle ne s’en rendait pas compte, du moins pas encore. Elle ouvrirait les yeux un jour, j’espérais simplement qu’elle deviendrait raisonnable assez vite, car elle constituait actuellement un danger dans le sens où elle ne se rendait même pas compte de sa véritable nature de psychopathe.
Revenir en haut Aller en bas
Invité

Invité

[FA - 155] I wanna play a game. [PV' Ocarenna][Terminé] Empty
MessageSujet:
Re: [FA - 155] I wanna play a game. [PV' Ocarenna][Terminé]
   [FA - 155] I wanna play a game. [PV' Ocarenna][Terminé] EmptyMer 3 Avr - 6:20

Oui, vraiment... je ne l’aime pas, celle-là. Mais force est de constater qu’elle a raison sur toute la ligne. Essayer de me justifier ne servira à rien, si ce n’est à m’épuiser en niant l’évidence. J’aime tuer, ce n’est pas un secret, simplement quelque chose que je n’ai jamais cherché à divulguer. Le dire plusieurs fois haut et fort à Eloween ou à Jaered n’aurait rien apporté de plus à nos relations si ce n’est à les faire fuir. Et la voilà, l’empoignante et blessante vérité : j’ai peur. Tout simplement peur de perdre ceux à qui je tiens alors que, là encore, pendant une durée certaine, j’ai cherché la solitude. Cette dernière, tout comme la justice, sont des purgatoires que j’ai cherché à habiter car je ne trouvais de place nulle part ailleurs. Un juste milieu dans l’extrême, encore un paradoxe qui me serre la gorge et fait naître quelques larmes au coin de mes yeux alors que la cydienne continue de me parler.

En temps normal, je n’aurais pas supporté le contact de sa main sur ma joue... elle n’aurait d’ailleurs pas pu l’approcher de mon visage, tant j’aurais été hostile. Mais entendre toutes ces absurdités logiques sortir de sa bouche me cloue sur place et me donne des frissons. Je savais tout ça et je le sais encore... ce que je ne savais pas, c’est la façon dont le déni peut nous amener à être aveugles, à nous dérober face à nous-mêmes, à nous fuir, tout simplement. Combien de temps pensais-je prendre mes jambes à mon cou devant ce plaisir indéniable sous prétexte de prendre trop de risques ? J’aurais encore pu le faire longtemps, très longtemps si elle n’avait pas croisé ma route. J’avale la boule dans ma gorge, retire délicatement sa main et arrive à articuler quelques mots.


- Oui, la Maho fait mal, c’est bien pour cela que je l’ai choisie. Je n’aime pas me battre... c’est ma fainéantise qui m’a poussée à trouver un moyen tout aussi efficace d’éliminer du monde. Je suis consciente de leur douleur au moment où je les fais saigner et c’est cela que j’appelle justice. Je les fais souffrir comme ils ont fait souffrir... et ça rime avec vengeance, je te rejoins.

Je souris, toujours au bord des larmes, pourtant.

- Je me suis menti tout simplement parce que je sais que personne ne pourra m’accepter comme ça. Et je me suis menti pendant des années en pensant que je pouvais supporter la solitude... Peut-être, alors, que le nouveau mensonge du moment et cette envie de tuer. Peut-être que tout cela n’est que passager, même si ça fait plus de dix ans que cela dure. J’avais l’espoir de pouvoir arrêter d’aimer ça... pour vivre normalement, peut-être. Pour oublier le passé et mes souffrances.

Mes jambes ne me tiennent plus et je tombe à genoux, sans chercher spécialement à me retenir.

- Tu es pourtant bien plus jeune que moi et tu arrives à corrompre n’importe quelle parcelle de mon être. Je ne suis finalement qu’une femme fragile, brisée à la moindre rencontre car une séparation suit quelques temps après.

De nouvelles larmes coulent dans mes mains, ouvertes paumes face à mon visage baissé vers le sol.

- Jaered a pourtant accepté mes révélations... et je n’ai pas pu accepter qu’il m’accepte. Alors comment pourrais-je simplement accepter Ocarenna si je fuis ceux qui l’acceptent ?

Je pense devenir folle un instant...

* Et pourquoi pas ? * me dis-je sans hésitation. * Personne n’en saura rien. Si c’est une chance de mieux comprendre ce qui me dégoûte en moi-même, autant en profiter. *

Je lève la tête vers elle, sans cacher ma tristesse, puis je reprends une expression neutre.

- Comment t’appelles-tu ? dis-je alors, prête à converser normalement avec elle.

Une fois qu'elle m'a répondu, je me relève lentement et, déterminée, je lui demande quelque chose.


- Je pense que tu seras la seule à pouvoir m'apprendre à accepter la tueuse que je suis. Apprends-moi et je te donnerai ce que tu voudras en échange.

Rien à perdre, juste à gagner. Je n'imagine aucun avenir à ce moment-là, juste un nouveau mur à franchir.
Revenir en haut Aller en bas
Invité

Invité

[FA - 155] I wanna play a game. [PV' Ocarenna][Terminé] Empty
MessageSujet:
Re: [FA - 155] I wanna play a game. [PV' Ocarenna][Terminé]
   [FA - 155] I wanna play a game. [PV' Ocarenna][Terminé] EmptyMer 3 Avr - 7:38

Dans le mille. Une carapace émotionnelle qui s’effondre encore devant ma manie de titiller les recoins d'une âme déjà bien tourmentée. Mais au lieu de pousser à la souffrance de manière délibérée, c'était une prise de conscience qui était voulue cette fois ci. Si j'avais su un jour que j’amènerai de force quelqu'un à reconnaître sa vraie nature...
Elle commençait à peine à se rendre compte de ce qu'elle était, de ce qu'elle serait toute sa vie et que le cacher n'était qu'une perte de temps. Elle éprouve des difficultés à trouver ses mots, à trouver ce qu'elle allait me rétorquer pour finalement sourire, un sourire qui se transformait, bien différent du premier, teinté d'un autre sentiment. Elle parle encore et à ma grande surprise, commence à entrevoir cette vérité que je lui crache au visage depuis déjà vingt minutes. Elle part quand même dans un raisonnement illogique, une illusion qu'elle s'était construite pour échapper à sa réalité, une réalité ou elle baignait dans le sang et la cruauté.


« - Tu ne t'es mentie qu'au moment ou tu as dis que personne ne pourrais t'accepter. Tu t'es mentie au moment ou tu as pensé que tu pourrais effacé ta véritable nature au profit d'une vie artificielle pour laquelle tu n'es pas faite. »

Elle tombe à genoux, je la sens fragile, prête à reconsidérer ce pourquoi elle à vécu tout ce temps. Je me met à genoux face à elle et constate que des larmes tombent dans ses mains, je pose mes mains sur ses épaules, prenant garde de ne pas mettre de mon sang sur l'une d'entre elle, je ne lui voulais aucun mal -physiquement parlant du moins- aussi je ne voulais pas qu'elle prenne mon geste de travers étant donné qu'elle avait bien supposé.

« - Je n'ai rien corrompu et tu ne l'es pas. L'une comme l'autre sommes nées avec un don particulier, celui de pouvoir ôter la vie sans sourciller, chose que le commun des mortels ne supporterai pas. Ce n'est pas pour autant que nous ne sommes pas des êtres vivants, nous sommes juste en marge de ce que la majorité appelle la normalité. Car c'est bien la majorité qui définit la normalité et tous ont peur de ce qu'ils ne connaissent pas. Lorsque tu dis que personne ne t'accepteras telle que tu es, c'est faux. Ce dénommé Jaered à su t'accepter malgré ce que tu as pu lui dire et je t'acceptes aussi telle que tu es, non pas parce que je suis comme toi mais bien parce que je suis l'une des rare à pouvoir comprendre ce que tu as traversé et que tu traverseras à l'avenir. Mais pour avancer, tu dois accepter ce que tu es, refouler sa nature c'est perdre son identité. »

je la lâche et me relève, la laissant perdue dans ses pensées. Quelques secondes, peut être une minute passe avant qu'elle ne se relève, avec son air neutre de tout à l'heure malgré les traces de larmes encore coulantes sur son visage. Enfin elle le demande, mon nom. Pourquoi ? Me maudire ? Savoir comment s'appellait celle qui venait de la pousser dans ses derniers retranchements ? A quoi bon ?

« - Lina. »

Sur un ton complètement indifférent, elle avait le droit à mon surnom, celui que seuls les gens qui en savaient long à mon sujet pouvaient utiliser sans craindre un retour de flammes. Pourquoi acceptais-je une telle proximité avec elle ? Parce que nous étions semblables en de nombreux points, comme pourraient l'être deux sœurs. Il n'en était rien mais j'étais moi même la preuve que malgré notre nature nous pouvions avoir des liens et je tenais à faire parti de ses liens, ne serait-ce que pour lui apporter mon soutien. Elle en revanche, n'en savait rien et continuerai à l'ignorer aussi longtemps que je le voudrait. Elle se relève doucement avant d'arborer un air bien plus décidé qu'elle utilise pour me demander de lui apprendre. Lui apprendre à s'accepter, si j'avais imaginé ça un instant...

« - On n'apprend pas à être soi-même. On apprend à vivre en société, à rentrer dans le moule qui ne nous conviens pas toujours. Être tel que tu es dépend uniquement de toi, laisser libre court à tes pulsions les plus primaires, vivre comme il te paraît juste car la vraie justice est basée sur la vérité. Aimer tuer implique que, quelque part en toi, une partie même infime accepte de faire souffrir gratuitement quelqu'un, accepter de lui ôter la vie avec une certaine lenteur, lui faire comprendre qu'aucun cri ni aucune plainte ne le sauvera. Parce que la mort et le désespoir sont étroitement liés lorsque tu tues quelqu'un. Vivre en acceptant ce que tu es impliquera sans doute le mensonge pour certaines personnes, choisir avec soin les gens à qui tu te confieras. Cela implique aussi de relâcher toutes tes envies de différentes manières, en mêlant tes dons tels que la maho à d'autres capacités que toi seule possède. Dis moi ce que tu sais et je te dirais qui tu es. »


Ce n'était pas à double sens, je voulais savoir ce qu'elle savait faire, la symbolique de nos aptitudes reflétait une partie de notre personnalité, tout comme le feu qui brûlait mon âme depuis des années.
Revenir en haut Aller en bas
Invité

Invité

[FA - 155] I wanna play a game. [PV' Ocarenna][Terminé] Empty
MessageSujet:
Re: [FA - 155] I wanna play a game. [PV' Ocarenna][Terminé]
   [FA - 155] I wanna play a game. [PV' Ocarenna][Terminé] EmptyJeu 4 Avr - 3:42

« Ce dénommé Jaered à su t'accepter malgré ce que tu as pu lui dire et je t'acceptes aussi telle que tu es, non pas parce que je suis comme toi mais bien parce que je suis l'une des rare à pouvoir comprendre ce que tu as traversé et que tu traverseras à l'avenir. Mais pour avancer, tu dois accepter ce que tu es, refouler sa nature c'est perdre son identité. »

Je crois que, dans tout ce qu’elle a dit, c’est la phrase qui me fait le plus de bien. Pendant toutes ces années, j’ai lutté contre moi-même, me forçant à paraître bien... non, c’est faux. J’ai provoqué les autres, trouvant intéressant leur réaction face à une femme aux cheveux roses et à l’attitude étrange. Malgré tout, ce que je désirais le plus était d’être acceptée. J’ai utilisé la Maho, discrètement, mais tout en sachant qu’elle est également mal vue en Azthia... ma vraie nature était là tout ce temps, je voulais la montrer mais la peur m’en empêchait. J’ai affronté cette peur la première fois lorsque j’ai avoué à l’ivrogne nùa que j’avais tué un homme, avec plaisir et par pure vengeance... et il m’a acceptée, sans relever l’atrocité, tout en continuant d’agir comme bon lui semblait avec moi. Et voilà que Lina fait exactement la même chose.

La différence est que, cette fois, je ne veux pas fuir. J’essuie alors les trainées de larmes sur mon visage et écoute la suite avec attention. « On n’apprend pas à être soi-même. », c’est bien dommage. Je suis presque déçue, jusqu’au moment où j’imagine une vie compliquée. Si, un jour, je revois Jaered et que nos vis sont si différentes, nous ne seront pas forcément séparés... simplement, nos liens seront fragiles et durs à entretenir. Mais rien n’est impossible. Si je m’obstine à ne pas accepter ce que je suis, aucun de nous deux ne pourra être serein. Alors qu’en acceptant, au moins l’un de nous deux pourra continuer sa vie sans se poser des questions infinies.

Lina parle de mêler mes capacités à la Maho. J’y ai déjà songé, simplement, sans vraiment chercher à comprendre. Utiliser mon sang dans les rêves ne sert à rien et l’associer au combat ne m’apporterait rien de plus. En revanche, je me demande si les divers mélanges de plantes que j’apprends progressivement à faire en étudiant pourraient gagner en intensité si j’y ajoute mon propre ingrédient. Je ne l’ai encore jamais tenté... mais je me suis imaginée, pour me conforter dans mon déni, fournir ces produits à d’autres dans l’espoir de leur rendre service. Rien n’est pourtant concret et je préfère garder cette idée pour moi, actuellement. Je n’ai pourtant rien contre le fait de lui dévoiler mes capacités... peut-être aura-t-elle d’autres conseils à me donner.


- Je sais combattre. Sans arme car je les ai en horreur mais cela me suffit. Je crois finalement que je suis du genre sournoise, je n’aime pas faire face aux gens et à leur souffrance. L’ami que j’ai tué s’appelait Harkas et il m’a appris le Ritualisme. J’ai visité les rêves de beaucoup de personnes, j’en ai aidé grâce à ce don particulier. Je n’ai pas beaucoup possédé d’animaux et je n’invoque presque jamais leur esprit mais le monde astral m’est très familier. J’ai pu y revoir mes parents, même si ce fut bref et j’y ai amené une petite fille, dotée de ce même don. J’ai appris la Maho seule et ai pu l’enseigner, il y a peu... à une combattante vraiment douée. Je reconnais également les plantes et leurs effets... je fabrique d’ailleurs ma propre teinture. Pour le moment, je n’ai pas de poison en réserve mais ce don me sera passablement utile... d’ailleurs, il faut faire dormir les gens pour aller dans leurs rêves, non ?

Un léger sourire en coin change l’expression de mon visage. Je retrouve un peu d’espoir. La société m’arrêtera probablement un jour. Mais c’est en parlant de cela que je réalise que je n’ai pas appris à faire toutes ces choses pour rien. Je n’aime pas les armes, je suis plutôt rêveuse et mélancolique, j’aime le sang et son pouvoir et les plantes sont mes alliées... C’est comme ça que je suis et c’est comme ça que j’ai envie de m’accepter. Ceux qui pourront faire de même mériteront alors mon affection... j’en connais déjà un, que j’aimerais revoir. Je ne fuirai plus, j’en suis certaine.

- Et toi, Lina ? demande-je, animée par une curiosité nouvelle. Que sais-tu faire, à part brûler et faire souffrir ?
Revenir en haut Aller en bas
Invité

Invité

[FA - 155] I wanna play a game. [PV' Ocarenna][Terminé] Empty
MessageSujet:
Re: [FA - 155] I wanna play a game. [PV' Ocarenna][Terminé]
   [FA - 155] I wanna play a game. [PV' Ocarenna][Terminé] EmptyVen 12 Avr - 10:35

Que sais-tu faire, à part brûler et faire souffrir ?

Sa phrase déclenche en moi un violent, brutal mais sincère éclat de rire particulièrement malsain. L’astorg n’avait pas idée de l’idiotie de sa question, pourtant, après quelques minutes, je retrouvais mon calme et lui répondais.


« - Ma vie entière n’est que haine, vengeance, sang et flammes et elle le sera jusqu'à la fin. J’ai été élevée par une famille qui ne m’a jamais aimée, j’ai été exilée dans une école pendant de longues années durant lesquelles j’ai appris à canaliser ce pouvoir incandescent avec lequel j’ai ôté la vie de ma sœur jumelle, ma mère, mon père, mon oncle et deux de mes cousins. Parce que je me suis fait une raison, j’ai accepté qui j’étais et ce pourquoi j’ai vu le jour : Tuer. Par extension, j’ai appris que la souffrance était salvatrice et déliait aussi bien les langues que l’éloquence, qu’elle soit physique ou morale, j’excelle dans l’art de torturer les gens. Aussi bien pour leur faire du mal que pour leur faire entrevoir la vérité, comme toi à l’ instant où je te parle. Ensuite je me suis tournée vers de nouvelles méthodes pour imposer l’effroi chez mes adversaires -victimes, proies- et je me suis tournée vers la maho. »

Je me tais, consciente que j’ai parlé, beaucoup parlé, mais la chamane n’était pas quelqu’un à qui j’aurai pu mentir, surement pas après tout ce que je lui avait infligé, elle était comme moi, prise d’une envie de sang soudaine, elle savait qu’elle risquait d’être rejetée ou exécutée si ses secrets étaient éventés -comme moi-. Elle avait été trahie par quelqu’un qui était proche d’elle par le passé -comme moi- et elle avait du le tuer -comme moi-. Et pour conclure, elle avait quelqu’un qui ne se souciait pas de ses actes présents et qui se contentait de la personne qu’elle était -comme moi-. De ce fait, elle aurait aisément pu savoir si je lui mentais, du moins c’est comme ça que je le voyais, parce qu’en se mettant à ma place, elle aurait probablement eu la même première idée que moi : mentir.

« - Sache que tu es la première personne à qui je raconte tout cela, parce que tu fais parti des rares personnes peuvent comprendre tout ce que j’ai vécu mais aussi parce que nous partageons quelque chose qui d’une certaine manière nous unis. »

Me voila devenue philosophe, manquait plus que ça tiens. En analysant ce qu’Ocarenna me racontait, je décelais une certaine touche de sournoiserie dans ce qu’elle était capable de faire, une façon de nuire assez indirecte. Elle devait être du genre à être assez insidieuse lorsqu’elle voulait quelque chose.

« - L’herboristerie est un don assez sournois, même si tu te contentes de somnifères… C’est assez contraste avec le fait que tu préfères te battre à main nues. Ce qui revient à dire que tu es capable de faire des choses de bien différentes manières, étrangement, je trouverais amusant d’essayer des potions en y ajoutant du sang, je ne préfère pas imaginer le foutoir que ça pourrait donner… Le ritualisme est également quelque chose d’assez étrange pour quelqu’un qui maîtrise la maho, c’est tout de même la seule magie capable de défaire un sortilège de sang… »

Je réfléchis un instant, les combinaisons sont multiples et diverses. Trouver ce qui permettrait à l’Astorg d’exprimer sa personnalité spontanément n’était pas chose aisée. Elle savait bien se servir de la maho alors je me fixais ceci en base de connaissance.

« - Au premier abord en écoutant ce que tu me racontes, j’aurai eu tendance à dire que tu aurais pu aimer tuer les gens subrepticement, en les empoisonnant par exemple, mais avec ce magistral cours de maho que tu m’as donné juste avant, je crois que les effusions de sang sont quelque chose que tu semble apprécier, je pense que pour saisir l’ampleur de ta personnalité, nous allons devoir procéder a des tests. »

J’avais une idée en tête, en plus d’être quelque chose de révélateur pour la suite, j’allais devoir partir en chasse un instant. Je lui fis signe de m’attendre et je sortais de la caverne ou nous étions. J’avais repéré les camarades des trois guignols plus tôt, embusqués et assez couards pour n’avoir suivi jusqu’ici. Un peu moins d’une heure me suffit pour revenir avec deux personnes, toutes deux devenues incapables de parler à cause d’un accident tragique qui se trouvait être leur rencontre avec moi.
Affaiblis et à notre merci, je désignais le premier du doigt avant d’annoncer.


« - Cet homme est un violeur, il a déjà agressé trois femmes depuis qu’il traîne autour de Silmarie. »

Je pointe alors le deuxième du doigt, avec un large sourire aux lèvres.

« - Celui-ci n’est qu’un fermier sans histoire qui vit avec sa femme et son fils non loin de la cité elfe. Ce que je te demande de faire c’est d’en tuer un, en laissant exprimer toutes tes pulsions le plus librement possibles. »

Je savais qu’Ocarenna s’accrochait encore à cette pseudo justice dont elle parlait depuis tout à l’heure, il n’y aurait aucune logique pour elle de tuer un fermier innocent et c’est bien pour cela que je lui demandait de choisir, parce que tuer ne fait logiquement aucune distinction. Je me place alors dans le dos de la chamane en lui susurrant à l’oreille.

« - N’oublie pas ce qu’est l’envie de tuer, elle ne fait aucune distinction, aucun pli et elle ne se soucie guère de la justice ou de la logique, elle frappe et consume une vie comme une flamme consume la mèche d’une bougie. Je sais que tu sais de quoi je parle, laisse la s’exprimer, délecte toi de sa détresse et prend plaisir à lui ôter la vie. »

Je jubilais intérieurement en la voyant en proie avec elle-même, Je me demandais si elle accepterait de faire ce que je lui dit et surtout comment elle allait s’y prendre pour exécuter l’un des deux hommes, avec douleur et lenteur ou bien d’un coup sec et passablement inutile ? Qui choisirait-elle ? Son pseudo sentiment de justice ou la folie sanguinaire pure ?

« - Ah, j'y pensais d'ailleurs, et si tu me disais comment tu t'appelles aussi ? »
Revenir en haut Aller en bas
Invité

Invité

[FA - 155] I wanna play a game. [PV' Ocarenna][Terminé] Empty
MessageSujet:
Re: [FA - 155] I wanna play a game. [PV' Ocarenna][Terminé]
   [FA - 155] I wanna play a game. [PV' Ocarenna][Terminé] EmptySam 13 Avr - 14:36

[HRP : ce post est très violent et chargé en hémoglobine. Âmes sensibles s’abstenir.]

Je n’arrive pas à me faire à son rire lancé comme on crache un glair gênant. Elle crache son plaisir sur moi, se moque... enfin je ne sais pas si elle se fout réellement de moi ou si elle a un fond de compréhension. Elle m’a sondée mais n’hésite pas à me répondre de but en blanc. Peut-être ment-elle mais je ne le pense sincèrement pas. Folle, elle l’est sûrement mais pas menteuse. Du moins, pas avec moi. Ainsi, elle maîtrise le feu, un élément dévastateur lorsqu’il est utilisé (bien ou mal, le résultat est probablement le même). J’ai pu effectivement voir qu’elle est très douée en torture, en persuasion... elle m’a ouvert les yeux, j’en suis maintenant certaine et probablement en ouvrira-t-elle d’autres. J’imagine l’effroi dans lequel se trouvent ses victimes lorsqu’elle leur soutire des informations jusqu’à la mort... ils doivent la demander, à force de souffrance. La Maho, je l’avais deviné, même si je suis également convaincue qu’elle ne la maîtrise pas aussi bien que moi. À chacun ses spécialités, après tout.

Une famille qui ne l’aimait pas alors elle les a tués... une jumelle, un lien fort brisé en un instant... ou pas. Probablement les a-t-elle fait souffrir aussi, comme ils l’ont fait souffrir elle. La vengeance est mon ennemie depuis tellement d’années que j’en ai oublié le soulagement qu’elle procure. J’ai oublié la satisfaction que j’ai ressentie lorsqu’Harkas est mort et l’ai amèrement regrettée ensuite. Mais j’aurais été une autre personne si je l’avais acceptée.


« - Sache que tu es la première personne à qui je raconte tout cela, parce que tu fais parti des rares personnes peuvent comprendre tout ce que j’ai vécu mais aussi parce que nous partageons quelque chose qui d’une certaine manière nous unis. »

Je ne sais pas comment je dois me sentir : flattée, effrayée, charmée ? Elle a le même genre de charisme que Méléane, un caractère fort qui marque les esprits. Elle m’a fait verser des larmes, perdre mes moyens et elle sait pratiquement tout de moi, en moins d’une demi-heure. Je suis gênée et en même temps ravie : elle ne dira rien puisque je ne dirai rien. Elle me comprend et je la comprends, sans même que nous ne nous le soyons dit. Elle analyse finalement aisément à quoi se rattachent mes capacités et relève l’idée de faire certains mélanges. Peut-être pourrais-je essayer à ses côtés, elle m’a l’air créative. Je n’avais pas pensé au fait que maîtriser le Ritualisme et la Maho pouvait paraitre étrange... il est vrai qu’avec le recul, ça pourrait me servir de couverture. Une Ritualiste ne peut pas maîtriser la magie interdite, c’est contre ses principes. Je souris en pensant à ça, plus précisément à ce mot qui n’a plus aucun sens en face d’une personne comme Lina.

« - Au premier abord en écoutant ce que tu me racontes, j’aurai eu tendance à dire que tu aurais pu aimer tuer les gens subrepticement, en les empoisonnant par exemple, mais avec ce magistral cours de maho que tu m’as donné juste avant, je crois que les effusions de sang sont quelque chose que tu semble apprécier, je pense que pour saisir l’ampleur de ta personnalité, nous allons devoir procéder a des tests. »

J’ai l’impression d’être une drôle d’expérience, un divertissement pour elle. Pourquoi pas... après tout, à part errer dans Azthia, je n’ai rien d’autre à faire. Autant apprécier sa compagnie et apprendre quelques astuces, si possible. Je suis légèrement étonnée lorsqu’elle sort de la caverne et patiente sagement, debout, sans un mouvement de plus. Une heure et je m’endors presque de l’attendre, n’arrivant à penser à rien d’autre qu’à ce qu’elle me prépare. Je suis encore plus étonnée de voir qu’elle revient facilement avec deux hommes, apparemment soumis à sa volonté très facilement... et en un temps record. Décidément, elle a quelque chose contre la gente masculine ! Elle me les présente comme si elle les connaissait bien : un violeur et un paysan, j’en ai tué de nombreux, déjà, fautifs ou non. Je repense rapidement à tout ce qu’elle m’a fait subir précédemment... une torture mentale à laquelle j’aurais aimé échapper mais, maintenant que je l’ai avalée, autant qu’elle me serve.

Penser aux délits que le violeur avait commis déclenche forcément en moi une envie de tuer. Celle-ci, je l’ai toujours eue et c’est dans ces situations où le plaisir de tuer atteint son paroxysme. J’ai pourtant de la peine à m’imaginer tuer le pauvre fermier, marié et papa... Je décide donc je commencer par le premier, sans réellement me poser de questions. Déjà affaibli et relativement mince, il ne fait pas le poids face à une poigne astorg entraînée. Je le saisis par le gorge et l’entraîne contre l’un des murs de la grotte, ne me gênant pas pour l’assommer contre la roche. Alors que je le soulève du sol, il se débat avec le peu de force qui lui restent. Je ne détourne pas le regard et mon envie de le voir saigner ne fait qu’augmenter au fur et à mesure qu’il change de couleur. De ma main libre, je sors ma petite lame et l’utilise cette fois pour entailler une autre chair que la mienne ; je profite d’un espace en dessous de mon autre main pour commencer à laisser couler l’hémoglobine. Je le relâche finalement, il tombe au sol comme une masse, paniqué par le sang appartenant. Mais la douleur n’est pas vive, autrement il aurait hurlé malgré son souffle court. Je lui donne une claque, le retourne sur le dos et place mes jambes de part et d’autre des siennes. Voyant ses yeux s’écarquiller lorsque mon pied s’abat sur son genou, je prends un malin plaisir à le lui retourner aussi sec. Il laisse échapper son premier cri de douleur mais il n’implorera pas pardon, je le sais. Je m’agenouille au-dessus de lui et saisis assez facilement son délicat paquet de violeur entraîné. Il retient son souffle mais je serre encore, jusqu’à ce qu’il inspire et saisisse ma main par réflexe. Je ne lâche pas et serre encore, jusqu’à ce qu’il s’évanouisse presque de douleur puis je m’arrête juste avant. J’utilise alors ma lame sur mon poigner, suffisamment profondément pour qu’une quantité importante de sang me serve. J’ouvre sa chemise et en répand abondamment sur son torse jusqu’à pouvoir le maudire. Il s’agite alors énormément, comprenant probablement quel sens je viens de lui enlever : Lina comprend rapidement aussi que l’homme est devenu aveugle. Je sens son cœur battre vite et le mien s’emballe aussi lorsque je serre davantage ma prise et que l’inconnu n’a même plus la force de crier. Son propre sang se mêle au mien et je décide de lui trancher la gorge nettement, le laissant se vider de son sang dans d’atroces souffrances.

Aucune supplication. Il a supporté tout cela relativement dignement, sans appeler sa mère ou son chef. Il se savait perdu d’avance. Je me relève alors, me dégourdissant légèrement les jambes avant de regarder le paysan tombé sur le sol, tellement il avait peur de ce que j’ai pu faire. Lui me supplie, alors que je m’avance vers lui, avec la même intention de tuer. Pas le même plaisir, cependant.


- Profite de penser à ceux qui te sont cher car tu ne les reverras que lorsqu’ils seront mots eux aussi.

Je dis ça très platement et, tout comme j’avais tué celui qui m’avait supplié un peu plus tôt, je saisissais fermement la tête de l’homme entre mes mains pour lui briser aussi sec la nuque. Je n’en retire aucune satisfaction mais les faits sont là. Je me relève, titubante ; je perds trop de sang. J’arrive cependant à m’avancer vers Lina et à poser ma main valide sur son épaule.

- J’ai tué le premier avec tellement de plaisir... un plaisir que je ne trouverai nulle part ailleurs. J’ai tué le deuxième parce que je suis simplement une tueuse mais je n’ai pas aimé faire ça. Ce sont mes croyances actuelles... je ne sais pas si elles changeront de sitôt mais je suis prête à accepter que tuer des malfrats... c’est le pied !

Je perds mon souffle et ne vais pas tarder à m’évanouir. J’arrive encore à articuler quelque chose.

- Je m’appelle Ocarenna... j’aime tuer... pas tout le temps... mais suffisamment souvent pour qu’on me mette à mort. Je suis moi et... ça ne changera pas...

Je me sens tomber mais, déjà, je ne vois plus rien.
Revenir en haut Aller en bas
Invité

Invité

[FA - 155] I wanna play a game. [PV' Ocarenna][Terminé] Empty
MessageSujet:
Re: [FA - 155] I wanna play a game. [PV' Ocarenna][Terminé]
   [FA - 155] I wanna play a game. [PV' Ocarenna][Terminé] EmptySam 13 Avr - 17:09

Je m’en doutais, qu’elle se dirige directement vers le violeur me semblait tellement évident que je n’avais simplement pas pris la peine de soupirer. Première déception pour ma part, elle se bornait à s’en prendre à ce qu’elle jugeait, mais par tous les dieux comment pouvait elle s’estimer capable de juger quelqu’un alors qu’elle-même était foncièrement mauvaise ? Je jubilais cependant devant la scène, elle qui avait gardé un semblant de calme tout le long de notre rencontre venait subitement de changer, elle semblait maintenant tellement haineuse envers sa première cible. Les Astorgs étaient réellement tels que l’on me les avait décrits durant toute mon enfance, brutaux et expéditifs. Ce n’était pourtant pour me déplaire sur le coup, je prenais beaucoup de plaisir à observer ma partenaire du moment s’adonner à un genre de jeu très violent et particulièrement trash.
Et pourtant elle se laissait aller comme je lui avais suggéré de le faire, elle prenait son pied à la faire souffrir tandis qu’il tentait de baragouiner ce que sa pauvre gorge calcinée rendait à peine similaire au couinement d’un porc qu’on égorge. Tout ça pendant que la deuxième victime était horrifiée par la scène qui se déroulait sous ses yeux, consciente qu’elle serait la prochaine quoi qu’il arrive et que si ce n’était pas des mains d’Ocarenna, ça serait des miennes. Et moi dans tout ça ? Je m’amusais comme une folle alors que je ne participais pas. C’était divertissant, oui, la meilleure description que je pouvais en donner était : Divertissant. En même temps, j’apprenais à la connaitre, à la comprendre encore plus. Cette pulsion qu’elle exprimait à présent était semblable à celle que j’avais ressentie le jour ou j’avais massacré le groupe de chasseurs de primes et rencontré Meian. A sa façon, Ocarenna me donnait une vision de moi-même en train de commettre le même meurtre mais avec plus de bestialité. Nuls doutes que l’Astorg avait au moins deux fois ma force physique, il suffisait de voir et entendre le craquement infâme du genou de sa victime. Elle se laissait peut être trop aller, elle qui m’avait fait un speech sur la valeur du sang et la quantité qu’il fallait utiliser, voila qu’elle s’était mise à verser littéralement sa haine sur le demi-cadavre devenu aveugle par sa malédiction.
Tout ça pour finalement l’égorger comme un porcelet, se relever doucement pour me surprendre une nouvelle fois et de manière définitive : Tuer le deuxième homme. Seulement cette fois ci son jugement la poussait à le tuer parce qu’elle le voulait et non parce qu’elle y prenait plaisir sinon elle n’aurait jamais brisé la nuque du vieillard qui tentait de l’implorer.

Une succession d’évènements incohérents à mon sens, pourquoi aveugler un violeur au lieu de l’obliger à regarder la mort dans les yeux et pourquoi ne pas aveugler le fermier afin de lui soumettre un vague sentiment d’apaisement ? Elle ne savait pas que je venais de lui tendre un piège pour lequel elle pourrait très surement me blâmer mais je m’en fichais, c’était un mal nécessaire pour qu’elle prenne conscience. Elle venait à moi et j’applaudissais énergiquement sa prouesse de barbarie soudaine que je n’espérais presque plus depuis. Posant sa main sur mon épaule, elle s’exprime doucement, sereine et posée, comme si elle venait d’avoir une illumination.
Pourtant sa plaie lui faisait perdre trop de sang pour qu’elle continue à rester debout comme une idiote, je l’invitais à se poser contre la paroi et lui pansait sa blessure. J’allais attendre qu’elle soit parfaitement consciente et non à moitié évanouie pour lui annoncer l’atrocité dont elle venait de faire preuve, j’avais déjà une vague idée de sa réaction et des risques que je prenais pourtant je m’en foutais royalement. Elle sombra doucement, à court d’énergie, le repos lui ferait le plus grand bien. La nuit tombait peu à peu et il allait faire froid dans la caverne si ça continuait. Tandis qu’elle se reposait, j’allais rapidement chercher du bois pour allumer un feu et dégageait les cadavres calcinés par la même occasion, les transformant en cendres d’un geste sec du bras. Ainsi je pouvais décrypter sa façon de penser, elle s’en prenait avec aisance aux criminels, prenant plaisir à les voir souffrir mais se contentait d’une exécution sommaire pour les gens qu’elle pensait innocents. Venant d’une criminelle, c’était assez comique en soi, était-ce sa façon d’appliquer la justice ?
Une petite heure passait et peu à peu Elle retrouvait des couleurs, au pied du petit feu de camp que j’avais improvisé et profitant de la couverture avec laquelle je l’avais recouverte. Il m’arrivait parfois d’être -presque- gentille, du moins avec les femmes que je respectais. Elle émergeait doucement des rêves, je ne sais pas à quoi elle à pu rêver ou cauchemarder mais elle allait être suffisamment éveillée pour avoir une nouvelle fois une terrible vérité à encaisser.


« - Bien dormi ? » Lâchais-je avec un petit sourire sincère.

Je lui laissais le temps de répondre avant d’enchérir sur ma conclusion qui se voulait aussi méchante qu’elle était véridique.


« - Tu m’as impressionnée. Je savais que tu cachais quelque part en toi une sauvagerie sanguinaire qui nous est propre à nous autres meurtriers. Pourtant je suis également déçue de voir que tu ne te fies qu’à une conscience si aisément corruptible. »

La fin de ma phrase semblait la laisser suspicieuse, peut être n’avait elle toujours pas comprit qu’elle s’était faite piéger.

« - Celui que tu pensais être un violeur n’était en réalité que le fils aîné du fermier. Un innocent tout comme l’était son père et pourtant sur de simples spéculations tu as exprimé deux formes de pulsions différentes. Je sais ce que tu vas me dire, je t’ai menti, je t’ai piégée mais non, ce n’est pas par pur plaisir que je l’ai fait. Je l’ai fait pour te prouver que tu as tort, tort de croire que tu peux agir différemment selon les personnes. Tu as littéralement massacré un gosse sous les yeux de son père avec un plaisir si grand que tu as même été jusqu'à me le dire après coup et pourtant, lorsque tu as pensé mettre un mort un innocent, tu t’es contenté de lui briser la nuque, pourquoi ? Parce que tu ne laisses pas de témoins ? Pourquoi ? Parce que cet homme innocent, mari et père de famille ne méritait pas de souffrir comme son fils à pu souffrir quelques secondes plus tôt ? Tu ne l’a pas vu mais moi si, son regard qui t’implorait tout en te vouant une haine hors norme, s’il avait eu une fourche dans les mains il t’aurait rendu au centuple la douleur morale que tu lui as infligé alors que tu t’acharnais sur son enfant. »

Je n’arrive plus à discerner si elle me hait ou si elle est complètement larguée par ce que je lui explique.

« - Ce que je suis en train de t’expliquer, c’est que tu n’as pas agi comme tu aurais du, tu t’es laissé influencer par ce que tu pensais, alors que tuer ne demande rien d’autre qu’une imagination débordante. Ton jugement est faux et t’empêche d’être telle que tu es. Dis-moi, qu’est-ce que tu ressens maintenant que tu sais qu’en réalité, tu as simplement passé tes nerfs sur un gosse innocent ?
Comment veux-tu être toi-même si le moindre mensonge te fait douter de ce que tu as à faire ? »


Je croise alors les bras, l’air indifférente et impassible à toute forme d’émotion, c’était ce que je savais faire de mieux : être absolument insensible. Ocarenna savait que je ne cherchais qu’à lui ouvrir les yeux et pourtant je ne savais pas à quoi elle pouvait penser depuis que j’avais dévoilé mon piège dans lequel elle avait sauté à pieds joints. Techniquement parlant elle ne pouvait plus rien nier, elle avait reconnu plus tôt aimer tuer, avoir pris plaisir à tuer avec violence le jeune homme et je venais de lui prouver que sa façon de sélectionner ses victimes était fausse de A à Z. Mais je ne lui en voudrais pas de m’en coller une à l’instant, ne serait-ce que pour lui avoir menti. En l’état actuel des choses, j’étais encore parfaitement maîtresse de toute la situation comme je l’étais depuis le tout début.
Revenir en haut Aller en bas
Invité

Invité

[FA - 155] I wanna play a game. [PV' Ocarenna][Terminé] Empty
MessageSujet:
Re: [FA - 155] I wanna play a game. [PV' Ocarenna][Terminé]
   [FA - 155] I wanna play a game. [PV' Ocarenna][Terminé] EmptyLun 15 Avr - 3:11

Lina m’aide à m’adosser et panse ma blessure. Elle ne dit rien et applaudis simplement. Je ne peux pas m’empêcher d’être satisfaite, malgré le fait qu’elle ait une attitude étrange, pas jubilatoire comme jusqu’à maintenant. Je finis par m’allonger et m’endormir, ne rêvant de rien à part juste un peu de repos. La lueur des flammes me ramène à moi un moment après ; je tourne la tête et observe les alentours. Plus de corps, juste des cendres, et Lina assise près du feu. Elle a pris soin de me couvrir et me demande si j’ai bien dormi... de bien gentilles attention pour la souffrance qu’elle s’apprête à m’infliger aussi froidement que j’ai tué cet homme. Je réponds d’un hochement de tête et écoute ce qu’elle à dire, trop faible encore pour me relever. « Une conscience si aisément corruptible. »... le pire arrive, je le sens mais je ne réagis pas encore.

Ma gorge se noue un peu plus à chaque mot qu’elle prononce, simplement mais de façon dure et douloureuse pour moi. Seule la vérité blesse et je m’en rends compte à présent. J’écarquille les yeux, oubliant de respirer lorsqu’elle me dit que j’ai tué un innocent, un gamin paysan, sous les yeux de son pauvre père. Oui, mon jugement ne se base sur rien. Je ne peux pas prétendre faire justice lorsque je crois sur parole une psychopathe qui m’annonce que devant moi se trouve un violeur. Je ne peux pas prétendre faire justice quand je tue juste après son père, alors qu’il a déjà subit pire que la mort. Muets tous les deux, ils sont partis dans le monde astral plein de haine envers moi et, si je les y vois un jour, je risque bien d’y rester moi aussi. Qui suis-je pour décider de la vie et de la mort de quelques gens ? Qui suis-je pour aimer tellement le sang que j’en mets en péril ma propre vie ? Qui suis-je pour enseigner cet art aux autres, permettant d’autres massacres alors que je suis contre la guerre et la violence ?

Une larme tiède parcourt mon visage avec une trajectoire différée puisque je suis couchée. Une deuxième la suit, de l’autre côté. J’aurais pu m’emporter, me lever malgré ma faiblesse et la tuer comme je l’ai fait avec les deux autres. Jugement ou pas, elle m’a brisée à l’instant... pire, elle a brisé toutes les convictions sur lesquelles je basais ma vie depuis vingt ans. Qui suis-je, à présent qu’elle m’a fait ça ? Comment vais-je pouvoir me regarder en face, assumer ce que je suis ? Si la société ne le peut pas, comment le pourrais-je ? Mais n’ai-je pas cherché pendant des années à faire payer cette société ? N’ai-je pas toujours cherché à être à l’écart, malgré tout ? En fuyant les gens que j’ai aimés, j’ai fui le bonheur et tout ce qui se rattachait, tout en me voilant la face. Je voulais être aimée et je le veux toujours. Mais personne ne m’aimera comme cela.

Je réussis à m’assoir ; je ne retiens pas mes larmes. Je suis triste et en même temps soulagée. Je continue à me battre avec moi-même et je pense que c’est justement représentatif de ce que je suis réellement... constamment tiraillée, je le serai toujours. Maintenant, je suis pire qu’avant et je ne peux plus espérer qu’on m’aime. Lina semble pourtant me comprendre mais pourquoi cherche-t-elle à me faire autant de mal ?


« Dis-moi, qu’est-ce que tu ressens maintenant que tu sais qu’en réalité, tu as simplement passé tes nerfs sur un gosse innocent ?
Comment veux-tu être toi-même si le moindre mensonge te fait douter de ce que tu as à faire ? »


Elle attend et croise les bras. Je ne sèche même pas mes larmes avant de marcher à genoux jusque devant le feu. Toujours sans la regarder, je commence mon monologue. Il ne servira à rien mais je sais qu’il arrivera dans l’oreille de quelqu’un... qu’elle soit folle et cruelle n’a pas d’importance puisque je le suis aussi, à présent. Peut-être est-elle la seule à pouvoir m’écouter sans me fuir, pour l’instant.

- Moi, je... finalement je ne sais plus ce que c’est d’être moi-même. Je me rappelle à peine de l’innocence de mes dix ans ; je ne me rappelle plus à quoi je jouais... je sais simplement que j’aimais mes parents. La guerre me les a enlevés et depuis, je me suis contentée d’apprendre ce que les autres voulaient bien me dire. Harkas m’a appris à rêver mais quand il n’a plus su le faire, je n’ai pas compris sa réaction. J’ai fui les hommes pendant un moment puis j’ai rencontré une petite fille adorable... Je pensais aimer les enfants, je retrouvais une partie de moi-même quand j’étais avec eux. Je me suis sentie tellement bien avec Jaered, aussi. Mais je leur ai fait du mal à tous... je suis partie, juste parce que j’avais peur. J’avais peur qu’ils voient ce que tu viens de me révéler... avec le recul, je pense que j’ai voulu les protéger de moi, de tout ce sang... ce plaisir malsain. Je pensais avoir peur de l’amour, de l’attachement... parce que ça fait tellement mal de perdre ceux qu’on aime. Mais j’avais peut-être peur d’autre chose.

Je fais une pause et, cette fois, je la regarde dans les yeux, les miens toujours remplis de larmes.

- J’ai pu tuer un fils devant son père, simplement parce que tu me l’as suggéré. J’ai aimé ça... et c’est de ça que j’avais peur. De tout mélanger dans ma tête. De me fâcher avec eux et d’avoir envie de les éliminer à leur tour. J’avais peur de leur faire du mal, peur de ce dont je suis capable. Maintenant que je doute de mon jugement, le risque est encore plus grand. Je pensais qu’il me restait une part d’humanité mais... vu la révolte que j’ai contre moi à cet instant, j’imagine bien qu’aucun être humain un tout petit peu sincère ne pourra s’attacher à moi. Au mieux, il pourra me haïr et chercher à me tuer. C’est une forme d’attention, après tout...

Mes larmes arrêtent de couler et je les sèche d’un revers de main.

- Je ne sais pas quoi faire de ça... je ne sais pas quoi faire de cette fissure que tu as créée dans mon cœur en moins d’une journée. Je ne sais pas si je peux te faire confiance et je ne sais pas ce que j’arriverai à accepter de moi-même.


Je me traine lentement jusqu’à elle.

- J’ai aussi eu envie de te tuer et, même si les images n’ont pas pris naissance directement dans mon esprit, je n’ai aucune peine à imaginer ce que je pourrais te faire, maintenant.

Je finis par sourire et par poser délicatement ma tête sur mon épaule, me perdant à nouveau dans les flammes qu’elle-même a pu créer.

- Mais je crois que je suis un éternel paradoxe et que tu ne pourras pas m’ouvrir les yeux plus grand qu’ils ne le sont déjà. Alors j’aimerais juste... je crois que j’aimerais juste rester comme ça un moment. Penser qu’on se comprend, même si tu m’as fait du mal... penser qu’il y aura un après, même s’il n’est pas aussi beau que je ne l’imaginais. Tu m'as brisée et réparée en même temps... je crois qu'on est faites pour s'entendre.

Je me tais, à présent. Je ne sais pas ce qu’elle compte faire et ce que je compte faire ensuite. Les choses sont dites... je suis brisée mais encore entière à ses côtés puisqu’elle a rassemblé tout ce que j’étais, maintenant.
Revenir en haut Aller en bas
Invité

Invité

[FA - 155] I wanna play a game. [PV' Ocarenna][Terminé] Empty
MessageSujet:
Re: [FA - 155] I wanna play a game. [PV' Ocarenna][Terminé]
   [FA - 155] I wanna play a game. [PV' Ocarenna][Terminé] EmptyLun 15 Avr - 12:02

Je l'écoute, l'analyse et remarque que ma manœuvre à eu l'impact escompté. Pourtant Ocarenna se trouve une justification à tout ce qu'elle faisait avant, une excuse qui lui permettait de se mentir. Elle ne semblait pas comprendre ce que j'avais cherché à lui expliquer et ce qu'elle avait du expérimenter à l'instant. Je lui avais parlé de tuer, de laisser libre court à ses pulsions mais jamais je n'avais pris la peine d'aborder la deuxième partie du sujet, celle qui était le fondent même de mon existence et ma survie à Muria. Le mensonge était nécessaire aussi bien pour elle que pour les personnes qu'elle voulait garder à ses côtés. Tout comme je l'avais fait pendant de longues années avec Niredia. Ocarenna ne le savait pas encore, mais au travers de ce que je venais de lui faire faire, je lui apportais également la solution qui lui éviterait d'être rejetée par tous ceux qui n'étaient pas aptes à comprendre notre nature et nos besoins. Je la laisse finir, elle passe par tous les états possibles et imaginables pour finalement se rapprocher de moi tandis que je reste complètement indifférente à ce qu'elle m'avoue alors.
Tandis qu'elle m'annonce avoir eu envie de me tuer et qu'elle ne savait pas si elle pouvait me faire confiance, j'esquissais un sourire avant de prendre son visage dans mes mains et d'approcher mon visage du sien.


« - Je ne sais pas non plus si je serais capable de me faire confiance, encore moins après avoir traversé ce que je viens de te faire subir, pourtant je l'ai fait non pas par plaisir de te voir souffrir mais bien pour te faire réaliser ce que tu es vraiment. Le monde que nous connaissons se divise en deux grand règnes, ceux qui tuent et ceux qui sont tués. Nous faisons toutes les deux partie de ceux qui tuent mais ce n'est pas pour autant que nous sommes privées de certains sentiments. Tu as le droit d'aimer les enfants, d'avoir des gens qui te sont chers... Tu dois juste avoir le plein contrôle sur l’impression que tu donnes au monde. »

Je me tais un instant, lâchant son visage pour finalement me contenter de m’assoir à côté d’elle et poser ma main sur son épaule.

« - A proprement parler, ta vie se basera tantôt sur ta sincérité et tantôt sur du mensonge, devoir mentir pour cacher le fait que tu aimes tuer, c’est notre lot à tous mais cela ne t’empêchera pas d’apprécier la vie aux côtés de ceux que tu apprécies et qui t’acceptent. L’être humain passe son temps à juger ce qui l’entoure, c’est pour ça que tu dois cacher à la majeure partie du monde ce que tu aimes faire, parce que même tes proches ne seront pas forcément d’accord avec tes goûts, à moins qu’ils ne soient comme nous mais bizarrement ça m’étonnerait. »

Elle me fixe alors, je ne saurai décrire ce à quoi elle peut penser à l’instant, peut être se demande t’elle pourquoi je suis d’un coup si compréhensive et conseillère. Je renquille alors sur ce qu’elle avait également mentionné sur son envie de tuer.

« - Tu ne m’a pourtant pas tuée en effet, parce qu’au fond de toi, tu n’en avais pas plus envie que ça. Lorsque je t’ai vue, je n’ai ressenti aucune envie de te faire du mal, je n’ai même pas imaginé un seul instant ce que je pourrais te faire subir si je t’avais à ma merci, tout simplement parce que je n’ai pas envie de te faire du mal. Pourtant je t’avouerai qu’au début j’ai pensé que tu étais de mèche avec eux, j’étais donc prête à me battre contre toi si tu t’étais montrée hostile. Mais du coup, si tu as une idée de ce que tu aimerais me faire subir, j’avoue être curieuse de savoir quoi ! »

Je rigole de manière à lui faire comprendre que je ne la craignais pas mais qu’en même temps j’avais envie de savoir ce qui aurait pu lui passer par la tête, j’étais peut être l’une des rares personnes à qui elle pourrait parler de ses envies et ses façon de procéder en matière de meurtre, je ne la jugerai pas et elle le savait, après qu’elle me prenne pour exemple, je m’en foutais royalement. Je lui avais ouvert les yeux comme je le pouvais, maintenant que l’astorg savait exprimer véritablement sa nature, elle était quelqu’un d’autre, même si ça ne se verrai pas dans l’immédiat, elle apprendrait vite à cacher ses activités et à libérer ses envies lorsqu’elle le désirerait, c’est tout ce qui m’importait.

« - Briser est un terme que je n’aime pas, il convient à un couple, un équilibre, un os… Et bien que je pense qu’il puisse coller à une conscience, je dirais plutôt que je t’ai aidé à réorganiser ta façon d’être afin que tu puisses exprimer ce que tu ressens. »

Ceci dit, je retrouvais le plaisir simple de fixer les flammes du feu, qui dévoraient le bois avec une telle lenteur que cela me rappelait les derniers instants de la maison dans laquelle j’avais vu le jour. Plongeant ma main si près que les flammes la touchais presque, J’avais appris à me protéger du feu et la chaleur qu’il dégageait me réconfortait, il était à proprement parler mon seul compagnon de voyage et mon plus fidèle ami.
Revenir en haut Aller en bas
Invité

Invité

[FA - 155] I wanna play a game. [PV' Ocarenna][Terminé] Empty
MessageSujet:
Re: [FA - 155] I wanna play a game. [PV' Ocarenna][Terminé]
   [FA - 155] I wanna play a game. [PV' Ocarenna][Terminé] EmptyMer 17 Avr - 7:16

L’impression que je donne au monde. Jusqu’ici, je me contentais de rire, de me faire remarquer par les gens qui passent. Avoir des ennuis est devenu mon lot quotidien et j’aimais ça. Mais maintenant que j’ai conscience de ce désir profond de tuer, maintenant que je suis libérée de ce poids et cette limite, je risque de mourir bien vite en me faisant remarquer partout. La discrétion doit donc devenir ma nouvelle façon de vivre... Mentir, je le faisais déjà en donnant le nom de ma mère comme le mien mais je me suis rendue compte que je n’ai pas pu mentir à Eloween et Jaered... ni à Lina, d’ailleurs. Pourrai-je, si je les revois, leur mentir pour protéger mes penchants meurtriers et sadiques à souhait ? Il n’y a quasiment aucune chance qu’ils m’acceptent ainsi. Jaered parlait d’un accident lorsque je lui ai raconté dans quelles conditions j’avais tué Harkas... mais la façon dont j’ai tué ces deux hommes n’en était pas un. Acceptera-t-il ce côté de ma personnalité, lui qui semblait vouloir la rédemption du Temple d’Ankdor ?

Étrangement, je n’ai pas tellement envie que Lina soit la seule à pouvoir me comprendre. Premièrement parce qu’elle est horriblement dangereuse ; même si je n’ai pas pu voir toutes ses capacités, j’ai bien une idée des dégâts qu’elle peut faire. Deuxièmement, parce que vivre pour le restant de mes jours en cavale ne me plaît pas plus que cela. Je sais que je suis capable de trouver une solution pour la suite... mais je n’ai pas envie d’y penser maintenant. Lina semble curieuse de connaître mes envies de torture à son encontre mais, là encore, je n’ai pas envie de les détailler. Il s’agissait simplement de haine passagère et ce trop-plein d’émotion m’a littéralement vidée de mon énergie. Je suis devenue flemmarde en quelques minutes et je souris lorsqu’elle me pose cette question.


- Tu le sauras peut-être au détour d’une autre conversation... dis-je, sans la regarder mais en souriant encore.

Un léger silence s’installe puis elle continue à répondre à ce que je disais plus tôt.


« - Briser est un terme que je n’aime pas, il convient à un couple, un équilibre, un os… Et bien que je pense qu’il puisse coller à une conscience, je dirais plutôt que je t’ai aidé à réorganiser ta façon d’être afin que tu puisses exprimer ce que tu ressens. »
- Bien, je dirai que tu as rangé tout ce qui se trouvait dans ma tête et, maintenant, je pense mieux.

C’est à mon tour de rire... sans réelle raison. Je me sens bien. Pas seulement parce qu’elle m’accepte mais bien parce que je pense m’être acceptée. C’est bien plus qu’un soulagement, c’est une libération de pouvoir être soi-même. Je la trouve plus gentille, réconfortante et c’est une agréable compagnie. Je ne sais pas quel jour nous sommes mais ce jour aura changé ma vie, c’est certain. Elle observe les flammes et je la trouve belle, tout comme je trouvais Méléane belle lorsqu’elle combattait. J’ignore encore la raison exacte qui a poussé cette dernière à vouloir apprendre la Maho mais je ne pense pas avoir fait d’erreur en lui enseignant cette magie interdite. Nous avons chacun nos valeurs, nos raisons d’utiliser le pouvoir de notre être. Se défendre, ne pas combattre, faire du mal... faire des mélanges. Je fouille dans mon sac, profitant de la lueur des flammes pour en éclairer le contenu. Dans un chiffon en tissu simple sont rangées les plantes qu’Aaron m’a données en récompense de l’aide que je lui ai apportée. J’examine chaque feuille et en saisis une au hasard.

- Les Fleurs des Sages font dormir profondément quelqu’un... que penses-tu que ça donnerait, accompagné de Maho ?

Je stoppe ma réflexion et suis soudainement déçue.

- Pour faire l’expérience, il me faudrait des récipients. Je pourrais fabriquer le mélange ici mais si je veux le transporter et le conserver, un bol n’est pas suffisant... penses-tu que nous puissions trouver des fioles dans le village le plus proche ? Et quand nous serons revenues, je te donnerai quelque conseils sur la Maho.

Je me lève lentement, encore un peu affaiblie par tout ce sang perdu inutilement. Je fais quelques pas vers la sortie de la grotte et me retourne.

- D’ailleurs, comment l’as-tu apprise, cette magie ?
Revenir en haut Aller en bas
Invité

Invité

[FA - 155] I wanna play a game. [PV' Ocarenna][Terminé] Empty
MessageSujet:
Re: [FA - 155] I wanna play a game. [PV' Ocarenna][Terminé]
   [FA - 155] I wanna play a game. [PV' Ocarenna][Terminé] EmptyMer 17 Avr - 15:37

Ocarenna esquisse un sourire puis elle rigole, sans même vraiment répondre à ma question. Je l’aimais bien celle là, une façon de faire assez insolente que j’appréciais, j’avais de toute manière tendance à faire de même. L’entendre dire que j’avais rangé ses méninges de manière à ce qu’elle puisse réfléchir me laisse doucement sourire, elle à un sens de l’humour que j’aime bien. Qu’elle ne me réponde pas après tout était ma juste récompense pour lui avoir menti, je venais d’ailleurs de lui mentir une deuxième fois mais de manière moins cruelle. J’avais simplement évité d’étaler mes envies ouvertement, car bien des choses m’étaient passées par la tête lorsque nos visages étaient assez proches pour que je sente son souffle me réchauffer la joue.
La main au dessus des flammes, je me perdais dans mes pensées au point de faire aller et venir une petite sphère de flammes entre le brasier et mes doigts. Ocarenna avait de la chance je trouvais, tout comme j’en ai eu à l’époque. J’avais toujours été seule, mes parents ne m’aimaient pas, ma sœur ne m’aimait pas, et mon oncle n’avait toujours eu d’yeux que pour Allerïa. Lorsque je m’étais enfuie je n’avais eu pour compagnon que la flamme de haine qui brûlait en moi, aussi bien lorsque j’avais dupé le vicieux marchand qui avait tenté à maintes reprises de mettre la main sur moi que les bandits qui nous avaient attaqué et m’avaient pourchassé non loin de Muria. J’avais eu énormément de chance en y repensant. Niredia était tout pour moi, la seule personne contre qui je ne n’oserais pointer le doigt, la seule personne qui a toujours eu le droit de m’enguirlander lorsque je faisais une bêtise. Une mère, celle que je n’avais jamais eue, en somme. Je comprenais le sentiment d’Ocarenna mieux qu’elle ne le pensait, je ne voulais simplement le lui expliquer, elle l’avait déjà compris : La nécessité de protéger ses intérêts.

Elle me sort de mes pensées en parlant d’une plante aux vertus soporifiques, j’imaginais aisément ce que la Maho pourrait provoquer. J’avais connaissance des bases de l’herboristerie, enfin des plantes les plus communes en tout cas, la Fleur des Sages n’en faisait pas partie, j’avais simplement lu les rudiments à son sujet. A défaut de connaitre par cœur la flore locale, je savais au moins que les roses et les lilas étaient déjà bien moins sympathiques qu’une simple potion de sommeil.


« - Je dirais qu’à défaut d’avoir un sommeil profond, une série de cauchemars ou peut être que la personne rêverait de sa mort ou de sa pire phobie… Ou alors l’effet serait proche de celle du sortilège de mauvais esprit, mais sur une cible endormie, je saisirai mal le principe. Mais, si tu veux mon avis, essayer avec des lilas serait déjà plus éloquent comme résultat : Je ne sais pas pourquoi mais j’imaginerai bien ta victime avoir une impression d’avoir son sang qui bout, ou même de faire une fièvre hémorragique… Ou peut être les deux. »

Je n’esquisse ni un sourire ni ne rigole, j’étais parfaitement sérieuse devant l’arme potentielle barbare qu’Ocarenna venait d’exposer volontairement -ou non-. Les combinaisons de plantes et de sang étaient infinies, il reviendrait à tout essayer pour en définir les combinaisons les plus drôles ou les plus utiles, le travail de toute une vie…

« - Lorsque je suis arrivée dans la région ce matin, j’ai aperçu au loin une caravane de marchands, ils ont surement tout ce qu’il nous faut. »

Je m’arrête un moment, elle m’avait demandé ou j’avais appris la maho, je ne voulais trop répondre à ce genre de questions, pas tout de suite du moins, je faisais juste mine de réfléchir avant de finalement lâcher avec un sourire en coin.

« - Occupons nous d’abord de ton expérience, les questions peuvent attendre, suis moi, je crois savoir où ils se rendaient. »

J’ouvre alors la marche, doucement parce qu’Ocarenna, bien qu’elle soit une astorg solide et jeune n’était pas remise de sa crise plus tôt. Nous avancions tout de même assez vite pour retrouver la trace des voyageurs avant qu’ils n’arrivent au petit hameau que je supposais être leur destination.
Me mordant le bout du doigt, je passais subrepticement un peu de mon sang sur mes lèvres, sans même faire attention si Ocarenna me surveillait ou pas, je n’avais aucunement l’intention de faire de cadeaux, j’avais encore envie de sang, de faire souffrir. En nous approchant du convoi, nous pouvions distinguer un groupe de cinq personnes, deux hommes, deux femmes dont une enceinte et un jeune homme. Ils nous regardent arriver, étrangement surpris -a priori- de voir une astorg et une cydienne marcher côte à côte. Cependant ils ne se méfient pas de nous, pourquoi ? Parce que nous étions des femmes ?
Arrivée à hauteur du groupe, ils nous accueillent comme de bons commerçants : Des courbettes et un air hypocrite. Je pose mes yeux sur le jeune homme, qui devait avoir à peu près vingt cinq ans, pas plus en tout cas, je lui adresse un petit sourire ravageur qui semble faire mouche, bien qu’il semble hésiter du regard entre moi et ma collègue. Le premier couple était âgé, très âgé, probablement les parents de l’un des deux autre, qui devaient alors être les parents du jeune homme et de l’enfant à naître. Je lance un regard furtif à Ocarenna, me demandant ce qu’elle penserait de retirer la vie à un enfant qui n’est même pas encore considérable comme tel, irai-t-elle jusqu’au bout de son expérience sachant cela ?
Etrangement j’avais l’impression que oui, son regard était changé, elle ne semblait plus vraiment hésiter ou alors elle le cachait très bien. Son regard me rappelait celui que mon cousin avait eu en se jetant sur moi : L’envie de faire du mal, de blesser, de tuer. Je la laisse alors avec les deux vieillards qui s’empressent de lui demander ce qu’elle pouvait bien rechercher. De mon côté, le mari accompagne sa femme à s’assoir plus loin et c’est le jeune homme qui se charge alors de remplir le rôle de serveur. Bien élevé et serviable, c’est peut être comme ça que je me souviendrais de lui, lorsqu’il me décroche le bouquin que je choisissais sur la liste qu’il m’avait proposé, je me laisse aller et dépose un petit baiser sur sa joue sous le regard ahuri de tout le monde. J’étais en train de me dire que le moment d’être surpris ou dubitatif n’était pas vraiment dans le timing de ce que je voulais faire. Gardant la main posée sur son épaule je fixe Ocarenna et tend mon index, mon majeur et mon annulaire à la verticale, comme un décompte. Le regard de l’Astorg semble s’animer lorsqu’elle remarque que mon index saigne et qu’il est le dernier doigt de mon décompte qui se déroule alors tout doucement, une condamnation à mort en règle pour le pauvre jeune homme dont j’ignore tout, si ce n’est que je paraissais à son gout -bien qu’a mon avis il n’aurait pas craché sur Ocarenna non plus-.
Mon poing se referme comme une lame s’abattrait sur le cou d’un décapité, une fraction de seconde s’écoule avant que ce ne soit le sang de ma victime qui se répande. L’extase d’un meurtre bien fait, c’est tout ce que je demandais pour me mettre de bonne humeur. Je souris malsainement devant mon acte infâme, tout simplement parce que j’en suis heureuse mais que je ne comptais pas m’arrêter là. Le premier réflexe de ses parents furent d’hurler, si fort que je fusse obligée de faire taire le mari en lui expédiant ma dague dans la gorge, tirant d’un coup sec sur la chaine pour la retirer sans avoir à me déplacer. Sa femme était en cloque, peu pratique pour se mettre à détaler, d’autant que ça ne serait pas bon pour son polichinelle. Quant aux vieux, Ocarenna réglerai le problème, de là ou elle était, les neutraliser sans les tuer était simple et rapide, surtout avec la force qu’elle pouvait déployer dans ses petites mimines.

Elle avait ses fioles, moi j’avais eu mon effusion de sang du début d’après midi, rien de tel pour me faire le plus plaisir. J’obligeais l’ancienne-future-nouvelle maman à avancer, suivie de près par ma collègue et ses deux cobayes. Rentrées dans la grotte, ils étaient tous dos au mur, tandis que je bloquais la sortie, mon sang coulait toujours et je devais dire que je m’en fichais un peu puisqu’il coulait si doucement que je ne m’en rendais pas trop compte. Tous étaient en état de choc, conscient que le pire allait arriver et pourtant, moi j’en rigolais presque. A vrai dire, même si j’étais dans leur cas, je pense que j’en rigolerai aussi, c’est peut être pour ça qu’on me prenait pour une folle d’ailleurs. Je regardais Ocarenna qui tenais toujours les fioles, peut être un peu distraite par tout le bordel qu’il y avait dans la caverne que nous avions connue si calme il n’y à même pas une heure.


« - Tu voulais des récipients, tu les as, je t’offre même les rats de laboratoire, cadeau. »

Un large sourire accompagne ce dernier mot qui en disait long, l’Astorg me regardait un moment, peut être cherchait elle à comprendre ma logique et si c’était le cas, c’était peine perdue, elle ne me connaissait vraiment pas assez.

« - Ah, et pour répondre à ta question, je l’ai apprise seule, en partant de simples rumeurs, des récits, des ouïe-dires et finalement j’ai appris par la pratique, je pense que techniquement parlant, avec tout le sang que j’ai versé dans mon apprentissage, je serais morte à peu près dix-sept fois. »

Ce n’était qu’une estimation ô combien réaliste du cruel tribut à payer pour déployer un sortilège avec la maho, je me demandais d’ailleurs combien de fois Ocarenna y avait eu recours depuis qu’elle l’avait apprise et combien de personnes elle avait pu tuer avec ça, mais là je m’égare, c’était une autre histoire.
Revenir en haut Aller en bas
Invité

Invité

[FA - 155] I wanna play a game. [PV' Ocarenna][Terminé] Empty
MessageSujet:
Re: [FA - 155] I wanna play a game. [PV' Ocarenna][Terminé]
   [FA - 155] I wanna play a game. [PV' Ocarenna][Terminé] EmptyVen 19 Avr - 8:58

Ses théories sur la Fleur des Sages sont intéressantes... celles sur le Lilas encore plus. J’y pense sur le chemin de la caravane qu’elle m’a indiquée juste avant le départ. Le fait qu’elle ne réponde pas à ma question ne me dérange pas plus que ça : si je veux faire quelques expériences, nous allons passer quelques jours ensemble et je pourrai alors sûrement avoir quelques détails sur sa vie et ses capacités. Nous marchons à un rythme correct et je vois Lina se mordre le doigt pour étaler un peu de sang sur ses lèvres... je suis alors curieuse de savoir ce qu’elle prépare. Nous pouvons rapidement distinguer deux femmes et trois hommes, dont un plus jeune. Ils ne sont pas méfiants mais affichent un air surpris assez drôle. Ils nous saluent tous et le jeune homme se rince l’œil sans réelle discrétion ; Lina entre dans son jeu de séduction... à chacun sa manière d’opérer. Le couple de vieillards a probablement formé le reste du groupe au marchandage, leurs enfants, probablement... une bien jolie famille. Lina me regarde, apparemment curieuse de savoir si je serai prête à détruire tout cela.

Elle me laisse les deux plus âgé, probablement contente de s’occuper des autres. Le couple va s’asseoir un peu plus loin alors que Lina reste auprès du jeune homme. Elle finit par l’embrasser et je comprends rapidement qu’elle veut en venir à un bain de sang. Pourquoi pas... après tout, les vieux ont assez vécu. Je regarde la cydienne qui décompte. Trois : elle sourit et m’annonce du regard que le plaisir de va pas tarder. Deux : elle commence à utiliser ce don que j’adore enseigner. Un : le glas sonne pour le pauvre homme. C’est bien dommage, il était fort charmant. Zéro : le sang se répand comme une éruption sur le sol et je souris. Les futurs grands-parents ne le seront probablement jamais. Le père du jeune homme hurle mais se fait rapidement neutraliser par une étrange arme lancée par Lina. Rapide et efficace, comme la Maho. Les vieux n’ont pas le temps de réagir et commencent à pleurer : l’homme tente de se placer devant son épouse, probablement l’amour de sa vie. Je maîtrise rapidement son coup, le saisis par les épaules et lui flanque un genou dans l’estomac ; le souffle coupé, il s’effondre et s’évanouit probablement. Aussi radicalement, je m’approche de la pauvre dame et lui donne un violent coup sur la tempe ; elle tombe elle aussi sur le sol, sans avoir eu le temps de crier davantage. Je saisis finalement un bon paquet de fioles rangées délicatement dans un sac sur le chariot.

Restent alors ces deux là et la femme enceinte, que Lina oblige à se lever. La vieille dame est tellement légère que j’arrive à la porter sous mon bras et je sollicite ma camarade pour trainer l’autre vieux qui reprend légèrement conscience. Une fois arrivées à la grotte et une fois les vieux pouvant tenir debout, nous les plaçons tous les trois contre le mur et je pose délicatement le sac plus loin.


« - Tu voulais des récipients, tu les as, je t’offre même les rats de laboratoire, cadeau. »
- Comme c’est gentil... finis-je par soupirer.

Je suis moins enthousiaste. Probablement parce que la présence de la pauvre future maman me met mal à l’aise. Je m’éloigne alors, ouvrant ma sacoche et triant les plantes que j’ai en réserve depuis la dernière fois.


« - Ah, et pour répondre à ta question, je l’ai apprise seule, en partant de simples rumeurs, des récits, des ouïe-dires et finalement j’ai appris par la pratique, je pense que techniquement parlant, avec tout le sang que j’ai versé dans mon apprentissage, je serais morte à peu près dix-sept fois. »
- C’est bien parce que tu ne sais pas la gérer... certains sorts ne demandent qu’une petite quantité de sang. J’ai failli y laisser la vie plusieurs fois moi aussi mais seulement en lançant de gros assauts. L’un des trois nous servira pour ça, si tu veux. Je te laisse volontiers la femme enceinte, ça ne m’intéresse pas.

Je pense en avoir suffisamment dit pour lui faire comprendre que je n’aurais aucun plaisir à maltraiter une femme prête à mettre au monde. Mais je me sais capable de lui donner des instructions pour qu’elle-même lui fasse du mal. Jusqu’où sont mes limites, je n’en connais peut-être pas encore si bien les frontières. Je finis par saisir un bol et une grosse pierre pour broyer les plantes séparément les unes des autres, faisant ensuite glisser la poudre dans chaque flacon : d’abord le lilas, la rose puis la Fleur des Sages. Complètement concentrée sur ma tâche, je ne sais pas ce que fais Lina en attendant. Je saisis alors ma petite lame et m’entaille le doigt suffisamment pour pouvoir compter les gouttes de sang à introduire dans les fioles. Une dizaine dans chacune et le compte et bon, même si le temps est probablement long. Je mélange bien et voilà mes drôles de boissons prêtes à être expérimentées. J’attends alors, posant mes yeux sur ma compagnonne du moment, lui demandant du regard si elle préfère tester les poisons ou entrainer sa Maho.
Revenir en haut Aller en bas
Invité

Invité

[FA - 155] I wanna play a game. [PV' Ocarenna][Terminé] Empty
MessageSujet:
Re: [FA - 155] I wanna play a game. [PV' Ocarenna][Terminé]
   [FA - 155] I wanna play a game. [PV' Ocarenna][Terminé] EmptyVen 19 Avr - 16:42

[Ce topic sert de démonstration de ma capacité spéciale.]

Elle cherche encore et toujours une bonne excuse. Sa bêtise n’aura-t-elle donc jamais de limite ?
Je lui avais déjà fait comprendre que se limiter ne servait à rien, pas quand personne ne pouvait la juger. Et pourtant, même avec moi, elle faisait semblant de ne pas vouloir, je l’avais vue regarder la future mère et je savais qu’elle avait songé un instant à lui faire ingérer l’une de ses préparations en cours. Mais il était clair qu’avec les vieux à côté, ça posait problème. Je m’approchais de nos victimes tandis qu’elle préparait ses décoctions étranges, me demandant ce que je pouvais bien faire pour obliger Ocarenna à arrêter ses jérémiades. Si ce qu’elle avait déjà fait ne lui suffisait pas, il me suffisait de la pousser plus loin, au delà des limites absurdes qu’elle s’était fixées. Mais comment faire ? J’avais déjà saigné à un point que mon sang avait fait une flaque à l’entrée, il fallait peut être que je m’occupe de ça avant toute choses.

D’un geste sec, j’applique une flamme sur la lame de ma dague, que j’applique ensuite à plat sur la petite coupure pour cautériser ma plaie, ça ne fera jamais que deux fois que j’ai recours à ça pour m’éviter de me vider de mon sang comme une idiote. Une fois ceci fait, je les observe chacun à leur tour, me demandant comment procéder. Le vieux me semblait encore assez vivace, la vieille un peu trop boiteuse et la grognasse enceinte… je la gardais pour le plus drôle. En effet, une idée venait de germer dans ma tête. La réaction d’Ocarenna me ferait surement sourire lorsque je la mettrai en œuvre. Je jette un œil à ma collègue qui prépare son petit truc dans son coin, lorsque le vieux, pensant être assez rapide pour tenter de fuir, se précipite vers la sortie en courant. Par réflexe, je lui jette une gerbe de flammes mais le sang déjà perdu et le fait que je voulais juste l’immobiliser fait que je rate mon coup, touchant le sol là ou mon sang avait si allègrement coulé par manque de précaution. La surprise est générale lorsque je constate qu’il avait prit littéralement feu. Machinalement, le vieux s’arrête brusquement mais perd l’équilibre et tombe à plat dans la flaque embrasée, se relevant maculé de mon sang et des flammes qui l’accompagnaient, imbibé dans le tissu de sa chemise, il se tort au sol, en hurlant pour finalement s’éteindre -au sens figuré- le tout accompagné d’un éclat de rire qui rappelle a Ocarenna qu’elle n’était pas seule dans la caverne.


« - Alors ça, c’est intéressant ! »

Sans même me préoccuper du reste, je me ré-entaille la main plus légèrement, prenant compte du conseil d’Ocarenna sur la quantité et je trace un cercle de mon sang sur le mur, autour des deux victimes restantes, comme pour les mettre en valeur puis du bout du doigt, je fait bouter une petite flamme, à la manière d’un briquet que j’appuie ensuite sur mon sang, imaginant simplement qu’il s’enflammerait ainsi. Pas moyen, je ne sais pourquoi cela ne marche pas. Machinalement tout cela m’agace, ne plus pouvoir reproduire ce que j’avais pourtant trouvé très amusant me gonfle à un point qui me ferait presque tuer les deux grognasses survivantes. Dans un élan de rage contrôlé, je me contente de lancer une grosse gerbe de flammes qui, en touchant le cercle, enflamme à nouveau le liquide écarlate. Je ne comprends alors pas, pourquoi la toute petite vague de flammes tout à l’heure avait si aisément enflammé le sang que j’avais laissé par terre mais que là, j’avais eu besoin d’une grande quantité de chaleur pour un si petit cercle ?

Tout se goupille de manière logique dans ma tête, Une petite flamme pour beaucoup de sang, beaucoup de flammes pour un tout petit peu de sang. Cela relevait logiquement d’un équilibre que je n’arrivais pas encore à doser Je cherche alors à apprendre de ces flammes que je viens d’appliquer sur mon propre sang, à comprendre leur nature. Quelle ne fut pas ma surprise lorsque je sentis une brûlure au moment ou j’allais toucher ma création. Me brûler avec mes propres flammes, c’était une blague ?

Je retire sitôt ma main, surprise et à la fois passionnée par cette nouveauté.


« - Je rêve… Je viens tout juste de mettre le feu à mon propre sang et voila que je deviens incapable de toucher les flammes qui s’en nourrissent… Ou est la logique dans tout cela ? »

Finalement, je n’avais pas envie de me prendre la tête avec ça. Ocarenna me regarde, visiblement aussi déconcertée par tout ça que moi. Je la vois avec plusieurs fioles, j’imagine qu’elle voulait faire ses tests, et moi je voulais voir tout ça. Elle me l’annonce à peine quelques secondes après que je l’ai pensé d’un simple regard. Etrange que nous soyons capable de nous comprendre si vite alors que nous ne nous connaissions que depuis une petite journée à peine. Avant qu’elle ne s’applique à sa tâche, je déclare d’une manière tout à fait ignoble.

« - Du coup, avec le fuyard, on est plus dans nos comptes, ça ne va pas, et je sais déjà comment y remédier. »

De ma main sanglante, j’applique allègrement mon sang sur la future mère et un claquement de doigt suffit pour qu’elle devienne hystérique. Pourquoi ? Probablement parce qu’elle a senti à cet instant une vie s’éteindre, mais pas la sienne, ça non. La vive douleur qu’elle ressent lui indique que le mal est déjà fait, Ocarenna à très bien compris ce que je venais de faire et à en juger le regard dont elle me gratifie, je pense qu’elle me prend définitivement et irrémédiablement pour un monstre.

« - Bien, maintenant qu’elle n’est plus enceinte, tu as de nouveaux deux bons cobayes pour tes petites préparations ! Je trouve ça particulièrement excitant, j’ai l’impression d’être revenue à l’école ! »

D’un faux air guilleret -il m'était toujours difficile d'être sincère lorsque je parlais de l'école-, je passe derrière l’Astorg et passe mes bras autour de son cou en chuchotant.

« - Fait pas cette tête, ça va être amusant, tu vas voir. »

Je la relâche rapidement, j’avais pris mes précautions et évité de tâcher ses vêtements avec mon sang, des fois qu’elle pense que je cherche à lui faire du mal, cela serait vraiment négligeant de ma part qu’un malentendu naisse ainsi entre nous. Les deux femmes étaient aussi bien choquée par la monstruosité dont je faisais preuve que par ce qu’Ocarenna semblait disposée à leur faire subir, pour mon plus grand plaisir.
D’ailleurs, j’imagine qu’un jour, je devrais peut-être montrer moi aussi a Ocarenna ce que je suis capable d’infliger comme souffrances dans mes accès de grande cruauté, non ? Après tout, je m’étais arrêté aux banalités jusque là.
Revenir en haut Aller en bas
Invité

Invité

[FA - 155] I wanna play a game. [PV' Ocarenna][Terminé] Empty
MessageSujet:
Re: [FA - 155] I wanna play a game. [PV' Ocarenna][Terminé]
   [FA - 155] I wanna play a game. [PV' Ocarenna][Terminé] EmptyDim 21 Avr - 3:54

[HRP : ce post témoigne de la découverte d'Ocarenna pour sa capacité spéciale et de ses premiers mélanges. Je les noterai dans mon dossier une fois qu'elle aura été validée. P. S. : je suis partie du principe que la Maho décuple les propriétés d'une seule plante. Là où il en faut trois normalement, il n'en faut qu'une. Ce sont donc les mêmes effets que si le mélange avait été fait normalement.]

Je vois le vieux essayer de fuir mais quelque chose d'assez inhabituel se produit alors : Lina met le feu à son propre sang... apparemment sans le faire exprès. Surpris, le vieil homme glisse et hurle lorsqu'il commence à brûler vivement, le sang de la jeune femme servant à première vue de combustible. Lina rit à pleine gorge et je ne peux m'empêcher de faire de même, un peu plus discrètement ; voilà une capacité bien pratique. Intéressant, c'est le cas de le dire puisqu'elle pourra s'en servir pour faire encore plus de mal. La cydienne continue à expérimenter son affaire, comme si de rien n'était, comme si les deux autres n'étaient pas là. J'observe attentivement et remarque qu'elle s'énerve puis elle finit par trouver l'astuce pour reproduire ce qu'elle a réussi à faire juste avant. Voyant qu'elle a fini et qu'elle va probablement me demander de tester mes mélanges sur les victimes toujours debout, je me lève et m'avance.

Plus dans nos comptes... je suis étonnée de sa remarque mais je la laisse faire car je sais ce qu'elle est prête à faire pour que je puisse tester librement les poisons que j'ai concocté. Elle a très bien saisis que je ne toucherais pas la femme enceinte tant qu'elle porterait son enfant. Lina prend la précaution de bien doser son sang, signe qu'elle a écouté mes conseils. Joueuse, elle claque des doigts et sourit lorsque la future mère devient folle à lier en comprenant qu'elle a perdu son bébé. Mes sentiments sont confus : je suis aussi admirative qu'effrayée par Lina, maintenant. Elle est capable de plus de choses que moi et, là où j'aurais provoqué moi-même cette fausse couche avec un dégoût et une envie totalement absente de faire souffrir, elle le fait en riant et en jubilant de la souffrance de la mère. Pourtant, je ne m'attarde pas trop sur les larmes de la victime. J'ai envie de tester ce que j'ai créé autant que la cydienne a envie que je les teste. En ça, je suis un monstre, au même titre qu'elle. La jeune femme passe derrière moi et m'enlace de ses bras.


« - Fait pas cette tête, ça va être amusant, tu vas voir. »
- Je n'en doute pas ! dis-je en souriant, prête à la surprendre, moi aussi.

Une fois détachée de son étreinte, je m'avance d'abord vers le vieille et saisis la potion au lilas. Faible à cause de sa vieillesse, elle n peut pas lutter lorsque je saisis ses joues d'une main pour la forcer à ouvrir la bouche. L'ancienne future maman n'ose pas réagir et venir en aide à ce membre de la famille... elle sait qu'elle risquerait sa vie. Une fois la potion avalée, la vieille tombe à genoux, attendant les effets du cocktail administré. Je sais que les effets ne seront pas les mêmes : pour provoquer de la fièvre, il faut trois lilas en temps normal mais je n'en avait qu'un. Je suis donc d'autant plus curieuse de voir ce que la Maho apporte au mélange. Je me dirige ensuite vers l'autre et elle n'a pas beaucoup plus de forces que la grand-mère, affaiblie par la perte et le traumatisme, elle me laisse lui verser le contenu de la fiole avec la fleur des sages dans la gorge. Elle finit aussi par s’asseoir, passant ses mains sur son ventre encore rempli d'un être sans vie.

Je retourne près du feu, attendant que le tout fasse effet et c'est plutôt vite que je remarque la vieille bouger, apparemment inconfortable dans ses vêtements. Je vais alors placer mes lèvres sur son front (car elles sont théoriquement à la température interne du corps) et remarque qu'elle transpire et commence à avoir de la fièvre. L'autre femme s'est apparemment endormie, malgré l'angoisse et le stress. Je suis légèrement déçue de ne pas pouvoir faire mieux mais je songe à aller cueillir quelques plantes à l'avenir voire en acheter, pour en avoir en réserve et tester d'autres choses. Je termine par ma dernière potion, sur la vieille. Elle ne tarde alors pas non plus à se racler la gorge et à ne plus pouvoir gémir ou parler. Je soupire finalement, attendant encore quelques minutes qu'elle finisse par s'étouffer et tomber sur le sol. Épuisée, je pense que j'ai puisé dans mes ressources pour faire agir cette Maho en combinaison avec les plantes en question. Je retourne donc m'asseoir près du feu et parle tranquillement à Lina.


- Je crois que je ne vais pas pouvoir faire mieux pour cette fois... il me manque quelques plantes pour faire quelque chose de réellement différent, je pense. Mais je sais comment dépanner la pénurie si jamais je suis dans l'urgence !

Je soupire et ferme les yeux.


- Qu'est-ce que tu veux faire d'elles, maintenant ?
Revenir en haut Aller en bas
Invité

Invité

[FA - 155] I wanna play a game. [PV' Ocarenna][Terminé] Empty
MessageSujet:
Re: [FA - 155] I wanna play a game. [PV' Ocarenna][Terminé]
   [FA - 155] I wanna play a game. [PV' Ocarenna][Terminé] EmptyLun 22 Avr - 18:26

Une à une, les décoctions d’Ocarenna prennent effet sur les deux survivantes. Ignorant tout de leurs contenus je me contente alors de regarder faire, les résultats ne semblent hélas pas très concluants. Je m’avançais peut être un peu, puisque la vieille commençait à avoir une forte fièvre, Ocarenna l’ausculta rapidement et semblait en déduire quelque chose, elle avait donné une autre potion à l’ancienne future maman ce qui l’avait envoyé dans les choux assez facilement. Sa troisième potion semble avoir un effet étrange, la vieille se racle la gorge, arrête de gémir et finit par donner l’impression de s’étouffer. Pas très intéressant non plus comme résultat, j’imaginais alors que cela était du au manque de composants d’Ocarenna.
Lorsque ma partenaire me demande ce que je voulais faire d’elles, ma réponse semblait mitigée, je n’avais plus vraiment d’idées en tête et mon envie de tuer avait finalement pris fin… Pour les quelques jours à venir.


« - Je ne sais pas, la vieille semble mourir en s’étouffant, autant la laisser crever en silence. »

Mes propos étaient plus lourds, plus secs, plus méchants, traduisant parfaitement le mépris que je portais à nos victimes. En effet, lorsque j’avais pris mon pied à massacrer des innocents, il était courant que je ne me soucie plus le moins du monde de ce qui pouvait leur arriver, qu’ils soient demi-mourants ou non, je m’en foutais et laissait le travail en plan pour passer à autre chose. Devant le regard appuyé d’Ocarenna, je hausse les épaules. Implicitement je comprenais ce qu’elle me disait sans même avoir à le faire, et elle n’avait pas tort, laisser la mère en vie ne servait a rien, elle avait perdu toute sa famille et même son enfant à naître aujourd’hui, la tuer serait la moindre des choses.
Avec un soupir las, je finissais par céder.


« - Je m’en charge… »

Je me relevai pour avancer vers la jeune femme assoupie, d’un coup sec, je laissais pendouiller ma dague au bout de sa chaîne attachée solidement à mon bras et faisait tourner le tout en cercle, verticalement à mon corps. Stoppant net mon mouvement, j’attrapais la dague au vol dans son mouvement et la plantait sauvagement dans le cou de la femme qui mourut dans son sommeil et un vague gargouillis sanguinolent. Une mort rapide et sèche, elle était surement la plus chanceuse de la journée en fait : Mourir dans son sommeil était quelque chose de calme et indolore. Retournant m’asseoir auprès du feu en face d’Ocarenna, nous attendions les derniers instants de la vieille qui ne tardait pas au vu de ses blessures et de l’accumulation de détails par rendre également l’âme. Ainsi se terminait notre petit jeu, dommage quelque part, j’aurai adoré voir des effets plus fantaisistes pour ses potions.

« - Voila… C’est triste à dire mais je crois que notre petite expérience est terminée, j’avoue être un peu déçue par le résultat de tes potions mais j’imagine qu’avec le peu de plantes que tu avais, cela n’aidait pas vraiment… »

Je jetai un regard à mon sang sur le mur qui brûlait toujours, bien que je ne comprenne pas vraiment le phénomène, c’était amusant à voir comme truc. Le feu liquide qui en résultait était passionnant bien que trop sauvage pour que je puisse l’approcher et le manipuler, pour une raison que j’ignore. Probablement un effet secondaire non désiré de la maho, non ?

« - Cela faisait très longtemps que ma soif de sang ne s’était pas complètement éteinte… Je me cantonne généralement à un ou deux meurtres au détour d’une escale mais là, je dois avouer que je me sens légère, plutôt bien en fait, je n’avais pas ressenti ça depuis le jour ou j’ai carbonisé la maison de mon enfance… »

Je soupirais d’un certain soulagement, tranquillement et joyeusement, j’étais maintenant assez heureuse, pour bien des raisons : La première était d’avoir rencontré Ocarenna, la deuxième de lui avoir fait s’accepter le fait qu’elle était plus ou moins comme moi, la troisième d’avoir participé et assisté à ses petites expériences… Mais la meilleure de toutes était d’avoir pu me défouler au point d’être maintenant terriblement joyeuse. Tout ça je le devais en partie à la chamane et je regrettais presque que nous devions nous séparer, parce que je l’aimais bien au fond, sa compagnie était agréable et chose rare, nous avions le même type de « loisirs ». Elle m’avait conseillé sur la maho, ce que très -trop- peu de gens aurait pu faire d’ailleurs, cette rencontre était comme des vacances, plaisantes et trop courtes. Adressant un sourire enjoué et calme à l’Astorg, je m’attendais à une quelconque réaction, je ne sais cependant pas encore laquelle. Je jouais avec l'une de mes mèches rouge sang tout en passant ma lame ensanglantée au dessus du feu au point de la plonger presque dans les flammes, la chaleur faisait très rapidement sécher le sang et décapait la lame avec une terrible facilité : l’une des meilleures manières de nettoyer son matériel !
Revenir en haut Aller en bas
Invité

Invité

[FA - 155] I wanna play a game. [PV' Ocarenna][Terminé] Empty
MessageSujet:
Re: [FA - 155] I wanna play a game. [PV' Ocarenna][Terminé]
   [FA - 155] I wanna play a game. [PV' Ocarenna][Terminé] EmptySam 27 Avr - 5:32

La motivation de Lina semble avoir disparu, ainsi que son enthousiasme à tuer de toutes les manières possibles et inimaginables. Elle ne sait pas quoi faire de nos victimes, veut laisser la vieille s'étouffer... mais j'insiste pour qu'elle se débarrasse de la « maman » car elle a assez souffert en assez peu de temps. Lina soupire et finit par l'achever, assez radicalement. Je suis rassurée car elle est morte dans son sommeil et n'aura presque rien senti. Je sais cependant que j'aurai des ennemis dans le monde Astral si j'y retourne un jour. La vieille finit par mourir étouffée aussi, son corps ayant eu peine à supporter tous les traumatismes physiques et moraux que nous lui avons infligés.

« - Voila… C’est triste à dire mais je crois que notre petite expérience est terminée, j’avoue être un peu déçue par le résultat de tes potions mais j’imagine qu’avec le peu de plantes que tu avais, cela n’aidait pas vraiment… »
- Effectivement... je pense que je retenterai certaines choses quand j'aurai trouvé plus d'herbes. Ça pourrait donner un nouveau but à mon existence, un but à poursuivre, une fois que nous serons séparées.

Je ne sais pas pourquoi mais je n'aime pas penser à ça pour le moment. Elle a l'air de se sentir bien, me le dit d'ailleurs et me sourit avant de nettoyer sa lame. Elle a tué tous ceux qui lui étaient proches et, pourtant, c'était un réel plaisir pour elle, voire un soulagement de les avoir éliminés. C'est peut-être ça, au fond, qui nous différencie : j'ai encore de la peine à m'imaginer faire du mal à ceux qui m'ont vue naître, à ceux qui m'ont permis d'être heureuse. Et pourtant, j'ai bien tué Harkas et Orn, deux hommes ayant fait partie de ma vie... et j'ai demandé qu'on assomme Jaered. Je suis perdue dans mon jugement car plus aucune de mes convictions n'est figée, à présent. Je sens que les séparations arrivent mais j'ai envie de prolonger ce moment.

Avant qu'elle n'ait terminé, je l'incite à s’asseoir et me place derrière elle. Délicatement, je passe mes doigts dans ses cheveux et les sépare en trois mèches distinctes. Je commence alors à les tresser, réalisant vraiment qu'un lien particulier s'est créé. J'avais envie de protéger Eloween comme une enfant doit l'être... tout comme j'ai protégé ceux d'Aaron. Jaered et moi avons également un lien particulier mais rien à voir avec celui-ci. Quand à Méléane, le désir s'étant mêlé à l'affaire, c'est également une affection unique qui me lie à la Vice-Capitaine. J'ai l'impression d'avoir toujours connu Lina, alors que je ne sais rien d'elle. Comme si nous nous étions retrouvés après une partie d'enfance vécue ensemble. Une sœur ? C'est peut-être à ça que je l'identifie. Une sœur en qui j'ai confiance et qui m'a ramenée sur la bonne voie. Une fois ma tresse terminée, je passe mes bras autour de sa taille et pose ma tête sur son épaule.


- Je suis contente d'avoir pu rendre quelqu'un heureux, d'autant plus quelqu'un qui m'a montré le bon chemin pour me reconnaître moi-même. Je ne sais pas quoi faire de toi... je ne sais pas comment t'aimer. Mais je crois bien que je me suis attachée, malgré toute cette peine et toute cette douleur que tu as réveillées. Je me suis trouvée et je trouverai les autres plus facilement, grâce à toi.

Je me détache et me tourne en face d'elle.


- Tu devrais attacher plus souvent tes cheveux, ça te donne plus de maturité !

Je lui souris finalement à mon tour et lui pose une question bien étrange.

- Penses-tu que mes cheveux roses sont la décoloration des tiens ? Ça expliquerait peut-être mon manque de détermination et mon trop plein d'émotions, parfois.

Je ris doucement et attend qu'elle me réponde. Peu importe ce qu'elle me dira et de la façon dont nous allons nous séparer, je suis heureuse de l'avoir connue et je lui serai longtemps reconnaissante.
Revenir en haut Aller en bas
Invité

Invité

[FA - 155] I wanna play a game. [PV' Ocarenna][Terminé] Empty
MessageSujet:
Re: [FA - 155] I wanna play a game. [PV' Ocarenna][Terminé]
   [FA - 155] I wanna play a game. [PV' Ocarenna][Terminé] EmptySam 27 Avr - 8:00

Je range rapidement ma lame à son emplacement tandis qu’Ocarenna se place dans mon dos, pour je ne sais quelle raison, elle passe sa main dans mes cheveux d’un rouge sang éclatant, bien que la racine laisse découvrir mes racines d’un brun clair presque châtain. Elle se met alors à les manipuler, je devine rapidement qu’elle doit être en train de les tresser, ou quelque chose comme ça. Je la laisse faire, chose qui ne serait pas arrivé dans d’autres circonstances. Elle achève son ouvrage et pour une raison que j’ignore encore, elle me gratifie d’une étreinte en posant sa tête sur mon épaule. Pour la première fois je suis surprise, quelque chose que je n’avais pas été capable de prévoir ou même d’envisager. Elle ma parle alors de m’aimer, sans savoir comment elle pourrait le faire, après ce que je lui avais fait. Ocarenna n’avait pas conscience de mon attirance envers les femmes et tout comme elle avait son chevalier servant, je n’espérais pas pouvoir obtenir quoi que ce soit dans ce genre de domaine. Elle serait un peu comme une protégée pour moi, une petite sœur… La petite sœur que je n’ai jamais eue, en réalité. Si Allerïa avait été comme Ocarenna, je n’aurai probablement jamais eu l’envie de l’immoler avec la même hargne que celle que j’avais ressentie. Ma famille avait volé en éclat pour une simple histoire de jalousie en réalité. J’avais été jalouse de ma sœur jumelle, elle était mon reflet et avait eu tout ce que mes parents n’avait jamais voulu me donner : L’amour et la confiance. J’avais été traitée comme un monstre et avec le temps j’avais accepté d’en devenir un, j’avais accepté ma vraie nature.

« - C’est dans la peine et la douleur que tes véritables amis seront là pour t’épauler. Je l’ai appris à mes dépends il y a longtemps. »

Ocarenna se tourne alors vers moi, me parlant alors de la maturité que les cheveux attachés pourraient me donner, je m’en fichais, quelque part je n’avais pas vraiment envie d’avoir l’air mature, j’avais muri trop vite pour profiter de mon enfance et mon adolescence. Trahie et meurtrie par les miens, abandonnée presque morte à la lisière de la forêt. Ma véritable enfance avait commencé lorsque Niredia m’avait accueillie chez elle et traitée avec les égards que je n’avais jamais eus.

« - Avoir l’air mature m’importe peu, j’ai été privée de mon enfance une fois, peut être que ce signe d’immaturité est ma façon de me rapprocher de ce que je n’ai jamais eu, ou peut être est-ce simplement parce que je n’ai jamais vraiment porté attention à ma façon d’être coiffée ! »

Je rigole, nerveusement mais sans le laisser paraitre. Sa réplique me laisse avec un sentiment amer lié à la nostalgie. Finalement elle me pose une question qui méritait d’être pensée avec le plus grand soin. Le rouge de ma chevelure était mal vu, symboliquement en lien avec la maho. Mais j’aimais cette couleur. Le rose était une teinte de rouge atténuée par le blanc, symbole de pureté. Je ne sais trop ce que je pouvais en déduire. Ocarenna avait toujours une petite part de pureté en elle, le sens de la justice qu’elle avait était à mon sens faux mais c’était un sentiment louable malgré tout, non ?

« - Je pense plutôt que le rose est une manière d’affirmer ce que le rouge fait, sans pour autant le montrer ostensiblement. En imaginant que nous arrivions en ville, qui de toi ou moi serait la plus mal vue à ton avis ? Moi, parce que le rouge est souvent associé à bien des choses. En conséquence, je pense que tu as involontairement exprimé la même chose que moi, mais également ta volonté de vouloir vivre librement, un peu plus cachée que je ne le fais, plus discrète. La différence concrète entre le rose et le roue pour moi, c’est que l’un est discret, l’autre est brut et affirmé. Cela est ancré dans notre façon d’être, je n’ai que faire de ce que pense les gens autour de moi en général, je leur accorde très peu de crédit, en dehors de ceux qui me font chers. »

Je lui souris en passant ma main sur son visage, la chamane était une personne importante dans ma vie maintenant, une amie, presque une sœur, une personne que j’aimerai protéger, bien qu’elle sache le faire elle-même.

« - Mais toi, tu semble porter plus d’attention à ce que les autres pensent de toi et pour cela, inconsciemment, tu t’es protégée du jugement subjectif que les autres jetaient sur toi. Je pense que si je n’avais pas eu la vie que j’ai eu jusqu'à maintenant, j’aurai opté pour le même genre de teinte, malheureusement ma vie se compose de haine, de sang et de rage, rien de plus, rien de moins. »

Je prends alors son visage dans mes deux mains avant de passer également ma main dans ses cheveux, le rose était une couleur fascinante. Ocarenna avait sa manière bien à elle de se démarquer du reste du monde, une manière bien plus subtile que la mienne et qui n’avait aucun rapport avec ses envies ou son comportement selon moi. Les sentiments les plus ancré dans notre âme étaient généralement ceux que nous cherchions à cacher le plus. Même si j’exhibais cette couleur rouge sang sur mes cheveux, c’était plutôt facile de prétexter que je l’avais fait parce que j’aimais la couleur des flammes et que le rouge était leur plus belle forme. Les autres teintes que l’on pouvait distinguer dans les flammes n’étaient pas de mon goût et la couleur de ma robe en témoignait également, c’était un ensemble qui n’allait qu’a moi et qui malgré sa symbolique maoïste était parfaitement en lien avec mon âme ardente.
Revenir en haut Aller en bas
Invité

Invité

[FA - 155] I wanna play a game. [PV' Ocarenna][Terminé] Empty
MessageSujet:
Re: [FA - 155] I wanna play a game. [PV' Ocarenna][Terminé]
   [FA - 155] I wanna play a game. [PV' Ocarenna][Terminé] EmptyDim 28 Avr - 7:22

C'est lorsqu'elle répond que je me rends compte que je ne connais rien d'elle. J'ai bien compris qu'elle a eu une enfance difficile mais je n'ai peut-être pas saisi à quel point. Abandonnée par ses proches, elle a probablement dû apprendre à se débrouiller seule, comme moi. Mais elle a développé bien plus de rancœur que moi et, au fil du temps, s'est isolée du reste des gens. Comparée à mon attitude, la sienne est réellement une fuite, attisée par la vengeance et le sadisme... alors que je me suis dirigée vers les gens - avec l'intention de m'en moquer, certes – mais j'ai gardé un contact et ai créé des liens sans vraiment le faire exprès. J'ai l'impression que la cydienne a perdu l'habitude de tisser des liens et je suis d'un coup légèrement perturbée par l'affection qu'elle me donne.

Elle répond à ma question d'une façon étonnante et j'en déduis qu'elle a totalement raison. Au fond, j'ai toujours été très demandeuse de liens, bons ou mauvais. Me rendre totalement infréquentable n'était pas mon objectif, même en me donnant une drôle d’allure. C'est un réel sentiment de tendresse que je ressens pour Lina, à présent. J'aimerais qu'elle ne reste plus seule, qu'elle puisse m'accompagner partout. Mais est-ce vraiment cohérent avec les nouveaux objectifs que je pourrais me fixer ?


« - Je pense que si je n’avais pas eu la vie que j’ai eu jusqu'à maintenant, j’aurai opté pour le même genre de teinte, malheureusement ma vie se compose de haine, de sang et de rage, rien de plus, rien de moins. »

Dommage, c'est ce que je pense à l'instant. Je profite de ses légères caresses et finit par lui répondre.

- Je n'ai pas autant de caractère et d'esprit de persuasion que toi mais j'aurais moi aussi aimé pouvoir t'ouvrir les yeux... te montrer qu'il n'existe pas que ces sentiments dans ce monde. Et puis, lorsqu'on est ensemble, il n'y a pas que du sang, pas de haine et pas de rage. En tout cas, je ne les ressens pas et je ne veux pas les ressentir. D'ailleurs, j'ai oublié de faire quelque chose !

Je frôle son visage de mes doigts et m'approche un peu plus pour poser mes lèvres sur les siennes. Un simple baiser, une envie soudaine, peut-être une promesse. Elle sera toujours importante pour moi. Peut-être arriverai-je à changer de voie, à rencontrer d'autres gens. Mais je me rappellerai alors sans cesse Lina, celle qui m'a fait du mal pour me faire du bien. Celle que je ne veux pas vraiment quitter pour le moment mais que je sens s'éloigner, malgré notre proximité. Le geste n'a rien de tendancieux, rien de désireux, c'est comme si j'avais marqué son corps d'un tampon, une emprunte qu'elle gardera peut-être de moi, également. Je sais que je me rappellerai de la sensation de ce baiser car il ne ressemble à aucun autre. Je sais que la cydienne marquera mon esprit à jamais et la revoir me ferait plaisir. Mais je ne sais pas si ça sera possible. Je me contente de chuchoter, une fois légèrement reculée.

- C'est un regret en moins que j'aurai dans ma vie. Peut-être me raconteras-tu la tienne quand l'envie t'en prendra... Saches que je serai là pour toi. Nos sangs se sont mêlés, c'est un sacré mélange !

Je ris franchement, profitant de chaque seconde près d'elle, sachant que nos instants ensemble ne s'éterniseront pas.
Revenir en haut Aller en bas
Invité

Invité

[FA - 155] I wanna play a game. [PV' Ocarenna][Terminé] Empty
MessageSujet:
Re: [FA - 155] I wanna play a game. [PV' Ocarenna][Terminé]
   [FA - 155] I wanna play a game. [PV' Ocarenna][Terminé] EmptyMer 1 Mai - 19:27

Ce temps passé avec Ocarenna, m’a permit de faire le point de mon côté, tandis qu’elle semblait voir le monde différemment grâce à moi, chose dont j’étais heureuse sur le moment. Ocarenna m’affirme alors que j’avais tort, même si elle ne me le dit pas directement et quelque part elle avait raison, depuis que j’étais avec elle, il n’y avait pas eu que du sang de la haine et de la rage. Mais elle avait tort en même temps, il y avait eu du sang, beaucoup de versé aujourd’hui, aussi bien celui de nos victimes que le notre. De la haine il y en avait eu une fraction de seconde, mais ce n’était pas venu de moi et la rage également mais encore une fois ce n’était pas moi qui en avais été la source.
Elle essayait de me prouver quelque chose, peut être voulait elle me persuader que ma vie n’étais pas obligatoirement parsemée de sang, de haine ou de rage, c’est qu’elle ignorait encore bien des choses à mon propos. Le simple fait qu’elle sache que j’avais mis à mort toute ma famille aurait du lui suffire pour comprendre que le sang, il coulait naturellement sous mes pieds et que chaque foulée que j’entreprenais en faisait couler de plus en plus. Elle ne savait pas que mon passé était la clé de ma haine et ma rage et qu’elle me suivrait jusqu'à la fin de mon existence, si profondément gravée en moi que même les dieux ne pourraient me l’enlever. L’époque où j’étais faible et naïve était révolue, depuis que j’avais incendié cette maison, depuis que l’école n’était plus ma geôle et que mes camarades n’étaient plus mes bourreaux. Un jour, je ferais comprendre tout cela à Ocarenna mais pas aujourd’hui, pas avant longtemps d’ailleurs, notre prochaine rencontre ne sera pas demain, j’en étais persuadée. Je trouvais dommage qu’elle parte à la recherche de ce fameux Jaered, j’aurais voulu qu’elle me suive à Muria, qu’elle rencontre celles pour qui je sacrifierais tout. Mes sœurs amazones étaient toute ma vie, ma famille, celles qui ne me jugeraient pas selon l’impression que je dégage mais qui m’estimeraient selon mes actes, aussi longtemps qu’elles ignoreront ma pratique de la maho, évidement.

Mais Ocarenna semblait convaincue de ça, si bien qu’elle osait même m’embrasser. N’importe qui d’autre se serait vue repoussée mais elle le pouvait, elle avait à cet instant le privilège de pouvoir m’approcher au point d’oser ce genre de geste que je trouvais sur l’instant assez cruel.
Pourquoi ? Peut être parce qu’il ne dégageait aucun désir particulier, comme si la chamane avait compris ce que j’étais et qu’elle me rendait délicatement la monnaie de ma pièce. Ironie du sort, je l’avais bien mérité de toute manière. Tout l’effet que cela avait sur moi était similaire à un fer rouge apposé sur la peau, brulée à vif par cette action, il me serait compliqué d’oublier la chamane et encore plus maintenant. Elle me parle alors d’un regret en moins dans sa vie, exposant par la même occasion son désir de connaitre la mienne un peu plus et allant même à me promettre qu’elle serait là pour moi. Ceci devait sceller notre amitié, du moins je présume.

Je prenais une fiole laissée de côté, laissant une nouvelle fois mon sang couler à l’intérieur avant de la refermer et de la donner a Ocarenna. C’était à la fois symbolique et lourd de conséquences, le sang était ce qui nous était le plus précieux à nous autres mahoïstes et en même temps, je voulais lui confier cette fiole de mon sang en guise de promesse, la promesse que nos chemins se recroiseront un jour.


« - Je te le confie, jusqu’au jour ou nos chemins se recroiseront, car je sais déjà que nous seront amenées à nous revoir un jour, c’est une promesse que je te fais, une promesse de sang, celle de devenir plus que moi-même et d’avancer, de trouver ma place dans ce monde définitivement. Ce jour là, nous prendrons le temps toutes les deux de comparer ce sang que je te confie à l’instant et celui qui sortira de mes veines le moment venu. »

Ce que je disais n’avait de sens que pour ceux qui connaissaient la valeur du sang, chose dont nous étions toutes deux conscientes sur le moment. Le temps filait et l’heure de la séparation était arrivée, partant dans deux directions opposées, sur la promesse de nous retrouver pour faire le point, un jour, peut être.


[Désengagées]
Revenir en haut Aller en bas


Contenu sponsorisé

[FA - 155] I wanna play a game. [PV' Ocarenna][Terminé] Empty
MessageSujet:
Re: [FA - 155] I wanna play a game. [PV' Ocarenna][Terminé]
   [FA - 155] I wanna play a game. [PV' Ocarenna][Terminé] Empty

Revenir en haut Aller en bas
 

[FA - 155] I wanna play a game. [PV' Ocarenna][Terminé]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» [Terminé][155 - FE] Choc thermique (PV Ocarenna)
» [DA] Qui baigne ses mains dans le sang les lavera dans les larmes [Ocarenna](Terminé)
» [FA-intrigue] Pas un seul regard (Ashelia, Jaered, Ocarenna)
» [DP] Mot [Terminé]
» [155][D-A] Une poignée de regrets (PV Ocarenna)

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Azthia :: Le Conseil Restreint :: Annonces :: Archives :: Archives année 155-