Azthia

Ô, petite flamme qui guide chaque cité d'Azthia, surtout ne vacille pas. Car les temps sont bien embrumés et un vent d'inquiétude souffle... Laissez vous tenter par un univers poétique et fantastique, créez un personnage haut en couleurs...
 
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 [Terminé][155 - FE] Choc thermique (PV Ocarenna)

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Jaered
Jaered
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[Terminé][155 - FE] Choc thermique (PV Ocarenna)
   [Terminé][155 - FE] Choc thermique (PV Ocarenna) EmptyMer 6 Juin - 8:56

[Suite d'un retour aux sources]

Storghein, la cité du froid. Bâtie sur la montagne, mais aussi et en partie creusée à l'intérieur de celle-ci. En ce jour de ???, alors que la fin de l'été pointe déjà son nez, la vie de la cité s'écoule, tranquillement. L'été, une saison bien courte dans cette cité montagnarde. Seulement trois mois, et déjà la neige pointe le bout de nez. Les astorgs se préparent déjà à affronter l'hiver qui sera froid cette année, à en croire les prévisions de certains anciens. Et chacun à sa propre tâche. Ici les soldats et les marins s'entrainent, afin d'être toujours prêt à repousser une hypothétique attaque cydienne, et aussi parce que "le combat y'a que ça de vrai". Là, des équipages de vieux marins commencent la préparation de plusieurs grands et solides navires de pêche. Bientôt ils partiront en mer, pour plusieurs mois, afin de pêcher ce gigantesque animal qu'est la baleine du nord. De ce côté, les chasseurs s'apprêtent à arpenter la montagne, il faut ramener de la viande (et avec des fourrures) avant que la plupart des animaux ne se cachent pour hiberner. Et par ici, du côté des portes, un couple de cavaliers approche.

"Atchoum!"
L'homme renifle puis se gratte le bout du nez, qu'il a presque rouge d'ailleurs. Normal pour un ivrogne, diront certains. Mais celui-là n'est pas ivre, ou du moins il ne l'est plus vraiment. Ses dernières goutes d'alcool il les a bue depuis déjà plusieurs jours, pour se réchauffer, quand les premiers vents de montagne lui ont transpercé la peau. S'attendait-il à un tel froid lorsqu'il a décidé de suivre la femme astorg jusqu'à sa cité d'origine? Probablement pas, étant donné la chaleur qu'il faisait à Erathia ce jour-là. Ou alors, ce qui est fort probable, il n'y avait pas pensé. Son esprit alcoolisé n'avait sans doute pas mis en évidence le fait qu'à Storghein, peu importe la saison, il fait froid. Surtout pour quelqu'un comme lui.

Parce que cet homme à la barbe fournie et aux cheveux tout aussi longs n'est assurément pas équipé pour le climat de Storghein, mais alors pas du tout. Le lin n'est déjà pas l'idéal pour se protéger de vent glacé des montagnes, mais lorsque les vêtements sont troués, rapiécés et grossièrement rafistolés de partout, c'est encore pire. Il mis à part ces défroques ridicules, le barbu n'a rien d'autre pour se couvrir. Ou presque. Son dos voûté est recouvert d'une cape à peine assez grande pour lui, et qui à n'en point douter ne l'appartient pas. Cette cape en effet est non seulement d'une qualité hautement supérieure aux défroques du barbu, mais elle est en plus assez féminine. A l'évidence, cette cape lui a été généreusement prêtée par la cavalière qu'il accompagne (ou qui l'accompagne, selon le point de vue).

La cavalière quant à elle ne semble aucunement souffrir du froid, pourtant des deux personnages c'est bien la moins couverte. Elle ne porte en effet qu'une légère, pas assez pour la tenir véritablement au chaud. Si elle avait été plus dodue les mauvaises langues auraient dit que c'était la graisse qui faisait office de manteau, mais il n'en est rien. Elle est même plutôt fine, pour une astorg. Car elle est originaire de ces contrées, et c'est certainement ces origines qui lui valent de supporter la fraiche température ambiante mieux que le nùa qui tremblote sur le cheval d'à côté.

Après un passage obligé par les écuries, les deux cavaliers y confient leurs montures. Le passage suivant est évidement celui des portes de la cité, et hormis un regard suspicieux des gardes rien n'est à noter. Les deux compagnons de route sont donc dans les rues, et la demoiselle propose à son compagnon de route de faire quelques emplettes afin de lui trouver de quoi se couvrir. Sans doute souhaite-t-elle récupérer sa cape de voyage, qui lui va mieux qu'à lui. Contre toute attente - ou pas – le barbu refuse d'un signe de tête et tente une explication qui donne à peu de choses près:

"Heu héhèhe ahého hah"
Difficile de se faire comprendre par la parole lorsque sa langue et une partie de sa mâchoire sont paralysées par la combinaison du froid et d'un trop grand laps de temps passé à claquer des dents. Le barbu fait une deuxième tentative pour parler, sans plus de succès. Il se frotte alors les mains et les porte devant sa bouche. Puis il souffle dedans et, s'aidant de son haleine chaude et de sa barbe, il parvient à se réchauffer un peu. Il retente donc sa chance, avec difficulté, et…
"T-t-t-ta… v-verne!" sont les seules syllabes qu'il parvient à prononcer.
Toutefois, c'est suffisant pour comprendre ce qu'il tente de dire.
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Re: [Terminé][155 - FE] Choc thermique (PV Ocarenna)
   [Terminé][155 - FE] Choc thermique (PV Ocarenna) EmptyJeu 21 Juin - 0:43

Rentrer à Storghein... je ne l’avais pas envisagé depuis des lustres. Mais avec le vent, le froid, la neige, l’air sec qui se profile, je me sens enfin chez moi. L’environnement glacial de l’entrée de la ville me rappelle tout de même de bons souvenirs. Malgré que la guerre m’ait enlevé mes parents, Storghein m’a permis de vivre dix longues années de bonheur. Je me rappelle avoir eu des amis, fréquenté des garçons innocemment, avoir eu des mentors pour le combat et avoir acheté mes premières armures ici. Je soupire profondément et songe au fait que des gens pourraient me reconnaître, malgré que j’aie passé une dizaine d’années avec Harkas, à l’écart du village. Peut-être le vieux forgeron et son apprenti ont-ils vieilli... qu’elle imbécile, bien sûr qu’ils ont changé ! Mais l’endroit semble être resté le même et a résisté à l’épreuve des années.

"Atchoum!"

Je sursaute et sort de mes pensées pour m’attarder sur l’état pitoyable de mon compagnon de route. Il est vrai qu’en partant, je n’ai pas pensé à lui dire de bien se couvrir... nombreux sont ceux qui supportent mal le froid de Storghein, surtout que Jaered vient du sud. J’ai pu lui préter ma fine cape, mais cela n’a pas l’air de lui servir énormément. Je souris, comme pour le rassurer ; il y a de belles fourrures ici, de bons endroits douillets où il pourra se réchauffer tranquillement. Mais pour l’instant, il doit tenir le coup. Depuis l’épisode des révélations à mi-chemin de notre route, nous n’avons pas entamé de grandes discussions. Je suis plutôt mal à l’aise avec lui, bien qu’une sensation de bien-être m’emplisse depuis quelques temps... une sensation que j’avais perdue depuis longtemps. Est-ce le fait que je ne sois plus seule à faire ce voyage ? Je pensais pouvoir apprivoiser la solitude, mais je me rends compte que je suis bien contente qu’il soit là... et qu’il m’accepte. Cependant, j’ai bien l’intention de lui soutirer quelques informations concernant son propre passé. Je n’aime pas les situations asymétriques.

Une fois nos chevaux déposés aux écuries et après avoir salué les gardes d’un signe de tête, je propose à Jaered d’aller lui acheter de quoi se couvrir... mais il refuse... enfin je crois, d’après ce qu’il tente d’articuler. Une autre tentative après, il arrive à me faire comprendre qu’il veut aller dans une Taverne. Je soupire et me sens légèrement contrariée. Il n’est donc qu’un sale ivrogne pensant que l’alcool pourra le réchauffer correctement.


- Espèce d’alcoolique... lance-je en détournant le regard. N’as-tu jamais pensé que boire ne te mènera à rien d’autre qu’à ton état actuel ?

Je me ressaisis rapidement. Qui suis-je pour lui faire la morale, après tout ?

- Bref. La Taverne est par là.

Il me suit (étonnamment plus rapidement), puis nous arrivons dans l’établissement. C’est une chaleur conviviale qui nous accueille : les gens trinquent, se tapent le dos, complimentent la serveuse... je crois que c’est une femme. J’avais oublié cette indélicatesse du peuple astorg, le fait que les femmes aussi soient des guerrières et des bourrines. Mais ce climat me rassure et me donne le sourire. Nous nous frayons un chemin à travers la foule et une petite table pour deux se libère comme par enchantement. Nous nous empressons de nous asseoir et ne tardons pas à passer commande. Et il s’agit bien d’une femme... En détournant le regard de mon chocolat chaud, je peux apercevoir un homme, me détaillant du regard un peu plus loin, mais je ne relève pas et continue à boire lentement le contenu de ma tasse en observant comment Jaered avale tout rond verre après verre je ne sais quelle liqueur.

- N’espère tout de même pas que l’alcool suffira à te réchauffer. Même les astorgs plus ivres de la Taverne sont bien couverts, ici. Enfin... moins que tu ne le seras, sûrement.

L’homme plus loin se décide alors à s’approcher et je le reconnais enfin lorsqu’il enlève son casque.

- Bonjour, Ocarenna. Ça faisait longtemps...
- Bonjour Orn... réponds-je sans réel enthousiasme.
- Tu es toujours aussi belle et délicate. Il se penche vers moi et chuchote. Je n’aime pas le côté masculin de toutes les notres... tu m’as mal habitué.
- Ça suffit, réplique-je avec un mouvement de recul. C’est du passé et ça le restera.

Légèrement contrarié, il fait mine de s’en aller, puis revient à la charge.

- Je vois que tu t’es fait un nouvel ami... décidément, tu ne peux pas t’empêcher d’aller fricoter avec les gens d’autres peuples. Nos corps ne sont pas assez chauds pour toi ? Au fait, comment va ce... Chaman cydien répugnant avec lequel tu as vécu pas mal d’année ?

Brutalement, je me lève et le gifle du revers de la main. La moitié de la Taverne se retourne (l’autre moitié n’est pas en état d’être attentive). Mais après tout, je m’en fiche, je l’ai bien cherché. Il m’attrape par le bras et semble encore plus contrarié... je dirais même haineux. Je ne veux pas me battre maintenant, alors je ne fais rien et attend ce qu’il m’infligera avec impatience.


[HRP : tu peux faire ce que tu veux avec ce PNJ... sauf peut-être le tuer, sinon tu n’auras pas le temps d’aller faire les magasins. xD]


Dernière édition par Ocarenna le Mar 26 Juin - 9:01, édité 1 fois
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Jaered
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Re: [Terminé][155 - FE] Choc thermique (PV Ocarenna)
   [Terminé][155 - FE] Choc thermique (PV Ocarenna) EmptySam 23 Juin - 11:52

"Espèce d’alcoolique... N’as-tu jamais pensé que boire ne te mènera à rien d’autre qu’à ton état actuel ?"
La remarque moralisatrice de la jeune femme ne tire aucune réaction au mendiant. Peut-être à cause du froid, peut-être pas. Au début cela l'énervait, cette fâcheuse manie qu'ont les inconnus de se mêler de des affaires des autres. Oui, il boit, beaucoup même, et alors? En quoi est-ce que cela les regarde? Et avec l'habitude, cela n'a plus d'importance. Qu'ils le jugent, de toute manière c'est devenu si courant pour lui qu'il n'y fait plus vraiment attention. Il s'en est lassé. Et puis alcoolique, ivrogne, ce sont des qualificatifs bien doux comparés à tous ceux qu'il a pu entendre.
"Bref. La Taverne est par là."
Et c'est avec empressement qu'il la suit jusqu'à ladite taverne, manquant de se perdre une fois ou deux. Ce qui d'ailleurs aurait relevé d'un exploit étant donné que la suivre dans ces rues est assez simple. Comment se tromper, alors que celle que l'on doit suivre est la seule personne à des centaines de lieues à la ronde qui arbore avec fierté une chevelure rose, tandis que tous les autres – ou presque – ont la chevelure dans différents tons de jaune? Et pourtant, cet homme-là en est bien capable.

Ils entrent dans la taverne, pour le plus grand plaisir du nùa. Et contrairement à ce que l'on pourrait penser, c'est bien plus pour la chaleur qui se trouve à l'intérieur qu'il souhaitait s'y rendre que pour l'alcool qui y est vendu (mais qui a quand même une certaine importance à ses yeux). Le mendiant à tout à coup l'impression de se trouver au paradis: cette taverne, comme les autres, est un peu comme chez lui. Il apprécie la chaleur et l'ambiance conviviale qui y règnent (au premier abord), la bruyante cacophonie des ivrognes – les vrais – qui discutent entre eux, et cette odeur. L'odeur particulière et forte de l'alcool, mêlée à l'odeur de sueur des clients qui eux n'ont pas froid.

L'astorg et le nùa se frayent un passage jusqu'à s'installer à une table qui se libère tout juste, comme si les clients précédents n'attendaient qu'eux pour s'en aller. Jaered s'affale sur son siège, souffle un bon coup, se frotte les mains pour les réchauffer plus rapidement. Le barbu commande un bon pichet de bière locale alors que la jeune femme commande un chocolat chaud, surprenant son compagnon de route qui ne savait pas jusque-là que ce genre de boisson existait dans les tavernes. Et tel un véritable ivrogne, il bois un à un les verres qu'il se sert comme s'il était sur le point de mourir de soif. Il remarque bien évidemment le regard critique de la jeune femme mais n'y prête pas attention.

"N’espère tout de même pas que l’alcool suffira à te réchauffer. Même les astorgs plus ivres de la Taverne sont bien couverts, ici. Enfin... moins que tu ne le seras, sûrement." Lui dit-elle.
Il grommelle entre deux gorgées. Même si elle est vraie, la dernière remarque est quelque peu vexante. Non pas parce qu'il aurait honte de se promener avec deux fois plus de vêtements sur lui, il se fiche bien de son apparence, mais parce qu'il n'y avait pas pensé avant d'arriver à Storghein. Et acheter des vêtements pour se couvrir, cela signifie moins d'argent pour l'alcool ou réparer la hallebarde. Finalement, son petit travail de garde du corps ne lui servira pas à grand-chose. Il allait s'adresser à elle quand un homme s'approche et le précède.

Il est plutôt grand, bien bâti, a les yeux bleus et des cheveux blonds. Un astorg parfaitement en accord avec la caricature que l'on en fait, en somme. Il échange quelques mots avec la jeune femme, comme s'il la connait, et le nùa se contente d'observer. Il ne comprend rien à ce qu'ils se disent, c'est comme si ils parlaient une autre langue. Et c'est le cas, parce qu'ils parlent astorg entre eux. L'évidence vient de frapper le nùa: à Storghein, les gens parlent astorg. Il commence à se sa décision de se rendre à Storghein n'était pas la pire qu'il ait prise, en fin de compte. Non seulement le climat est trop froid pour lui, et cela n'ira pas en se réchauffant, mais en plus il ne parle pas un mot de leur langue. Pour se faire comprendre il est obligé de parler le cydien, et naturellement les astorgs cultivant une haine profonde envers les cydiens très peu parlent cette langue. Jaered ne connaissant personne d'autre à Storghein, il sera donc entièrement dépendant d'Ocarenna tant qu'il restera dans cette ville et cela risque de poser problème.

Mais l'instant n'est pas aux tergiversations, sa compagne de route semble avoir un souci. Même s'il ne comprend pas un mot d'astorg, la gifle mémorable qu'elle inflige au blondinet est parfaitement claire. La moitié de la salle se tourne vers eux, le nùa termine son dernier verre. Le blond attrape fermement le bras de la jeune femme, le regard coléreux, et lève son autre main. La simple observation n'est plus de mise, après tout l'accord entre Jaered et Ocarenna n'est pas encore rompu. Le nùa se lève à son tour et saisit la main du blondinet avant qu'il ne frappe.

"Frapper une femme, c'est une drôle de façon de saluer une amie…" Dit-il en cydien.
En fait il ne sait pas si ces deux-là sont amis, il ne sait même pas s'ils se connaissent réellement, mais ça n'a pas d'importance. Le fier blond pourrait être une ancienne victime de la jeune femme désirant se faire justice que le mendiant s'en ficherait, il est lié par un accord. Et de toute manière, l'homme n'a pas compris un mot de ce qu'il a dit, comme la majeure partie de la taverne. Mais son attention a momentanément changé de cible, et il lâche la jeune femme pour frapper le compagnon de celle-ci. Ce dernier chancelle et tombe en arrière, évitant du fait le coup du blond colérique. Ce dernier allait se jeter sur le barbu basané si trois autres astorgs ne l'avaient pas retenu, sans doute pour éviter qu'une bagarre ne détruise la taverne. Un peu à contrecœur, Jaered décide de payer et de retourner dans le froid afin d'éviter les ennuis.


"Finalement, j'accepte ta proposition." Dit-il en sortant.
"Quelques vêtements chauds ne m'feront pas de mal. Ensuite il faudra trouver un bon lit bien chaud, j'crois bien qu'ici je ne survivrais pas à une nuit dans les rues."
Volontairement il ne fait aucun commentaire ni ne pose aucune question concernant l'altercation dans la taverne. Ce qu'il y a entre cet homme et la jeune astorg atypique ne le regarde pas, et si elle ne veut pas en parler alors il respecte ce choix.
"Ah et autre chose…" Commence-t-il sur un ton gêné. "Je ne parle pas l'astorg alors je me demandais si… Si tu peux faire office d'interprète pour moi? Je ne sais pas encore quoi faire pour toi en retour mais si tu as besoin de quelque chose, tu auras juste à me le demander."
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Re: [Terminé][155 - FE] Choc thermique (PV Ocarenna)
   [Terminé][155 - FE] Choc thermique (PV Ocarenna) EmptyMar 26 Juin - 10:37

Orn lève son autre main pour me flanquer une belle raclée mais Jaered l’intercepte. Et je me rends compte à l’instant que, même s’il ne comprend rien à ce qu’on s’est dit, il a bien saisi que j’avais des ennuis. Mais combien de temps sera-t-il encore là pour me protéger ? Surtout que je sais plutôt bien me battre... c’est simplement que je n’y tiens pas. Je regrette alors de ne pas avoir agi, car Orn est une véritable brute et je sais qu’il n’hésitera pas une seconde à riposter... ce qu’il ne tarde pas à faire en l’entendant parler cydien. Jaered chancelle et tombe maladroitement... mais au moins, il ne reçoit pas le poing du barbare en pleine figure. Deux anciens amis retiennent alors Orn, prêt à massacrer mon « garde du corps » ; ils me font un signe de tête, signe qui m’incite à quitter au plus vite les lieux pour éviter les problèmes. Je les remercie d’un hochement de tête et suit Jaered à l’extérieur.

Je souris lorsqu’il me parle de passer la nuit dans la rue... même un astorg n’y survivrait pas (enfin, actuellement, vu la douceur des températures, je pense que oui...). Mais je ne fais pas de remarque et hoche également la tête pour cela. Ses paroles suivantes me surprennent davantage.


"Ah et autre chose..." me dit-il sur un ton gêné. "Je ne parle pas l'astorg alors je me demandais si… Si tu peux faire office d'interprète pour moi? Je ne sais pas encore quoi faire pour toi en retour mais si tu as besoin de quelque chose, tu auras juste à me le demander."

Je l’attrape par la manche et stoppe notre avancée.

- Je ne te demanderai rien, tu en fais déjà suffisamment, dis-je sur un ton posé mais non plaisantin. Je peux commencer par te dire ce qui s’est passé, dans les grandes lignes, même si tu t’en fiches complètement...

Je l’incite à continuer à marcher, saisissant toujours sa manche, comme pour éviter qu’il ne s’enfuie. Je baisse le ton de ma voix... les rumeurs vont vite quand la fille aux cheveux rose de ballade dans une ville, les oreilles deviennent plus attentives et surtout plus sournoises.

- Il y a longtemps, j’ai eu une aventure avec la brute qu’on vient de rencontrer. Simple histoire d’une nuit, mais il l’a pris plus au sérieux que moi et m’a couru après pendant un sacré bout de temps. Je pensais qu’il m’avait oubliée, mais apparemment pas... il est donc venu me questionner sur ce que je devenais. Puis je me suis emportée parce que... parce qu’il a énoncé l’homme que j’ai tué d’une façon que je n’ai pas appréciée. Crois-le ou non, je respectais beaucoup Harkas.

Je finis par me taire sans jauger son expression et finis par stopper à nouveau notre marche rapide.

- Viens, je vais t’acheter de quoi survivre dans le froid de ma cité.

Il fait bon chaud chez le tailleur/cordonnier (c’est un homme multifonction...). Je ne prends pas la peine de refaire les présentations, il sait qui je suis et reconnaît apparemment mon impatience, assez rare en temps normal. Il me propose donc rapidement quelque chose qui convient à Jaered pour répondre à ma demande pressée : un grand manteau de très bonne qualité, des bottes fourrées résistantes, des habits chauds adaptables à l’hiver et à l’été puis des gants et un chapeau paraissant à première vue ridicules... Il me parle en sortant un sac en cuir de sous son comptoir.

- Il dit que tu peux aller te changer directement dans l’arrière-boutique, si tu le souhaites, traduis-je à mon compagnon de route.

Ce dernier accepte, apparemment impatient d’avoir enfin chaud. Pendant qu’il est absent, je règle la note que l’artisan se plaît à diminuer petit à petit parce qu’il me connaît bien. Il en profite pour me demander des nouvelles et je fais mine que tout va bien. En cadeau, il m’offre le sac qu’il a précédemment sorti et me donne des nouvelles de Storghein depuis que j’en suis partie. Et ça fait un bon moment... Finalement, après 10 bonnes minutes, Jaered revient à l’entrée de l’échoppe et je souris. Pas pour me moquer, au contraire ; ces vêtements lui donne une allure différente, plus forte et plus sûre de lui. Peut-être l’est-il maintenant qu’il peut affronter le froid ? Nous finissons par saluer le tailleur/cordonnier et par sortir.


- Ça va mieux, on dirait ! dis-je en voyant qu’il supporte beaucoup mieux le climat. Tu es très habillé pour la saison, mais si tu es bien comme ça... Je fais une pause, regarde autour de nous et cherche à nouveaux ses yeux. Bien, de quoi as-tu besoin, à présent ? Je ne voudrais pas te presser, mais Orn ne va pas tarder à sortir de la Taverne, à mon avis... si on veut éviter une autre altercation, on ferai mieux de se cacher dans les boutiques.

Je ne suis pas très fière de lui montrer mon côté fuyard, mais l'astorg est la dernière personne que j'ai envie de croiser ici.
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Jaered
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Re: [Terminé][155 - FE] Choc thermique (PV Ocarenna)
   [Terminé][155 - FE] Choc thermique (PV Ocarenna) EmptyMer 27 Juin - 10:02

L'astre solaire continue sa course dans le ciel, lentement, mais aussi surement qu'il revient chaque matin. Un vent frais parcoure le flanc de la montagne, non loin de la cité astorg. Un troupeau d'ovidés galope sur les cailloux, l'un des mâles s'arrête. Il regarde derrière lui, il a peur, il est pourchassé. Il va se remettre à courir, mais trop tard: une flèche s'est planté dans son cou, il va mourir. Les chasseurs ne sont plus loin, le troupeau va perdre plusieurs membres.

Dans la cité montagnarde, un duo inhabituel arpente les rues. Que ce soit l'une ou l'autre, aucun des deux n'a le physique des gens de la région. La femme est plutôt fine comparée aux autres, et elle a les cheveux d'une couleur non naturelle qu'elle a coiffé de divers objets. L'homme quant a la peau plus foncée que tous ceux qu'il croise et de longs cheveux bruns, ainsi qu'une longue barbe de la même couleur. Son physique tranche complètement avec celui des astorgs, et il est difficile aux deux personnages de passer inaperçus. Heureusement que les rues ne sont pas très peuplées ce jour-là.

La jeune femme attrape le manche du nùa, le forçant ainsi à s'arrêter. Mauvaise idée à son goût, parce que marcher à au moins l'avantage de le réchauffer un peu.

"Je ne te demanderai rien, tu en fais déjà suffisamment," dit-elle posément.
Et malgré cela, le mendiant cherchera tout de même à l'aider. Une question d'honneur, ou de repentir, il ne sait pas trop. En réalité la raison est tout autre mais de cela, il n'en a pas conscience.

"Je peux commencer par te dire ce qui s’est passé, dans les grandes lignes, même si tu t’en fiches complètement..."
Elle l'incite à marcher pour continuer la conversation, il ne se fait pas prier. Et contrairement à ce qu'elle semble penser, il l'écoute avec attention. Il tend même l'oreille, pour être certain de ne pas en manquer une miette.

Ainsi, le rustre de la taverne est bel et une ancienne connaissance de la jeune femme, probablement pas la seule personne qu'elle connaisse ici. Mais celui-là avait passé une nuit avec elle, et visiblement il lui tenait rigueur de ne pas être sienne.

*Une simple histoire de jalousie,* pense-t-il.
Et le rustre a apparemment fait mention de cet Harkas, l'homme à l'origine de la cicatrice sur le bras d'Ocarenna, son mentor, à ce que le mendiant a compris. Rien de bien inquiétant donc.
Le visage du nùa ne trahit aucune émotion. Non pas qu'il se fiche de cette histoire, étrangement cela le touche plus qu'elle ne le devrait, mais plutôt parce qu'il ne sait pas quoi dire, ni comment réagir. Et finalement ce n'est pas très grave car la jeune femme change aussitôt de sujet, accélérant un peu le pas pour reprendre une allure normale.

"Viens, je vais t’acheter de quoi survivre dans le froid de ma cité."

L'astorg atypique semble bien connaitre la cité malgré qu'elle ne soit pas venue depuis longtemps, d'après ses dires. Et visiblement, son ancien aventure d'une nuit n'est pas le seul à la reconnaitre. C'est le cas aussi du marchand chez lequel elle le mène, un artisan tailleur et cordonnier. Cet homme doit être bien courageux, pour exercer à la fois deux métiers, en plus de s'occuper de son échoppe. En tout cas, son accueil est chaleureux, autant que la chaleur de son échoppe soulage grandement Jaered. Et c'est par pur instinct qu'il se rend devant l'âtre de la cheminée sitôt entré dans le petit établissement, attiré par le feu qui y est maintenu. Il ne fait pas attention à la brève conversation entre le tailleur-cordonnier et la voyageuse, de toute manière il ne comprend rien à ce qu'ils se racontent. Et il ne s'inquiète pas non plus, se disant que si elle est venue ici cela signifie qu'il n'est pas une menace, contrairement à la grosse brute blonde.

Le nùa se contente de 'acquiescer à toutes les propositions de vêtements qui lui sont faites, il se considère déjà chanceux qu'on lui offre des vêtements alors il ne fait pas le difficile. Pas du tout même, et c'est comme ça qu'il se retrouve avec un drôle de chapeau. Il préfère l'ancien mais ne veut pas vexer la jeune femme, alors sourit et ne dit rien. Et puis l'ancien chapeau est déjà bien abîmé, alors autant en changer. Pour le manteau, les bottes, la tunique, les braies et les gants, cela lui convient. Les matières sont de bonne qualité, elles ont l'aire solide, et surtout elles tiennent chaud. Il ne reste plus qu'à s'assurer que ces vêtements ne gênent pas ses mouvements, et ce sera parfait. Le mendiant s'apprête à se changer à l'endroit-même où il est quand le marchand, comme devinant son intention, parle.

"Il dit que tu peux aller te changer directement dans l’arrière-boutique, si tu le souhaites," Traduit pour lui son amie astorg.
Ah, la pudeur! Jaered avait oublié ce détail. Il ne s'en est pas soucié durant le voyage depuis Erathia, mais dans une cité il est vrai que ce n'est pas comme dans la nature. Alors comme demandé il entre dans la réserve et se change. Il se vêt de ses nouveaux vêtements, teste leur souplesse, et est finalement satisfait. L'épaisseur de fourrure dans les bottes gêne un peu, mais la chaleur conservée compense. Il installe le manche runique de son sabre à sa ceinture, le déplace dans son dos, de l'autre côté, le mets dans sa botte, et le replace au premier endroit. Finalement, au côté droit, c'est mieux. Puis le mendiant mets se vêt de sa vieille cape de voyage, plus facile pour passer inaperçu, et sort de l'arrière-boutique en laissant là ses anciens vêtements.

Le nùa le propriétaire du lieu et Ocarenna, qui sourit en le voyant. Est-il si ridicule que cela? Il se regarde un moment, fronce les sourcils, la regarde à nouveau, et comprend qu'elle ne sourit pas par moquerie. Il imite l'astorg qui salue le tailleur-cordonnier et sort derrière elle. Avec ses nouveaux vêtements, seul son nez sent le froid des rues, ce qui provoque un sourire sous sa barbe.

"Ça va mieux, on dirait !" Commente-t-elle.
Il hoche simplement la tête en retour.

"Tu es très habillé pour la saison, mais si tu es bien comme ça..."
Elle dit vrai, il est plus habillé que tous les astorgs de la ville, enfant y compris. Cela le rend peut-être ridicule dans un certain sens, mais s'il se fichait de son apparence quand il était crasseux, il se fiche bien d'avoir l'air ridicule parce qu'il est plus vêtu que les autres.

"Bien, de quoi as-tu besoin, à présent ?" Dit-elle après avoir regardé tout autour. "Je ne voudrais pas te presser, mais Orn ne va pas tarder à sortir de la Taverne, à mon avis... Si on veut éviter une autre altercation, on ferai mieux de se cacher dans les boutiques."
L'homme émet un bref rire amusé, un peu distrait. En regardant ses mains cachées dans des gants le mendiant a repensé à ce qui a changé avec cette femme. Croisant le regard interloqué de la jeune femme, il énonce ses pensées à voix haute.
"Je viens de me rendre compte… En quelques jours, tu m'as changé. Je suis propre, j'ai des vêtements tout neufs, je sens plus pareil. Et je me suis pas encore saoulé parce qu'on a dû quitter hâtivement la seule taverne dans laquelle je suis entré depuis un moment. Manquerait plus que je me rase, et je ne me ressemble plus…. Ahahah"
Jaered a énoncé cela un peu naïvement, en simple commentaire, sans plainte ni reproche.
"T'as une mauvaise influence sur moi…" ajoute-t-il avec humour.
Mais ce que le mendiant cache c'est que ce changement, à priori anodin, commence à lui faire se questionner. Les effets d'une longue ivresse quotidienne commencent à s'estomper, et son esprit s'éclaircit. Le plus étrange, c'est qu'il ne ressent pas le manque de l'alcool, pas encore du moins.

"Peux-tu m'emmener à une forge? J'ai quelque chose à faire réparer." Déclare-t-il finalement, sur un ton soudainement plus sérieux.

~~°~~

Les craintes d'Ocarenna sont justifiées, Orn ne comptait pas la laisser tranquille. Après l'altercation dans la taverne l'astorg jaloux a réuni quelques-uns de ses bons amis, et ensemble ils se sont lancés à la recherche des deux voyageurs récemment arrivés. Et c'est dans une rue presque déserte que la brute les retrouve, alors qu'ils se dirigent vers la forge en silence.

En silence, parce que depuis qu'il a énoncé le dernier objectif le nùa n'a pas décoché un mot. Son regard s'est vidé, il est devenu pensif, grave, et même presque triste. Il n'a pas vu le blond apparaitre au bout de la rue, et c'est la chaman qui le tire de ses pensées en le poussant brusquement vers une ruelle perpendiculaire, le forçant à accélérer le pas. Il s'exécute sans réfléchir et avance avec elle, mais après un ou deux changements de directions ils se retrouvent face à deux astorgs massifs et menaçants, tous deux armés de masses d'arme rudimentaires. Ils se retournent, et le nùa comprend pourquoi la jeune femme l'a fait courir: Orn et deux de ses amis les poursuivaient, tenant des armes rudimentaires en main. Le chef de la bande a choisi une barre de métal, et ses deux acolytes ont chacun un morceau de manche en bois.

Par réflexe, comme si ce genre de situation ne lui était pas inhabituel, Jaered colla sa "cliente" contre le mur et se positionne devant elle de manière à voir facilement les deux cotés de la ruelle. Orn s'adresse à eux, mais ne comprenant toujours pas sa langue le nùa demande à la jeune femme de traduire. Apparemment, la brute blonde lui laisse une chance de s'en tirer s'il le laisse s'emparer de la jeune femme.

"Dis-lui qu'il va devoir me passer sur le corps, et qu'il ferait mieux d'aller saillir avec une bique." Répond-t-il.
"Et surtout, ne bouge pas de là."
Après traduction, la brute fulmine. L'une des deux armoires à glaces reste à sa place tandis que l'autre va surveiller l'autre côté de la ruelle. Le nùa souffle de soulagement sous sa barbe, il n'a que trois adversaires, les deux ne gros ne sont pas de la partie.

C'est Orn qui sonne la cloche du départ. Sa barre métallique passe au-dessus de la tête de l'ivrogne, qui surprend par ses réflexes. Ce dernier échanges quelques coups avec les trois autres, qui ne s'attendaient visiblement pas à une telle opposition. Bien qu'ils se battent comme des chiffonniers ils n'ont pas cet amateurisme des petites frappes. Leurs coups sont durs, ils sont trois, et ils savent en profiter. Mais face à eux, il n'y a pas n'importe quel ivrogne barbu. Celui-là sait se battre, il a de l'expérience, il a vécu des batailles. Même s'il est seul et sans arme, il parvient à garder le dessus et à distribuer plus de coups qu'il n'en reçoit. Ainsi il garde le dessus, jusqu'à ce que l'un des deux sbires ne troque son bâton pour une dague. La lame traverse le tissu sans toucher l'homme basané et ce dernier recule d'un bond.

Visiblement, Orn et ses compères ont compris qu'ils n'ont pas à faire avec un simple voyageur, et ils lâchent leurs armes rudimentaires. Mais les dieux savent pourquoi, Orn veut continuer le combat. Veut-il à ce point prendre l'astorg aux cheveux roses pour lui? Ou est-ce parce qu'un étranger lui résiste, et que cela l'énerve? Qu'importe la raison, toujours est-il qu'à présent lui et ses compères ne jouent plus. Orn dégaine son épée, son compère qui a déjà sorti une dague en sort une deuxième, et l'autre s'arme lui aussi d'une épée. De son côté, le brun soupire: Les choses se compliquent. Il tourne sa tête vers Ocarenna et lui envoie un sourire confiant et rassurant.

"Ca risque de prendre un peu de temps, mais ne t'en fais pas. Je dois encore te rembourser pour ces vêtements, alors il ne t'arrivera rien."

Et le combat reprend, avec plus de difficulté pour le nùa cependant. Même si le niveau de ces brutes n'égale pas celui des soldats, ils savent tenir une arme. Mais ce n'est pas cela qui va décourager le crépusculaire. Pour le moment il n'attaque que pour feinter, son but est surtout d'économiser son énergie pendant que les trois autres s'épuisent. Il arrive encore à s'en sortir, mais il le sait, il ne sortira pas de cet affrontement s'il n'utilise pas d'arme. Et une arme, il en a. Il attend seulement une ouverture, ce qui finit par arriver. Le sbire épéiste fait une erreur, et le nùa en profite. L'épéiste a tenté un coup vertical, pensant que son adversaire ne peut que l'éviter ou se faire trancher, mais le barbu brun a une autre option. Et en un instant, une fraction de seconde, le combat se termine.

Le nùa bloque la lame du sbire avec un objet qu'il a sorti de sa ceinture, puis il saisit le poignet de l'épéiste de sa main libre. La main qui a bloqué la lame vient se placer sur le flanc de l'épéiste, et par un mouvement rotatif le mendiant envoie son adversaire sur l'homme aux dagues qui s'est un peu trop rapproché. Voyant une ouverture, Orne tente à son tour une attaque, mais Jaered l'a vu venir. Une lame azur se matérialise au bout de l'objet qu'il tient en main, et qui n'est autre que son sabre runique, et s'en sert pour contrer l'attaque d'Orn. Ce dernier, surpris, ne réagit pas assez vite. Et avant qu'il ne comprenne, la pointe de la lame azur se retrouve contre son front, prête à transpercer son crâne.

Le temps que les deux autres se relèvent Orn prend conscience de la situation, et la peur voile ses yeux. La ruelle devient brusquement silencieuse, les bruits de l'affrontement ont cessés. Il se souvient de certaines histoires qu'on lui a racontées, celles sur la bataille de Cydonia. Face aux Astorgs et aux zélotes il y avait les cydien, mais aussi et surtout les templiers. Cette bataille reste dans l'histoire comme étant le premier – mais pas le dernier – haut fait des templiers, et la réputation de ces guerriers de l'Esprit n'est plus à faire. Et aujourd'hui, face à Orn, il y a un templier. Son épée tombe sur le sol, tout comme les armes de ses compères. Affronter un ivrogne c'est une chose, mais un templier c'est autre chose.


"Khiara, traduis ce que je vais lui dire s'il te plait." Dit l'ancien templier d'un air sérieux.
"C'est Oca" "Traduis!" Coupe-t-il sur un ton plus autoritaire.
"Dis lui que pour cette fois, je lui laisse la vie sauve. Mais si lui ou l'un de ses compères s'approche encore de toi, ou s'ils ne font que songer à t'approcher, je m'occuperais d'eux moi-même. Je les traquerais et ils n'auront nulle part où se cacher. S'il a compris le message, qu'il hoche de la tête."
La jeune femme fait la traduction et la brute hoche la tête, le crépusculaire détends ses muscles et fait disparaître sa lame magique. Orne et ses compagnons ne se font pas prier pour s'en aller, abandonnant là leurs armes et emmenant avec eux les armoires à glace.

La tentions passée, Jaered se tourne vers Ocarenna. La jeune femme ne montre aucune émotion, mais il sait. Il sait qu'elle a des questions, et il sait qu'il va devoir y répondre. Il aurait pu le deviner bien avant, depuis qu'il avait pris la décision de lui servir de garde du corps. Il aurait pu deviner qu'en se battant, il serait forcé à un moment ou à un autre d'invoquer son arme. Et en le devinant, il aurait pu préparer une explication, ou plutôt une excuse plausible. Mais il ne l'a pas fait. Sans doute parce qu'à ce moment il était encore un peu ivre, sans doute parce qu'il n'avait pensé à rien d'autre qu'à un moyen simple d'obtenir quelques talents, qui sait? Toujours est-il que la jeune femme a des questions, et qu'il devra fournir les réponses. Ne serait-ce que par respect pour elle qui lui a révélé son plus noir secret. Pour le moment la jeune astorg n'a pas ouvert la bouche, mais cela ne tardera pas. En attendant le mystérieux mendiant ramasse les armes laissées par les brutes, elle peuvent toujours lui servir à payer le forgeron.
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Re: [Terminé][155 - FE] Choc thermique (PV Ocarenna)
   [Terminé][155 - FE] Choc thermique (PV Ocarenna) EmptyJeu 28 Juin - 9:04

"Je viens de me rendre compte… En quelques jours, tu m'as changé. Je suis propre, j'ai des vêtements tout neufs, je sens plus pareil. Et je me suis pas encore saoulé parce qu'on a dû quitter hâtivement la seule taverne dans laquelle je suis entré depuis un moment. Manquerait plus que je me rase, et je ne me ressemble plus…. Ahahah. T'as une mauvaise influence sur moi…"

Il a changé. Je m’en rends compte lorsqu’il me dit tout ça. Son air distrait a presque disparu, il a enfin un discours cohérent et plaisante. Effectivement, une fois la barbe coupée, il pourrait devenir quelqu’un d’autre. Mais quelque chose me dit que c’est ce quelqu’un d’autre qui risque de me plaire. Je l’ai materné jusqu’à maintenant, essayant de le garder sur le droit chemin pour qu’il puisse me protéger. Avait-il vraiment besoin de moi pour cela, je l’ignore... mais le fait est que je perçois une certaine gratitude dans ce qu’il me dit, une prise de conscience que, peut-être, ce n’est pas si mal de se ressaisir. Et ça me fait peur, parce que je me fiche des gens, d’habitude. Je vis ma vie comme je l’entends et je passe à côté de ceux que je rencontre sans m’en préoccuper plus que cela. Mais depuis Eloween, ma vision des choses a changée aussi. Je pensais que je voulais l’aider parce qu’elle est une enfant... pourquoi est-ce que j’aide un homme, alors ?

"Peux-tu m'emmener à une forge? J'ai quelque chose à faire réparer."

Ses paroles me ramènent à moi et je bafouille quelque peu avant de lui indiquer le chemin, comme tout à l’heure, avec moins d’assurance, cependant.

***
Nous marchons en silence vers la forge et c’est alors que j’aperçois Orn et ses camarades derrière nous, un peu plus loin... c’est pas vrai, il ne nous laissera pas ! Accentuant les mouvements avec ma bouche, j’articule qu’il nous laisse tranquille, mais il continue à avancer vers nous. Je pousse alors Jaered dans une ruelle pour essayer de les semer, mais au bout la rue, d’autres nous attendent. Mon compagnon semble se réveiller enfin et comprendre ce qu’il se passe. Je soupire en voyant Orn parer son charmant visage d’un rictus machiavélique... on va passer un sale quart d’heure. Le réflexe de Jaered me surprend : il me colle contre le mur et se place devant moi.

- Ton ami pourrait me laisser profiter de toi quelques temps... dit Orn avec assurance. Je te rendrai en bon état. En revanche, s’il te défend trop, on peut gratuitement lui refaire le portrait.

Je ne me rappelais pas qu’il était si abjecte ni qu’il me traitait comme un objet, à l’époque. Nous avions été séduits l’un par l’autre, naturellement, tout en sachant qu’il ne se passerait rien ensuite. Qu’est-ce qui l’a tant fait changer ? Jaered me demande une traduction et je lui passe les détails. Sa remarque à lui aurait pu me faire sourire, mais la situation est sérieuse... après traduction, j’envisage sérieusement d’intervenir si le combat vient à mal tourner. Je sors une petite lame de sous ma manche pendant que Jaered avance vers ses adversaires ; la Maho pourra m’aider, nous sommes cachés. Ils se battent comme des bourrins, mais tout de même avec savoir-faire... même le nùa. Cela me donne envie de le questionner, plus tard, sur la façon dont il a appris à se battre et pourquoi son attitude change tant lorsqu’il me défend.

Je songe sérieusement à m’ouvrir le poignet pour intervenir lorsqu’ils sortent leurs armes. Mais les mots de Jaered m’en dissuadent... je lui fais donc totalement confiance. Du moins, assez pour garder la lame en main mais sans la ranger. L’affrontement se complique, mais la maîtrise soudaine de Jaered le fait reprendre complètement contrôle de la situation. Je me tends lorsqu’il arrive enfin à stopper la rage d’Orn, apparemment démuni face à cet inconnu. Ils lâchent tous leurs armes et je soupir de soulagement... c’est enfin terminé. Un Templier, je ne l’aurais pas pensé...


"Khiara, traduis ce que je vais lui dire s'il te plait." me dit-il d’un ton sérieux que je ne lui connais pas encore.

- C'est Oca...

"Traduis!" m’interrompt-il brusquement (cela m’en donne des frissons). "Dis lui que pour cette fois, je lui laisse la vie sauve. Mais si lui ou l'un de ses compères s'approche encore de toi, ou s'ils ne font que songer à t'approcher, je m'occuperais d'eux moi-même. Je les traquerais et ils n'auront nulle part où se cacher. S'il a compris le message, qu'il hoche de la tête."

Ma voix tremble lorsque je traduis... de peur ? Oui, il m’impressionne, mais ce n’est pas de la peur...

- Depuis quand ne peux-tu plus te défendre toi-même, Ocarenna ? demande subtilement Orn avant de s’en aller sans écouter ma réponse.

Jaered me regarde finalement, mais je ne dis pas un mot malgré ma surprise. Je ne sais pas avec quel homme je voyage et, pour la première fois de ma vie, ça me travaille. Je veux savoir ce qu’il est, pourquoi il a si mal fini, alors qu’il est apparemment un homme bien, au-delà de tout contrat. Il commence à ramasser les armes sur le sol, j’ignore pourquoi... j’ignore tout de lui. Ma gorge se noue, j’angoisse. Pourquoi lui ai-je tout dit alors que lui poser simplement la question me terrifie ? C’était bien de la peur, alors... Je n’ai pas peur qu’il me tue, qu’il me fasse du mal : j’ai compris depuis notre rencontre qu’il me protégerait, comme il l’a promis. Mais j’ai peur de tout savoir... parce que si je connais sa vie, alors nous deviendrons inséparables. Et je n’arrive pas à envisager autant de partage, autant de fusion. Je ne sais pas aimer les gens, je ne sais plus les aimer, encore moins les hommes. Mais pourquoi rester avec lui, lui permettre de me protéger, de plaisanter avec moi et me faire rire ? Pourquoi prendre soin de lui pour qu’il redevienne celui qu’il a oublié dans l’alcool, si je ne veux pas m’attacher ?

Je m’accroupis et enfouis mon visage dans mes mains. Un mal de crâne terrible prend naissance dans ma tête. Je ne sais plus qui je suis, ce que je veux. Mes idées de justice sont brouillées et j’ai l’impression de ne pas pouvoir m’en sortir. Depuis quand ai-je autant changé ? Je le sais, mais je ne veux pas me le dire. J’entends un bruit de métal à côté de moi et un souffle chaud sur ma main. Je remonte la tête et vois le nùa me questionner du regard, accroupis en face de moi. Et le réconfort dans ses yeux ne suffit plus, car j’ai perdu pied. Je m’appuie rapidement sur mes genoux et n’hésite pas à le prendre dans mes bras, enfouissant cette fois mon visage dans son cou. J’aimerais pleurer, mais je ne peux pas non plus... je suis comme incapable de réagir. Jamais jusqu’alors je n’avais pensé comme ça.

Mais petit à petit, je me sens mieux, j’arrive à faire le vide : j’arrête de trembler, je le serre moins fort contre moi et recule simplement, fuyant son regard. Là aussi pour la première fois, je suis vraiment mal à l’aise devant quelqu’un.


- Pardon, c'est ridicule. Je... je suis un peu perdue.

Je ne perds pas de temps et me relève, portant les armes qu’il a précédemment posées vers moi.

- Tu voulais aller à une forge, non ? Elle est à quelques mètres.

Je ne pourrai pas effacer ce que j’ai fait. Je ne connais pas ses pensées. Je me contente de parler sans intonnation, sans poser de questions. En parlant de cela...

- Je te demanderai quelques précisions après, si tu veux bien, dis-je de dos à lui, faisant mes premiers pas vers la forge. Ah et... merci encore.
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Jaered
Jaered
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Cité : Erathia
Métier : Templier du Crépuscule

Feuille de personnage
Compétences: Manipulation de l'Esprit - Combat à mains nues - Spécialisation en sabre
Compétences bonus: Invocation - Faveur divine [Wanyä]
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Re: [Terminé][155 - FE] Choc thermique (PV Ocarenna)
   [Terminé][155 - FE] Choc thermique (PV Ocarenna) EmptyMar 3 Juil - 12:31

Jaered ramasse la dernière arme laissée par Orn et ses amis. Avec celle-là ça en fait quatre. Quatre lames, à savoir deux dagues, et deux épées, dont une passablement émoussée. Il les avait déjà jaugées durant le combat, il sait qu'elles ne valent pas grand-chose. Mais le peu qu'elles valent lui suffira, et il pourra toujours ajouter la paye que lui donnera la jeune astorg à l'apparence non conventionnelle. Ses bras chargés de son "butin", il se tourne vers elle pour lui dire qu'il est prêt à repartir vers la forge. Et là, il se fixe.

Sa guide ne va visiblement pas fort. Elle s'est effondrée dans la rue, est agenouillée et a enfouit son visage entre ses mains. Le nùa ne comprend pas, il l'a pourtant bien protégé. A aucun moment durant le combat il n'a laissé les brutes s'approcher d'elles, à aucun moment ils n'on put la blesser, alors que lui arrive-t-elle? L'un d'entre eux a-t-il usé de magie? Etrange, aucun n'avait l'air d'être mage. Ou alors, sont-ce les paroles d'Orn, avant qu'il ne s'en aille? Il l'aurait mentalement blessé avec si peu de mots? Si tel est le cas, l'ex-templier devrait mettre sa menace à exécution. Cependant, supposer n'apporte pas de solution. Il doit s'assurer de l'état de la jeune femme, s'assurer qu'elle n'est pas blessée, s'assurer qu'il a bien fait son "travail".

L'homme dépose les armes au côté de la jeune astorg, et s'accroupit face à elle. A quelques centimètres d'elle il la regarde, sans trop savoir quoi faire. Lui demander ce qu'elle a? La secouer? L'examiner dans le détail, en silence? Sur le moment, il hésite. Il garde le silence et il l'observe, se demandant encore pourquoi il l'a protégée avec autant d'ardeur. L'argent? Il en aurait trouvé autrement. L'honneur? Alors il lui en reste un peu.

Elle relève les yeux, et la détresse qui s'y lit coupe le souffle du nùa pendant une seconde. Pourquoi? Comment? Que faire? Tant de questions qu'il se pose et que l'alcool tait habituellement. Mais cette fois, il n'y a pas d'alcool. Elle s'appuie sur ses genoux, comme pour se relever, et il s'apprête à l'aider. Mais au lieu de ça, au lieu de se remettre debout, Ocarenna le prend dans ses bras. Pas comme quelqu'un qui se rattrape afin d'éviter de tomber, non, mais comme si le prendre dans ses bras est réellement son intention.
Jaered ne bouge pas, il est comme paralysé. Voilà plus de deux ans qu'il n'a connu aucun contact humain, deux ans pendant lesquels les seuls signes d'affection qu'il a connu n'étaient rien de plus que les tapes chaleureuses de son maître sur l'épaule. Et depuis la mort de ce dernier, depuis qu'il se laissait dépérir par l'alcool, les gens ont plutôt tendance à le fuir. Alors que quelqu'un le serre dans ses bras, une femme qui plus est, et qu'elle en fouisse son visage au creux de son cou, c'est inattendu. Inattendu, et agréable. C'est une sensation étrange qu'il a oublié depuis longtemps, et cela le paralyse. Quel ironie, quand on y pense. Un homme qui va au-devant d'une lame sans broncher, mais qu'une simple embrassade paralyse.

La jeune femme cesse de trembler, et peu à peu elle le relâche. Ce n'est qu'une fois le contact physique rompu que l'homme reprend le contrôle de son corps, qu'il parvient de nouveau à bouger.

"Pardon, c'est ridicule. Je... Je suis un peu perdue."
Il ne dit rien, lui-même étant encore un peu perturbé par ce récent geste d'affection. Car il s'agit bien d'un signe d'affection que de prendre quelqu'un dans ses bras pour calmer ses frayeurs, du moins il le pense. Sinon pourquoi l'aurait-elle fait? Il l'ignore. Ce qu'il sait, c'est que pour la première fois depuis longtemps il a été dépassé par une situation, et il n'a pas su comment réagir.
"Tu voulais aller à une forge, non ? Elle est à quelques mètres." Dit-elle après s'être relevé.
"Ah… Euh… Oui." Balbutie-t-il en reprenant tous ses esprits.
L'ivrogne se lève à son tour et lui emboite le pas.

"Je te demanderai quelques précisions après, si tu veux bien." Déclare-t-elle en marchant, sans même le regarder.
"Ah et... merci encore."
L'ex-templier ne dit rien, et il n'y a pas de réponse à donner de toute manière. Pour le moment il a un sursis, il a un peu plus de temps pour penser à sa réponse concernant ce qu'il cache de sa vie. Ou plutôt du temps pour songer à comment la formuler, parce qu'il a déjà décidé de lui dire la vérité. Ainsi ils en seront au même point, et ils en sauront autant l'un sur l'autre.

~~°~~

La forge est, comme toutes les forges, un établissement où la chaleur est bien présente, suffocante même pour certains. Il y fait tellement chaud près du brasier ardent de la cheminée que le forgeron aux cheveux grisonnants ne porte sur lui rien de plus qu'un pantalon, des bottes et des gants de protection. Lorsque les deux clients arrivent le maître artisan est occupé à modeler une barre de métal rougeoyante, et c'est son assistant qui les accueille. Le jeune astorg d'une quinzaine d'années parait si frêle comparé à son maître, et pourtant il n'a pas l'air de manquer d'exercice.

Le jeune apprenti s'adresse aux nouveaux clients, naturellement, dans la langue officielle de la cité. Et naturellement, le nùa n'en comprend pas un mot. Aussi reste-t-il à observer silencieusement le forgeron faire jouer de son marteau sur l'enclume tandis que celle qui l'accompagne échange quelques mots avec l'apprenti. Suite à cela le jeune et frêle blondin va échanger quelques mots avec le forgeron, celui-ci jette un regard vers la cliente et lui adresse quelques mots de sa voix grave et rauque.
"Il termine et il arrive." [i]Traduit-elle, le sourire aux lèvres.
Et tandis qu'ils attendant, Ocarenna explique à Jaered que le forgeron est un ami. Un ami de son père, plus précisément. Décidément, le mendiant a eu une chance incroyable de tomber sur elle à Erathia. Non seulement elle est amusante et généreuse, mais en plus elle connait quelques commerçants dont l'un lui a permis d'obtenir des vêtements chauds, et l'autre lui permettra de réparer l'arme de feu son maître pour un prix abordable.

"J'ai de la chance que tu connaisses les bonnes personnes." Lui dit-il.

Après quelques minutes d'attentes, le forgeron plonge la barre de métal transformée en lame dans une bassine d'eau, s'essuie le front avec une serviette déjà bien humide et rejoint ses deux clients. Après un échange de salutations qui se passe de dialogue, l'ex-templier demande à la jeune femme de ce qu'il désire obtenir du forgeron. Et, suivant le judicieux conseil de la jeune femme, le mâte de peau baisse la voix. C'est que parler le cydien en pleine citée astorg, c'est dangereux.

"Peux-tu lui demander s'il peut réparer une arme runique, combien de temps cela prendra, et quel est son prix, s'il te plait? Et voie s'il peut prendre les armes qu'on a récupéré comme partie du paiement."
Elle échange quelques mots avec le forgeron, qui parait être surpris. Lui aussi ne connait que les templiers qui puissent utiliser des armes runiques, et cet homme frileux à la barbe hirsute qui est face à lui n'a pas l'aire d'un templier. Quoi qu'il en soit le forgeron lui fait savoir par le biais de l'interprète improvisée que sans voir l'arme et les réparations qu'il y a à faire, il ne peut ni donner un prix, ni évaluer le temps qu'il mettra à réparer. Et pour le coup, le nùa se sent idiot. Il aurait dû y penser.

Après avoir regardé autour de lui, comme s'il craignait des regards indiscrets, l'homme bronzé détache son sac. Il le pose à terre, et l'ouvre pour la première fois devant sa compagnonne. Le sac n'est pas bien plein, et même plutôt vide. Le mendiant en sorte une boule de tissu qu'il pose précieusement sur le comptoir, et le déballe avec des gestes presque cérémoniaux. L'on voit bien que qui est emballé dans ce tissus est précieux pour lui. Il retire finalement trois parties d'un même manche appartenant à une arme longue. Les cassures sont ciselées, et la pierre runique qui y est incrustée est brisée.

Le maître de forge examine les trois parties d'un œil expert puis donne son avis qui est traduit par la jeune femme. A ce que dit le forgeron il peut réparer la hampe sans difficulté, et même la renforcer. Par contre il faut remplacer la pierre, et ce n'est pas aussi simple qu'il n'y parait. Il estime que pour récupérer son arme, l'ex-templier devra attendre deux à trois jours, selon l'état des autres commandes du forgeron. Quant au paiement il consent à leur fait un prix d'ami, en souvenir du père d'Ocarenna semble-t-il. Les armes pour la réparation, et quelques pièces supplémentaires pour acheter la pierre runique.

En entendant cela, le nùa se réjouis. Le prix de la pierre correspond au trois quart des maigres économies qu'il a gardé dans ce but, et il lui en restera un peu pour passer la nuit dans une auberge. Son seul soucis à présent est de se trouver un logement, et quelques sous. Vivre dans les rues dans une cité où il fait froid n'est pas une idée judicieuse, d'autant plus que le temps ne va pas en se réchauffant, bien au contraire. Contrairement à lorsqu'il était à Erathia, ici il sera forcé de loger dans une chambre d'auberge, qu'il devra évidemment payer. Or il n'en a assez que pour une nuit, deux tout au plus s'il ne prend pas de repas. Il peut toujours travailler sur les docs, songe-t-il. Cependant pour se faire comprendre, sans l'aide d'Ocarenna, ce ne sera pas chose aisée.
Cela le gène plus qu'il ne le laisse paraître, mais il le sait: Il a besoin d'elle. Sans elle il est complètement perdu dans cette ville, il est aussi incapable de communiquer que de se déplacer. Il a besoin d'elle, mais elle n'a plus besoin de lui. Alors accepterait-elle de l'aider deux ou trois jours de plus, jusqu'à ce qu'il récupère son arme et s'en reparte sur les routes?
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Re: [Terminé][155 - FE] Choc thermique (PV Ocarenna)
   [Terminé][155 - FE] Choc thermique (PV Ocarenna) EmptyVen 6 Juil - 15:29

Silencieusement, je l’emmène à la forge. Je connais ce monsieur depuis ma plus tendre enfance et son ancien apprenti était l’un de mes amis. Je vois qu’il en a changé... l’autre devait être formé, depuis le temps. Nous nous avançons et j’échange quelques mots avec le nouveau (pas si nouveau, vu son assurance).

- Que puis-je faire pour vous, messieurs-dames ?
- Mon compagnon de route aimerait réparer quelque chose.
- Mince, je ne suis pas qualifié pour ça... dit-il, apparemment agacé.
- T’inquiètes pas, petit ! Je t’apprendrai tout ça en temps voulu ! Ocarenna, dis à ton ami que j’arrive une fois que j’ai terminé ça. Oh et bonjour, au fait.

Je lui souris, il me rend mon geste. Je fais rapidement la traduction à Jaered en lui expliquant ensuite d’où je connais le forgeron.

"J'ai de la chance que tu connaisses les bonnes personnes."

Je ne sais pas comment prendre cela... un compliment ? Ou pas... Ma tête s’embrouille de nouveau, mais mon ami ne tarde pas à s’avancer enfin vers nous. Il me serre la main et je vois plein de questions dans son regard concernant le nùa qui m’accompagne. Cependant, il ne me les pose pas. Mais je le vois tiquer lorsqu’il entend Jaered commencer à parler cydien et je fais signe à mon compagnon de baisser la voix. La fameuse fierté astorg... je l’avais oubliée, à force de côtoyer d’autres peuples. Continuant ensuite à faire l’interprète, la discussion se poursuit et Jaered finit par sortir son arme de son sac presque vide. Il l’a déballée tellement lentement que je me demande s’il craint de la briser davantage... Après examen de l’objet, l’astorg me dit savoir où trouver une nouvelle pierre, mais il lui faudra deux ou trois jours pour les recherches et la forge.

Nous voilà donc coincés ici avec le risque qu’Orn nous retrouve dans l’une des seules auberges où nous pouvons passez ces nuits et ces jours à nous embêter. J’ignore pourquoi, mais je me sens assez mal à l’aise lorsque nous sortons de la forge... je me sens impuissante face à moi-même, incapable de me contrôler et de savoir ce que je pense. C’est terriblement frustrant. Je finis par nous orienter vers l’auberge la plus éloignée de la Taverne que nous avons fréquentée peu avant. L’endroit est plutôt luxueux mais à l’image des astorg... les finitions sont médiocres et les décorations sont un peu trop voyantes. Le regard interrogateur de la propriétaire ne me plaît déjà pas, mais je fais mine de ne pas faire attention.


- Il ne reste plus qu’une chambre double, mais j’imagine que ça ne vous dérange pas ?

J’ai envie de la cogner maintenant (et ça ne m’arrive pas souvent), elle sait bien que je ne suis pas avec lui. Et elle a apparemment compris que je ne rigole pas.

- Je suis dé... désolée, mais c’est la vérité. Vu la saison, les échanges avec les autres contrées sont plus fréquents, les marchands plus nombreux et les chambres individuelles réservées pour des durées parfois longues.

Je soupire et fait la traduction à mon compagnon... qui n’a pas l’air de saisir l’ampleur de l’annonce. Je soupire encore, fouille dans l’une de mes bourses et en sort de l’argent que je ne pose pas délicatement sur le comptoir.

- Informez-moi si une chambre se libère entre temps. Nous comptons rester trois jours.
- Bien... Votre chambre se trouve au premier étage, au fond du couloir.

Sans la remercier, je me dirige furibonde jusqu’à notre nid douillet. Je ne sais pas pourquoi je suis en colère, pourquoi partager ma chambre avec lui m’offusque autant. Enfin si, je le sais... j’ai peur de ma réaction, peur de ce que je pourrais encore faire sous les coups de l’angoisse. Je finis par entrer dans la chambre : la pièce est spacieuse, il fait plutôt bon à l’intérieur. Les chaises et la table en plus du lit amènent un semblant de « chez soi » à l’endroit, sans que je ne m’y croie vraiment. Je m’avance vers le lit, saisis l’un des oreillers et le jette parterre un peu plus loin.

- Je dormirai là, tu peux profiter de la place.
"Tu vas dormir dans le lit, y'a de la place pour deux et c'est plus chaud."
- Sans façon.

Sa réaction me surprend grandement. Il saisit les draps du lit et les jette sur le sol. Puis, sans rien dire, il se place à côté tout en me regardant sans réelle expression. Il insinue qu’il dormira parterre simplement parce que je le fais ?! Quel abruti !!!

- Écoute, je te dis que tu peux dormir dans le lit, alors fais-le s’il te plaît ! dis-je en m’approchant sérieusement de lui, le ton menaçant. Ça ne me dérange pas de passer trois nuits sur le sol, j’en ai l’habitude et j’estime que tu en as fait assez pour moi jusqu’à maintenant.

Il insiste encore pour que je prenne la couverture en me questionnant du regard. Un nœud... c’est ce que j’ai dans la gorge. Et mes larmes montent toutes seules. Mais bordel... qu’est-ce qui m’arrive ? Après un moment à le regarder sans pouvoir rien faire d’autre, laissant deux larmes rouler sur mes joues, je reniffle et arrive à dire quelques mots.

- Pourquoi..? Pourquoi tu fais ça ? Ce... cette histoire de contrat va trop loin... C'est trop pour moi...

Et je recule d'un pas. La tendresse me fait tellement peur...
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Jaered
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   [Terminé][155 - FE] Choc thermique (PV Ocarenna) EmptyVen 13 Juil - 8:21

L'auberge que choisi la jeune astorg se trouve à quelques dizaines de minutes de la forge. Cela ne paraît pas beaucoup pour la plupart des gens, mais pour Jaered c'est assez pour qu'il ne puisse retrouver seul la forge où sera réparée l'arme de feu son maître. Avec un sens inné de l'orientation en milieu urbain tel que le sien, il a le temps de se perdre au moins trois fois entre l'auberge et la forge. Quelle frustration, tout de même que d'être aussi dépendant d'une personne. Toutefois l'ex-templier a une grande confiance en l'astorg aux cheveux roses, peut-être même trop. Il pense pouvoir compter sur elle pour ne pas l'abandonner dans une ville aussi grande, mais est-ce un bon choix? Seul l'avenir le lui dira.

Ils entrent dans l'auberge, une auberge plutôt luxueuse selon les critères astorgs. L'architecture manque de raffinement et la décoration à base de peaux et de têtes de bêtes donne un cachet quelque peu inquiétant, mais en même temps il y a quelque chose de chaleureux. Et ce n'est pas l'accueil de la tenancière, à voir la réaction d'Ocarenna. Cette dernière explique la situation à son compagnon provisoire, en parlant bas pour que personne (pas même la tenancière) n'entende parler cydien. Le nùa se content de hocher de la tête, il n'y voit naturellement pas de problème. Partager une chambre après plusieurs jours de marche commune et de camps en pleine nature, de son point de vue, ce n'est pas un problème. La pudeur et la bienséance, rappelons-le, lui sont toutes deux des notions oubliées. D'autant plus qu'en partageant une chambre, il économise quelques sous. Il est cependant surpris d'apprendre que les chambres sont toutes prises, remarquant le peu de monde qui s'y trouve à ce moment, mais il se dit que l'heure tardive doit y être pour quelque chose. Après tout, le passage à l'échoppe du tailleur-cordonnier et du forgeront ont fait avancer la journée, et c'est sans compter l'altercation avec Orn et ses complices.

Un soupir de la jeune astorg plus tard, le bronzé allait sortir sa bourse presque vide pour payer sa part de la chambre quand sa "compagne" pose le dû d'un mouvement indélicat. Puis c'est d'un air furibond qu'elle se dirige vers les chambres, et c'est intrigué qu'il la suit. Devoir partager la chambre lui est-il si insupportable? Pourtant il s'est lavé changé, et il ne sent plus tellement l'alcool. Il teste son haleine, mais son nez habitué à celle-ci n'y décèle pas d'odeur désagréable. Alors ce doit être la tenancière qui a énervé la visiteuse, pense-t-il, elle a probablement fait des commentaires désobligeants (et elle ne doit pas être la seule).

*Elle n'a donc pas que des amis dans cette cité, songe-t-il, peut-être est-ce la raison de son exil.*

La chambre louée est relativement spacieuse, et chaleureuse. Elle comporte, en plus du lit, une table et deux chaises, sans doute destinés aux clients érudits. Le nùa est surpris par la première réaction de l'astorg qui lance l'un des oreillers au sol.
"Je dormirai là, tu peux profiter de la place."
Il n'en montre rien, mais le mendiant ne comprend pas la réaction de la jeune femme. Pourquoi a-t-elle payé une chambre de ce prix et de ce confort pour dormir sur le plancher? Peut-être craint-elle qu'il n'y ait pas assez de place dans le lit, ou peut-être est-ce une coutume astorg. Quelle qu'en soit la raison, l'ex-templier ne peut pas laisser cette jeune femme risquer de prendre froid pour si peu.
"Tu vas dormir dans le lit, y'a de la place pour deux et c'est plus chaud." Dit-il.
"Sans façon." Répond-t-elle.

*Ridicule!* Pense-t-il. Après toute l'aide qu'elle lui a apporté, à savoir le voyage, les vêtements et la réparation de la hallebarde, il la laisserait prendre froid? N'a-t-elle donc pas encore compris qui il est? Si elle veut dormir sur le sol alors soit, mais elle ne prendra pas froid. Sans dire un seul mot, l'homme retire toutes les couvertures du lit et les envoie au sol, avec l'oreiller lancé par la jeune femme. Puis il se place à côté et soutient son regard, si elle dort sur le plancher lui aussi. Ce n'est pas cela qui va le déranger, le plancher de cette chambre est bien plus chaud et pus confortable que les pavés d'Erathia.

"Écoute, je te dis que tu peux dormir dans le lit, alors fais-le s’il te plaît!" Insiste-t-elle, presque menaçante. "Ça ne me dérange pas de passer trois nuits sur le sol, j’en ai l’habitude et j’estime que tu en as fait assez pour moi jusqu’à maintenant."
Mais lui pense différemment. Elle sous-estime la dette qu'il a envers elle. Il prend un pan de la couverture, et la tend vers elle. Cette fois elle ne dit rien, bien qu'elle tente visiblement de dire quelque chose. Deux larmes roulent sur ses joues, elle renifle, et change radicalement de ton.
"Pourquoi..? Pourquoi tu fais ça ? Ce... Cette histoire de contrat va trop loin... C'est trop pour moi..." Finit-elle par déglutir.
Elle recule d'un pas, visiblement effrayée par quelque chose que le mendiant ne voit pas, et le silence se fait. Le nùa ne réalise pas la portée qu'ont ses actions sur elle, il reste à la fixer un instant, jusqu'à ce que la réponse vienne.


"L'honneur…" Dit-il. "Parce que l'honneur est tout ce qu'il me reste depuis…"
L'homme se tait. Il regarde la jeune femme sans dire un mot, il hésite. Oui, elle lui a raconté son plus noir secret, mais cela veut-il dire qu'il peut lui faire confiance à son tour? Oui, après tout elle l'a bien aidé jusqu'ici. Il soupire, et se laisse tomber sur le matelas. Et, d'une voix presque éteinte, le regard au sol comme s'il a honte, il conte son histoire.
"Tu t'en doute déjà, je pense… Depuis que tu m'as vu me battre dans la ruelle. Et c'était généreux de ta part de ne pas me poser de question, mais… Oui, j'ai été templier. Et pour comprendre comment je suis passé de ça à… A l'état dans lequel tu m'as trouvé, il faut remonter un peu plus loin. Il faut remonter à mon enfance."
Le nùa marque une pause, comme si les mots ont du mal à sortir. En réalité, c'est qu'il a tellement forcé pour oublier cette histoire qu'il a du mal à remettre ses souvenirs en état.
"Tu le sais peut-être, ou peut-être pas… Enfin… Du temps de Ptot-Tàh, ceux de mon peuple étaient tirés de leurs îles afin de devenir esclaves. C'est mon cas, et l'almer responsable de mon enlèvement était un homme cruel. J'étais encore un enfant, pas tout à fait un adulte. Ensuite, tu te doutes bien, ils ont fait de moi un esclave. Je te passes les détails, mais j'ai pu m'échapper et un templier m'a pris sous son aile. Celui à qui appartenait l'arme qui est en réparation."
Il marque une nouvelle pause, s'assure qu'elle l'écoute, et continue sur le même ton détaché.
"Et un jour, lors d'une mission, j'ai revu cet almer qui m'a enlevé à Nùa-Ty. Et alors… La vengeance… Ma plus grande honte aujourd'hui. J'ai perdu ce que j'avais quand l'ordre m'a congédié."
Ayant terminé son histoire, il se lève.
"Aujourd'hui l'honneur est tout ce qu'il me reste, et j'ai une dette envers toi pour l'aide que tu m'a apporté. Je ne peux que t'offrir protection, alors je te protègerai, même du froid. C'est une sorte de… Promesse."
L'homme se tait et observe la jeune femme, espérant qu'elle le comprenne et n'insiste pas plus longtemps quant à qui aura les couvertures.
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   [Terminé][155 - FE] Choc thermique (PV Ocarenna) EmptyVen 13 Juil - 14:59

Il s’assied sur le lit, je vais enfin en savoir plus. J’essuie rapidement mes larmes... je ne sais même plus pourquoi je les ai versées. Je ne me reconnais plus avec lui. Mais je ne veux pas partir, pas avant d’avoir réglé certaines choses. Je soupire lorsqu’il commence à parler ; de soulagement ou pour anticiper, je ne sais pas. Mais sûrement pas d’ennui. Une enfance bien difficile qui me fait culpabiliser d’avoir été malheureuse à la mort de mes parents. L’esclavage des nùas... je l’avais oublié, pourtant on m’en a parlé. Et je ne sais qu’à travers son histoire que cela a dû être terrible à vivre. Puis l’apparition d’un mentor qui comptait énormément à ses yeux... qu’il a trahi en tuant son tyran. Un seul mot résonne en moi lorsqu’il me raconte tout cela : injustice. Pourquoi lui et pas un autre, pourquoi une trahison alors qu’il s’agissait d’une vengeance justifiée... pleinement justifiée ?

"Aujourd'hui l'honneur est tout ce qu'il me reste, et j'ai une dette envers toi pour l'aide que tu m'a apporté. Je ne peux que t'offrir protection, alors je te protègerai, même du froid. C'est une sorte de… Promesse."

Je le regarde, les mots se bousculent dans ma tête. Ses yeux sont plein de convictions et ça me déroute. Il dit qu’il ne peut m’offrir que protection, mais... j’en doute. Il m’a déjà beaucoup donné... trop donné. Et pourtant il a l’impression que je lui ai donné plus, qu’il me doit quelque chose. Mais je n’ai pas ce sentiment. Pourtant, ses yeux me disent que c’était spécial pour lui, ce que j’ai fait. Et c’est trop. Depuis quand n’ai-je pas eu ce sentiment de compter pour quelqu’un, ne serait-ce qu’un peu. Mon cœur se sert, mais ça me fait tellement plaisir. Je ne veux plus pleurer, je veux sourire. Mais j’ai oublié comment le faire, encore une fois. Doucement, je fais un pas en avant. Pourquoi cette envie de rester près de lui, de le prendre encore dans mes bras ? Seulement, je me ressaisis cette fois. Lorsque j’arrive enfin à le quitter du regard, je peux voir qu’il fait nuit et que seul les rayons de la lune éclairent la pièce.

Je fais un pas de côté pour allumer la première lampe à huile et fais doucement le tour du lit, en silence, pour allumer la seconde. Je finis par revenir vers Jaered et par ramasser le bazar qu’on a mis par terre. Je tente de remettre les draps et les coussins correctement et regarde mon compagnon de route avec un air de nostalgie. C’est encore trop tôt, pour moi, tout ça. Je connais le plus lourd de son histoire, il connaît le plus lourd de la mienne... Je sens que nous pourrions partager bien plus, il suffirait encore d’un peu de travail sur lui, du travail sur moi. Mais rien ne pourrait marcher maintenant. Et sûrement qu’au fond de moi, le fait d’imaginer que ça pourrait marcher me terrifie. Je ne cherche rien d’autre que la justice et je désire au plus profond de moi me venger. C’est paradoxal, mais c’est ma vie actuellement. Mais je peux commencer à faire des efforts... qui sait ?


- Je veillerai à ce que tu n’aies pas à me raconter toute ta vie pour un caprice de ma part, à l’avenir... dis-je sur un ton monocorde, mais en soutenant son regard. Je m’excuse, ça a dû être pénible pour toi. Mais tes secrets seront gardés avec moi. Merci de me les avoir confiés. Mon attitude n’est pas... normale. Je change avec toi. Mais je risque bientôt de devenir pire que ce que j’étais avant et je ne pourrai sûrement pas supporter que tu me voies comme ça. Simplement, je ne peux pas encore supporter ce que je vis avec toi, même si c’est positif. Enfin, tu ne dois rien comprends à ce que je raconte, alors... nous ferions mieux de nous reposer. Demain, je t’emmène chez un barbier.

J’aurais pu rire, mais je n’en ai pas encore le cœur... ou peut-être l’ai-je déjà perdu.


[HRP : mon post ne fait rien avancer mais je voulais, si tu veux bien, que tu décrives ces deux prochains jours avec Ocarenna. Si tu as besoin de mon aide pour ses agissements, n'hésite pas à me MP si je ne suis pas connectée. Comme ça, je peux me désengager au prochain post et toi répondre une dernière fois pour récupérer ton arme. Smile]
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Jaered
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Re: [Terminé][155 - FE] Choc thermique (PV Ocarenna)
   [Terminé][155 - FE] Choc thermique (PV Ocarenna) EmptyDim 15 Juil - 2:39

Le silence, à nouveau. Un silence gêné, pesant, qui semple durer des minutes entières, comme si le temps s'est arrêté. En réalité il ne s'est écoulé que quelques secondes entre le moment où le nùa termine son histoire, et celui où la jeune femme allume la lampe à huile. Il la suit du regard tandis qu'elle contourne le lit pour allumer la seconde lampe. Puis elle revient, elle ramasse le tas de draps lancés au sol et refais grossièrement le lit. Il sourit, au moins la dispute est terminée. "Dispute"? Il rit intérieurement, l'on aurait presque dit un vieux couple.
"Je veillerai à ce que tu n’aies pas à me raconter toute ta vie pour un caprice de ma part, à l’avenir..." Dit-elle d'une voix monocorde. "Je m’excuse, ça a dû être pénible pour toi. Mais tes secrets seront gardés avec moi. Merci de me les avoir confiés. Mon attitude n’est pas... Normale. Je change avec toi. Mais je risque bientôt de devenir pire que ce que j’étais avant et je ne pourrai sûrement pas supporter que tu me voies comme ça. Simplement, je ne peux pas encore supporter ce que je vis avec toi, même si c’est positif. Enfin, tu ne dois rien comprends à ce que je raconte, alors... Nous ferions mieux de nous reposer. Demain, je t’emmène chez un barbier."
L'homme amène instinctivement sa main à sa barbe. Il ne reste plus que cela pour qu'il devienne méconaissable.
"Oublions." Dit-il simplement.

Il ne l'avouera pas, mais parler de cela l'a libéré, en quelques sortes. Il se sent plus léger, il a l'esprit plus apaisé, et pour une fois l'alcool n'y est pour rien. Pour le reste la jeune femme a raison, il ne comprend pas. Que veut-elle dire en déclarant que son attitude est différente avec lui? Pourquoi pense-t-elle devenir pire que ce qu'elle était avant? Pire que quoi, d'ailleurs? Et quel importance, qu'il la voie ainsi? Elle dit ne pas encore pouvoir supporter ce qu'elle vit avec lui. Mais de quoi parle-t-elle? Du fait de ne plus être solitaire? L'homme n'y comprend rien, mais ne cherche pas non plus à comprendre. Cela viendra assez tôt.

"Couchons-nous."
Et, joignant le geste à la parole, l'homme se dévêt pour se coucher, en gardant tout de même une tunique de lin face aux insistances d'Ocarenna.

~~°~~

Deux jours suivent celui de l'arrivée du mendiant et de la jeune voyageuse dans la capitale astorg. Deux jours durant lesquels le nùa visite la cité, guidé par la jeune astorg. Non pas qu'il n'était jamais venu, il y était déjà passé une fois ou deux, mais il n'y avait jamais passé gère plus d'une nuit. Alors, n'ayant pas d'autre choix que d'attendre pour récupérer son arme, il a demandé à Ocarenna de lui fournir une petite visite de ses coins préférés. Et apparemment, la jeune femme aime bien les coins où il n'y a personne, le genre de coin que l'on choisi pour se cacher. Fuit-elle encore ce Orn? Qu'importe. S'il reparait, l'ex-templier saura comment l'accueillir. Mais, heureusement, le rustre blondinet ne montre pas signe de vie. Les deux jours s'écoulent donc tranquillement, sans que rien ne sorte de l'ordinaire.

~~°~~

Quand les rayons du soleil pénètrent dans la petite chambre de l'auberge, le nùa est déjà debout. Il s'est réveillé au beau milieu de la nuit et n'a pas retrouvé le sommeil depuis. Pourquoi? C'est ce qu'il tente de comprendre, assis sur la chaise, accoudé à la table. L'excitation de récupérer l'arme de feu son maître? Peut-être, en partie. Mais il y a autre chose, il le sait. Ou plutôt, il le ressent, sans savoir comment ni pourquoi. Aujourd'hui, il va récupérer son arme. Puis lui et l'astorg se sépareront et continueront leur route chacun de leur coté. C'est ce dont ils ont décidé la veille au soir, c'est le mieux qu'ils aient à faire. Alors pourquoi? Pourquoi est-ce que cela lui pèse? Pourquoi ne cesse-t-il pas d'y penser depuis qu'il s'est réveillé?

Il se lève, et va se placer devant un miroir. Sans sa barbe, et les cheveux ainsi ramenés en arrière, l'on voit bien son visage basané et ses yeux bruns, ceux de son père. Il tourne la tête à droite, vers ses vêtements. Ceux offerts par la jeune astorg. Qui croirait, avec ça, qu'il était le plus puant des mendiants d'Erathia, seulement une semaine plus tôt? Probablement personne. Est-ce pour cette raison qu'il ne peut sortir cette femme de sa tête? Parce qu'elle lui a offert l'opportunité d'une nouvelle vie? Oui, et c'est pour cela qu'il ne peut pas la suivre. Cette dette, il ne pourra pas la lui rembourser simplement en la protégeant. Elle lui a rendu l'honneur, il lui manque le reste. Quant il aura retrouvé ce qu'il lui manque, quand il se sera retrouvé lui-même, il la retrouvera. Et là, il remboursera sa dette. Comment, il l'ignore encore. Il espère seulement qu'elle sera toujours en vie et qu'elle ira bien, mais ne s'en fait pas. Il sait qu'elle est plus solide qu'elle n'en a l'air.

"Désolé d'avoir pris autant de temps pour comprendre ce que vous avez tenté de me dire, maître."
L'homme récupère ses vêtements et réveille la jeune femme encore endormie (à moins qu'elle ne fasse semblant, il n'en est jamais sûr).
"C'est l'heure, nous partons dès que tu es prête."
Et tandis qu'elle se prépare, il se rhabille.
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Re: [Terminé][155 - FE] Choc thermique (PV Ocarenna)
   [Terminé][155 - FE] Choc thermique (PV Ocarenna) EmptyDim 15 Juil - 9:40

Il ne réagit pas vraiment à ce que je dis, comme à son habitude. Il m’est impossible de deviner ses pensées... et même si je le pouvais, je crois que je ne voudrais pas savoir. Ça aussi, ça me fait peur. Il se déshabille, sans pudeur aucune et j’insiste finalement pour qu’il porte une tunique... dormir avec lui, je veux bien, mais ne poussons pas le bouchon ! C’est étrange car il n’est pas dans mes habitudes d’agir ainsi. J’ai couché avec suffisamment d’hommes pour savoir quelque chose de la pudeur. Et pourtant son innocence me surprend à chaque fois. Mais bon, il m’a prouvé plusieurs fois déjà qu’il n’est pas si ignorant qu’il aimerait le faire penser. Une fois qu’il est couché, je me dévêtis également, en veillant bien qu’il ne se retourne pas. J’ai l’impression de revivre des moments avec Harkas, nos premiers instants... sauf que je ne tuerai jamais Jaered, j’en suis sûre.

***
Je décide, après sa demande, de lui faire visiter Storghein ; quitte à attendre, autant que ça lui soit utile. Mais je veille à ne pas croiser trop de monde, nous pourrions nous faire repérer par Orn. Je ne dors pas beaucoup la nuit, je réfléchis à une manière de mettre fin à cette crainte de le revoir, cette crainte de voir Jaered se faire blesser parce qu’il tient trop à me défendre, cette crainte de le voir enlever une vie pour moi. Je me rends compte que les endroits que je préfère sont naturellement peu fréquentés. Mes parents m’ont habituée à rester au calme, comprenant rapidement que mon tempérament ne me destinait que peu au combat. Il y avait longtemps que je ne m’étais pas rendue compte de la beauté de cette cité ; une beauté brute mais naturelle que j’aime toujours autant, malgré les années. La décision que je m’apprête malheureusement à prendre me contraindra à ne pas y remettre les pieds avant un moment...

***
J’ouvre à peine les yeux que je vois Jaered déjà bien réveillé, apparemment en pleine réflexion, les coudes sur la table de la chambre. Je me retourne gentiment, voulant encore me reposer. Ma décision est prise, mon mot écrit. Une fois certaine qu’il avait rejoint le pays des songes, après notre discussion d’hier soir, je me suis mise à écrire comme je ne l’avais pas fait depuis longtemps. Je n’étais pas sûre de la grammaire cydienne sous cette forme, mais cela m’est revenu petit à petit. Une fois cette lettre bien mise en forme, je l’ai cachée sous le lit par chance juste avant qu’il ne se réveille. J’ai ensuite fait semblant de dormir jusqu’à m’endormir réellement... mais j’ai dû dormir peu, très peu. Une migraine affreuse me prend lorsque je me retourne une nouvelle fois et je fais mine de dormir encore lorsqu’il s’approche de moi. Oui, j’ai pris la décision de me séparer de lui parce que ce que je prépare à faire dépassera l’entendement de cet homme si honnête et gentil qu’est Jaered. Il l’a apparemment bien accepté ; évoluer ensemble nous est impossible actuellement, pour différentes raisons.

Je gémis mais j’aime le son de sa voix qui est sensée me réveiller. Je sais que je l’entendrai encore longtemps, lorsque nous serons séparés car c’est bien la première fois qu’un homme me respecte autant. Non pas en tant que combattante, en tant que Chaman ou en tant que femme... simplement en tant qu’être. Je me suis sentie exister avec lui, j’ai ri, j’ai pris soin de lui comme il a pris soin de moi (peut-être sans le faire exprès, mais tout de même). Je ne veux pas le quitter mais je le dois. Nous nous retrouverons probablement mais je ne sais pas dans quel état je serai. Sûrement que lui aura beaucoup changé, qu’il aura retrouvé ce qui lui manque. Avant de partir, je prends le soin d’emmener la lettre avec moi.

Une fois prêts, nous nous dirigeons vers la forge. Je suis étonnée de voir qu’il a le sourire pratiquement tout le long du trajet... pourtant il n’a pas bu. Sa sobriété m’étonne également, il n’a pas redemandé d’aller à la Taverne. Il faut croire qu’il a vraiment changé. Une fois arrivés, c’est l’apprenti qui nous accueille avec le sourire ; on dirait qu’il est de meilleure humeur que la dernière fois.


- Bienvenue, Messieurs-Dames, vous arrivez au bon moment ! Nous avons fini de forger votre arme ce matin.
- Dis-moi, tu m’as l’air content... que s’est-il passé ? demande-je, réellement intriguée.
- Mon Maître m’a emmené avec lui chercher la pierre ! Et il m’a laissé faire la majorité du travail pour travailler sur l’arme de Monsieur ! Je suis vraiment content. Il m’a dit que j’étais déjà très doué et que je serai bientôt un grand forgeron ! Il m’a laissé gérer l’accueil seul, aujourd’hui.
- Son ancien apprenti a très vite évolué également. À croire qu’il sait dénicher les perles rares, dis-je réellement contente pour lui.

Il s’en va avec le sourire et en sautillant chercher l’arme à l’arrière-boutique. Revenant plus doucement, il la pose ensuite délicatement sur le comptoir et m’explique le travail fourni pour arriver à ce résultat. Je fais silencieusement la traduction.

- Il a renforcé le support et incrusté la pierre de façon à ce qu’elle ne se brise pas si l’arme est abîmée. Si tu regardes bien, il a mis une fine plaque de métal pour la protéger et faciliter son accroche au manche. C’est du très bon travail.

Je souris et le félicite d’un hochement de tête. Jaered admire le travail et, étonnamment, remballe son arme dans la vieille cape qu’il a apparemment gardée... pourquoi ne brandit-il pas fièrement ce qui lui permettra désormais de se défendre et de combattre ? Je ne pose pas la question et hésite quelques secondes avant de m’adresser à nouveau discrètement à Jaered.

- Peux-tu sortir un moment ? Je te rejoins vite, j’ai juste quelque chose à dire à l’apprenti.

Il accepte sans broncher, apparemment satisfait d’avoir récupéré ce qu’il voulait. Je m’approche alors du comptoir et m’y accoude.

- Je sais que ce n’est pas vraiment ton rôle, mais j’aimerais éviter que des informations ne se divulguent. Si Kalas t’a fait confiance, c’est que tu seras aussi un bon soldat.

Voyant mon air sérieux, l’apprenti s’approche également et m’écoute attentivement. Je saisis un petit bout de parchemin vierge de ma sacoche. J’y écris quelques mots, astorg cette-fois ci, avec la plume et l’encrier mis à disposition des clients. Je souffle dessus pour qu’il sèche et lui explique ce qu’il devra faire avec.

- J’imagine que tu connais Orn...

Il hoche la tête.

- Ce message lui est destiné. Il faut que tu le lui donnes avant la fin de la journée, vers 16 heures. Tu regarderas le cadran solaire en face de la forge pour être sûr de ne pas te tromper.

Il acquiesce et saisis le papier.

- Ta deuxième mission sera de donner cette lettre à mon compagnon de route, qui se trouve actuellement dehors, lui dis-je en lui tendant le mot. Mais il faut que tu lui donnes une heure et demie après 16 heures. Je t’en prie, fais vraiment attention au temps.
- Oui, Madame, je ferai attention, dit-il en saisissant la lettre. En bon soldat, je ne pose pas de questions, bien sûr..?
- Non, tu n’en poses pas. Je te remercie d’avance pour tout ce que tu as fait. Tu es un gentil garçon.

C’est un sourire mélancolique que je lui donne enfin, avant de sortir de la boutique. Une dernière fois, je prends une grosse bouffée d’air de cette cité que je ne retrouverai pas avant longtemps. Je finis par trouver les yeux de Jaered et tente une dernière fois aussi de lui sourire.

- Viens, je dois te montrer quelque chose avant que nous nous séparions.

***
La route est longue pour retourner dans la montagne ; nous marchons une demi-heure avant d’arriver devant une petite caverne protégée du vent. J’emmène Jaered à l’intérieur et y trouve des restes de feu, une couverture en peau de bête et quelques pots remplis de graines. Quelqu’un a dû s’y abriter depuis le temps. J’avance de quelques pas puis me retourne vers mon compagnon.

- J’étais revenue dans la montagne... on parle de mal du pays, parfois, je crois que c’était pour ça. Mais maintenant je regrette d’être revenue. Peut-être qu’il serait encore vivant. Une pause. Il n’y a pas de traces de corps, je pense qu’ils ont dû nettoyer il y a bien longtemps. J’espère que, même s’il était cydien, ils lui ont offert une sépulture décente.
"Pourquoi m'avoir emmené ici?" me demande-t-il, alors.
- Je veux que tu comprennes que je n'ai rien d'extraordinaire et que j'ai fait du mal... que j'en ferai sûrement encore beaucoup.
"Le passé est le passé, et je ne suis pas le mieux placé pour te juger."
- Mais le passé n'influence-t-il pas ce qu'on est aujourd'hui ? Tu ne crois pas que si j'ai été une meurtrière je puisse encore en être une ? Même si tu ne me juges pas, ça ne change pas les faits.
"C'était un accident. Cela ne fait pas de toi une meurtrière, Khiara. Tes choix définissent ce que tu es. C'est ce que j'ai pris si longtemps à comprendre..."

Je m’approche tout près de Jaered, la gorge nouée. Je ne veux pas lui dire, mais je ne veux pas qu’il m’apprécie. Pas maintenant.

- On aurait pu parler d'accident si ça avait été différent... Seulement, ce que je ne t'ai pas dit, Jaered, c'est que j'ai aimé faire ça. J'ai aimé le tuer, le voir cracher du sang, me venger. Alors que j'ai vécu près de dix ans avec cet homme.
"La vengeance... Je sais mieux que quiconque à quelle point elle peut changer un homme... Ou une femme. Mais je sais aussi qu'elle n'est pas une solution. Alors, quels que soient te projets, promets-moi de ne pas céder une fois de plus à la vengeance."

J’écarquille les yeux et fais un pas en arrière. C’est trop tard, maintenant.

- Je... Je ne peux pas... pas encore.

Un caillou de la taille d'une tête s'abat alors sur le crâne de Jaered. Un bruit sourd résonne dans la grotte lorsqu’il tombe sur le sol, évanoui. Kalas, le forgeron, s’approche alors de moi.

- Je n’ai rien compris à ce que vous vous êtes dit, mais le cydien me répugne toujours autant ! dit-il, presque en riant. Mais en voyant ma mine défaite, il se retient. Ocarenna, pourquoi te compliquer autant la tâche ? Si tu voulais quitter cet homme, tu aurais pu le faire directement, sans toutes ces manigances.
- Je ne voulais vraiment pas qu’il me suive... Encore un silence. Bien, j’y vais. Merci beaucoup pour ton aide.
- Tu ne veux pas me dire où tu vas ?
- Je te fais confiance mais Jaered risque de te mettre la pâtée en voulant te soutirer l’information, une fois qu’il sera réveillé, même si vous ne pouvez pas vous comprendre. Au moins, tu ne mentiras pas ni ne dira la vérité sous une quelconque torture.
- Tu es effrayante, parfois.
- Je sais... À bientôt, Kalas. Ou à jamais.

J’accélère le pas, la discussion a été trop longue, trop éprouvante. Par chance, le vent m’aide à marcher rapidement et sans trop me fatiguer. J’arrive donc à l’heure et au lieu de rendez-vous que j’ai fixé à Orn. Il s’agit d’un espace vert non loin de la ville mais tout de même assez caché pour les habitants ou les gardes ne retrouvent rien. Lorsqu’il me voit arriver, il sourit déjà de façon malsaine, plein d’envie et de fantasmes que je n’ose pas vraiment imaginer à mon tour. Qu’est-ce qui l’a changé à ce point ? Le combat, une vie compliquée, une mauvaise expérience amoureuse ? Quoi qu’il en soit, il me dégoûte et a fait se battre un homme pour moi. C’est donc mon heure de gloire, le moment où je vais imposer ma justice et le marquer de son propre sang. Je vais le tuer et je pense qu’il le sait.

- Tu veux donc me montrer que tu sais te défendre seule ? dit-il en s’approchant sournoisement.
- D’abord... lui dis-je en lui tendant la main. Ne se serre-t-on pas la main avant un affrontement ?
- Pas chez les astorgs, mais... si tu y tiens.

Il n’a pas le temps de comprendre. Sur le chemin, je me suis ouvert la paume de mon autre main et je ne perds pas une seconde pour attraper la sienne et la maintenir suffisamment longtemps pour étaler du sang... beaucoup de sang.

- Mais qu’est-ce que... dit-il en reculant brusquement.
- Ça sera rapide.

En effet, plus ma colère monte, plus la magie opère. Il commence par saigner du nez, exactement comme Harkas. Il tombe à genou et commence à cracher du sang... beaucoup de sang. Je m’agenouille en face de lui et tiens son menton entre mes mains.

- Tu aurais pu le blesser simplement pour une histoire de fesses... tu me répugnes, Orn. J’espère que tu meurs avec une autre vision de ton fantasme préféré.

Il n’arrive pas à parler. Le visage contrit par la douleur, je vois de la peur dans ses yeux, de la tristesse et des regrets. Je le laisse tomber sur le sol en me relevant. Et maintenant je sais... je sais qu’il ne méritait pas ça ; il était bête et peu délicat mais il ne me voulait pas de mal. Pourtant je l’ai tué parce qu’au moment où il a provoqué Jaered, j’ai eu envie de mettre fin à ses jours comme un enfant aurait envie de réclamer un bonbon à sa maman. Je ris alors que je vois ses respirations s’espasser, ses spasmes se calmer. Je ris pour la mort d’un autre homme et je suis bien. Du moins, c’est ce que je crois. Je ne sais plus rien à cet instant. Orn est sur le sol, mort et c’est moi qui l’ai tué.

Je ne reviendrai pas à Storghein, je serai sûrement recherchée. Je ne reverrai pas Jaered, je ne peux pas m’accepter comme je suis. Avant de repartir, je bande ma main et retourne en ville chercher mon cheval, seul compagnon que j’aurai pendant des mois, sûrement. Je retourne à ma solitude, regarde avec nostalgie ma ville, celle qui m’a donné naissance, celle que j’ai tuée deux fois. J’espère que l’apprenti pourra devenir un bon astorg, qu’il transmettra mon message. Jaered a de la lecture avant de me quitter pour de bon. Moi je l’ai déjà fait.



[Désengagée !]
[HRP : si tu as besoin de moi pour des répliques, des réactions de passants, etc., je suis là. Au plaisir de les faire se rencontrer à nouveau ! Very Happy]
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Jaered
Jaered
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Race et âge : Nua, 32 ans
Cité : Erathia
Métier : Templier du Crépuscule

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Compétences: Manipulation de l'Esprit - Combat à mains nues - Spécialisation en sabre
Compétences bonus: Invocation - Faveur divine [Wanyä]
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Re: [Terminé][155 - FE] Choc thermique (PV Ocarenna)
   [Terminé][155 - FE] Choc thermique (PV Ocarenna) EmptyJeu 19 Juil - 8:23

La forge, à nouveau. Le nùa ne dit pas un mot, il attend simplement. Et lorsqu'il récupère l'arme qu'il a laissée en réparation, un sourire satisfait se dessine. La hallebarde runique est non seulement réparée, mais aussi renforcée. Bien qu'il ne soit pas forgeron l'ex-templier sait reconnaitre une arme en bon état, et celle-là a été bigrement bien réparée. L'homme vérifie l'équilibre puis, satisfait, enveloppe l'arme dans la vieille cape rapiécée qu'il a gardée. Etrange geste pour un soldat, mais qui montre bien l'importance qu'il porte à cette arme.
"Peux-tu sortir un moment ? Je te rejoins vite, j’ai juste quelque chose à dire à l’apprenti."
Il hoche simplement de la tête, puis sort de l'établissement. Il ignore ce que compte faire l'astorg et il s'en fiche, elle peut bien avoir ses petits secrets. Peut-être a-t-elle elle aussi une arme à récupérer, bien qu'il ne l'ait jamais vu manier d'arme de tout leur voyage depuis Erathia. Il attend donc à l'extérieur jusqu'à ce que la jeune femme sorte de l'établissement.
"Viens, je dois te montrer quelque chose avant que nous nous séparions."
Cela le surprend, il pensait qu'ils se seraient quittés après la forge. Non pas qu'il soit pressé de s'en aller, mais il n'aime pas les au-revoir qui s'éternisent.

~~°~~

Retourner dans les montagnes n'est pas aussi désagréable que lors de leur arrivée, principalement parce que le nùa est mieux couvert. Ressentant moins le froid avec ces vêtements, il est même plutôt content de retrouver la nature. Il suit la jeune femme en silence, sans poser de question. Elle a certainement une dernière surprise pour le remercier, et bien qu'il considère ne pas avoir à être remercié il le respecte. Et après une bonne demi-heure de marche hors de la cité, ils arrivent dans une grotte à l'abri du vent. Les restes d'un feu sont disposés dans un coin, proche d'une vieille couverture, et des pots poussiéreux sont disposés ici et là. Le mendiant ne comprend pas de suite les souvenirs que détient cette caverne, mais cela vient à mesure des paroles de la chamane.

"J’étais revenue dans la montagne... on parle de mal du pays, parfois, je crois que c’était pour ça. Mais maintenant je regrette d’être revenue. Peut-être qu’il serait encore vivant." [i]Elle marque une pause, il commence à comprendre.
"Il n’y a pas de traces de corps, je pense qu’ils ont dû nettoyer il y a bien longtemps. J’espère que, même s’il était cydien, ils lui ont offert une sépulture décente."
Cela confirme ce qu'il pensait, c'est ici que s'est passé ce qu'elle lui a raconté au bord du lac. Mais pour l'emmener ici? Elle aurait pu revenir sans lui, alors pourquoi l'avoir emmené ici?
"Pourquoi m'avoir emmené ici?" Demande-t-il, intrigué.
"Je veux que tu comprennes que je n'ai rien d'extraordinaire et que j'ai fait du mal... que j'en ferai sûrement encore beaucoup."
Il ne comprend pas où elle veut en venir. Quelle importance qu'elle ait fait du mal par le passé? Lui aussi en a fait, comme tout guerrier. Il sera probablement emmené en faire à nouveau, s'il redevient templier. Même si cela le dégoûte, il sera forcé, un jour ou l'autre, de faire du mal à quelqu'un pour le bien de quelqu'un d'autre. Cependant, il ne sert à rien de ressasser le passé, il préfère l'oublier. Ce qui en soit n'est peut-être pas la meilleure des solutions, mais c'est celle qu'il a choisi.
"Le passé est le passé, et je ne suis pas le mieux placé pour te juger."
"Mais le passé n'influence-t-il pas ce qu'on est aujourd'hui ? Tu ne crois pas que si j'ai été une meurtrière je puisse encore en être une ? Même si tu ne me juges pas, ça ne change pas les faits."

Il doit bien l'avouer, elle n'a pas tout à fait tort. Cependant si les actes passés font d'une personne ce qu'elle est, elles ne el définissent pas pour autant. Son maître lui a enseigné une toute autre pensée, mais son maître était plus doué que lui pour transmettre ses idées.
"C'était un accident. Cela ne fait pas de toi une meurtrière, Khiara. Tes choix définissent ce que tu es. C'est ce que j'ai pris si longtemps à comprendre..."
Elle se rapproche, il ne bouge pas. Il ne s'attendait pas à avoir ce genre de conversation, il ne sait pas comment réagir. Il tente d'être avec elle comme son maître a été avec lui, mais il n'y parvient pas. Il manque peut-être de sagesse, ou d'expérience.
"On aurait pu parler d'accident si ça avait été différent... Seulement, ce que je ne t'ai pas dit, Jaered, c'est que j'ai aimé faire ça. J'ai aimé le tuer, le voir cracher du sang, me venger. Alors que j'ai vécu près de dix ans avec cet homme."
Ce qu'elle vient de dire fait écho en lui, et il repense à sa propre vengeance. Il revoit le corps mutilé de l'almer, il revoit la mare de sang, et il revoit ce visage qui s'y reflète. Son propre visage, déformé par un horrible rictus de haine et de démence. S'il avait su ce jour-là ce qu'il sait maintenant, tout aurait été si différent.
"La vengeance... Je sais mieux que quiconque à quelle point elle peut changer un homme... Ou une femme. Mais je sais aussi qu'elle n'est pas une solution. Alors, quels que soient tes projets, promets-moi de ne pas céder une fois de plus à la vengeance."
La jeune femme a un mouvement de recul.
"Je... Je ne peux pas... pas encore."
Le "pas encore" surprend le mendiant, presqu'autant que l'ombre étrange sur la parroi de la caverne. Il fronce les sourcils, commence à se retourner mais reçoit un violent choc à l'arrière de la tête. Et puis plus rien, le noir complet.

~~°~~

Quand l'ex-templier se réveille, il est seul. Il s'assoit et se masse l'arrière de la tête, un bosse a poussé. Il cherche machinalement autour de lui, mais ne trouve ni Ocarenna ni personne d'autre. Et il trouve cela d'autant plus étrange que ses armes sont toujours là, comme le reste de ses maigres possessions. Il pense d'abord que le coup a été porté par Orn ou l'un de ses camarades, mais pourquoi le blondin l'aurait laissé en vie et avec ses armes? Ce n'est pas logique. Alors quelqu'un d'autre aurait enlevé la jeune femme? Elle aurait d'autres ennemis qu'elle lui aurait caché? Il pousse un râle de douleur, ce n'est pas une petite pierre dont on s'est servi pour l'assommer. Mais il ne va pas se laisser aller pour autant, la jeune femme a disparu et est certainement en danger. Il faut qu'il la retrouve.

~~°~~

Regagner la cité astorg depuis la caverne a été facile, mais se retrouver entre les rues ne l'est pas autant. D'autant que ne parlant pas un mot d'astorg, le nùa est incapable de se faire comprendre des citadins. Alors il cherche par lui-même à retrouver la forge, là où se trouve l'ami de son amie, auprès duquel il espère obtenir de l'aide. Il ne sait pas encore comment il va s'y prendre pour se faire comprendre, mais il trouvera bien. Tout comme il la retrouvera, il en est certain. Et finalement, après deux heures à tourner en rond, le hasard finit par lefaire rencontrer un astorg avec une tête familière. C'est un jeune plein de sueurs, les mains calleuses, il le reconnait: C'est l'apprenti du forgeron.

Le jeune homme, un peu pressé, lui donne un morceau de papier et lui dit quelque chose que le nùa ne comprend pas. Surpris, l'ex-templier regarde le jeune astorg disparaitre à un coin de rues, puis reporte son attention sur le bout de papier. Il le déplie, découvre une écriture familière et un texte en cydien. A mesure qu'il lit le mot, l'expression de ton visage change du tout au tout. Trahi, il se sent trahi. Il pensait s'être fait une amie, et elle s'est servie de lui. Il commence à comprendre ce qu'il s'est passé dans la grotte maintenant. Mais ce qu'il ne comprend pas, c'est son comportement avant ça. Pourquoi se confier à lui, si elle voulait le trahir? Non, c'est autre chose. Il ne sait pas encore quoi, mais il finira par le savoir. Un jour…

L'homme chiffonne le papier et l'enfonce au fond de sa poche. Il ne sait pas trop quoi comprendre, ni comment réagir. Elle aurait pu simplement s'en aller, dire au revoir et partir. Pourquoi au lieu de cela a-t-il fallut qu'elle se moque de lui? Qu'elle lui laisse ce mot? Il a besoin de réfléchir, il a besoin de penser à autre chose. Il a besoin d'alcool, et de beaucoup.


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Re: [Terminé][155 - FE] Choc thermique (PV Ocarenna)
   [Terminé][155 - FE] Choc thermique (PV Ocarenna) EmptyMer 15 Aoû - 5:46

Attention, n'oubliez pas d'éditer le titre pour noter "terminé" ^^

Edit' Zihark : C'est fait ! Désolée, je pensais que Jaered l'avait fait en clôturant le post. Wink
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