[FA]Le trésor des bibliothécaires (Pv: Iméane)

Spoiler:

L'île Alua, un nid de vermines et de fripouilles. Ce qui se faisait de mieux dans tout Azthia. Là en dehors de toutes lois et toutes juridictions avaient germé de petits villages. guère plus que quelques habitations agglutinées autour d'un embarcadère de misère. Dans cet agglomérat chaotique, Fortune était ce qui ressemblait le plus à une ville. Les pontons y étaient plus grands et plus nombreux, les prostituées plus jolies, les bars ne servaient pas que du rhum, les habitations étaient construites dans une opulence criardes et le manque d'harmonie dans le style des constructions en disait long sur l'individualisme de ceux qui avaient guidés les bâtisseurs.

Le port de Fortune vu depuis la ville

On accédait à la ville en elle-même depuis une presqu'île rocheuse, que les habitants appelaient mensongèrement le « port ». Puis un escalier qui n'avait manifestement jamais reçu d'entretien quelconque vous menait à la ville, elle-même surplombée par une grande maison à l'architecture encore plus clinquante que les autres. Cette demeure était celle de miss Céleste, une célèbre pirate, qui s'était autoproclamée gouverneure de l'île et l'administrait sans qu'on lui dispute le titre. Il faut dire qu'elle avait fait du bon travail, depuis qu'elle « tenait » l'île, la liberté des pirates n'avaient pas diminués, seulement elle veillait à ce que tous appliquent le code de la piraterie, que tous les capitaines avaient signés. Ainsi, ce modèle d'anarchie avait tout de même un semblant de structure permettant d'éviter que les flibustiers ne s'éliminent purement et simplement. La chance qu'elle avait eu dans son entreprise, était que les cydiens, depuis la destruction partielle de leur flotte, n'avaient plus les moyens de venir tout raser sur l'île comme ils avaient pris l'habitude de le faire une année sur deux, comme l'on arrache une mauvaise herbe. Pour tout dire, la piraterie connaissait un âge d'or ces derniers instants, au point que l'on recommençait à se manger des parts du gâteau entre pirates, fautes d'ennemis communs sérieux. Alors forcément, les tensions grandissantes, la « gouverneure » eut l'idée d'organiser une rencontre entre capitaine, sorte d'Etats Généraux, afin d'essayer de discuter ensemble d'une politique à adopter, éventuellement se répartir des territoires de chasses, ne pas s'attaquer entre pirates, ce genre de choses. La moitié des capitaines n'avait pas répondus à l'invitation, l'autre moitié ne s'y rendait que pour défendre son bout de gras.

Et l'équipage de l'Affranchi ne faisait pas exception à la règle, du moins c'est ce qu'Eris avait cru comprendre. Kahau était un cas un peu particulier dans la piraterie, luttant d'avantage pour une patrie ( qui n'éxistait qu'à ses yeux), redistribuant une partie de ses recettes à son peuple. Aussi il lui était arrivé d'entrer en conflit avec ce fameux code des pirates et il venait régler ses comptes afin de ne pas avoir de problème de ce côté-ci. Par ailleurs, il venait aussi tenter d'éviter aux îles nuas d'être la proie des loups de mer, mais nul dans l'équipage n'espérait qu'il rencontra un quelconque succès. Néanmoins il était comme ça le capitaine, tant qu'il n'avait pas essayé, il ne voulait pas reconnaître qu'une tâche était hors de portée.

C'est en ce genre de lieu que le pilote de l'Affranchi était le plus tourmenté. Ici, confronté à la lie de la société, elle se rappelait que ses nouveaux amis n'étais que de la racaille, qu'elle était en train de trahir son ordre pour CA! Un regard circulaire à l'assemblée la désespéra, il y avait certes des visages familiers de l'équipage, ici légèrement déformés par l'alcool, mais c'était avant tout une bande de barbares et de vulgaires brigands qui s'agitaient sous ses yeux. Elle aurait bien quitté l'île sur le champ. Ca aurait été avec joie qu'elle aurait livré tout ces porcs à ses frères templiers. Pourquoi fallait-il qu'elle tomba sur cet équipage-ci? Elle vida d'un trait son verre de rhum, tandis que Tamaru finissait sa blague sur l'Astorg et la murienne ayant fait naufrage. Les rires grasseyants qui suivirent la chute vulgaire de son intervention ne firent que rajouter à son malaise. Le maître d'équipage avait le don de faire rire son auditoire et même les membres de l'équipage, qui pourtant connaissaient l'histoire, ne purent s'empêcher de se joindre à l'hilarité générale. C'est alors que l'ivrogne grassouillet qui lui tenait lieu de voisin, géné dans ses mouvements par la poule sur ses genoux, renversa un flot de bière qui vint maculer sa chemise. S'en fut trop pour la rouqine, sans dire un mot elle se leva et alors qu'il la hélait pour lui dire qu'elle ne devait pas se vexer pour ça, en des termes peu galants il va s'en dire, elle sortit de ce rade miteux d'un pas vif mais chancelant.

La fin de journée était humide, l'automne était clémente dans cette partie du monde et c'est en chemise qu'elle évoluait dans les rues semi-déserte de Fortune. Les lumières des échoppes trahissaient l'obscurité et le bruit des fêtards et des instruments mal accordés retentissaient dans l'air. Elle aurait dû rester sur le navire avec Aeta et les autres, bien que cela ne lui aurait pas épargné son cas de conscience, de plus, il y avait la seconde, Raina qui ne pouvait pas la supporter et qui était d'une humeur massacrante étant privée de sortie pour garder le bateau. Un dernier navire venait d'accoster pour la journée, et tout en observant les membres de son équipage mettre pied à terre, appuyé contre un arbre, elle se prit à penser à ce que pourrait être sa vie si elle n'avait pas accepté cette mission. Le côté disciplinaire et quasi-religieux des templiers l'avait toujours exaspéré tout comme l'air important que se donnait certains de ses membres, persuadés que le monde tout entier dépendait d'eux. D'un autre côté ces gens se battaient pour des valeurs qui étaient les siennes et même si elle s'était beaucoup attaché à ses amis flibustiers, elle ne pouvait partager certaines de leur convictions comme celle de vouloir raccourcir d'une tête tous les almers par exemple.

Elle tourna la tête en direction du « palais » du « gouverneur » en songeant à Kahau, qui était en pleine réunion avec les autres capitaines. Cet homme ne pouvait s'empêcher de la fasciner, entièrement dévoué à sa cause, on avait envie de croire en lui pour voir jusqu'où il était capable de faire bouger les choses. En passant du temps avec lui, on se mettait à croire que tout homme peut changer son destin et celui de tout un peuple par la force de volonté. Et elle n'avait pas envie d'être l'instrument qui gâcherait ses rêves, elle voulait le suivre pour voir si s'il était capable de gagner son pari. Elle tourna sa langue dans sa bouche, elle avait la bouche sèche. C'était peut-être ce qui lui fallait. Un verre ou deux en plus et elle chanterait comme les autres... Peut-être qu'elle ne devait pas dessoûler avant d'avoir quitter cette île maudite.

Cela faisait déjà deux semaines et demi que la jeune bibliothécaire était partit d'Erathia pour trouver son bonheur a Hoshizora la patrie des Jinmens. Elle rentrait donc tranquillement de ce voyage, le sourire au lèvre et la besace plein de livres divers et variés. Elle avait en plus de cela fait une rencontre des plus agréable en la présence de la jeune Akemi. Elle espérait que cela s'était aussi bien passé pour la jeune dame qu'elle même. Elle ouvrit donc tranquillement la porte sa bibliothèque et mis les livres qu'elle rapportait dans la réserve. Bientôt, elle allait pouvoir approvisionner ceux qui voulait connaître un peu mieux la culture jinmen. Elle était en joie. Une fois ses affaires posés, elle rassembla donc les livres et commença a les répartir dans la section jinmen. Il allait falloir qu'elle fasse aussi un résumé des différent livre qu'elle avait pu lire là bas sur les manipulations. Elle se concentra pour essayer de chercher un bon commencement et lorsqu'elle l'eut, elle alla chercher des papiers. Elle commença a écrire lorsque le courrier qu'elle avait reçu ses différents jour lui sauta aux yeux. Avec un soupir, elle commença a ouvrir les différentes lettres et une d'entre elle attira particulière son attention.

Imeane,
Je l'ai enfin trouvé. Tu te souvient de ce derniers livres que tu cherchais avidement ces derniers temps, j'ai trouver qui le possédait. Il s'agit d'un pirate du nom de Kahau. D'après les dire de mes contacts, il ne connaît pas la valeur du livre qu'il a entre les mains. Je ne sais pas pour quelle raison tu le cherche, mais si tu veux trouver ce capitaine, il va te falloir te rendre sur une des îles. Je crois bien qu'il s'agit de l'île d'Alua.
En espérant d'avoir sincèrement aidé.
Allen

Ime n'en croyait pas ses yeux. Il avait trouvé le derniers livres. Le dernier livre de la série. Ni une, ni deux, elle se précipita dans la réserve ou elle sortit les quatre autre livre. Ceux qui faisaient partit de la série. Elle les regarda tous. Bientôt, elle aurait la série entière et bientôt elle pourrait savoir le secret de ces manuscrits, car ils avaient été dans un seul but, cacher un autre manuscrit. Elle s'en était rendu compte lorsqu'elle avait tourné plusieurs page. Certaine était beaucoup plus volumineuse qu'elle n'aurait du l'être, elle avait donc bien regarder et découvert des pages dans les pages. En assemblant les différentes pages trouver dans les livres, elle avait remarqué qu'elles formaient un autre manuscrit. Mais elle ne savait pas réellement de quoi cela parlait car les pages dans les manuscrit ne se suivaient pas. Il lui fallait absolument ce livre.

Elle ramassa une nouvelle fois ses affaires et sortit tranquillement. Elle ferma une fois de plus la bibliothèque et envoya un message télépathique à son père pour le prévenir de sa récente découverte et donc de son nouveau départ. Il lui demanda d'être prudente, comme toujours, elle avait bien fait de ne pas parler du faite qu'elle se rendait chez un pirate, sinon il aurait piquer une crise, cependant,
lui jouait sa vie tous les jours en tant que templier, donc elle pouvait bien prendre un peu de risque. Elle prit donc le chemin pour l'île d'Alua. Allez sur l'île ne fut pas une mince affaire, il lui fallut trouver un bateau qui voulait bien la débarqué. Elle avait déjà fait pas mal de journée de route, deux pour le moment et il lui en restait encore. Elle trouva néanmoins quelqu'un pour l'y mener. Elle subit un véritable interrogatoire à bord et finalement lorsqu'elle commença a parler de ses diverses aventures, tout l'équipage semblait suspendu à ses lèvres. Le voyage ne leur prit que deux autres petit jour et lorsque finalement elle mit pied sur l'île des pirate, elle remercia le capitaine et se tourna vers cette île qui abritait le plus grand de ses trésors.

Un frisson parcouru son échine lorsque son regard se posa sur l'île. Il faisait extrêmement sombre alors qu'on était en pleine journée, à croire que le soleil n'avait pas sa place en ce lieu. Il n'y avait pas de rue, mais des ponts dont la sécurité semblait à chaque pas compromise. Elle regarda un peu plus loin et découvrit une eau bleu sombre, des bateaux amarrés ça et là. Des rochers sortit de l'eau servait de tanières probablement. Elle ne savait pas trop comment décrire ce qu'elle ressentait, s'était un mélange entre l'admiration, car c'était une île magnifique que seul le temps avait façonné et que la main de l'homme venait s'en emparé pour mettre la pierre à son édifice. Oui, s'était réellement magnifique et si l'endroit filait la chair de poule parce qu'il semblait effrayant, elle se disait que s'en était pas moins un repère de pirate après tout. Il fallait bien un peu de mystère et de trouille, sinon cela n'en valait pas le coup. Elle se dirigea donc vers ce qui semblait une taverne. Et y entra.

Une multitude de chose lui sautèrent à l'esprit. Elle ressentait tellement de chose qu'elle finit par atténuer son esprit qui se balader constamment. Les rires, les bousculades, les chants et surtout l'alcool qui semblait couler à flot. Ce n'était pas tout fait son truc, mais elle était venu ici pour une chose bien précise, aussi se décida t'elle à aller demander au barman s'il connaissait ce capitaine. Elle espérait bien qu'il soit là car faire le chemin en sens inverse sans le livre n'était pas envisageable. Elle s'approcha donc du comptoir et baissa sa capuche. Un homme s'approcha et la jugea.

« Qu'est j'peux fair pour vous ma p'tite dame ? »

« Bonjour, je voudrais savoir si vous pouviez m'indiquer ou trouver le capitaine Kahau s'il vous plaît. J'aurais une affaire à traiter avec lui. »

Elle attendit patiemment que le barman ou qui que ce soit d'autre daigne lui répondre.

Un rire graveleux fut la réponse qu'obtenu l'érudit à sa demande, il répéta bêtement le contenu de son interrogation avec des mots volontairement plus naïfs, avant que son sourire ne disparaisse et qu'il lui dise d'un air revêche:
« J'suis pas la concierge ici, alors qu'est ce que tu bois? »

Bien évidemment, il se montrerait beaucoup plus bavard une fois qu'elle aurait disposé des pièces d'or sur le comptoir, tout se monnayait en ce bas monde, mais en attendant il n'y avait aucun raison qu'il aide qui que ce soit sans rien en échange.
C'est sur ses entrefaites qu'Eris pénétra dans la taverne, elle eut juste le loisir d'entendre le barman singer la jeune fille, mais su ainsi qu'elle recherchait son capitaine. Sans un regard elle vint se placer à côté d'elle, sans s'assoir non plus au tabouret qui jouxtait le bar et dit d'un ton sec:
« Envoie moi un fond de rhum Heral ! »
Ce dernier s'exécuta tandis que les pièces glissaient sur le bar, à peine servie, elle porta le petit verre à sa bouche et le vida d'un trait:
« La même chose »
Seulement cette fois-ci, alors qu'elle avait son verre en main elle choisit de s'adresser à l'erathienne plutôt que de boire:
« Le capitaine Kahau, il se pourrait qu'il soit dans le coin... On peut savoir qui le demande? »

Eris vida à nouveau son verre et le reposa bruyamment avec une légère moue en disant long sur la teneur en alcool du breuvage. Derrière elle, dans la salle le brouhaha était assourdissant, mais elles jouissaient d'une apparente tranquillité près du bar, étant les seules à s'y trouver. A en juger par les rires, une autre blague venait de s'achever, c'est à ce moment qu'ils choisirent d'entonner une chanson paillardes accompagnés du Ukulele de Tamaru et d'un biniou strident, le bruit était proche de l'épouvante, sur les sept tavernes que comptait la ville, il fallait qu'elle choisissent la même que le seul joueur de biniou des parages. Cependant, fort heureusement, de là où elle se trouvait il était encore possible de s'entendre sans trop hurler. Le barman paraissait légèrement deçu qu'Eris lui enlève ainsi l'occasion de soutirer quelques piécettes à la jeune fille. La pilote et cartographe, quant à elle, sentait déjà que demain serait synonyme de maux de tête affreux, elle avait commencé à boire tôt, cependant elle était encore loin de l'état d'ebriété avancé qu'elle recherchait. Farraire lui certifiait que le meilleur remède contre le lendemain de cuite était de remettre le couvert et boire à nouveau, seulement à terme cette solution ne faisait que repousser le problème... A moins de ne jamais dessoûler...

Elle finit enfin par porter son attention sur la jeune fille et cette dernière put constater à son regard pénétrant que la rousse en face d'elle n'était pas en proie à l'ivresse ambiante, du moins pas autant que nos joyeux choristes. Eris fronça légèrement les sourcils tandis que la jeune fille lui répondait, il n'y avait pas besoin d'être observateur pour voir qu'elle ne collait pas du tout au décors. Toute jolie, toute mignonne, plus petite qu'Eris et à l'air beaucoup plus innocente et espiègle, sous sa petite robe impeccable. Elle avait tout les ingrédients pour se faire emmerder par la faune locale... Et le tableau pouvait vite s'assombrir lorsqu'il s'agit de crapules ivres évoluant dans une ville sans lois ni autorités. Etait-elle complètement inconsciente du danger ou suffisamment présomptueuse pour penser être capable de repousser tous les dangers?
A son accoutrement et sa façon de s'exprimer, il était peu probable qu'elle fasse parti d'un équipage. Ce n'est pas ainsi vêtu que l'on peut se rendre utile sur un navire et un ou deux trajets en mer à se faire aboyer dessus par un quartier maître brutal avait vite fait de faire évoluer votre parler. Encore une fois, il existait la possibilité qu'elle soit officier, elle était jeune, mais dans la piraterie, les vieux ne courraient pas les rues, c'était un métier à forte mortalité. Elle pouvait être cartographe ou chirurgienne éventuellement. Ses mains étaient fines, plus habituées à manipuler la plume que le couteau à éplucher, elle n'était donc pas coq. En tout cas, cette jeune compatriote, car il fallait être aveugle pour ne pas voir qu'elle était astorg, avait éveillé sa curiosité et si elle pouvait lui éviter de finir violée et assassinée avant la fin de la journée, cela la laverait peut-être de la souillure qui l'environnait sur cette île. Pour tout avertissement, elle lui lança:
« Sais-tu au moins que l'endroit où tu as mis les pieds est extrêmement dangereux? »

Mais la vraie question était ce que ce petit bout de fille pouvait vouloir à son capitaine. Elle était peut-être un appât pour lui tendre un piège. Voir un assassin ou une veuve voulant se venger, même si cela paraissait improbable. S'il s'agissait uniquement d'une requête de mission, elle n'aurait pas demander Kahau en particulier. Peut-être était-ce lié à l'une de leurs prises récentes, un objet qu'elle voulait récupérer, auquel cas il y avait beaucoup de chance qu'elle reparte bredouille, ils avaient écoulé une bonne part de leur stock à la foire aux vins de Cydonia. En quelques instants Eris avait épuisé les hypothèses qui lui venaient à l'esprit. Elle ne savait pas vraiment quand Kahau allait sortir de cette réunion, le premier jour il était resté jusqu'à ce que la nuit soit bien avancée, la vieille alors qu'il faisait encore jour. Elle ne savait donc pas de combien de temps elle disposait pour s'assurer que la jeune fille ne représentait aucun danger.

Ime regarda le barman de manière égal à lui. Elle n'était pas ici pour qu'on la prenne pour une petite abruti qui ne savait pas ou elle avait mit les pieds. Elle paraissait peut être naïve, mais ce n'était pas une idiote. Elle allait lui répondre lorsqu'une jeune femme fit son entrée et commença à demander à boire. L'astorg était sur le point de repartir lorsque celle ci lui parla du capitaine. Savoir qui le demandait peut être oui. Elle devrait sûrement dire qui elle était, de toute façon elle n'était pas connu et peu importait sûrement son identité. Après tout. Elle se dit que par politesse elle devait tout de même répondre. Cette jeune femme avait dénié lui adresser la parole là ou tous les autres ne l'avait remarqué que par envie ou mépris. Elle décida donc de se présenté.

« Kaleon Imeane. Bibliothécaire à Erathia. »

Cela devait sûrement être dingue pour la jeune femme. Une petite bibliothécaire toute frêle qui venait dans un repaire de pirate. Elle devait se demander ce qui l'avait poussé ici. Une peut être envie d'aventure ou alors une rébellion envers quelque chose. Si c'était le cas, elle se trompait gravement, mais elle n'osait pas le dire. Elle posa son regard sur la rousse en face d'elle. Contrairement à tous les autres, elle semblait bien plus sobre et son regard n'était pas torve. Elle pouvait ressentir grâce aux sentiments ambiant que ce serait la seule personne qui l'aiderait peut être à trouver le capitaine qu'elle recherchait. Pourtant elle sentait bien dans l'attitude et les sentiments émanant de la jeune femme qu'elle était encore réticente à lui apprendre ou pouvait bien se trouver ce capitaine.

Ime se demanda alors le lien qu'il y avait entre elle et le dénommé Kahau. Elle tenta d'analyser la situation, mais ici et avec tout ce monde qui hurlait à tue tête, son esprit semblait quelque peu chambouler. Elle ne pouvait l'utiliser au mieux de ses capacités. Si elle ne pouvait le laisser complètement ouvert, jamais elle ne pourrait s'introduire dans la tête des gens. Elle devait se concentrer, mais l'endroit ne l'y aidait pas vraiment. Elle se recentra sur les choses présentes. Elle était certaine que quelque part la jeune femme la jaugeait. Une fille avec un accoutrement pareil ne devait pas faire partit d'un équipage et ne devait sûrement pas faire partie des autorités à moins bien sur d'être rentrer dans la peau d'un personnage. Elle devait aussi se demandé si Ime était consciente du lieu dans lequel elle venait de pénétré, si elle avait mesure le danger ou bien simplement autre chose. Dommage qu'elle ne puisse lire dans la tête des autres. Elle aurait bien jouer de télépathie avec la jeune dame, cependant elle savait que ce genre de capacité était parfois bien trop peu apprécier et elle préféra s'en abstenir. Cependant elle n'aimait pas vraiment qu'on la déshabille de cette manière à savoir ce qu'elle venait faire ici et pourquoi elle demandait cette personne en particulier. Elle allait faire la remarque lorsque finalement ce fut son interlocutrice qui parla.

Ime ne put empêcher un sourire de s'esquisser sur son visage, comme elle le pensait. Les gens jugeait bien trop sur le physique des autres pour se faire une idée de la personne. Elle savait qu'elle ressemblait à une petite fille, elle n'avait jamais fait son âge et en plus de cela, elle n'était pas réellement musclé en apparence. Sauf que finalement l'apparence ne faisait pas la personne elle en savait quelque chose pour avoir été élevé par un templier. Dés l'âge de ses cinq ans son père avait tenu à lui apprendre comment se battre et se défendre et elle devait dire qu'elle avait dés lors développer des capacités qui lui permettait de se battre silencieusement. Si elle n'avait pas l'air d'un combattant, elle n'en avait pas moins l'âme et elle savait se battre aussi bien que la plupart des personnes ici présente. Certes, elle n'aurait sûrement pas l'avantage vu le nombre, mais elle maîtriser quelque chose qui aurait pu mettre tout le monde d'accord. Elle cessa alors de sourire, pour prendre un visage impassible, visage qu'elle ne montrait quasi jamais, à croire qu'elle possédait plusieurs personnalité. En réalité, sous ses airs de gentille fille se cachait quelqu'un qui savait ce qu'elle voulait et qui n'avait pas peur de se battre pour l'obtenir, quitte à aller à l'autre bout du pays et devoir se mesure à des pirates.

« Je ne suis pas aussi idiote que j'en ai l'air. Certes, je sais très bien ou j'ai mis les pieds et si vous pensez que je suis inconsciente du danger c'est que vous être trop prompte a juger l'extérieur. J'ai mesure le danger que je courrait, et je ne l'aurais pas couru ce danger si je n'étais pas certaine de ce que je voulais. Contrairement à ce que vous pouvez penser, je ne suis pas là pour juger votre capitaine ou le confondre ou tout autre chose. Je suis ici pour lui proposer quelque chose. Il possède un bien que je recherche depuis pas mal de temps maintenant. Je veux juste lui parler, rien de plus, rien de moins. »

La bibliothécaire se doutait que les pirates devaient vendre rapidement leur prise, cependant si Allen avait dit que le livre était ici, alors c'est qu'il l'était. Elle était persuadé d'arriver à une entente avec le pirate, le tout était de pouvoir le rencontrer. Elle regarda alors la jeune femme en quête d'une quelconque réponse.

« Tu as de la chance qu'il ait refusé le duel, il parait que c'est un sacré bretteur!
- Il parait oui...Mais tu sais que je suis aussi extrêmement dangereux!
- Laisse moi rire, tu te souviens au moins de quel côté tenir une épée? »

Cid partit dans l'un de ses rires caractéristiques, c'était sa façon à lui de masquer le fond de sa pensée. Kahau savait d'expérience que son ancien pilote était anxieux sachant qu'il serait bientôt question d'engagements et de serments. Il avait à peu près son âge, était légèrement plus petit et abordait une barbe nourrie. Cela faisait deux ans qu'il lui avait offert une de ses prises, « l'Otarie opiniatre» qu'il avait judicieusement rebaptisé le « Tourmenteur ». Avec une partie de l'équipage, il avait décidé que le piratage classique était préférable à la croisade dans laquelle s'était engagé les autres marins de l'Affranchis. Depuis le capitaine et ses hommes s'était taillé une petite réputation et avait vite acquis le respect de ses paires.

Comme Kahau s'y attendait, son allié repartit tout seul vers le sujet qui les intéressait de sa voix bourrue:
« Quand même tuer trois pirates almers sur l'île, sans raison, en violant les codes... »
- Mes hommes ont pris l'initiative, mais je ne les blâme pas, tu en aurais fait autant à une époque. »
- Oui mais les choses ont changés.
- En effet. Seulement tu les as entendu, il ne s'agit plus seulement de mon équipage, ces types veulent s'en prendre à notre peuple, tu veux laisser faire ça?
- Ecoute... Si tu me le demandes de l'aide, tu l'auras, mais je ne le fais pas pour tes beaux rêves. Je n'y crois plus! Un équipage de brigands seul, ne peut changer le destin de tout un peuple! Si encore on pouvait parler d'UN peuple».
- Fais le pour qui tu veux, je suis content de pouvoir compter sur toi.»

Ils marchaient d'un pas tranquille, Loquace, Cisse et le second de Cid sur leurs talons. La « séance » venait de se terminer et Kahau avait failli en venir aux armes avec un autre capitaine, un almer, qui avait décidé suite au meurtre de trois de ses hommes d'aller dans les îles Nua-Ty et massacrer tout ceux qu'ils croisent afin de rendre la monnaie de sa pièce à notre capitaine borgne. Evidemment dans ces circonstances s'assurer de pouvoir compter sur ses alliés était important, une guerre de pirates semblait de plus en plus inévitable. Et cela rendait la gouverneure nerveuse et peu désireuse d'écouter les arguments d'un partie ou de l'autre, une guéguerre de ce genre serait contre-productive pour les affaires de l'île.

***

Une bibliothécaire! Eris en aurait pouffé de rire. Et le pire c'est qu'elle la croyait, car personne n'irait inventer un mensonge aussi grotesque et inadapté. Elle aurait pu débarquer en navette spatiale que ça aurait eu le même effet sur notre pilote. Comment un rat de bibliothèque d'une cité du centre d'Azthia avait pu atterrir en pareil endroit? En tout cas, à présent elle avait toute son attention, l'énigme qu'elle représentait suffisait à vouloir en savoir d'avantage. Une chose la rassurait: aucun templier ne serait venue avec ce genre de fausse identité, aussi elle cessa de la regarder comme un prédateur regarderait sa proie pour se montrer un peu plus avenante:
« Je suis Eris, pilote de l'Affranchis, je peux te présenter le capitaine si tu me promets de ne pas lui faire perdre son temps. Il serait également regrettable que tu tentes quelques chose de stupide sur une île truffée de pirates... »

Elle lui avait offert une poignée de main et ne relâcha qu'une fois sa mise en garde terminée. Tout ça, c'était de l'esbroufe. Elle ne faisait que singer le comportement qu'elle avait vu chez d'autres pirates, un vrai caméléon! Mais sa spécialisation pour l'infiltration lui avait appris qu'à force de jouer un rôle et de s'appliquer, on finit par devenir ce que l'on joue. C'est à ce moment que l'on a atteint son objectif en général.
En l'occurrence les pirates adoraient pour la plupart jouer sur l'ambiguïté, donner une image joviale et Bon vivant, tout en intimidant son auditeur, le mélange des deux donnait ce caractère un peu mystérieux propre à ce mode de vie. La tirade de la jeune fille ne parvint qu'à lui arracher un sourire un peu condescendant. Vraiment, elle ne savait pas où elle avait mis les pieds, mais au moins elle avait du courage et de l'aplomb. Aussi, elle lui laissa terminer sa phrase, ce qui lui permit d'apprendre la raison de sa présence. Un bien qu'elle convoiterait, elle était bien évidemment curieuse de savoir de quoi il s'agissait et la croyait volontiers sur parole, son visage ne respirait nullement la duplicité. Un coup d'oeil au barman, lui apprit que celui-ci aussi était curieux de savoir ce don il s'agissait. Pour un type qui se vantait de ne pas être concierge, il en présentait certaines caractéristiques. Elle décida de revenir sur sa mise en garde en préambule:
« Je ne juge personne ici. Tu crois peut-être que je te préviens parce que tu es une jeune fille sans défense, c'est sûr que ce n'est pas pour aider, mais ce n'est pas pour cela que tu devrais t'inquiéter le plus. Les gens que tu vois ici, sont soit membres d'un équipage soit de l'une des confréries de l'île. Personne n'est seul, être seul, c'est être une cible, c'est être vulnérable, même le plus puissant des guerriers ne peut rien contre une multitude d'ennemis, surtout quand ceux-ci n'ont aucun scrupule et sont fourbes comme pas deux. Mais je ne cherche pas à t'imp... »

Elle fut interrompue par l'entrée d'un groupe de pirate, un simple coup d'oeil lui suffit pour voir qu'il s'agissait de son capitaine, il semblait soucieux, malgré l'air décontracté qu'il voulait afficher, mais il fallait le connaître pour le deviner. Il désigna une petite table inoccupée dans un coin du bar à Cid qui l'accompagnait, visiblement peu désireux de se mêler de suite à la fête dans l'arrière salle. Nul doute que la bibliothécaire tombait mal, mais avec l'intervention de la rouquine, elle avait une chance d'avoir son entrevue. Elle fit signe à Iméane de ne pas bouger et vint se planter devant Kahau:
« Capitaine! Alors l'ambiance bat son plein chez la gouverneure?
- Tu n'as pas idée.
-Il y a une fille qui veut te voir.
- Oui, c'est l'ennui d'être irrésistible, je verrais ça plus tard.
- Elle dit que c'est important, tu aurais un bien qui a beaucoup de valeur pour elle. »
Kahau sembla hésiter, il semblait tenté de l'envoyer sur les roses pour poursuivre sa soirée, quitte à lui proposer de la rencontrer une autre fois, mais Eris la lui montra du doigt. Il la regarda un instant de son oeil bleu et décida de se laisser guider par sa pilote qui poursuivit son rôle d'entremetteuse consciencieusement:
« Capitaine Kahau, voici Iméane je ne sais plus trop comment, bibliothécaire à Erathia.
- Bibliothécaire? J'aurai oublié de rendre un livre que j'ai emprunté?».

Celui qu'on surnommait Oeil Funeste s'exprimait avec calme d'une voix claire et assurée. Il s'installa au bar à côté de la jeune fille et fit signe au barman qui lui servit un verre de vin sans qu'il eut à dire un mot. Il affichait un air tranquille et détaché, pourtant Iméane eut la certitude que son oeil perçant pouvait lire en elle comme elle-même aurait pu le faire. Eris quant à elle jugea qu'il était opportun de laisser les deux discuter et s'enquit de Cisse afin de savoir ce qui s'était passé au conseil, tandis que les autres se rendaient à la table. Elle aurait toujours l'occasion de savoir ce que voulait Iméane par la suite, Kahau voulait visiblement faire vite et sa présence ne ferait que ralentir les choses.

Ime regarda la jeune femme lorsqu'elle se présenta. Ainsi il s'agissait d'une pilote. La bibliothécaire était impressionner. Elle se doutait bien qu'ici les femmes étaient comme les hommes et qu'elles avaient leur part de travail à fournir. Elle se doutait aussi que les règles ici n'étaient pas les même que dans le reste d'Azthia. Elle l'avait bien comprit ça. Elle se concentra alors sur la tirade de la jeune femme. Jeune fille sans défense, oui elle voyait bien cela. Il était vrai que de l'extérieur elle pouvait sembler complètement démuni, la vérité était tout autre, mais il était certain que si tout le monde se liguait contre elle, elle ne pourrait pas grand chose. Elle l'avait compris bien avant qu'Eris ne lui dise. La jeune astorg ne regarda pas autour d'elle, elle n'en avait pas besoin, elle « entendait » en quelque sorte. Ce pouvoir pouvait être un fléau pour certains, mais elle l'avait appris depuis toute petite, elle le maîtrisait parfaitement et ne pouvait se défaire de son utilisation. Il était une partie d'elle, comme elle était une partie de lui. Elle se contenta donc de le laisser aller et finalement lorsque la pilote s'arrêta de parler, elle sut pourquoi. Quelqu'un venait d'entrer et au vu du silence qui s'était fait et des sentiments ambiant, c'était quelqu'un d'important.

Elle attendit un instant lorsque la pilote partit lui faisant signe de ne pas bouger. Elle ne bougea pas, mais laissa comme d'habitude son esprit vagabonder. Elle n'entendit pas ce qu'il se racontait mais les sentiments qui émergeait était assez positif. Elle comprit alors que c'était l'homme qu'elle recherchait bien avant que la pilote ne vienne avec lui pour le présenter. Elle le regarda un instant. Il était réellement impressionnant, il avait une aura que nul autre ici n'avait. Elle comprenait pourquoi c'était lui la capitaine. Oui, elle le comprenait aisément. Elle fixa son regard dans le sien et lorsqu'il parla de livre emprunté, elle ne put que faire la remarque.

« Oui, en quelques sorte vous avez oublié de rendre un livre, mais pas que vous avez emprunté. »

Elle se tut un instant et continua de le regarder. La négociation n'allait pas être de tout repos. D'un autre côté, le voyage en soi n'avait pas été de tout repos, et puis avant de commencer, elle savait très bien que la négociation n'allait pas être si facile. Après tout, il s'agissait tout de même d'un pirate avec lequel elle allait devoir marchander et si elle se doutait qu'il ne connaissait pas la valeur du livre, elle doutait qu'il le lâche pour rien. S'il le lâchait par ailleurs. Elle cessa de le fixer et décida de se présenté elle même.

« Je me nomme Imeane Kaleon, bibliothécaire à Erathia. »

Elle s'arrêta juste trente seconde et finalement décida de ne pas passer par quatre chemin et lui dire pour quoi elle était venue ici.

« Vous avez en votre possession le seul exemplaire d'une collection de livre que je dois terminer. Écrit par Arthur Eindiun. J'espère que vous l'avez encore. Ce livre à pour titre, « Ce que le monde ne sait. ». Il traite de beaucoup de chose et notamment de certain pouvoir pas encore assez connu sur Azthia. Je suppose que vous savez ce dont je parle. »

Elle n'était pas certaine qu'il le sache, beaucoup ne le savait pas vraiment mais lorsque cet homme s'était approché d'elle, elle avait sentit son esprit s'amplifier ainsi que sa maîtrise sur le vent s'accroître et cela ne pouvait se faire qu'en présence d'un certain type de personne. Elle attendit donc patiemment une réponse quelconque du pirate.

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