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Lilith
Nombre de messages : 330 Âge : 34 Race et âge : Cydienne de 30 ans Cité : Muria Métier : Sentinelle Feuille de personnageCompétences: Archère, Catalyseur, Dressage (cheval), Spécialisation (dague)Compétences bonus: grande-vueRéputation : (9/10) | |
| Sujet: [DH]Malentendu ou enquêteurs malgré eux (pv Engeel) Mer 15 Mai - 5:36 | |
| L'hiver était là, la neige ne tarderait plus à recouvrir de son blanc manteau le sol gelé et les arbres dénudés par l'automne. Les doutes de Lilith et son sentiment de faiblesse suite à sa rencontre avec Mort avaient laissé place à une détermination et une assurance nouvelle et si quelques failles demeuraient encore au fond d'elle, elles se comblaient expérience après expérience de force. Au cours de la dernière saison, la jeune amazone avait beaucoup changé dans sa vision du monde et ses décisions. Elle n'était plus cette petite noble de Cydonia, développée dans un environnement protégé, elle était une femme accomplie, une Sentinelle de Muria, toujours pétrie de justice et de confiance, certes, auquel s'ajoutait désormais la perte d'illusions sur la nature humaine ou la face du monde. Elle perdait de sa naïveté tout en conservant un point de vue bienveillant sur ses nouvelles rencontres. Adieu l'aveuglement qui lui faisait croire que tous les êtres humains étaient bons et généreux, hors de question d'accueillir des préjugés incorrects, il fallait permettre aux gens autour d'elle de se montrer sous leurs véritables jours.
Suite au constat que ses péripéties vécues hors Muria l'avaient façonnée et fait progresser, Lilith avait décidé de repartir voyager dès qu'elle le pourrait afin de ne pas s'emmurer dans des croyances erronées. Chevauchant sa fidèle Jâani qui se réjouissait du voyage autant qu'elle, la jeune amazone s'approchait de Tamawa. À son dernier départ, elle n'avait fait que dépasser la cité en redescendant vers Cydonia, aujourd'hui elle avait l'intention de la visiter. Si la neige n'était pas encore d'actualité, le froid était, lui, bien présent et encore plus mordant qu'en cette fin d'automne, aussi avait-elle opté pour une cape en laine doublée de fourrure d'écureuil, ladite cape était un achat effectué par sa mère avant leur départ pour la cité des Amazones et lui garantissait une meilleure résistance aux températures hivernales.
C'était jour de marché à Tamawa, Lilith dut rapidement se mettre sur le côté de la route pour laisser circuler les chariots des marchants et des fermiers qui allaient vendre leurs produits ou acheter ce qui leur serait nécessaire pour passer la saison froide. En approchant elle pouvait apercevoir le toit du Temple d'Ankdor où vivaient les templiers. Ses pensés volèrent un instant vers ses hommes et ses femmes dont les faits d'armes ont peuplé les contes de sa jeunesse. Elle aurait aimé devenir une templière, cependant... Maintenant elle était capable de revoir d'un œil objectif son passé et comprenait que son père ne l'aurait jamais permis, n'était-il pas déjà opposé à l'idée qu'elle apprenne le tir-à-l'arc ?
Son père. Encore et toujours. Il peuplait ses rêves, ou plutôt ses cauchemars, en digne obsession. Qu'en avait pensé sa mère ? Que lui avait-elle caché au sujet de ce père qu'enfant, Lilith avait aimé ? Et les doutes encore au sujet de ses frères, que pensaient-ils, eux ? Elle secoua la tête pour chasser ces idées. Ressasser le passer n'avait rien de bon, un jour peut-être demanderait-elle à une sœur voire même à Lunielle d'aller porter un message à Galien afin de savoir une bonne fois pour toute s'il se rappelait de leur promesse. Dans l'immédiat elle était aux portes d'une nouvelle ville. Première étape, trouver une auberge attelée à une écurie pour Jâani. Deuxième étape, se promener et les pensées parasites aux oubliettes de l'inconscient. Elle trouva rapidement un lieu idoine à ses projets et fit garder sa jument en échange de quelques pièces de monnaies, puis quitta son amie après l'avoir soigneusement brossée et promis qu'elle ne ferait rien de stupide comme à Cydonia.
Où aller maintenant ? La raison d'être de la jeune femme était de visiter en premier lieu et surtout de rencontrer des personnes, de parler, de découvrir de nouvelles mentalités afin d'approfondir sa connaissance du monde. Peut-être rencontrerait-elle un membre de l'ordre des templiers, qui sait ? Elle décida de se diriger vers le marché après s'être assurée que ses effets personnels étaient bien à l'abri sous son plastron de cuir, emmitouflé dans la cape. Le marché était grand, peuplé malgré le froid et agité. Les vendeurs à la criée appelaient les clients en vantant leurs produits de toute la puissance de leurs poumons, c'était étrange pour l'amazone car les voies masculines dominaient le vacarme ambiant. De nouveau des vieux souvenirs remontèrent dans sa mémoire alors qu'elle passait près du marché cydien dans une voiture avec sa mère. Elle écoutait avidement la voix du peuple dans ce qui était pour elle une scène de théâtre. Aujourd'hui elle en était une comédienne et s'en régalait. Bientôt Lilith se retrouva bloquée par un véritable embouteillage provoqué par la rencontre entre deux chariots qui avait abouti au déversement de leur contenu respectif. Les propriétaires se crêpaient le chignon en rejetant la faute à l'autre, les badauds regardaient pour certains hilares et pour d'autres agacés d'être empêchés d'avancer, les bœufs qui tractaient les attelages mugissaient éperdus sans comprendre ce qui ce passait. Des gardes se précipitaient pour tenter de démêler la situation.
Lilith opta sagement pour un détour et s'éclipsa par une rue sur sa gauche. D'autres passants avaient eu la même idée qu'elle et un circuit de dérivation improvisé se mit en place pour contourner l'embouteillage, dont les glapissements qui parvenaient à la jeune femme lui faisaient penser qu'il ne se résoudrait pas de sitôt. Elle soupira en ce demandant ce qui amenait des gens à s'empoigner de la sorte pour des broutilles, car au final qu'y avait-il de si grave ? Deux chariots à réparer et des produits à remonter ce serait un problème vite réglé si chacun avait fait sa part et accepté son sort. L'Amazone hésita avant de suivre le flux de citadins qui se dirigeaient vers la grande rue du marché, pourquoi ne pas circuler un peu dans les rues parallèles occupées par des boutiques ? Elle flâna un peu avant de choisir de retourner au marché. Las il s'avéra que la rue s'éloignait doucement de la grande rue du marché et Lilith dut emprunter des ruelles passantes pour la rejoindre. Elle éternua alors qu'elle rentrait dans une ruelle et, passant devant l'entrée d'une petite cour intérieure, fut bousculée par un individu qui en sortait précipitamment et disparu au pas de course, par réflexe le Sentinelle jeta un coup d'œil dans ladite cour et ce qu'elle vit lui fit oublier le rustre.
Une personne était étendue sur le sol à moitié repliée sur elle-même, le sang de la jeune femme se glaça et elle bondit vers l'infortuné, en le retournait elle réprima un cri de dégoût en voyant le visage couvert de sang, ravagé par des coups, de ce qui devait être un homme. Au vu de sa tenue, il semblait être un commerçant ni aisé, ni pauvre et au vu du sang qui recouvrait son corps, il avait été au moins tabassé, au plus poignardé avec violence et acharnement. Plaçant ses doigts sur la bouche du moribond Lilith sentit que son souffle était très faible, avant même qu'elle ne pense à appeler de l'aide elle entendit quelqu'un derrière elle et se retourna pour voir un homme de grande taille aux cheveux blonds et au vu de son expression il paraissait aussi surpris qu'elle de voir l'état du commerçant. |
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