L'hiver, une saison qu'aimait beaucoup la jeune femme. Elle s'était levé de bonne heure ce matin là. Comme tout les matins à dire vrai. Elle n'était pas du genre à rester à ne rien faire et surtout elle ne connaissait pas du tout la grasse matinée. Elle ne comprenait d'ailleurs pas ceux qui pouvaient passer des heures à dormir. Peut être était-ce dû au fait qu'on avait fait en sorte qu'elle soit ainsi. Qu'on s'était servit d'elle comme d'une esclave étant enfant. Elle n'en savait pas grand chose mais de toute façon ce n'était pas dans son caractère de flemmarder. Et puis, l'arme qu'elle possédait nécessitait un entraînement journalier pour ne rien perdre de sa maîtrise. C'était donc en cette froide matinée de fin d'hiver qu'elle était sortit de ses appartements pour travailler encore et toujours. D'abord le combat à mains nues, son arme enroulé autour de sa taille. Puis ensuite les mouvements avec ladite arme. Oh oui, elle aimait cette arme, elle adorait la voir virevolter dans les airs. Elle avait du refaire faire le tranchant de ses deux lames parce que l'une d'elle avait souffert. Beaucoup de chose avait souffert en deux ans en vérité.

Deux ans dans lequel le temple avait trouvé un propriétaire. Cette fille que Sesthia n'avait pas eu l'honneur de combattre. Mais finalement ils avaient retrouver le temple, pourtant tout semblait différent. Comme si tout pouvait d'un moment à l'autre basculé. Comme la dernière fois finalement. Encore tout perdre. La jeune fille n'aurait pas pu le concevoir en vérité. Elle n'aurait pas voulut repartir, se sentir de nouveau sans maison, sans famille. Elle avait trop subit, pourtant son caractère s'en était encore raffermit, comme si rien ne pouvait l'atteindre alors qu'en vérité tout pouvait l'atteindre avec une force que personne ne soupçonnait. Derrière ses airs dur, elle était quelqu'un d'assez fragile si on regardait bien. Fragile sentimentalement parlant vu qu'elle ne comprenait pas réellement la teneur de tous les sentiments qui pouvaient lui parvenir. Finalement même à vingt-huit ans, elle avait l'impression d'être encore une enfant.

Son entraînement terminé, elle regarda le temple et commença même une marche, tranquille, sûre d'elle. Cette endroit était ancré en elle, comme si elle y avait toujours vécu, comme si elle n'avait rien pu faire d'autre que d'y vivre. Cette endroit était le seul qu'elle avait encore, seulement elle s'était promit de connaître son histoire, de savoir ce qu'il s'était passé, de savoir d'où venait cette cicatrice qui était ancré dans son flanc gauche. Et aussi cette tâche de naissance. Elle avait besoin de savoir, mais elle n'avait pas encore prit de disposition pour cela. Elle s'avança donc tranquillement posant son doigt sur les arêtes des murs, sur les branches de bois qui passaient par là. Elle ne ressentait rien. Même le froid qui l'entourait elle ne le sentait pas. S'était pour cela qu'elle se baladait toujours avec ses vêtements de cuir qui moulaient tranquillement ses formes et qui lui permettait souvent de passer inaperçus. Elle avait fait l'effort de mettre une veste, seulement celle-ci n'était pas fermé.

Pourquoi s'encombrer de tel chose alors qu'elle ne sentait rien de toute façon. Elle n'en savait rien, mais se pliait à la règle et finalement après quelques temps à déambuler dans la neige, elle entendit des voix au loin. Visiblement un homme et un loup. Cela lui était étrange, elle s'approcha tranquillement, comme si elle se promenait et finalement atterrit juste devant lui dans le plus grand silence et calme. Elle le regarda parler à une louve peut être, un animal non adulte en tout cas. Et finalement alors qu'il allait terminé sa phrase, il se rendit compte qu'elle était là. La phrase qu'il sortit alors la fit sourire. Elle aussi aurait réagit de la même manière, elle n'était pas non plus très doué avec les relations, heureusement qu'elle n'était pas dans le corps diplomatique, sinon bonjour la catastrophe. Alors qu'elle allait lui répondre, ce fut lui qui recommença à parler. Cependant, il n'avait pas réellement besoin de se présenter, elle l'avait de suite reconnue, même s'il avait bien grandit avec le temps. La mémoire, sa mémoire était réellement quelque chose d’exceptionnel même si parfois cela lui causait quelques soucis.

« Aerin, je me souviens de toi. Comment va la princesse Jelenna depuis le temps ? »

Une question pour répondre à une autre. Quel cloche, elle ne s'était même pas présenté à son tour. Comme d'habitude. Parfois sa fonction d'espionne était trop ancré dans son être.

« Pardon à mon tour. Je me nomme Sesthia. Tu es venu voir maître Jiven c'est ça ? Il est à la bibliothèque, je l'ai vu en passant je peux te conduire jusque là bas, même si je suppose que tu sais parfaitement où elle se trouve. »

Elle le regardait, le détaillant. Ce qu'il avait grandit, s'était réellement impressionnant. Elle était plus vieille que lui mais lui était bien plus grand. Tant de temps avait passé. Tant de temps et tant de chose était arrivée. Beaucoup trop de chose finalement.

La conversation, ce n'était pas le fort de l'elfe. Loin de là, en vérité elle, elle préférait observer, regarder, écouter et sentir. Ressentir les évènements et pouvoir ensuite les retranscrire dans une exact version de ce qu'il s'était passé. Après tout, il s'agissait de son métier. Le sien pur et dur, celui qu'on lui avait enseigné depuis qu'elle était arrivée ici. Depuis qu'on avait remarqué la capacité de sa mémoire. Et pourtant, elle ne pu que se dire que cela faisait tout de même du bien de voir quelqu'un d'autre du temple. Surtout que ces derniers temps, il paraissait vide. Alors que la neige était encore là et refroidissait les esprits, elle refroidissait aussi visiblement les ardeurs. Étrange et en même temps, pas tant que ça finalement. Elle ne sentait pas la morsure du froid et donc son esprit n'avait pas tendance à la ressentir, tout comme elle ne ressentait pas la chaleur, son esprit n'en serait pas embrumé. C'était la le seul avantage de ne pas avoir de sens du toucher. Alors qu'elle était plongé dans ses pensées, elle finit par entendre ce qu'il disait et cela la fit sourire.

« Pas de problème, il est légitime de se demander si on peut faire confiance à telle ou telle personne. Il n'y a pas de souci, ça ne me dérange pas. Il vaut mieux ça que de tout déballer d'un coup non ? »

Un nouveau sourire. Et une nouvelle phrase de sa part. Phrase qui lui fit hausser les épaules. Il n'était pas réellement étonnant qu'il ne se rappel pas d'elle. Elle se souvenait d'un jeune homme totalement concentré et puis elle n'avait pas réellement été très sociable durant son apprentissage et même encore maintenant. Le manque de communication, le manque d'envie peut être et surtout la peur d'être rejeté en vérité. Oui, il s'agissait de sa plus grande peur en vérité, celle de ne jamais s'intégrer, alors autant éviter non ? Autant reste seule ainsi on avait pas de mal à se dire que personne ne cherchait sa compagnie, parce qu'en fait s'était nous qui ne nous laissait pas réellement le choix dans ce type de relation. Et voilà qu'elle s'embrouillait dans ses pensées. Ces derniers temps, elle avait trop tendance à rechercher dans sa mémoire des choses diverses et variées et sa mémoire était tellement pleine que parfois elle s'y perdait un peu. Il la fit revenir sur terre en reprenant la parole.

Ne pas envie de voir son père, elle ne pouvait l'en blâmer, elle même ne connaissait pas ses parents et donc ne savait pas réellement ce qui leur été arrivé. Étaient-ils mort ? Étaient-ils vivant ? Se cachaient-ils pour échapper à quelqu'un ? Qu'est ce qui pouvait se cacher sous sa vie ? Pourquoi était-elle seule aujourd'hui ? Des questions, encore et toujours des questions. Elle en avait assez des questions, elle voulaient des réponses maintenant. Mais elle n'était pas prête d'en avoir. Pourquoi ? Tout simplement parce que les seuls qui avaient des réponses, elle ne leur parlait plus. Elle avait coupé tous les ponts lorsqu'elle était partit pour les templiers. De toute façon elle doutait fortement qu'ils veuillent lui dire quoi que ce soit sachant que de toute façon ils ne lui avaient jamais parlé avant pourquoi le feraient-il maintenant ? Parce qu'elle avait vieillit ? Peut leur importait, il voulait garder leur secret, elle se débrouillerait seule.

Ses revint une nouvelle fois sur terre avec les paroles du jeune Aerin devant elle. La tombe du père de Jelena et de la reine Eléa. Elle aussi y passait souvent. Pour le remercier, pour lui parler, ne serait-ce que de l'évolution du temple, lui qui avait sacrifier sa vie pour cela. Lui qui avait finalement tout perdu et avait laisser sa famille à sa plus grande fille. Elle ne lui en voulait pas, loin de là, elle était heureuse d'avoir eu quelqu'un comme lui dans le temple, quelqu'un avec la tête sur les épaules. Elle le remerciait aussi souvent pour cela. La templière écouta ensuite ce qu'il disait, parlant avec son cœur et non avec sa tête. Il avait toujours été doué pour cela si elle se souvenait bien. Aerin était quelqu'un de passionné avec la tête sur les épaules. Il était important que Jelenna l'est à côté de lui, elle avait besoin de quelqu'un de confiance. Surtout en ce moment. L'elfe n'en dit cependant rien, ressentant alors la gêne de son compagnon de discussion sur ce qu'il venait de dire. Elle sourit de nouveau. Encore des sourires, elle ne savait faire que cela, sourire de façade.

Il fallait réellement qu'elle améliore ses relations avec les autres et au même moment où pensa cela, le jeune homme repartit à parler. Trois questions en une seule phrases. Elle ne put que le regarder de façon amusé. Elle ne lui en voulait pas, pas du tout, elle aussi avait tendance à rapidement s'emballer, poser toutes les questions en une seule fois, ainsi elle n'avait pas à devoir les poser l'une après l'autre et donc oublié ou elle voulait en venir. Cependant oublié ce n'était pas dans son état d'esprit. Elle soupira intérieurement et décida de répondre à ses questions tranquillement.

« Oui je me souviens de toi et ne t'en fais pas je ne suis pas étonné que tu ne te souvienne pas de moi. Je suis quelqu'un d'assez effacé en vérité, comme dirais mon maître, je suis un templier de l'ombre. Et si je me souviens de toi c'est aussi parce que je possède une mémoire édeitique, une mémoire absolue. Je n'oublie jamais rien en fait. »

Sauf les cinq premières années de son enfance pensa-t-elle. Si seulement elle pouvait mettre la main sur les souvenirs de ces cinq premières années, elle en serait reconnaissante à sa mémoire, mais elle savait parfaitement que ce ne serait pas possible.

« Je connais aussi Jelenna oui. Elle est la seule à avoir réussit à me faire rire une fois. Une jeune fille très gentille et qui mérite d'avoir quelqu'un comme toi à ses côtés, elle en a besoin. Surtout vu la conjoncture actuelle. »

Sesthia avait longtemps proposé une petit incursion à Cydonia pour libérer la reine des amazones, mais personne pour l'instant n'avait osé la laisser aller. Dans peu de temps si cela continuait ainsi, elle irait la faire sortir seule. De toute façon elle n'avait pas réellement peur de le faire, elle pouvait élaborer un plan parfait en peu de temps. Elle y penserait.

« Et non, je n'allais nulle part en fait. Je viens de terminer mon entraînement et je me promenais. J'ai entendu ta voix et des grognement. La curiosité m'a mener jusqu'à toi. Tu veux aller quelque parts ?Boire quelque chose ? Manger un morceau ? »

Première fois qu'elle prenait l'initiative de proposer quelque chose à quelqu'un en espérant qu'elle ne le froisse pas avec son ton monocorde comme si cela lui importait peu. En fait elle aimait bien discuter avec lui et espérait simplement qu'il se rende compte que ce n'était pas un manque d’intérêt mais surtout une incapacité à discuter correctement avec les autres.

[Ouais on a pas choisis la facilité ^^]

Sesthia regardait à droite et à gauche, laissant son ouïe faire ce que ses yeux ne pouvaient pas. Elle écoutait tranquillement les sons environnant en se demandant comment tout pouvait être tellement calme. L'hiver était une saison de tranquillité. Les hommes semblaient rester le plus possible à l'intérieur, les plantes s'étaient endormis depuis longtemps perdant alors leurs magnifiques parures et les animaux eux, pour la plupart ils hibernaient dans leur coin, mais comme les hommes, ils ne sortaient que pour manger et le reste du temps ils préféraient rester à l'intérieur. Sesthia elle, n'était pas sensible à ce genre de chose. Elle ne se trouvait jamais plus fatigué, jamais plus endoloris, jamais rien quoi. Elle finis par regarder sa main. Des bizarreries, son corps en faisaient et plus d'une. Non seulement cette mémoire qui la rendait assez particulière et qui lui permettait de faire revivre tous les souvenirs enfouis en elle. Peut importe le souvenir et ce toucher qui lui manquait. Cette faculté qui rendait quelqu'un humain en quelques sorte. Elle ne sentait pas la douleur directement, le froid n'avait pas d'effet, le chaud encore moins et le toucher des autres pas du tout. Elle ne ressentait pas plus la neige sous ses doigts, elle ne ressentait pas non plus les brisures de l'écorce des arbres, si la louve la mordait, elle ne sentirait pas la morsure, seulement la brûlure que cela causerait par la suite.

Elle n'était pas normal, c'est ce qu'elle avait toujours pensé et elle s'était souvent demandé d'ailleurs si s'était pour cela qu'elle n'avais jamais connu ses véritables parents. S'ils l'avaient abandonnés parce qu'ils n'en voulaient plus, parce qu'ils avaient peur d'elle, parce qu'elle n'était pas normal. Elle soupira intérieurement. Encore et toujours ces questions. Encore et toujours ce manque de réponse. Toujours, toujours plus de questions sans jamais connaître la moindre réponse. S'était réellement frustrant et en même temps d'autre chose l'étaient encore plus surtout quand on pensait à sa mémoire, celle qui n'omettait aucun détails, celle qui permettait de se prendre la tête sur des anciens souvenirs, celle qui ne permettait pas d'oublier et qui par cela même torturait sur beaucoup de chose. Les souvenirs, s'étaient ce qui hanté la jeune fille, comme des cauchemars éveillés. On avait beau fermé les yeux, jamais on ne s'en sortait parce que s'était totalement impossible et pourtant. Pourtant, elle avait bien oublié cinq ans de sa vie. Un traumatisme ? Cela pourrait être le cas au vu de cette cicatrice sur son côté. Il y avait tant de chose encore sans réponse. Trop de chose pour la jeune fille. Elle se réveilla quelque peu lorsqu'elle l'entendit parler de nouveau. Sa question la fit sourire une fois de plus, mais c'est avec une certaine peine qu'elle répondit.

« Même les mauvais souvenirs. Ça se repasse toujours en boucle dans ma tête et jamais ça ne s'en va. Tu sais, comme les cauchemars. Tu te réveille pour espérer t'en défaire et souvent ça fonctionne parce que tu pense à autre chose. Moi les cauchemars ne s'en vont pas, il reste et repasse dans ma tête, peu importe ce que je fais, peu importe ce à quoi je pense. »

On sentait que parfois ces cauchemars la hantaient. Encore plus, toujours plus souvent. Trop souvent d'ailleurs. Avoir ce genre de mémoire était un don pour certaine chose, comme pour ses missions, mais avoir ce genre de mémoire dans la vie de tous les jours n'étaient qu'un fléau en vérité, parce qu'on arrivait jamais à se défaire de ce genre de souvenirs, parce qu'ils tournaient constamment dans votre tête trouvant toujours le meilleur moyen d'attaquer votre mental. Elle sortit une fois de plus de ses pensées grâce à lui. Son maître, elle l'adorait.

« Il s'agit de maître Erwan. Un templier de la division des piliers. Un homme grand, cheveux châtains, un cydien. »

La templière ne savait pas trop quoi lui donner de plus comme signe distinctif. Son maître, elle le connaissait par cœur, elle aurait pu le dessiner si seulement elle avait était doué en dessin. Et puis avant qu'elle ne se replonge dans ses souvenirs, il parla de Jelenna, la princesse. Effectivement, elle était quelqu'un de bien. Rare était les personnes qui avaient pu la toucher par leur bonté et leur gentillesse, elle était de celle-ci et si elle ne faisait pas confiance aux gens, elle, elle était certaine de pouvoir lui faire confiance. Pourquoi ? Elle n'en savait trop rien encore, mais s'était ainsi. Parfois on ne posait que trop de question et parfois pas assez. Et puis il y avait des moments ou les questions étaient totalement superflues. Alors elle ne s'était pas posé de question et avait accepté le fait qu'elle pouvait faire confiance à la princesse.

Lorsqu'Aerin évoqua le fait qu'il devait réfléchir au sujet d'Eléa, elle se dit que peut être, elle n'était pas la seule à vouloir délivrer la reine amazone. Après tout, il était bien plus proche d'elle, qu'elle ne l'était et si elle ressentait le besoin d'aller à son secours, lui aussi devait le ressentir et bien plus qu'elle en vérité. Elle se tut cependant sur ce fait et finalement lorsqu'il reprit la parole pour lui dire qu'il avait faim, elle l'invita à le suivre jusqu'au moment ou il parla du fait qu'elle semblait perturbée. Si quelque chose la tracassait ? Là était toutes les questions que tout le monde se posait parce que si extérieurement elle ne montrait rien, ceux qui possédait l'esprit pouvait se rendre compte de qui elle était et de ce qu'il se passait en elle. Ce tumulte de souvenirs, ce tumulte de sensation. L'envie de bien faire, s'était les choses qui la tourmentait tous les jours. Elle avait été élevé d'une certaine manière. Arrivée au temple, on l'avait éduqué d'une autre manière et puis finalement en quelque sorte elle ressemblait maintenant à un espion/assassin plus qu'à un templier de l'aube. Elle s'était souvent demandé si les templiers étaient réellement l'endroit ou elle devait être, mais en vérité il s'agissait de sa seule famille.

Mais il n'y avait pas que cela finalement. Ces souvenirs, ces cinq années dont elle ne se souvenait pas. Qui était-elle réellement ? Que s'était-il passé ? Pourquoi ne s'en rappelait-elle pas alors qu'elle se souvenait de tout ? Pourquoi était-elle si différente des autres ? Si unique, trop unique. Et puis se manque de sensation au niveau tactile. Il y avait tant de chose dont elle ne connaîtrait jamais la texture. De plus elle passait souvent pour quelqu'un de très étrange avec ces tenues et le fait qu'elle ne porte jamais de veste ou tout autre chose. On lui avait toujours dit qu'être différent était une bonne chose, mais le temps avait passé et finalement si on y regardait bien, être différente ne lui avait rien apporté de plus que des regards de suspicion, si bien que finalement elle se retrouvait seule, comme lorsqu'elle était jeune. Elle avait apprit à s'y faire, cependant parfois on lui demandait de travailler avec les autres et ça elle ne savait pas le faire. Elle avait constamment tendance à les blesser alors qu'elle ne faisait que parler et évoquer des choses. Les relations avec les autres étaient réellement compliqué pour elle et cela n'allait pas s'arranger. Était-ce de cela qu'il voulait parlé ? De ce tout qui faisait d'elle ce qu'elle était ? Quelqu'un de constamment torturé, cherchant la justice et la vérité aux travers de ses souvenirs, de tout ce qu'elle possédait. La jeune fille remarqua alors qu'elle était arrêté. Elle avait encore dû envoyé des tonnes de sentiments, un flots constant de choses qui lui trottaient dans la tête.

« En fait, j'ai demandé il y a peu de temps si je ne pourrais faire une petite expédition pour délivré la reine Eléa. Sauf qu'on m'a interdit de le faire jusqu'ici, mais je suis persuadé qu'avec ma mémoire je serais capable de la libérer sans problème et sans que ça ne pose de souci au templier. Seulement... »

Elle ne voulait pas terminer sa phrase. Si elle voulait mettre ce plan à exécution, elle ne devait plus faire partie des templiers elle le savait parfaitement. Mais que ferait-elle alors ? Elle n'était rien d'autre qu'une espionne/assassin/Soldat. Capable de tuer sans soucis pour défendre ses valeurs, capable de gérer seule des plans complexe de par la nature de sa mémoire. Avait-elle encore réellement sa place parmi les templiers ? Elle cherchait la justice et la vérité, mais ses façons de faire étaient-elles réellement en adéquation avec les templiers ? C'était cela qui la tracassait de plus en plus avec le temps. Elle ne savait pas réellement quoi dire et elle ne pouvait lui dire. Elle ne le connaissait pas assez pour ça et puis la seule personne à qui elle pourrait le dire lui dirait déjà ce qu'elle savait. Qu'il était hors de question qu'elle ne quitte les templiers. La vie était bien complexe. Trop complexe parfois. Elle reprit alors la route emmenant le jeune homme avec elle.

« Nous ferions bien de nous dépêcher, je meurs de faim en vérité. L’entraînement ça creuse. »

Une phrase bateau pour détendre l'atmosphère, mais elle savait que le jeune homme ne serait pas dupe. Cette fille était un bouillon d'élément, de sentiments, de souvenirs. Comme une boite déjà trop pleine dans laquelle on faisait malgré tout rentrer encore des papiers. Viendrait un temps ou elle ne le supporterait probablement plus. Mais pour le moment, elle était là et elle attendait devant la porte d'une auberge. Une très bonne auberge d'ailleurs. Elle attendait qu'il veuille bien entrer. Manger lui permettait d'avoir un instant de répit, et si court soit ces instants, elle en avait besoin.

Elle le regarda alors qu'il venait de lui promettre qu'il serait là, si elle avait besoin d'aide. L'elfe avait quasiment faillit s'arrêter sous le choc de ce qu'il venait de dire. Pas que cela la dérangait, cela lui faisait bizarre, très bizarre pour être tout à fait honnête. On l'avait toujours craint de par son caractère solitaire, sa façon de s'exprimer, cette mémoire qui se rappelait de tout et qui voyait tout, ce manque de toucher ainsi que cette ouïe démesurée. Tout le monde l'avait fuit pendant très longtemps et même au temple, elle n'avait jamais eu réellement d'amis. Elle n'en avait pas plus cherché à dire vrai. Elle s'était contenté de rester dans son coin, de faire ce qu'elle devait faire et alors qu'elle apprenait à manier cette arme étrange, tout le monde l'avait regardé, comme si elle était une étrangère. La templière capable de se comporter comme un assassin, un espion. Qui disait qu'elle n'était pas entrain d'espionner pour le compte de quelqu'un ?

Elle en avait entendu, des vertes et des pas mûres, des phrases que personne n'aurait prononcé devant elle, des phrases que personnes n'avait jamais osé évoqué devant elle. Seulement elle le ressentait. La fille anormal, la fille qui n'était pas comme les autres. Elle avait beau être templière, parfois elle avait seulement l'impression d'être toléré. La jeune fille devait avouer qu'elle était étrange en fait, bien trop étrange pour certains de ses camarades. Il était normal qu'il se pose des questions mais alors pourquoi ne pas les lui posé à elle ? Elle n'en savait rien. À croire que les gens aimaient bien trop parler sur le dos des autres. Et pourtant, devant elle se tenait une personne qui s'était excusé parce qu'elle lui avait dit qu'elle se souvenait de tout. Et il venait même de lui promettre qu'il serait là si elle avait besoin d'aide. Elle ne sut que répondre et si son visage restait impassible, son cœur le remercia tout bas.

Sa réplique sur Eléa la fit sourire. Le genre de sourire qui en disait long sur elle, le genre de sourire que seul son maître avait réussit jusqu'ici à lui tirer. Le genre de sourire qui voulait dire qu'elle n'avait pas de raison particulière, qu'elle ne faisait que suivre son instinct. Le seul qui ne l'ai jamais trompé. Et pourtant, pourtant, il pourrait peut être la tromper dans cet instant. Cependant lorsqu'elle entendit sa phrase concernant la fille Clari, elle ne pu que l'approuver. Effectivement si la reine des amazones était libéré qu'arriverait-il à la fille du consul. Et puis d'un autre côté, la reine était largement capable de s'en aller, alors pourquoi ne le faisait-elle pas. La réponse s'inscrivit dans sa tête au moment ou Aerin prononçait la phrase. Oui, bien trop d'enjeux pour la libérer sans risquer une guerre. Bien trop de chose à régler, de chose à comprendre. Il n'était encore que des enfants si on regardait bien, des enfants qui devait absolument reprendre le cours de leur vie après des événements assez complexe.

Et pourtant, la templière ne savait pas pourquoi, mais elle sentait qu'ils allaient bientôt avoir besoin de tout le monde. Comme si quelque chose en elle lui chuchotait ce qu'elle devait faire, comme si quelque chose allait arriver. Ses n'aurait su dire quoi et pourtant elle ne pouvait que se demandait quand tout basculerait une fois de plus. Pessimiste ? Non, elle ne l'était pas, mais la conjoncture actuelle était étrange et elle ne pouvait s'empêcher de se demander ce qui allait encore leur tomber sur la tête. Elle se remit dans le présent lorsqu'il prit l'initiative d'ouvrir a porte et finalement une fois entré et placé, ils commandèrent chacun ce qui leur faisait envie. Alors qu'ils attendaient tranquillement le repas, la phrase qu'il lança la surpris. Non pas par le ton, elle aussi avait tendance à parler comme ça, mais surtout la question en soit. N'y avait-elle pas répondu ? Non, en se rappelant, elle n'y avait pas répondu effectivement.

« Pourquoi ? Parce que je n'aime pas voir des gens enfermé. Non ce n'est pas réellement cela la raison. Je pense en vérité qu'elle a eu raison de vouloir se venger. J'aimais beaucoup maître Jacen s'était quelqu'un de bien, il a sacrifié sa vie pour le temple. Je ne connaissais pas trop la reine Philéa mais pour avoir deux filles aussi courageuse et gentille, je pense qu'elle devait être quelqu'un de bien. Eléa, je ne la connais pas réellement je dois l'avouer. Mais il me semble que sa place est auprès des siens. Il me semble qu'elle n'a pas à être enfermé de la sorte. C'est plutôt Liam Clari qui devrait être enfermé. »

Elle repensa alors à la scène, repensant à ce qu'il s'était passé et puis finalement elle se résigna.

« Je sais que de toute façon si elle reste là bas, c'est qu'elle a probablement ses raisons. Elle serait largement capable de se débrouiller seul. Mais j'ai l'impression que Jelenna et vous autres en aurait besoin non ? »

Enfin, ce n'était qu'une idée en vérité. Elle ne pouvait rien dire d'autre. Elle se rappela alors finalement de l'autre question qu'il lui avait posé, cette question que son maître lui poser souvent, trop souvent. Elle ne savait pas quoi répondre. Devait-elle lui dire ? Devait-elle lui montrer qu'elle se sentait très différente ? D'un autre côté il avait promis d'être là pour elle. Elle ne pouvait que lui faire confiance. Elle se devait de lui faire confiance, parce que s'était le seul pour l'instant qui arrivait à la faire réagir. Le seul à s'inquiéter pour elle, car effectivement au temple, personne ne cherchait réellement à savoir ce qu'elle ressentait, ce qu'elle faisait. Tout le monde ne la regardait que comme un oiseau rare, quelque chose dont il ne fallait pas trop s'approcher. Finalement elle se décida à parler de chose dont elle ne parlait jamais.

« Je suis toujours loin en vérité. Ressassant constamment des tas de choses. C'est ma nature. Seulement, récemment, je me pose de nombreuse question sur mon avenir dans les templiers. Parce que je ne suis pas normal, parce qu'on ne me considère pas comme un vrai templier. Je suis utilisé en quelques sortes pour espionner les autres. C'est ma spécialité. »

Elle n'en dit rien de plus en vérité et finalement, elle reprit.

« Tu as du remarqué que je n'étais pas comme tout le monde. J'ai pu ressentir ton incompréhension face à ma façon de m'habiller. En fait je ne suis pas sensible au froid, ni au chaud, ni à rien du tout. Je ne possède pas le sens du toucher. Je ne serais pas capable de te dire ce que je ressens en touchant cette table. »

Elle posa sa main sur la table et tenta toucha les rainures.

« Je ne ressens rien. La texture du bois, le vent dans les cheveux et tout le reste. Je ne ressens rien et ça, ça me rends encore plus différente. Déjà ma mémoire mais en plus le toucher, je suis considéré comme un oiseau rare dont on a envie d'en savoir plus pour ne pas être pris au dépourvu mais aussi dont on a pas trop envie de s'approcher de peur de tombe malade et de perdre aussi le sens du toucher. Au temple, je suis constamment seule, évitant tout le temps les autres. C'est ainsi et pas autrement je le sais, alors je fais avec. »

La nourriture arriva. Sauver par le gong finalement. La jeune femme commença tranquillement à manger.

Ce gars était différent des autres. Elle n'aurait pas su dire pourquoi, mais étrangement, elle se sentait bien mieux avec lui qu'avec tout ceux qu'elle avait déjà côtoyé. Elle n'aurait su dire pourquoi elle ressentait cela, mais s'était réellement ce qu'il se passait. Comme tout cela était étrange. Elle ne comprenait plus rien, elle qui d'habitude évitait tous les autres, ce jeune homme, elle n'avait pas envie de l'éviter, elle se disait même en son fort intérieur qu'elle pourrait en faire un ami. Pourtant au départ l'elfe n'y croyait pas. Ils étaient tout de même très différent, trop peut être. Elle se contenta de se taire, se remémorant ce qu'il s'était passé durant la conversation. Il avait dit que Liam Clari paierait, mais quand ? Là était la question. Elle ne voulait pas laisser ce type vivant. Pas seulement par vengeance envers maître Jacen qui en tant que Templier était un pilier de Tamawa, mais aussi et surtout parce qu'il n'aurait pas du mourir, il n'aurait pas du être tué, ce n'était pas son jour. Il avait dit que Jelenna avait besoin d'Eléa mais surtout que la fille de la reine avait besoin d'elle. Elle avait alors sentit comme une sorte de retenu.

La templière ne pouvait lui en vouloir. Muria était une cité secrète et si le jeune homme y était, il ne devait néanmoins pas révéler les secrets qu'il y avait là bas. Elle le comprenait parfaitement et ne lui en voulait pas. Cependant, elle comprenait parfaitement le besoin de la petite à revoir sa mère. Tout le monde avait besoin de ses parents. Et elle aussi. Seulement lorsqu'on ne les connaissait pas, tout devenait bien plus compliqué. Quand les connaîtrait-elle ? Est-ce qu'ils étaient seulement toujours vivant ? Elle posa sa main sur son côté. Et cette cicatrice, d'où venait-elle ? Tellement de question qui restait sans réponse depuis longtemps, trop longtemps pour elle et pourtant, elle se contentait de ce qu'elle avait. Mais était-ce réellement une bonne idée ? Sesthia n'en savait rien, elle n'arrivait pas à se décidé, elle voulait aider et pourtant, sa place était constamment remise en question, pour ce qu'elle était, pour ce qu'elle faisait, était-elle destiné aux templiers ? Elle revient sur terre lorsqu'il recommença à parler et lui dire qu'il ne la jugerais pas. Elle fixa son regard dans le sien, ne pas la juger alors qu'ici tout le monde le faisait.

Alors qu'il lui disait qu'il avait quitté le temple, elle se souvient de ce jour là, le jour où il était partit avec la princesse Jelenna. Ce jour là, comme tous les autres l'elfe n'avait pas fait attention. Pourquoi ? Tout simplement parce que comme aujourd'hui, elle ne regardait, se souvenait, mais ne faisait pas attention aux autres. Pour ne pas se lier, pour ne pas souffrir inutilement, s'était le seul moyen qu'elle avait trouvé. Elle avait poursuivit son chemin, se posant toujours des questions. Son destin, était-il réellement ailleurs ? Quelle voie devait-elle suivre pour enfin se sentir comme chez elle ? Pour enfin se sentir utile ? Qu'est ce qui s'offrait à elle si ce n'était le combat ? Elle ne savait faire que cela et aussi bien entendu récolté des informations. Une facilité dont elle se serait bien débarrassé à dire vrai. Enfin c'est ce qu'elle pensait, mais elle était tellement habitué à sa mémoire qu'elle se sentirait vide sans elle. Par réflexe, elle jeta un coup d’œil dans les cuisine. Comme pour échapper aux flots de questions qui lui taraudait l'esprit. Comme pour échapper aux événements. La fuite, toujours la fuite.

Et puis Aerin se remit à parler. Après ce qu'elle avait dit. Beaucoup de personne l'aurait regardé dégouté, d'autre l'autre directement fuit, d'autre encore l'aurait traité d'étrangeté, mais lui, il se contentait de lui demander à partir de quand on était différent, ce qui était normal. Il commença à parler, non pas comme un étranger, mais comme un ami qui essaye de faire comprendre qu'en vérité, il n'y a de différence que si on le décide. Elle savait déjà que si les autres l'évitait s'était parce qu'ils avaient peur d'elle. Peur de ce qu'elle pouvait faire, peur de ce manque de douleur, comme un mort-vivant. Oui, ils avaient peur de tout et de rien, ça elle le savait. Heureusement qu'il ne savait pas qu'elle avait l'ouïe accru et une mémoire eidétique aussi, sinon, plus personne jamais ne l'aurait abordé. D'un autre côté, personne jamais n'avait tenté de l'aborder. La templière était encore perdu dans ses pensées lorsqu'elle entendit qu'il n'avait ni peur d'elle, ni envie de la fuir, mais de devenir son ami. Un ami... Elle n'en avait encore jamais eu. Serait-elle à même de se comporter correctement et en tant qu'ami avec lui ? Il fallait qu'elle arrête de se poser des questions et finalement elle répondit tranquillement.

« Je ne sais pas si je peux faire une bonne amie sachant que je ne sais pas réellement comment doit se comporter un ami pour ne pas en avoir eu de toute ma vie. Seulement, je veux bien devenir ton amie. »

Elle lui sourit tranquillement. Elle se sentait plus légère, même si elle devait avoué qu'elle avait peur de foiré son coup. Parfois il ne lui fallait pas grand chose pour faire une idiotie.

« Bien, maintenant qu'on a mangé, que voudrais-tu faire ? Je suppose que tu ne vas pas aller voir ton père maintenant ? Tu as envie de marcher, de faire autre chose ? Je ne sais pas, je suppose que tu connais l'endroit aussi bien que moi mais bon. Enfin... »

Elle ne savait pas quoi dire, ne savait pas réellement comment se comporter, s'était la première fois de sa vue qu'elle tenter de proposer quelque chose à quelqu'un aussi était-elle assez gourde.

Alors soyons ami ! Cette phrase si simple avait réussit à la faire sourire, à ranimer quelque chose qu'elle pensait perdu. Pour la première fois de sa vie, quelqu'un s'intéressait à elle autrement que pour ce qu'elle pouvait lui apporter. Un ami, elle n'en avait encore jamais eu. Comment se comporter ? Comment faire pour être tout à fait correct ? Voilà bien une question qui tourmentait un peu la jeune femme. Elle ne voulait pas lui faire de mal, mais inexorablement, elle pourrait lui en fait, quand elle se montrerais intransigeante, quand elle parlerait de chose particulière, quand elle ne sentirait pas sa main sur son épaule, comme des amis. Tout cela, l'handicaperait certainement, mais elle ferait des efforts. C'était bien la première fois qu'elle était réellement motivée pour faire des efforts dans une relation avec quelqu'un. Mais lui, il en valait la peine. Pour le première fois de sa vie, on ne venait pas la voir parce qu'on pouvait se servir d'elle, mais seulement pour discuter, pour échanger des idées ainsi que peut être des souvenirs. Elle était donc encore dans ses pensées lorsque le jeune homme répondit à son bafouillis, sa tentative loupé de proposer quelque chose. Faire un tour de Tamawa, s'était tout à fait dans ses cordes, elle connaissait tous les endroits par cœur en fait. Comme si elle avait construit la ville elle même.

Prête à se lever, elle s'arrêta cependant au même moment où le jeune homme reprit la parole. Ainsi, il n'y avait pas qu'elle qui semblait tourmenté par des souvenirs, par des choses que quelqu'un d'extérieur pourrait penser désuète. L'elfe l'écouta avec attention, pas seulement parce que désormais il était son ami, mais surtout parce qu'il en avait besoin. Elle le ressentait dans son cœur, comme s'il s'agissait de celui d'Aerin, il avait besoin de parler. Et elle, elle savait écouter, donc autant le faire non ? Elle ne savait quoi répondre au départ. Sa façon de dire les choses semblait tellement triste qu'elle se demandait s'il y avait un moyen correct de répondre. Cependant, elle laissa couler pour le moment et écouta la suite. La suite, une question qu'il posa qui refit surgir les souvenirs de la jeune filles et surtout cette absence qu'elle ne pourrait jamais justifié. Elle était là, attendait tranquillement qu'il finisse. Alors qu'il ne finissait pas sa phrase, se perdant dans ses pensées, Ses en fit de même. Se demandant bien des choses, puis il reprit la parole. Pourtant le jeune fille ne se leva pas, ne fit même pas un geste, la seule chose qu'elle fit, s'était de poser sa main sur celle de son ami.

Elle n'avait pas de sensation et donc ne savait pas si cette réaction était intelligente ou pas. Elle ne savait pas si sa peau était froide, si sa peau était chaude, mais elle s'était dit que ce geste était important, pour elle comme pour lui. Une sorte d'instinct. Elle finit après quelques minutes par retirer sa main. Le silence régnait dans la pièce. Elle ne savait pas réellement par où commencer, comment lui expliquer, il avait posé des questions, c'est dont qu'il attendait des réponses, mais par où commencer ? Peut être par la commencement, par ses observations. Elle prit la parole à son tour.

« La balade peut attendre. Si tu as posé des questions, c'est que tu as besoin de réponse alors je vais te répondre. »

Elle s'arrêta quelques seconde est reprit.

« Je ne pense pas que ce soit idiot d'avoir peur. On essaye toujours de rendre nos parents fiers de nous. On essaye toujours d'avoir leur approbation et s'il est vrai que ta décision de quitter le temple a dû lui faire étrange, je ne pense pas qu'il t'en veuille. »

Elle s'arrêta de nouveau, prit une grande inspiration et plongea son regard sur le sang mêlée.

« Ta décision était la bonne, tu avais raison, ta place n'était pas au temple et cela, il l'a comprit. Ce n'est pas tant le fait que tu parle du temple qui lui a fait étrange, il a eut peur. Peur que tu lui en veuille comme ta sœur, peur qu'il t'arrive quelque chose. Ce sont des parents, ils ont toujours peur dès que tu t'éloigne d'eux, mais il était temps pour toi de suivre ta voix et s'était bien mieux ainsi. »

Elle espérait que ses paroles n'étaient pas blessantes pour le garçon parce que ce n'était pas le cas. Elle voulait seulement expliquer ce qu'elle avait vu, ce qu'elle avait entendu, ce qu'elle savait, ce qu'elle avait déduit.

« Pour t'avouer, Maître Jiven n'est pas différent. Enfin plus silencieux je dirais. Mais je ne pense pas que cela vienne du fait que tu ais quitté le temple. La mort de Maître Jacen n'a pas réellement aidé et donc je crois qu'en fait, il manque d'ami à qui se confier. Je suis aussi persuadé qu'il sera heureux de te voir. »

Elle se leva tranquillement, elle n'avait pas répondu à toute ses questions et alors qu'elle l'entendit se lever, elle se permit de dire.

« Je n'ai pas de parents donc je ne sais pas ce qu'ils espéraient pour moi. Ceux qui m'ont élevé on été heureux de se débarrasser de moi en me mettant au temple. Donc je ne pourrais te répondre sur le fait qu'ils espéraient quelque chose pour moi ou pas, parce que je n'en sais rien. »

Pas de tristesse, seulement des faits. Elle n'avait pas de parents, elle n'en avait jamais eut en réalité. Toujours solitaire, toujours attendant un signe de ceux qu'elle avait prit pour ses parents. Il y avait longtemps qu'elle s'était faite une raison. Elle posa des pièces sur la table et se tourna avec un sourire.

« Bien, allons faire cette balade non ? »

Elle ferma son manteau pour ne gêner personne et sortit. Dehors, le froid devait s'être renforcé vu que le vent venait de se lever. Sesthia tourna son visage vers le ciel, blanc, sans aucune source de chaleur visiblement. La vie réservait souvent des choses bien étrange, elle espérait simplement que le jeune homme n'en souffre pas. Il méritait bien mieux.

Elle était entrain d'attendre dehors, repensant à la conversation avec le jeune Aerin. Merci. Un mot qu'on ne lui avait jamais dit encore, ou tout du moins, jamais de cette façon. Elle souriait bêtement. Finalement cette mémoire et cette ouïe pouvait servir à quelque chose. Au moins, il avait l'air de se sentir mieux. Bien mieux que lorsqu'il lui avait dit qu'il n'était pas encore prêt à voir son père. On a toujours tendance à penser qu'on les décevait, qu'on n'était pas ce qu'ils avaient décidés pour nous, mais en réalité, personne ne voyait réellement ce qu'il en était. Cette peur, cette peur de perdre ce qui leur était cher. Sesthia l'avait ressentit lorsqu'elle avait entendu parler d'Aerin une fois. Elle avait ressentit la peur de perdre un fils qu'il aimait. L'elfe tourna une nouvelle fois son regard dans le ciel. Des parents. Elle n'en avait jamais réellement eu. On lui avait fait remarqué toute son enfance qu'elle n'était pas de la famille et finalement le moment où elle s'était ouvert à elle avait été le moment qu'ils attendaient pour se débarrasser de ce fardeau.

Fardeau trop lourd à porter, trop lourd à digérer, trop lourd à comprendre. Comment pouvait-il comprendre quelqu'un qui n'était pas de son propre sang ? Elle même n'en savait rien du tout, et finalement le temps avait fait son effet. Peu importe qu'elle ait espéré qu'un jour ils viennent la voir pour prendre de ses nouvelles, peu importe le temps passé devant les portes à attendre des nouvelles, peu importe les blessures infligé à son cœur, elle avait toujours espérait. Mais tout cela était terminé, fini, enfoui. Il y avait eu un temps où elle avait regretté, mais même ce temps était révolu. La vérité était tombé, elle n'avait pas de parents, elle n'en avait jamais eu et ce n'était pas cela qui allait l'arrêter, bien au contraire. Elle repensa ensuite à la proposition d'Aerin. Ce garçon était quelqu'un de bien franchement. Rare étaient ceux qui s'étaient attardés sur ses parents, rare étaient ceux qui avaient cherché l'absence de courrier, l'absence de visite. Elle n'avait personne à voir, personne à attendre, personne à contenté. Elle était seule, avec elle même, avec ses tares, ses compétences, ses souvenirs. Mais elle était totalement seule.

Certains aurait dit que cela n'était pas plus mal, sans attache on pouvait faire ce que l'on désirait. D'autre aurait dit que s'était triste et l'aurait probablement prit en pitié, mais elle ne voulait pas de cela. Et pourtant, pour la première fois, elle avait confié à quelqu'un qu'elle n'avait pas de parents. La templière avait eu peur de sa réponse. Peur de ce qu'il allait pouvoir dire, peur qu'il ne la prenne en pitié, mais il n'avait fait qu'une chose. Proposer son aide, ou tout du moins l'aide de quelqu'un d'autre. Comment quelqu'un pouvait-il réagir si différemment de ceux qu'elle connaissait déjà. Sesthia avait vu tellement de comportement différent. Des comportements qui cachaient tant de chose et surtout les véritables sentiments des gens. Souvent on prenait pitié, mais on en avait rien à faire. Aerin, lui, n'avait probablement pas énormément d'ami, pas beaucoup de lien au vu de ce qu'il s'était passé entre eux, de ce qu'elle avait pu ressentir, mais lorsque quelqu'un avait besoin, il serais là, peu importe ce que cela demandait, elle savait qu'il serait là.

Étrangement cela la réconforta. Elle ne savait pourquoi, mais elle se sentait plus légère, comme si pour la première fois de sa vie, elle pouvait faire confiance à quelqu'un sans pour autant qu'il ne la juge. Elle pouvait être elle même, dans toute son intégralité, avec ses facultés dérangeante et d'autre non. Enfin, elle avait trouvé une personne qui l'acceptait comme elle était, peu importe ses tares, peut importe ses qualités ou ses défauts. Elle avait trouvé quelqu'un qui n'avait pas envie de se servir d'elle comme d'un outil parce que cela était arrangeant pour tout le monde. Avec lui, elle avait l'impression d'être quelqu'un... Enfin. Alors quand il sortit, quand il demanda par quoi ils allaient commencer, même si elle n'avait pas réagit lorsqu'il lui avait prit la main parce qu'elle ne l'avait pas sentit, elle dit le seul mot qu'elle n'avait encore jamais dit à personne.

« Merci »

Dans un si petit mot, elle avait mit tous ses sentiments actuels. Sa peur, sa tristesse, sa solitude, sa gratitude, sa gentillesse, sa joie. Elle avait tout mit et lui avait lancé tel un hameçon qu'il avait attrapé. Un simple petit mot qui la rendait moins solitaire, moins dépendante de la solitude et surtout qui la rendait plus elle même. Avec un sourire, elle se tourna vers le jeune homme et décida de l'emmener là où tout avait commencé pour elle. L'endroit qui lui était cher depuis son arrivée au temple. Le seul endroit qui lui permettait d'être tranquille.

« Je te propose de commencer par le morceau de forêt, celui ou on peut se reposer tranquillement lorsque personne ne vient pour s'entrainer. Là où tous les arbres convergent vers un même endroit. Un endroit dépourvu d'arbre en son centre où trône le plus magnifique des rochers gravés de la main d'homme. Ça te dit de commencer par là ? Ensuite nous visiterons tranquillement les lieux d'entraînements et nous finiront par l'intérieur du temple. Comme ça tu pourras ensuite poursuivre ton chemin vers ton père. Qu'en dis-tu ? »

Elle s'était retourné vers lui et finalement dit autre chose.

« Pour mes parents, j'y penserais. Je ne garantis rien, mais j'y penserais. Cela fait tellement longtemps que j'ai peur qu'il ne soit plus de ce monde, enfin, merci encore et si jamais j'ai envie d'avoir plus de réponse, je ferais appel à toi. »

Et elle attendit tranquillement qu'il lui dise si le programme lui allait. Si c'était le cas, il prendrait le chemin et la visite commencerait.

Elle attendait, patiemment, comme elle savait le faire depuis longtemps, enfin plutôt comme on lui avait appris à le faire. Elle se demandait bien ce qu'allait lui réserver la suite de cette rencontre qui était on ne peut plus particulière. Car il fallait le dire, si l'on regardait bien, ni lui, ni elle n'était très doué dans les relations. Cherchant par habitude la solitude plus que le groupe, ne cherchant pas à se lier, car difficilement faisable ou ne faisant pas assez confiance. Et pourtant, par on ne savait quel miracle, tous les deux s'étaient liés d'amitié. Comme si alors qu'il se parlait pour la première fois, il se connaissaient depuis bien plus longtemps qu'on ne pourrait le penser. Une première pour Sesthia qui jusque là avait toujours évité tout le monde. Elle s'était souvent demandé d'ailleurs pourquoi elle n'avait jamais d'ami. Il y avait au delà de ses tares et ses bizarreries quelque chose. Une chose dont elle ne remarquait que l'issu aujourd'hui, alors qu'elle repensait à Aerin qui ne voulait pas encore voir son père, qui avait eu peur de sa réaction.

Si elle s'était éloigné des autres, c'est probablement aussi parce qu'elle n'avait pas eu de véritable famille. Une famille a qui montrer ses progrès, une famille qui vient prendre des nouvelles de vous. Elle avait attendu, pendant un certains temps, elle avait attendu pendant près d'un an ceux qui s'étaient fait passer pour ses parents, seulement ils n'étaient jamais venus. Ils l'avaient abandonnés au temple, la jetant dans les bras du premier venus pour s'en débarrasser. Et si cela n'avait pas été les templiers ? Si jamais elle avait été prise en charge par des personnes avec des âmes aussi noires que la nuit, que serait-elle devenue ? Une question qui lui faisait froid dans le dos. Car si parfois elle se posait des questions sur son avenir chez les templiers, elle n'avait pas envie de faire le mal. Elle n'avait pas envie de blesser qui que ce soit par pur plaisir. Non, ce n'était pas quelque chose qui lui plaisait, bien au contraire.

Elle avait beau être différente, ne rien ressentir, avoir une meilleure ouïe, se souvenir de tout, elle n'était pas un pion qu'on pouvait déplacer sur un échiquier pour attaquer ses adversaires. Elle venait tout juste de se rendre compte qu'elle était bien différente de ce qu'elle pensait. Peut être allait-elle devoir mettre les choses au clair avec certaine personne tel que son maître qui cherchait avant tout à se servir de sa mémoire et de sa tare du toucher. Finalement, le jeune homme lui avait permit d'ouvrir les yeux, comme si jusque là elle n'avait fait que les fermer. Oh bien entendu, elle en avait vu des choses, mais pas celles qui étaient plus près de son nez qu'elle ne l'aurait pensé. Elle soupira intérieurement, finalement, beaucoup de chose s’éclaircissait dans sa tête et ce n'était pas plus mal en vérité. Elle cessa sa réflexion au moment ou Aerin lui signifia que s'était parfait. Elle sourit tranquillement, et commença alors sa marche, repensant ensuite à ce qu'il avait dit, si un jour elle le souhaitais.

Peut être le souhaiterait-elle un jour, mais après cette journée, elle allait avoir à faire, ne serait-ce que pour remettre des règles en place avec les gens qui se servaient de ses capacités. Elle avait besoin de ce genre de chose pour repartir sur de bonne base, pour enfin devenir elle même. Peut importe ce que les gens penseraient d'elle ou pensaient déjà d'elle, elle s'en fichait pas mal. Tout le monde avait besoin d'évolution. Hors de question de rester ainsi. Ce fut à ce moment là, qu'ils se retrouvèrent dans la forêt. Les pas de la jeune fille l'avait amené à l'endroit qu'elle préférait par dessus tout, son terrain d’entraînement. Elle s'approcha du rocher et posa sa main dessus, elle qui n'était pas croyante, on avait réellement l'impression qu'elle priait.

« Je viens souvent ici. C'est parfait pour se concentrer et pour s’entraîner. Surtout mon ouïe, j'ai eu du mal à gérer mon sens accrue lorsque je suis arrivé ici. J'entendais tout et partout, j'avais d'affreux mots de tête. Et j'ai trouvé cet endroit. »

Elle monta avec agilité sur la pierre et s'assit en tailleur comme ceux qui font de la méditation. Son regard perdu au loin.

« Le paysage est magnifique d'ici, tu veux venir ? »

Une question légère comme elle l'était. Une question tranquille. Car s'était cela ici, s'était cela l'ambiance de cet endroit. Le calme et la sérénité. Attendant de voir si l'almer allait la rejoindre, elle laissa son sens aller pour entendre la forêt.

C'était le seul endroit. Le seul endroit où elle arrivait à vider son esprit, à ne plus penser à rien. Enfin quasi à rien parce que techniquement, on arrêtait jamais de penser. Sesthia ne savait pas réellement comment fonctionnait le cerveau et elle ne savait pas non plus comment fonctionner le cerveau des autres. Si elle n'était pas idiote, elle n'était pas pour autant une érudite pour autant et donc ne connaissait pas grand chose dans tout ce qui concernait l'anatomie. D'un autre côté, elle doutait que quelqu'un se soit intéressé au cerveau, sinon, elle serait bien trop vite devenu un objet de curiosité, de convoitise et tout le monde aurait certainement voulu l'étudier. C'était aussi un peu pour cela que ses capacités restaient un minimum secrète. La phrase d'Aerin lui revint alors en mémoire. Des personnes qui chercheraient à utiliser ses dons à mauvais escient ? Oh que si, il y en avait. D'ailleurs son maître était un peu de ceux là. Il s'était dit souvent qu'il avait trouvé la bonne personne et d'ailleurs sa fuite du temple il y avait de cela quelques mois l'avait conforté dans l'idée qu'il ne l'avait entraîné que pour qu'elle devienne son objet. Seulement, elle ne savait pas réellement si elle devait le dire au jeune homme. Après tout il avait l'air de beaucoup s'inquiéter, mais d'un autre côté, peut être devrait-elle lui dire.

« Il y a une personne pour l'instant qui s'est servit de mes dons effectivement. Mon maître, celui qui est partie il y a deux mois de cela. Il a voulu m'emmener avec lui, j'ai totalement refusé. Il m'a fait parvenir de nombreux messages depuis sa désertion du temple, mais je ne lui ai pas répondu. »

Elle soupira doucement, laissant ses ressentiments passer dans l'air et s'en aller.

« J'ai toujours sur que quelque chose clochait avec lui. Quelque chose qui n'allait pas. Je me suis dit que cela passerait. Que s'était parce que j'avais eu tellement de mauvaise expérience que je voyais le mal partout. Que parce que mes pseudo parents m'avaient abandonnés en s'en allant le plus loin possible pour ne pas que je les ennuis, lui ferait forcément la même chose. Cependant avec le temps je me suis rendu compte qu'il y avait autre chose. Quelque chose de plus profond. »

Elle se tut un instant, ne voulant pas évoquer le reste de ses affaires. Le problème n'était pas réellement le fait qu'il l'avait entraîné dans une optique de combat tel un assassin, le souci s'était surtout qu'avec le temps elle s'était rapidement rendu compte que son comportement n'était pas en adéquation avec les autres maître du temple. Aucun d'eux ne cherchait à se servir d'elle. Lui avait toujours voulu utiliser ses dons. Il lui avait constamment demandé des choses qu'elle n'aurait jamais faite. Et puis il y avait les autres. Certains ne connaissaient pas l'existence de sa mémoire, en fait très peu de personne la connaissait, si ce n'était son capitaine, le maître du temple, son maître, Jiven et Aerin maintenant. Les autres s'était approché d'elle, enfin ceux qui en avait eu le courage, pour testé son absence de toucher. Lui jetant souvent des choses dessus comme si elle était un vulgaire bout de bois traînant par la et sur lequel on pouvait se venger ou tester des choses. Elle avait subit des railleries, elle ne pouvait le nier, mais pour autant personne d'autre n'avait chercher à s'accaparer ses dons, à les utiliser contre son gré.

« Les enfants m'ont souvent prit pour un jouet quand j'étais jeune. Parce que je ne ressentais rien, je ne me retournait même pas quand il me lançait des cailloux, plus quand il me lançait des choses lourdes parce que ça me faisait bouger, pas parce que je l'avais sentit. Les enfants sont bien souvent plus cruelles que les adultes. Mais personnes à par pour maître n'a chercher à utiliser mes dons, je te rassure. »

Elle sourit tranquillement au jeune homme. S'était donc cela l'amitié. S'inquiéter l'un pour l'autre, se demander si tout allait bien, prendre soin de l'autre. Elle n'était pas encore très versé dans ce genre de chose et elle ne pouvait pas lui demandé comment ça se passait à Muria, la templière avait bien conscience qu'il ne pouvait rien lui dire de particulier. Muria était une cité secrète. Une cité qui ne devait jamais révéler ses secrets sauf pour celle qui en avait besoin. Elle ne demanda rien dans ce cas. Laissant ses pensées vagabonder un peu partout. Il n'y avait qu'ici qu'elle pouvait se permettre d'être totalement elle même. Sans retenu, pouvoir laisser filer son sens pour entendre les oiseaux, les animaux qui allait ci et là, le vent jouant sur les vêtements. Elle pouvait entendre tellement de chose que lorsqu'Aerin prit la parole, ça lui vrilla un instant les tympans. Effectivement, elle n'avait pas prévenu le jeune homme de ce qu'elle faisait, elle ne pouvait lui en vouloir .

Le calme et la sérénité, oui, c'est ce qui régnait dans ce lieu, cet endroit si tranquille. Elle était bien la seule à venir ici. On pouvait ressentir tellement de chose en ne faisait qu'escalader les parois de ce rocher. Tant de chose s'ouvrait à nos yeux et alors qu'Aerin s'extasiait sur le fait qu'on voyait Tamawa, Sesthia ne pu s'empêcher de sourire. Un véritable sourire comme elle n'en avait jamais eu auparavant. Cela faisait tout de même du bien de se sentir plus légère, en accord avec quelqu'un. C'était étrange aussi, elle ne pouvait le nier, cependant elle sentait que de cette relation avec lui pouvait naître un lien fort et durable. Un lien de compréhension et d'entraide et en y repensant, cela ne lui faisait pas aussi peur qu'elle l'aurait cru au départ. Elle se laissa donc une nouvelle fois aller. Regardant sur le côté, elle remarqua que le jeune homme avait sa main dans la sienne. Elle se ressentait rien, même pas le geste d'un ami. Son moral retomba un peu. Si lorsqu'elle était seule son toucher ne lui manquait pas, quand elle était avec quelqu'un elle se rendait rapidement compte de la situation que cela engendrait.

Et une nouvelle fois ses pensées partirent vers des idioties, telles que qui voudrait d'elle ? Une femme même pas capable de sentir qu'un homme lui prends la main. Une femme même pas capable de se rendre compte que des amis lui tape gentiment dans le dos. Ce genre de chose du quotidien qui faisait qu'il était agréable d'entretenir des relations. Comment pourrait-elle gérer ce genre de chose alors qu'elle n'était même pas capable de sentir. Tout cela tournait dans sa tête et gâchait en quelque sorte sa sérénité. Mais d'un autre côté, elle ne pouvait rien y faire et ne pourrait jamais rien y faire. Donc pourquoi ne pas laisser tomber ? C'était comme si elle s'accrochait à quelque chose qu'elle savait impossible, seulement parce qu'elle avait envie de se rassurer. Inquiète parce qu'elle n'était pas normal et par le fait qu'elle ne le serait jamais. Seulement, il était peut être temps qu'elle regarde la réalité en face. Aerin était devenu son ami, il ne l'avait pas considéré comme une chose. Peut être que certains valait le coup qu'on s'intéresse à eux non ? La question tournait et retournait dans sa tête. Elle savait qu'elle ne pourrait pas totalement lâcher prise, mais elle pouvait au moins s'améliorer un peu. La sérénité reprit tranquillement possession d'elle.

Jusqu'à ce qu'elle se rendre compte que cela fait un certain moment qu'ils étaient planté là tous les deux à écouté le vent, à l'entendre chanter et à médité sur le haut d'un rocher tout en regardant Tamawa. Aerin avait quelque chose d'important à faire et cette petite visite du temple avait pour but de la conduire à la bibliothèque ou Jiven se tenait constamment. Donc ne valait-il pas mieux continuer ? Elle chercha dans sa mémoire la suite du parcours qu'elle avait proposé et celle-ci. Elle se leva alors doucement pour ne pas gêner le jeune homme et quitta son piédestal pour descendre tranquillement. Une fois arrivé en bas, elle regarda Aerin et sourit tranquillement. S'était tellement sympa de voir quelqu'un d'autre qui comme elle, appréciait la tranquillité d'un lieu. Elle soupira intérieurement, mais elle devait dérangé son ami.

« Bon et si on continuait la visite ? Parce qu'à se rythme là, on va rester planté comme des idiots sans jamais avancer. »

Un sourire, léger et tellement sincère s'installa sur son visage. Il était tellement facile de sourire avec lui. Tant et si bien que cela lui plaisait de plus en plus. L'elfe attendit donc que le jeune homme descende et ils partirent pour les terrains d'entraînements.

Sa remarque la fit sourire. Ce gars était réellement différente de tout ceux qu'elle avait pu côtoyer jusqu'à ce jour. Effectivement, avec le temps s'était ce qu'elle s'était dit. Son maître n'avait aucune place au temple. Il était trop calculateur et manipulateur. Si les idéaux de l'elfe n'était pas tout à fait en adéquation complet avec le temple, elle n'aurait jamais l'idée de se servir des autres pour arriver à ses fins. Ce n'était pas son genre, elle préférait largement être elle même, se servir de ses propres compétences pour arriver à ses fins. Elle devait avouer que parfois respecter les lois n'aidait pas énormément à trouver ce don on avait besoin et s'était aussi, beaucoup pour cela qu'elle se demandait à l'heure actuel si sa place était encore chez les templiers. Elle n'était pas du genre à transgresser les lois à tout va, mais elle devait bien admettre que parfois il le fallait. On n'obtenait pas toujours tout avec de la gentillesse.

« Je ne pense qu'aller ennuyer maître Evenor avec ça soit malin. Il a pas mal de chose à voir. De plus mon maître est partit il y a de cela un moment. Il a profité de la meilleure occasion. Ses lettres me prennent la tête la plupart du temps, comme s'il espérait que j'allais le rejoindre. Mais il se met le doigt dans l'oeil, même les deux yeux s'il croit que je vais quitter le temple pour lui. Je ne lui dois qu'une chose, la maîtrise de mon arme et encore, je me suis souvent entraîné seule. »

Elle s'arrêta un instant et reprit.

« Si je dois m'en aller du temple, ce sera pour moi et non pas pour suivre qui que ce soit. »

Elle y réfléchissait depuis un certains temps, peut être un trop gros temps. Était-il temps qu'elle laisse tomber son foyer au temple ? Parce qu'en dehors, elle n'avait rien, pas d'attache, pas de parents, pas de foyer, rien qui ne lui permette de commencer une nouvelle vie, mais finalement si on y regardait bien, elle n'avait jamais réellement eu quelque chose. Qu'est-ce qui pourrait lui arriver dehors à part de commencer une nouvelle vie ? Cette perspective lui plaisait de plus en plus en vérité. Elle sentait que son destin n'était plus lier au temple et ce depuis un certains temps, pourtant, elle se refusait à partir encore, se disant qu'elle avait probablement des choses encore avec les templiers. Et puis, peut importait qu'elle s'en aille ou non, on restait toujours templier dans l'âme. Peut importe ce qu'on choisissait, elle savait que si les templiers avaient besoin et qu'elle n'était plus des leurs, elle répondrait à l'appel, elle était ainsi et pas autrement.

Alors qu'il parlait des enfants, ses souvenirs firent surface et vinrent se positionner de tel façon à ce qu'elle se remémore tout en détail. Les enfants étaient bien plus cruel qu'un adulte, il n'avait pas tord. Parce que tout était pardonné lorsqu'on était enfant, ils n'avaient généralement pas de limite. Et sitôt la bêtise de terminé, ils l’oubliaient, cependant, pour les enfant comme elle, il n'y avait pas d'oublie, pas de repos, chaque bêtises restaient gravées dans la mémoire et torturait toujours l'enfant qu'on était. Elle avait grandit avec ces souvenirs, avec le souvenir du fait qu'elle n'était pas normale, qu'on pouvait faire des tests sur elle parce qu'elle était insensible. Parfois, elle se demandait encore comment elle avait pu ne pas tout laissé tomber. Après tout, elle avait attendu pendant un an, tous les week-end, une famille qui était partit sans laisser de trace, on l'avait entraîné tel un espion/assassin et non pas comme un templier. Elle était réellement tomber sur le pire maître qui soit.

Elle s'était refermé sur elle même telle une huître qui a peur qu'on lui vole sa plus belle perle. Elle s'était protégé de la seule façon qu'elle avait trouvé, en rejetant tout le monde. S'était la façon la plus vieille au monde, mais s'était la seule façon que la petite fille avait trouvé. Et en grandissant, elle avait continuer, sans jamais chercher à savoir si cela était bon ou non. Elle avait seulement continuer de faire ce qu'elle pensait qu'on attendait d'elle. Évoluer de telle façon à ce qu'on ne l'approche plus et qu'elle se serve de sa mémoire à tout bout de champs. Tant de chose s'écroulait depuis la rencontre avec Aerin. La couche de carapace autour de son cœur, se brisait petit à petit, comme pour la libérer, mais elle savait bien que tout ne faisait que commencer. En y regardant bien, elle avait tellement de chose à apprendre. Tellement de chose à réapprendre. Il fallait qu'elle commence à évoluer autrement que comme on lui avait apprit. Il était temps qu'elle sorte de ce cocon et c'est pour cela qu'elle pensait que le temple ne pourrait pas l'aider. Elle devrait peut être s'en aller maintenant, mais quelque chose la retenait encore. Ce n'était pas encore le moment.

« Lukhàs, ce nom me dit quelque chose. Un des enfants de maître Jacen non ? »

Une question qui n'admettait aucune réponse finalement car sa mémoire ne la trompait pas. Elle entendait encore la conversation de Maître Jacen. Elle revoyait parfaitement le jour ou tout s'était passé. Et encore un souvenir. À croire qu'elle ne vivait que de part ses souvenirs, c'était aussi pour cela qu'il fallait qu'elle se libère en quelques sortes. Sortir du temple, s'en allait lui permettrait de mettre à jour ses souvenirs. Elle savait parfaitement que cela ne l'empêcherait pas d'y repenser, mais ce serait moins brûlant comme souvenir que si elle le voyait tous les jours. Elle sourit tranquillement, finalement, son choix était fait et cela depuis un certains temps. Alors qu'elle attendait qu'il descende, sa remarque la fit sourire, une fois de plus.

« Eh bien la prochaine que tu viendras, je ne serais peut être plus là, mais la prochaine fois que tu sors de Muria pense à me prévenir, d'ici là, j'aurais probablement trouvé d'autre endroit dans ce genre là, je te les ferais visiter et on pourra rester là autant que tu voudras. »

Alors qu'il pensait aller à la bibliothèque qui était finalement leur prochaine étape, pour le moment le terrain d’entraînement leur ouvrait les bras. Ainsi, lui aussi avait passé des heures sur ces terrains. Elle préférait nettement celui avec les mannequins qui servait en quelque sorte d'armée adverse. Elle sourit cependant et comme si elle avait fait cela toute sa vie, lui prit la main et le tira jusqu'à l'endroit où les archers s’entraînait. Une cible était prête, comme si elle l'attendait. L'elfe le regarda alors très sérieusement.

« Il ne tient qu'à toi de t'entraîner, mais ne compte pas sur moi pour tirer à l'arc. »

Elle le laissa là. S'il avait besoin, derrière il y avait toujours diverses arcs et flèches, cela permettait de ne jamais être à court. L'archerie était l'un de ses points faibles. Si elle était très doué au corps à corps, et à mi-distance,  la distance n'était pas son truc, elle ne pouvait attaquer de loin. S'était l'une des ses grosses faiblesses au combat. Elle attendit donc qu'Aerin se décide ou alors qu'il ne veuille pas du tout, mais son air pensif lui avait clairement fait comprendre qu'il en avait envie, sans même utiliser l'esprit pour cela.

Son inquiétude était touchante et elle comprenait ses réflexions. Il était vrai que si son maître avait tenté de la touché au sein même du temple, que pourrait-il faire dehors ? Cette idée lui avait fait peur au départ, lorsqu'elle pensait ne pas pouvoir gérer sa vie sans lui. Seulement, elle avait évolué. Elle était différente de la petite fille qu'il avait entraîné comme un assassin et comme un espion. Elle avait dépassé ce stade depuis longtemps. Et puis, changer d'air ne lui ferait pas de mal et elle savait une chose. Une chose que son maître lui ne savait pas parce qu'il était partit trop tôt.

« Je suis plus forte que lui. »

Elle avait prononcé cette phrase doucement, mais elle savait parfaitement qu'il s'agissait de la vérité. Depuis le temps qu'elle s’entraînait, qu'elle accentuait ses pouvoirs au fur et à mesure. Elle avait encore développé ses capacités alors que son maître lui, ne cherchait qu'a utiliser celle des autres. Son insensibilité était tel un don dans ce genre de cas, car peu importe ce qui lui arrivait, elle ne ressentait rien et pouvait se battre jusqu'à la mort. Il avait probablement oublié ce genre de chose, mais la jeune fille pas du tout. Elle laissa de côté ses réflexions pour sourire à la sienne. Être heureuse, elle ne savait pas réellement ce que cela voulait dire, mais elle savait une chose, elle se sentirait plus à l'aise dehors, elle le savait pertinemment. Sa question suivant la fit sourire une fois de plus. Comme un membre de la famille, il se demandait ce qu'elle allait faire, ce qu'elle allait décidé. Elle avait déjà une idée, pas du métier, mais une idée de ce qu'elle pourrait faire. Quelque chose qui serait plus juste que de rester au temple et d'attendre. Et puis, cela lui permettrait peut être d'avoir des informations sur ses vrais parents et qui sait retrouver le peu de mémoire qu'il lui manquait. Elle soupira intérieurement.

« En fait, je me dis que la cité neutre n'est pas pour quelqu'un avec mes dons. Après tout, je peux faire des choses que d'autre ne peuvent pas. Je me suis dit que les mettre au service des autres serait une bonne chose. Qu'ils puissent servir pour des bonnes causes. Quand à te dire où je m'établirais, je n'en ai pas encore la moindre idée. Je pense que je verrais en temps voulu, pour le moment, je ne peux pas encore tout à fait partir. C'est comme si quelque chose me retenait encore ici. »

Elle lui sourit tranquillement. Le chemin jusqu'à l'air d'entraînement n'était pas si longtemps d'habitude, mais avec lui tout semblait s'allonger. S'était assez agréable en fait. Pouvoir discuter. Elle n'avait jamais fait ce genre de chose. L'elfe évitait aussi purement et simplement les autres si tant est que ce soit simple. Après tout, certains ne voulaient pas être évité et le supportait assez mal, mais généralement lorsqu'il se rendait compte à qui il s'intéressait, leur regard se détournait rapidement ainsi que leur pas. À croire parfois qu'elle avait une tête de monstre. Bon certes, elle devait avoué qu'elle n'était pas très souriante comme fille, enfin pas avec tout le monde, mais de là à la considéré comme quelque chose et non pas quelqu'un ça devenait tout de même assez ridicule. Elle se remit tranquillement dans la conversation lorsqu'Aerin commença à parle du fils de Jacen.

Elle se souvenait d'une conversation mentionnant son fils. Elle ne savait pas par contre qu'il s'agissait de son fils unique. Et la suite la laissa dans ses réflexions. Ce petit garçon. Il avait subit tant de chose alors qu'il était encore jeune visiblement. Ne pas pouvoir le soigner avait du briser le cœur des deux personnes qui avaient tenté. Elle ne savait pas trop ce que cela signifiait de soigner. Ne possédant pas ce don, elle ne s'était encore jamais posé la question. On disait souvent que ceux qui le possédait soignait en prenant la douleur de ceux qu'ils soignaient. Personne n'avait encore cherché à la soigner, mais elle se demandait bien ce qu'il arriverait si l'un d'entre eux se mettait à la soigner, mais la question qui avait le plus d'importance était est-ce qu'elle aurait elle même pu ressentir la douleur des autres en soignant alors qu'elle était insensible ? Une bien bonne question qui méritait une certaine réflexion.

Réflexion qu'elle tut sachant qu'ils étaient enfin arrivés au terrain d’entraînement, qu'elle avait proposé à Aerin un morceau de terrain à Aerin et qu'il lui avait fait une réflexion qui la fit éclater de rire. Elle n'aurait pas su dire pourquoi, mais sa façon de le dire, son intonation et tout un ta de petite chose qui la firent éclater de rire. Certains se retournèrent alors qu'ils étaient assez loin et leur visage était des plus hilarant. Sesthia devait avoué que jamais encore elle n'avait rit devant qui que ce soit et sûrement pas d'aussi bon cœur, mais là, franchement, elle ne pouvait pas faire autrement. Elle regarda Aerin après s'être un minimum calmer et finalement décida de lui répondre. Sourire toujours aussi présent.

« J'ai déjà essayé, quand je suis arrivée ici. On ne savait pas trop avec quelle arme j'allais me battre et il s'est avéré que l'arc était ma grosse faiblesse, mais... »

Elle se tourna et regarda autour d'elle.

« En fait, je me bats avec une arme peu conventionnel, tant et si bien que je ne la montre à personne. Je sais bien entendu me battre avec épée, cimeterre ou autre, mais ma force est avec cette arme. Tu seras le seul à la connaître. »

Elle posa la main sur sa ceinture et finalement elle défit une des mailles. La chaîne s'en alla de la taille de la jeune femme. Celle ci enroula la chaîne dans sa main et prit les deux lames qui ressemblait à des plumes dans sa main. Elle montra ensuite l'arme à Aerin. Généralement elle passait pour une simple ceinture et s'était tout aussi bien ainsi. Personne n'avait en jamais remarqué cette chaîne comme une arme.

« Voilà mon arme de prédilection. Ni une arme totalement au corps à corps, ni réellement à distance. Cette arme à été faite juste pour moi en vérité. »

Son secret, en plus de tous les autres. C'est pour cela qu'elle se sentait différente aussi. Manier une telle arme relevait d'après certains de magie noire. On lui disait constamment que seul les disciples du mal profonds manipulait ce genre d'arme. Son maître lui avait dit quelque chose se semblable vers la fin, avant son départ.

« Je sais, elle n'est pas très conventionnel. C'est une arme très particulière qui ne peut pas être manipuler par tout le monde. J'ai passé des années à me blesser avant de la maîtriser complètement. Mais si tu veux, on peut manier une autre arme, ça ne me dérange pas. »

Elle souriait tout en remettant son arme autour de sa taille. Après quelques secondes, l'arme redevint une simple ceinture, comme si elle n'avait jamais quitté sa taille. Dans de secret dans sa vie. Tant de secret et aucunes réponses réelles. Elle souriait toujours, mais un peu de tristesse s'était de même installé dans ses yeux bleus.

Les réflexions dans lesquelles elle partait parfois n'était pas toujours bien géré. Elle avait toujours un peu de mal à bien organiser sa pensée, seulement plus elle essayait de le faire et moins cela marchait. Il n'était donc pas rare de l'entendre dire des phrases sans réellement en comprendre le sens, il n'y avait qu'elle qui les comprenait parce qu'en fait il s'agissait souvent d'une finalité à ses réflexions. Elle soupira tranquillement. La templière se demandait bien trop souvent ces derniers temps si sa place était encore parmi les templiers, comme si plus rien d'autre n'avait d'importance que cela. Comme si chaque pas la rapprochait inexorablement de la porte. Ici, elle avait appris tout ce qu'elle devait apprendre. À l'extérieur elle permettrait à d'autre de se prodiguer ses capacités. Sa mémoire pourrait servir d'autre personne et des causes plutôt noble. Elle devait au moins l'essayer. Elle devait tenter sa chance parce qu'elle était persuadé que ce serait mieux ainsi. Lorsqu'elle entendit Aerin prononcer cette phrase, elle su qu'elle ferait forcément le bon choix, si même lui en était persuadé, cela ne pouvait qu'être bon non ? De toute façon elle avait déjà décidé depuis longtemps. Ces réflexions étaient inutiles techniquement, son âme elle savait très bien ce qui allait se passer. Son temps était terminé, il fallait tourner une page pour écrire une seconde histoire. Peut être que dans celle-ci tout se passerait un peu mieux. On ne savait jamais.

Toujours dans ses pensées, elle ne réagit pas réellement à la remarque du jeune homme. Une arme magnifique. C'est aussi ce qu'elle avait pensé au départ. C'est ce qu'elle avait pensé lorsqu'on lui avait présenté cette arme et qu'elle avait remarqué qu'elle était réellement faite pour elle. L'elfe s'était demandé au début si ça n'allait pas être compliqué de la manier, mais finalement, ça n'était pas si compliqué que cela. Comme une seconde nature. Cependant son enthousiasme avait baissé lorsqu'elle avait entendu la véritable nature de cette arme. Son véritable nom. Il valait mieux pour cela qu'elle ne la montre jamais en vérité. Peut être avait-elle honte ? Non, c'était tout autre chose. En vérité, on l'avait entraîné pour être autre chose qu'un templier, on l'avait entraîné pour qu'elle soit parfaitement apte à gérer des situations complexes et variées et surtout hors du commun. Cette arme était à l'apogée de cela. Si elle le montrait et que les gens de son peuple la reconnaissait, que dirait-il ? Ce genre d'arme avait disparu depuis longtemps, on ne les retrouvait son histoire que dans les livres. D'ailleurs, Sesthia en avait lu des tas qui en parlait une fois, en apprendre plus lui avait fait comprendre le but de son maître, maintenant, elle devait chasser tout cela, mais elle ne pouvait cesser de repenser à toutes les histoires qu'elle avait lu, surtout celle d'Iskedia Hil'raeh, le premier a avoir porter ce type d'arme. Elle soupira un instant et prit la parole à son tour lorsqu'il demanda pourquoi n'en parler à personne.

« Cette arme est plus que particulière. Il ne s'agit pas que d'une arme créer spécialement pour moi. Je sais parfaitement que c'est monnaie courante de se faire fabriquer des armes sur mesure, mais celle-ci ce n'est pas moi qui l'ait demandé. »

Elle s'assit tranquillement sur le sol encore froid et neigeux.

« En fait, pour faire court, il n'y avait que deux hommes qui étaient à même de manier ce genre d'arme dans l'ancien, le tout premier se nommait Iskedia Hil'raeh. Le second se nommait Kurt Nokiell. Il y a pas mal de livre qui parlent d'eux et de leur surnom. Les bouchers démembreurs. Ils avaient la sale manie au combat de couper les membres de leur adversaires avec leur arme, la même que je porte aujourd'hui. »

Son regard se tourna vers le ciel, comme chaque fois qu'elle parlait de quelque chose de triste.

« Raeh'Eth'Enia est le nom de cette arme, littéralement, on pourrait traduire par la trancheuse de chair. Ce n'est pas un très beau nom et je dois avouer que lorsque je l'ai appris, j'ai eu envie de m'en séparer. Cependant, même si je sais me battre parfaitement avec d'autre arme, il n'y a qu'avec celle-ci que je suis en totale harmonie. J'aime cette arme et en même temps je la déteste. Pour son passé mais aussi probablement pour le mien. Car ces deux hommes avaient vécu quelque chose de semblable à ce que j'ai vécu et ils ont mal tourné. Je crois que mon maître m'a fait utiliser cette arme dans l'espoir de me voir finir comme ces deux gars. Seulement je ne suis pas comme eux, je ne le serait jamais. Et comme je suis en harmonie parfaite avec cette arme, je ne l'utilise que pour des combat réel ou j'ai besoin de me défendre. »

La templière se leva tranquillement et regarda le gardien avec un sourire, elle partit chercher une autre arme qu'elle gérait parfaitement, le cimeterre.

« Celle-ci sera parfaite et vu que tu m'attends, laisse moi commencer. »

Et elle engagea le combat avec un sourire alors que beaucoup d'apprenti les regardaient. Forcément, il ne la voyait jamais s’entraîner, trop matinal pour tout le monde, cela devait faire drôle à tous, mais ce qu'elle ressentait s'était surtout de la peur autour d'elle. À croire que chacun d'entre eux étai persuadé d'une chose : qu'elle allait faire mal à l'homme qui osait croiser le fer avec elle.