[flashback 161][Aerin] Je t'ai offert mon coeur, protège ma chair et mon sang (fini)

Il était des matins où la jeune mère croyait encore se réveiller à Cydonia, dans la chère cité de son enfance, celle qui la berçait depuis ses premiers instants. Pourtant, cela faisait déjà près de six mois qu'elle était prisonnière de la cité Amazone et cela ne manqua pas de lui serrer le cœur une fois de plus lorsque son esprit en reprit conscience. Thémis ouvrit les yeux, chassant ses cauchemars incessant d'un revers de la main, vérifiant par instinct que son protégé dormait bien encore à ses côtés. Lorsque son regard croisa le visage angélique d'Elios, son fils, sa respiration se calma quelque peu et son cœur cessa de s'affoler. Rien n'avait changé certes, mais le petit Cydien dormait si paisiblement qu'il lui semblait que la situation lui échappait. Fort heureusement, l'enfant n'était pas véritablement conscient de ce qu'il se tramait autour de lui, encore moins du fait que sa vie ne tenait qu'à un maigre fil entre les mains d'une adolescente. Si la métisse connaissait la petite princesse de huit ans enfermée dans sa haute tour par le Dieu maléfique Azael, elle ignorait si la Régente de dix sept ou dix huit ans était aussi douce et gentille. Ses souvenirs de l'enfant si adorable qu'elle avait soulevé les passions de tout un peuple pour venir la délivrer lui réchauffait le cœur, la Cydienne n'en demeurait pas moins consciente que sa vie était entre ses mains et que, plus que tout, c'était bien cette gamine en question qui avait fomenté son enlèvement. Savoir un esprit aussi vif en face d'elle ne la rassurait que peu … Elle avait cependant appris que Aerin Estal était dans la cité et si le prénom était peu commun, le nom de famille ne l'était encore moins. Son petit protégé était dans cette cité et elle comptait bien se servir de cette information à son avantage.

Jelenna Ryran, princesse Amazone et Régente en titre depuis l'arrestation de sa sœur aînée, était quelqu'un d'intelligent, Thémis avait eut l'occasion de le constater. Gentille, douce, elle n'en restait pas moins pragmatique et terriblement impressionnante dans le rôle qu'elle devait tenir malgré son jeune âge. La jeune Clari, pourtant bien plus âgée qu'elle, ne pouvait qu'être admirative. L'Amazone lui avait offert une demeure tout ce qu'il y avait de plus correct et lui avait également offert de pouvoir se mouvoir dans la cité à sa guise cependant, Thémis avait interdiction de sortir de Muria et de tenter une quelconque évasion. Bien entendu, l'Astorg avait songé à fausser compagnie à ses ravisseurs mais outre l'annihilateur qui semblait la suivre comme son ombre, elle ne pouvait de toute façon pas emporter son fils sans risquer de le blesser. Les femmes de cette cité n'hésiteraient que peu à s'attaquer à un mâle, quand bien même serait-il un enfant d'à peine huit ans. A cette pensée, la jeune femme passa délicatement sa main sur le front de son petit garçon, repoussant une mèche de ses cheveux avec tendresse. Sa situation, pour désespérée qu'elle fusse, n'était pas totalement mauvaise. Hésitante, Thémis Clari avait demandé à rencontrer le jeune Aerin sachant pertinemment qu'il n'était pas obligé d'accepter sa requête, elle espérait néanmoins que l'affection qu'elle lui avait porté et lui portait toujours était réciproque … suffisamment en tout cas pour pousser le jeune homme à lui rendre visite.

Aerin avait mis deux semaines à lui répondre, preuve s'il en était qu'il était tiraillé par des obligations dont elle n'ignorait rien. Dans le Joyau, elle avait toujours su qu'il aimait éperdument la petite princesse, s'il ne s'en était pas ouvert à elle à ce sujet, il était évident que c'était le cas. Thémis n'avait jamais cherché à creuser plus loin mais aujourd'hui, elle comprenait que le gamin qu'elle avait connu eut du mal à choisir entre elle et sa précieuse demoiselle. Quoi qu'il en soit, il avait accepté de venir et si la colère, l'amertume et la tristesse se mélangeaient dans un joyeux tintamarre, l'espoir et la joie sincère de la revoir se disputaient la première place. Vêtue sobrement d'une tunique aux couleurs sombres, la jeune femme attacha ses cheveux et, sans bruit, ferma la porte de la chambre où reposait son fils pour attendre son invité dans la pièce principale à l'étage inférieur. Angoissée par ce qu'elle s'apprêtait à faire, Thémis l'était surtout de connaître la réponse de celui qui fut un jour pupille chez elle. Lorsqu'il frappa à la porte, son cœur manqua un battement mais ce fut d'une voix maîtrisée bien que distante qu'elle l'invita à entrer.

Le gamin n'en était plus un, des rares fois où elle l'avait vu depuis son retour au Temple, il avait certes grandi mais semblait toujours adolescent. Se tenait devant elle un homme à n'en point douter. Pourtant, son regard restait le même et pendant une folle seconde, elle eut envie de lui ouvrir les bras et de le serrer contre elle comme par le passé. Il n'en était cependant pas question, elle avait un fils, il fallait qu'elle le protège. Ne sachant pas si elle devait se montrer froide ou non, elle opta pour une allure neutre et lui dit simplement :

« Je suis contente que tu ai accepté mon invitation, si ce mot m'est encore permis dans ma situation. Tu as grandi, tu sembles en pleine forme. »

Malgré elle, sa dernière réplique était teintée de reproches. Il avait la chance de pouvoir grandir libre et si sa propre liberté ne l'intéressait guère, car elle pouvait comprendre les agissements de Jelenna, celle d'Elios en revanche n'était pas négociable. Priver un enfant de son cadre familial, de ses repères et de sa vie quotidienne était un véritable supplice pour elle. Lui mentir était devenue terrible et elle savait qu'il ne lui serait pas possible de le faire éternellement. Viendrait un jour où la vérité résonnerait, creuse et lourde de conséquences. Elle planta son regard azur dans celui de l'Almer et poursuivit donc, avec l'énergie d'une lionne prête à tout pour protéger sa progéniture.

« Assieds-toi et donne-moi des nouvelles de chez nous. »

Thémis n'avait pas eu l'intention de dire « nous » mais ce mot lui était venu naturellement. Aerin était un fils pour elle et l'avait toujours été. Cela ne changerait pas malgré la peine qu'elle avait actuellement. L'élémentaire lui en voulait de ne pas s'être présenté à elle, encore plus de ne pas avoir pensé à Elios après tout ce qu'ils avaient traversé ensemble pour autant, elle aimait encore ce gamin au cœur brisé que la vie avait ballotté. Avec un regard tendre, elle attendit la réponse du gardien, constatant avec une certaine appréhension qu'il n'était pas venu avec sa louve.

[Désolée, c'est court mais j'avais pas l'inspi ce soir …]

Cela faisait six mois ou presque qu'il la savait enfermée avec son fils. Jelenna n'avait pas souhaité lui faire part de son idée de capturer Thémis pour le cas où l'affaire de sa sœur aînée tournerait mal. Si Aerin ne lui en voulait pas de lui avoir caché ce détail, il s'en voulait de n'avoir rien fait pour celle qui lui avait tant donné durant son séjour à Cydonia, il y avait de cela tellement longtemps … Il lui semblait que c'était presque dans une autre vie mais non, il y avait toujours cette affection pour la mère Cydienne, pour la femme Astorg, pour Thémis Clari Henrick comme elle aimait à lui dire gamin. Il lui devait tellement qu'Aerin se sentait totalement désemparé de la savoir prisonnière de la cité sans rien pouvoir faire pour l'aider.

Oui, il avait bien reçu la lettre qu'elle lui avait adressé et, comme un gamin pris en faute, il n'avait pas su quoi répondre. Incapable de mentir à Jelenna, il lui en avait parlé et elle lui avait conseillé d'aller la voir. Thémis avait une place prépondérante dans sa vie, elle était importante pour lui alors il devait la protéger, la rassurer et aller la voir, tout simplement. Malgré les encouragements et la douceur de la princesse, le métisse avait pris une semaine de plus pour peser le pour et le contre ce qui, décidément, ne lui ressemblait carrément pas. Elle était importante pour lui certes, mais aller la voir ne serait-il pas un acte de trahison ? Alors que la cité souffrait de l'absence de sa reine légitime, voilà qu'il se mettait à converser avec la fille du Consul ? Mais en même temps, il ne l'avait pas vu depuis tellement longtemps sans parler du fait qu'elle devait se sentir perdue dans cette cité qu'elle ne connaissait pas …

Il s'était décidé la veille en repensant à son sentiment lorsqu'il était arrivé à Cydonia. Totalement perdu, se sentant abandonné, il avait trouvé en Thémis l'incarnation d'un sauveur. Elle lui avait tendu la main, l'avait guidé sans le juger, effleurant son âme pour le remettre sur le droit chemin. Petit à petit, s'était tissé un lien étroit qu'il n'avait quitté qu'à regret. C'était ce sentiment d'abandon qui l'avait poussé à agir ça, et l'affection qu'il avait pour elle comme pour son fils, également prisonnier. Il n'était qu'un bambin quand il était parti du Joyau et pourtant, il avait plus partagé avec lui ou presque qu'avec sa sœur de sang, Aréa. Comment se sentait ce bonhomme dans cette cité où les femmes se riaient d'eux ? Aerin n'avait pas envie de le savoir, il ne craignait que trop la réponse évidente que sa raison lui opposait ...

Il était là, devant la porte et son cœur battait la chamade.
Il frappa, deux fois. Trois fois. Il entra bien que la voix à l'intérieur, froide, ne lui donna pas vraiment envie de le faire. Lorsqu'il vit Thémis assise dans la pièce centrale, il se sentit revenir dans le passé, lorsqu'il n'avait que onze ou douze ans et qu'elle attendait, patiente, qu'il rentre de l'école élémentaire où il suivait les enseignements. Son cœur manqua un battement mais il ne dit rien. Malgré les années, la jeune femme était toujours aussi belle, toujours aussi douce et il émanait d'elle cette même force tranquille que par le passé, cette même bienveillance. Pourtant, il sentait sa colère et son incompréhension mais elle ne lui laissa pas le temps de s'expliquer.

Il tenta de sourire face à sa remarque, ignorant le ton de reproches qu'elle employait mais ce dernier faisait son petit effet. Elle avait raison d'être en colère contre lui, elle avait toutes les raisons du monde de lui en vouloir et pourtant, il sentait de la tendresse émaner d'elle. Thémis Clari demeurait la même, dix ans, quinze ans après peu importait, ce lien qui les unissait n'avait jamais cessé d'exister, il ne s'en rendait que trop compte aujourd'hui.

« Thémis je … »

Il se tut. Conscient qu'elle n'attendait pas des excuses mais des nouvelles de sa patrie, il se contenta de réfléchir. Jelenna lui avait donné quelques nouvelles de Cydonia mais sans plus, il les lui confia, le cœur serré de devoir lui parler dans ces conditions. Il ferma son Esprit pour éviter d'être troublé plus que de mesure par sa colère ou sa tristesse et il lui confia tout ce qu'il savait même s'il n'avait malheureusement pas de nouvelles de Soren, Anatoli ou Erys à lui offrir. Ce qu'elle attendait sûrement … Vraiment ? La Thémis qu'il connaissait aimait ces gens là certes, mais se contenterait-elle de nouvelles banales ? Jelenna avait déjà du lui confier ces informations, c'était sur et certain même alors pourquoi le faire venir ? Pourquoi lui quand la princesse en personne se déplaçait ? Il marqua un temps d'arrêt.

« Pourquoi m'avoir fait venir ? »

Thémis Clari n'était pas une mauvaise femme, plus que tout, elle détestait faire face à la souffrance, c'était d'ailleurs en ce sens qu'elle avait choisi le métier de médecin, pour soulager les blessés, aider ceux qui souhaitaient s'en aller à le faire en douceur et enfin, pour sauver des vies. Pourtant, elle savait que pour sauver son petit garçon, elle devrait faire ce qu'elle répugnait le plus au monde … faire souffrir quelqu'un qu'elle aimait beaucoup. Aerin avait été important dans sa vie dès la première seconde où elle l'avait rencontré et il l'était encore aujourd'hui malgré la rancœur qu'elle éprouvait envers lui de ne pas être venu à sa rencontre plus tôt. Il avait été un enfant troublé, perdu et totalement déboussolé que son père avait abandonné pour le bien des Templiers. Confié à la cité de ses ennemis, il était d'autant plus seul que séparé des siens même s'il semblait plus souffrir du décès de sa mère que de l'absence des vivants. C'était un petit garçon plein de haine, de peur et de rancœur que la jeune femme avait rencontré. La rancœur ne l'avait malheureusement pas quitté lorsque, la mort dans l'âme, l'Astorg avait du le rendre à ses paires après une tentative de meurtre. Elle n'avait pas osé avouer à l'adolescent, déjà très perturbé, qu'il avait failli perdre la vie sans son intervention, au lieu de quoi, elle lui avait ordonné de rester dans la cité neutre, « pour sa sécurité » selon ses propres mots. L'élémentaire n'avait jamais pu oublier les yeux du métisse ce jour-là, ce regard l'avait hanté des mois durant sans qu'elle ne parvienne à se pardonner.

Aerin avait tellement grandi depuis la dernière fois qu'elle l'avait vu, environ trois ans auparavant, peut être plus à bien y réfléchir. Leur rencontre avait malheureusement été brève, le jeune homme alors en mission ne pouvant pas se permettre de rester plus longtemps que de mesure. Il avait rassuré celle qu'il considérait comme sa mère de substitution en lui affirmant que tout allait bien et quelque part, Thémis n'eut aucun mal à le croire. Il rayonnait de bonheur et de sagesse, comme si les mauvais souvenirs étaient derrière lui, et ses nouvelles responsabilités lui donnaient l'air d'un homme plus que d'un adolescent chétif. Leur entretien, aussi bref fut-il, avait réchauffé le cœur de la médecin. Aujourd'hui, il lui semblait qu'Aerin n'avait plus rien de l'enfant qu'elle avait connu ou même de l'apprenti qu'il était alors lorsqu'elle l'avait revu. Il était homme accompli malgré son trouble apparent. Décontenancée par cette découverte qui n'était que pure logique, la jeune femme ne parvenait ni à lui en vouloir, ni à lui pardonner.

Ce fut en silence qu'elle accueilli ce qu'elle savait être un début d'excuse. Si elle était touchée qu'il entame la discussion ainsi, la Cydienne était également en colère qu'il se soit contenté de l'ignorer jusque là. Elle avait appris par quelques bouches indiscrètes qu'il était auprès de la princesse Jelenna ce qui signifiait qu'il avait un statut différent, preuve en était de sa présence à ses côtés à l'instant. Tandis qu'elle réfléchissait, la demoiselle ne parvenait pas à se détacher du regard de son protégé. Il lui semblait qu'il réfléchissait mais elle ne parvenait pas à comprendre quelles conclusions il allait en tirer. Lorsqu'il reprit la parole, elle fut soulagée de constater que son esprit vivace était toujours aussi éveillé que par le passé. C'était ce même esprit qui l'avait fascinée lorsqu'il vivait dans le Joyau et sa question prouvait à quel point il l'avait aiguisé.

« Je t'ai toujours protégé lorsque tu étais au Joyau. » elle répugnait ce qu'elle allait lui avouer mais n'avait pas le choix, dans cette cité où chaque femme était son ennemie à cause de Liam, elle devait mettre toutes ses chances de son côté pour sauver la chair de sa chair, « Ce jour-là, quand je t'ai ramené au Temple, tu m'as dit que je t'avais abandonné, t'en souviens-tu ? » la jeune femme n'attendit pas la réponse et poursuivit, d'un ton plus doux, plus hésitant, laissant entrevoir son propre trouble et son mépris profond pour ce qu'elle faisait « Je ne t'aurais jamais abandonné Aerin, mais je ne pouvais pas empêcher les Zélotes d'attenter à ta vie, je n'avais pas d'autre choix que de te confier à ton père. Après t'avoir soigné et veillé, j'ai compris que ce fou ne serait que le premier à vouloir te tuer pour atteindre le Temple. C'est la raison pour laquelle je t'ai ramené chez toi car seul ton père pouvait veiller sur toi. »

Thémis Clari se tut, consciente qu'elle venait d'avouer un des plus terribles de ses secrets. Pour protéger le jeune adolescent qui avait déjà tant souffert, elle s'était promis de faire taire tout ceux qui voudraient ébruiter à ses oreilles les raisons de sa présence aux soins intensifs de son établissement. Si beaucoup ne souhaitaient pas avouer, par principe, la vérité à un gamin, les autres s'étaient tut face à la fille du Consul. Le petit n'était resté que quelques jours, ce qui avait suffit à taire la vérité à jamais une fois la pupille ayant quitté la cité. Des larmes montèrent et bien qu'elle tenta de les refouler, la Cydienne comprit qu'elle n'y était pas parvenu.

« Je t'ai offert mon nom, ma protection et mon foyer autant que j'ai pu non par convoitise mais parce que tu étais comme un fils pour moi. Aujourd'hui, je n'ai d'autre choix que d'accepter mon sort mais je ne peux tolérer que mon fils subisse le même, alors, je me dois de te confier Elios. »

La jeune femme savait qu'elle demandait l'impossible, c'était d'ailleurs pour cela qu'elle n'avait pas pu formuler à voix haute la fin de sa phrase. Elle ne lui confiait pas son fils pour qu'il le protège mais bel et bien pour qu'il le ramène au sein de sa patrie. Thémis savait qu'elle n'avait pas besoin de formuler son souhait à voix haute pour que le jeune homme le comprenne, elle doutait cependant qu'il accepte. Qu'elle lui ai avoué avoir sauvé sa vie par le passé ne changeait rien au fait qu'aujourd'hui, elle était la proie de cette maudite cité et qu'elle ne possédait aucun pouvoir de décision. Aerin pouvait très bien choisir la fidélité et la loyauté envers Muria qui semblait être devenue sa nouvelle patrie. Il ne devait rien à Cydonia que les souffrances occasionnées à sa mère et la mort qui l'y avait attendu, silencieuse. Se dire qu'elle était ainsi entravée lui pesait mais elle était cependant bien trop fière pour l'avouer ouvertement. A l'étage, Elios s'agitait, il ne tarderait pas à se réveiller et à descendre pour réclamer à manger et une fois encore, elle devrait lui mentir.

Aerin n'était plus un enfant, il se doutait désormais que si la jeune femme l'avait fait venir, ce n'était pas pour lui parler de la pluie et du beau temps. Encore moins de leurs souvenirs en commun. Thémis n'était pas le genre de femmes à se passer par quatre chemins et pourtant, elle semblait hésiter. En ouvrant son Esprit, le jeune homme se heurta à une barrière de sentiments contradictoires qui émanaient de la métisse et à d'autres, plus confus, qui venaient de l'étage supérieur. Il en déduisit donc que le petit Elios était bel et bien à l'étage, et, en étudiant les flux d'émotions qui venaient de lui, l'Elfe comprit qu'il dormait vraisemblablement encore même s'il tendait à se réveiller. Dans quelques minutes, le sommeil le fuirait et il ne tarderait sans doutes pas à descendre. A moins que ce ne soit qu'un cauchemar passager auquel cas, il resterait bien sagement dans son lit. Quoi qu'il en soit, sa présence embêtait le gardien. Thémis quant à elle était calme en apparence mais un tumulte de sentiments bouillonnaient en elle. De la colère dominait largement l'ensemble mais il y avait également une pointe de culpabilité qui surprit le jeune homme et enfin, d'autres émotions qu'il ne parvenait pas encore à démêler. Il y avait de la peur, c'était certain, et une certaine appréhension. De la tendresse aussi non ?

Aerin cessa de lire en elle.
Il n'avait jamais aimé ça mais plus encore, il ne voulait pas savoir ce qu'elle était en train de vivre, ce qu'elle s'apprêtait à lui demander. Parce qu'au fond de lui, il se doutait déjà de la raison pour laquelle elle l'avait fait venir et il craignait déjà qu'elle formule sa requête. Sans doutes se trompait-il n'est ce pas ? Thémis était une femme intelligente, elle devait savoir qu'il était impossible pour lui de la faire sortir de la cité, quant bien même l'aurait-il voulu – et les dieux seuls savaient qu'il ferait n'importe quoi pour elle et qu'il regrettait plus que tout le plan que Jelenna avait mis sur pieds – mais il ne pouvait rien faire. Il n'était rien dans cette cité, rien de plus que le « Soumis personnel » de la princesse Régente. Les Amazones n'hésiteraient même pas à le cribler de flèches s'il tentait quoi que ce soit. De toute façon, libérer Thémis revenait à condamner Eléa et ça, il n'en était pas question. Aerin n'avait pas ouvert la bouche, attendant qu'elle parle, qu'elle lui explique même s'il craignait sa demande plus que tout. Il aimait Thémis pour tout ce qu'elle était et tout ce qu'elle représentait mais plus encore, il se devait d'être fidèle à Muria.

Oui, elle l'avait toujours protégé.
A Cydonia, mais aussi après. Elle n'avait jamais cessé de veiller sur lui. Il n'avait jamais cru réellement qu'elle l'avait abandonné. Enfant peut être que oui mais en grandissant, il avait compris depuis longtemps qu'elle lui avait sauvé la vie. Il savait depuis toujours ou presque qu'elle avait sauvé sa vie en le ramenant au Temple et de plus, que c'était grâce à elle qu'il avait su trouver sa voie. C'était en suivant les préceptes qu'elle lui avait enseigné qu'il avait décidé de suivre le chemin des Templiers et, lorsqu'était venu le moment d'écouter son cœur, de se rendre auprès de Jelenna. Quand la princesse avait eu besoin de lui, Aerin l'avait suivi en écoutant à nouveau ce que sa mère lui avait appris. Il comprit à cet instant la culpabilité qui émanait de son interlocutrice et il ne put empêcher la bouffée de tendresse monté en lui. Un sourire se dessina sur ses lèvres et, d'une voie douce, il répondit

« Je n'ai jamais pensé que tu m'avais abandonné et j'ai toujours su que tu veillais sur moi. C'est grâce à toi que je suis devenu ce que je suis. »

Il disait la vérité. Il adorait ce bout de femme malgré les larmes qui roulaient sur ses joues et c'était elle qui lui avait permis de devenir ce qu'il était aujourd'hui. Il comprit néanmoins qu'elle n'était pas venue à lui pour obtenir son pardon et que, si ses mots l'avaient touchée, si elle lui dévoilait son âme et son cœur, ce n'était pas non plus pour … Il comprit quand elle ouvrit la bouche. Il comprit avant même qu'elle ai achevé sa phrase.

Elios.
Elios était au cœur de tout cela. Elios, lui et seulement lui.
Le cœur de l'Almer battait à tout rompre. Elle voulait qu'il sauve son fils ? Mais elle pensait quoi ? Il tenta de calmer ses pensées et de les dompter mais il n'y parvenait pas. Il se focalisa sur elle, plongea son regard dans le sien et y vit tout l'amour qu'une mère peut porter à son enfant. Même adolescent, il avait toujours compris l'amour qui liait Thémis à son mari et à ses deux petits rejetons mais pour autant, il n'avait jamais été capable de voir à quel point ce sentiment était fort. Tellement fort. Il faisait vibrer tout le corps de la Cydienne. Il avait beau lutter, Aerin ne pouvait pas y échapper et pourtant …

« Tu sais très bien que je ... »

Il se tut.
Il n'avait vraiment pas le choix ? Elios n'était rien dans le plan qui consistait à maintenir Eléa en vie et peut être que le rendre à Soren calmerait les choses ? Oui, mais c'était trahir Muria que d'agir ainsi non ? Mais Elios était un enfant, sa place n'était pas dans la cité. Il serait plus en sécurité et bien mieux avec sa sœur et son père … Le métisse y réfléchissait mais plus il y pensait moins la solution lui paraissait évidente et pourtant, son cœur lui soufflait que le petit Clari n'avait pas sa place dans la cité des femmes libres. Avec un semblant de calme, il finit par répondre

« Tu sais que la cité est gardée et que je ne jouis d'aucun privilège alors je suppose que tu as réfléchi à comment faire sortir ton fils de la cité non ? Tu sais aussi qu'elles n'hésiteront pas à me tuer si je m'enfuis avec lui. » il se tut avant de reprendre « Elios est plus en sécurité ici, si j'échoue, elles le tueront. Ce sera un véritable engrenage ... »

C'était la vérité. Son cœur lui gueulait de le sauver mais en même temps, sa raison le pousser à choisir la sécurité de tous. Si jamais Elios était blessé ou tué, Eléa serait tuée en représailles et bien que Jelenna ne le veuille pas, elle devrait à son tour tuer Thémis. La guerre éclaterait et merci du cadeau ! Il ne pouvait pas se permettre cela. Il la regarda d'un air déterminé, il savait qu'il ne devait pas fléchir. Qu'il ne devait pas accéder à sa requête même s'il crevait d'envie de rendre ce petit aux siens, tout comme sa mère. Foutue vengeance!

[ Désolée du retard ! Je n'avais pas prévu que ce soit aussi long … ]

La jeune femme savait que ce qu'elle demandait était un lourd sacrifice pour le jeune gardien mais pour autant, elle estimait que la place de son fils n'était pas sur ces terres mais parmi les siens. Si Thémis était capable d'accepter sans broncher son sort et sa condition de prisonnière politique, elle ne souhaitait pas en revanche offrir ce statut en héritage à son petit garçon, encore moins dans cette cité où les femmes considéraient les hommes comme une sous espèce. Le petit Elios avait suffisamment souffert dans son enfance pour ne pas devoir supporter la folie des ses pairs. Même si Jelenna s'avérait bien plus douce et compréhensive que sa grande sœur, il n'était pas question de prendre le moindre risque concernant sa progéniture. Cependant, rien dans cette cité ne lui était accessible. Si elle dénigrait son nom de Clari, il ne lui était d'aucune aide au sein de Muria. Il était évident que son nom ne lui attirerait que les foudres des femmes de cette cité et à juste titre. Que Liam ai pu trahir les Amazones ne l'étonnait que peu, elle aurait d'ailleurs pensé qu'il aurait profité de l'occasion pour tuer quelques Templiers influents, mais au lieu de quoi, son cousin s'était décidé à assassiner la Reine Amazone et son époux, le sous directeur du Temple. C'était par sa seule faute qu'elle se retrouvait aujourd'hui prisonnière de la cité des femmes libres et il n'était pas question que son geste de folie reste impuni. Il y a bien longtemps que le directeur du Monastère était devenu un danger pour sa propre famille comme pour son peuple. Il était d'ailleurs étonnant que sa femme ai pu lui pardonner mais il était également vrai qu'Alizée avait un caractère calme et doux et qu'elle aimait éperdument son époux. Sans doutes l'avait-elle cru lorsqu'il avait avoué s'être trompé dans le feu du combat. Thémis quant à elle savait qu'il mentait, du moins s'en doutait-elle. Philéa était un frein à l’ascension de Cydonia dans l'esprit de son cousin et il était plus qu'évident qu'il n'avait pas pu la confondre avec qui que ce soit d'autre sur ce champ de bataille. Grâce à lui néanmoins, toute sa famille était en danger. Quelque part, la médecin préférait être dans la cité à la place d'Alizée et de leur fille car elle savait que jamais la Cydienne n'aurait pu supporter une vie de captivité loin de ses habitudes …

Thémis avait réfléchi de longues journées sans parvenir à trouver la solution à son problème. Comment permettre à son précieux fils de rejoindre le Joyau sans heurt ? La jeune femme avait du se rendre à l'évidence, cette cité serait un tombeau à ciel ouvert pour un petit garçon déserteur. Les règles étaient strictes et elle ne pouvait pas espérer la clémence des Amazones. Lian en avait-il eu pour elles ? Une fois rentrée à Cydonia, elle demanderait à son père d'agir. Punir le Zélote était une évidence, pourquoi Anatoli n'avait-il pas encore réagi ? Toutes ces années, les preuves s'étaient révélées de plus en plus accablantes, démontrant l'ambition dévorante du rejeton de la famille. Pour autant, quelque chose empêchait le vieil homme de rendre justice et la métisse aurait mis sa main au feu qu'il s'agissait d'une sombre histoire de pouvoirs et de manigances. Quoi qu'il en soit, Aerin demeurait sa seule chance de parvenir à ses fins.

Le jeune homme avait tellement grandi que Thémis sentit une bouffée de chaleur et de fierté l'envahir lorsqu'il la remercia. Il se trompait, elle n'avait finalement que peu fait pour lui si ce n'était risquer sa vie au quotidien pour les caprices de leurs pères. Au final, elle ne lui avait apporté que ce qu'il avait perdu par la faute de son peuple même si elle ne l'avait pas fait en ce sens. Elle l'aimait, tendrement et maternellement. Ne pas l'avoir porté pendant neuf mois ne l'empêchait pas de l'aimer et de ne vouloir que son bien. Si Aerin avait été dans sa situation, sans doutes n'aurait-elle que peu hésiter à prendre sa place pour lui rendre sa liberté. Pourtant, malgré toute l'affection qui les liait, la jeune femme sentit vaciller sa foi et sa loyauté. Il était tiraillé entre leur passé commun et la fidélité qu'il avait juré à la petite princesse Amazone. Bien entendu , Thémis savait qu'il existait un risque qu'il choisisse Muria à elle et quelque part, elle le comprenait parfaitement mais pour autant, elle était peinée.

« J'espérais que tu pourrais aider ton 'frère' à échapper à une captivité qui ne le concerne pas. Tu sais très bien qu'aucune Amazone ne touchera à mon fils tant que je serais vivante, tu sais aussi que je n'hésiterais pas à tuer l'une d'entre elles pour le sauver, quand bien même cela me serait préjudiciable. »

Elle le défiait malgré elle du regard. Bien entendu, ce qu'elle venait de dire était la stricte vérité, bien qu'elle fusse dans une cité 'ennemie', Thémis n'hésiterait jamais à tuer pour ses enfants. Elle les protégeraient jusqu'à son dernier souffle quand bien même cela pourrait causer du tord à d'autres. Il était le fruit de ses entrailles et en tant que mère, il était de son devoir de veiller sur eux au péril de sa propre existence. Elle avait vécu, elle ne regretterait donc pas de s'ôter la vie pour l'offrir à Elios ou Erys. Pour autant, dans de telles circonstances, elle n'était pas prête à risquer la vie de son petit dernier. Cependant, loin d'être stupide, la demoiselle avait déjà réfléchi à la possibilité qu'Aerin, de par sa position, ne puisse pas l'aider et elle savait désormais ce qu'il lui restait à faire. L'Almer ne pouvait lui venir en aide, mais en souvenir de ce qu'elle avait accompli pour elle par le passé, la petite Jelenna pourrait peut être se révéler sensible à sa cause. Avec détermination mais non sans crainte, Thémis se décida à tenter le tout pour le tout.

« J'ai une requête dans ce cas, je souhaite m'entretenir avec la princesse Jelenna. Dis lui qu'il ne se passera pas un jour sans que ma vie ne soit mise en danger tant que mon fils sera dans ces murs. Si je venais à disparaître, alors cette cité connaîtrait la perte d'une deuxième souveraine par la faute d'un Clari. Si en revanche mon fils est autorisé à rentrer chez lui, j'assumerais les conséquences des actes de mon cousin et accepterait de demeurer à Muria. »

Il ne pouvait pas trahir sa cité. Cela lui était impossible même s'il n'était pas né au sein de Muria. Elle était devenue son « chez lui » comme jamais aucun endroit auparavant n'avait pu l'être. Bien qu'il soit un homme dans une cité de femmes libres, bien qu'il ne jouisse d'aucun privilège si ce n'était celui de partager la vie de la princesse Régente, il était heureux dans cette ville. Il avait voué son existence à Jelenna peut être même bien avant qu'il n'ai décidé de la suivre, il y avait de cela quelques mois à peine. Si les premiers jours avaient été difficiles, en proie au doutes et aux remords d'avoir laissé son père derrière lui et ses années d'entraînement au Temple, il savait aujourd'hui que son destin était entre ces murs, auprès de celle qu'il aimait plus que tout. La petite princesse bis avait grandi à ses côtés, ils étaient liés l'un à l'autre au delà de ce que le commun des mortels pouvait imaginer. Cette relation, ce lien si particulier qui les unissait ne faiblirait jamais, pas tant qu'il aurait la conviction qu'il devait la servir et la protéger. Dans ces conditions, trahir Muria lui était inconcevable et qu'était-ce d'autre que ce que lui demandait Thémis ? Emmener son fils loin de la cité revenait à déclarer la guerre aux Amazones. Assez de sang avait coulé pour l'heure et le jeune homme se sentait incapable de risquer la vie du petit garçon pour le rendre à son père. Que se passerait-il si son œuvre échouait ? S'ils étaient capturés dans la forêt ? Qu'il devienne Soumis ne le gênait pas plus que ça mais il ne souhaitait pas gâcher l'avenir de cet enfant. Et d'un autre côté, son avenir n'était-il pas compromis par sa seule présence ici ?

Il ne pouvait pas trahir. Il avait promis de demeurer fidèle à la souveraine, de protéger la prêtresse, de veiller sur sa famille et d'assurer la sécurité de la cité si besoin était. Il était en quelque sorte le chien de compagnie de Jelenna et un animal ne peut pas trahir son maître. Si l'image était grotesque, c'était en quelque sorte ce qu'il représentait dans l'esprit des femmes vivant ici. Si jamais il prenait une telle décision, si jamais cela venait à se savoir – et ça se saurait – ce n'était pas lui seul qui serait discrédité mais bien Jelenna elle même. Dans ces temps aussi troublés où la jeune femme à peine majeure avait bien du mal à calmer ses Sœurs et à assurer le maintien de sa cité fragilisée en son cœur, il ne pouvait pas se permettre de gâcher ses efforts. Et pourtant, il aimait tellement Thémis … Son cœur était déchiré entre ces deux femmes, entre deux pans de son passé. Sa « maman de cœur » comme il se prêtait à la présenter était là, devant lui, mise à nue par sa captivité et le suppliant de l'aider malgré sa fierté. Pour autant, il n'était pas en mesure de lui offrir quoi que ce soit … Il le savait. Il en était persuadé, peu importait l'amour qu'il lui portait, peu importait l'inquiétude pour l'avenir du petit Elios, il n'était pas en mesure de l'aider.

Les mots de la jeune femme furent plus durs que jamais. Tel un coup d'épée, ils transpercèrent de part en part la détermination du métisse qui pourtant ne vacilla pas. Il acquiesça en silence, sachant pertinemment ce dont elle était capable pour protéger les siens. Thémis Henrick Clari était de ces mères qui n'hésitent pas à soulever des armées entières pour leurs enfants, qui n'hésitent pas une seule seconde à offrir leur vie pour sauver celle de leur progéniture. Elle était une lionne prête à tout pour sauver et assurer la pérennité des siens. Il l'avait vu de ses propres yeux enfant et savait qu'elle ne mentait pas. Sa vie n'avait que peu de valeur si cela permettait à son fils de survivre. Privée de sa liberté, elle n'en demeurait pas moins une redoutable adversaire et sans doutes que ses geôlières feraient mieux de ne pas la sous-estimer … D'ailleurs, la suite de son discours ne l'étonna pas plus que cela. Il avait su dès le départ que la mère de famille avait une idée en tête et qu'elle était prête à tout pour que son rejeton retrouve les siens.

L'Elfe réfléchit quelques secondes en considérant sa demande. Était-elle justifiée ? Oui, à n'en point douter. Devait-il y faire droit ? Oui, mieux valait que Thémis ai une réponse définitive de celle qui avait orchestré son enlèvement plutôt que de lui offrir une vaine promesse. Peu importe ce que lui dirait Jel', au moins serait-elle fixée. L'ancien apprenti ouvrit son Esprit pour effleurer celui de sa princesse et lui transmit le message de la prisonnière. Jelenna était quelqu'un de censé et d'ouvert et il pria de toute son âme qu'elle accepte la requête. Ce n'était pas la place d'un petit garçon que de se voir privé de liberté au nom des erreurs de ses aînés. Il ne fallut pas longtemps à Jelenna pour se décider. Avec sagesse, comme toujours, elle accepta l'offre de la jeune femme, lui promettant un traitement convenable. L'Amazone ajouta également que le gardien serait chargé de rendre l'enfant à son père, ce qu'Aerin accepta.

« Je le ramènerais, je te le promets. » conclut-il avec douceur pour ne pas la brusquer davantage.

Il ne pouvait s'empêcher de penser que Jelenna avait prévu dès le départ de ramener l'enfant chez lui mais qu'elle attendait la bonne opportunité pour l'ordonner ce que Thémis venait de lui fournir. Quoi qu'il en soit, il était heureux pour le petit Elios mais attristé que cette femme qu'il aimait tant doive rester prisonnière. Il avait d'ailleurs ressenti ce malaise chez sa compagne. Il remarqua alors les larmes de joie de l'élémentaire et ne put s'empêcher cette fois d'esquisser un pas vers elle pour la prendre dans ses bras. Elle était plus petite et plus frêle que dans ses souvenirs mais tellement forte à la fois. Aerin la serra contre lui, peut être plus pour lui même que pour elle.

« Je veillerais sur lui, je le ramènerais à Soren et je rassurerais Erys. Tu n'as pas à t'inquiéter, je te promets de veiller sur lui. Je l'emmènerais dès que tu seras prête. »

« Je regrette tellement de ne rien pouvoir faire de plus », voilà ce que disait son sourire et son regard tandis qu'il taisait ces dernières paroles.

[ Désengagés, ça m'a fait plaisir de rp avec toi depuis le temps qu'on devait le faire ! ]

Contenu sponsorisé

» [DA-flashback DA 144] Deux âmes liées pour un seul coeur (fini)
» [154][DE] Le sang pour le sang (pv Jacen) (fini)
» [DE-Flashback] Des cendres et des flammes. [Pv Aerin & Jillian]
» [FlashBack FHsaison1] une partie d'échec bien dangereuse.....(pv Thémis&aerin&Soren) [Terminé]
» [Terminé][155][F-E](Flashback) Un coeur lourd... ou deux (PV Ewan)

[flashback 161][Aerin] Je t'ai offert mon coeur, protège ma chair et mon sang (fini)

[flashback 161][Aerin] Je t'ai offert mon coeur, protège ma chair et mon sang (fini)

Sujets similaires

Sujets similaires