Azthia

Ô, petite flamme qui guide chaque cité d'Azthia, surtout ne vacille pas. Car les temps sont bien embrumés et un vent d'inquiétude souffle... Laissez vous tenter par un univers poétique et fantastique, créez un personnage haut en couleurs...
 
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 Iréa, Maître Templier

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Iréa
Iréa
Féminin Nombre de messages : 449
Âge : 29
Race et âge : Almer - 36 ans
Cité : Temple d'Ankdor
Métier : Templière de l'Aube

Feuille de personnage
Compétences: Maîtrise de l'épée-Esprit-Combat jinmen
Compétences bonus: Invocation
Réputation :
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MessageSujet:
Iréa, Maître Templier
   Iréa, Maître Templier EmptyVen 31 Jan - 13:32


Renseignements généraux
Nom : Halin Ad’Saïf
Prénom : Iréa
Âge : 36 ans
Race : Almer
Langues : toutes
Cité d'appartenance : Temple d’Ankdor
Métier : Templière de l’Aube – Division des Diplomates
Position : Instructeur de la lecture, de l’écriture et des langues
Main dominante : Droite



Possessions
Monture : Epona, une jument bai
Arme : Une épée runique à lame turquoise
Armure : Un corset de cuir, une cotte de maille, des protections pour les genoux et les poignets. Elle est désormais rarement amenée à les porter mais les possède toujours.
Roleplay
Compétences : Esprit  –  Maîtrise de l’épée – Combat jinmen
Compétence bonus : Invocation
Faiblesses :  Torture (elle est trop douce et trop gentille), Pièges (elle est vraiment peu douée pour détecter ou poser tous les pièges mécaniques)
But du personnage : Maintenir autant que possible la paix sur Azthia pour que ses enfants et ceux des autres puissent grandir en sécurité

Description physique
Iréa est une  femme typiquement Almer. Plutôt petite – elle mesure un peu moins d’un mètre soixante – elle est pourtant robuste, plutôt musclée et ses articulations sont fines et saillantes.
Sa peau a la couleur du caramel, ses yeux en amande ont celle du chocolat. Elle a les joues assez rebondies, le menton pointu (un peu moins maintenant), le nez légèrement retroussé, le visage peu allongé, si bien que le rire lui donne un air enfantin voire malicieux. Au contraire, son sourire respire le calme, la douceur et la sérénité.
Elle porte en carré court ses cheveux brun foncé tirant sur le noir, avec une frange en biais.
S’il est impossible de se tromper sur sa nature féminine, elle est loin d’avoir des formes généreuses ou des jambes interminables, ce qui ne l’empêche pas d’être plutôt jolie, à sa façon.


Caractère, qualité et défauts:
Autrefois timide et effacée, elle a gagné en confiance et en assurance à mesure qu’elle gagnait en maturité. En autorité également.
Le fond de son caractère n’a toutefois pas changé depuis son enfance. Elle est douce, conciliante, compréhensive. Sérieuse voire austère au premier abord, elle se révèle enjouée et même taquine une fois à l’aise, et peut se lancer dans des discussions enflammées. Si elle ne s’emporte pas facilement, ses sautes d’humeur sont souvent mémorables.
De nature réservée, elle rechigne souvent à se confier et choisit avec soin les oreilles qui vont recueillir ses confidences.
Avec la formation de plusieurs jeunes Sensibles et d’autres évènements comme la bataille de Tamawa, l’attaque de Ptot Tàh et la prise du Temple, elle s’est découvert des instincts protecteurs qu’elle ne soupçonnait pas. Gare à celui qui touche à sa famille, de sang ou de cœur.
Elle a toujours été sensible, sujette à des émotions très fortes qu’elle s’efforçait de refouler en présence des autres. Elle réussit désormais à mieux les maîtriser, à les cacher mais aussi à les accepter voire à les montrer.
De façon générale, elle semble sereine, bien plus que dans sa jeunesse. Elle est en réalité plutôt soucieuse, notamment par rapport à l’avenir, mais elle a décidé de profiter pleinement de ce que la vie lui offre tant qu’elle le peut.


Mon heure de gloire !
Votre prénom : Aude
D'où venez vous ? Le beau (et un peu moins froid) pays de la mirabelle toujours, mais je suis maintenant exilée en région parisienne… pour l’instant.
Avez-vous lu et approuvé les règles ? Chut ! [Validé]
Comment avez-vous connu le forum ? Sans vouloir accuser personne… *pointe Thingol du doigt* c’est lui qui m’a donné le lien !
Idées, remarques ou suggestions ?
Je suis très heureuse de retrouver Azthia et ses Azthiens ! J’espère que ma (longue) biographie sera malgré tout aussi agréable à lire que la précédente ! Tous les passages impliquant d'autres joueurs ont normalement été vus avec eux, sauf oubli de ma part. Ilan devrait être joué bientôt, quand les partiels seront finis. ^^


Dernière édition par Iréa le Sam 1 Fév - 4:17, édité 3 fois
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Iréa
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MessageSujet:
Re: Iréa, Maître Templier
   Iréa, Maître Templier EmptyVen 31 Jan - 14:44

Biographie:
La petite fille lorgnait avec curiosité la jeune Nua qui faisait la cuisine.
Elle n’avait pas plus de cinq ans, mais ses parents le lui avaient souvent dit : « Ne t’approche pas trop des Nuas ! ». Respectivement marchand d’art et prêtresse du Bénu, habitués à fréquenter le beau monde de Ptot Tàh, ils ne prônaient pas la violence envers ce peuple mais ne l’estimaient bon qu’à se charger de basses besognes. Aussi veillaient-ils à ce que leur fille se tienne éloignée des domestiques.
Leurs métiers et les réceptions auxquels ils étaient fréquemment conviés ou qu’ils organisaient ne le leur laissaient cependant guère de temps à passer avec elle.
Iréa était depuis le berceau élevée essentiellement par sa nourrice, Nélia, une jeune femme fermement opposée à l’esclavage. Consciente des risques auxquels elle s’exposait, elle n’avait toutefois pas le cœur de retenir la fillette lorsque celle-ci, spontanément, allait à la rencontre des domestiques qui œuvraient partout dans la maison.
Voilà comment ce jour-là, cachée derrière la porte entrouverte de la cuisine, elle s’était retrouvée à observer, complètement fascinée, cette jeune femme qui pétrissait le pain. La domestique s’interrompit, sourit à la bouille caramel qu’elle voyait par l’entrebâillement et lui proposa un verre de lait. La petite fille hésita un instant, songea à s’enfuir maintenant qu’elle était découverte, mais le lait était un appât fort attirant qui la décida à pousser la porte.
Et c’est ainsi que tout commença.
Iréa continua à grandir mais ses parents ne se rendaient pas compte qu’ils étaient trop souvent absents pour avoir une véritable influence dans son éducation, malgré tout l’amour qu’ils lui portaient. Ils ne s’aperçurent pas qu’elle absorbait autant de culture Nua que de savoir-vivre Almer, qu’elle assimilait des valeurs opposées à celles qu’ils chérissaient.

Ils ne s’en aperçurent pas tout de suite…

Car plus les années passaient, plus il devenait évident qu’Iréa ne prenait pas la voie que ses parents avaient tracé pour elle. Après une menace, puis deux, ils renvoyèrent Nélia, comprenant enfin que les quelques incidents qu’ils avaient pris pour des négligences cachaient en réalité tout autre chose. Du haut de ses onze ans, leur fille prit très mal la chose. Sa nourrice lui était plus chère que son père et sa mère, trop souvent absents. Elle tint tête à ses parents, passant outre les interdictions. Ce fut une période difficile pour elle, d’autant plus que quelques semaines après le renvoi de Nélia, elle commença à avoir d’étranges crises.  A l’école, dans la rue, chez elle, des émotions qui ne lui appartenaient pas l’assaillaient régulièrement. Des éclats d’une colère noire et totalement inexpliquée, des moments d’une joie intense parfaitement incongrue, des accès de tristesse  et des fous rires impromptus. Ne sachant à qui se confier, elle n’en parla à personne, bien qu’elle se sentît souvent près d’exploser tant elle bouillonnait de sentiments divers et contradictoires.

Jusqu’au jour où…

Iréa se fraya un chemin au milieu de la foule, les yeux brillants des larmes qu’elle peinait à refouler. Elle allait doucement sur ses treize ans et les altercations avec ses parents se faisaient régulières, maintenant qu’ils avaient compris que les deux ans écoulés n’avaient pas suffi à la remettre dans ce qu’ils appelaient « le droit chemin ».  Espérant encore changer son attitude, Hilel et Eléana Halin avaient récemment vendu Moan, l’esclave à laquelle leur fille semblait le plus attachée, celle par qui tout avait commencé.
Ce jour-là, l’adolescente était partie en claquant la porte après une nouvelle prise de bec avec sa mère et elle errait maintenant au hasard des rues. Un sentiment de gaieté et de légèreté se glissa dans son cœur à l’improviste, elle le repoussa avec violence. Il ne manquait plus que ça ! Les étrangetés l’avaient pourtant laissé tranquille, ces derniers temps, depuis qu’il lui était devenu plus facile de les repousser. Ses yeux embués de larmes fixés sur le sol, elle ne vit pas que l’homme qui arrivait en face d’elle s’était arrêté net et le percuta de plein fouet. Elle leva la tête pour s’excuser rapidement avant de s’enfuir, pressée d’être enfin seule. Mais ses yeux croisèrent ceux de l’inconnu qui s’était accroupi pour se mettre à sa hauteur et elle perdit toute velléité de fuite.
Du bleu.
Rien que du bleu, pur et intense comme le ciel du désert.
Un visage ouvert, respirant la bienveillance.
Une onde apaisante qui déferlait sur elle et qu’elle ne songea même pas à repousser.

« Que t’arrive-t-il, petite ? Ce sont de bien jeunes épaules pour porter autant de douleur, de rage et de tristesse.
-Que…que…Comment savez-vous que… ? »

Iréa réalisa avec un temps de retard que l’homme n’avait pas ouvert la bouche. Et qu’elle non plus, focalisée qu’elle était sur la précision avec laquelle il avait su décrire ses sentiments. Elle le regarda encore, perplexe, presque effrayée.

« Qu…Qui êtes-vous ? »

Un sourire.
La peur disparut.
Ne resta que l’incompréhension.

« Quelqu’un comme toi. »

C’était ainsi qu’elle avait rencontré maître Wellan, dont elle allait devenir l’élève au Temple d’Ankdor.  Après s’être présenté, il avait pris la peine d’écouter la longue réponse à la question qu’il lui avait posée avant de lui parler de l’Esprit et des Templiers. Puis il l’avait raccompagnée chez ses parents pour leur tenir à peu près le même discours. En dépit de ses incartades, ils étaient réticents à laisser partir leur fille unique mais ils se rangèrent à son avis lorsqu’elle finit par déclarer qu’elle voulait faire son apprentissage au Temple.

Et sept ans plus tard…

Elle se tenait face au directeur du Temple, maître Jiven, qui lui présentait la garde d’une épée ornée d’une pierre polie. S’en saisissant respectueusement, elle invoqua la fine lame couleur turquoise, entérinant ainsi son rang de Templière.

Elle ignorait encore à quel point cette arme deviendrait une véritable compagne au cours des années à venir…

Car un an à peine après son intronisation, le dieu Azael , ses Cavaliers de l’Apocalypse et ses sbires Erathiens s’éveillèrent, et jusqu’à la victoire d’Azthia elle ne quitta que très rarement sa lame. Elle défendit Cydonia, vit avec bien plus de douleur qu’elle ne l’aurait cru sa cité natale se flétrir et agoniser sous les assauts de la maladie, se battit enfin pour Azthia tout entier, affronta le Cavalier Rouge, toujours son épée à la main.

Et la paix sembla s’installer.

Avec elle vinrent ses premiers élèves, d’abord Ewan au lendemain de la bataille des rois où son maître avait péri, puis Siobhan, autrefois élève d’un Templier du Crépuscule, si jeune mais qui avait déjà porté tant de responsabilités, affronté tant de choses.
Joies et déboires de l’enseignement.
Joie surtout.
Joie de les voir s’ouvrir et s’épanouir, gagner en assurance, perdre en timidité… et en témérité.

Avec elle vinrent aussi l’ouverture du Passage Gelé et les Jinmens. Iréa, depuis toujours passionnée par l’histoire et les civilisations d’Azthia, très bonne élève au cours de langues, absorba tout ce qu’elle pût apprendre sur l’autre continent. Elle finit par s’y rendre quelques mois pour perfectionner sa connaissance de leur langue et de leurs coutumes.

Les troubles revinrent avec l’an 155.

Venue à Cydonia avec Maître Jiven pour négocier, elle avait vu s’ouvrir la première faille d’où avait jailli Tellerius, le Titan de la Terre. Il avait fallu du temps avant que cette information ne resurgisse des brumes où son esprit l’avait laissée s’enfouir, entraînant avec elle la façon de renvoyer le Titan d’où il venait : sacrifier sa vie en se jetant dans le gouffre, de son plein gré, pour sauver Cydonia. Et sous ses yeux, sans hésiter un instant, Naly Caelan, alors directrice de l’Ecole Elémentaire, avait plongé dans l’abîme sans fond.

De retour au Temple, Iréa avait été épargnée quelques temps…

Elle évita sans mal le cimeterre vert en se décalant légèrement sur le côté et, emporté par son élan, Ewan manqua de tomber. Son Maître laissa échapper un soupir inaudible. Ces derniers temps, son élève était particulièrement renfermé et agressif, et ses performances s’en ressentaient. Il contrôlait difficilement ses pensées négatives, qui sourdaient de son Esprit en permanence, il était maladroit au combat et ses réflexions étaient empreintes d’une témérité qui ne lui ressemblait guère. Furieux de s’être rendu ridicule, il chargea à nouveau, rapide et puissant. Le fil du cimeterre heurta un bouclier bleu apparu in extremis pour éviter à Iréa une vilaine entaille au bras.
Réalisant ce qui avait failli arriver, l’élève lâcha son arme dont la lame verte disparut, les yeux hagards fixés sur son maître.

« Maître, je…
- Ce n’est rien, Ewan, je crois que tu as besoin d’une petite pause. Que dirais-tu d’aller seller Ebène et de sortir un peu de la cité ? »

Il n’y avait guère besoin de prier son élève quand il s’agissait de monter à cheval, et il lui emboîta le pas sans tergiverser, mais non sans ruminer ses sombres pensées, quand elle prit la direction des écuries. Chemin faisant, ils croisèrent Katsuya. Un noble jinmen séjournait en ce moment au Temple, qu’étant Samouraï il devait escorter et protéger. Iréa était l’une des rares Templières à parler la langue d’Oyashima de façon correcte, elle avait donc été désignée pour faire office d’interprète. Passionnée par la culture jinmen, après s’être avidement renseignée sur toutes celles qui existaient sur Azthia, elle n’avait pu résister à l’envie d’assaillir le jeune Samouraï de questions et ils s’entendaient maintenant très bien.
L’Almer sentit sans mal Ewan se raidir à ses côtés. Il n’aimait pas ça. Certes, il avait grandi depuis l’époque où il jalousait Siobhan avec qui il rechignait à partager son maître, mais il restait plutôt possessif. Pour lui, elle avait toujours été célibataire et il voyait d’un mauvais œil ce Samouraï débarqué de nulle part qui était si souvent en sa compagnie.
Elle se contenta donc de le saluer d’un sourire et de quelques mots de jinmen, qu’il lui rendit. Ce n’était pas la peine de mettre le feu aux poudres, pour le moment.

Après un galop intense, Gwynt et Ebène avançaient au pas côte à côte, ahanant et suant. Comme prévu, la chevauchée avait quelque peu libéré Ewan de ses idées noires.

« Sais-tu pourquoi notre entraînement a dérapé tout à l’heure ?  demanda-t-elle calmement, comme si la conversation durait depuis quelques temps déjà.
- Je… Je suis désolé, Maître, je ne me l’explique pas. Je… Je suis heureux que vous n’ayez rien.
- Je sais que tu n’as pas cherché à me blesser, Ewan. Peux-tu me dire alors pourquoi tu as bien failli réussir ?
- Je… Non, Maître.
- Parce que tu t’es laissé emporter par ta colère. Tu es tourmenté depuis quelques temps et si je ne peux t’obliger à te confier, je suis dans l’obligation d’agir quand cela devient problématique pour d’autres. Tu es moins performant, parce que tes pensées sont tournées vers autre chose. »

« Tu es très proche d’Auween, Ewan, reprit-elle après qu’il se soit un peu épanché, et c’est normal. Mais cela ne fait pas de vous deux personnes identiques. Tu n’es ni moins bon ni meilleur que ta sœur – de façon générale, je veux dire, vous avez chacun vos domaines de prédilection. Tu es simplement différent, et votre rythme n’est pas forcément le même. Pas parce que tu es moins doué ou plus faible, mais parce que vos parcours et vos personnalités sont différentes. Tu as beaucoup veillé sur elle, n’est-ce pas ? Tu voulais devenir plus fort pour la protéger. Et quand as-tu pris le temps de penser à toi ? Vos caractères sont différents, tu es aussi réservé qu’elle peut être bavarde, et tu gardes un énorme poids sur tes épaules parce que tu refuses de le donner. Et Auween n’a pas perdu son maître, elle n’a pas eu à porter ce deuil supplémentaire.»

« Un peu de distance n’est pas forcément une mauvaise chose, ajouta-t-elle après un long silence. Cela te permettra peut-être de penser un peu à toi-même et de régler certains comptes avec le passé, pour mieux la retrouver ensuite. Tu sais, ce n’est pas parce qu’elle voit d’autres gens et vit des choses sans toi que ta place dans son cœur s’en trouve amoindrie. Je te signale d’ailleurs, mon cher apprenti, que c’est aussi valable pour toi et moi. Personne, que ce soit un autre apprenti, un autre Templier ou n’importe qui, ne peut prendre ta place, parce que tu es unique. »

Emu, Ewan hocha la tête.

« Ton heure viendra, Ewan, et bientôt, si tu ne laisses pas de telles pensées altérer ton jugement. Et, pour preuve que j’en suis convaincue, je te donne ton après-midi. Je pense que tu apprendras plus en la passant comme bon te semble mais en ayant ces paroles en tête qu’en répétant des exercices dans la cour du Temple. »

Iréa sortait à peine des écuries que Katsuya vint la trouver. Et, comme tous les jours ces derniers temps, ils passèrent de longues heures à discuter. Prise par leurs conversations, la jeune femme ne s’apercevait pas que, chaque soir, le Samouraï s’asseyait plus près d’elle.

Les jours passèrent, devinrent des semaines car les négociations qui avaient amené Katsuya et son seigneur à Tamawa furent repoussées, et les soirées se répétèrent. Jusqu’à ce qu’un soir, dans un accès de témérité, il manifeste clairement son intérêt pour elle. Le premier réflexe d’Iréa avait été de fuir. Pas au sens littéral du terme, bien sûr. Mais elle était encore assez lucide pour s’apercevoir que cela risquait fort de les mener dans une impasse, malgré toute la tendresse qu’elle pouvait éprouver pour Katsuya. Seulement, elle ne pouvait se résoudre à cesser de le voir pour autant, sans compter que cela leur aurait été difficile en vivant si près l’un de l’autre. Elle avait fini par céder, incapable de contenir la force de leur attirance mutuelle.
Et si les quelques mois qu’elle passa en sa compagnie furent parmi les meilleurs moments de sa vie, l’inexorable les rattrapa. De façon bien prévisible, leur relation ne put survivre au retour de Katsuya en Oyashima.
La séparation fut douloureuse, surtout pour Iréa qui s’en voulait de n’avoir su résister. Mais les évènements survenus juste avant le départ de leurs invités jinmens. Face à l’Ombre et à son lieutenant Scarlett, le Temple avait dû être évacué. N’y resterait que Maître Jiven, pour servir d’appât, tandis que ses collègues mettaient en sécurité les apprentis.

Par petits groupes, tant bien que mal, ils gagnèrent Silmarie.

« Maître Iréa, le voyageur demande à vous voir.
- Quel voyageur ?
- Il est arrivé un homme qui semble venir de très loin, un de vos compatriotes. Il a l’air exténué mais il ne cesse de répéter qu’il doit absolument vous parler. »

La jeune femme fronça les sourcils. Un de ses compatriotes ? Elle n’avait plus guère de liens avec d’autres Almers, si ce n’était avec son père qu’elle n’imaginait pas faire un tel voyage seul, mais elle suivit le jeune Templier qui était venu la chercher.

«  Nous l’avons installé dans une tente avec de l’eau et de la nourriture en attendant votre arrivée, Maître, vous pourrez vous entretenir avec lui là-bas.
-A-t-il donné son nom ? s’enquit-elle avant de pénétrer dans la tente.
- Il dit s’appeler Johannus. Il dit que cela vous suffira à le reco… Tout va bien, Maître ? »

Le visage d’Iréa s’était vidé de toutes couleurs et dans ses yeux brillaient quelque chose qui ressemblait à de la peur. Mais cela ne dura qu’un instant.

« Ça va, je te remercie. C’est effectivement une de mes connaissances. Retournez à vos occupations, je me charge de lui. Vous avez fait du bon travail. »

Le Templier s’éclipsa sur un « Bien, Maître, merci. » et, prenant son courage à deux mains, elle entra dans la tente. C’était bien lui, le vieux médecin du Fort de Djebel. Il paraissait plus malade, plus fatigué, plus maigre encore qu’elle ne l’avait quitté, presque cinq ans auparavant, mais aucun doute n’était possible.

« Je ne pensais pas vous revoir un jour… murmura-t-elle en s’asseyant en face de lui.
- Moi non plus, ma Dame, répondit-il de sa voix souffreteuse. Ptot Tàh devait être mon tombeau. Mais il fallait que je vous avertisse… Yeux-de-Lune… »

Il lui raconta tout ce qui était arrivé depuis qu’elle était partie, menant avec elle les restes du peuple Almer à travers le désert, épaulée par trois compagnons. Il lui dit avec réticence ce qu’il lui avait enseigné pour qu’elle puisse se défendre, la haine qui avait commencé à la dévorer et pour finir, comment elle était partie elle aussi, les cheveux longs teints en rouge sang et les yeux bandés pour entraver ce don de double vue qu’elle maudissait.

« Elle a repoussé tout au fond d’elle-même l’adolescente que vous avez brièvement connue. Elle a renoncé à son nom et se fait désormais appeler…
- Larme-de-Sang… termina Iréa en se levant, partagée entre l’horreur et la stupéfaction.
- C’est cela, balbutia le vieil homme surpris.
- Je vois… Ce sont en effet des informations de la plus haute importance. Vous avez bien fait de faire le voyage jusqu’ici. Vous devriez vous reposer maintenant. Vous n’êtes pas sans savoir que la pratique de la magie du sang est prohibée et que vous serez puni pour cela… Toutefois, je pense que vous avez un peu de répit devant vous. Tant que Larme-de-Sang est notre ennemie, vous pouvez être utile.
- Mon sort m’importe peu, ma Dame. Tel que vous me voyez, je n’ai de toute façon plus guère le temps de faire des projets. Mais vous savez, vous, qui était Yeux-de-Lune autrefois, ce qu’elle a enduré avant d’en arriver là… Je vous en prie, ne l’oubliez pas.
-N’ayez crainte, je n’oublierai pas… »

*Comme si je pouvais l’oublier… songea-t-elle en sortant.*

L’Almer s’isola et se donna quelques instants pour laisser libre cours à ses sentiments.
Elle avait parfois regretté cet instant qu’elle ne s’expliquait toujours pas où son arme avait quitté sa main pour venir se ficher dans la poitrine du commandant Mansour, cinq ans plus tôt, au Fort de Djebel. Certes, elle avait sauvé la vie d’Yeux-de-Lune, sa fille, qu’il voulait tuer, mais la vie avait été ensuite si cruelle avec la jeune fille que la Templière se demandait s’il n’aurait pas mieux valu pour elle mourir à ce moment-là.
Mais jamais autant qu’elle le regrettait à présent.
De dépit, la jeune femme jeta rageusement au sol la garde de son épée runique qui rebondit et tinta légèrement, intacte.
Presque instantanément, elle retrouva ses esprits. Qu’importaient ses regrets, elle ne savait que trop bien à quel point sa lame serait précieuse dans les mois à venir. Il n’y avait pas de temps à perdre à vouloir changer le passé, à s’apitoyer ou à s’acharner sur soi-même.
Maître Wellan, le Templier qui l’avait jadis formée, arriva sur ces entrefaites.

« Iréa, il faut que… »

Il avisa le visage défait de son ancienne apprentie, l’arme qu’elle venait de ramasser dans sa main, l’impression de mal-être qu’elle dégageait.

« Qu’y-a-t-il ? »


Elle lui parla de sa rencontre avec Yeux-de-Lune Mansour au Fort de Djebel, sans rien omettre : son caractère, son don, la convoitise qu’il provoquait chez les autres, la justesse de ses prédictions, la tentative de meurtre de son père, la façon dont elle, Iréa, l’avait tué sous ses yeux pour la sauver, sa garde confiée au père Maury, le viol, la décision de la jeune fille éteinte de rester à Ptot Tàh, la décision de Johannus de rester avec elle et enfin, ce qui avait manqué jusque là, l’histoire de sa transformation en Larme-de-Sang.

Parce qu’il était Maître Templier et que, de surcroît, les défenses de la jeune femme étaient affaiblies par le choc, il sentit la détresse d’Iréa. Son horreur de savoir que derrière leur ennemie se cachait une adolescente jadis si douce et innocente, sa peur d’être rattrapée par des évènements qu’elle pensait avoir enfin laissés derrière elle, sa colère contre elle-même d’avoir permis les méfaits de Larme-de-Sang, ses regrets d’avoir sauvé sa vie.

« Tu ne dois pas te sentir responsable de ce qu’il s’est passé. En la sauvant, tu lui as offert la chance de continuer à vivre. Ce que la vie allait faire d’elle, ce qu’elle allait faire ensuite de cette vie que tu lui as donnée, ne dépendait pas de toi. Tu as sauvé une enfant, une adolescente de quinze ans.
- Qui est devenue une meurtrière…
- Te serais-tu pardonné de l’avoir regardée mourir sans rien faire ? Nos actes ont des conséquences que nous ne pouvons prévoir, Iréa, c’est pourquoi le don de voyance est si convoité. Nous faisons ce qui nous paraît juste à un instant donné, avec les informations que nous avons et qui, sauf dans de rares cas, se limitent au passé et au présent. Tu n’as commis aucune faute. »

Comme il y a bien longtemps, les paroles de son maître l’apaisèrent et lui permirent de se concentrer sur la bataille à venir…

Lorsqu’elle était devenue Templière, la jeune femme n’aurait pas pensé voir de sitôt toutes les cités s’accorder, même rien qu’un instant. En cinq ans, c’était pourtant la seconde fois qu’elle combattait au sein de l’armée unifiée d’Azthia. Avec l’aide de leur ennemi de jadis, aussi étonnant que cela puisse paraître, l’union les mena encore une fois à la victoire, mais Larme-de-Sang leur échappa.

Pour les habitants d’Ankdor toutefois, le combat n’était pas terminé, car l’Alliance Ecarlate tenait toujours leur foyer. Une longue année plus tard, à l’orée de l’été 157, Iréa reprit les armes aux côtés de ses frères Templiers, des soldats de Cydonia et des Amazones. Mais l’apparente entente cachait en réalité une infâme trahison puisque Liam Clari, Maître du Monastère Zélote, y vit une occasion parfaite d’annexer Tamawa. Ils ne remportèrent la victoire que de justesse, grâce à l’arrivée inopinée de l’armée astorg et au prix de la vie de la Reine Amazone Philéa et de son époux Maître Jacen. Ce fut un Ordre abattu par la perte de plusieurs membres et divisé par cette nouvelle trahison des Zélotes qui regagna le Temple.

Dans l’esprit d’Iréa aussi, c’était la tempête.

« C’est une heure bien tardive pour arpenter notre jardin, si beau soit-il.
- Bonsoir, Maître. Il semblerait que le sommeil fuie encore le Temple. Nous avons eu bien peu de répit ces temps-ci.
- Ce n’est que trop vrai. Il est toutefois de notre devoir de n’en rien laisser paraître et de tâcher d’apaiser les conflits sur cette terre, si douloureuses soient les blessures de nos cœurs. »

La jeune femme devinait sans mal quelle perte alourdissait le cœur du directeur. Sa grande amitié avec Maître Jacen était loin d’être un secret. Jiven était, au Temple, celui qui le connaissait le mieux et devait pourtant autant que possible ne rien laisser filtrer de sa peine.
Et dire qu’elle…

« Tu es bien songeuse, lui fit-il remarquer alors que le silence s’éternisait. Puis-je faire quelque chose pour t’aider à démêler tes pensées ?Serait-ce Larme-de-Sang qui t’inquiète ? »

Le directeur avait su, bien sûr, qui était leur ennemie et comment son identité avait été révélée.

« Oui, en partie. Maître Wellan m’a assuré que je ne devais pas m’estimer responsable de ce qu’elle avait fait, mais… c’est difficile. Vous savez que ma mission au Fort de Djebel a été éprouvante. Je pensais l’avoir enfin laissée derrière moi. Et voilà qu’elle m’a rattrapée quand je m’y attendais le moins…
- Et il avait raison. En regard des principes de notre Ordre et en ce qui me concerne, tu n'as rien à te reprocher. N'importe lequel d'entre nous aurait agi de même à ta place.
- A vrai dire, Maître, reprit-elle sans le regarder, je me demande s’il ne serait pas mieux, pour moi comme pour les autres, que je quitte le Temple quelques temps. »

Quelques instants de silence surpris, et puis :

« Tu es libre, Iréa. C’est ton plein gré que tu as accepté la charge de Templière et nul ne peut t’obliger à rester ici, qui qu’il soit. Non pas que je te pousse à te partir, mais je ne puis et ne veux te retenir.
- Je me sens toujours tenue par mon engagement envers le Temple et je crains de m’en vouloir de l’abandonner par les temps qui courent… Mais Ewan et Siobhan sont des Templiers à présent, je n’ai pas d’autre élève pour l’instant et mon départ ne priverait donc personne de maître. Je crois que j’ai certaines choses à mettre au point avec moi-même et pour une fois le Temple ne me semble pas être le lieu propice.
- La décision t’appartient, à toi seule. Tu manqueras au Temple, mais n’oublie pas que sa porte te sera toujours ouverte tant que tu seras fidèle à ses principes.
- Je reviendrai, Maître. J’ai simplement besoin d’un peu de temps à l’écart pour… eh bien, pour faire la paix avec moi-même. Je crains qu’à la longue mes pensées ne finissent par affecter les plus jeunes qui ne savent pas s’en protéger. »

Elle quitta le Temple au petit matin.

La jeune femme prit la direction d’Erathia où elle ne resta que quelques jours, le temps de se faire embaucher pour protéger une caravane de commerçants qui devait traverser les montagnes. Elle avait envie d’un peu d’exotisme. Et sans doute la philosophie des jinmens apaiserait-elle son âme…

La lame était empoisonnée.

Ce fut la dernière pensée qui traversa l’esprit d’Iréa avant qu’elle ne s’effondre face contre terre.
Bien plus tard, elle ouvrit des yeux vitreux dans une demeure jinmen, allongée sur un futon.

« Ne bougez pas trop, lui dit une voix féminine sur sa droite. Vous êtes tirée d’affaire mais il va falloir quelques jours pour que vous soyez sur pied. »

Aussi étrange que cela lui parut sur l’instant, la voix s’exprimait en cydien. Iréa tenta de rassembler ses pensées.
Elle se souvenait être arrivée à Koubaï avec la caravane de marchands ; elle y était restée quelques temps, avant de poursuivre seule sa route vers Arano. On l’avait attaquée. Elle était venue à bout de ses agresseurs sans mal, même si l’un d’eux avait réussi à l’égratigner. Sans s’en formaliser, elle avait repris sa route, mais…

La lame était empoisonnée.

Le soir venu, après avoir passé une journée de plus à dormir, l’esprit d’Iréa était moins embrumé et elle put échanger quelques mots avec sa sauveuse et réussit même à s’exprimer convenablement en jinmen. Oui, l’arme qui l’avait blessée était enduite de poison, particulièrement virulent. Oui, elle était arrivée à temps et si on ne l’avait pas trouvée, Iréa aurait pu y laisser la vie. Oui, le pire était passé, simplement, la Templière serait encore faible quelques jours.
Qui était-elle ?
Une Shugenja qui était aussi guérisseuse. Elle l’avait trouvée en travers du chemin et ne pouvait pas décemment la laissait agoniser là.
Elle s’appelait Akemi Soma.

Iréa parvint péniblement à s’asseoir sur le futon. Elle observa attentivement la femme qui lui faisait face et qui était à peine plus jeune qu’elle. Ce n’était pas marquant à première vue, mais ce sourire, ces yeux, ces oreilles…
L’air de famille était indéniable.

Elle vit la question se former sur le visage d’Akemi, mais la fatigue l’assaillit et elle s’effondra à nouveau. S’asseoir avait vraisemblablement été un effort de trop pour son corps affaibli.

Le lendemain, elle se sentait déjà mieux. Elle pouvait s’asseoir, se lever et marcher, même si elle ne tenait pas longtemps debout et qu’elle passait encore beaucoup de temps à somnoler ou à dormir. En fin d’après-midi, elle fut réveillée par du bruit dans l’entrée.

« Onii-chan ! Kara-chan ! Ça me fait plaisir de vous voir !
- Moi aussi petite soeur. Mais, tu as déjà un visiteur ?
- Une blessée, onii-chan, il ne faut l’embêter, elle doit se reposer !
- On ne fait pas ce genre de bottes ou de cape chez nous. D’où vient-elle ?
- De l’autre continent. Elle m’a dit qu’elle venait de Tamawa et je crois qu’elle est… Almérienne, c’est ça ?
- Non, on dit Almer, petite sœur. Et qu’est-ce qu’il lui est arrivé ?
- Elle a été attaquée sur la route. Elle a vaincu les bandits mais elle a été légèrement blessée par une arme empoisonnée.
- Des bandits, ici ?! Avec des armes empoisonnées, en plus… Je n’aime pas le poison, c’est une arme de lâche. Il faudra faire quelque chose.
- Son arme à elle est étrange, je trouve. Mais tu en sais plus que moi à ce sujet. Qu’en dis-tu ? »

Un silence, puis…

« Comment va-t-elle ? Son état n’est pas critique ?
- Non, sinon je serais auprès d’elle. Elle a juste besoin de repos et…
- Elle est dans la chambre d’amis ?
- Oui mais… »

Des bruits de pas dans sa direction. Trois personnes passèrent la porte. Exactement ce qu’elle avait redouté.

« Bonjour, Katsuya. Tu veux bien reposer cette arme ? Tu n’en feras pas grand-chose et je n’en ai pas l’utilité en ce moment, mais je n’aime pas beaucoup qu’on la manipule. Je pense que tu comprends. »

Assise sur le futon, quelque chose comme une lueur de défi dans les yeux, Iréa contempla le cauchemar qui venait de faire irruption dans la pièce. Katsuya, qu’elle ne pensait pas revoir. Bien sûr, quand elle avait pris le chemin d’Arano, les souvenirs avaient refait surface. Un coin reculé de son cerveau ou de son cœur, qui devait ignorer le concept de bon sens, avait espéré des retrouvailles, quelques jours tendres peut-être, et puis après… Elle ne savait pas. Elle avait juste, cachée au fond de son cœur, l’envie de le revoir, même si cela la mettait encore plus en colère.
La coïncidence aurait dû la ravir, n’eût été la femme qui l’accompagnait et qui ne semblait être ni de sa famille, ni une amie.

Justement, Akemi et « Kara-chan » les regardaient avec un air intrigué. Iréa n’avait pas dit à sa sauveuse qu’elle connaissait bien son frère ; elle ignorait ce qu’on savait sur elle.

Quant à Katsuya, il était le siège d’émotions contradictoires. Il était à la fois heureux de la revoir, même s’il n’éprouvait plus pour elle les sentiments qui les avaient réunis deux ans auparavant, mais il ne s’attendait pas à tant de froideur. En fait, il ne s’attendait pas à la retrouver, tout simplement. Et la situation pouvait devenir embarrassante.
Cela faisait beaucoup en quelques minutes à peine et il resta quelques temps incapable de prononcer un mot.

« Katsuya, tu ne nous présentes pas ?
- Pardon, je manque à tous mes devoirs ! Karaleth, voici Iréa Halin, un Maître Templier que j’ai rencontré lors de mon séjour au Temple. Iréa, voici Karaleth Shuzen, Samouraï du clan de la Licorne. Elle est aussi ma femme. »

Un silence succéda à sa déclaration, le temps pour Iréa et Karaleth de se jauger un temps du regard après un salut de rigueur, la première découvrant que les liens qui unissaient les deux Samouraïs allaient au-delà de ce qu’elle imaginait, la seconde évaluant cette ancienne rivale.

« Comment vas-tu ? demanda finalement Katsuya à Iréa pour briser le silence, après avoir reposé son arme.
- Je suis vivante, grâce à Akemi-san. Très honnêtement, j’ai connu mieux, mais à l’en croire je vais me remettre, et plutôt rapidement. Je lui fais confiance à ce sujet.
- Aurait-on signalé un problème grave dans les environs, pour que tu viennes jusqu’ici ? Serait-ce lié à l’attaque dont tu as été victime ?
- Non, je ne suis pas en mission. Ces hors-la-loi ont simplement dû se dire qu’une voyageuse seule était une cible de choix. Ils ne causeront plus de problèmes.
- Tout de même, je n’aime pas ça, continua Katsuya pour lui-même. Nos routes devraient être sûres.
- Je suis d’accord, déclara Karaleth. Mais nous ne devrions pas embêter cette jeune femme avec ça, Akemi-chan dit qu’elle doit se reposer.
-Euh… Oui, tu as raison, Kara-chan ! s’empressa de confirmer la Shugenja pour éviter à son frère de s’enliser dans une situation délicate. Nous devrions laisser Iréa-san tranquille. Elle est encore convalescente. »

Nouveau salut et l’Almer se retrouva seule dans la pièce. Elle se laissa choir sur la couchette en poussant un soupir. La rencontre avait été aussi brève qu’éprouvante, tant physiquement que moralement. Elle avait refusé de se recoucher avant leur départ, mais son corps criait grâce. Quant à son moral… Entre la nostalgie, la tristesse, la rage et le dépit, il était loin de culminer au plus haut.
Elle sombra sans même sans apercevoir dans un profond sommeil.

Ce fut Akemi qui la réveilla en lui apportant son repas du soir.

« Euh… Katsuya est parti. Il ne voulait pas troubler encore votre repos. Mais… Il a dit qu’il repasserait sûrement plus tard, quand vous iriez mieux. Il va se renseigner sur les bandits avec Kara-chan. Euh, Iréa-san, je ne veux pas être indiscrète, ajouta-t-elle après un long silence, mais… Vous m’aviez reconnue, n’est-ce pas ? Je sais qu’onii-chan vous a parlé de moi. Pourquoi n’avez-vous rien dit ?
- C’est votre nom de famille qui m’a mis la puce à l’oreille, surtout. Et puis, Katsuya parlait souvent de vous, il m’avait dit votre prénom. Vous vous ressemblez… Comme une sœur ressemble à son frère. Ensuite, eh bien, ce ne sont pas forcément des souvenirs très agréables.
- Ah ? Pourtant, Katsuya vous apprécie beaucoup. Il était surpris sur le moment, mais je crois qu’au fond il est très heureux de vous revoir.
- Que savez-vous de ce qu’il s’est passé ?
- Eh bien, pas mal de choses en fait, reconnut la jeune femme en rougissant un peu.»

Une fois encore, la fatigue eut raison de la Templière qui ne tarda pas à s’endormir.
Mais au cours des jours qui suivirent, elle parla beaucoup avec Akemi, si bien qu’elles finirent par se tutoyer. Elles parlaient de Katsuya, de ce qu’il avait vécu avec Iréa, et aussi de bien d’autres choses comme la voie de Shugenja et celle de Templier, de la violence et de la paix, de l’harmonie intérieure comme but à atteindre, des mots et de leur pouvoir, de la joie d’enseigner.
Ces conversations contribuèrent à apaiser l’âme de la jeune femme Almer aussi sûrement que les soins de son hôtesse avaient guéri son corps.
Dès qu’elle put tenir debout suffisamment longtemps, Iréa entreprit matin et soir de pratiquer l’art du combat jinmen dans le petit jardin attenant à la maison. Les exercices d’assouplissement, de respiration, et les enchaînements de mouvements qu’elle répétait avec application accélèrent sa guérison et lui permirent aussi d’y voir plus clair dans le brouillard sombre qui avait envahissait ses pensées.

Le soleil se levait sur les terres de la Salamandre.

Tout en étirant ses bras, Iréa méditait sur les dernières paroles qu’elle avait échangées avec Akemi la veille au soir.

« Iréa-chan, tu ne songes qu’à la douleur que t’as causée ta relation avec Katsuya. Ne crois-tu pas que si tu pensais plutôt à ce qu’elle t’a apporté de positif, il te serait plus facile de lui pardonner et surtout de te pardonner ? »

Depuis, elle cherchait. Qu’avait-elle tiré de bon de tout cela ? N’y-avait-il vraiment rien ou ne voulait-elle rien voir, aveuglée par sa blessure ?
Ses sens en éveil l’avertirent sans qu’elle ait besoin de se retourner. Katsuya l’observait depuis la porte qui menait au jardin. Elle sentit sa présence s’éloigner puis revenir, celle d’Akemi quitter la maison. Enfin, au terme de sa série d’assouplissements, il vint à elle.

« Imôto a fait du thé. Elle dit que faire travailler ton corps est une bonne chose, mais qu’il ne faut pas oublier de t’hydrater pour contribuer à éliminer les traces de poison. »

Il esquissa un sourire tandis qu’ils regagnaient la maison.

« C’est elle tout craché.
- Elle est plus étonnante encore que ce que tu m’en avais dit, répondit la Templière pour montrer qu’elle était d’humeur conciliante.
- J’ai toujours voulu te la présenter. Je suis persuadé depuis le début que vous vous entendriez à merveille.
- Alors, continua Iréa tandis qu’ils s’asseyaient pour prendre le thé, dois-je m’attendre à te voir arriver demain avec un Katsuya miniature dans les bras ? Si c’est le cas, je préfèrerais être prévenue. Juste pour me préparer psychologiquement. »

Le Samouraï se sentit tout d’abord légèrement mal à l’aise. Avec ces deux années passées dans les bras de Karaleth, il avait oublié à quel point Iréa pouvait être différente d’une Jinmen, combien, passées les couches de politesse et de douceur, elle pouvait avoir la répartie piquante avec ceux qu’elle connaissait bien, par exemple. Mais il ne put finalement s’empêcher d’esquisser un sourire. Passé le premier choc, c’était agréable de la retrouver.

« Non, nous n’avons pas d’enfants… pour le moment. Le mariage est plutôt récent. Et toi ?
-Eh bien, crois-tu qu’avec un mari et des enfants, je serai partie si loin de chez moi ?
- Oui, s’il le fallait. Mais tu n’es pas en mission. »

Il y eut un lourd silence. La jeune femme n’avait guère envie d’aborder les raisons qui l’avaient conduite jusqu’ici, mais elle sentait, elle savait que cela intriguait Katsuya. Chacun se concentra sur son thé, jusqu’à ce que…

« Où est ton insigne ? Il n’était pas avec tes affaires. Mais tu ne le portes pas.
- Il est resté au Temple. »

Il la regarda sans comprendre, sans vouloir comprendre. Elle se séparait rarement de l’insigne qui prouvait son appartenance à Ankdor, il avait passé suffisamment de temps avec elle pour le savoir. Elle le portait quasiment en permanence autour du cou et il ne se souvenait pas l’avoir jamais vue quitter son foyer sans l’avoir avec elle.

« Tu as quitté l’Ordre ? murmura-t-il, incrédule. »

S’il ne l’avait pas emmenée avec lui en quittant Azthia, c’était bien parce qu’elle ne voulait pas rompre l’engagement qui la liait aux Templiers. Elle aurait pu, pourtant, bien plus facilement que lui, qui ne pouvait abandonner son Seigneur. Mais elle lui avait expliqué que c’était pour elle un sacrifice trop grand, au même titre que trahir son serment envers son Seigneur, et il n’avait pas insisté. Iréa se sentait tenue de protéger Azthia, c’était quelque chose qu’il comprenait et qu’il respectait.

« Disons que j’ai pris des vacances…
- Pourquoi es-tu venue jusqu’ici, Iréa ? »

Il n’était pas assez présomptueux pour penser qu’elle avait fait tout ce chemin pour le retrouver, mais la coïncidence était si troublante qu’il avait besoin d’en être certain.

«  Un Templier qui n’est pas en paix avec lui-même, et surtout, qui est incapable de maîtriser le chaos en lui, est inutile. Non seulement il est inefficace, mais en plus ses sentiments parasitent ceux des plus jeunes, qui ne savent pas s’en protéger. Du moins, c’est ce que je pense. Il s’est passé bien des choses depuis ton départ, Katsuya, tu dois t’en douter. Si je suis partie, c’est pour me retrouver. C’est le hasard qui m’a fait croiser la route d’Akemi. »

Simultanément, ils reposèrent leur bol et leurs peaux se frôlèrent au-dessus de la table du thé. Il n’en fallait pas plus pour que le Samouraï reçoive de plein fouet les émotions qui avaient agité son amante après leur séparation, tant elle avait rêvé pouvoir lui faire ressentir cette douleur. Blessé de savoir qu’il était à l’origine de tant de mal, il quitta la maison sans un mot.

« Tu t’en vas, Iréa-chan ?
-Oui. J’ai l’impression que je suis complètement remise, grâce à toi, Akemi-chan, et je ne voudrais pas abuser de ton hospitalité. Il est temps de poursuivre la route.
-Tu ne veux pas rester encore un peu ? Tu ne me déranges pas du tout, tu sais, et puis… »

On frappa à la porte.

« …onii-chan m’a dit qu’il passerait aujourd’hui, termina la Shugenja d’une petite voix. Je crois qu’il a des choses importantes à te dire, et peut-être qu’après ça vous pourriez vous réconcilier. Je vais préparer quelques provisions pour la route, ajouta-t-elle après ouvert.
- Oh, j’arrive juste à temps, je vois, commenta Katsuya. Ecoute, je voulais te dire… C’est vrai, je n’ai pas réfléchi aux conséquences. Tu sais que ce n’est pas mon premier réflexe, et de toute façon, je n’en avais pas envie. Que j’aie dû te quitter ne change rien à ce que je t’ai dit. Je n’avais jamais rencontré quelqu’un comme toi, jamais éprouvé cela pour quelqu’un d’autre… Je n’avais pas l’intention de te faire de mal. J’ai passé des moments merveilleux avec toi. Pour autant, je ne sais pas si à long terme nous aurions fait un couple heureux et je ne regrette pas le tour qu’ont pris les choses. Mais je te souhaite le meilleur, Iréa. Tu le mérites. »

Il prit ses mains dans les siennes. Avec la douceur et la chaleur de sa peau vinrent des souvenirs qui ne lui appartenaient pas. La douleur et le manque, des journées de voyage dans un état second, à se languir d’elle, de sa voix, de sa peau, de son rire, de leurs discussions…
Elle reprit ses esprits et cacha son émotion derrière un sourire, s’étonnant d’en être encore capable.

« Bon vent, Katsuya. »

Akemi revint quelques instants plus tard.

« Gwynt est sellé, avec tes affaires et des provisions dans tes fontes.
-Merci, Akemi-chan. Prends soin de toi. Et veille bien sur cet imbécile, ajouta-t-elle en cydien, sachant que Katsuya n’en parlait pas un mot. »

Ce fut le début d’un long voyage.

La Templière parcourut les terres jinmen puis azthiennes pendant des semaines, tantôt seule, tantôt en vendant ses services comme mercenaire pour protéger d’autres voyageurs. Elle restait assez peu de temps au même endroit, jamais plus d’une petite semaine, et ne recherchait pas forcément les grandes villes. Le voyage, les rencontres mais aussi la solitude lui permirent de démêler peu à peu l’écheveau de ses sentiments. Pour la première fois de sa vie, elle se sentait vraiment seul maître de sa destinée.

C’est donc une femme bien différente qui se présenta aux portes du Temple par un après-midi d’automne. L’été venait juste de s’achever et le temps était encore chaud. Guère plus de trois mois s’étaient écoulés depuis son départ. Depuis, ses vêtements s’étaient chargés de terre et de poussière, sa façon de se tenir avait changé et ses yeux brillaient d’un éclat nouveau, si bien que la Templière de garde manqua ne pas la reconnaître.

« Bonjour, veuillez décliner votre identité et le motif de votre visi… Maître Iréa ?
- Bonjour Nawel. Je viens tenir l’engagement que j’ai pris de défendre la paix sur Azthia. Je peux entrer ?
-Euh bien sûr oui, bafouilla-t-elle en s’écartant pour la laisser passer. Bon retour, Maître. »

Iréa passa la porte avec la douce sensation de rentrer enfin chez elle.

« Bienvenue chez toi, Iréa. Ton voyage semble t’avoir fait le plus grand bien.
- En effet, Maître.
- J’en déduis que tu souhaites reprendre ta place parmi nous ?
- Pas tout à fait, Maître. Si c’était possible, je voudrais intégrer la Division des Diplomates.
- Je pense que tu en as les compétences, ce n’est donc pas un problème. Considère que c’est chose faite. Repasse me voir quand tu te seras un peu reposée, une nouvelle élève t’attend. »

Après avoir soigné Gwynt, réintégré sa chambre et fait un petit détour par les bains, l’Almer découvrit avec surprise la jeune Sensible dont elle aurait désormais la charge.

« Maman a dit que je serai mieux ici, que j’apprendrai à maîtriser mon pouvoir et que je pourrai me protéger des idées des autres. Mais je suis pas idiote. Ça l’arrangeait de me laisser quelque part pour pouvoir partir toute seule. »

Iréa se demanda un instant s’il était vraiment judicieux de lui confier cette élève. Certes, elle n’avait rencontré la fille adoptive d’Elyncia qu’à une ou deux reprises, mais tout de même… Etait-elle vraiment la mieux placée ?

«  Je ne crois pas qu’elle ait voulu t’abandonner, Asuka. En tout cas, elle avait raison sur un point : ici tu pourras apprendre à maîtriser l’Esprit, à t’en protéger mais aussi à t’en servir volontairement et à bon escient. Tu as déjà fait des progrès, non, depuis ton arrivée ?
- Oui, c’est vrai que depuis que Maître Amyia nous donne des cours, j’ai moins mal à la tête.
- Bien. Et avec les autres élèves, tout se passe bien ?
- Ça va. C’était pas toujours facile au début, surtout que les Astorgs ne parlent pas cydien. Mais finalement on arrive à se comprendre quand même.
- Tu te sens prête à rester avec nous ?
- Je suis plutôt bien au Temple. J’en veux juste à maman d’être partie.
- Je vois. Maître Jiven m’a désignée pour être ton maître, Asuka, c’est-à-dire que je vais t’enseigner ce que je sais, en plus des cours communs. Je serai là pour t’accompagner dans ton apprentissage, quelles que soient ta progression et tes difficultés. N’hésite pas à venir me voir chaque fois que tu en ressens le besoin, d’accord ? »

Et la vie devint un long fleuve tranquille.

Enfin, autant qu’elle pouvait l’être en ce monde.

Malgré sa rancune envers sa mère, Asuka semblait en effet bien disposée envers le Temple, elle avait envie d’apprendre et se révéla être une élève agréable. Elles évitèrent tacitement d’évoquer Elyncia, parce que cela irritait l’une et inquiétait l’autre. Le Maître n’avait pas plus de nouvelles que son élève  et elle craignait pour la vie de son amie.

Les cités poursuivaient leurs guerres intestines, bien sûr. Mais pour une fois, Iréa s’en trouvait plutôt épargnée. Non pas qu’elle ne se sentait pas concernée, mais elle n’avait pas de proches à pleurer, à venger, pas de foyer à reconquérir.

Et puis, il y avait Ilan.

Tout avait pourtant mal commencé.

C’était au début de l’été 157. Iréa venait de quitter le Temple pour quelques temps et elle parcourait les rues d’Erathia. Son père avait voulu y déménager, elle lui avait donc rendu une petite visite pour s’assurer que tout allait bien et le prévenir de son départ. Maintenant, il lui fallait trouver une caravane qui partait pour Koubaï. Le voyage serait plus long que si elle le faisait seule, mais il lui permettrait de gagner un peu d’argent pour la suite.
Elle grimaça en avisant un petit attroupement sur son passage. En effet, un magicien semblait donner spectacle.

« Et maintenant, mesdames et messieurs, voici le clou du spectacle. Mais pour l'exécuter, j'aurais besoin d'aide. Voyons... Vous, charmante demoiselle ! Venez, n'ayez donc pas peur... Ne vous en faites pas. Je vous promets que je ne vous ferai pas disparaître... du moins pas intentionnellement. »

Elle aurait aimé fuir, mais trop tard. Tous les regards étaient déjà braqués sur elle, et les spectateurs s’étaient écartés pour lui laisser le passage. On la poussa même légèrement vers la scène improvisée. Regrettant de ne pas pouvoir se transformer en souris pour disparaître dans un coin, elle obtempéra donc. Le magicien ne sembla pas s’apercevoir de son trouble et lui sourit.

« Je suis flatté qu’une si ravissante jeune femme s’intéresse à mon art. »

S’il en rajoutait, en plus… C’était dans ces moments-là qu’elle bénissait sa peau bronzée : au moins, on ne la voyait pas rougir.

Elle se plia de mauvaise grâce à ses tours de magie, résistant à l’envie de lui parler par l’Esprit ou de le toucher pour lui transmettre le désagréable sentiment qu’il lui faisait éprouver. Cela aurait jeté un froid et l’aurait probablement déstabilisé puis tourné en ridicule. Elle n’était pas si méchante, même quand elle était de mauvaise humeur.

Cela dit, à la fin du spectacle, elle n’avait pas pu résister à l’envie de lui lancer une petite pique.

« Attendez, la retint-il alors que les badauds s’égaillaient. Je vous offre un verre pour vous remercier de vous être prêtée au jeu – soit dit en passant, vous feriez une excellente assistante. Qu’en dites-vous ?
- Non merci, répondit-elle un peu sèchement. »

**Et soyez gentil : la prochaine fois, choisissez quelqu’un qui soit volontaire, ajouta-t-elle dans son esprit avant de s’éloigner.**

Mais le destin avait décidé qu’ils ne devaient pas en rester là…

« Dites, vous pensiez vraiment que je ne m’apercevrai de rien ? Enfin, vous êtes plutôt douée, mais ce n’est pas à moi que vous apprendrez à filer quelqu’un dans la rue. Oh ! L’assistante télépathe d’Erathia ! Vous m’en voulez tellement que vous avez décidé de vous venger ? Ou alors vous m’admirez en secret ? Je préfèrerai ça, mais je n’y crois pas trop. »

Iréa laissa échapper un juron mental. Il avait grillé sa filature. Certes, elle n’était la plus expérimentée au Temple dans ce domaine, mais tout de même. Se faire surprendre par un homme commun quand on était Sensible et que, par définition, on pouvait le sentir arriver, ce n’était pas très brillant. Elle libéra son poignet d’un mouvement souple et brandit l’insigne des Templiers. Grillée pour grillée…

« Ilan Ad’Saïf, vous êtes suspecté de trafic d’armes et de Rif.
- Vous n'avez vraiment rien trouvé de mieux pour me revoir ? Je suis déçu.... Attendez, vous êtes sérieuse ?
- Non, il arrive souvent que des Templiers prennent en filature ceux qui leur font passer des moments désagréables...  Oui, évidemment !
- Disons que euh... je suis plutôt habitué aux miliciens qui me chassent au bout d'un certains temps parce que je commence a attirer trop de monde dans les rues... Vous savez, ils aiment pas trop ce genre de rassemblement de foule. Ça fait très... mais franchement, j'ai jamais trempé là-dedans. Le seul trafic auquel j'ai participé, c'est celui de bonbons volés quand j'avais douze ans !!! Et croyez-moi, ce n'est absolument pas assez lucratif pour prendre de tels risquent maintenant que je suis un adulte responsable... enfin presque responsable. Quoi ?! Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ? continua-t-il devant le regard assassin de la Templière.Vous ne me croiriez pas de toute manière.
-Essayez toujours, on ne sait jamais.
- Bon je sais pas pourquoi moi... Je savais même pas qu'il se produisait des trucs dans le genre ici. Et on n’est pas à Jafa ici ? Si ?
- Vous êtes un élémentaire respectable le jour et magicien des rues le soir. Vous avez tous les contacts nécessaires pour organiser un trafic de ce genre et tous mes indices mènent à vous.
- Ça ne vous est jamais venu à l'esprit que je pouvais aimer ça, le spectacle. La magie d'un monde de fantaisie, de poésie et d'émotions ! Et puis j'y ai vécu dans les rues. Je sais ce que c'est que d'être un pauvre gosse désemparé qui aurait pu faire plein de conneries... J'essaye juste de donner un peu de beauté à ces gosses qui n'en connaissent pas grand-chose malgré eux... Histoire qu'ils ne finissent pas comme ces truands que vous traquez et pour lequel vous me prenez. Si vous ne me croyez pas, termina-t-il, laissez-moi prouver mon innocence en vous aidant à débusquer les responsables... »

Elle brandit la garde de son arme, sans l’invoquer pour ne pas se faire repérer. L’inconvénient d’avoir une lame bleue qui brille, c’est que ce n’est pas discret.

« Je sais très bien m’en servir. Et je n’en ai même pas besoin pour m’occuper de vous si jamais vous me menez en bateau. »

Pas très diplomate, certes, mais elle estimait que l’heure n’était pas à la diplomatie.

Finalement, Ilan se révéla être d’une aide précieuse. Avec son parcours pour le moins atypique, il connaissait à la fois les personnalités publiques et peu recommandables de Tamawa. Et ses connaissances en magie étaient toujours utiles pour Iréa qui, sortie de l’Esprit et de l’invocation, n’y entendait pas grand-chose.

Ils travaillèrent plusieurs semaines ensemble pour faire tomber le réseau de trafiquants, souvent le soir car cela s’avérait être le moment le plus propice. Cela les rapprocha beaucoup, sans compter que la maison d’Ilan était un bon point d’observation qu’ils mirent quelques fois à profit. Et puis, quand on est en planque, il faut bien occuper la moitié du temps où il ne se passe rien et c’est fou tout ce qu’on peut apprendre sur l’autre…

Ilan l’attendait à la porte du Temple.

« Bonjour. Je pensais vous proposer d’aller boire un verre, pour fêter notre réussite d’hier soir, pour vous remercier de m’avoir innocenté et puis… pour m’excuser de vous avoir fait participer contre votre gré à un certain spectacle. Qu’en dites-vous ?
- Volontiers, fit-elle avec un sourire. »

« Je ne connais même pas votre nom, reprit-il lorsqu’ils furent installés.
-C’est vrai, s’amusa la jeune femme. Je m’appelle Iréa. Iréa Halin.
- Ah ! Euh, je… Euh… »

Ilan tenta de rester impassible, en vain. Les Halin avaient été une famille aisée à Ptot Tàh, plutôt influente, dans les bonnes grâces du P’yra. Suffisamment en tout cas pour que lui, l’enfant des quartiers pauvres, se sente mal à l’aise. Dire qu’ils commençaient à bien s’entendre… Mais une Halin… Jamais elle ne voudrait le revoir, maintenant que leur petite alliance avait porté ses fruits.

« Oh, fit-elle dans un éclair de lucidité, il ne faut pas vous faire de souci pour ça. A vrai dire, je suis plutôt en rupture avec les traditions familiales. Templière, ce n’est pas exactement ce que mes parents avaient prévu pour moi. »

Très vite, Ilan devint un ami.

Ils se retrouvaient souvent, pour prendre un verre, se promener, discuter. Ilan avait un petit côté charmeur qui agaçait Iréa mais la faisait aussi rire, à présent. Et il parvenait à l’entraîner dans des discussions enflammées. Quiconque connaissait bien la jeune femme savait que c’était tâche difficile, car elle ne s’emportait que sur les sujets qui la passionnaient vraiment. Ils parlèrent aussi de choses plus personnelles, de leurs histoires, de ce qu’ils avaient vu, de ce qu’ils espéraient.

Et puis un soir…

« J’ai faim, soupira Iréa. Mais je n’ai pas envie de sortir, il fait tellement froid…
- Pas de problème ! Si tu m’avais prévenu plus tôt, j’aurais pu te préparer un dîner comme tu as dû y être habituée dans ton enfance, avec cinq entrées, trois plats, quatre desserts, six entremets, un digestif et un thé, mais du coup, il va falloir te contenter d’un peu plus simple.
-Plat, digestif et thé, ce sera amplement suffisant ! Je n’ai jamais aimé les grands dîners de mes parents, tu sais. Même si en général on m’envoyait au lit avant le quatrième dessert. Ou peut-être à cause de ça, d’ailleurs… »

Ilan entreprit de débarrasser la table basse des restes de l’apéritif et la Templière se leva pour lui donner un coup de main. Au sens propre, puisqu’il ne fallut pas longtemps pour que leurs mains entrent en collision.

« Désolé, s’exclama précipitamment son hôte. Tu n’as rien ? »

Il prit sa main entre les siennes pour l’examiner, réalisant à peine ce qu’il était en train de faire. Prendre sa main, il en avait eu si souvent envie…

« Euh, bafouilla-t-il, apparemment ça va. Tu… tu as mal quelque part ?
- Je crois que tu m’as griffée, là, sur le côté… »

Effectivement, la trace blanche et rouge d’une griffure se détachait sur la peau sombre.

« Oh, pardon ! Euh… Tu veux un bisou magique ? »

Ilan ne se rendit compte que trop tard de l’énormité qu’il venait de proférer, bien sûr.
Un bisou magique.
Pour une petite griffure.
A une Templière qui avait participé à plusieurs batailles et avait dû être blessée par arme blanche plus d’une fois dans sa vie…

« Enfin bref, je vais préparer le repas… »

Et il s’enfuit presque littéralement à toutes jambes vers la cuisine. Iréa resta un moment debout au milieu du salon, contemplant sa griffure, songeuse. Elle le connaissait suffisamment pour savoir que l’image de séducteur qu’il se plaisait à donner n’était qu’une façon de protéger sa véritable nature. Parce qu’au fond, c’était un cœur tendre. Mais tout de même… Elle ne l’avait jamais vu si maladroit et embarrassé.

Le temps qu’il passa en cuisine lui permit visiblement de recouvrer son calme et tout se passa bien. Idéalement, même. La jeune femme le complimenta sur ses talents culinaires.

« … Ilan, ça va ? J’ai l’impression que tu es un peu rouge.
- Oh ça c’est juste qu’il... il fait chaud hein ? T'es pas chaude t... euh t'as pas chaud toi ? Non parce que moi je suis chau... euh j'ai chaud là. Ça doit être parce que j’ai fait la cuisine. La cuisson, ça tient chaud… »

Il entrebâilla un peu le col de sa tunique pour appuyer ses propos. Ne pouvait-il donc cesser de se couvrir de ridicule en sa présence ? Probablement pas. Elle lui faisait perdre ses moyens. Quand elle était près de lui, quand elle le regardait droit dans les yeux, quand par hasard leurs corps se frôlaient, il était incapable de penser à autre chose qu’à elle. Il utilisait toute son énergie pour se retenir de la prendre dans ses bras, de caresser tendrement son visage ou son dos, d’approcher doucement son visage du sien… Enfin bref. Il avait peur qu’elle le rejette. Que l’image qu’elle avait de lui en pâtisse. Qu’elle sorte de sa vie. Jamais il ne s’était si bien entendu avec quelqu’un et il était prêt à tout pour la garder près de lui. Même à se taire, s’il le fallait. Quoique très honnêtement, cela lui devenait de plus en plus difficile.

Heureusement pour lui – pour eux deux, même – Ilan avait pour compagnie le meilleur ami de l’Homme à condition qu’on le nourrisse régulièrement, qu’on le gratouille à l’occasion et qu’on lui fiche la paix le reste du temps : le chat.
Le sien avait des airs de tigron et s’appelait Rhâja. Pur hasard ou machiavélisme félin, nul ne le saura jamais, toujours est-il qu’il s’embusqua pile sur le chemin de son maître qui revenait de la cuisine. Ledit maître trébucha donc sur son chat, fit un magnifique vol plané et atterrit sain et sauf sur le canapé. Il avait commencé à incendier l’infortuné félidé qui s’était enfui à toutes pattes en miaulant de protestation quand il s’avisa que le canapé avait une forme pour le moins étrange. Et que le coussin auquel il faisait face avait le visage d’Iréa.

La jeune femme le regarda, interdite, aussi surprise que lui par le tour des évènements. Elle sentait le cœur de son ami battre la chamade contre le sien, sa respiration devenir irrégulière. Ilan la contemplait et elle avait l’impression que… Non, elle devait se faire des idées.
C’est du moins ce qu’elle pensait jusqu’à ce qu’elle sente un bras se resserrer autour de sa taille, une main effleurer son dos avec une douceur infinie, glisser sur sa nuque, passer dans ses cheveux…
Sa respiration s’emballa et elle ne protesta pas, incapable de trouver quelque chose à dire ou à faire dans son esprit devenu page blanche.

« Iréa… Je… Excuse-moi, je t’empêche de te relever. »

Elle fut soudain libre de ses mouvements et se redressa, encore secouée par la chute impromptue de l’Almer qui avait manqué lui couper le souffle, mais aussi par ce qu’il venait de se passer entre eux. Le jeune homme réussit à reprendre contenance, servit le digestif et tenta d’engager une conversation sur laquelle Iréa eut bien du mal à se concentrer.
Les évènements de la soirée laissaient peu de doute sur les sentiments d’Ilan à son égard. Non, le problème qu’elle avait était de démêler ce qu’elle ressentait pour lui. Si on lui avait posé la question quelques heures plus tôt, elle aurait répondu sans hésiter qu’il était un très bon ami. Mais elle devait bien reconnaître que ces quelques instants dans ses bras l’avaient perturbée au plus haut point et n’avaient pas franchement été désagréables.

Vous connaissez le dicton : jamais deux sans trois. Le troisième incident de la soirée fut donc de la vaisselle brisée qui entailla vilainement la main d’Ilan. Iréa s’improvisa infirmière. Ce n’était pas son domaine mais elle avait quelques bases, suffisamment en tout cas pour faire un pansement efficace à une petite blessure de ce genre. Elle avait saigné plutôt abondamment mais n’était ni très large ni très profonde.

« Voilà, fit-elle en nouant un bandage très serré. Normalement ça devrait faire l’affaire, mais n’hésite pas à aller voir un médecin au besoin.
- Merci.
- Pas trop mal ?
- Si, un peu, grimaça le magicien.
- Tu veux un bisou magique ? »

Il la regarda, les yeux écarquillés, tentant de déterminer si elle se moquait de lui ou… Son sourire avait l’air sincère. Ses yeux s’attardèrent un instant sur son col entrouvert avant de remonter jusqu’à son visage et de se ficher dans les siens, brillants de milles feux. Elle tenait encore sa main dans la sienne.

« Euh… Je ne sais pas si ça va être efficace à travers le bandage. »

Iréa ne se laissa pas démonter et s’approcha doucement jusqu’à poser ses lèvres sur celle de l’Almer incrédule, qui avait fort envie de se pincer pour s’assurer qu’il ne rêvait pas tant la situation lui paraissait merveilleusement improbable. Il fallut un moment pour qu’il reprenne ses esprits et l’embrasse en retour, caressant sa joue d’une main et la serrant contre lui de l’autre.

« Tu penses que ça ira comme ça ?
- Parfait. Mais tu sais… C’est un traitement qu’il faut renouveler régulièrement. En plus, il rend dépendant et on ne se sèvre pas facilement…
- Tu me condamnes à l’administrer pendant combien de temps ? s’enquit-elle avec un sourire en lui caressant la joue.
- Aussi longtemps que tu me supporteras. Je crois que je suis déjà en manque… ajouta-t-il en se penchant vers elle. »

Les jours passés auprès du magicien Almer devinrent des semaines, des mois, des saisons. Iréa avait presque l’impression de mener une double vie, passant ses journées au Temple et ses soirées dans ses bras. C’était la première fois qu’elle entretenait une relation aussi durable avec une personne extérieure à l’Ordre et cela lui faisait réaliser à quel point le fait d’être Templier était une façon de vivre plus encore qu’un métier. Elle mit toutefois un point d’honneur à concilier ces deux aspects de sa vie sans en sacrifier aucun, même si au fond d’elle-même elle se demandait souvent s’ils étaient vraiment compatibles.

Elle commença à occuper le poste de professeur de lecture, d’écriture et de langues à peu près au même moment. Au début, elle le fit de manière très épisodique, en complément d’autres Maîtres, car on lui confiait encore élèves et missions. Iréa appréciait beaucoup ces cours, qui lui permettaient d’enseigner d’une autre façon qu’à ses apprentis.


Dernière édition par Iréa le Mer 5 Fév - 11:05, édité 4 fois
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Re: Iréa, Maître Templier
   Iréa, Maître Templier EmptyVen 31 Jan - 14:45

Biographie (suite) :
Avec l’hiver 158 arriva un évènement impromptu qui bouleversa quelque peu ce bel équilibre.

Ilan avait été contraint de faire demander Iréa au Temple tant elle était insaisissable ces derniers temps. Le magicien ne comprenait pas pourquoi elle semblait le fuir comme ça, ne trouvant pas dans sa mémoire d’explication à son attitude.

« Eh, ça va ? Je te vois à peine en ce moment, tu passes presque tout ton temps ici et tu as l’air épuisée… Tu ne travaillerais pas un peu trop ?
- Ilan… Je crois que je suis enceinte.
- Ah bon, ça va al… Quoi ?!
- Je n’en suis pas tout à fait sûre mais on dirait bien… Et si jamais tu te poses la question, à moins d’une intervention divine, il est de toi. »

Les semaines qui s’ensuivirent furent agitées pour le couple. La Templière était surprise par son état ; elle avait toujours pris ses précautions auprès d’un herboriste. Bien sûr, on lui avait précisé qu’aucun remède n’était complètement fiable mais elle n’avait jamais eu de problèmes auparavant et Ilan n’était pourtant pas le premier homme qu’elle fréquentait. Doutant de sa capacité et de son envie d’être mère, n’étant pas sûre de vouloir se mettre en ménage avec Ilan qu’elle connaissait depuis maintenant un an, elle envisageait sérieusement de tenter de se débarrasser de l’enfant.
Mais Ilan la suppliait de n’en rien faire. Outre les risques pour la femme qu’il aimait, son compagnon rêvait d’avoir des enfants. Il était heureux comme il ne l’avait jamais été avec elle et prêt à l’épouser dans les plus brefs délais.
Au terme de longs jours de réflexion, Iréa accepta sa demande et garda l’enfant. Elle quitta sa chambre au Temple et s’installa chez Ilan.

Curieusement, ce fut avec la naissance de Laïla qu’elle acquit la certitude qu’être Templière était compatible avec le fait d’être mère de famille. Car rien ne la rendit plus opiniâtre dans la défense de la paix. Elle voulait que sa fille puisse grandir en sécurité, sans être confrontée aux combats dès son plus jeune âge, qu’aucun évènement tragique ne vienne déchirer sa famille. Son côté altruiste, empathique, la poussait à vouloir la même chose pour tous les enfants d’Azthia.
Bien sûr, elle dut rester dans les environs proches de Tamawa pendant quelques temps, car son état de santé puis l’attention que requérait son enfant ne lui permettaient guère de s’éloigner. Sans compter qu’un an à peine après la naissance de sa fille, elle se retrouva bien involontairement enceinte une seconde fois. Son fils Sélim vit le jour en hiver 160.
Pendant quelques années, elle se consacra donc essentiellement à l’enseignement. Elle continuait à former des apprentis et pouvait maintenant assurer seule le poste de professeur de langues.

Ses enfants ayant maintenant bien grandi et Asuka ayant accédé au rang de Templière, Iréa accepte à nouveau des missions de façon plus régulière, même si elle préfère ne pas trop s’éloigner. Heureusement pour elle, Ilan est un papa modèle qui s’occupe à merveille de sa fille et de son fils et elle peut s’absenter sans crainte.
Elle observe avec inquiétude les tensions qui fleurissent sur tout le territoire et craint que bientôt son épée ne soit à nouveau plus utile que ses paroles. Elle regarde ses enfants grandir, son mari jouer avec eux, en faisant le vœu que le sort les épargne.

On ne sait jamais combien de temps on a devant soi.
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Re: Iréa, Maître Templier
   Iréa, Maître Templier EmptyDim 2 Fév - 4:36

Bonjour et re-bienvenue ! =)

> Veux-tu reprendre ton personnage au rang 10 ou au rang 1 ? Je vois que tu n'as pas choisie d'autre compétence que celle offerte par ton métier d'où ma question. ^^

> Dans la biographie, pour le passage où Iréa parle à Jiven, je n'ai pas bien compris pourquoi il dit ''Cela aurait-il un rapport avec le voyageur qui nous est arrivé tout à l’heure ?'' parce qu'il est au Temple normalement et toi, à Silmarie non ?

Je n'ai rien d'autre à dire, ta biographie est vraiment mignonne, j'ai passé un bon moment !
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Re: Iréa, Maître Templier
   Iréa, Maître Templier EmptyDim 2 Fév - 5:57

Merci !

Alors, je vais la reprendre rang 10, en fait c'est simplement que je n'arrive pas à me décider sur les compétences que je vais prendre, étant donné que la suppression de "Connaissance des langues" m'a libéré une compétence et que je n'avais pas pris ma dernière compétence.

Ensuite, c'est une erreur de ma part, j'avais effectivement oublié en écrivant ce passage que Jiven était toujours dans le Temple... Je vais changer ça et je préviendrai quand j'aurais édité. ^^
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Re: Iréa, Maître Templier
   Iréa, Maître Templier EmptyDim 2 Fév - 7:02

Oki ! Dans ce cas j'attends que tu ai édité et je te validerais Wink
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Re: Iréa, Maître Templier
   Iréa, Maître Templier EmptyMer 5 Fév - 11:07

Edité m'dame !
J'ai préféré remplacer par un dialogue avec son maître et du coup le passage avec Jiven avant son départ du Temple a été légèrement modifié également.
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Re: Iréa, Maître Templier
   Iréa, Maître Templier EmptyMer 5 Fév - 11:40

C'est parfait jeune fille Wink

J'ai remonté ton dossier, pense juste à le mettre à jour ! Si tu as des questions, n'hésite pas, tu connais le chemin ! ^^

Amuse toi bien parmi nous !
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Re: Iréa, Maître Templier
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