Ce canasson est en réalité une "canasonne" nommée Osana. Elle est âgée de 23 ans, ce qui n'est pas tout jeune pour telle bête ! Même si elle avance avec difficulté, et très souvent au pas, Damatit y est très attaché. C'est un animal fidèle, et vraiment loyal. Lui-même ne l'échangerait pour rien au monde, même pas contre la plus belle monture de la Reine. L'histoire qu'il entretient avec elle est belle, et simple, et sera décrite plus bas, dans la biographie de Damatit.
Damatit possède une seule et unique protection, un long bâton d'ébène, long d'1m60 environ. De très belle facture, c'est l'homme lui-même qui l'a taillé, patiemment. Le Bienheureux en est très fier, et il se plaît à la montrer à quiconque le souhaite. Il l'appelle, en de rares occasions il est vrai, son "joyau". Reste à savoir s'il saurait s'en servir !
Voilà ce qu'aime à dire Damatit le Bienheureux, à ceux et celles qui lui demandent pourquoi il porte toujours sa tenue de toile surannée, usée par le temps et les intempéries. On se demande d'ailleurs dans quel endroit bizarre il a pu la trouver...
Notre homme est débrouillard !! Un rocher, des branchages secs et de l'écorce souple ? Et voilà un abri de fortune pour ce baroudeur dans l'âme. (bonus)
Pauvreté et Gourmandise ne font pas bon ménage, et nécessitent des compromis ! Damatit a dû très vite se former à la pêche pour satisfaire son estomac sans débourser le sou qu'il n'a pas. A noter que c'est un fin cuisinier, et que son filet de truite n'est pas mauvais du tout
Damatit possède une compétence un peu spéciale, si l'on peut la définir comme telle. Il a en effet la faculté assez originale, et innée, de montrer à son entourage le bon côté des choses, à leur donner sans trop de difficultés le coeur léger, et un sourire aux lèvres.
Au fil du temps, Damatit a dû devenir polyglotte pour accomplir les courses qu'on lui confie. S'il ne parle pas très bien les langues, il sait tout au moins les comprendre.
Damatit a la chance d'avoir un excellent 6e sens. Il peut, sans pour autant contrôler son pouvoir, ressentir les dangers, et lieux sûrs et les bons coins pour la pêche!
Le Bienheureux Damatit maîtrise l'art de la gastronomie. Les plats qu'il mitonne sont tout simplement exquis, et ont la renommée de posséder d'étranges pouvoirs... Une reconversion possible?
L'Almer jovial et très babillard n'est pas ce que l'on peut appeler discret... Se tapir dans l'ombre n'est pas son fort, et parfois, son égaiement lui porte préjudice.
: Un gaucher, et un vrai ! Cela ne change pas grand-chose, en fait. Mais le curieux se vante de faire des dessins d'une incroyable qualité, et ce grâce à "sa main magique" !
En tant qu'homme de science, Damatit le Bienheureux veut marquer son temps ! Pas n'importe comment cependant. Son objectif général est de réaliser la meilleure, et la plus précise, carte d'Azthia qui jamais n'eût été faite. Rien que cela, oui !
Description physique:
D'une manière générale, l'homme est trapu, un peu trop gros, pas vraiment athlétique. Il mesure 1m74, et pèse 79kg.
En allant de bas en haut, il a les pieds un peu trop grands, c'est vrai ; des mollets larges, informes, à cause des heures passées à explorer le monde, et ses cuisses sont taillées sur le même modèle : amples, et poilues. Je ne parlerai pas ici de ses parties intimes... Il se vexerait (et pour cause
) ! Une bonne "ceinture abdominale" caractérise ce quadragénaire ; en fait, il est doté d'une bouée de tissus adipeux, mais un conseil, mieux vaut éviter de le lui faire remarquer, d'autant plus qu'on ne peut pas dire qu'il soit obèse. Son nombril renfoncé fait penser à un puits sans fond au milieu du désert. En remontant un peu, vous tomberez sur son torse, criblé de poils bruns et drus, et dans cette jungle, deux boutons roses et durs vous apparaîtront. Ce sont ses tétons, ne vous y trompez pas ! Rien à dire sur son cou, qui n'est ni trop long, ni trop court, ni trop fin, ni trop épais. Redescendez un peu, vous observerez rattachés au tronc, deux bras, pas vraiment massifs, mais un peu flasques. Des avant-bras toujours aussi velus, et des mains un peu plus bas. Et quelles mains ! Vous pouvez le lui dire, il sera content : ses mains sont belles. Et ce n'est pas peu dire ! La peau qui les recouvre est sèche et marquée de ridules. Pas de cals sur ces paumes blanches, et lisses. Des doigts larges mais proportionnés, des ongles blancs et propres. Des mains d'artiste, pour sûr !
Venons en à ce qui vous intéresse : son visage. Sa peau est apparemment grasse. Cela se voit quand le soleil éclaire sa figure, et que celle-ci semble réfléchir la lumière de l'astre. Et puis, son nez, qui d'ailleurs est un peu empâté, porte quelques points noirs. Sa joue est plate, molle, et est encadrée d'une oreille au lobe imposant. Lorsqu'il sourit, des fossettes creusées apparaissent, et lui donne un air ridiculement amusant.
C'est un oeil noir et luisant qui s'agite dans une orbite protégée par des paupières ridées, elle-même encadrée par des cils vigoureux. Un petit regard fureteur et amusé, que de jolies pattes d'oie ornent, marque indéfectible du temps qui passe, et surmonté de deux sourcils sombres et fournis, qui s'agitent lorsqu'il s'emporte. Sous sa chevelure brune, que la calvitie comment à frapper, un large front s'impose, raviné, flétri. Une figure charmante donc ! De ce charme étrange, ce charme d'ensemble, qui fait de Damatit le Bienheureux un homme attirant, et attrayant.
Caractère, qualités et défauts:
Venons en maintenant au fait : la personnalité de Damatit.
C'est un homme jovial, qui aime plaisanter, et faire rire. Son sourire semble gravé sur sa figure, et Damatit ne s'en départit jamais. L'Almer pense être quelqu'un de très drôle. Cette caractéristique est à relativiser, car ce sont moins ses plaisanteries que son expression qui font que ses amis se bidonnent.
Il a l'âme d'un bourlingueur depuis tout petit, et rien ne l'excite plus que de partir vers l'inconnu (et au-delà!). La nature l'enchante, le bruit des oiseau l'emporte, une rivière inconnue peut éclairer sa journée. Un peu enfantin peut-être, mais vraiment attendrissant. Difficile de ne pas se prendre de sympathie avec cet énergumène aussi entreprenant que véhément.
Loin d'être timide, il est même extraverti. Tout, et tous l'intéressent. Faire de nouvelles rencontres est pour lui source de grande joie, de renouveau et d'amitié à venir.
Face au danger, Damatit est le premier parti !
" Je ne fuis pas ! Je cours ailleurs ! ", voilà ce que le bonhomme dit. En réalité, les combats l'effraient, la violence l'exacerbe, et il ne comprend pas cette volonté d'affrontement permanent intrinsèque à l'homme. En fait, jamais il n'a tenu tête à quiconque, et, c'est un de ses défauts majeurs : il a du mal à imposer ses avis et opinions. Devant la contradiction il a tendance à s'effacer, ce qui en fait quelqu'un assez manipulable. Cela explique en partie l'habitude qu'il a prise de s'entourer de personnes plutôt subordonnés, des suiveurs, ou bien des personnalités calmes et pacifiques.
C'est un gourmand, comme je l'ai déjà dit. Il attache une attention toute particulière à la nourriture qu'il ingurgite, et préfère se priver de pitance plutôt que d'être réduit à manger
"du crottin bon pour les gueux". Même si le temps presse, Damatit prend le temps de pêcher, à la canne ou à la main, quelque poisson pour le souper. Il est plutôt patient, en tout cas, pour ce qu'il veut ! J'entends par là que la pêche ou la cartographie sont pour lui des activités qui demandent du temps et de l'application, choses que l'Almer octroie alors bien volontiers. En revanche, lorsqu'il s'agit de réfléchir, d'anticiper les évènements, d'écouter un conseil, une suggestion, une explication, dans ces cas-là, Damatit fait preuve d'un empressement tout opposé ! Il s'égaille bien vite, et ne retiens en général, qu'un mot sur deux, tout au plus ! Cela fait de lui un compagnon de voyage assez particulier, et un très mauvais filateur.
Parallèlement, le Bienheureux aime les femmes, et plus particulièrement les Amazones, même s'il ne l'a jamais dit à quiconque. Pour lui, ces demoiselles sont l'incarnation de beauté parfaite, sorte d'idéal féminin et inaccessible. Et en effet, bien que cela puisse paraître curieux pour un homme aussi attachant que Damatit, ce-dernier n'a jamais eu de compagne. Il l'avoue lui-même, il a eu quelques petites aventures d'un soir, des amourettes peu sérieuses, d'adolescent fougueux et bête, mais c'était terminé. Cela faisait longtemps qu'il ne s'était pas lié, et lorsque ses démons masculins venaient le hanter, il s'arrêtait dans un troquet pour trouver de la compagnie, et s'en allait, aussi inconnu que la veille.
Je ne sais pas si cette vie lui convenait; ce que je sais en revanche, c'est que jamais il ne s'était plaint de solitude. Y'avait-il une raison à cet isolement perpétuel ? Il vous le dirait mieux que moi. Quoi qu'il puisse en être, l'Amazone était, pour Damatit, un rêve de volupté et de plaisir.
Vous l'aurez compris je crois, Damatit est quelqu'un de joyeux, qui sent, et transpire le bonheur. Plus de doute, son épithète lui va bien !
Biographie: Damatit est né en l'an 107, en Soufflefleur. C'était une belle journée, chèvres et cochons vaquaient à leurs occupations respectives autour d'une chaumière en pleine campagne. La bicoque était modeste mais jolie, en rondins sombres et serrés, et était surmontée d'un toit de paille fraîchement posée. Les fenêtres étaient ouvertes, ainsi que la porte d'entrée. A l'intérieur, autour d'un espace central vide, propre et sec, une table était posée contre un mur, accompagnée de deux chaises solides. Un balai reposait dans un coin de la pièce carrée, près d'une cheminée dont l'âtre était nettoyée de toute poussière ou cendres. Une étagère dans laquelle s'entassait de la vaisselle siégeait non loin. Et puis il y avait une couche qui occupait un pan du mur. C'était un amas de couvertures bigarrées entassées sur un matelas de plumes d'oie. Quelque chose de très simple, de très confortable.
Une demeure paisible donc, appartenant sûrement à des éleveurs.
On ne s'en serait pas aperçu tout de suite, mais dans les draps du lit, une forme se révélait. C'était une jeune femme, de 20 ans, elle s'appelait Garaine la Belle. Sa longue chevelure brune était mouillée de sueur, et son visage, habituellement si joli, était crispé en une mimique de douleur. Elle haletait, et gémissait sur la couche, apparemment gênée. En fait, c'était que le nouveau-né Damatit arrivait, et troublait la tranquillité de la maisonnette. De la porte d'entrée arriva, comme une bourrasque, un homme grand à la carrure imposante et athlétique, qui ne devait pas être bien plus âgé que la jolie éleveuse, c'était Miel, qui devenait papa. Un seau lourd à la main, dont l'eau s'agitait encore, un linge dans l'autre, il accouru auprès de sa jeune épouse, lui épongeant le front, serrant sa petite main dans la sienne, bien plus massive. Il lui murmurait des encouragements, des mots doux et décollait les mèches brunes du visage de Garaine, dont l'effort semblait s'intensifier.
Elle ne cria pas, la jolie Garaine, lorsque son poupon émergea de son corps. Miel le prit entre ses bras, coupa le cordon de son enfant, en chuchotant des félicitations à sa compagne épuisée. Il lava le bambin, l'enroba de mille linges, s'assit à côté de sa magnifique épouse à l'air fatigué, et lui remit l'enfant, qui trouva aussitôt le sein de sa mère.
Ainsi naquit Damatit, dans la paix et dans la simplicité.
Et c'est de même qu'il passa son enfance. C'était un enfant vif et curieux, qui ne cessait de gambader dans les espaces verts, en jouant avec les bêtes et la nature. Il suivait son père partout, aimait sa mère profondément. Jamais il ne leur causa souci, et toujours il les aida. Miel, qui était éleveur, n'avait pas d'instruction, ainsi que Garaine. A l'âge de 10 ans donc, les parents emmenèrent Damatit dans la ville la plus proche, Ptot Hàh, pour qu'il apprenne les rudiments de l'éducation auprès du frère de Miel, qui lui était instruit, et qui se prénommait Matei.
Damatit aima son professeur, qui lui enseigna la lecture, l'écriture, et un peu de mathématiques. Lui-même passionné de cosmographie, il transmit son goût à son élève et neveu. C'est de son oncle que Damatit tient cet amour de la géographie, et cet envie de tout découvrir.
Quand il eut 16 printemps, c'est à regret que Matei laissa s'en aller le fougueux Damatit, qui rêvait de liberté et d'aventures. Il fallait qu'il affrontât le monde, pour mieux l'appréhender. Le jeune homme se fit coursier d'abord, il livrait des lettres deçà delà, et s'émerveillait de voir le monde, ses habitants, ses splendeurs et ses contradictions. Parfois il dépensait sa paie dans une auberge, où il offrait à ses nombreux amis le couvert. D'autre fois, il épargnait quelques temps et s'en retournait voir ses parents avec un mouton, ou une chèvre pour le troupeau. Il eut cette vie bohème pendant 4 ans. Après, peut-être s'est-il senti un peu perdu dans le flot du monde, qui l'engloutissait entièrement. Il fit une dernière course, pour un commerçant bourgeois, puis reprit la route de sa chaumière natale.
Sur le chemin alors qu'il marchait d'un pas tranquille, humant à pleines narines l'air pur, il entendit du bruit dans une ravine qu'il longeait. En s'approchant un peu, il aperçut une forme animale, allongée sur le bas-côté. C'était une jument, assez mal en point c'est vrai, qui avait dû tomber de la sente et s'écraser plus bas. La bête était blessée, et Damatit n'était pas en mesure de la soigner. Il avait voulu l'achever, était descendu la rejoindre, et c'est à cet instant qu'il entrevit, encore enveloppé d'une pellicule blanchâtre, un poulain nouveau-né. La chute de la jument avait dû provoquer les contractions, et la pauvre bête, souffrante, avait donné ses dernières forces pour sa descendance, au péril de sa propre existence. La mère s'éteignit après que Damatit avait retiré la protection du petit poulain. Elle avait voulu attendre que quelqu'un passât pour rendre son dernier soupir.
La petite chose entre les bras, Damatit s'empressa de remonter, retira sa chemise de toile, et en recouvrit son précieux poulain. Il restait encore quelques lieues avant d'arriver chez lui, et craignait que le petit n'y survécût pas. Avant d'entreprendre le chemin, il lui administra les dernières provisions qui lui restaient, c'est-à-dire un peu d'eau et de vin, afin que son passager tînt le coup du voyage. Puis il partit d'un bon pas, serrant le bébé entre ses bras nus. Après deux heures à un rythme soutenu, le toit de chaume lui apparu. Il s'empressa de passer la porte, et sans saluer ni sa mère ni son père, déjà prêts à le serrer dans leurs bras, déballa devant le feu mourant le poulain affamé.
Il veilla sur lui toute la nuit, le frictionna, le nourrit, le cajola. Une nuit d'abord, puis un mois, puis plusieurs années.
C'était une femelle, il la nomma Osana, "qui sauve". La bête le suivait partout, et lui ressemblait en tout point étant jeune, curieuse, joueuse, fougueuse. Elle le suivrait tout le long de sa courte vie.
Damatit aida ses parents à l'élevage quelques temps, et puis il eut envie de partir, encore. Il emmena avec lui son amie Osana. Il embrassa sa mère, que l'âge n'avait que rendu plus belle encore, et son père, Miel, toujours aussi doux, car il portait bien son nom, ce gentil Miel. Il passa chez son oncle, Matei, et les yeux de celui-ci brillèrent de fierté en voyant Damatit, devenu si grand. Il lui donna de quoi écrire, des papyrus, des encres et des plumes, pour devenir scribe peut-être. Mais Damatit jamais n'en eut l'envie. Il parcourait le monde, pêchait, passait ses journées à regarder le ciel, en sculptant un bâton d'ébène qu'il avait trouvé par terre.
C'est ainsi que s'écoulait l'existence de Damatit, paisiblement. Il dessinait un peu, et, lorsqu'il avait besoin d'argent, il faisait des petits travaux, de scribe itinérant, qui allait de villes en villes sur sa jument marron, de coursier, de serveur, de guide, car il avait acquis une connaissance assez profonde des contrées d'Azthia, bien qu'il ne soit jamais allé jusqu'au Sud.
En cette fin d'automne de l'an 150, une envie de renouveau soufflait sur la vie de Damatit, un picotement étrange qui le dérangeait sans cesse, une petite voix qui lui demandait de partir loin. Mais allait-il l'écouter ? Et qu'allait-il vraiment faire ?