« Aaaa…Aaaaa…Atchoum ! »
« James ! Franchement tu ne pourrais pas être plus discret ? »

Le demi Elfe lui décocha un sourire avant de recouvrir sa bouche et son nez aquilin de son écharpe, alors qu’Astrée (ici Brunhilde pour sa couverture Astorg) lui jetait un regard noir. Trois jours dans ce fichu tunnel sans compter ceux à errer dans le froid et la glace pour aller audit tunnel, bref autant vous dire que çà faisait belle lurette qu’elle avait consommé son stock de tabac pour son calumet -qui lui avait été gracieusement offert par un Nua à Ankdor- et la Rousse avait du mal à tenir en place, moitié excitée, moitié neurasthénique. Mauvais cocktail. James avait décidé de la suivre lorsqu’elle avait décidée de partir en éclaireuse car la belle déesse avait tendance à oublier de façon chronique qu’elle avait perdu son immortalité en plus de son titre la preuve en était que « Non Brunhilde, on ne saute pas dans les crevasses pour aller récupérer trois carreaux d’arbalètes ». Le damoiseau étira ses muscles, détendant la moindre de leur fibre pour faire passer le temps alors qu’ils avançaient, bercés par les lumières qu’ils généraient pour s’éclairer.

« Brunhilde ? »
« Grumpf ? », Astorg je vous disais.
« J’ai l’impression que les lumières sont plus vives par ici. »
« Forcement, ta petite amie est une annihilatrice. »

Et bam, dans le bec. Elle n’eut pas besoin de jeter un regard en arrière pour voir les yeux de Jimmy s’arrondirent mais elle douta si c’était la nouvelle en elle-même qui l’avait éberlué ou comment elle avait dénommée Angy. Dans tous les cas en levant le bras et en retroussant légèrement sa manche, la Déesse Déchue put voir que même ses tatouages avaient gagné en luminosité. Ils avaient changé, depuis qu’elle était devenue mortelle. Les courbes d’autrefois étaient devenues angulaires, cassantes et affutées alors que leur teinte s’était légèrement assombrie et chaque jour, cela lui semblait pire. L’Astorg abandonna sa contemplation pour se consacrer sur la caverne, et surtout tenter d’oublier son fichu calumet.

Le groupe avait du mal à avancer. Le groupe initial de trois ombres dans les montagnes s’était élargi tant et si bien qu’elle en était venue elle-même à grimacer. Ce n’était déjà pas évident de traîner derrière eux la petite aux cheveux blancs dépressive mais engager dans une expédition aussi périlleuse des parfaits inconnus dont certains avaient passé l’âge ou étaient au contraire parfaitement immature, c’était du suicide. Il n’était que peu de combattants, si les choses venaient à se compliquer il n’était pas dit que James, elle et les deux trois autres qui savaient manier un cure dent arriveraient à protéger tout le monde. Même elle ne savait pas ce qu’il y avait de l’autre côté désormais, si cela se trouver les Dieux de l’Autre Monde avait aussi été annihilé par une force hostile et maléfique. Si cela se trouvait, ils se jetaient dans la gueule du loup. Sa tension monta d’un cran.

« Astrée ! Tu comptes aller jusqu’où comme çà ? »

La Déesse lorgna James qui s’était arrêté en levant les yeux au Ciel. Elle stoppa ses pas à son tour avant de regarder à nouveau la grotte. C’était tentant de continuer, par l’Esprit elle pourrait prévenir James si elle tombait sur un os ce qui laisserait une avance non négligeable au groupe pour rebrousser chemin, ou s’armer devant l’attaque si la confrontation était inévitable. Et puis, autant dire que l’air soucieux de la rousse ne ravivait pas la flamme de l’espoir. Mieux valait qu’elle reste à l’écart. James se gratta le crâne, pesant le pour et le contre et attendit de lui faire jurer qu’elle n’irait pas plus loin pour rebrousser chemin vers le groupe. Il n’avait pas réellement peur pour elle, la Déesse avait une arbalète assez dissuadante en cas d’attaque et il la savait assez sensée pour ne pas s’attaquer seule à un trop gros morceau.

Pour se réchauffer, le Gardien entreprit de d’accélérer le pas, s’élançant silencieusement dans la grotte ce qui se révéler assez ardu en vue de l’air de givre qui lui glaçait les poumons – il avait l’impression de croquer une stalagmite - mais il passa outre préférant se focaliser sur ses foulées régulières qui lui procurèrent un plaisir non dissimulé. Se laissant emporter, il déboula dans le refuge temporaire à vitesse grand V et manqua de renverser Damatit en dérapant sur la glace ce qui valut des éclats de rire au rouquin. Les airs étaient moins mornes qu’à leur départ, si ce n’est Angèle mais bon elle, il s’y était fait et il fallait dire que la jeune traversait une phase pas évidente.

« Hey James, c’est quoi çà ? », demanda Ilya en brandissant un papier sous son nez.
« Euh… un Yack ? »
« Wow… Respect ! A toi. »

Et c’est ainsi que James se retrouva avec un crayon entre les doigts, un papier et un talent artistique proche de zéro à faire valoir. Le semi Astorg se creusa rapidement les méninges alors que la foule en délire commençait à s’impatienter du fait de la longueur de l’Astorg puis son regard tomba à nouveau sur Angéle et un sourire s’étira sur son visage. Prenant appui sur le mur de la grotte, il griffonna rapidement un quelque chose avant de le brandir fièrement à la petite troupe.

Spoiler:

« Si quelqu’un arrive à trouver ce qu’est que ce truc, Brunhilde lui fait un strip-tease. »

Et bien heureusement –pour lui-, Brunhilde était trèèèèèèèèèès loin de se douter de ce que le rouquin manigançait dans son dos. Si le but avait été de réchauffer l'atmosphère, inutile de dire que l'atmosphère en question s’embrasa littéralement chez la population masculine. Des noms volèrent, « rossignol », « perroquet », « autruche » ( ??) et toujours pas le nom tant redouté. Avec de la chance, cela ferrait sourire Angèle.

[En ce qui concerne l'idée brillante de James, se référer aux archives de l'Event Miss Azthia ]

Angèle lança le regard le plus méprisant qu'elle avait en stock à James. Comment pouvait-il lui rappeler le gâchis épouvantable qu'avait été cette mission. Ils s'étaient fait maîtriser par un cheval ! Enragé certes, mais par un cheval !!! Dire qu'il aurait fallut l'achever dès le début mais que non, Monsieur l'ami des bêtes et le copain des poneys roses était pour un monde peace and love où tout le monde était heureux et où surtout, on n'achevait pas les chevaux enragés. Et touuuut ça, pour sauver Silmarie, la grande, la belle, la magnifique cité composée presque exclusivement de tapettes congénitales (ici, je m'excuse auprès de tous les elfes pour l'irrespect total dont mon personnage fait foi). Raaa... Qu'est-ce qu'il lui en avait fait baver ce sale crétin roux. Et en plus, il s'amusait à lui rappeler cet épisode traumatisant de sa courte vie. Et avec le sourire en plus ! Et le pire... Oui le pire c'est qu'en remarquant son regard méprisant, son sourire sembla encore grandir.
Angèle n'y tint plus et se jeta sur lui, lui décochant un direct du droit dans la mâchoire (qui ne dû pas lui faire grand chose vu la taille de la-dite mâchoire par rapport à celle de son poing de fillette mais bon). La bagarre dura bien deux minutes pendant lesquelles les membres du groupes rirent de bon cœur devant les grimaces de James qui faisant semblant d'avoir mal et les coups d'une Angèle complètement dégoûtée par la situation mais qui n'aurait renoncé pour rien au monde à quelques coups en plus sur ce sale elfe. Puis il en eu assez et la maîtrisa en deux coups de cuillère à pot colorant le visage de la jeune fille d'un beau rouge genre "je suis très très très en colère". Raaa... Qu'est-ce qu'elle haïssait les Hommes ! C'était pas juste ! Pas juste pas juste !!!

Le petit groupe s'était calmé à présent. Sauf évidemment Angèle qui fulminait toujours dans son coin. C'est qu'elle avait la dent dure la gamine. Celeb était revenu d'un de ses énièmes petits tours aillant pour but de le détendre (sans qu'il y parvienne vraiment) et s'était couché près de sa sœur de meute qui lui caressait le poil de manière régulière et rassurante. La plupart des gens dormaient mais Angèle n'arrivait toujours pas à fermer une seule de ses paupières. Beaucoup trop exigu, pas assez de sorties... Si elle dormait, à tous les coups ça serait cauchemars sur cauchemars et franchement, si elle pouvait éviter ça... Et puis la rousse à moitié folle n'était toujours pas revenue de son expédition en solitaire et Angèle ne savait pas si elle devait prendre ça pour une bonne ou une mauvaise nouvelle.
Soudain, Celeb leva la tête et coucha ses oreilles en arrière. Elle regarda dans la même direction que son loup mais ne vit rien d'autre que les ténèbres du long tunnel qui s'enfonçait sous la montagne. Quand son compagnon commença à grogner, elle sut qu'il se tramait quelque chose de vraiment pas net. Elle se leva, récupéra son arc et vérifia si elle pouvait encocher une flèche suffisamment vite en cas d'attaque. Celeb grognait de plus belle. L'idée de réveiller le reste du groupe effleura vaguement l'esprit de la jeune astorg mais une rousse sortant à toute allure du tunnel la coupa dans son intention.

"Ah ce n'est que toi. J'ai cru qu..."

Elle n'eut pas le temps de poursuivre sa phrase que l'enfer se déchaînait. Une tornade de feu sortie d'on ne sait où embrasa tout sur son passage créant une très désagréable sensation d'étouffement après qu'ils se soient gelés pendant une semaine et déplaçant la plupart des gens/choses/trucs de quelques centimètres par rapport à leurs places habituelles. Angèle, elle, ne vu qu'une énorme boule de feu lui arriver droit dessus. Elle resta complètement figée. Dans sa tête, la fatigue accumulée et l'horrible sensation de claustrophobie qui la harcelait n'arrangeait rien et toutes ces flammes lui rappelait de biens sombres souvenirs.
C'est alors que quelque chose la tira en arrière, la faisant tombé dans l'eau gelée issue de la glace fondue par les flammes ce qui lui évita de finir en marcassin grillé et de lui remettre les idées en place. Rien de tel qu'un petit choc thermique ! A nouveau réveillée, elle roula sur elle même et repris une position verticale. Puis elle ramassa son arc, remercia Celeb au passage pour lui avoir sauvé la vie et glissa in extremis derrière un chariot avant la deuxième vague de flammes (dans un magnifique dérapage digne d'un film d'action au budget de plusieurs millions de dollars évidemment).
C'est alors qu'il apparu. L'ours. Enoooorme. Comme on en voit pas deux dans une vie. Angèle pensa vaguement qu'elle pourrait se faire un petit pécule en revendant la peau de la bête une fois tuée mais cette pensée ressemblait trop à un autre personnage de la narratrice qu'elle disparue bien vite de son esprit. Il allait d'abord falloir le tuer si elle voulait quoi que ce soit. Mais autre chose la gênait. Un truc de base. Que même un gamin connaîtrait. Les ours, ça crache pas de feu. Alors qu'est-ce qu...

"Battus par une petite fille!!"

Gmrmlrmlmrlmlrrb... Elle aurait dû s'en douter. Dès que ça commençait à mal aller, c'était qu'il y avait un gosse quelque part. Elle détestait les gosses. Et bizarrement, encore plus les gamines qui s'amusait à cramer les passant dans un tunnel de glace passant sous des montagnes infranchissables. Étrange non ? Elle ne la voyait pas encore mais ce truc allait voir de quel bois elle se chauffait. Qu'elle ressemble à boucle d'or ou à un troll des caverne, elle n'aurait pas de pitié... Surtout qu'elle n'était pas encore apparue et qu'elle lui tapait déjà sur le système.
Mais Angèle n'eut pas le temps de faire quoi que ce soit que Goeze, l'homme qui s'était réfugié derrière le même chariot qu'elle, l’attrapa par le bras et la balança vers la rousse. Qui la loupa. L'adolescente vu se rapprocher les crocs du nounours à une vitesse fulgurante, ses pieds refusant de retrouver leur stabilité dans toute cette glace/eau gelée qui couvrait le sol. Heureusement pour elle, la folle réagit enfin et se décida à la rattraper in extremis pour la ramener vers elle. Hé ! Elle n'était pas un yo-yo ! C'était quoi ce bord*l ! Le hurlement de Goeze dont la jambe portait désormais une jolie morsure de loup (pas très profonde hein, juste une petite vengeance... Huhuhu) fit néanmoins apparaître un sourire légèrement sadique sur les lèvre de l'astorg. Merci Celeb !
Bref, la question restait : qu'est-ce qu'elle fichait là en première ligne en compagnie de la rousse à moitié folle en face d'un ours sanguinaire et d'une gamine qui avait plus que besoin d'une bonne fessée ? Surtout que l'autre là, elle tentait un discours diplomatique avec l'autre gosse. Mais c'est pas possible ! Ils comprennent rien d'autre que la force les mômes ! Fallait aller lui botter le c*l à la gamine et puis point barre ! Qu'est-ce qu'elle avait besoin de discuter l'autre ? A vrai dire, Angèle n'y tenait plus. Toutes ces journées enfermée l'avaient mise à bout de nerf et la petite bagarre de tout à l'heure n'avait fait que la frustrer d'avantage. Il fallait qu'elle se défoule et ces ennemis tombaient à point nommé !
Angèle sentait son sang astorg bouillir dans ses veine mais foncer droit entre les griffes de l'ours en chocolat fut une donnée qui l'empêcha de foncer droit dessus tête baissée. Les rouages de son cerveau tournaient à toute vitesse. Si la dingue l'avait balancée fait venir jusqu'ici c'était sûrement pour qu'elle s'occupe de la mioche qui visiblement était une élémentaire. Sa maîtrise du feu était d'ailleurs bien énervante car avec ça, ils leurs était impossible d'approcher monsieur bedon poilu sans finir en steak de murlock. Une défense parfaite... De même, atteindre la peste serait très difficile et ce même grâce à son pouvoir d'annihilatrice à cause du-dit nounours. Si la rousse voulait qu'elle se charge de la gamine, il allait falloir que le reste de la petite trouve s'occupe de Winnie l'ourson s'ils voulaient qu'elle parvienne jusqu'à elle.
Angèle passa son arc dans son dos pour ne pas qu'il la gêne pendant sa course et se prépara à sprinter. Derrière elle, elle entendit Celeb pousser un long hurlement. Un chant de guerre. La bataille allait commencer (voui... c'est une astorg hein, faut pas lui en vouloir si elle voit toutes les bagarres comme des guerre mondiale....). Son loup arriva près d'elle et elle s'élança ver le monstre.
Une partie d'elle priait pour que les autres sachent attirer suffisamment l'attention du monstre pour qu'elle puisse atteindre la sale gosse. Une autre partie priait pour qu'elle se rapproche suffisamment vite pour que la mioche se retrouve à portée de son pouvoir avant que l'idée de la transformée en rôtis humain ne lui vienne à l'idée.

[Oui, je sais, je suis folle de lancer Angèle comme ça d'un coup dans la bataille. Juste que ça a pris tellement de temps pour avancer (t'en veut pas un Nal' ! Soyons clair) que j'avais envie que ça bouge d'un coup... Alors pitié, me faites pas de mal !!! *_____*]

"On va bien s'amuser!!"

Comment on pouvait être aussi guilleret alors qu'on possédait un gros ours capable d'avaler toutes les personnes de la pièce?
Alors que les griffes manquèrent de quelques centimètres la peau d'Angèle qui pu s'en sortir d'extrême justesse, la petite gamine crut bon de commenter les faits comme un match de sport.

"Attention! Ne restez pas à la traine!"

Merci d'avertir quoi, franchement merci! Peut-être était-ce ceci qui poussa l'astorg à lui foncer dessus sans crier gare, en espérant que les autres suivent? Allez, courage jeune Angèle, tu survivras... Certainement.

"On dirait que... ça brûûûûle!" chantonna la petite Annie.

Son gros ours bouscula Angèle qui s'applatit devant la gamine. Alors, elle éleva les mains devant elle, prête à calciner à jamais le visage angélique de la jeune fille.
Et c'est ainsi que...
C'est alors...
A ce moment-là.
Ohé tu te dépêches Annie, crame-lui la face quoi!!!!

Bon bin.... Éteinte par les pouvoirs d'Angèle, Annie ne pouvait plus utiliser sa magie.
Alala, c'est navrant... Un PNJ si puissant, si travaillé, balayé si vite...

"Mais... Mais..."

L'ours Winnie regarda bêtement sa maîtresse qui elle regardait ses mains, sa tête penchant sur le côté. Qu'est-ce-quelle fabriquait? Il n'y avait rien de drôle à cette situation!

"Mais... Mais c'est pas drôle!!!!" pleurnicha la gamine, incapable de lancer le moindre sort.

Boudant, l'Ours s'assit sur son séant dans un vacarme épouvantable. C'était pas drôle, et il n'avait plus envie de jouer.

*Non mais elle n’est pas finie cette gamine. Non correction, elleS ne sont pas finies*, maugréa Astrée.

James pour le coup ne pouvait qu'approuver. Trop loin, il n'avait pas eu le temps de réagir lorsqu'Angèle avait voulu charger l'ours, alors qu'il savait pertinemment qu'il ne pourrait pas l'aider ses compétences étant réduites à néant en présence de l'astorg aux cheveux blancs. Il avait tenté un "Celeb non !" quand le loup avait filé vers sa chasseuse mais le bestiau était visiblement aussi perchée que la demoiselle. Pas décidé pour autant à voir la gamine réduite en lambeau, il s'était élancé à sa suite. Il vit Astrée s'interposer, le bloquant à ses côtés d'un bras impérieux et il n'eut pas le temps de la fusiller du regard de ses yeux d'acier qu'Angèle tombait ventre à terre, poussée par le gros mammifère. Il se défit du bras de la rousse qui le retenait alors que la gamine tendait ses mains vers Angy, visiblement prête à refaire des étincelles...

Mais il n'en fut rien. Et c'est aussi le moment que choisirent les trois quart des voyageurs pour pousser un long soupir de soulagement. Jimmy rejoignit Angèle, lui tendant la main pour l'aider à se relever gardant tout de même un œil sur la bête qui bien que calmée n'en demeurait pas moins un ours. Damatit en fit visiblement les frais, sa tentative de converser avec la gamine se soldant par un grognement de la part du plantigrade. Après avoir jeté un coup d'œil à Angèle pour vérifier qu'elle allait bien - ce dont il s'assura en lui lançant un grand sourire auquel elle répondit en levant les yeux au ciel, la routine donc - il se tourna vers la gamine visiblement attristée par la situation.

« Excuse-moi petite, tu pleures parce que tu n'as pas réussi à nous brûler c'est cela ?, tenta Astrée visiblement assez déstabilisée par la réaction de la petite blonde.

En même temps, il fallait la comprendre : En tant qu'ancienne Déesse elle n'avait pas ne serait-ce qu'un brin d'instinct maternel, et les humanoïdes lorsqu'ils mesuraient moins d'un mètre vingt avait tendance à l'angoisser. C'était sans doute la raison pour laquelle la templière avait fait un pas en arrière vers le reste du groupe, alors qu'elle suppliait du regard le rouquin de s'en charger.

Ledit rouquin lui, ne savait juste pas du tout comment réagir. De un aussi jeune qu'elle pouvait être, Annie avait tout de même tentait de les griller façon barbecue et de deux il avait l'intuition que s'il essayait de la consoler il allait s'en prendre plein la tête vu que cette dernière avait l'air aussi aimable que l'autre porte de prison d'Astorg. Il se passa une main dans les cheveux, se grattant le crâne en dévisageant la fillette en attendant que celle-ci réponde à Brunhilde qui s'évertuait à mettre le plus de distance entre elle et la naine blonde. Le regard de James se posa donc sur sa compatriote Silmarienne à laquelle il lança dans sa barbe de trois jours.

« Hey, comme tu es aussi insupportable qu’elle, tu dirais qu’elle attends quoi là ?»

La petite n’avait visiblement pas entendu mais il regretta immédiatement ses paroles envers l’Astorg quand il rencontra à nouveau son regard. Il avait cru comprendre qu’elle avait un mauvais rapport aux flammes en vue des cicatrices qui parsemaient ses bras alors qu’on tente de la faire rôtir n’allait sans doute pas être pour lui plaire. Que le métis en rajoute une couche n’était pas des plus délicat de sa part il en avait conscience, même s’ils s’étaient habitués à se chercher dès qu’ils en avaient l’occasion. « Désolé » marmonna-t-il finalement à l’égard de la gamine avant de détourner les yeux. Ok, là il commençait à en avoir marre.

La brave bête, à bout de force et enveloppée d'amour, avait décidé de se sacrifier pour son maître. Alors qu'elle s'enfonçait dans le Mur, elle ne ressentait plus ni douleurs, ni peine, ni souffrance: juste le bonheur d'avoir accompli ce pourquoi elle était née. Pas son destin, car elle l'avait choisi. Partir sans douleurs était un délice.
Les géographes, c'étaient vous. Seuls vous allez nommer ce nouveau passage sur les premières cartes. N'oubliez pas l'héroïsme, car vous allez tous en avoir besoin un jour ou l'autre.

Le Mur se disloqua soudain, sans bruits. Les corps à l'intérieur se liquéfièrent de concert, et le voile brouillant la vue se leva sur un chemin de terre entre de verts pâturages. Le chemin, en pente douce, semblait les conduire plusieurs centaines de mètres plus bas: car ils étaient encore dans les montagnes, même si la neige et le froid leur semblait si loin.
Ce ne fut que bien plus loin qu'ils se rendirent compte que, derrière eux, certaines montagnes qu'ils avaient emprunté avaient disparues. Le chemin du retour, si jamais ils revenaient, était à présent beaucoup plus simple.

Ils campèrent de meilleure humeur ce soir-là, les événements de la journée leur trottant encore dans la tête. Quelle était donc la puissance de ces druides capables, ensemble, de lever des montagnes et de commander au froid? Pourquoi de tels sacrifices de leur part? Que voulaient-ils cacher? Cherchaient-ils à protéger l'autre côté des Erathiens... Ou à protéger Azthia de l'autre côté?

Deux jours plus tard, alors que leur nourriture arrivait à l'épuisement, ils rencontrèrent à nouveau des bêtes sauvages comestibles. Un grand festin pour panser les blessures.
Terre, plaine, enfin. La pente n'était bientôt plus perceptible, et aucune montagne, aucun mont ne s'élevait à présent devant eux. Juste des bosquets aux feuilles mortes par l'hiver, beaucoup plus doux cependant que de l'autre côté. Des feuilles colorées peuplaient le sol comme un tapis, comme un automne pas encore terminé (ou un printemps précoce).

Un matin qu'ils se levaient, à l'abri d'une colline, l'éclaireur vint les chercher, entre affolement, étonnement et excitation. Venez voir, qu'il avait murmuré à Angèle, James, Damatit et Astrée, chefs de l'expédition.
En contrebas, après avoir avancé silencieusement, ils promenèrent leur regard sur un troupeau de chèvre. Un TROUPEAU. Un élevage. Par tous les dieux, il y avait donc des humains pour les élever? Ou autre chose?
Abasourdit qu'ils étaient, ils n'entendirent pas les bruits de chaussures derrière eux.

Deux hommes. Petits, aux vêtements sales et amples, les cheveux bruns et longs. Et des yeux... Ces yeux... Longs et bridés, noirs... Incroyables.
Eux-mêmes n'en revinrent pas de la vision qu'ils avaient devant eux. Saisissant leurs bâtons, ils se mirent en position de défense en éructant un dialecte inconnu.

"Jī duō bù xià dàn, chīzhe wǎn li de, wàngzhe guō li de !!"

Ils semblaient totalement perdus, jusqu'à ce que leurs yeux s'arrêtent sur James. Sur ses oreilles, sur ses cheveux. Alors, ils se mirent à genoux, lâchant leurs bâtons, embrassant le sol avec leur front.

"Di-eu! Di-eu!", articulèrent-ils en elfique avec un accent presque incompréhensible. "Di-eu!"

…
…..
…....
Minute papillon. Comment se faisait-il que elle, Angèle, celle qui venait de sauver tout le monde en se jetant sur une gamine capable de créer des boules de feus en éternuant et possédant un ours ayant visiblement abusé des hormones de croissance, on la laisse là, aplatit comme une crêpe pendant que tout le monde se tapait la discute ? Quelle se relève toute seule ? Ahahah... C'est qu'elle aimerait bien mais voyez vous, quand on se prend un ours de deux mètres en plein pare-choc et qu'on s'écrase ensuite comme une limace écrasée sur un magnifique sol de grotte en pierre certifié, ça fait pas du bien. Pas du tout en fait. Et vu le craquement qu'elle avait entendu résonner dans tout son corps, son bras droit dont elle s'était servie pour se réceptionner dans l'action devait être bien cassé.
Enfin James se décida à ramener ses fesses dans le coin et l'aida à se relever. Là encore vous dites qu'elle aurait put se relever avec un bras en moins. Oui, c'est vrai. Enfin, ça aurait put être vrai mais les jambes d'Angèle tremblaient tellement elles n'avaient plus de force. A vrai dire, elle ne l'avouerait jamais mais quand la gamine avait tendu ses mains vers elle, elle avait eu vraiment, vraiment très peur. Son cœur s'était figé, elle s'était arrêté de respirer et son corps sentait déjà la tornade de feu se déferler. Normalement elle n'aurait même pas fait attention à la gamine, sachant pertinemment l'étendue de son don mais le feu... Le feu lui avait fait complètement oublié qu'elle n'avait rien à craindre (hormis un ours géant bien sûr...). Bref, toujours est-il que là tout de suite, elle se sentait à peu près dans la peau d'une espèce de gelée géante et flageolante incapable de se relevée. Rajoutez en plus un bras cassé on ne peut plus douloureux.
Angèle était donc, vous vous en doutez, d'excellente humeur. Enfin... Ce n'était pas comme si elle avait fait autre chose que la gueule depuis dix ans. Évidement, quand James ouvrit la bouche pour lui dire qu'elle était aussi insupportable que ce truc qui ressemblait à un gosse, les scènes de massacres défilèrent à toute vitesse dans sa petite tête blanche, dont beaucoup étaient lentes et douloureuses. Mais bon, lui aussi semblait à bout de nerf car sa boutade n'avait pas le même entrain habituel et ce fut quasiment en marmonnant qu'il s'excusa et s'éloigna. Ooook... Si James était de mauvaise humeur, alors la fin du monde était proche.
Mais bon, celle-ci n'était visiblement pas imminente, partir à la recherche du guérisseur de la petite troupe ne lui sembla pas superflue. Cependant...

"ne restez pas à la traine!"

Mais oui bien sûr... Un sourire carnassier apparu sur le visage d'Angèle. Cette gamine pensait vraiment s'en tirer aussi facilement ? Bien sûr, elle aurait bien aimé lui mettre une raclée pour tout ce qu'il avait subit, même une simple fessée, mais avec un bras en moins ça promettait d'être assez folklo. Aussi se contenta-t-elle de la chopper de sa main gauche et de la traînée derrière elle jusqu'au guérisseur malgré ses protestations pour le moins assourdissante. Même Celeb restait à distance de la mini furie. Angèle, elle n'avait pas vraiment le choix. Si la gamine s'éloignait trop d'elle, elle recouvrerait ses pouvoirs et partirait gaiement retrouver son ours sans les mener à la sortie et après les avoir fait griller à point. Elle devrait donc se la coltiner pendant le reste du voyage . Cependant, l'idée que pour la petite peste aussi, ce serait un vrai calvaire, ravissait Angèle.
Après avoir récupéré atèle et bandage, Angèle récupéra donc une corde qu'elle noua fermement autour de la taille de la gamine ainsi qu'autour de la sienne. Une fois ceci fait, les blessés pansés et le paquetage replié, la petite troupe se remis en route, la gamine, Angèle et Celeb en tête (autrement dit, un trèèès gros nuage de mauvaise humeur dirigeait l'expédition, sous l’œil avertis de Celeb).


Le soleil ! Le ciel ! Enfin ! Angèle croyait revivre après ces sombres cavernes où ils avaient crut être mort mille fois au moins. La chaleur nouvelle piquait leur peau couverte de givre et brûlait leurs lèvres gercées jusqu'au sang. L'enfermement, le calvaire du froid et du vent, tout était enfin finit ! Angèle voulu courir derrière Celeb qui déjà se roulait dans l'herbe, mais ses pieds gelés refusèrent de la suivre et elle s'écroula sur le sol. Mais là, plus de sol dur et froid, mais de la terre gonflée de soleil. Chaude, douce... Angèle savoura le contact de la nature retrouvée. Et, comme elle était à présent incapable de se relever, elle fit comme son compagnon de meute et décida que rouler était une meilleure solution. Celeb bondissait partout, jouait avec son amie, la léchant ici et là. Et elle riait, riait. Enfin c'était terminé. Enfin ils étaient libres de ce labyrinthe cauchemardesque. Partout dans la petite troupe ce n'était que cris de joie ou, pour les plus faibles, des sourires jusqu'aux oreilles.
Enfin, tout ça c'était avant le « mur » comme la gamine disait. Arrivé devant, il n'y eut plus un bruit, même pas un murmure tellement cette « chose » était étrange et oppressante. On aurait dit un mur d'eau en suspension dans l'air dans lequel des centaines de cadavres baignait. C'était assez glauque en fait. Certains étaient fascinés d'autre terrifiés. Angèle préférait prendre le partis de Celeb qui, en bon animal rempli d'instinct du bas de ses coussinets à la pointe de ses oreilles, préférait garder celle-ci couchées en arrières tout en regardant le mur d'un œil inquiet. Bien sur les oreilles d'Angèle ne bougèrent pas mais l'inquiétude la submergea. Qu'est-ce que c'était que ce truc au final ? Est-ce que si elle s'approchait, elle pourrait créer un passage dans ce mur grâce à son don d'annihilation, ou alors est-ce que tout s'effondrerait d'un coup sur elle, la noyant, ou bien est-ce que ça ne réagirait pas du tout à son pouvoir et rien ne ce passait ou se ferait-elle aspirer dans ce lit mortuaire aquatique ? Beurk. Tout compte fait, ne pas approcher ce mur semblait être la meilleure solution.
Et puis les voix des morts/rampants/nageurs de cent mètres s’élevèrent et réclamèrent une vie en échange du passage. Alors ça c'était la meilleure ! De quel droit des morts osaient-ils réclamer de la compagnie ? Après tout ce qu'ils avaient traversé ! Si ce mur avait été un poil plus petit, tangible et mois louche, Angèle se serait jetée dessus et l'aurait réduit en miette à coup de poing. Surtout que visiblement, c'était de sa faute si ils avaient du subir tout ça ! Un sacrifice... Un sacrifice pour quoi hein ? De quel droit laissait-on des enfants se sacrifier ? Car Angèle en décelait quelques uns à présent au milieux de toutes ces formes ondulante. Elle ne savait rien d'eux, rien de leur histoire ou de ce qu'ils étaient, rien de ce qui les avaient poussé à agir ainsi et à construire pareille muraille et pareil dédale. Mais sacrifier ainsi des enfants... La joie et l'inquiétude laissait à présent place à la rage et l'impuissance chez l'adolescente. Elle fulminait tellement intérieurement que Celeb aurait put jurer -s'il avait pu parler- avoir vu de la fumée sortir de ses narines.
Mais comme dit précédemment, Angèle était impuissante. S'ils voulaient traverser, il fallait offrir une vie. C'est alors que Damatit s'avança vers le mur, accompagné de la douce Osana. La pauvre faisait peine à voir à se trainer plus qu'à se déplacer après les obstacles qu'elle avait du franchir avec eux. Angèle l'aimait beaucoup. Elle trouvait que la jument dégageait une sorte d'aura apaisante et la voir dans cet état lui brisait le cœur. Et il en était sûrement de même pour toute la petite troupe. Damatit dit adieu à sa compagne de toujours et l'adolescente enfonça ses ongles dans la paume de sa main pour calmer sa rage et sa frustration. Osana allait mourir, qu'elle se sacrifie ou non pour eux, et Maître Lillium lui avait appris à respect le cycle de la vie. Quand la jument eu disparue dans le mur et le mur à son tour, Angèle accompagnée de Celeb, s'avança tout doucement de Damatit dont les larmes n'arrêtait plus de couler. Elle posa sa main sur le bras du géographe et commença à chanter une prière en elfique pour que l'âme d'Osana rejoigne Silmaria la belle...


Raaaaaaaaaaaaaa ! Non mais c'était quoi ça ? Mais dans quel f**tu pays ils étaient encore tombés ! Ca faisait des jours qu'ils marchaient sans rencontrer âme qui vive et les seuls péquenots bridés qu'ils rencontraient prenaient la tapette rousse pour un dieu. Un DIEU ! Rien que ça ! Non mais je rêve... Qui pourrait prendre ce « truc » pour un dieu ? A la limite, pour le roi des imbéciles, ok. Mais de là à le nommer dieu ? Y'avait sérieusement erreur sur la personne là. Et le pire c'était qu'à tout les coups, il allait se venter et qu'elle allait devoir le réduire au silence à coup de poing dans la mâchoire. Si elle l'atteignait.
Et voilà que les deux autochtones gesticulaient dans tous les sens. Déjà qu'ils ne comprenaient pas un mots de ce qu'ils disaient si en plus ils n'arrivaient plus à les suivre des yeux, s'en était finit de cette expédition. Des montagnes, des grottes, du froid, des ours, des gamines, des murs pleins de cadavres qui parle et maintenant des gens stupides convaincu que leur roi est en fait leur dieu. Alalala... Si Angèle avait pu se téléporter à Silmarie à l'instant précis en réduisant tout le monde en miette au passage, sûr qu'elle l'aurait fait !

Nouvelle tentative de la gamine, nouvelle échec comme quoi elle mettait du temps à comprendre le concept d’annihilateur. Retenant un soupir le rouquin se contenta d’attendre que la petite se rende à l’évidence, méditant sur le « tu n’as jamais cramé des gens toi ? » qu’elle avait lancé à Brunhilde. Non, certainement pas vu que les Templiers et les Eléments n’étaient pas très compatible mais il avait surtout du mal à imaginer une gamine (elfe qui plus est) sensée jouer avec des enfants de son âge brûler des gens qui s’escrimer juste à traverser les montagnes ce qui piquer sa curiosité quant à savoir ce qu’il y avait de l’autre côté. Nouvel échec, nouvel tentative. Se grattant le crâne James la regarda faire jusqu’à ce que l’ours visiblement complétement désintéressé se lève et quitte la petite qui hurla son nom en vain. Et bin, fidèle le bestiau dites-moi ! Même si le blondasse n’atteignit jamais Angèle en vue de son manque de réaction, l’idée que la gamine reste avec eux fit tressaillir la grande rousse qui pour le coup finit de rejoindre le reste du groupe, loin, trèèèès loin d’Annie et de son chaperon rouge. Angèle au contraire alla chercher une corde avant de s’attacher à leur guide, ce qui fit pousser un autre soupir de soulagement au reste du groupe visiblement peu rassuré que la blonde tout feu tout flamme fasse la route à leur côté mais nettement plus rassuré de savoir que la petite serait impuissante en étant ainsi lié à Angèle. Que les divinités qui n’étaient pas trop occupées du côté d’Azthia leur viennent en aide.

Et puis il y eut l’Autre Côté. Et là vous vous dites pourquoi il se la raconte tout d’un coup à mettre des majuscules à des nom oun peu plus commun comme « autre » et « côté », parce que même lui, moitié elfe habitué à l’obscurité à la fraicheur et à la brume, moitié Astorg habitué à la neige, à la glace et au blizzard eut froid. Un froid mordant, qui pénétrait au plus profond de votre être glaçant les membres, ralentissant les mouvements. Un cheval périt, puis un autre et Jimmy regarda la mort dans l’âme ces pauvres bêtes se faire découper et dévorer, découvrant avec froideur l’avidité dans les yeux des affamés en se demandant si cela aurait changé quelque chose que l’un deux soit à la place des chevaux. Ils étaient des frères pour eux, et son cœur jusqu’ici si léger se referma doucement en vue d’un tel spectacle. Et puis il y eut le « Mur » comme l’appelait Annie.
Une plaine au brin émeraude, un air agréablement frais et… Angèle qui riait. Oh, non mais attenez un peu Angèle RIAIT ! Non mais sérieusement quoi Angèle qui rit c’est comme une pantoufle qui parle essayez de d’imaginer la scène. Et donc pendant que la demoiselle aux cheveux courts sautait avec son loup de joie réceptifs à l’euphorie général mais un regard vers le « Mur » lui ôta tout envie de se réjouir. Des hommes, des femmes et même des enfants y étaient figés immobile le mur ondoyant en linceul leur donnant sans doute une fausse impression de vie. Glauque, sinistre, terrifiant. Une envie de vomir ses tripes le prit lorsqu’il croisa le regard d’un gosse si on pouvait appeler regard les orbites vides de vie qui les dévisageaient. Et puis il y eut la voix.

Donner leur vie ? Un sacrifice ? La tension monta d’un cran et à nouveau Brunhilde du lui poser une main sur l’épaule pour l’empêcher d’exploser mais dans l’éclat des yeux de la templière on pouvait aisément lire la même colère sourde et surtout la même incompréhension. Comment ses femmes et ses enfants avaient pu être amené à donner leur vie pour un simple passage. Qu’est-ce qu’il avait de si important pour exiger pareil sacrifice et comme s’il n’y avait pas eu assez de mort ils en demandaient encore plus ? C’était quoi çà une sorte de mesquinerie d’outre-tombe ? « On est tous figés comme des idiots pour maintenir un putain de passage ouvert depuis des siècles et vous croyez que vous pouvez vous ramener et passez comme ça vous chante mes cocos ?Bah tiens on en a vu d’autres » Ou pas. Dans tous les cas, pur Jimmy il était hors de question d’envoyer qui que ce soit dans ce satané mur, autant faire demi-tour.

Et puis il y eut le bruit des sabots. Osana. Le sang de l’Astorg se glaça dans ses veines alors que tous les regards se tournaient vers Damatit et sa jument. Non non non. Et pourtant. La mort dans l’âme Damatit s’avança avec la douce jument, la belle Osana vers le Mur pendant des minutes qui leur semblèrent une éternité. Beaucoup pleurèrent en écho aux larmes qui baignaient e visage de Damatit mais James ne s’en sentit pas le droit, ce n’était pas Rhys son fougueux étalon alezan qu’il était en train de sacrifier il voulait juste rendre hommage au courage de leur deux compagnons. Et puis le mur s’effondra, un nouveau haut le cœur le guetta lorsque les corps se liquéfièrent dans le mur laissant place à de nouvelle plaine verdoyante et luxuriante.
Tous se remirent en marche et James vit Angèle s’approchait de Damatit avant d’entendre une prière s’élevait comme elle l’avait déjà fait pour l’autre cheval. De tout le groupe, ce fut la seule à trouver les mots pour apaiser l’âme de l’Almer.
Certains se retournèrent, il en fit parti et derrière eux le froid semblait moins mordant, le dédale moins complexe et James se demanda pourquoi tout d’un coup les druides avaient décidé de livrer le passage à Azthia. Pourquoi pas avant, comment cela se faisait-il que personnes n’est pu le franchir avant et surtout pourquoi par Kalten les gens d l’autre côté ne l’avait pas fait avant. Non mais sérieusement eux ils avaient eu le droit à la montagne, une mioche pyromane, un autre froid glacial alors que de ce côté il n’y avait qu’une plaine. Bref. Visiblement s’il danger il y avait, cela semblait plutôt être du côté d’Azthia pas d’« ici ».

Il y eut un nouveau bivouac mais cette fois ci pas de froid, pas de peur rien que le soulagement et la joie d’être encore en vie. L’herbe verte s’étendait à perte de vue, égayée par des feuilles auburn aux éclats rubis sous les rayons du soleil. Et puis le soleil tout simplement et bientôt la lune et les étoiles et avec elles un regain d’énergie non négligeable pour les deux rouquins du groupe qui prièrent la Déesse Astrée. Bref à côté des évènements précédents une partie de plaisir.
Et puis la randonnée reprit de plus belle, peuplée de découverte, gibier, encore herbe grasse, plus du tout de colline et puis … des chèvres. Pas de quoi réveiller un ours. Constatation qui lui valut une claque sur le haut du crâne de Brunhilde et un regard tueur de l’éclaireur.

« Un troupeau Jimmy, un troupeau », maugréa la rouquine avec des yeux insistants.

Le semi astorg ne voyant toujours pas ou il voulait en venir fronça les sourcils en articulant un « Et ? » avant que l’éclaireur ne perde patience voyant son effet réduit en morceau.

« Et donc il y a des gens pour les élever percute un peu ! »

Nouveau regard dubitatif du roux. Et bien quoi ils en avaient douté ? Enfin c’était quand même très probable que des plaines aussi généreuses soient peuplées, l’espèce humaine ayant la fâcheuse tendance à se mettre un peu partout et à coloniser la plus petite parcelle de terre vierge. Il allait en faire la remarque lorsqu’il fut interrompu par deux …hommes, humanoïdes nains ce que vous voulez comparer aux doubles mètres qu’étaient les deux roux qui durent baisser les yeux pour déterminer l’origine du bruit. La main de Brunhilde glissa sur son arme avant de se rendre compte de la stupéfaction des autochtones. Ils prirent la parole et tous se regardèrent plein d’incompréhension avant que les deux nains ne se focalisent sur James avant de tomber à genou. Dieu ?

James bomba le torse et se prit directement un coup de coude de Brunhilde dans l’abdomen qui vidant ses poumons d’oxygène lui donnèrent tout de suite moins fière allure. Avec un sourire James fit remarquer à la grande rousse que c’était elle la réincarnation de la Déesse et que c’était lui qui était vénéré ce qui lui valut un autre regard tueur avant que la templière ne prenne la parole en Astorg.

« Si on les laisse croire que James est un Dieu et qu’ils se rendent compte que non on est bon pour être lynché à coup de bâton. »
« Si on leur dit qu’il se trompe on risque d’être aussi tabasser à coup de bâton », releva l’éclaireur.
« Non je pense plutôt qu’ils ont eu peur de nous, il nous on peut être pris pour des brigands, ces gens n’ont pas l’air riche il devait défendre leur élevage. », tenta James, « Ils se rendront compte de la supercherie vite de toute façon inutile de faire durer le malentendu.

Brunhilde acquiesça et James se tourna vers les hommes bridés avec un sourire bright au cas où cela leur permettrait de ne pas se faire égorger.

« Je ne suis pas un Dieu mais un demi-elfe, nous sommes juste des voyageurs envoyé pour ma part par la Grande Prêtresse de Silmaria. Nous ne sommes pas dangereux », rajouta-t-il avec un geste du menton recouvert d’un barbe e trois jours à l’adresse des bâtons

S’ils parlaient elfique et qu’ils le prenaient pour un Dieu, peut-être que le nom de Silmaria jouerai en leur faveur.

Alors que la conversation entre les partis battaient son plein dans un concert de langue incompréhensible, Li et Song relevèrent la tête et s'échangèrent des regards un peu interloqués. Que faisait un Elfe parmi ces gens étranges? Aucun n'était comme eux, et ils descendaient de la Montagne Interdite. On racontait des choses étranges sur Ceux-du-delà et il était évident que ces quelques personnes avec le Seigneur l'accompagnaient.
Que devaient-ils faire? La vie des Elfes devaient rester aux elfes, c'était un peuple mystérieux et puissant qu'il ne fallait jamais, en aucun cas, déranger. Mais la présence de Ceux-du-delà était inquiétante: les Elfes eux-mêmes ne disaient-ils pas qu'ils étaient maudits, des humains assoiffés de guerre et de sang crées pour briser la paix? Alors que faisait celui-ci avec eux?
Pauvres paysans qu'ils étaient, la décision ne leur appartenait pas. Li et Song était terrifier à l'idée que l'Elfe ait pu lire dans leur esprit leurs pensées, ou que Ceux-du-delà les touchent et leur transmette une maladie mortelle ou pire, les transforment en Oni. Ainsi, ils restèrent courbés jusqu'à ce que James s'adresse à eux.
Ils eurent beaucoup plus peur, car ils ne comprirent que des bribes. Fils de paysans, jamais ils n'avaient appris l'elfique aussi bien que les honnêtes gens de la ville! Ils comprirent cependant qu'ils avaient fait un voyage, peut-être céleste. Ne voulant risquer d'attirer le mauvais oeil sur eux, ils firent le choix le plus risqué mais le moins dangereux pour eux: les refiler à une autre autorité.

Tendant le bras vers l'Est, ils désignèrent une direction derrière une colline. Sans regarder les interlocuteurs, ils baragouinèrent:

"Ville! Ville! Sei-gneur Jinmen!"


[N'attendez pas Dama, il est en vacances!]