[ Chronologiquement, on est après le RP à Muria qui se passait au début de fin printemps. ]

Il fut un temps où Eloween vivait sur les routes d'Azthia, découvrant, s'enivrant des moindres détails qui faisaient la vie autour d'elle. Ce temps était désormais révolu depuis que la petite fille était revenue dans sa cité natale. En réalité, l'Elfe ne savait pas vraiment ce qui l'avait poussé à agir de la sorte. Un rêve prémonitoire s'était fait certes persistant dans son esprit mais la gamine n'avait pas spécialement pris la peine de l'étudier et de le comprendre plus que ça, estimant que son heure viendrait tôt ou tard et qu'il lui faudrait rentrer. Depuis qu'elle était partie, tous ses rêves ou presque étaient tournés vers sa cité et partagés par les anciennes Grandes Prêtresses de Silmarie. Nalween avait beau eut lui dire qu'elle était la nouvelle réincarnation de Silmaria, la petite fille ne comprenait pas comment cela était possible vu que l'ancienne Grande Prêtresse était encore en vie et, pour finir, elle n'était pas sure de pouvoir croire la Dame. En effet, qu'est-ce-qui pouvait lui prouver ses dires ? Au final, la petite ne se sentait pas bien différente !

Eloween elle-même ignorait totalement ce qui avait pu la faire changer d'avis au point de désirer retourner dans la cité qui l'avait vu naitre. En réalité, la petite Elfe ressentait cruellement le besoin d'être sur les routes ou plutôt, d'être aux côtés de Thingol qu'elle harcelait sans cesse de question mais plus que tout, son cœur se sentait irrémédiablement attiré par les brumes de Silmarie. Ce fut un rêve particulier qui l'étreignit toute une nuit durant qui poussa la petite Elfe à changer d'avis et à demander à rentrer. Presque trois ans plus tôt, Eloween se souvenait d'avoir rencontré un étrange druide nommé Zed et que ce dernier, alors chargé de la bague de Silmaria, lui avait confié qu'elle finirait par revenir parmi les siens quand le besoin s'en ferait sentir. Le besoin s'en fit sentir cette nuit-là.

Eloween était parmi les siens. Son père, sa mère ainsi que son frère ainé et un autre visage dont la petite avait oublié le nom mais sentait qu'il était proche, s'étaient assis autour de la tablée. Leurs visages, sereins, étaient posés sur la petite demoiselle tandis que cette dernière entrait dans la pièce. La jeune Elfe posa un regard plein de tendresse sur sa mère, le tout baigné de larmes.

" Maman ! Papa ! "cria presque la petite en se jetant dans les bras de sa mère.

Ils étaient partis depuis si longtemps qu'elle en pleurait. Ils lui avaient tellement manqués ! Si sa mère lui rendit son étreinte, se furent cependant ses frères qui vinrent la chercher. Isyl prit sa main gauche tandis que Idril prit la droite. En douceur, ils tirèrent leur soeur loin des bras de sa mère, loin de la maison. Le sol poussiéreux de la cité fit place à l'herbe grasse et chargée de rosée et, tandis qu'Eloween se demandait où l'emmenaient les deux garçons, Idril et Isyl avaient disparus. Devant elle se tenait une femme qu'elle connaissait rudement bien pourtant.
Nalween.
La belle Elfe se tenait face à elle, souriante, tendant la main du cœur dans sa direction. Eloween s'étonna de ne pas voir sa fratrie mais la Dame ne lui laissa pas le temps de s'inquiéter de leur absence. Sa voix chantante s'éleva dans les airs, telle une caresse, saisissant la petite Eloween au passage.

" Silmarie a besoin de toi. "

Il n'y avait pas besoin de faire plus clair. Silmarie avait besoin de sa Prêtresse presque autant que Eloween avait besoin de Silmarie. Loin de la cité des brumes, si elle n'était pas malheureuse et loin de là en compagnie du rôdeur, la petite sentait néanmoins que quelque chose lui manquait. La cité de son enfance, même embrumée dans son esprit, lui manquait et désormais, maintenant qu'elle avait entrevu le monde, si ce dernier lui plaisait, Eloween savait également qu'elle ne pourrait vivre dedans loin des siens. Ce rêve n'en était peut-être pas vraiment un, peut-être n'était-il au fond que la réalisation de ses envies les plus enfouies et qu'elle n'osait pas s'avouer.
Peu importe.
Nalween se tenait là, droite et fière devant dans une posture pour autant très douce et délicate, presque maternelle. Eloween se demanda l'ombre d'un instant pourquoi la Dame semblait avoir autant changé en si peu de temps. Si la question lui brulait la langue, ce fut une autre de ses demandes farfelues qui traversa ses lèvres.

" Dame Nalween, z'auriez pas vu Idril et Isyl ? "

Le regard de la Dame Elfe s'assombrit quand elle répondit d'un ton distant, emplit de peine, à la petite fille, sa silhouette s'estompant délicatement au rythme de la brise :

" Prie pour eux comme je prie pour les miens mon enfant car désormais, ils ne vivront que dans tes souvenirs et dans ton cœur. "

Le sommeil avait fuit la petite Elfe ce soir là et cette dernière s'était éveillée à l'aube, convaincue du choix qu'elle devait prendre. Si elle avait fui ses responsabilités pendant longtemps, et qui pourrait l'en blâmer à son âge, désormais, Eloween savait ce qui l'attendait et ce qu'elle devait faire. L'enfant demanda alors à Thingol de la ramener chez elle, et, après quelques péripéties et des mois de voyage, ils furent rentrés. La fête, les questions sans réponse de l'enfant concernant les siens ou Nalween, tout cela n'avait que peu d'importance. Eloween avait fait le bon choix, elle en était persuadée. Du haut de ses neuf ans, la petite Elfe sentait plus qu'elle ne savait qu'elle avait recouvré sa place. Le printemps touchait à sa fin, dans deux ou trois jours, il serait temps de s'épanouir sous le soleil de l'été et pourtant, même après une semaine qu'elle était dans la cité des brumes, la gamine avait toujours l'impression qu'elle allait repartir le lendemain aux côtés du rôdeur pour de nouvelles aventures. Ce temps-là était révolu n'est-ce-pas ?
Arwen était la dernière druide de la cité et en tant que cadette d'Erendar, ce fut tout naturellement qu'elle fut choisie pour être la Tutrice de la petite. Pendant son absence, elle avait d'ailleurs géré avec l'aide éloignée du fait de sa présence à Erathia et distante du fait des mauvaises relations avec son propre peuple, de Nalween. La semaine était donc rapidement passée entre le jour de l'arrivée et la fête qui avait suivi et les six jours suivants où Arwen avait vérifié qu'Eloween allait bien ou encore, qu'elle était en bonne santé. Ensuite, elle avait commencé son instruction en lui apprenant notamment que Nalween serait chargée de son instruction religieuse ce qui n'était pas pour déplaire à l'enfant. Une seule chose l'inquiétait, qu'était devenue la Grande Prêtresse depuis son départ ? Et le gentil Feanaro ? Sans parler de Zed. Et le plus important, où étaient ses parents ?

La petite fille avait tant de questions à poser mais lorsqu'elle comprit que Arwen ne répondrait qu'à celles vraiment utiles à la cité et qui ne risquaient pas de blesser l'enfant au point de vouloir la faire fuir sa cité encore une fois. Dans ses souvenirs flous, l'enfant avait quitté une cité en ruines ... sans parler qu'elle avait retrouvé les siens sur un champs de bataille, aux côtés d'une femme à l'aura guerrière qu'elle avait revu depuis peu. Eloween tut ses questions, comprenant qu'elle n'était pas face au bon interlocuteur, cependant, lorsqu'elle apprit qu'un nouveau Capitaine avait été nommé, elle s'étonna et demanda à le voir. Puisque personne ne tenait à lui avouer où était Feanaro, il ne restait plus qu'à le demander au principal intéressé.
Le nouveau Capitaine entra. La petite était debout prêt de la fenêtre, le visage tourné vers l'extérieur et plus précisément, les jardins. Elle portait une robe longue lui arrivant en dessous des genoux de couleur bleu pâle, des sandalettes aux teintes marrons et enfin, ses cheveux avaient été attachés en une élégante tresse qui descendait tout de même jusqu'au milieu de son dos, presque jusqu'à ses fesses. Un bracelet en forme de rose, symbole de Muria et que la reine elle-même lui avait offert, s'enroulait autour de son poignet droit tandis que la bague de Silmaria reposait sur son annulaire gauche. L'enfant avait croisé les mains dans son dos et attendait patiemment et avant même que le Capitaine n'entre dans la pièce, elle avait tourné son regard émeraude dans sa direction, comme si elle avait pu pressentir son arrivée, bien qu'en réalité, elle n'ai usé que de l'Esprit ou plutôt, que l'Esprit, qu'elle maitrisait encore peu, n'ai usé d'elle. La gamine sourit et se tourna de trois-quart vers son "invité" avant d'ajouter d'un ton neutre :

" Arwen m'a dit que vous étiez le nouveau Capitaine de ma garde mais refuse de me dire où est Feanaro. "

Anarel marchait d'un pas rapide dans l'autel de Silmarie. Un messager avait été envoyé à sa chambre quelques minutes plus tôt pour lui annoncer qu'il était attendu par la grande prêtresse Eloween. Être disponible à tout moment pour sa grande prêtresse faisaient partie des contraintes qu'Anarel acceptait en prenant le poste de capitaine de la garde. Il n'avait donc pas bronché, abandonnant l'affutage de sa lance il avait revêtu sa plus belle tenue et était partit en direction de l'autel de Silmarie. Mais alors qu'il s'approchait du salon de la jeune prêtresse il ne put s'empêcher de se poser quelques questions sur les raison de sa présence. D'ordinaire c'était plutôt Arwen ou Nalween qui se chargeait de transmettre les informations au jeune capitaine, car même si Eloween était officiellement la grande prêtresse elle était encore un peu trop jeune pour pouvoir correctement gérer la cité. En fait Anarel n'avait jamais parlé directement avec celle qu'il devait protéger au péril de sa vie. Bien sur il l'avait vu lors qu'elle était revenu à Silmarie et qu'une fête avait été célébré en son honneur, mais il n'avait pas été présenté à la petite fille. C'est donc un peu anxieux que le jeune elfe entra dans le salon. La première chose qu'il vit furent les yeux émeraude de la petite prêtresse qui regardait déja dans sa direction, comme si elle semblait avoir pressentit son arrivé. Troublé par la profondeur de ce regard, Anarel oublia un instant les protocoles qu'il était censé respecter. Eloween dégageait une aura particulièrement troublante et une sensation étrange traversa Anarel alors qu'il observait cette petite fille qui avait déjà de si lourdes responsabilités sur les épaules. Ce n'était pas le malaise ordinaire qu'il éprouvait d'ordinaire en présence des femmes, la jeune prêtresse était bien trop jeune pour le mettre mal à l'aise. Non, ce que ressentait le jeune capitaine à cet instant précis se rapprochait beaucoup plus du respect que de la crainte. La petite fille était pourtant habillé très simplement, elle portait une robe bleu pâle et sa coiffure bien que très jolie n'avait rien d'extravagante. Mais malgré la sobriété de la jeune prêtresse et celle de la pièce d'un blanc immaculé dans laquelle ils se tenaient Anarel qui avait lui revêtu sa plus belle tenue composée d'un pantalon blanc et d'une tunique de même couleur entrelacé de fils dorés se sentit intimidé par cette reine miniature. En ce moment il n'avait aucun mal à croire que ce petit bout de femme était la réincarnation de Silmarie. Respectueusement, il posa une genoux à terre et inclina la tête en signe de dévotion.

"Ma dame..."

Avec un petit sourire innocent , l'intéressée se tourna à trois quart vers Anarel et déclara d'un ton neutre:


" Arwen m'a dit que vous étiez le nouveau Capitaine de ma garde mais refuse de me dire où est Feanaro. "

la réplique causa un choc à l'elfe qui dut faire un effort considérable pour rester stoïque. Bien sur il était conscient qu'Arwen, la nouvelle tutrice de la grande prêtresse et dame Nalween ne disait pas tout à la petite fille sur les massacres qui s'étaient déroulés après le passage de Mort ou pendant la bataille d'Erathia. La petite fille était sans doute trop jeune pour assimiler et comprendre de telles choses. Mais le jeune capitaine pensait quand même qu'Arwen était tenu de répondre de manière franche aux questions que lui posaient sa grande prêtresse. Comment pouvait on espérer qu'Eloween puisse prendre les bonnes décisions par la suite si on lui cachaient les choses les plus importantes maintenant ? Le ton enfantin sur laquelle avait été prononcé la question implicite rappela cependant à Anarel à quelle point celle qui se tenait devant lui était jeune. Et elle devait apprécier Feanaro pour qu'on veuille lui cacher la disparition de ce dernier. Tiraillé entre le désir de préserver la petite fille et son devoir le jeune capitaine hésita un instant. Il décida finalement à dire la vérité. Il était capitaine de la garde et i lse devait de dire la vérité à sa grande prêtresse, quel que soit son âge. Si Arwen semblait avoir oublié cette règle lui la respecterait.

"Je pense que si dame Arwen vous a caché la vérité c'était pour de bonne raison commença t'il. J'ai cependant le devoir de vous dire la la vérité." Il releva la tête et fixa la petite fille dans les yeux.

"Je suis désolé d'avoir à vous l'annoncer mais mon prédécesseur Feanaro est mort sur le champ de bataille, il est partit en elfe honorable, en accomplissant son devoir. J'essaierais au de tout mon être de poursuivre ce pourquoi il a donné sa vie."

Anarel ne savait pas s'il avait bien fait de révéler la vérité à cette jeune prêtresse. Il espérait surtout avoir prit assez de pincettes pour que la petite fille ne soit pas trop triste de la nouvelle.

[j'espère avoir correctement interprété les relation prêtresse/capitaine de la garde]

[ Est-ce-que tu pourrais écrire les paroles en une autre couleur sitiplait, je t'avoue que celle-là me tue les yeux XD ]

La petite fille était à même de comprendre le protocole cependant, pour une enfant qui avait tant voyagé et qui n'avait jamais fait preuve d'une quelconque attention à ces règles durant son périples, voir le Capitaine s'agenouillait devant elle lui paraissait anachronique. Elle estimait que l'inverse aurait été plus logique, que c'était plus à elle, jeune Elfe d'une dizaine d'années à peine, de s'incliner avec respect face aux adultes qu'elle côtoyait plutôt que l'inverse. Jamais Thingol ne s'était embêté avec de telles règles protocolaires et cela ne l'avait jamais gênée. Fille du peuple, Eloween comptait bien le rester jusqu'à son dernier souffle et ce, quand bien même était-elle une réincarnation de sa déesse, Silmaria. Si l'enfant aimait et vouait un culte sincère à la belle divinité elfique, elle ne parvenait pas encore à saisir toutes les subtilités de son rôle et des charges qui pèseraient bientôt sur ses frêles épaules. Intelligente et vive d'esprit, elle n'en restait pas moins une enfant fragile que la séparation avec son guide un peu louche rendait fébrile. La petite fille se contenta donc de sourire timidement au Capitaine qui lui faisait honneur et de se conformer à ce protocole tant bien que mal, même si l'idée qu'un adulte se prosterne devant elle comme si elle eut été une reine la gênait. « Ma dame » … Eloween se sentait bien loin de cela.
La petite Elfe avait rencontré deux vraies dames dans sa vie. La première, sa prédécesseur à la charge de Grande Prêtresse, Nalween, aujourd'hui Tribun à Erathia, une cité bien trop éloignée aux yeux de l'enfant, était venue à sa rencontre plusieurs fois en songe. Sa prestance était telle, son courage comme son allure étaient si impressionnant aux yeux de la petite fille qu'elle souhaitait sincèrement devenir un jour son image. La seconde, la reine amazone, Philéa, était elle aussi gravée dans la mémoire de l'enfant. Son dévouement pour sa cité forçait le respect tout comme ses allures nobles et toutes à la fois proches de ses amazones. Eloween souhaitait sincèrement un jour avoir le même franc parler que la Dame et surtout, avoir la même dévotion qu'elle pour sa cité. Pour l'heure, la Prêtresse s'estimait indigne de ce préfixe mais là encore, elle se tut.

L'enfant posa un air interrogateur sur le Capitaine lorsqu'il reprit la parole. L'Esprit la renseigna malgré elle sur le fait que l'homme en face d'elle hésitait à lui dire clairement et franchement la vérité. De ce point de vue là, Eloween commençait à avoir l'habitude qu'on lui mente alors un de plus ou un de moins qui le faisait … l'enfant ne pouvait que regretter le départ de Thingol qui avait toujours pris la peine de lui dire la vérité lorsqu'elle posait des questions et ce, même si cette dernière n'était pas bonne à dire et difficilement assimilable pour l'enfant qu'elle était. Tant de choses lui étaient encore cachées et inconnues que l'enfant se sentait totalement ignorante. Si elle aimait sincèrement Arwen et Nalween, leur vouant un respect sans borne, Eloween finissait par regretter leur manque de confiance.
Le champs de bataille, celui où la petite fille s'était trouvée. Ainsi, Feanaro avait donné sa vie pour l'œuvre qu'était la victoire des alliés. La petite fille était ignorante certes, beaucoup de concepts lui échappaient encore dans le cadre de la direction d'une cité mais elle savait également beaucoup de choses. La bataille ne lui avait pas échappé par exemple et si elle ne se souvenait pas de tous les détails, elle avait demandé néanmoins à Thingol de lui expliquer ce qui s'était passé ce jour-là. La mort était également de ses concepts même si elle avait du mal à l'appréhender. En songe, Nalween lui avait expliqué que les morts ne vivaient plus que dans les souvenirs de ceux qui les aimaient, et, même si elle n'était pas à même de se rendre compte que la mort signifiait la fin, Eloween comprenait qu'elle ne révérait plus le Capitaine. Les larmes roulèrent sur ses joues sans qu'elle ne cherche à les retenir, sans le savoir, la petite était en train de comprendre ce que « faire son deuil » signifiait.

« Racontez-moi sa mort. » prononça-t-elle dans un sanglot sans chercher à se montrer forte ou tout autre chose.

« Et mon frère, est-il parti en brave lui aussi ? Et mon père ? » demanda-t-elle malgré elle.

Elle savait que son père et son frère étaient partis et vu qu'ils étaient pour l'un apprenti et l'autre soldat, elle se demandait s'ils avaient eux aussi disparu en Elfes honorable. Tout cela n'était que des mots aux oreilles de Eloween. Tout cela n'avait aucun sens. Comment certains avaient-ils pu disparaitre sans que personne ne réagisse ?
Elle était la Grande Prêtresse, et alors ? N'en restait-elle pas moins une enfant ?
La petite fille n'en avait pas fini de ses questions, si le nouveau Capitaine était à même de répondre aussi franchement, ce qu'elle appréciait grandement, alors elle devait obtenir des réponses. Celles que personne n'osait lui avouer.

« Racontez-moi tout. Pourquoi ma cité pleure-t-elle ? Pourquoi Dame Nalween n'est pas là ? Pourquoi personne ne réponds à mes questions, je suis trop donc trop sotte ? Vous êtes le Capitaine de la Garde, votre devoir est de me protéger non ? Alors cessez tout de suite et racontez-moi ... s'il vous plait, j'ai besoin de comprendre. »

Le ton ressemblait plus à une supplique qu'autre chose et tranchait avec l'image de la Grande Prêtresse qu'on devait certainement se faire après le passage d'Ayaween ou de Nalween. Cependant, un autre détail tranchait clairement avec la jeunesse de l'enfant qui les posaient, son regard. Les émeraudes fixaient avec sérieux son interlocuteur et avec une maturité déconcertante. Eloween avait besoin de ces réponses pour se construire et avancer, si personne n'avait été à même de comprendre jusque là ou si au contraire, tous l'avaient compris mais avaient préféré la préserver parce qu'elle n'était qu'une enfant, l'Elfe n'était pas prête à l'accepter. Thingol était honnête, jamais il ne lui avait caché quoi que ce soit, le mensonge permanent qui l'entourait désormais pour « la protéger », l'agaçait fortement bien qu'elle redoute la vérité.

[ Parfait je dirais même Désolée, j'ai du te poser des questions un peu spéciales, mais pour Eloween, tu es la seule personne qui peut y répondre et pour Anarel comme Eloween, cela est important je pense pour leur relations à venir. ]

Anarel regretta d'avoir dit la vérité à la petite prêtresse au moment même ou il vit apparaitre des larmes dans ses yeux. Une pointe de tristesse lui déchira le coeur quand les larmes commencèrent à rouler sur les joues de la petite fille, il ne s'attendait pas à cela. Il avait toujours vu les grandes prêtresse comme des être sacrée, pleines de sagesse et d'une volonté de fer. Et même si cette vision s'était un peu émoussé quand Nalween avait épousé le Py'ra, le jeune capitaine avait toujours éprouvé beaucoup de respect pour les prêtresse. Le contraste que lui offrait la vision de cette petite fille en pleur lui brisa le cœur.. Il savait maintenant qu'il avait eut tort de lui révéler la vérité de manière si brutale alors que tout le monde cherchait visiblement à la protéger. Mais que pouvait il faire d'autre ? Eloween était sa supérieure hiérarchique et en théorie il lui devait toute la vérité. Mais la théorie était souvent bien loin de la pratique, Anarel comprenait mieux à présent la position d'Arwen et ses mensonges, si Eloween était un jour amener à assumer pleinement sa responsabilité de réincarnation de Silmarie pour l 'instant ce n'était qu'une petite fille qui portait un fardeau bien trop lourd pour elle. Elle n'était arrivé que récemment dans la citée et semblait encore désorientée, et Anarel venait visiblement de briser un de ses point de repère essentiel. Il s'en voulait terriblement , être prêtresse était déjà une lourde tâche en ces temps troublés alors comment les elfes pouvaient ils espérer qu'un si petit bout de femme puisse gérer la situation. Elle semblait déjà gêner de voir un adulte s'incliner devant elle...Anarel éprouva un élan de compassion pour la petite fille qui s'accentua lorsqu'elle ajouta dan un sanglot :


« Racontez-moi sa mort. »

Anarel aurait voulu réconforter la petite prêtresse bouleversée mais le respect qu'il éprouvait pour sa position l'empêchait de se montrer trop familier. Il resta donc parfaitement immobile alors qu'elle continuait de vider son sac.

« Et mon frère, est-il parti en brave lui aussi ? Et mon père ? »

Une nouvelle pointe de tristesse transperça le soldat. Il ne savait pas que la petite avait perdu sa famille... une autre épreuve pour ses si frêles épaules. Le jeune homme aurait aimer pouvoir lui répondre mais il en était tout bonnement incapable, il ne connaissait rien des parents ou des frères d'Eloween. Il se doutait simplement que c'était sûrement d'autres victimes de Mort ou des Erathiens. Anarel en voulait à Arwen de lui avoir laisser le soin d’expliquer des choses si compliqués à Elowee telles que la mort ou la guerre. Ce n'était pas son rôle, lui n'était la que pour protéger la représentante de Silmaria, c'était à la tutrice de la guider. Il savait cependant qu'il ne pouvait pas se soustraire à cette tâche. Eloween avait besoin de savoir pour avancer, Anarel avait commencé à répondre à ses questions et il serait injuste de s’arrêter maintenant. Mais la vérité ne ferait elle pas plus de mal que de bien à la jeune elfe ? Elle dut percevoir son hésitation à lui répondre car elle insista d'une voix suppliante.

Racontez-moi tout. Pourquoi ma cité pleure-t-elle ? Pourquoi Dame Nalween n'est pas là ? Pourquoi personne ne réponds à mes questions, je suis trop donc trop sotte ? Vous êtes le Capitaine de la Garde, votre devoir est de me protéger non ? Alors cessez tout de suite et racontez-moi ... s'il vous plait, j'ai besoin de comprendre. »

Tant de questions, tant de doutes. Eloween était encore si loin d'être uen grand prêtresse. Elle le suppliait car elle pensait réellement qu'il possédait toutes les réponses à ses questions, un peu plus tôt cela aurait gêné le jeune capitaine mais maintenant il comprenait qu'on en devenait pas un grand dirigeant du jour au lendemain. Anarel se rendit alors compte que s'il s'était montré maladroit sur la forme de son discours il avait raison sur le fond. Eloween avait besoin de comprendre. L'ignorance dans laquelle on la maintenait ne l'aidait pas, cela ne faisait que saper sa confiance en elle et dans les autre. Ce n'était pas en lui mentant sans cesse que cela allégerait sa peine lorsqu'elle apprendrait la vérité. Même si ce n'était pas rôle, le capitaine était bien décider à alléger les angoisses de sa grande prêtresse.
Oubliant un instant l'étiquette Anarel posa une main réconfortante sur l'épaule d'Eloween. Il n'aurait peut être pas dut mais en ce moment la petite fille n'avait pas besoin d'un garde du corps froid, elle avait besoin d'un ami.
Il resta agenouillé, non pas pour respecter le protocole mais parce qu'il pouvait ainsi parler à la hauteur d'Eloween. Il la fixa droit dans les yeux et,tachant d'être lui dit de la voix la plus douce qu'il pouvait:

"Je ne connaissait pas votre famille, mais je suis certain qu'ils étaient les elfes les plus honorables et les plus braves qu'on puisse trouver à Silmarie. La cité est en deuil lcar elle a perdu de très nombreux elfes comme eux dans la guerre contre Azael.Feanaro en faisait partie, il à donné sa vie pour protéger la plus jeune princesse des amazones et il a démontré un grand courage. Si dame Nalween est absente c'est parce qu'elle a prit des responsabilités de tribun à Erathia, sa place n'est plus à Silmarie depuis qu'elle a épousé le Py'ra mais elle continue de la servir en empêchant que d'autres conflits comme ceux qui ont décimés Azthia se reproduisent. La guerre est à présent terminé et il faut penser à l'avenir."

Anarel ne jugeait pas nécessaire de parler du génocide qu'avait perpétré Mort ni du fait que Nalween inspirait encore du ressentiment à beaucoup d'elfes, dont lui, pour avoir trahi sa cité en épousant un despote esclavagiste et pour n'avoi rpas été la quand les siens avaient besoin d'elle. Cependant Eloween semblait beaucoup aimer sa prédécesseur et Anarel ne trouvait pas judicieux de la déprécier devant elle. Il voulait rassurer la prêtresse, elle avait besoin de repère et il avait la tâche de remplacer celui qu'incarnait Feanaro pour la petite fille.

[b]"Ne pleurez plus petite prêtresse, tant que je serais dans cette cité et en vie personne ne vous fera le moindre mal. Quoi qu'il arrive par la suite vous pourrez toujours compter sur moi."[/b]

Anarel savait les responsabilités qu'il prenait en acceptant le poste de capitaine, mais c'était seulement maintenant qu'il prenait la pleine mesure de ce qu'il était censé devenir. Alors que lui me^me n'était pas certain de pouvoir assumer son rôle aussi bine que Feanaro il devait être un des pilier rassurant de la cité.

L'enfant pleurait en silence, consciente que cela n'avait sans doutes rien à faire dans le corps d'une Grande Prêtresse sans pour autant chercher à échapper aux larmes. Eloween ne s'estimait pas chanceuse d'avoir été choisie, si elle n'en voulait pas non plus à la déesse d'avoir trouvé refuge en elle, et si elle ne comprenait pas encore toute l'ampleur de la tâche qui lui incombait, elle estimait néanmoins n'avoir aucune chance dans ce qui lui arrivait. En acceptant de fouler à nouveau sa terre natale, la petite Elfe avait pris conscience de ce que cela signifiait, à savoir accepter de mener son peuple, de le guider vers des jours meilleurs, cependant, accepter ne faisait pas tout. On ne pouvait pas s'improviser Grande Prêtresse, surtout quand on avait qu'une dizaine d'années et que l'on se sentait ridiculement petite.
Les yeux embués de larmes ne quittaient pourtant pas le Capitaine, tel l'océan décidé à ronger la falaise, Eloween voulait des réponses. L'enfant se sentait prête à comprendre, à entendre et à assimiler. Si on l'estimait aussi fragile qu'elle l'était en réalité, elle-même pensait qu'il valait mieux savoir qu'ignorer. Thingol avait toujours su être honnête envers elle, et ce, même si cela signifiait parfois lui faire du mal. Pour avancer, il fallait connaître son passé lui soufflait-il parfois lorsqu'elle rechignait à apprendre les noms des gens dont elle n'avait cure. Le rôdeur l'avait préparé tant bien que mal à son avenir, du moins, autant qu'il le pouvait, et depuis son départ, l'enfant se sentait perdue. Certes elle aimait énormément Arwen, la jeune femme se montrant particulièrement douce et maternelle avec elle, cependant, elle manquait de repères. Nalween, qu'elle côtoyait pourtant très souvent en songe, ou encore plus simplement, sa propre famille, lui manquait.

Seule.
Telle était la cruelle réalité aux yeux de la petite fille. Dans cette cité où tous semblaient avoir attendu désespérément son retour, Eloween se sentait seule. Ni les bras réconfortant d'Arwen, ni les rêves encourageants en compagnie de Ayaween la plupart du temps ou encore de Nalween, ni les regards admiratifs et plein de compassion des uns et des autres ne lui permettaient de se sentir chez elle. Silmarie était froide, brumeuse, distante, l'opposé de ses souvenirs. Et personne ne souhaitait lui avouer pourquoi. Sans doutes était-ce de sa faute car, en parcourant les routes aux côtés du guide, la petite fille avait laissé son peuple et sa cité sans protection et seuls. Peut-être était-ce le revers de sa désertion qui se jouait sous ses yeux …

La jeune Eloween sentit le doutes émanant de son Capitaine de la Garde. Ce dernier hésitait surement à lui dire la vérité à elle, l'enfant qui pleurait d'apprendre la mort de celui qu'elle avait considéré comme un exemple. Elle se souvenait notamment que son frère ainé avait voulu lui ressembler, qu'il s'était promis de devenir plus doué et plus puissant que Feanaro. Finalement, ils avaient ensemble rejoint le royaume des cieux et sans doutes poursuivit-il ce dessein là-haut.

L'homme posa sa main sur son épaule. Depuis qu'elle était rentrée à Silmarie et même lorsqu'elle avait traversé les autres cités, les autres contrées et autres villages, Eloween avait compris que c'était le symbole des adultes cherchant à se mettre à la hauteur des enfants. Avec calme, non sans appréhension, elle attendit qu'il lui parle, laissant rouler les larmes qui ne souhaitaient résolument pas se tarir sans s'en préoccuper plus que cela. Son regard noisette plongea dans celui du Capitaine tandis qu'elle l'écoutait. La petite Elfe savait écouter, c'était sans doutes ce qu'elle faisait de mieux.

Des Elfes honorables et braves … un instant, Eloween perdit le fil de la conversation pour se souvenir à quel point elle trouvait que ces paroles sonnaient justes. Son père était un homme bon, honnête et tellement gentil. Son frère avait été le plus brave des aventuriers de ses souvenirs, l'emmenant souvent dans ses rêves, lui contant toujours milles et unes aventures, lui apprenant la vie au travers de ce qu'il apprenait lui-même à l'école. S'ils étaient morts tout deux, c'étaient en braves. Tout ceux qui avaient donné leur vie dans cette « guerre », même si Eloween ne comprenait pas le sens de ce mot, elle comprenait en revanche que cela signifiait que beaucoup avaient pris le dernier chemin, étaient de braves gens.

Jelenna Ryran.
La petite fille l'avait rencontré quelques semaines à peine avant de rentrer dans sa cité natale. Elle aussi avait eut le lourd fardeau de devenir une réincarnation et sur ses épaules toutes aussi frêles que les siennes pesait un tout aussi lourd destin. Ainsi, le Capitaine avait donné sa vie pour la petite princesse amazone, pour la sœur de sa femme. Les deux filles avaient rapidement discuté du mariage entre Eléa, la sœur ainée de Jelenna, et Feanaro, le Capitaine de la Garde Elfe. A ce moment-là, Eloween n'avait jamais songé au fait que ce dernier ai pu être tué et sans doutes Jelenna pensait-elle qu'elle était au courant sans quoi, elle le lui aurait certainement avoué. La princesse avait insisté sur le fait qu'il était un homme courageux et dans sa voix avait perlé tout au long de leur conversation le même respect sincère que vouait personnellement la gamine au défunt. Si le Capitaine Galathil avait offert sa vie pour la sauver, la jeune Amazone l'en remerciait pleinement dans le respect qu'elle lui portait, même après sa mort. Eloween sourit à cette nouvelle. Feanaro n'était plus, mais il était mort pour sauver une petite fille de son âge vouée à un grand destin, tout comme elle. Ce n'était pas du courage selon elle, c'était autre chose. De l'amour envers Eléa ? De la folie ? L'instinct ? L'honneur ? Elle n'aurait su le dire, mais c'était un acte honorable dont on se souviendrait pour les siècles à venir.

Le Capitaine sembla marquer une certaine réticence à aborder le sujet de Nalween, ce que la Grande Prêtresse ne comprit pas. C'était la Dame qui l'avait poussé sur le chemin du retour, elle encore qui l'avait poussé à venir sur ce qu'ils appelaient « un champs de bataille ». Durant ces dernières années, aux côtés d'Ayaween, c'était encore elle qui lui avait donné courage et compassion, la dédouanant de ses responsabilités ou encore, de sa culpabilité. Pourquoi était-elle absente alors qu'elle l'avait poussé à revenir ?
Erathia. Tel était le nom de la cité qui lui avait volé Nalween.
Tutnesi, tel était l'homme qui avait volé Nalween à son peuple.
P'yra … ce mot lui rappelait quelque chose mais elle mit un certain temps à se souvenir de quoi. Et surtout, elle ne comprenait pas pourquoi cela avait tendance à agacer le Capitaine. La Grande Prêtresse n'avait pas le droit de se marier ?

« Et c'est mal ? » demanda-t-elle avec innocence.

La petite fille écouta l'homme parler jusqu'au bout avant de vraiment réagir. D'un revers de main, elle essuya les dernières perles qui roulaient sur ses joues puis, lorsqu'elle fut certaine que sa voix ne la trahirait pas, elle répondit :

« Vous êtes le Capitaine de cette cité, j'ai confiance en vous. Je sais que vous la protégerez de votre mieux, au péril de votre vie et je sais également que vous me protégerez. Je n'ai aucun doutes là-dessus. »

L'enfance avait ses charmes et notamment ceux qu'étaient la naïveté et la candeur. Eloween pensait chacun des mots qui traversaient sa bouche certes, mais elle songeait également que jamais une guerre ne viendrait de nouveau frapper à la porte de la brumeuse.
P'yra ! Elle se souvenait à présent ! Son frère n'arrêtait pas de lui dire que c'était le pire monstre que la terre ai créé !

« Epousé ? » demanda-t-elle plus pour elle même et par surprise qu'autre chose.

Consciente que la question était mal formulée, elle se ravisa et fit mine de chercher ses mots. Dans sa tête, il était tellement étonnant que la douce Nalween ai épousé celui que Isyl décrivait comme un méchant et un horrible homme que la petite en restait perplexe. Eloween sourit malgré tout avant d'ajouter timidement :

« Vous n'avez pas l'air d'apprécier Dame Nalween à cause de son mariage, j'me trompe ? Pourtant, j'ai une question. » la petite hésita un instant avant de reprendre, après tout, il lui avait promis qu'il serait toujours là pour elle, « Dans mon rêve, elle m'est apparue en me disant que je devais prier pour les miens comme elle priait pour les siens, qui ne vivaient plus que dans ses souvenirs … tu crois que le P'yra est mort ? »

Elle marqua une pause avant d'ajouter :

« Pis c'est quoi Tribun ? »

Le flot de questions dans sa tête était trop intense pour qu'elle s'arrête là. On lui cachait des choses et Anarel semblait le seul en mesure de lui répondre.

« Tu crois que Nalween va revenir ? Dis … tu crois que je serais une bonne Grande Prêtresse ? »

La dernière question avait été posée avec plus de calme, comme si l'enfant reprenait conscience du fait qu'elle avait eut tendance à s'enthousiasmer un peu trop ou encore, comme si elle doutait réellement, et c'était le cas, d'être à la hauteur de la tâche qu'on lui avait confié. Courageuse, elle ne montrait rien de ce trouble et cherchait à satisfaire tout le monde, cependant, la jeune Elfe ne pouvait pas s'empêcher de penser qu'elle n'était peut-être pas la bonne personne, surtout quand elle voyait Nalween ou encore, Philéa. Elle avait d'ailleurs tutoyer le Capitaine sans y prendre gare, par habitude avec Thingol. Le protocole avait ses règles, mais elle n'était qu'une enfant de dix ans, perdue dans sa propre cité et dans sa charge.

[ Je précise que Eloween ne sait rien concernant la haine ancestrale des Elfes envers les Almers, si Thingol lui en a certainement touché deux mots durant leur voyage, elle n'a pas compris à quel point ils se détestaient ]

Le temps passe et jamais ne s'arrête.

Le changement de saison s'annonce et bientôt, le blanc manteau de l'hiver qui recouvrait ce monde laissera place à l'herbe grasse et aux timides rayons du soleil. Le silence cédera sa place au chant des oiseaux et le monde s'éveillera petit à petit, sortant lentement de son cocon de glace. Dans ce décor que le temps semblait avoir figé, le moment est venu de s'éclipser, de laisser la nature reprendre ses droits et le cours des choses se faire.

[Désengagés : Anarel, Eloween ]