Eloween se sentait stupide et une teinte rouge vif ne tarda pas à maquiller ses joues d'enfant tandis qu'elle se confondait en excuses de peur d'avoir blessé son interlocuteur. La jeune femme ne tarda pas à se pencher dans la direction de l'enfant et, après avoir rassemblé tous les livres éparpillés sur le sol, lui tendit la main dans un sourire tandis que la petite, incrédule et totalement déboussolée, la regardait faire sans parvenir à esquisser le moindre mouvement.

« Excusez-moi » ajouta-t-elle penaude en prenant la main qu'elle lui tendait pour s'aider à se remettre sur pied.

Tandis que son interlocutrice s'excusait à son tour, la petite fille ne put s'empêcher de la dévisager. De longs cheveux roses encadraient un visage des plus adorables aux yeux de la petite Prêtresse tandis qu'une paire d'yeux d'un bleu glacés la fixaient. Gênée et consciente de son impolitesse croissante, la jeune Elfe détourna le regard avant de répondre, penaude :

« C'est moi qui n'ai pas fait attention. »

Un « chut » retentit dans un coin de la bibliothèque ce qui ne manqua pas, à sa plus grande surprise, de la faire sourire, comme si ce simple mot d'ordinaire dérangeant venait de détendre l’atmosphère. La petite fille sourit avec innocence à la jeune femme avant de lui répondre tout bas :

« Merci beaucoup, je … j'étais en train de lire là-bas » elle accompagna ses mots d'un mouvement lent et léger du bras en direction d'une petite table isolée où elle avait passé sans le voir le plus clair de la matinée.

Tandis que les deux demoiselles avançaient en direction de la table indiquée précédemment, Eloween ne pouvait s'empêcher de se poser des questions sur cette femme qui l'aidait. Pourquoi avait-elle des cheveux roses ? Pourquoi avait-elle un accent qu'elle ne connaissait pas ? Pourquoi l'aidait-elle alors qu'elle l'avait bousculée ? Petit à petit, la petite fille commençait à perdre le fil de ses pas et manqua bientôt de trébucher sur un livre qui dépassait sur le sol. Pourtant visible de loin, la Grande Prêtresse ne l'avait pas vu et se rattrapa de justesse sur l'étagère, s'attirant à nouveau des « chut » de la part des Templiers aux alentours. Penaude, elle rattrapa celle qui l'intriguait tant et se décida à lui poser les questions qui la taraudaient tant quitte à s'attirer les foudres de cette dernière.

« Vous venez souvent ici ? » ne put-elle que demander timidement.

Elle n'osait pas finalement aborder les questions qui la perturbaient tant. Le temps paraissait durer des heures alors que seulement quelques secondes, peut-être quelques minutes tout au plus s'étaient écoulées mais la demoiselle n'avait pas l'habitude de côtoyer les gens plus que ça.

« Merci de bien vouloir m'aider » se répéta-t-elle pour finir.

Sans s'en rendre compte, Eloween s'empêtrait entre ses pensées, son manque d'expérience des gens et pour finir, incapable d'ajouter quoi que ce soit de plus. Elle attendit simplement que la jeune femme réponde et éventuellement, engage la conversation. En réalité, si la petite Elfe n'était pas de base habituée à parler aux gens, force était de constater qu'en prime, l'atmosphère qui s'était installées entre sa victime et elle ne l'aidait pas vraiment à trouver les mots pour peu qu'ils veuillent bien sortir.
Si seulement Jelenna, Thingol ou Aerin … ou même Arwen pouvaient être là ce serait tellement plus simple …

[ Désolée du retard >.< ]

Les regards insistants comme les pensées désagréables que pouvaient lui envoyer les gens présents dans cette bibliothèque sans s'en rendre compte ne perturbait pas plus que ça la jeune fille. Depuis qu'elle avait reçu l'âme de Silmaria, tous la traitaient d'une façon ou d'une autre qui la dérangeait sans qu'elle n'ai le droit de ne rien dire aussi avait-elle appris à taire ses sentiments à cet égard et à vivre avec. Certains éprouvaient du mépris, d'autre de la compassion, la plupart des gens de son peuple la vénérait sans qu'elle ne comprenne pourquoi … tout un panel de sentiments la tenaillait sans qu'elle ne puisse vraiment y répondre aussi tenta-t-elle tant bien que mal de fermer son Esprit à tout cela. Ses entraînements à ce sujet, bien que fréquents, ne lui permettaient pas encore d'atteindre le niveau d'Eléa, de Jelenna ou encore, d'Aerin mais peu importait, ils lui permettaient de retrouver un peu de calme parmi ses pensées et cela lui suffisait. Son maître la rassurait sur ses capacités et lui avait appris que peu étaient aussi doués qu'elle à son âge, que pour beaucoup, le don se révélait vers l'âge de onze ou douze ans et non à six ou sept ans … Il lui était d'autant plus difficile songea l'enfant de lui apprendre à maîtriser cet art, ne sachant pas de quoi elle était capable du fait de son jeune âge …

La jeune femme chuchota si bas qu'elle dut se concentrer pour ne pas perdre le fil de ce qu'elle lui disait. Elle comprit peu de choses de la réponse, ses pas couvrant dans le silence le chuchotement de la jeune femme mais elle comprit néanmoins que la belle demoiselle n'était pas une habituée des lieux. A son image, elle ne semblait pas être venue souvent dans la bibliothèque, ce qui la rassura, aussi étrange soit-il.

Une fois arrivée à sa table, la petite demoiselle n'avait qu'une envie, se replonger dans ses lectures pour en apprendre plus sur cet étrange don qui parcourait ses veines. Son maître avait parlé de ritualisme mais sans être capable pour autant, n'en ayant que les bases les plus élémentaires, de lui apprendre davantage à l'utiliser. Pour l'heure, Eloween n'était en mesure que d'une chose, visiter les rêves des autres. C'était Jelenna qui lui avait appris à le faire lors de son séjour à Muria, la petite princesse Amazone ayant le même don qu'elle et la même destinée, il n'en avait été que plus facile d'apprendre à ses côtés mais loin d'elle pour l'heure, la Grande Prêtresse cherchait à apprendre seule un maximum de choses sur ce don pour tenter de le maîtriser car, elle le sentait, il lui permettrait d'accomplir d'autant mieux son destin.
La remarque de son interlocutrice la surprit mais elle afficha un sourire sincère mais timide lorsqu'elle répondit, chuchotant certes, mais parlant tout de même quelque peu :

« J'ai dix ans vous savez ! » répondit-elle avec un certain affront avant de se raviser.

Une Grande Prêtresse ne pouvait pas se permettre ce genre de réflexions … si Arwen avait été là, pour sur, elle n'aurait pas manqué de la rabrouer. La petite fille se tut, cherchant un moyen de reprendre le cours des choses sans paraître grossière. La jeune femme lui en avait fourni l'occasion sans le savoir.

« Je n'ai pas l'occasion de venir souvent malheureusement … je dois me contenter de celle de Silmarie d'habitude. » ajouta-t-elle d'un ton neutre.

Elle réfléchit l'ombre d'un instant avant d'aller plus en avant vers les explications. Son statut, le lui serinait chaque jour un peu plus sa tutrice, l'empêchait d'étaler sa vie à tout va mais en ces lieux, qui aurait pu lui faire du mal alors que des centaines de Templiers veillaient au grain ? Et puis même sans cela, il fallait être stupide pour s'en prendre à elle et d'autant plus en ces lieux de paix … Sans parler que son interlocutrice, dont elle ignorait certes tout et notamment son prénom, ne semblait pas méchante. La petite hésita ostensiblement, peu habituée à répondre à ce genre de questions elle-même, Arwen s'en chargeant d'ordinaire.

« J'essaye d'apprendre le plus de choses possible sur le ritualisme, chez moi, personne ne peut vraiment m'apprendre à maîtriser ce don alors je me suis dit que je trouverais les réponses à mes questions dans ces livres. Je ne comprends pas toujours tout, mais je comprends au moins le sens et j'apprends les bases faute de mieux. » ajouta-t-elle plus piteusement.

Silmarie se reconstruisait à peine et Arwen avait estimé que la petite fille avait autre chose à faire entre ses obligations et la manipulation de l'Esprit que d'apprendre en plus à maîtriser ce nouveau don pourtant si précieux. Les rêves prémonitoires et l'occasion de parler à Nalween par leur biais lui semblaient pourtant si important … Quoi qu'il en soit, chaque chose en son temps, voilà qu'elle était la devise de sa tutrice et Eloween la respectait. Tant bien que mal.

« Je m'appelle Eloween, et vous ? »

Eloween ne pouvait pas s'empêcher d'observer la jeune femme. De son étrange couleur de cheveux à son étrange accoutrement, cette demoiselle attirait l'attention sans pour autant paraître vulgaire. Au contraire, sans savoir pourquoi, la petite Elfe se sentait attirée par cette inconnue. Agréable, gentille, cela lui rappelait peut-être Arwen ou Thingol, peu importait, quelque part dans un coin de sa tête, la jeune fille avait déjà décidé de lui faire confiance. Plutôt timide et renfermée malgré ses divers voyages lorsqu'elle était toute petite, en compagnie du rôdeur louche qu'était Thingol, Eloween n'osait pas pousser plus loin l'interrogatoire et pourtant, elle mourrait d'envie de harceler cette jeune femme de questions !

Silmarie lui manqua soudain tout à coup, tout comme Jelenna et Aerin dont elle chercha instinctivement à les contacter par l'Esprit. L'un était en pleine discussion avec son père bien qu'elle ne soit pas capable de savoir exactement ce dont il s'agissait et l'autre était attentive à un cours, peu importait lequel. Tous deux avaient laissé leur Esprit ouvert, comme s'ils s'attendaient à ce qu'elle vienne les titiller. Peu importait, une fois rassurée, la Grande Prêtresse tenta de fermer tant bien que mal le sien pour se concentrer sur la discussion. Son interlocutrice restait étrangement silencieuse, en réalité, si cela avait paru des heures à la petite, l'action n'avait pris que quelques secondes. Avait-elle effrayée son interlocutrice en lui parlant de ritualisme ? Eloween l'ignorait mais s'en inquiétait … en réalité, le ritualisme n'était pas un art sorcier ou quoi que ce soit de pire que la Maho mais certaines personnes pour autant en avaient peur par méconnaissance. La petite espérait que ce ne soit pas le cas de la jeune femme … car curieusement, elle se sentait plus proche d'elle en cet instant que de n'importe quel Templier présent dans la bibliothèque.

La jeune femme reprit la parole et lui apprit son prénom. « Ocarenna » … cela sonnait Astorg non ? Eloween n'en était pas sure, si elle apprenait les langues auprès des anciens de sa cité, elle avait encore du mal à discerner les origines de certains mots ou de certains prénoms mais quelque chose lui disait qu'elle venait du Nord, que ce soit de Storghein ou ailleurs, ce nom ne sonnait ni Cydien, ni Elfe. Peut-être Almer ? L'enfant ne connaissait que peu ce peuple, aussi, il lui était difficile de faire un choix. La suite de la phrase attira l'attention de la demoiselle. Ocarenna était une ritualiste ! Quelle chance ! Franche, elle venait de lui avouer qu'elle avait eut du mal à le maîtriser … ce qui ne manqua pas de décourager l'espace d'un instant la petite. Toute son attention concentrée sur son interlocutrice, l'Elfe en oublia le monde extérieur.

Disponible pour pratiquer le ritualisme ? Le cœur de la petite manqua un battement tant cette révélation était inopinée ! La demoiselle rougit sous les compliments de la ritualiste mais n'osa pas l'interrompre malgré son envie de la harceler de questions. Une fois qu'elle se fut tut, Eloween n'hésite pas l'ombre d'un instant avant de reprendre la parole :

« Arwen préfère que je me concentre d'abord sur l'Esprit et l'apprentissage des langues aussi, je n'ai pas vraiment de maître à l'Autel ... »

Le ton était posé, comme si la petite était déjà adulte. Pour autant sa petite frimousse indiquait bien son enthousiasme et ses yeux pétillaient de bonheur. Inconsicente des informations qu'elle donnait, l'enfant ne pouvait s'empêcher de se sentir heureuse de voir que quelqu'un partageait son don et lui proposait de l'aider … Preuve qu'elle n'était encore qu'une enfant ! Ce fut d'une voix relativement calme qu'elle demanda la suite :

« Je vois des gens qui sont morts dans mes rêves, j'ai demandé à Arwen ce que cela signifiait, elle m'a dit que ce n'étaient que des rêves mais certaines choses qu'ils me disent se réalisent, vous pensez que c'est dut à mon don de ritualiste ? »

C'était la première fois qu'elle pouvait poser ces questions, elle était tellement heureuse et satisfaite qu'elle poursuivit sans attendre la réponse.

« J'arrive à voyager dans les rêves des fois, j'ai lu que c'était du au ritualisme dans ces ouvrages mais j'ignore comment on fait … Je n'arrive pas non plus à communier avec le monde spirituel pourtant, j'ai essayé de faire comme ils disent dans ce manuel, relier le corps, l'âme et l'esprit à la terre mais ça ne marche pas … Et puis, je ne connais pas toutes les facettes de ce don … Jelenna m'a dit qu'elle était parvenue à purifier une âme mais moi, je ne sais pas le faire. Vous pensez que je pourrais apprendre ? »

La petite se tut, consciente qu'elle avait peut-être trop parlé, qu'elle allait peut-être gêner son interlocutrice. Les yeux rivés sur Ocarenna, elle ne pouvait s'empêcher de penser que la chance lui souriait enfin. Cela faisait bien longtemps que Dame chance ne lui avait pas offert quoi que soit … Si Jelenna avait tenté de lui apprendre certaines choses, elle avait une bonne longueur d'avance, même si Eloween ne lui enviait pas les circonstances dans lesquelles elle avait pu apprendre tout ça, du coup, la petite avait du mal à suivre son amie et ne parvenait pas à progresser aussi bien qu'elle le souhaitait.

« Comment vous faites pour entrer en contact avec votre don ? Pour aller dans le monde spirituel ? » ne put-elle s'empêcher de demander, se mordant la lèvre d'avoir posé encore plus de questions.

La petite baissa les yeux, cette fois, elle avait certainement dut mettre mal à l'aise Ocarenna …

[ Je suis partie du principe qu'Eloween ne savait pas grand chose du ritualisme mais je crois que je suis allée un peu loin ... Si ça ne va pas, n'hésite pas à me le dire ! ]

De peur d'avoir mis son interlocutrice mal à l'aise, la petite fille baissa les yeux comme pour signifier sa honte. En réalité, un grand nombre de questions fourmillaient encore dans sa petite tête mais la demoiselle n'avait pas l'occasion et le courage de les poser. Consciente qu'elle avait surement importuné Ocarenna, sans parler du fait qu'elle n'aimait pas spécialement parler aux gens de nature, la petite fille préférait désormais garder le silence. En fait, elle n'était que trop consciente du fait qu'elle aurait mieux fait de se taire et de passer son chemin car sans doutes Arwen allait-elle la réprimander pour s'être adressée, avec autant de détails, à une inconnue. Sans parler de ces heures passées à chercher des ouvrages sur le ritualisme au lieu de travailler l'Esprit ou les connaissances des langues … Sa tutrice serait certainement fâchée de la savoir si oisive et la petite fille n'avait pas l'intention de la blesser.
La petite fille regarda avec étonnement la jeune femme se lever, pensant qu'il était désormais sur et certain qu'elle l'avait vexée mais au final, ce n'était pas le cas puisque cette dernière lui assura revenir dans un instant. Cette façon de s'exprimer et cette phrase en particulier rappelèrent un sombre instant à la petite demoiselle son frère ainé. Idril l'avait toujours protégée, même quand ils faisaient des bêtises, il prétendait qu'il était seul. « J'arrive tout de suite », n'avait-il pas dit la même chose la dernière fois qu'elle l'avait vu, vivant ?

La jeune femme revint avant même qu'Eloween puisse pousser plus loin la question. Quelque part, son esprit ne semblait pas prêt à accepter le départ prématuré de son frère, ayant totalement occulté la mort de son plus jeune frère des années auparavant. Si cette phrase éveillait en elle des sentiments jusqu'alors enfouis, son cœur comme son esprit n'étaient pas encore prêts à les accepter et préférer de ce fait les mettre de côté et les ignorer. Encore un peu.

La petite fille regarde avec attention le parchemin, la lettre comme le mot ou la phrase écrite dans sa langue natale. Ainsi, la jeune femme parle-t-elle sa langue ? Ou tout du moins sait-elle l'écrire, la petite meurt d'envie de savoir comment elle l'a apprise mais elle se retient. Bien qu'elle suive avec attention les mouvements de la belle jeune femme, elle ne parvient pas à comprendre où cette dernière veut la mener. Elle a beau se creuser la tête, rien de ce qui est écrit ne lui permet de comprendre les tenants et les aboutissants. Déçue, elle attend cependant les explications de son interlocutrice avec la plus grande patience et surtout, la plus grande avidité.

La petite fille tente de suivre avec attention ce qu'elle lui dit. La connaissance des langues est un long processus, oui, elle est bien placée pour le savoir. Certes elle connait toutes les langues d'Azthia et même celles du territoire Jinmen mais si elle est capable de s'exprimer dans chacune de ces langues, ce n'est pas pour autant qu'elle est une excellente traductrice ou autre … Et puis, la Prêtresse ne voit surtout pas le rapport avec le ritualisme !
Au fur et à mesure qu'elle explique son schéma, la petite Elfe commence à comprendre ce qu'elle sous entend. Le ritualisme est comme la connaissance d'une langue. On commence par un mot, puis une phrase puis un vrai dialogue. Chaque étape à son importance, chaque détail est nécessaire à la compréhension d'un tel don.

La petite écoute attentivement, comme chaque fois qu'on lui explique quelque chose, ce que la demoiselle lui explique. Elle hoche la tête comme pour lui signifier qu'elle est prête à entendre la suite. Fort heureusement, si elle n'aime que peu le monde extérieur, la petite a oublié d'être bête et sa vivacité d'esprit lui permet d'assimiler, ne serait-ce que partiellement, ce que la jeune femme tente de lui transmettre.
Faire confiance à ces gens ? L'idée paraît quelque peu prématurée pour Eloween. Il n'y a en réalité que peu de gens qui peuvent se targuer d'obtenir sa confiance de façon pérenne … et certainement pas les morts ou les esprits ! Ce côté là de l'apprentissage l'effraye quelque peu mais pour autant elle n'ose pas ouvrir la bouche, trop impatiente de connaître la suite.

La petite a beau suivre les explications, comprendre leur portée, elle se sent particulièrement désarmée face à ce don qu'est le ritualisme …
La petite a du mal à se représenter la chose mais lorsque son interlocutrice se tait après lui avoir proposé d'essayer, elle n'a qu'une envie, le faire. Sauf qu'elle n'a pas compris exactement ce qu'elle devait faire … peu importe, avec une certaine timidité, elle se contente de répondre :

« Je veux bien essayer alors mais tu ne me laisseras pas seule pas vraie ? » ajoute-t-elle presque aussitôt avant de reprendre, plus calme, le regard fuyant, « Je veux bien essayer ».

La petite se leva, prête à suivre la jeune femme.

[ Je sais que je n'ai pas avancé d'un pouce mais en fait, je voulais te laisser libre de montrer à Eloween comment tu fais pour rejoindre le monde astral, comme ça, je pourrais copier avec toi et y découvrir ce que tu voudras qu'on y découvre toutes les deux, si ça ne va pas, dis le moi y'a pas de soucis ^^ Tu peux bien entendu manipuler Eloween pour sortir vers l'arbre etc x) ]

La petite fille craignait d'être abandonnée, quelque part, cela avait été le cas toute sa vie car d'abandon en abandon, elle avait fini entre les bras d'Arwen au poste de Grande Prêtresse. Quelque part, ses parents, ses frères, les dieux eux-mêmes l'avaient délaissées, elle l'enfant qu'un dieu fou avait tenté de s'approprier. En silence, Eloween avait toujours craint que le monde lui-même ne l'oublie et qu'elle finisse par disparaître. Elle prit la caresse pour une marque d'affection et ses angoisses finirent enfin par se taire. En silence toujours, la petite demoiselle suivit la ritualiste, se demandant où elle l'emmenait mais lui faisant, étrangement vu son caractère, confiance. Suffisamment du moins pour la suivre là où toute prudence l'aurait poussé à ne pas le faire !

La marche est lente, permettant ainsi à la petite Elfe de réfléchir. Sans doutes devrait-elle prévenir Arwen qu'elle va faire un tour, à moins de n'aller voir Jiven en personne pour assurer sa sécurité ? Quelle sécurité ? Risquait-elle réellement quelque chose en compagnie de la jeune femme ? A bien y réfléchir, la petite fille se rend compte qu'elles sont en train de quitter le Temple et qu'elle ne connait rien ou presque de son interlocutrice seulement, bien trop consciente qu'elle est susceptible de lui apprendre beaucoup de choses sur son don de ritualiste et bien trop consciente également que ni Arwen ni le directeur du Temple ne la laisseront faire si elle les prévient, Eloween préfère se tourner vers ses deux amis de toujours. Le contact est difficile à établir car la petite Prêtresse n'a encore que peu l'habitude de parler par l'Esprit mais Aerin et Jelenna ont une aura qu'elle pourrait reconnaître entre mille.

Ils ne la jugent pas, ils ne cherchent même pas à la prévenir du danger bien qu'elle sente leur inquiétude mais ils la préviennent en revanche de ne pas fermer son Esprit sans quoi, ils seront obligés de prévenir les adultes. Eloween sait qu'elle peut avoir confiance en eux, qu'ils veilleront sur elle de loin et que, quoi qu'il arrive, Jelenna finira par prévenir quelqu'un. Peu importe, elle a confiance en eux et les connait suffisamment pour savoir qu'ils la laisseront tenter sa chance.

Ocarenna a choisi une forêt naissante pour lui apprendre les ficelles de son art, si Eloween n'est que peu convaincue par le choix du lieu, elle suit la jeune femme et se laisse prendre la main sans réticence, ce qui, là encore, est plutôt rare. L'avidité de connaissance peut donc changer un caractère du tout au tout visiblement...

La petite écoute avec attention tous les mots qui sortent de la bouche de son interlocutrice. Elle n'en perd pas une miette et tente de tout assimiler malgré la difficulté qu'elle peut éprouver à le faire. La petite fille ne comprend pas vraiment ce qu'il faut faire mais d'instinct, elle sait à quoi penser pour être heureuse. Il fut un temps ou sa présence lui était essentiel, vitale même et si son départ prématuré ne l'a pas touchée autant qu'elle aurait du l'être, Eloween sait qu'il y aura toujours un lien particulier entre eux.

« Idril ? » appelle-t-elle lorsqu'elle pénètre dans cet état second entre le songe et l'éveil.

La silhouette se retourne dans sa direction avant de lui sourire. Agé d'une dizaine d'années, il demeure le même que dans ses souvenirs, ce sourire franc et sincère sur la figure. Les bras tendus, il l'enjoint à le rejoindre, ce que la petite fille fait, plongeant sa tête au creux de sa poitrine. Aucun son ne s'élève de cette dernière mais Eloween ne prend pas peur pour autant car elle sait que son aîné n'est plus, qu'il n'existe désormais plus que dans ses rêves. Une prairie à l'herbe tendre et grasse se dresse sous leur pieds tandis que le gamin l'entraine dans la direction opposée à celle par laquelle elle est arrivée.

« Eloween », le chuchotement la fait sursauter mais Idril la retient. Il semble vouloir la guider, l'emmener quelque part et la Prêtresse a bien du mal à y résister. Elle se concentre néanmoins et se rend compte que le jeune homme l'entraine dans la direction du chuchotement. Incapable d'avoir peur en la présence de son frère aîné, la demoiselle le suit, focalisant son esprit sur cette voix qu'elle connait sans la connaître. Le décor se modifie à chaque pas et la petite fille, si elle se concentre sur ce qu'elle entend, sent son pouls s'accélérer.

« Idril ... » lance-t-elle, apeurée, à son ainée tandis que le ciel se teinte de sang.

Une fumée dense s'échappe des arbres et du sol. Des silhouettes, allongées sur le sol, restent immobiles tandis que les deux Elfes passent à côté, Idril les ignorant totalement. Seule l'odeur lui permet de comprendre qu'elle est dans un rêve car les cadavres ne sentent rien, pas plus que la fumée. Seules les images s'enchainent, dures, froides et soudain, la main d'Idril disparaît, son visage et sa silhouette se faisant floues et ondulent sous l'effet du vent pour finalement disparaître à son tour. La petite étouffe un cri mais quand une main tremblante se pose sur la sienne, elle ne peut s'empêcher de hurler.

[ ... ]

Le rêve est toujours là.

Eloween regarde Ocarenna, tremblante, les larmes aux yeux bien que ces dernières se refusent à rouler sur ses joues obstinément. La guerre ... Eloween ne l'a vu qu'une seule et unique fois et si sa mémoire en a occulté la plus grande partie, elle en garde l'odeur du sang, des cendres et de la peur dans ses souvenirs. C'est à cet instant d'ailleurs qu'elle remarque que la jeune femme est différente, qu'elle n'a plus rien d'adulte et surtout, qu'elle est blonde. Une Astorg, surement.

L'enfant ne dit rien, trop perturbée par ce qu'elle voyait pour remercier son interlocutrice. Elle se laissa guider sans un mot, s'accrochant à la main de la ritualiste comme à celle d'Idril quelques minutes auparavant. Sa tête cogitait cependant, suffisamment pour se rendre compte qu'Ocarenna avait raison, mieux valait la pratique que les longues explications. En rêvant à ses côtés, la petite eut le sentiment que cette jeune femme portait de lourdes blessures en elle mais elle sut également qui était le pont entre ses songes et ceux des autres. Idril était la clé et sans doutes avait-il tenté de la mener là où elle voulait aller bien des fois sans qu'elle ne le comprenne ...

La ritualiste passe à côté de deux corps et semble perturbée, serrant la main de la petite un peu plus, comme si la vision de ces deux êtres en particulier lui rappelait quelque chose de déplaisant. Des milliers de questions se chahutent dans la tête de l'enfant mais elle n'a pas le temps de les poser car Ocarenna reprend déjà la parole. La petite fille avait vu juste, les deux corps sont ses parents ... L'enfant écoute attentivement la jeune femme et parvient à percevoir tout ce qu'elle lui apprend. Sa tristesse, celle de ses parents, le sentiment de fierté d'avoir défendu sa patrie ... Elle finit par se demander si les siens ont ressenti la même chose lorsque la Mort les a fauché.

La perspective de les rejoindre n'enchante pas vraiment l'enfant, bien au contraire mais pour autant, elle se contente de suivre le mouvement. Apprendre n'est pas toujours une bonne chose ou tout du moins, ne se fait pas toujours dans la bonne humeur. Elle en est consciente, ça l'aide. Eloween tenta de rendre son sourire à son interlocutrice, sans grand succès. Un portail se matérialise à côté de la jeune blonde quelques secondes à peine après son annonce, faisant sursauter la petite Elfe. Rassurée par le ton et la main de la demoiselle, la Prêtresse la suit à travers la porte, le coeur battant.

Lorsque la belle lâche sa main, Eloween se sent soudain anxieuse mais pour autant, elle se force à ne pas pleurer et à écouter la belle. Sa représentation, même si elle ne comprend pas vraiment ce que ça veut dire, la petite la laisse parler. Par contre, si des centaines de questions trottent dans sa tête, elle ne s'est pas demandée une seconde qui elle voudrait revoir. Pas une seule fois. Ses parents ? Ses frères ? Feanaro ?
Eloween se rendit compte à cet instant du vide qu'avaient laissé ces personnes en elle sans qu'elle ne soit capable d'en éprouver une grande tristesse. Trop jeune pour comprendre ce qui leur était arrivé exactement, elle ne l'avait compris que plus tard, lorsque le temps avait déjà fait son œuvre ... s'il lui manquaient beaucoup, la petite ne s'en sentait pas spécialement triste, juste seule.

« Je n'ai pas très envie de revenir je crois ... enfin ... pas avant de savoir. »

Eloween hésitait de peur que la jeune femme ne le prenne mal. Elle voulait lui demander ce qui s'était passé dans son rêve, pourquoi il y avait autant de morts et surtout, pourquoi elle avait l'air si triste. Au lieu de ça, elle comprit que ça lui ferait de la peine et préféra poursuivre :

« Quand j'étais petite, je vivais avec mes grands frères et mes parents. On m'a raconté qu'Isyl était mort de la maladie mais je me souviens encore qu'Idril, mon grand frère, m'a emmené voir pleins de fois la Grande Prêtresse, je la trouvais tellement belle ... et puis, un jour, la Mort est venue chercher Nalween et a emporté avec elle mes parents et mon frère mais je ne suis pas triste, j'étais trop petite je crois, peut-être, enfin je ne sais pas mais aujourd'hui, je suis seule sur un trône que je ne veux pas. Alors si je devais revoir quelqu'un ... que penseraient de moi mes parents ou mes frères ? Abandonnée à mon sort, ils ont sacrifié leur vie pour que je survive et aujourd'hui, je renierais tout ce qu'ils m'ont offert pour ne pas devenir la Grande Prêtresse ? »

Elle n'avait jamais raconté cette histoire à personne jusque là ... Ses propos étaient décousus, sans doutes parce qu'elle était perturbée par ce qu'elle venait de vivre mais aussi parce qu'elle avait trop de questions en tête pour se concentrer réellement sur ce qu'elle faisait ou disait. Alors au final, la petite se décida à sauter le pas :

« C'était quoi ton rêve ? »

Se souvenant de la question qu'elle lui avait posé juste avant, elle ajouta, aussi bas qu'un murmure :

« J'aimerai les revoir ... tous les quatre »

[ La fin est bancale, désolée ]

Les revoir … Oui, quelque part, ils lui manquaient tellement qu'une pièce dans son cœur semblait avoir pris des vacances depuis leur départ. Elle n'était qu'une petite fille lorsqu'ils étaient sortis de sa vie certes, mais le cœur et le corps n'oublient pas si facilement l'attention et l'amour et Eloween se rendait compte cruellement dans le monde des rêves à quel point ces deux choses pouvaient lui manquer. Elle n'avait jamais fait attention jusque là à ces sentiments, peut-être parce qu'elle n'avait jamais eut l'occasion jusque là de se prêter à ce genre de réflexions ou peut-être parce que jusque là, elle n'était jamais allée aussi loin dans un rêve ou dans ses propres méandres. Quoi qu'il en soit, cela ne faisait pas longtemps que ce genre de souvenirs remontaient à la surface. Bien loin de là, de toute évidence, le jeune âge avait l'avantage de bloquer ce genre de souvenirs déplaisants que pouvaient être la mort et la perte des êtres chers pour quelque raison que ce soit. Au fond, Eloween avait oublié pour son propre bien mais depuis quelques temps, depuis sa rencontre avec Aerin et Jelenna peut-être et son ouverture relative sur le monde, la jeune Elfe se rendait compte qu'il lui manquait quelque chose. Que son cœur, pur certes, se trouvait être aussi vide que le désert et là étaient venues les questions. Là avaient commencé les rêves aux côtés de Jelenna. Elle l'avait mené à son frère et depuis, le flot de questions ne tarissait jamais et les réponses faisaient resurgir en elle beaucoup de choses. Bonnes ou mauvaises. La caresse sur sa joue n'arrangea rien à son trouble. Des images, des sensations courraient dans sa tête si bien qu'elle oublia un instant ce qui se passait autour d'elle et les réponses que pouvait lui apporter son interlocutrice.

Une porte s'ouvrait devant ses yeux sur une cuisine modeste mais pleine de chaleur où l'odeur de bouillon et de légumes emplissait l'air. Autour de la table, deux garçonnets discutaient avec véhémence de sujets et d'autres tandis qu'au bout de la table, leur père sculptait quelque chose, sûrement une figurine. Et sur sa joue, une caresse. Une main douce, une sensation particulièrement agréable, une once d'amour distillé dans toute cette scène. Des regards amusés et doux se posant sur elle et son regard à elle. Sa mère. Le sourire effilé sur ses lèvres, l'embrassade douce mais pourtant tellement chaleureuse … L'image se dissipa tandis que la jeune femme reprenait la parole. Eloween regretta une seconde cette image, les larmes aux yeux, avant de se concentrer sur ce qu'allait lui dire la ritualiste.
La Grande prêtresse n'avait pas menti, elle voulait connaître la vérité, savoir et comprendre ce qu'elle avait vu même si cela devait lui faire de la peine. Beaucoup lui reprochaient de n'être qu'une enfant, elle même se reprochait d'avoir un si grand rôle à jouer quand tout lui donnait envie de fuir. Au fond de son cœur, Eloween aurait aimé ne pas avoir à vivre tout cela. Rester auprès de Thingol, rester auprès des siens … tout ceci était illusoire aujourd’hui.

Le sourire triste rend la petite perplexe mais c'est timidement qu'elle y répond. A-t-elle vexé son interlocutrice ? Elle espère sincèrement que non, elle voulait juste comprendre … La petite Elfe écouta avec attention la jeune femme, buvant ses paroles comme si elles avaient été sacrées, se demandant comment ses souvenirs pouvaient être si noirs et si terrifiants. Elle aurait préféré que tout ceci ne soit qu'un rêve quelque part car la tristesse qui émanait de ces souvenirs ne lui rappelait que trop bien sa propre peine. Au lieu de ça, elle encaissa ce que Ocarenna avait à lui dire et se tut, n'osant rien ajouter. Ce que la jeune femme lui révèle lui glace le sang tandis qu'une onde de compassion lui traverse le cœur.
Elle saisit la main de l'Astorg et lui sourit, simplement. Un sourire pur d'enfant qui, bien que trop jeune pour saisir l'ensemble de la douleur que peut représenter la perte d'un être cher, ne la connaît que trop bien. La petite fille attendit une poignée de secondes avant de répondre avec douceur :

« Je ne me souviens pas »

La mort n'était pas quelque chose de facile à appréhender, d'autant plus lorsqu'on avait pas eut conscience de sa réalité jusque là. Ses parents, ses frères, Feanaro, tous ceux qu'elle connaissait jusque là et qui avaient fait son monde avaient disparu où étaient partis loin. La mort était un concept dont elle parvenait à peine à comprendre les tenants et les aboutissants et y être confrontée de la sorte la retournait.

La petite ne voulait pas entendre la suite. Elle avait peur d'affronter la réalité, peur de se dire qu'elle avait peut-être déçue les siens, quand bien même elle n'avait d'eux que peu de souvenirs. Peur de se dire que ses pensées pouvaient les avoir vexé et qui sait … leur faire regretter de s'être sacrifiés pour elle ? Mais elle écouta, bonne élève, pieuse, elle se força à entendre cette vérité qu'elle craignait par dessus tout. Ocarenna avait raison. Eloween était incapable de prendre sa décision. Elle se laisse faire et lorsqu'elle se retourne, quatre silhouettes se détachent du reste. La petite Elfe sentit les larmes monter et ces dernières ne tardèrent pas à rouler sur ses joues. Elle esquissa un pas et, ne sentant plus le contact de la jeune ritualiste qui l'apaisait tant, hésita.
Lorsque des bras se tendirent dans sa direction.

Sans plus réfléchir, la jeune fille se dirigea vers elle et plongea dans les bras de sa mère. Elle ne fut pas capable de se souvenir des mots doux, des mots taquins de ses frères, des mots courageux de son père, seul leur amour comptait. Lorsqu'elle comprit que le rêve allait bientôt prendre fin, que le réveil l'appelait irrésistiblement, la petite se sentit immensément triste mais pour autant, elle les laissa s'en aller. Idril fut le dernier à rester, l'ombre des autres planant autour de lui. Il déposa un baiser sur le front de la petite, froid, désespérément froid mais si doux, qu'un sentiment de plénitude animait la petite lorsqu'elle ouvrit les yeux sur le monde réel. Des larmes roulaient sur ses joues mais le sourire ne voulait pas quitter ses traits.

« Merci » murmura-t-elle une fois qu'elle fut certaine que sa compagne était bel et bien réveillée.

Elle n'osa pas parler de peur de briser ce qu'elle venait de vivre. Elle n'osait pas remercier la jeune femme et pourtant, elle lui devait tant. Dans les gestes, dans les paroles de ses proches, elle avait senti l'amour certes mais aussi le pardon et surtout, une force nouvelle qu'était l'espoir. Ils croyaient en elle et quel plus beau sentiment que de savoir cela ?

Une petite voix dans sa tête lui fit comprendre qu'elle s'était un peu trop attardée et qu'elle n'avait que trop dormi. L'enfant entendit clairement Aerin et Jelenna lui demander si elle allait bien. Ils cherchaient à savoir où elles étaient du fait de son retard. L'heure … elle avait perdu le fil du temps mais c'était pour la bonne cause. La petite demoiselle les rassura par l'Esprit avant d'ajouter timidement :

« Je suis désolée, je dois rentrer, on … on s'inquiète pour moi »

Elle sourit et, tout aussi timidement, alla déposer un baiser sur la joue de la jeune ritualiste avant de murmurer :

« Merci beaucoup ! J'espère que je te reverrais ... »

Sans plus attendre, elle prit la direction du Temple.

[ Je ne savais pas comment rebondir, j'ai pensé qu'il valait mieux me désengager, j'espère que ce n'est pas dérangeant =x
Merci en tout cas pour ce RP, si tu es d'accord, c'est avec plaisir que j'en referais un avec toi pour que les deux miss se revoient ! ]