Azthia

Ô, petite flamme qui guide chaque cité d'Azthia, surtout ne vacille pas. Car les temps sont bien embrumés et un vent d'inquiétude souffle... Laissez vous tenter par un univers poétique et fantastique, créez un personnage haut en couleurs...
 
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 [Terminé][148][F-H](Flashback) Yin et Yang se délient (PV Akemi)

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[Terminé][148][F-H](Flashback) Yin et Yang se délient (PV Akemi)
   [Terminé][148][F-H](Flashback) Yin et Yang se délient (PV Akemi) EmptyMer 28 Nov - 2:30

Je ne pensais pas devenir si rapidement Samouraï. Un an auparavant, Zeshin-sensei me disait encore souvent que j’étais loin des valeurs et des principes du Bushido... et voilà qu’il y a quelques mois, il me recommande directement à Doji-sama, appuyé par mon père. Je n’en ai pas cru mes yeux et mes oreilles lorsqu’on m’a appris que le Seigneur de mon Clan était d’accord que je sois à son service et qu’il reconnaissait mon talent. Depuis, il m’a confié quelques missions de protection, d’attaque et de défense. Je me suis fait des compagnons, deux sont déjà décédés. C’était dur à vivre pour moi car les récits de guerre de mon Maître semblaient encore lointains lorsque je suis parti pour la première fois en combat « réel ». Malgré la difficulté de la vie de Samouraï, je me suis fait à la cruauté du combat et j’ai pu avoir le soutien de ma famille.

Malheureusement, Akemi est maintenant en formation au Temple d’Arano et a peu de permissions pour venir nous voir. J’envisage tout bientôt de déménager définitivement dans mes appartements et de prendre mon indépendance car, même si ça ne m’empêche pas de rendre visite à mes parents par la suite, ça me fait mal de voir la maison si vide. Elle ne l’est pas tant que ça quand on y réfléchit... mais ma sœur et moi étions tellement fusionnels avant le début de sa formation que la moindre de ces absences crée un vide en moi. Je fais avec pour le moment, retardant l’échéance, profitant du confort de la maison et de la présence de nos parents.


***
Ce matin, le scribe de Doji-sama m’a convoqué pour une autre mission de la plus haute importance. Arrivé à l’entrée, j’attends qu’on vienne me chercher mais on ne m’invite bizarrement pas à entrer.

- Bonjour, Katsuya-san, me dit le Page du scribe. Doji-sama et ses serviteurs sont occupés, ils ne pourront pas vous recevoir. Cependant, j’ai le devoir de vous transmettre cette lettre.

Je saisis le papier et me rends compte qu’il est adressé à ma sœur. Étonné, je demande :

- Mais pourquoi ne pas lui avoir envoyé directement au Temple ?
- C’est une nouvelle importante et elle rendre en fin de semaine, n’est-ce pas ? Vous pourrez ainsi lui donner en mains propres.
- Bien...

Sceptique et intrigué, je me hâte de rentrer et de déposer la lettre sur une étagère du salon. Akemi ne rentre que ce soir et l’après-midi passe affreusement lentement. Mais le moment arrivé, je ne pense plus à la lettre et prends tendrement ma sœur dans mes bras. Mère a fait en sorte que le repas soit prêt pour l’heure à laquelle Akemi devait rentrer et nous partageons ce moment, prenant des nouvelles de l’Apprentie de la famille. Une fois la table débarrassée, je me décide à donner l’annonce à ma sœur. M’asseyant en face d’elle, je lui tends la lettre.

- Doji-sama en personne a demandé à ce que ça soit moi qui te transmette ce courrier mais je ne sais pas de quoi il s’agit.

Intrigué, j’attends qu’elle ouvre l’enveloppe... sans savoir que la nouvelle va chambouler notre lien si fort.


Dernière édition par Katsuya le Sam 26 Jan - 2:02, édité 1 fois
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   [Terminé][148][F-H](Flashback) Yin et Yang se délient (PV Akemi) EmptyMer 28 Nov - 3:47

Cela faisait déjà un an que j’avais décidé de rejoindre le temple en tant qu’apprentie Shugenja. La formation était bien comme je l’imaginais, longue, difficile mais rien d’insurmontable, j’avais déjà un bon niveau en langues et en connaissances magiques, parfaire la maitrise de l’eau n’était pas un problème. En revanche je peinais quand il s’agissait de combat, c’était le détail qui m’avait fait d’abord hésiter. Pourtant je ne pouvais y échapper, mes professeurs étaient impitoyables sur ce point. Bien malgré moi je me contentais d’en faire le moins possible, mes résultats globaux étaient parmi les meilleurs. Maintes fois, mon professeur me parlait de mes capacités à rejoindre le temple d’Hoshizora, le meilleur du continent, pour ainsi dire. L’idée était intéressante mais je ne pouvais m’empêcher de penser à ma famille, Arano était à plusieurs jours d’Hoshizora, mon frère était devenu samouraï auprès de Doji-sama et par conséquent, je devrais laisser tout le monde ici pour aller m’entrainer.

Une décision difficile qui me prendrait également du temps, et j’en avais, fort heureusement. La semaine touchait à sa fin et je ne tarderais donc pas à retrouver mes parents et mon frère. Il n’en fallait pas moins pour embellir mes semaines, l’entrainement était dur, long et intense, revoir mes proches était une récompense pour mon dur labeur. Une nouvelle leçon sur l’histoire de l’Empire s’achevait, non contente de ce que j’avais pu découvrir en si peu de temps, j’avais pris le soin d’emprunter l’ouvrage à mon professeur afin de pouvoir continuer à étudier. Trimballer des bouquins aussi lourds avait fortifié mes bras, mine de rien. J’avais toujours été faible physiquement parlant, tout juste bonne à porter des poteries ou des gros bouquins. Je prenais le chemin du retour, pressée de retrouver tout le monde. J’avançais d’un pas pressé, avec le lourd ouvrage plaqué contre ma poitrine de peur qu’il ne me glisse des bras. Je parvenais au domicile, tout le monde devait être rentré et il était bientôt l’heure de dîner, j’arrivais donc légèrement en avance qu’a l’accoutumée, j’avais vraiment du marcher vite cette fois ci !

Une fois arrivée je saluais tout le monde comme il se devait, particulièrement Katsuya que je voyais de moins en moins ces derniers temps. Il m’arrivait d’être horriblement inquiète quand j’apprenais qu’il était en mission et j’avais encore plus peur lorsque j’apprenais que l’expédition revenait avec deux ou trois personnes en moins. Mais Katsuya tenais sa promesse de revenir en pleine santé à chaque fois. J’étais heureuse d’être de retour, j’avais quelques jours de permission aussi allais-je en profiter pour me reposer un peu plus sans pour autant négliger mes études. Le repas passé et la table débarrassée, je reprenais ce lourd ouvrage que je m’apprêtais à ouvrir tandis que Katsuya m’interpella, me stoppant dans mon geste.


« - Doji-sama en personne a demandé à ce que ça soit moi qui te transmette ce courrier mais je ne sais pas de quoi il s’agit. »

Silencieuse, je saisis la lettre de bout des doigts, me demandant ce que Doji-sama avait de si important à me faire parvenir. J’ouvrais alors l’enveloppe doucement, légèrement tremblante pour en retirer la lettre que je dépliais pour en découvrir le contenu. Au fil des mots, je me figeais, surprise, choquée par ce que je lisais. Choquée en bien, mais c’était véritablement quelque chose à laquelle je ne m’attendais pas. Katsuya me regardait et lui aussi venait de comprendre que quelque chose venait d’arriver. Je repris une profonde inspiration avant d’essayer d’articuler quelque chose à l’attention de Katsuya :

« - Je… Hoshizora… Onii-chan, je viens d’être recommandée pour le temple d’Hoshizora, pour y achever ma formation de Shugenja… »

J’avais toutes les peines du monde à trouver mes mots, complètement décontenancée par la nouvelle. Le silence de la nouvelle écrasait l’ambiance de la pièce, même nos parents ne disaient pas le moindre mot, aussi surpris que moi. Une autre profonde inspiration me permit de retrouver un semblant de calme, je reprenais donc la lettre entre les mains, toujours aussi tremblantes.

« - Mon professeur aurait lancé la procédure pour savoir si mes résultats convenaient aux exigences d’Hoshizora, Doji-sama aurait apparemment appuyé la candidature et la réponse venant d’Hoshizora est vraisemblablement positive. Je… Je n’en reviens pas, cela ne fait qu’un an que je suis au temple… »

Je ne savais quoi dire, je n’étais même pas sure de parfaitement réaliser ce qui était en train de m’arriver…
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   [Terminé][148][F-H](Flashback) Yin et Yang se délient (PV Akemi) EmptyMer 5 Déc - 0:49

Les doigts fins et délicats de ma sœur tremblent alors qu’elle déchire l’enveloppe. Intérieurement, je bouillonne de savoir de quoi il s’agit : il est particulièrement rare qu’on m’utilise comme messager... est-ce que cette lettre a un rapport avec moi ? Impossible de le savoir, vu l’air choqué et figé d’Akemi. J’ai envie de la presser, de lui demander ce qu’il se passe mais après réflexion je la laisse digérer la nouvelle.

« - Je… Hoshizora… Onii-chan, je viens d’être recommandée pour le temple d’Hoshizora, pour y achever ma formation de Shugenja… »

Un coup de massue, c’est bien ce que cette annonce représente pour moi. Je ne sais quoi ressentir au premier abord, je ne m’attendais pas à ce que ma sœur soit si reconnue par le Temple d’Arano et douée dans son domaine. Je la vois de moins en moins et, bien que j’aime profondément Akemi, j’ai l’impression après ses mots de ne plus la reconnaître. Elle a grandi et je l’ai oublié... j’ai oublié de la considérer autrement que comme ma petite sœur aimante. Elle a du talent, comme chaque membre de notre famille et la voilà recommandée au Temple d’Hoshizora, la capitale. Je suis premièrement rempli de fierté mais, au fil de sa lecture, un autre sentiment m’empli alors qu’il ne devrait pas être là. Je deviens alors un peu plus effacé et laisse mes parents réagir à ses prochains mots.

« - Mon professeur aurait lancé la procédure pour savoir si mes résultats convenaient aux exigences d’Hoshizora, Doji-sama aurait apparemment appuyé la candidature et la réponse venant d’Hoshizora est vraisemblablement positive. Je… Je n’en reviens pas, cela ne fait qu’un an que je suis au temple… »
- Ma chérie, c’est merveilleux ! Tu nous démontres que ton frère avait raison : ton destin n’était pas celui de devenir Geisha mais bien de poursuivre la voie de l’Illumination. Le faire dans un Temple si prestigieux c’est... vraiment... Que les Kamis nous accompagnent encore longtemps, je suis tellement fière de nos enfants, Saizo.
- Notre famille est l’une des plus honorable d’Arano et c’est aussi grâce à vous deux. D’abord Katsuya recommandé par l’un des plus grands Samouraï que notre Clan ait connu et maintenant notre petite Akemi qui prend son envol tel un papillon vers Hoshizora... Aoi, moi aussi je suis fier de nos chers enfants. Nous n’avons pas travaillé pour rien toutes ces années.

Les yeux de mes parents brillent et la fierté que j’ai ressentie a maintenant laissé place à la tristesse. Mon père se lève, ma mère aussi et ils nous prennent tous les deux dans leurs bras, pratiquement prêts à pleurer. Et je repasse alors incessamment toutes les conséquences que cette recommandation au combien honorable va avoir sur notre famille. L’honneur me semble alors bien loin derrière, malgré qu’elle soit une valeur fondamentale pour nous, jinmen.

Alors que nous finissons de boire un thé vert, mes parents retournent à leurs occupations et je reste à table avec Akemi. Moi aussi, j’ai envie de pleurer mais je me retiens car me montrer faible devant ma sœur n’est pas dans mes habitudes... et ça ne s’est pas produit depuis bien longtemps. Quand j’ai choisi la voie du Bushido, je savais que mes absences seraient répétées... mais je n’imaginais pas la douleur des personnes qui pouvaient attendre mon retour. Incapable de prononcer un seul mot, j’avale ma salive au moins une dizaine de fois avant de regarder ma sœur dans les yeux. Elle semble émue, contente, ravie... Akemi est belle, talentueuse et a véritablement un avenir devant elle, un avenir magnifique. Loin de son grand frère. Loin de ma protection.


- Akemi... Hoshizora c’est... loin, non ?

Égoïste, je ne suis qu’un égoïste... comme je l’ai été lorsque j’ai dit à mes parents que je ne voulais pas qu’elle devienne Geisha. Suis-je donc un grand frère si pitoyable pour empêcher ainsi ma sœur de réaliser ses rêves et ambitions ?
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Re: [Terminé][148][F-H](Flashback) Yin et Yang se délient (PV Akemi)
   [Terminé][148][F-H](Flashback) Yin et Yang se délient (PV Akemi) EmptySam 8 Déc - 10:12

La nouvelle avait secoué tout le monde au moins autant que moi. Je n’en revenais pas, recevoir une lettre m’apportant une si bonne nouvelle était tout simplement inespéré. Mes parents en sautaient au plafond, tellement fiers de cette nouvelle qu’ils nous prenaient tout deux dans leurs bras, heureux d’avoir des enfants tels que nous. Je comprenais leur joie, c’était un réel honneur que d’être recommandée au temple d’Hoshizora, tout comme Katsuya avait été recommandé par Zeshin auprès de Doji. Pourtant, malgré cette joie que j’avais, soulagée car je pensais que la lettre serait porteuse de mauvaise nouvelles, je ne pouvais m’empêcher de réfléchir à ce que ce changement apporterait pour notre famille. Katsuya était déjà bien peu présent, depuis que j’étais au temple je passais énormément de temps là bas et bien peu ici. Nos parents bossaient tout le temps, en somme, nous avions déjà une vie de famille bien légère, même si nous nous aimions tous du fond du cœur.

Hoshizora était à plusieurs lieues d’ici, il me semble que cela impliquait 4 jours à pied. Autrement dit, il était impensable que je revienne régulièrement à Arano d’autant que j’espérais que le niveau et les exigences d’Hoshizora seraient bien supérieurs à celles d’Arano. En conclusion, j’allais disparaître de la vie de ma famille pendant un temps, je ne reverrai plus Katsuya avant longtemps. Ce sentiment maintenait un équilibre émotionnel en moi, d’un sens j’étais heureuse d’avoir été choisie, de l’autre, je m’en voulais de devoir laisser de côté mon frère et ma famille pour accomplir mon rêve. Katsuya était plus effacé qu’a l’accoutumée, je trouvais cela un peu étrange de sa part. Après que nos parents soient retournés à leurs occupations et que nous finissions chacun notre tasse de thé vert, Katsuya semblait enfin disposé à me faire part de ce qui lui pesait sur le cœur.


« - Akemi... Hoshizora c’est... loin, non ? »

Inutile qu’il en dise plus, je savais déjà de quoi il parlait et j’avais ce même problème de mon côté. Hoshizora signifiait devoir nous séparer pour un temps, chose qui m’était impossible. M’éloigner de mon frère était impensable et pourtant c’est ce que notre destin nous imposait à tout les deux. J’aurai voulu relativiser et dire que c’était une épreuve que les kamis nous imposaient avant de revenir plus forts et plus déterminés par la suite, mais cela aurait &té terriblement hypocrite de mettre ça sur le dos d’une farce divine.
Connaissant Katsuya, il devait se sentir mal de dire quelque chose comme cela mais je trouvais qu’il avait raison d’en parler.


« - Onii-chan… Je… »

Je ne savais trop quoi lui dire en réalité, le réconforter alors que l’inévitable allait se produire ne servirait à rien. Je m’approchais de mon frère pour le prendre dans mes bras, probablement l’une des rares dernières fois avant longtemps. Je posais ma tête au creux de l’épaule de mon frère afin qu’il ne remarque pas les larmes naissantes dans mes yeux. Larmes que je cachais aisément en utilisant mon pouvoir que je contrôlais déjà bien mieux qu’avant. Katsuya n’était pas dupe et moi non plus, nous savions très bien tout les deux que nous partagions nos dernier instants tout les deux avant un long long moment. Doucement, je trouvais le courage de finir ce que je m’apprêtais à dire.

« - J’aurai préféré que ma formation ne m’emmène pas loin de toi ni de nos parents. Onii-chan, Je t’ai promis que je deviendrais forte pour te protéger et empêcher qu’il t’arrive malheur, je n’ai pas vraiment envie de te laisser ici, si j’avais pu, j’aurai préféré ne pas avoir à faire ce genre de sacrifices… »

Mes mots sont doux, mon air est malheureusement tremblotant et c’est avec difficultés que je parviens à prononcer toute ma phrase sans que le sanglot ne la hache. Je ne cherchais plus à cacher mes larmes, je ne pouvais pas, je ne voulais pas. Katsuya savait, il savait très bien que cette décision m’était tout aussi douloureuse pour moi que pour lui.
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Re: [Terminé][148][F-H](Flashback) Yin et Yang se délient (PV Akemi)
   [Terminé][148][F-H](Flashback) Yin et Yang se délient (PV Akemi) EmptyMer 12 Déc - 0:51

Ma sœur est gênée mais aussi attristée par ma réflexion. J’aurais dû le dire autrement, agir moins égoïstement mais c’est impossible. Le bouton de fleur qu’était ma sœur a maintenant éclos et il faut que je la laisse se décrocher de nos branches pour s’envoler au gré du vent. Tout ce que j’espère, c’est qu’elle se fanera le moins vite possible, une fois loin de la maison. Lorsqu’elle s’approche pour me prendre dans ses bras, je ne peux m’empêcher de lui rendre son étreinte, réalisant qu’il s’agissait de l’une des dernières. Au Temple d’Hoshizora, elle rencontrera d’autres personnes, créera d’autres liens. En la serrant contre moi, j’ai peur... peur qu’elle oublie nos parents et notre foyer, peur qu’elle oublie son grand frère en suivant sa propre voie. Elle se cache dans le creux de mon épaule et, même si elle ne pleure pas pour l’instant, je devine que ça ne va pas tarder.

« - J’aurai préféré que ma formation ne m’emmène pas loin de toi ni de nos parents. Onii-chan, Je t’ai promis que je deviendrais forte pour te protéger et empêcher qu’il t’arrive malheur, je n’ai pas vraiment envie de te laisser ici, si j’avais pu, j’aurai préféré ne pas avoir à faire ce genre de sacrifices… »

Elle arrive à tout dire mais finit par pleurer, comme je l’ai deviné. Ma gorge se noue, chacun de ses mots sonnent comme des regrets alors que cette nouvelle est la meilleure qu’elle pouvait espérer. Je n’ai jamais été sage, Zeshin-sensei me l’a dit et redit, encore aujourd’hui, d’ailleurs. De fait, je ne peux pas laisser ma sœur souffrir en étant tiraillée par cet honneur énorme et cette tristesse qui coupe mon souffle. Je retiens mon premier sanglot depuis longtemps et la saisi par les épaules. Ses yeux sont rougis par les larmes, celles-ci ternissent horriblement le visage de ma si chère Akemi. Je passe délicatement mes doigts sur ses yeux pour sécher son chagrin et me décide à prendre la parole, malgré ma voix tremblante.

- Je sais que c’est dur à accepter, moi aussi j’aurais préféré que tu restes avec nous. Mais rien ne pourra remplacer l’honneur dont tu viens de bénéficier. Akemi, nous ne serons jamais loin l’un de l’autre. Si les étreintes, les leçons et les rires que nous échangeons ne suffisent plus à nous réunir, nous passerons par les mots et les lettres. En plus de nous lier, ça me fera un exercice de calligraphie. Crois-moi, penser à ma sœur à chaque fois que je prendrai un bout de papier me redonnera du courage et j’espère que tu penseras la même chose. Je sais que tu t’inquiètes beaucoup pour ma survie... et si ça peut te rassurer, à chaque fois que je partirai en mission, je te tiendrai au courant de ce qui se passe. Mais j’attends aussi de tes nouvelles, j’ai bien envie de connaître tes progrès.

Je tente de sourire mais, à la place, c’est le sanglot retenu tout à l’heure qui s’échappe. Une larme, puis deux, roulent sur ma joue. Je ne me rappelle plus la dernière fois que j’ai été si mal en face d’Akemi... peut-être n’ai-je jamais pleuré devant elle. Son départ annonce qu’un morceau de mon cœur s’en va avec elle. Comme nos parents, je ne comprends pas ce lien qui m’unit à elle et pourquoi, dès sa naissance, un rayon de soleil a illuminé ma vie. Ce rayon de soleil s’en va à présent et, même si j’ai envie de promettre que je passerai la voir à la capitale, c’est la honte et la tristesse qui m’empêchent de parler. Je cache mes yeux avec ma main, rompant l’étreinte fraternelle que nous échangions. À ce moment-là, je suis tellement faible que l’ennemi pourrait facilement me terrasser. Zeshin-sensei m’en ferait probablement le reproche... flancher pour un départ alors que j’en ai déjà vécu quelques-uns. Seule Akemi a le pouvoir de me rendre si pathétique et si fier à la fois.
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Re: [Terminé][148][F-H](Flashback) Yin et Yang se délient (PV Akemi)
   [Terminé][148][F-H](Flashback) Yin et Yang se délient (PV Akemi) EmptyJeu 13 Déc - 4:20

Katsuya tente de me consoler mais rien n’y fait, je n’arrive pas à m’imaginer si loin de lui, tout comme je n’arrive pas à m’imaginer si loin de mes parents. J’avais conscience que cette nouvelle était probablement la meilleure qu’il me soit arrivé depuis longtemps et pourtant, je suis tiraillée entre le devoir et l’amour fraternel. Katsuya et moi étions liés d’une manière aussi forte que pourraient l’être deux jumeaux, pourtant avec nos trois années d’écart nous en étions loin. Je me souvenais parfaitement de chaque instant que nous passions ensemble. Je me souviens des fois ou il me consolait parce que j’étais blessée en tombant, des fois ou il était resté à mon chevet parce que j’étais souffrante –et inversement-, des fois ou je pestais après lui parce que j’avais peur que son entrainement de samouraï ne lui fasse plus de mal que de bien ce qui entrainait les fois où il passait des heures à m’expliquer les bienfaits de ce fameux entrainement et ce, malgré mon air perplexe. Je me souviens encore mieux de l’année passée, lorsque j’avais essayé par tous les moyens d’empêcher Zeshin de l’entrainer. Ce fameux jour qui avait tout déclenché. C’était à ce moment que Katsuya avait appris la vérité, à propos de mon don lié à l’eau et de ma détermination à devenir Shugenja, cela faisait déjà un an, je ne réalisai pas que le temps était passé si vite.
Sa voix tremble, je sais déjà qu’il se retient de pleurer, Katsuya avait toujours voulu conserver une image de grand frère qui ne pleurait jamais, un frère fort sur qui je pouvais compter. Je ne me souviens même pas l’avoir déjà vu pleurer, en y repensant bien. Katsuya avait toujours privilégié le bonheur des autres -notamment le mien- au sien.


« - Je sais que c’est dur à accepter, moi aussi j’aurais préféré que tu restes avec nous. Mais rien ne pourra remplacer l’honneur dont tu viens de bénéficier. Akemi, nous ne serons jamais loin l’un de l’autre. Si les étreintes, les leçons et les rires que nous échangeons ne suffisent plus à nous réunir, nous passerons par les mots et les lettres. En plus de nous lier, ça me fera un exercice de calligraphie. Crois-moi, penser à ma sœur à chaque fois que je prendrai un bout de papier me redonnera du courage et j’espère que tu penseras la même chose. Je sais que tu t’inquiètes beaucoup pour ma survie... et si ça peut te rassurer, à chaque fois que je partirai en mission, je te tiendrai au courant de ce qui se passe. Mais j’attends aussi de tes nouvelles, j’ai bien envie de connaître tes progrès. »

Je ne sais quoi dire, et c’est encore pire lorsqu’il commence lui aussi à pleurer. J’avais déjà de la peine de m’imaginer partir, mais voir Katsuya en pleurer n’arrangeait en rien ce que je ressentais. Je culpabilisais vraiment, maintenant que je le savais dans cet état. Indirectement, c’est ce que je voulais devenir qui faisait du mal à mon frère. Je n’aurai imaginé que mon départ lui fasse autant de peine, encore une fois il essayait de me réconforter au mépris de ce qu’il ressentait vraiment mais, cette fois ci, il n’avait su se contenir. Pour une fois, je serais celle qui lui prêterait mon épaule pour pleurer, évacuer sa peine était quelque chose de primordial à mes yeux, je ne voulais pas que cette séparation se fasse sur des larmes et des regrets. Je le reprenais dans mes bras, posant sa tête sur mon épaule.

« - Onii-chan… »

Je ne peux terminer ma phrase que mes larmes reviennent, voir Katsuya pleurer me fait mal, atrocement mal. Les larmes coulent mais je pleure en silence, mes larmes tombant sur la manche de ma robe. C’était assez ironique, quand on y pensait : Katsuya était le feu et moi l’eau, j’étais celle qui le calmait quand il s’enflammait et il était celui qui réchauffait mon cœur lorsque j’allais mal. Pour une fois, l’inverse se produisait, je voulais être celle qui remplirait ce rôle.

« - Onii-chan, je… »

Il m’était définitivement impossible d’aligner plus de deux mots dans une même phrase actuellement. Je tournais la tête vers la salle ou je voyais notre mère qui nous observais silencieusement, elle s’en doutait, peut être était-ce pour cela que nos parents s’étaient si rapidement éclipsés. L’un comme l’autre savaient que ni moi ni Katsuya ne supporteraient d’être séparés de cette manière, d’aucune manière, en fait. Mon regard se figea dans celui de ma mère pour que finalement je me décide à baisser le regard. Bien qu’ils n’en donnent pas vraiment l’air, mes parents étaient également attristés de me voir partir, mais également très fiers de moi, comme ils l’étaient de Katsuya. Ils avaient été a deux doigts de pleurer plus tôt, pleurer de bonheur ou de tristesse ? Je n’en savais rien et maintenant, cette pensée occupait mon esprit… Je ne voulais pas être responsable de leur chagrin.
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Re: [Terminé][148][F-H](Flashback) Yin et Yang se délient (PV Akemi)
   [Terminé][148][F-H](Flashback) Yin et Yang se délient (PV Akemi) EmptySam 15 Déc - 5:25

Toujours honteusement, je laisse ma sœur me consoler, poser ma tête sur son épaule, m’envelopper de tout l’amour qu’elle a à me donner. Elle essaye de parler mais n’y parvient pas. Je m’en veux tellement de la mettre dans l’embarras. Son départ ne devrait pas autant m’émouvoir, pas autant me blesser, d’autant qu’elle n’y peut absolument rien. C’est un honneur si grand qu’elle soit recommandée que je m’en veux aussi de la faire culpabiliser. Même si Akemi ne l’a pas dit, je la connais suffisamment pour deviner que, si elle me voit souffrir à cause de son départ, elle pensera que c’est de sa faute... du moins, elle estimera que son choix me rend malheureux. Dans un certain sens c’est vrai mais je suis tout autant heureux pour elle.

Cinq minutes passent, cinq minutes de tristesse. Au bout de cinq autres minutes, mes sanglots se calment et je reprends du poil de la bête. M’éloignant légèrement, essuyant mes larmes, je renifle encore quelques fois mais réussit à rencontrer le regard de ma sœur sans en souffrir désormais. Je me rapproche alors encore, regardant furtivement notre mère, puis place ma main sur la joue de ma petite sœur. J’essuie du bout des doigts ses larmes à elle, celles qu’elle a normalement le pouvoir de retenir. Je finis par sourire, habité par un nouveau sentiment.


- Akemi, tout ce que j’ai dit avant était vrai. J’ai pleuré parce que la séparation est dure, c’est bien normal. Nous allons souffrir mais, dans quelques années nous serons tous reconnaissants au Temple d’Arano de t’avoir recommandée. Ce sont nos traditions qui nous apprennent l’honneur, normalement, mais nous n’apprenons pas sa réelle signification avant de faire des sacrifices. Les rencontres et les apprentissages que tu feras, les camarades que tu perdras aussi, t’apprendront à profiter de la vie et des opportunités qu’elle t’offre.

Je prends ma sœur dans mes bras, caressant sa tête pour lui amener le plus de réconfort possible.

- Je t’en prie, ne pleure plus. Je garderai mes larmes, nos parents aussi et nous nous contenterons d’être fiers de toi. Je te promets de t’écrire si tu fais la même chose. Nous nous aimerons toujours et nous veillerons l’un à l’autre chacun à notre manière, avec nos moyens. D’accord ?

Une pause. Je la laisse répondre puis une idée me vient.

- Si tu en as envie, comme Hoshizora est à quelques jours d’ici, je peux demander la permission à Doji-sama de t’escorter le premier jour au Temple. Qu’en penses-tu ? Pour quand dois-tu t’y rendre ?


[HRP : désolée, c'est vraiment court... j'espère que ça va quand même. :/]
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Re: [Terminé][148][F-H](Flashback) Yin et Yang se délient (PV Akemi)
   [Terminé][148][F-H](Flashback) Yin et Yang se délient (PV Akemi) EmptySam 22 Déc - 10:34

Tandis que je m’efforce de consoler mon frère, je pense à ce que sera ma vie loin d'Arano, je n'étais jamais été aussi loin dans le continent. Quelque part, j'avais peur, peur de ne pas m'y retrouver, de mal m'intégrer ou encore de ne pas apprécier la vie à Hoshizora, loin de mes proches. D'autre part, j'étais horriblement curieuse de savoir ce qui m'attendais, le temple d'Hoshizora jouissait d'une réputation indéniable, Doji-sama m'avait fait une véritable faveur en appuyant ma recommandation.
Alors que faire ? Pleurer ne m'apporterais rien, je le savais et pourtant, pleurer était mon seul réconfort actuellement, la seul moyen potable que j'avais pour évacuer mon chagrin et ma frustration. Que Katsuya se mette dans cet état indiquait que cette séparation lui faisait au moins autant de mal qu'a moi, et je ne pouvais que m'en vouloir de lui infliger ça. Mes parents masquaient mieux leur peine, tellement fiers de savoir que je partais pour le plus prestigieux temple du pays, ils attendraient en silence, conservant leurs larmes pour mon retour, des larmes de joie.

Mon frère se ressaisit bien rapidement, devoir le consoler me faisait bien plus mal que de souffrir moi même, mon petit côté altruiste m'avait toujours poussé à sacrifier ma personne pour le bien des autres et cette fois, on m'apprenais que je devrais faire preuve d'un peu d'égoïsme pour avancer dans la société, chose qui sur le coup, me paraissait absurde. Et pourtant tout le monde m'y encourageait, même Katsuya. Après coup, je me disais que c'était assez logique, lui qui avait lutté pour m'empêcher de devenir Geisha, me savoir Shugenja ne pouvait être qu'en soi, une récompense. Pour ma part, je ne me prononçais pas encore, bien que j'aimais énormément suivre les cours du temple, je ne savais encore que trop peu de choses pour prétendre savoir quoi que ce soit.


« - Akemi, tout ce que j’ai dit avant était vrai. J’ai pleuré parce que la séparation est dure, c’est bien normal. Nous allons souffrir mais, dans quelques années nous serons tous reconnaissants au Temple d’Arano de t’avoir recommandée. Ce sont nos traditions qui nous apprennent l’honneur, normalement, mais nous n’apprenons pas sa réelle signification avant de faire des sacrifices. Les rencontres et les apprentissages que tu feras, les camarades que tu perdras aussi, t’apprendront à profiter de la vie et des opportunités qu’elle t’offre. »


Katsuya avait raison sur toute la ligne, la séparation était dure, très dur, peut être même trop... Il était certain que nous ne serions que reconnaissants envers le temple, moi la première, pour ces enseignements. L'honneur était cruel, parfois, nous poussant aux pires sacrifices, à l'abandon d'êtres chers, j'avais horreur de ce côté et pourtant, j'avais été éduquée dans ce sens. Puisque Katsuya m'encourageait à profiter de cette opportunité, qui étais-je pour le lui refuser ? Mon frère avait un sens du sacrifice exacerbé par son rôle de samouraï, il connaissait très bien ce que cela impliquait, moi non, j'étais encore trop jeune et un poil trop naïve pour comprendre que je ne pourrais jamais passer l’entièreté de ma vie aux côtés de mon frère et de mes parents. Tandis que Katsuya ma prenais à son tour dans ses bras, les rôles s'inversaient, comme à l'accoutumée. Je repensais subitement à cette promesse que je lui avait faite l'an passé, celle ou je promettais de devenir Shugenja et de devenir assez forte pour le protéger.

« - Je t’en prie, ne pleure plus. Je garderai mes larmes, nos parents aussi et nous nous contenterons d’être fiers de toi. Je te promets de t’écrire si tu fais la même chose. Nous nous aimerons toujours et nous veillerons l’un à l’autre chacun à notre manière, avec nos moyens. D’accord ? 
- Bien sur que je t'écrirais ! Je te le jure sur mon honneur Onii-chan ! Je serais la pire des petites sœurs si j'oubliais mon frère adoré... »



Tout était sorti si radicalement que je m'en étonnais moi même. Mais la réaction de Katsuya, enfin, sa formulation m'avait subitement sortie d'un état second dans lequel je me trouvais. Je le serrais encore plus fort dans mes bras, à la fois pour me réconforter mais aussi parce que je sentais que j'en avais besoin, cela serait l'une des dernière étreintes que nous partagions. Après un pause, Katsuya avait comme une lueur dans les yeux, un idée qu'il ne tardait pas à m'exposer tandis que je séchais mes dernières larmes. Si Doji-sama acceptait qu'il m'escorte jusqu'à Hoshizora, ce que je doutais légèrement au premier abord, je savais que la séparation sur place serait d'autant plus difficile à surmonter. D'autre part je souhaitais ardemment qu'il accepte, Je serais alors encore aux côtés de Katsuya le temps du voyage, ce qui représentais pour moi quelque chose de superbe. Cette idée me laissa d'abord sans voix puis je commençais finalement à articuler doucement, la voix encore légèrement tremblotante.

« - Onii-chan, je doute sincèrement que dépêcher un samouraï pour escorter une simple Shugenja plaise a Doji-sama. De plus, il a peut être une mission plus importante pour toi, quelque chose de capital, je ne sais pas... Cela me parait un peu sur réaliste, je le crains... »

Mais encore, si j'allais avec Katsuya nous n'aurions au moins pas le soucis de nous perdre en route. Mon frère avait d'énormes qualités, mais l'orientation lui faisait gravement défaut, un fait qui m'échappe encore complètement aujourd'hui. Après réflexion, je me disais aussi que si Doji-sama m'avait recommandée, c'est que j'avais un rôle particulier a jouer selon lui, aussi peut être accorderait il ce souhait a Katsuya. Je n'ai jamais eu l'immense honneur de pouvoir converser personnellement avec le dirigeant de notre clan, mais on raconte partout qu'il est un homme bon et sage, j'avais foi en ce jugement et les rumeurs n'étaient que mélioratives à son sujet, ce qui me suffisait à penser qu'elles étaient vraies.
Je lâchais un petit sourire à mon frère, à la fois heureuse mais hypocrite sourire que l'on adresse pour cacher sa gêne.
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Re: [Terminé][148][F-H](Flashback) Yin et Yang se délient (PV Akemi)
   [Terminé][148][F-H](Flashback) Yin et Yang se délient (PV Akemi) EmptyJeu 3 Jan - 8:26

Je suis heureux lorsque ma sœur me promet de m’écrire et j’en ris légèrement, tellement elle le dit avec conviction. Ma proposition suivante semble la faire réfléchir puis c’est d’un air douteux qu’elle me dit penser cette requête surréaliste. Je suis bien sûr conscient que l’accompagner ne ferait que prolonger la douleur de la séparation... mais la voir quitter la maison, marchant au loin, loin de notre foyer serait encore plus dur pour moi et pour elle aussi, j’en suis sûr. Ses doutes sont compréhensibles et j’y adhère en premier lieux car il est effectivement possible que Doji-sama ait une mission plus urgente que celle d’accompagner Akemi à Hoshizora. Cependant, intimement, je suis convaincu qu’il me permettra de le faire. Il m’a d’ailleurs demandé de remettre moi-même la lettre à ma sœur, alors qu’elle l’aurait reçu tout à fait dans les mêmes délais autrement.

J’ai toujours été très conscient de l’importance de la hiérarchie dans nos contrées et je l’ai toujours respectée malgré mon tempérament enflammé. Jamais je ne me suis permis de demander de faveurs ou de contredire les ordres sous prétexte d’exposer mes idées ou de changer un plan d’action. J’ai perdu des camarades sous les ordres de notre Seigneur et je sais que si nous avions fait autrement, ils auraient survécu... mais Doji-sama n’a jamais tort et contredire ses idées c’est contredire le Clan. En théorie, cela signifierait que nous n’aurions plus rien à y faire, puisque nos idéaux ne correspondent pas à ceux de la Salamandre. Nous sommes d’habiles parleurs mais la hiérarchie l’est plus que nous, peu importe qu’elle ait tort ou raison. C’est ce que nous apprenons toute notre vie à Oyashima, les autres clans n’y échappent pas.

Et pourtant... malgré tout cela, je suis convaincu que demander une faveur n’a jamais tué de Samouraï. Du moins, je ne pense pas que cela me tuera. Au pire, j’aurais un refus... peut-être une punition à cause de mon insolence mais pas la mort. Et je n’aurai pas de regret d’avoir essayé car ma sœur est la personne la plus précieuse à mes yeux pour le moment. Je veux la protéger tant que je le peux, tant qu’elle n’est pas encore capable de me rendre la pareille. Je veux son bonheur et je veux l’accompagner le plus loin possible dans son voyage. C’est donc pour la première fois de sa vie que je lui tiens tête et n’écoute pas ses sages paroles.


- Akemi, ne sois pas si pessimiste ! Je crois en notre Seigneur et en son jugement. Et, au pire, nous nous dirons au revoir sur le pas de la porte le jour de ton départ. Au mieux, je t’accompagnerai et nous nous dirons « à bientôt » devant le Temple qui t’accueillera tes années suivantes de formation.

Je souris, de bonne humeur, finalement. J’embrasse ma petite sœur sur le front et me lève, plein d’entrain. Notre mère, fabriquant son énième pot de la journée alors qu’il n’est pas si tard, sourit du coin des lèvres. Elle m’a déjà dit plusieurs fois que je tenais ce caractère sanguin de mon père et je pense que je lui rappelle souvent le jeune mari qu’elle a eu. Probablement me calmerai-je avec l’âge, comme lui a su le faire. C’est en vitesse que je sors de la maison, lançant un « je reviens avant le souper ! », montant avec motivation sur Yakuru pour arriver plus vite au siège de Doji-sama.

***
La nuit est tombée lorsque je reviens à la maison. Exténué, j’entre en trainant les pieds ; les délibérations ont pris un temps fou et j’ai dû attendre debout plusieurs heures avant d’avoir ma réponse. Personne n’est à table lorsque j’entre... probablement ont-ils déjà mangé. Lorsque j’entre dans la cuisine, Mère m’a préparé un bento mais, avant de l’entamer, je frappe sur le montant de la porte d’Akemi. Lorsqu’elle me permet d’entrer, je m’approche, attrape ses mains et lui annonce enfin la nouvelle.

- Doji-sama me permet de t’accompagner, Akemi. J’ai toute la journée de ton départ pour t’accompagner et te dire au revoir comme il se doit.

Heureux mais épuisé, je la prends dans mes bras et attend qu’elle puisse enfin me dire ce qu’elle en pense.
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Re: [Terminé][148][F-H](Flashback) Yin et Yang se délient (PV Akemi)
   [Terminé][148][F-H](Flashback) Yin et Yang se délient (PV Akemi) EmptyVen 11 Jan - 3:39

La détermination de Katsuya ne m'étonne pas, il avait toujours été comme ça, d'aussi loin que je pouvais m'en souvenir. S'il s'était fourré dans le crâne de demander a Doji-sama à pouvoir m'accompagner, quel que soit ce qu'il pourrait risquer, il le ferait. Tel père tel fils, c'est ce que notre mère me disait à chaque fois que les deux hommes de la maisonnée partaient bille-en-tête dans un de leurs projets, aussi farfelus puissent-ils être. Mais savoir mon frère si désireux de m'accompagnait me faisait plaisir, nous aurions tout le temps de nous faire nos adieux pour les années à venir, bien que nous resterons liés par une correspondance plus ou moins régulière. Résolue et pas franchement surprise que, pour une fois, Katsuya ne m'écoute pas, je ne peut qu'esquisser un sourire devant son entêtement, mon frère était ainsi et c'est pour cela que je l'aimait.

Il est déjà l'heure de reprendre nos activités, Katsuya se devait de retourner auprès de son seigneur et, bien que j'étais en congés pour le moment, je ne pouvais m'empêcher de chercher des choses à faire, rester inactive ne me plaisait pas. L'après-midi pourrait paraître longue si je ne trouvais rien à faire, mais il y avait toujours quelque chose à faire lorsque l'on cherchait bien. J'avais décidé de prendre à ma charge plusieurs tâches ménagères, voyant ma mère déjà à la tache avec assiduité. Le hasard faisait bien les choses, j'avais de l'occupation pour une partie de la journée, entre la vaisselle, un peu de rangement et m'occuper du petit jardin, je trouverais sûrement le temps d'aider à la confection de pots également. Comme prévu, j'avais même eu le temps de pratiquer un peu ma maîtrise de l'eau avant de préparer le repas du soir. En l'espace d'une année, j'avais acquis ce que la plupart des apprentis obtiennent avec deux ou trois mois de plus. Certains parlaient de talent, d'autre de motivation. Je pensais que la motivation était la clé de tout, qu'elle permettait d'acquérir le talent si nous ne le possédions pas déjà. Les plus chanceux le possédaient déjà et beaucoup d'entre eux vivaient sur ces acquis, au final il ne dépassaient que de peu le niveau moyen, ce qui était tout de même suffisant pour que nos formateurs les félicitent. Enfin, ainsi fonctionnait le monde, certains naissaient avec tout, d'autres travaillaient dur pour l'obtenir, c'était ainsi depuis des siècles. Le temps passait, la soirée était déjà commencée et nous nous préparions à passer à table, Katsuya n'était pas rentré. Il devait avoir fort à faire, cela arrivait parfois qu'il rentre à une heure tardive, nos parents n'étaient pas inquiets le moins du monde, je me demandais pourquoi j'avais pensé une fraction de seconde qu'il lui soit arrivé quelque chose. C'était impensable mais j'avais parfois tendance à m'inquiéter, surtout quand il s’agissait de mon frère.

Nous avions déjà fini de dîner et il n'était toujours pas rentré. Notre mère lui préparait un bento pour quand il rentrerait et nous vaquions à nos occupations habituelle, il était tard et j'étais en train de ranger une pile de bouquins dans ma chambre lorsque Katsuya rentra. Il semblait avoir quelque chose d'important à me dire puisque j'avais pu entendre ses pas passer directement du salon au pied de ma porte. Je le laisse entrer et aussitôt, il attrape mes mains pour m'annoncer une bonne nouvelle.


« - Doji-sama me permet de t’accompagner, Akemi. J’ai toute la journée de ton départ pour t’accompagner et te dire au revoir comme il se doit. »

Je m'en étais douté à l'instant ou il avait saisit mes mains avec son habituel sourire en coin, celui qui montrait qu'il était vraiment heureux et encore plus d'annoncer ce genre de nouvelle. Je restais muette, surprise tout de même que Doji-sama accepte de se séparer d'un samouraï juste pour m'accompagner à Hoshizora. C'est que, quelque part, je devais avoir un rôle qui m'était attribué dans notre société, un rôle suffisamment important pour qu'on me gratifie de ce genre de distinction. Sans pour autant devenir orgueilleuse, j'étais assez fière d'avoir le droit à tout ça et je comptais bien montrer à tous que je ferais de mon mieux pour m'en montrer digne.
Katsuya me prend dans ses bras, il est épuisé, je le vois bien, il tremble même un peu.


« - Tu avais raison, j'ai été trop pessimiste. C'est une excellente nouvelle, Onii-chan ! »

Un magnifique sourire s'était dessiné sur mon visage, je devais reconnaître que je m'étais avancé en pensant que Doji-sama n'accepterait pas une telle demande. C'était assez étrange de me dire que j'étais heureuse d'avoir eu tort, d'ordinaire on est toujours plus heureux lorsqu'on est dans le vrai. Enfin, qu'était-ce que le vrai et le faux ? La philosophie n'étais pas mon sujet préféré aussi je préférais ne pas m'égarer dans des pensées interminables. Je regardais mon frère un instant avant de finalement l'accompagner dans le salon. Il allait pouvoir se restaurer tandis que je préparais un thé léger, afin de ne pas l'empêcher de dormir. Ainsi installés, je lui servais une tasse avant de faire de même. Je laissais glisser mes doigts fins le long du récipient, laissant une touche de nervosité faire tournoyer le liquide qu'il contenait avec mon don. C'était une sale manie que j'avais prise au temple, avec une camarade Shugenja lorsque nous profitions de nos pauses. Il n'y avais pourtant pas à m'en faire, mais je devais sûrement être nerveuse compte tenu du fait que j'allais quitter la maison de manière permanente pendant plusieurs années. Je prenais mon inspiration avant de confesser à mon frère une réflexion que je m'étais faite dans l'après midi.

« - Je me demande comment, pourquoi je me vois offrir un tel honneur, beaucoup d'autres apprentis prennent leur travail très à cœur et pourtant ils n'ont pas eu cette chance, n'est-ce pas un peu injuste pour eux ? Je me demande aussi ce qui m'attend à Hoshizora, je ne sais que très peu de choses encore. »

Avec la modestie la plus naturelle au monde, j'avais lancé la conversation sans même réfléchir à une formulation spécifique.
Se poser des questions était normal, compréhensible et je ne pense pas que cela étonnerait Katsuya. Je me demandais à quoi ressemblait le temple d'Hoshizora, comment étaient les Shugenjas là bas, dans quelles conditions je pourrais étudier là bas... Sans doute mieux qu'a Arano, les moyens mis en œuvre étant très nettement différents, mais je m'interrogeais quand même.
Je regardais mon frère, essayant d'imaginer ce qu'il répondrait, imaginant également qu'il chercherait sans doutes à me convaincre que je méritais tout ça plus que d'autres, ou quelque chose dans ce registre.
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Re: [Terminé][148][F-H](Flashback) Yin et Yang se délient (PV Akemi)
   [Terminé][148][F-H](Flashback) Yin et Yang se délient (PV Akemi) EmptyDim 13 Jan - 8:59

Le sourire de ma sœur : le plus beau cadeau pour moi. L’accompagner le jour de son départ me fait plaisir mais la voir contente du fait que je puisse l’escorter jusqu’à Hoshizora me rend encore plus heureux. Je sais que je suis trop borné parfois mais lorsqu’il s’agit de défendre mes convictions, j’arrive souvent à convaincre la hiérarchie de mes bonnes intentions même si, parfois, elles ne sont pas vraiment délicates. Après quelques instants, Akemi s’installe à table avec moi et je peux enfin manger mon souper tranquillement. Elle me sert une tasse de thé et je vois ses gestes si précis d’habitude se transformer pour laisser place au doute. Je ne l’interromps pas pour autant et la laisse me faire part de ses tourments.

« - Je me demande comment, pourquoi je me vois offrir un tel honneur, beaucoup d'autres apprentis prennent leur travail très à cœur et pourtant ils n'ont pas eu cette chance, n'est-ce pas un peu injuste pour eux ? Je me demande aussi ce qui m'attend à Hoshizora, je ne sais que très peu de choses encore. »

Je ne peux m’empêcher de sourire. Ma sœur m’attendrit et c’est légèrement décontenancé que je cherche un moyen de la réconforter. Je me rappelle alors qu’en tant que Samouraï, j’étais en proie aux mêmes doutes et aux mêmes questionnements.

- J’ai pensé la même chose que toi quand Zeshin-sensei m’a dit qu’il me recommanderait auprès de Doji-sama. J’ai commencé par me sous-estimer, par dénigrer quelques-unes de mes compétences aussi... et j’ai vanté mes camarades plutôt que moi en cherchant une raison à ma promotion particulière. Et tu sais ce qu’il m’a dit ? « Ne parles pas d’injustice quand quelqu’un reconnaît tes talents, jeune homme ! » Maintenant, ça me fait rire mais tu connais son ton autoritaire... Ce qu’il voulait me dire et ce qu’il m’a expliqué pendant une heure, c’est qu’il suffit de remercier la personne qui nous reconnaît pour se reconnaître soi-même dans ce qu’elle dit. Zeshin-sensei me disait que j’étais un bon combattant et c’est quand je lui ai dit « merci » la première fois que j’ai réfléchi aux capacités qu’il reconnaissait en moi. Je me suis dit que, finalement, même s’il me disait aussi que j’étais parfois tête brûlée et sans aucun sens stratégique, je pouvais défendre corps et âme ce qui me tenait à cœur. Je me suis retrouvé dans ses propos et ai pris cette recommandation comme quelque chose d’exceptionnel et d’honorable sans penser à l’injustice pour les autres. Finalement, il a sûrement reconnu d’autres qualités à ces autres futurs Samouraï. Certains combattent même à mes côtés, maintenant et nous sommes radicalement différents. Donc... si le Shugenja du Temple d’Arano a pensé que tu étais capable de surmonter tout cela, remercies-le et prouves-lui que tu en es capable. Il n’en sera que plus heureux.

Je lui souris alors, continuant de manger pour enfin contenter ma faim. Après une gorgée de thé, je me redresse et saisis la main d’Akemi, posée sur la table.

- Les autres méritent autant que toi cette place mais leur heure n’est pas encore venue. Peut-être retrouveras-tu tes amis là-bas dans quelques temps. Et sinon, dans un autre lieu, dans d’autres conditions. Malheureusement, je ne sais pas non plus ce qui t’attend au Temple d’Hoshizora mais j’ai confiance en toi, tu sauras t’adapter. Comme je te l’ai dit plus tôt, ça sera dur pour tout le monde mais c’est dans l’adversité que l’on se découvre vraiment. Mon discours ressemble à celui de Zeshin-sensei, je crois qu’il a déteint sur moi mais... je n’en pense pas moin, Akemi.

Je souris encore, caressant sa main tendrement, avec toute la bienveillance dont je sais faire preuve. La sentant encore tourmentée, je lui propose alors quelque chose que nous n’avons pas fait depuis longtemps.

- Avant d’aller nous coucher, veux-tu m’apprendre encore la calligraphie ? Je n’aurai plus de cours particulier bientôt et je tiens à t’envoyer des lettres correctes.

L’air taquin, j’attends alors sa réponse, cachant mes appréhensions de la voir bientôt partir.
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Re: [Terminé][148][F-H](Flashback) Yin et Yang se délient (PV Akemi)
   [Terminé][148][F-H](Flashback) Yin et Yang se délient (PV Akemi) EmptyMer 16 Jan - 9:54

Parfois, je me demandais à quel point Zeshin avait pu avoir de l'influence sur mon frère. Je me souviens de la première fois que j'avais rencontré cet homme, d'apparence froid et distant, alors qu'il était en réalité quelqu'un de très sympathique, bien qu'un peu sauvage. Ses talents étaient indéniables et je savais, après l'avoir expérimenté l'an passé, qu'il était loin d'être un sombre idiot enclin à la violence. Katsuya n'avais jamais été très philosophe dans l'âme, pourtant j'avais remarqué qu'au fil de ses études, il était devenu bien plus réfléchi et posé qu'il ne l'était. Maintenant, voilà qu'il me réconfortait en m'exposant un fait qui lui aussi, était assez indéniable dans son genre.

J'avais conscience que si j'avais été recommandée, c'est parce que j'avais du impressionner quelqu'un, par conséquent cela revenait à dire que j'avais des talents certains, au moins le minimum requis si ce n'est plus. Comment pouvais-je me sentir privilégiée alors que j'avais aussi fait tant d'effort pour arriver à mon niveau actuel. J'avais toujours tendance à penser qu'on ne pouvait que devenir meilleur, encore et encore. Cette façon de penser n'était pas incorrecte du point de vue d'un Shugenja, seul le domaine de son application différenciait. Mon frère avait raison, je me devais de remercier mon professeur pour cela et lui prouver qu'il avait raison de me choisir.
Katsuya souriait, probablement s'étonnait il de me voir douter ainsi, je devais avouer que j'étais généralement assez sure de moi lorsque j'entreprenais quelque chose.

Par plusieurs fois Katsuya m'avait réconfortée et ôté mes doutes, une fois encore il le faisait d'une simplicité telle qu'on aurai pu imaginer qu'il pouvait lire dans les pensées. Prenant ma main, il me confie cependant qu'il ne sait pas ce qui peut m'attendre a Hoshizora et c'est à mon tour de détecter une sensation de malaise qu'il cache aisément derrière son sourire et le fait qu'il soit fier de me savoir envoyée à un temple si prestigieux. Il me faisait confiance et me souhaitais de retrouver mes amis au temple d'Hoshizora, un jour. Si tenté que je m'étais liée d'amitié avec quelqu'un, je n'étais hélas pas des plus loquaces lorsque j'étudiais, chose que l'on m'avait parfois reproché.


« - Je l'espère aussi, je pense que tout n'est que question de temps. »

J'étais encore un peu perturbée mais rassurée malgré tout. Katsuya changea alors de sujet, je ne put m'empêcher de sourire lorsqu'il aborde le sujet de la calligraphie. Je me lève alors pour aller chercher le matériel nécessaire et le déposer sur la table. Le voyant avec son habituel air nonchalant, je ne peut me retenir de secouer la feuille sous son nez, pour lui faire comprendre qu'il DOIT la prendre. Lorsqu'il s'agissait de calligraphie, nous étions deux gamins, rigolant et nous amusant avec rien.
Nous commencions à nous lancer dans des symboles divers, commençant par les plus simple que Katsuya maîtrisaient plus ou moins bien. Parfois il tremblait un peu, assez pour déformer la lettre mais pas trop pour la rendre complètement illisible. Étrangement, c'était la première fois que je le remarquais.
Lui montrant le symbole que je voulais qu'il recopie, je posais également ma main sur la sienne tandis qu'il traçait, me demandant ce qui pouvait le faire trembler à un tel point.


« - Onii-chan, tu serres trop ta plume, ce n'est pas un katana, tu sais ? La douceur est la clé d'un tracé lisse et fluide, en la serrant ainsi, tu trembles un peu, assez pour que cela se voit. Donne moi ta main, je vais te montrer. »

Une nouvelle feuille prête, je mettais une petite pression sur la main de Katsuya lorsque je la saisissais pour la faire bouger, en prenant soin de lui répéter de desserrer sa main à plusieurs reprises. Il était probable que le fait de manier une arme qu'il devait tenir fermement influait sur sa façon de tenir sa plume, on avait tous quelques manies qui nous survivaient envers et contre tout.

Pourtant, Katsuya savait se maîtriser maintenant, du moins plus qu'avant, je me souviens qu'il y a encore peu, il aurait jeté le papier dans un seau et allumé un feu de joie sur un coup de tête. Il se laissait faire et finalement nous parvînmes à accomplir un tracé presque parfait. Je souriais, il n'en fallait pas plus que ces petits moments passés avec Katsuya pour être heureuse.


« - Tu vois, il faut y aller doucement, avec délicatesse, comme si tu saisissais ton amoureuse dans tes bras ! »

Je riais un moment, me sentant un peu idiote de faire un tel rapprochement et pourtant, je ne trouvais pas mieux pour décrire la délicatesse, la douceur. Je crois que, si un jour je devais tomber amoureuse, j'aimerai que l'élu de mon cœur soit aussi attentionné que mon frère pouvait l'être. Il semblai assez surréaliste de penser qu'une autre personne comme Katsuya existe et encore plus improbable que cette personne me soit destinée. Mais qui sait, parfois le destin prends des tournures que les Kamis eux-même n'imaginent probablement pas.
Nous en restions sur ce tracé presque parfait, il se faisait tard, mine de rien.

Rangeant le matériel, je servais une nouvelle tasse de thé et, après avoir bu une gorgée, pris de nouveau la parole.


« - Je me demandais, si je devais t'écrire des lettres, je pense les envoyer ici mais, si tu es en mission, tu ne les auras peut être pas avant un certain temps... Je me disais aussi que j'aurais peut être l'occasion de revenir à Arano de temps à autre, j'espère que j'aurais la chance de te voir pendant ces courts moments. »

Quelques minutes de discussion passent et finalement, nous partons nous coucher, le jour de mon départ approchait à grand pas maintenant et même si nous passions un maximum de temps ensemble avant la séparation, la fatigue aurait raison de nous si nous n'y prêtions pas attention.
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Re: [Terminé][148][F-H](Flashback) Yin et Yang se délient (PV Akemi)
   [Terminé][148][F-H](Flashback) Yin et Yang se délient (PV Akemi) EmptySam 19 Jan - 10:27

Akemi finit par acquiescer ce que je relève et c’est sans hésitation qu’elle se lève pour aller chercher le matériel nécessaire à son enseignement. Ce dernier est souvent une épreuve pour moi, bien plus que l’entraînement de mon Maître. Ma sœur est adorable mais incroyablement exigeante lorsqu’il s’agit s’enseigner. Étrangement, je la vois exercer cette profession avec talent et, peut-être un jour sera-t-elle reconnue pour cela aussi. Malgré la réticence que j’éprouve à apprendre la Calligraphie, art de patience et de concentration, je me laisse cette fois aller et je profite de cette présence particulière. Je veux la voir sourire, être heureuse, s’énerver, me gronder... je ne l’aurai plus ensuite. Nous rigolons et je prends ses remarques au sérieux mais avec bien plus d’émotions qu’à l’accoutumée.

« - Onii-chan, tu serres trop ta plume, ce n'est pas un katana, tu sais ? La douceur est la clé d'un tracé lisse et fluide, en la serrant ainsi, tu trembles un peu, assez pour que cela se voit. Donne moi ta main, je vais te montrer. »

Un contact avec mon étoile, celle qui brillera à jamais dans mon cœur sans que je ne connaisse l’origine de cette étincelle de vie qui illumine la mienne. J’arriverai à supporter la distance... mais certainement pas le fait de la savoir en danger ou pire encore. Ensemble, nous traçons quelque chose d’harmonieux et de presque parfait. Cette force, cette symbiose, je sais que je ne la retrouverai avec personne d’autre et je suis le plus heureux des hommes à cet instant. Je réalise la chance que j’ai d’avoir quelqu’un d’aussi adorable sur qui veiller.

« - Tu vois, il faut y aller doucement, avec délicatesse, comme si tu saisissais ton amoureuse dans tes bras ! »

Sa réflexion me surprend mais elle me parle terriblement bien et je ne peux m’empêcher de rire avec elle. Nous parlons beaucoup mais peu des femmes que j’ai fréquentées... je n’en ai d’ailleurs jamais présentées à mes parents, encore moins à ma sœur. Puis j’inverse la tendance : un jour, sûrement, trouvera-t-elle un homme qui l’aimera et la chérira. Du moins, c’est ce que je lui souhaite car si les hommes peuvent être nobles et polis, peu sont respectueux des femmes comme je m’évertue à l’être. Et si j’apprends qu’Akemi est malheureuse à un moment de sa vie à cause d’un homme comme ça, je risque de commettre une grosse bêtise.

Ma sœur finit par ranger le matériel et par nous servir une dernière tasse de thé avant de reprendre la parole.


« - Je me demandais, si je devais t'écrire des lettres, je pense les envoyer ici mais, si tu es en mission, tu ne les auras peut être pas avant un certain temps... Je me disais aussi que j'aurais peut être l'occasion de revenir à Arano de temps à autre, j'espère que j'aurais la chance de te voir pendant ces courts moments. »
- Peut-être serait-il mieux que tu les envoies à la résidence de Doji-sama. Certains messagers sont au courant de nos déplacements et nous ramènent notre courrier personnellement si nécessaire. Je leur demanderai de traiter son courrier en priorité, comme ça, je serai là à chaque retour que tu m’annonceras.

Nous finissons par aller nous coucher. Le jour du départ sera rude mais je suis heureux et honoré d’accompagner ma petite sœur à Hoshizora.

***
Ça y est, c’est aujourd’hui. Le voyage devrait nous prendre quatre jours pour arriver à la capitale. Un ami de la famille a prêté un cheval pour ma sœur et c’est un Yakuru particulièrement agité que je retrouve ce jour-ci. Je remarque finalement pourquoi : c’est une jument... irrécupérable, à l’image de son maître ! J’aide Akemi a sortir ses dernières affaires de la maison et nos parents commencent à travailler exceptionnellement plus tard pour saluer la future Shugenja de la famille. D’un geste de la main, ils coupent le cordon comme ils l’ont fait avec moi lorsque je leur ai appris que j’aurais mes appartements, non loin de la résidence de notre Seigneur. Sauf que ce ne sont pas quatre jours de voyage et des années de formation qui m’ont séparé d’eux.

Quoi qu’il en soit, j’initie ma sœur au fait de manger peu mais efficacement et l’habitue à dormir à la belle étoile, histoire de partager quelque chose de plus avec elle. Peut-être ainsi se rendra-t-elle mieux compte de ce que je peux vivre lorsque je suis envoyé en mission et ses images de massacres seront un peu moins présentes. Du moins, je l’espère. Nous partageons encore quelques moments de complicité autour du feu, des discussions sur tout et rien et les bons repas de notre mère. Mais le temps vient bientôt d’arriver à la capitale et, même si nous sommes assez fatigués, nous avons encore assez d’énergie pour nous sentir triste. Nous déposons nos chevaux à l’écurie la plus proche et, une fois arrivés devant le Temple assez représentatif de Hoshizora, j’imagine ma sœur angoissée. Voilà l’endroit où elle va vivre ces prochaines années... dans l’inconnu, elle devra s’adapter et apprendre pour devenir une Shugenja prodigieuse.

Avant de ne fondre en larmes comme la dernière fois, je la serre dans mes bras et, sans rien lui dire, je lui souhaite le meilleur en caressant sa tête. Je ne veux pas qu’elle s’en aille mais les séparations font de nous ce que nous sommes. Cette épreuve nous rendra tous les deux plus forts et, chacun à notre manière, nous servirons notre peuple.
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Re: [Terminé][148][F-H](Flashback) Yin et Yang se délient (PV Akemi)
   [Terminé][148][F-H](Flashback) Yin et Yang se délient (PV Akemi) EmptyVen 25 Jan - 13:30

La soirée s’est terminée, l’un comme l’autre étions tellement fatigués d’avoir essayé la calligraphie à une heure si tardive, que quelques secondes avaient suffit pour que Morphée nous arrache au monde de l’éveil.
Le jour fatidique arriva, mes affaires étaient prêtes et j’avais préparée ma plus jolie robe de shugenja pour le jour ou j’arriverais au temple. Par chance, un ami de la famille avait prêté une jument pour que je puisse voyager rapidement moi aussi, Katsuya avait déjà Yakuru prêt à partir et plein d’entrain. Le voyage était plutôt calme, les moments privilégiés que nous partagions autour du feu de camp me permettait de voir à quel point l’entrainement de Katsuya lui avait été vivifiant pour survivre en pleine nature. Des petits gestes d’apparence banals qui permettaient de découvrir tant de chose en milieu forestier. Au final j’enviais un peu mon frère, ses connaissances lui venaient de sa pratique, les miennes venaient pour la plupart des livres, la théorie et la pratique étaient parfois bien différentes. J’étais capable de bien des choses, sur le principe, mais finalement n’avais-je jamais pratiqué ce que j’avais appris ?

Le jour de notre arrivée était là, j’avais revêtue la robe que j’appréciais tant, je savais que Katsuya l’aimait bien en plus de cela. Arrivés en face du temple, j’étais comme figée devant la monstrueuse bâtisse qu’il représentait. Probablement deux fois plus impressionnant que celui d’Arano, j’étais à a fois stressée et émerveillée. L’architecture du temple était similaire ç celle des autres, mais amplifié a tel point qu’on pourrait penser qu’il possède au moins le double de pièces. C’était de toute manière le minimum pour représenter la supériorité qu’avait le clan du dragon sur nous autres, et comme c’était le plus prestigieux des temples du continent, c’était d’autant plus justifié.
Katsuya me serre dans ses bras, je devine déjà pourquoi, il préférait que les adieux ne s’éternisent pas trop, ou nous finirions tous deux par pleurer. Sans le moindre mot d’aucun de nous deux, nous nous souhaitions mutuellement le meilleur pour ce qui viendra. Je lutte de toutes mes forces pour ne pas pleurer, et c’est tant bien que mal que j’y parviens, même si Katsuya le voit très bien, nous nous quittons finalement et tandis qu’il s’éloigne doucement sur le dos de Yakuru, une larme glisse finalement le long de ma joue, accompagnée très vite par une autre en parfaite symétrie.


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