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Philéa
Nombre de messages : 131 Âge : 42 Race et âge : Cydienne de 39 ans Cité : Muria, cité Amazone Métier : Politicienne et Sentinelle Feuille de personnageCompétences: Charisme // Archer // Manipulation du ventCompétences bonus: Tacticien // Chant // Dressage d'une bête (serpent)Réputation : (10/10) | |
| Sujet: [DA-flashback DA 144] Deux âmes liées pour un seul coeur (fini) Ven 4 Jan - 13:45 | |
| Les murs de la cité se dressèrent bientôt devant la jeune femme. Emmitouflée dans son manteau, seul vestige du passé qu'elle avait quitté quelques jours auparavant, la jeune femme s'était enfoncée dans la forêt pleine d'espoirs et de doutes, suivant de simples lettres gravées sur une lettre abandonnée devant la porte de sa demeure. Dans ses bras, Eléa dormait paisiblement, loin de toutes les pensées de sa mère. Philéa espérait sincèrement que les chemins qu'elle empruntait, en suivant les conseils de sa mère, la mènerait vers une vie plus palpitante, pleines d'aventures et de gloire. En réalité, la jeune femme avait quitté sa vie précédente, accrochée simplement à des espoirs et des rêves adolescents. De cette vie de paix pleines d'habitudes, la jeune femme s'était lassée et avait fini par fuir. Jacen, son père, la demoiselle avait laissé derrière elle tout ce qui faisait jusque là sa vie. Dans ses bras, emmitouflée dans les vêtements chauds qu'elle avait pu emporter et encore maculé du sang du Templier, la petite fille dormait paisiblement, accroché aux vêtements de sa mère tandis que cette dernière craignait de ne pas trouver le chemin de la cité tant espérée … avait-elle simplement fait le bon choix ?
Prise au piège de ses pensées, la jeune Cydienne ne se rendit pas compte qu'elle était suivie depuis plusieurs minutes déjà. Dans l'ombre dormaient des silhouettes inquiétantes armées jusqu'aux dents. La seule chose qui les avaient empêchées de l'assassiner était certainement sa nature de femme ou encore l'enfant qu'elle portait contre elle, blottie dans ses bras. Tandis qu'elle avançait, s'enfonçant toujours plus dans cette forêt peu rassurante, aux odeurs et aux couleurs étranges, la belle se rendit plus attentive aux bruits alentours. Elle entendit sur la gauche le craquement d'une branche et son cœur s'arrêta l'espace d'un instant. Apeurée, connaissant la réputation de celles qu'on appelait les « Amazones », Philéa se raidit. Elle tourna le regard dans la direction d'où semblait provenir le bruit avant de se raidir à nouveau. Des bosquets sortirent deux femmes, avançant vers elle l'air menaçant, une flèche pointée sur elle. La première prit la parole mais elle ne comprit pas un mot de ce qu'elle disait, lui parlant une langue qui lui était totalement étrangère. La blonde avança vers elle l'air menaçant.
Philéa se réveilla en sueur, ne se souvenant pas une seule seconde de ce qui s'était passé ou encore, de ce qu'elle avait pu dire ou faire. Visiblement, elle n'avait pas été maltraitée, encore moins violentée ou autre. Son regard se porta instinctivement sur son torse où la petite fille n'était plus là. Elle se releva d'un bond dans le lit qu'elle occupait avant de s'apercevoir qu'une femme se tenait devant elle, le regard posé sur elle. Il ne fallut pas longtemps pour comprendre qu'il s'agissait de Jenaa …
[ … ]
« Tu n'as pas compris un mot n'est-ce-pas ? » demanda Jenaa d'une voix lourde de reproches. « Pas un seul » répondit sa fille sur la défensive. « Quand cesseras-tu d'être aussi infantile ? » « Je ne vois pas l'intérêt de parler ces langues de sauvages ... »
[ … ]
La première fois que Philéa eut la chance de voir l'Oblat, elle avait à peine vingt sept ans. Sa mère avait estimé nécessaire de l'envoyer dans la cité des neiges pour y apprendre la langue mais plus encore, pour lui faire comprendre la nécessité d'un tel accord entre les deux femmes. L'héritière s'était contentée de maugréer et, depuis deux jours qu'elle était accueillie au palais, elle se refusait à parler le moindre mot d'Astorg. Demandant à l'une des Amazones qui l'avait accompagnée de la suivre dans les rues marchandes, elle se ravisa lorsqu'elle mit le nez dehors. Il faisait bien trop froid à son goût pour se permettre une telle sortie et elle ne put s'empêcher de penser que ces contrées étaient trop sauvages pour elle …
L'Oblat décida de la rencontrer le quatrième jour et Philéa râlait tout ce qu'elle savait de perdre autant de temps. Obstinée, elle prit le parti de s'habiller sobrement, à la mode du Joyau. Lorsqu'elle pénétra dans le bureau de l'Astorg la plus puissante de la cité des neiges, la Cydienne était encore forte de ses certitudes et de sa colère pourtant, lorsqu'elle croisa le regard de cette dernière, elle fut subjuguée par sa beauté mais plus encore, par sa force. Elle n'avait pas encore ouvert la bouche, pas même prononcé le moindre mot, émis le moindre sentiment que la jeune femme était sous le charme de son charisme. Forte, fière, elle était fidèle au portrait qu'en avait fait sa mère et plus encore ! Sous le charme, elle ne put rien dire de plus qu'un bonjour en Cydien. Oubliant toutes les politesses, oubliant même jusqu'à parler la langue natale de la jeune femme qui lui faisait face, elle était totalement prise au piège de son charisme. Jamais Philéa n'avait rencontré de femme aussi impressionnante. Se sentant tellement bête, la fleuriste resta bête jusqu'à ce que l'Oblat, amusée par la situation, ne l'invite à s’asseoir.
La discussion fut pénible, malgré ses efforts pour se rappeler de quelques bribes de mots en Astorg, Philéa ne parvenait pas à répondre et devait se contenter de faire confiance à l'Amazone qui traduisait ses dires et traduisait ce que disait l'Oblat en retour. Perturbée par le fait de ne pas pouvoir s'exprimer seule, Philéa venait de comprendre pourquoi sa mère la menaçait pour qu'elle apprenne les langues. L'importance de ce choix lui sautait aux yeux et elle se sentait si pitoyable face à cette grande dame qu'elle se promit de remédier à ce problème.
L'Oblat se leva et une jeune femme, à peine plus jeune qu'elle même, entra dans la pièce un sourire timide aux lèvres. Elle portait dans ses bras une cage dans laquelle Philéa discernait mal ce qui y évoluait.
« Un cadeau en souvenir de notre alliance » précisa l'Amazone, traduisant ainsi ce que venait de dire la dirigeante.
Gênée, la Cydienne comprit que ce cadeau était pour elle, sa mère ayant la phobie des animaux de ce genre car elle distinguait nettement désormais un griffon aux ailes encore collées par son jeune âge. Il ou elle avait l'air apeuré de se retrouver dans la cage mais plus encore, Philéa se sentait particulièrement perplexe. Elle était honorée d'un tel cadeau certes car il était d'une valeur inestimable mais plus encore, elle était honteuse de son comportement et n'estimait pas être digne de ce présent. Elle s'était montrée têtue, bornée, et affreusement égoïste. D'un signe de tête, elle appela la traductrice et lui demanda de traduire ce qu'elle souhaitait. Elle remercia les deux sœurs de leur présent mais affirma ne pas pouvoir l'accepter tant qu'elle ne serait pas en mesure de les remercier elle-même en son nom propre. Avec une politesse étonnante, Philéa s'inclina avec respect et quitta la pièce sous le regard amusé de l'aînée.
Il lui fallut deux jours pour apprendre avec justesse ce qu'elle souhaitait dire. Deux longs jours qui lui parurent une éternité mais qui n'étaient que le commencement d'un long apprentissage. L'Oblat accepta de la recevoir avant son départ et, en Astorg, Philéa la remercia pour son accueil et pour tout le reste. Respectueusement, elle la remercia pour le présent qu'elle acceptait avec joie et humilité, consciente de sa rareté. L'Astorg sembla satisfaite et lui offrit le griffon en signe d'amitié.
[ … ]
Jenaa avait rendu son dernier souffle, laissant à sa fille un royaume en pleurs et en proie aux doutes. Pourtant, devant la dépouille de sa mère, Philéa ne pouvait s'empêcher d'être heureuse, non qu'elle l'ai quitté, mais de tout ce qu'elle avait fait pour elle. Tout ce qu'elle lui avait appris, sans parler de son expérience, de toutes les réponses qu'elle lui avait apporté … Jenaa avait été dans les deux dernières années de sa vie une vraie mère, ce qu'elle n'avait jamais été jusque là pour elle depuis son départ pour la cité libre. En repensant à tout cela, la jeune femme ne put s'empêcher de sourire et, en déposant un baiser sur la joue de sa mère, elle murmura en Astorg un « merci ». Dans un coin de la pièce, Furtif émit un piaillement dans l'ombre, attendant patiemment que sa maîtresse ne le rejoigne … Ca aussi c'était grâce à sa mère.
[ … ]
Le petit griffon piaffait d'impatience, visiblement désireux de vouloir fausser compagnie à sa nouvelle propriétaire. Philéa, inquiète, fit appeler la meilleure dresseuse de la cité. Amélie accouru à son aide et lui apprit deux trois choses concernant les griffons. Ils étaient rares, ce que Philéa savait déjà, ils étaient dangereux mais si on parvenait à les dresser, leur vie était liée à celle de leur propriétaire. Il lui faudrait être patiente, lui apprendre à avoir confiance en elle et, par la suite, telle une mère, il lui faudrait apprendre à voler, à user de son corps sans blesser et tant d'autres choses. Le chemin serait long avant qu'il ne devienne une monture, une arme ou plus simplement, un compagnon mais Philéa avait appris une chose de ce voyage, elle voulait être aussi charismatique et influente que l'Oblat et pour cela, il lui faudrait apprendre la patience, le calme et tout ce qui ferait d'elle une femme.
[ Désengagée ] |
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